À COUTEAUX TIRÉS - L'HISTOIRE DU SLASHER MOVIE

 À couteaux tirés - L’Histoire du slasher movie

Vincent Maia

Éditeur : Maia

292 pages ; 21 x 15 cm ; broché 

Piétiné par la critique, traqué par la censure, décrié par les ligues de vertu de toute obédience, le slasher movie s'est néanmoins imposé comme l'un des rejetons du cinéma d'horreur parmi les plus influents et les plus populaires des quarante dernières années. Ses codes ont envahi le cinéma mainstream, ses personnages cultes ont imprégné la culture populaire, et certains de leurs plus brillants opus ont fracassé les portes du box-office. Ce livre revient sur les origines de ce phénomène cinématographique et son évolution, depuis les années soixante-dix jusqu'à nos jours, et tente, par la même occasion, de porter un regard complice sur ce cinéma qui revendique, haut et fort, de n'avoir pas d'autres prétentions que d'amuser les foules. Face sombre d'un cinéma qui a conquis le privilège de s'extraire de la marginalité, comme si cette infime portion du septième art n'avait jamais cessé d'être rien de plus que le spectacle forain de ses débuts, le slasher movie nous renvoie une imagerie inimitable, où la tension succède à l'effroi, et, parfois, où le rire laisse place à l'excitation des souvenirs de jeunesse. Alors laissez votre logique au vestiaire, préparez du pop-corn, prenez garde à couper le téléphone, et installez-vous confortablement pour une bonne vieille soirée films d'horreur !

Extraîts

     Pour beaucoup, les années soixante-dix sont synonymes d'âge d'or pour le cinéma américain. Cependant, derrière cette vitalité de l'industrie cinématographique se dessine un pays en crise, que ce soit dans la sphère politique, économique ou sociale. Le rêve américain est sur le point de s'achever, c'est le moment que choisit un jeune professeur de trente ans pour frapper un grand coup, et donner naissance à l'un des films d'horreur les plus terrifiants et les plus controversés de toute l'histoire du cinéma.

Comme tant d'autres, Tobe Hooper développe sa passion pour le septième art dès sa plus tendre enfance, un engouement sans doute lié à la figure paternelle, son père étant propriétaire d'une salle de cinéma à San Angelo, au Texas. Après des études audiovisuelles, Hooper, en parallèle de son activité professorale, s'exerce à la réalisation dans le domaine du documentaire, ce qui l'amène à travailler avec le groupe folk rock Peter, Paul and Mary dans un premier essai remarqué. Il signe ensuite la réalisation d'un court métrage, The Heisters (1964), et d'un long métrage intitulé Eggshells en 1969, un récit psychédélique sur le mode de vie hippie, dans lequel on retrouve déjà les thèmes chers à l'auteur. Hooper revient sur le déclencheur à l'origine de son chef-d'œuvre :

" Un ami m'a conseillé d'aller voir un film au ciné-club de la fac. Alors, je suis allé voir. C'était une copie noir et blanc, en 16 mm, il me semble, de La Nuit des morts-vivants. Et j'ai observé les spectateurs, ils étaient... ils déliraient ! Alors je me suis dit, voilà ce qu'il faut faire. C'est comme ça que m'est venu l'idée de faire Massacre à la tronçonneuse. "

Hooper réunit, pour cela, un casting parfaitement amateur. L'ensemble des acteurs, dont le quintet principal, débute pour la plupart devant la caméra. Non moins significatif du caractère amateur de l'entreprise, un budget compris entre 80 000 et 300 000 dollars est réuni en provenance de sociétés diverses, mais aussi des techniciens et des acteurs eux-mêmes qui sont sollicités financièrement. Dans la chaleur écrasante du Texas, combinée à des conditions précaires qui mettent les nerfs de l'équipe de tournage à vif, Tobe Hooper entreprend de filmer le mythique Massacre à la tronçonneuse.


    Au milieu d'une nature enneigée, une jeune femme enfile sa paire de patins pour s'élancer sur la glace. Elle effectue quelques figures artistiques, lorsque sa stéréo s'arrête tout à coup. À côté de son poste de radio, elle découvre une poupée à l'étrange regard, ensevelie sous la neige. Non loin d'elle, une autre paire de patins s'élance à son tour. La caméra recule pour nous montrer un inconnu caché sous un horrible masque de vieille femme. Alertée, la jeune patineuse se retourne et remarque le nouveau venu qui sort une faucille de derrière son dos. Elle tente alors de fuir, mais l'agresseur parvient à la blesser. À terre, elle repousse une attaque en frappant son assaillant au moyen de la poupée. Elle profite de ce répit pour se relever et s'engager dans les bois. Quelques dizaines de mètres plus loin, croyant la menace écartée, la jeune femme se cache derrière un arbre. Mais une main vient se poser sur sa bouche afin d'étouffer tout cri, tandis que la faucille se fraye un chemin vers la gorge de la belle patineuse. Ainsi disparaît le personnage de Christie dans Curtains : L'Ultime cauchemar, laissant au passage une scène inoubliable qui continue, de nos jours, à susciter l'engouement des fans de cinéma d'horreur.

L'histoire de Curtains constitue l'illustration parmi tant d'autres d'un tournage chaotique, gangrené par les divergences artistiques entre un producteur et son réalisateur. Après le drame familial Melanie, le producteur Peter R. Simpson (Le Bal de l'horreur) envisage avec son scénariste Bob Guza Jr. de lancer un nouveau slasher movie plus mature, aux antipodes de ceux qui monopolise les écrans de l'époque. Le script terminé, il confie la réalisation à Richard Ciupka, le directeur de la photographie de son film précédent.

Le tournage débute en novembre 1980 dans l'Ontario, avec des scènes également prévues à Toronto. Très vite, l'ambiance se dégrade entre Simpson et Ciupka. Le premier souhaite rentabiliser au maximum son investissement en produisant un film commercial, ce qui se heurte aux ambitions du second, qui envisage le projet sous un angle plutôt artistique. La querelle est aussi vieille que le cinéma lui-même. Simpson, qui sait si bien qu'un tournage peut conduire à bien des imprévus (les multiples plans additionnels tournés pour sauver sa première production, Le Bal de l'horreur), reste campé sur ses positions. Son intransigeance conduit au départ de Ciupka vers le milieu du film, et le retrait de son nom du générique au profit du pseudonyme Jonathan Stryker, le personnage du réalisateur dans Curtains. Fort de son expérience, Simpson déclare, non sans une certaine lucidité : " Au bout du compte, dans les films de studio, le réalisateur est là jusqu'à la fin. [...] Avec les films indépendants, celui qui reste en dernier, c'est le producteur. " C'est donc Simpson qui se retrouve chargé de boucler la production du film emmené par le vétéran John Vernon (L'Inspecteur Harry), Linda Thorson (la Tara King de Chapeau melon et bottes de cuir), Samantha Eggar (Chromosome 3), sans oublier les acteurs venus des productions similaires, tels que Lynne Griffin (Clare de Noël Tragique), Lesleh Donaldson (Bernadette de Happy Birthday - Souhaitez ne jamais être invité) et Sandee Currie  (Mitchy dans Le Monstre du train). 

L'ouvrage est en vente sur les marketplaces les plus connues, et chez Metaluna store.

LE SCAPHANDRIER - UN SLASHER QUÉBÉCOIS ! | RAPE & REVENGE et EURO SPY chez ARTUS

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