ENTRETIEN avec George A.Romero

 mené par Erwan Chaffiot. INEDIT (26’) 

www.filmotv.fr/rub/21/filmo-uzik.html#/romero

       

Réalisé à l’occasion de ses venues lors de la Rétrospective qui lui consacra la Cinémathèque française en 2001 et lors de la sortie de LAND OF THE DEAD en 2005.


Seront également disponibles (été 2010) sur FILMO TV : 

Season of the witch; La nuit des morts vivants; La nuit des fous vivants; Martin; Land of the dead & Diary of the dead


Consacré dieu vivant d’un certain type de revenants  par toute une génération de cinéphiles dès son premier long-métrage, LA NUIT DES MORTS VIVANTS, en 1968, George A.Romero, as de la conjugaison fantastique et horrifique, qui n’empêche pas quelques fulgurances poétiques, parfois même mélancoliques, ne cessera dès lors de creuser les mêmes sujets obsédants : la part sombre et paranoïaque de l’Amérique et un vieux rêve qui marche encore... le changement, inéluctable, la révolution, incarné par ses mutants d’outre-tombe. D’emblée, les français sont sensibles au sous-texte de ce film miroir d’une époque qui reflétait tous les possibles, à commencer par celui d’un monde meilleur, contrairement aux compatriotes de Romero initialement. C’est le début d’une trilogie poursuivie avec un film-borne, ZOMBIE (1978, co-écrit avec Dario Argento, qui fut précédé d’une angoissante esquisse, LA NUIT DES FOUS VIVANTS/THE CRAZIES dont le remake, produit par Romero, vient de sortir en salles),  clôturée en 1985 avec LE JOUR DES MORTS VIVANTS.

En 2004, Romero réanime ses créatures avec LAND OF THE DEAD, le territoire des morts, - où, dans un futur proche réaliste, il enterre définitivement la croyance de la protection par les eaux - avec Dennis Hopper et Asia Argento (il revient alors sur le 11 septembre qui laissa les gens « abasourdis »... clamant le retour de « John Wayne »...).  Vingt ans après, le personnage de Big Daddy reprend celui de Bub (le zombie du  Jour des morts vivants presque doué de parole, capable d’imitation), cherchant à initier cette fois ses semblables. « Je préfère développer mes zombies de manière sociologique, mais on ne les verra jamais courir »...

Surgit DIARY OF THE DEAD, chronique des morts-vivants en 2007, auquel « fait suite » SURVIVAL OF THE DEAD (Gérardmer 2010) qui n’a pas encore eu les honneurs d’une sortie française.

L’ensemble des épisodes de la saga (le seul endroit dans sa filmographie où Romero a utilisé le gore, « cette alarme qui te dit : réveille-toi ! ») - à chaque fois réinventés formellement - dessine une saisissante parabole politique d’une Amérique peuplée d’américains qui « s’imaginent tous qu’ils sont des types biens, mais pas curieux de savoir ce que les autres peuvent avoir dans leur tête », et,  plus globalement, le touffus canevas des peurs profondes qui hantent l’Occident tout entier (leur contagion comme terreau de celle de la violence, désabusée), des prises de conscience collectives et des manifestations d’un profond désir de bouleverser la donne.

Ce sont des films de leur temps, comme le signal d’une résurrection permanente d’un cinéaste farouchement indépendant,  un long discours métaphorique, « des instantanés pour exprimer des sentiments ». « Je ne prêche rien mais j’aime l’idée que chacun soit comme une chronique des années 60, 70, 80... ». Celle des années 90, prévue sur le thème « se cacher les yeux » (la paupérisation des classes moyennes, le sida, les sdf...) n’aura pas lieu et sera définitivement enterrée par les événements du 11 septembre.

Qu’il ait abordé dans son cinéma les thèmes des vampires (le génial MARTIN) ou de la sorcellerie (SEASON OF THE WITCH), l’univers de la BD, avec CREEPSHOW, les dérives de la science avec INCIDENT DE PARCOURS, le conte fantastique (DEUX YEUX MALEFIQUES d’après Edgar Poe à quatre mains avec Dario Argento) ou encore l’invisibilité avec BRUISER, qu’il ait eu sa traversée du désert, subi les assauts des censeurs,  le conteur en chef des zombies a bel et bien déjà écrit un chapitre du cinéma américain, persistant avec éclat à nous surprendre.

A suivre, SOLITARY ISLE, d’après Kôji Suzuki, et, son vieux rêve à lui, DIAMOND DEAD... à propos d’un groupe de rock de morts-vivants... Son Phantom of paradise ?

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SORTIE DE SUEURS FROIDE 36 | COURT MÉTRANGE 2010

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