1921 - 2003

Sur une suggestion de Mathieu Lemée, la page du regretté Charles Bronson, icone du western et justicier dans la ville !

mise à jour le 29 décembre 2005

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DEATH WISH 4: THE CRACKDOWN aka Le Justicier braque les dealers - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Kay Lenz, John P. Ryan, Perry Lopez, George Dickerson, Soon-Teck Oh, Nada Barron, Jesse Dabson, Mike Moroff, Dan Ferro, 1987, États Unis, 99m

L'architecte Paul Kersey a mis fin à ses activités de justicier. Installé à Los Angeles, il entretient une idylle avec une veuve, Karen Sheldon, une journaliste qui est mère d'une adolescente, Erica. Mais celle-ci meurt subitement d'une overdose, ce qui fait que Kersey reprend les armes pour abattre le dealer qui a fourni de la cocaïne à Erica. Un richard prend alors contact avec Kersey et lui révèle être au courant de ses exploits passés. En échange de son silence, il s'engage à soutenir Kersey dans l'élimination définitive des deux gangs rivaux qui s'occupent du trafic des stupéfiants à Los Angeles. Grâce aux informations du richard, Kersey tue rapidement tous les trafiquants et leurs chefs mais il se rend compte après que son bienfaiteur n'est pas celui qu'il prétend être lorsque Karen, qui menait une enquête pour son journal sur le trafic de drogues, est enlevée et en danger de mort.

Et nous voilà au quatrième chapitre! Aussitôt que les prémisses de cette suite sont bien installées, on devine la suite sans effort, ce qui n'étonne guère étant donné le manque de renouveau de cette série dont la compagnie "CANNON..." s'est faite une marque de commerce. Il ne s'agit encore une fois que de présenter une enfilade de règlements de comptes violents où seuls varient les types d'armes utilisés par le justicier. Jack Lee Thompson a remplacé Michael Winner à la barre de réalisateur de cette série mais celui-ci n'a pas été plus inspiré par le sujet que son prédécesseur et il ne livre qu'un travail de métier usiné. Ca sent de plus en plus la fin du parcours pour Charles Bronson dans la peau de ce personnage, tellement il a l'air fatigué de l'interpréter. En plus, le film est techniquement ordinaire lors des scènes d'action et la trame sonore emprunte des airs à d'autres films de la "CANNON..." pour boucher les trous. John P. Ryan passe de la quiétude banale à la folie des grandeurs quasi-clownesque à tel point qu'il est pratiquement le seul à nous faire rire pendant le film dès qu'il surjoue. Mathieu Lemée

DEATH WISH 5: THE FACE OF DEATH aka Un justicier dans la ville 5 - Allan A. Goldstein avec Charles Bronson, Michael Parks, Lesley-Anne Down, Chuck Shamata, Kevin Lund, Robert Joy, Saul Rubinek, Miguel Sandoval, Kenneth Welsh, Erica Lancaster, 1993, États Unis, 95m

Ayant définitivement rangé les armes au vestiaire, l'architecte et justicier Paul Kersey s'apprête à épouser Olivia Regent, grande vedette de la haute couture de Manhattan. Son ex-mari, un gangster nommé Tommy O'Shea, fait cependant des pressions pour obtenir le contrôle exclusif de toute l'industrie de la mode de New-York. Olivia n'a pas l'intention de se laisser faire et Tommy la fait défigurer par ses hommes. Courageuse, elle accepte de témoigner contre son ex-mari. Il la fait alors aussitôt abattre en prenant soin de ne pas laisser de preuves contre lui. Pire encore, il parvient à obtenir la garde légale de sa fille Chelsea au nez et à la barbe de Kersey. La police étant impuissante et manquant de preuves, Kersey se décide à faire le grand nettoyage. Bien que les hommes de Tommy soient bien protégés, Kersey les tue un par un tout en démasquant un traître dans l'entourage du procureur chargé du dossier d'accusation de Tommy. Kersey tend ensuite un dernier piège pour se débarrasser du chef des gangsters et sauver Chelsea, mais la police est sur sa piste.

Ce cinquième et dernier chapitre de la saga qui a popularisé Charles Bronson apparaît bien fade et inutile. On ne trouve aucune idée neuve dans cette intrigue qui reprend les grandes lignes des thèmes des films précédents. Qui plus est, le film, censé se dérouler à New-York et Manhattan, a été tourné à Toronto et cela parait. Le réalisateur Allan A. Goldstein, tacheron juif canadien dont les films vont tout droit au fond d'un vidéoclub, se contente d'une mise en scène d'une grande pauvreté d'inspiration en abusant de ralentis appuyés lors des scènes de violence et en gratifiant son récit d'éléments racoleurs et mélodramatiques juste afin de manipuler le spectateur. On a donc aucun effort à faire pour distinguer les bons des méchants et pour identifier les "prétendues failles" du système de justice afin que l'on prenne parti pour les méthodes brutales de la vedette. Le dialogue est d'ailleurs sentencieux et la musique larmoyante, en plein accord avec l'approche du sujet. Soulignons toutefois que le héros utilise d'autres moyens que les armes à feu pour éliminer ses adversaires cette fois (bain d'acide, bombe maquillée en jouet pour enfant, poison...) ce qui donne une touche parfois involontairement comique (ex. la scène où un truand se fait mettre en petits morceaux par un broyeur de mannequins artificiels). C'est donc du "prêt-à-visionner" vite expédié et peu concluant. Bronson promène encore son allure d'automate alors qu'on sait qu'il est capable de mieux performer et Michael Parks cabotine inutilement dans l'incarnation de son adversaire. Mathieu Lemée

DE LA PART DES COPAINS aka Cold Sweat - Terence Young avec Charles Bronson, Liv Ullmann, James Mason, Jill Ireland, Jean Topart. aka Cold Sweat, 1970, Italie/France/Belgique, 94m

Joe Martin est un américain qui vit sur la Côte d'azur avec sa femme Fabienne et sa fille Michèle. Il travaille à faire de la pêche en haute mer à bord d'un yacht. C'est alors que d'anciens camarades de l'armée surgissent chez lui sans crier gare pour le forcer à travailler avec eux dans un trafic de drogues. Fabienne et Michelle servent d'otages et Joe se voit donc obligé de collaborer. Mais au lieu d'obéir ou d'avertir la police, Joe décide de se débrouiller seul pour sauver sa famille et déjouer ses ennemis, ce qui ne va pas sans mal.

Le vétéran du film d'action Terence Young ne s'est pas embarrassé de subtilité ou de vraisemblance. Adapté d'un roman de Richard Matheson, le film est mené à toute allure à travers des péripéties rocambolesques mais efficaces. Le climat ensoleillé de la Côte d'Azur est bien exploité et quelques morceaux de bravoure retiennent l'attention, en particulier une folle poursuite en voiture signée Rémy Julienne. L'aspect humain des personnages n'est pas négligé pour autant, ce qui témoigne d'un traitement suffisamment intelligent pour soutenir l'intérêt de bout en bout. Les amateurs d'action et de suspense trouveront donc leur compte d'autant plus que Charles Bronson est en grande forme aux côtés d'une bonne équipe d'interprètes. Mathieu Lemée

The DIRTY DOZEN aka Les Douze Salopards - Robert Aldrich avec Lee Marvin, Charles Bronson, John Cassavetes, Jim Brown, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Donald Sutherland, Richard Jaeckel, Clint Walker, Telly Savalas, Robert Webber, George Kennedy, Trini Lopez, 1967, États Unis/Angleterre, 150m

En 1944, le commandant Reisman, un officier réputé pour son insubordination se voit confier une mission déplaisante: entraîner un groupe de prisonniers militaires condamnés à de lourdes peines à devenir une unité de commando solide pour une mission périlleuse en France occupée. N'ayant pas le choix, Reisman accepte. Avec une discipline stricte et un caractère quasi-intransigeant, Reisman parvient à s'imposer à ses hommes. Avec l'aide de quelques officiers de la police militaire, Reisman les entraîne et les douze salopards deviennent en 6 mois des soldats efficaces. Ayant encore cependant contrevenu aux ordres de ses supérieurs, Reisman passe prêt de perdre son commandement. Il demande néanmoins la chance de faire la preuve que sa nouvelle unité est prête au combat et à partir en mission. Il obtient cette chance au cours de manoeuvres d'entraînements où les douze salopards parviennent sans trop de problèmes à prouver leur valeur. Ils sont alors parachutés au-dessus d'un château près de Rennes avec pour objectif de massacrer des officiers supérieurs allemands en repos à cet endroit. Cette mission s'avère cependant périlleuse.

Classique incontournable du film de guerre, ce long-métrage vigoureux propose une verve antimilitariste hors du commun avec sa galerie de personnages insubordonnés, rebelles et anarchistes face à une institution militaire déshumanisante et irréfléchie. L'ensemble est mené avec dynamisme du début à la fin, de l'entraînement à la mission finale, sans anicroches malgré la durée du film, plutôt longue de 2 heures 30. La touche critique du film ne sacrifie pas pour autant l'action, surtout vers la fin où elle est animée et spectaculaire sans être tape-à-l'oeil. Aldrich livre une mise en scène d'une excellence exemplaire, tant par l'emploi de la couleur que par le traitement du sujet. Avec de tels personnages antipathiques, l'humour s'avère fortement corrosif grâce à un dialogue brillant et incisif. Le succès du film fût tel que les imitations n'ont pas tardé, particulièrement en Italie (on n'a qu'à penser à "LA LÉGION DES DAMNÉS" d'Umberto Lenzi et "UNE POIGNÉE DE SALOPARDS" d'Enzo G. Castellari). Un véritable bijou qui survit à l'épreuve du temps et qui a même dû inspirer l'humoriste Coluche dans son numéro sur la bêtise et la connerie militaire. Un film pour hommes que même les femmes peuvent apprécier. Je l'ai regardé plus de 50 fois et jamais je ne me lasse, j'aime toujours autant ce film et ma conjointe aussi. La distribution masculine est si imposante et fait tellement rêver que l'on ne retrouvera rien de tel (sauf peut-être "A BRIDGE TOO FAR") dans aucun autre film. Les acteurs n'ont d'ailleurs aucun mal à s'imposer devant des personnages écrits avec autant de truculence. Mathieux Lemée

The EVIL THAT MEN DO aka L'Enfer de la violence - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Teresa Saldana, Joseph Maher, Raymond St. Jacques, René Enriquez, Antoinette Bower, Jose Ferrer, 1984, États Unis/Mexique, 90m

Bien qu'il soit à la retraite, Holland, un tueur à gages, accepte la demande d'un ami universitaire mexicain d"abattre un dénommé Molloch surnommé "Le Docteur" ou "El Doctor". Cet homme est réputé dans toute l'Amérique latine pour être un grand expert en torture et il est employé et protégé par plusieurs dictatures du continent. Holland, se faisant passer pour un homme en vacances en famille, se rend au Guatemala où selon certains tuyaux, Molloch se trouve actuellement avec comme couverture une veuve d'une des victimes du bourreau qui l'accompagne comme son épouse. Mais le tueur découvre vite que celui-ci est bien défendu par plusieurs gardes du corps. Holland entreprend de les éliminer un à un puis il réussit à kidnapper Claire, la soeur de Molloch. Holland espère ainsi faire sortir le tortionnaire de sa maison mais les choses ne se déroulent pas comme prévues et se concluront de façon surprenante.

Et voilà un autre film où Charles Bronson interprète une autre sorte de justicier. Cette nouvelle adjonction essaie d'ailleurs de profiter d'un sujet d'actualité; en l'occurrence la torture pratiquée dans les régimes dictatoriaux, pour livrer des scènes de violences plus extrêmes que dans les précédents films de la vedette. Ces scènes apparaissent vite plus drôles au spectateur (exemple: Bronson qui tord un pénis bandé d'un costaud mexicain pouilleux qui draguait sa "femme") que véritablement éprouvantes à cause des nombreuses facilités qui agrémentent le récit. Tandis que l'on prévoit toutes les situations à l'avance, on a le temps de relever chacun des clichés fatigués pour attirer notre attention jusqu'à la fin attendue où le docteur es tortures meurt atrocement sous les pioches et piolets de ses anciennes victimes (drôle aussi! Ce que je peux être sadique et macabre!!!). Ce film d'action ne peut et ne doit en aucun cas être pris au sérieux une seule seconde. Jack Lee Thompson met tout cela en scène avec le minimum de compétences requises mais on sent que l'enthousiasme n'y est pas vraiment tellement les effets sont gratuits et les prises de vues banales malgré un certain rythme. Bronson défile comme un robot impassible (peut-être qu'il a regardé le jeu d'Arnold dans "TERMINATOR" sorti la même année!) et les autres acteurs ne sortent pas des sentiers battus. Mathieu Lemée

FAMILY OF COPS aka Une Famille de Flics - Ted Kotcheff avec Charles Bronson, Daniel Baldwin, Lesley-Anne Down, Angela Featherstone, Sebastian Spence, Kim Weeks, Simon MacCorkindale, John Vernon, Barbara Williams, Cynthia Belliveau, 1995, États Unis/Canada, 90m

Paul Fein est chef-inspecteur de police de Milwaukee et il travaille avec son fils ainé Ben sur les enquêtes. Son plus jeune fils, Eddie Fein, est également policier et travaille comme patrouilleur tandis que sa fille Kate travaille comme avocate. Désirant fêter son anniversaire en famille, Paul décide d'inviter pour la première fois depuis longtemps sa fille cadette et rebelle Jackie, qui habite Los Angeles. Jackie accepte mais son comportement n'a pas vraiment changé envers sa famille qu'elle semble détester, particulièrement son frère Ben, qui est le seul à être marié et avec des enfants. Après s'être ennuyée pendant la fête familiale, Jackie va se saouler dans une réception ou elle rencontre un homme d'affaires très riche, Adam Novacek. Celui-ci amène Jackie dans une chambre d'hôtel et ils font l'amour ensemble mais le lendemain matin, Jackie se réveille aux côtés d'Adam mort, tué par balles. Suspectée du meurtre, Jackie est détenue en prison en attendant son procès. Paul, Ben, Eddie et Kate mettent alors tout en oeuvre pour découvrir le véritable assassin du richard et ainsi innocenter Jackie. Paul et Ben courent un risque en enquêtant sur cette affaire car cela leur est interdit à cause du lien de famille qui les unissent à la suspecte, ce qui peut fausser leur jugement. L'épouse de la victime, Anna Novacek, semble être la seule coupable possible mais les Feins ont bien du mal à trouver les preuves nécessaires pour démasquer le meurtrier.

Téléfilm américain co-produit avec le Canada, "FAMILY OF COPS" ne contient qu'une seule idée originale: celle de présenter des personnages qui pratiquent un métier similaire tout en étant de la même famille. Ce point commun qui relie les personnages n'est cependant pas exploité avec toute la vigueur souhaitée. Les clichés artificiels abondent en grand nombre, tant dans les moments de conflits familiaux entres les protagonistes que dans l'enquête policière très ordinaire. Le vétéran Ted Kotcheff ne démontre pas beaucoup d'enthousiasme pour le sujet dans sa mise en scène, mais son travail demeure appréciable quand même. Les personnages sont trop typés pour être crédibles et le scénariste doit recourir au mélodrame pour leur faire vivre des situations dramatiques. Dans ces moments-là, on sent facilement que les scènes sont appuyés et l'on peut même prévoir ce qui va survenir par la suite. Le plus décevant reste cependant la pirouette finale qui est censée résoudre l'enquête. Les explications données sur les motifs du meurtrier et ses agissements tout comme la façon que le héros le démasque ne font pas le poids devant la plus élémentaire des logiques. Il ne reste plus qu'un polar bien moyen à cause de la mollesse de la narration et l'indifférence de la réalisation. À tout le moins, Charles Bronson se montre fort à l'aise en patriarche et il est bien entouré. Seul Daniel Baldwin est toujours aussi médiocre. Mathieu Lemée

FAMILY OF COPS II: BREACH OF FAITH aka Une Famille de Flics 2 - David Greene avec Charles Bronson, Joe Penny, Angela Featherstone, Barbara Williams, Sebastian Spence, Andrew Jackson, David Hemblen, Kim Weeks, Mimi Kuzyk, Kari Matchett, Diane Ladd, Canada/États Unis, TV

Le chef-inspecteur Paul Fein, de la police de Milwaukee, continue toujours de travailler avec son fils Ben aux enquêtes criminelles. Eddie Fein est toujours patrouilleur de police sur la route, Kate est toujours avocate et Jackie, l'enfant rebelle maintenant réintégré au sein de la famille, s'est inscrite à l'école de police, malgré la désapprobation de son père. Lorsqu'un prêtre catholique est retrouvé mort assassiné au confessionnal de son église, Paul ignore que cette enquête va réveiller quelques mauvais souvenirs de sa jeunesse. En effet, toutes les pistes mènent droit vers la Mafia Russe, qui a déjà persécuté le père de Paul autrefois. Deux de ses membres, Ilya et Boris, encouragent Paul à laisser tomber l'enquête et de mettre la culpabilité sur le dos d'un dénommé Volodia Petrov, lui aussi suspecté du crime et qui a été retrouvé mort dans un parc, apparemment suicidé. Comme Paul est tenace, Ilya et Boris s'en prennent à sa famille pour le convaincre de laisser tomber l'affaire. Après avoir assuré la protection de toute sa famille, Paul, avec l'aide de Ben, espère démasquer celui qui commande Ilya et Boris et qui a ordonné le meurtre du prêtre, tout en essayant aussi d'en découvrir les motivations.

Puisque le premier "FAMILY OF COPS" a connu de bonnes cotes d'écoute à la télé, son auteur et producteur Joel Blasberg en a conçu une suite dans la même veine. On retrouve donc le même mélange entre une enquête policière traditionnelle et les conflits familiaux des protagonistes. L'ensemble est toujours aussi artificiel et convenu, bien qu'on ait changé de réalisateur. Certaines coïncidences se produisant lors de situations secondaires, destinées à faire ressortir les problèmes moraux des personnages, n'apportent pas grand chose à la trame de base, ce qui alourdit le film. L'intrigue policière principale, quant à elle, avance par à-coups et de façon fort peu crédible. Le suspense s'en retrouve donc dilué et la conclusion s'avère prévisible, voire inévitable. Une mise en scène plate n'aide pas ce constat, en fournissant aux spectateurs des informations qui leur permet de prévoir tous les évènements à l'avance. L'action et la violence se font également rares, malgré quelques moments moyennement troussés. C'est du produit carrément usiné qui se regarde rapidement, sans retenir notre attention plus qu'il ne faut. Par bonheur, les interprètes attirent notre attention et font de leur mieux pour nous empêcher de somnoler. Joe Penny a remplacé Daniel Baldwin dans le rôle de Ben Fein et c'est tant mieux tandis que Charles Bronson porte à merveille ses 76 printemps dans son rôle de patriarche, bien que son jeu soit plutôt tiède. Mathieu Lemée

FAMILY OF COPS 3: UNDER SUSPICION aka Une Famille de Flics 3 - Sheldon Larry avec Charles Bronson, Joe Penny, Barbara Williams, Kim Weeks, Sebastian Spence, Torri Higginson, Nicole de Boer, Sean McCann, Sabrina Grdevitch, Jan Filips, Chris Leavins, 1999, États Unis/Canada, 91m

À Milwaukee, le chef-inspecteur Paul Fein a été choisi par le maire pour devenir le nouveau chef de police de la ville. En attendant cette nomination, Paul enquête avec sa petite amie Anna et son fils Ben sur le meurtre d'un banquier, Chandler et de son épouse à leur domicile. Certains indices montrent sans équivoque que ce banquier travaillait à blanchir l'argent du trafic de drogue dont la recrudescence ces 10 dernières années inquiète les autorités. Le banquier était donc très riche et ses deux enfants deviennent alors suspects pour toucher l'héritage. Mais l'un d'entre eux est tué et l'autre échappe à la mort de justesse en voulant se confier à la famille Fein. Les choses se compliquent encore davantage lorsque Ben Fein apprend que la banque pour laquelle Chandler opérait a déjà fait l'objet d'une enquête il y a deux ans pour blanchiment d'argent, mais que son père en avait ordonné l'abandon. Ben le soupçonne alors de corruption et les affaires internes aussi lorsque Paul était sur les lieux du meurtre du chef de la police il y a quelques heures. Risquant sa carrière, son futur poste de chef de police et la confiance de toute sa famille, Paul Fein entend bien résoudre cette sombre affaire tout en prouvant à tous qu'il est resté propre. Ses soupçons se portent sur un gros trafiquant, Vincent Coelle, qui faisait affaire avec Chandler et qui avait un bon motif pour le tuer ainsi que sa famille. De nouveau éléments l'amèneront cependant à piéger et à confondre le vrai coupable.

Troisième et dernier épisode de cette saga policière, ce téléfilm marque également la dernière performance à l'écran de Charles Bronson. Un nouveau scénariste a pris le relais cette fois et il a enfin réussi à mieux conjuguer les conventions du polar avec celles du drame familial que dans les deux précédents téléfilms. L'intrigue se suit assez bien malgré ses complications, bien que l'on retrouve encore quelques scènes secondaires discutables sur les problèmes familiaux des personnages qui alourdissent le rythme inutilement. Un nouveau réalisateur a néanmoins eu l'idée de mettre un peu plus d'action dans le film par rapport à ses prédécesseurs et ce choix est heureux, même si les scènes de poursuites et de fusillades sont ordinaires. Autre élément positif, les indices et les données de l'enquête policière sont présentés avec plus de soin, ce qui permet quelques rebondissements et un revirement final surprenants pour le spectateur, qui arrivait à deviner à l'avance la solution des énigmes des deux autres films de la série. Le résultat d'ensemble demeure donc fort satisfaisant, bien que cela ne dépasse pas le cadre conventionnel du téléfilm policier avec ingrédients artificiels à la clé. Sachant sans doute que ce film allait être son chant du cygne, Charles Bronson se montre chaleureux, probant et fort honorable dans son rôle de flic patriarche. L'acteur peut donc dormir tranquille, bien que l'on n'oubliera pas de sitôt sa présence physique taillée au burin dans les films qu'il a joué dans les années 60 et 70. Mathieu Lemée

FROM NOON TILL THREE aka C'est arrivé entre midi et trois heures - Frank D. Gilroy avec Charles Bronson, Jill Ireland, Douglas V. Fowley, Stan Haze, Damon Douglas, Hector Morales, William Lanteau, Betty Cole. 1975, États Unis, 98m

Suite à un rêve prémonitoire, un bandit, Dorsey, évite de participer au hold-up de banque prévu par la bande à laquelle il appartient. Au lieu de cela, il s'amuse à conter fleurettes à une jolie veuve, Amanda Starbuck. Le shérif poursuit Dorsey mais malin, celui-ci fait tuer quelqu'un d'autre à sa place. C'est alors qu'un romancier de passage dans la région crée une légende autour de la rencontre entre Dorsey et Amanda. Aussi, lorsque Dorsey revient dans la région un an plus tard après un séjour en prison, il ira de surprises en surprises.

Frank D. Gilroy est un romancier qui a choisi d'adapter et de réaliser lui-même une de ses histoires. À partir d'un thème classique du western, il s'est amusé à broder des variations ingénieuses et subtiles. C'est d'ailleurs la qualité de l'intrigue qui retient l'attention plus que le travail de la mise en scène quand même honorable. Avec beaucoup d'esprit, l'auteur se moque de la fabrication des légendes et des mythes de l'Ouest et de l'histoire des États-Unis. Un sujet que n'aurait pas renié John Ford (voir "THE MAN WHO SHOT LIBERTY VALANCE) et même Sergio Leone, sauf qu'ici l'approche est volontairement comique et même satirique. Les hasards et les coïncidences abondent mais sont bien présentés, mieux en tout cas que dans les récents films de Claude Lelouch. La plus grande surprise est la performance de Charles Bronson qui se montre parfaitement à l'aise dans la comédie, un genre pas du tout familier pour lui et qui lui permet de se renouveler. Jill Ireland, son épouse, profite de l'occasion pour être remarquablement pétillante. Mathieu Lemée

HARD TIMES aka Le Bagarreur - Walter Hill avec Charles Bronson, James Coburn, Strother Martin, Jill Ireland, Maggie Blye, Bruce Glover, 1975, États Unis, 95m

Au début des années 30, en pleine période de crise économique, un chômeur nommé Chaney arrive à la Nouvelle-Orléans et accepte pour survivre de participer à des combats clandestins de boxe sous la gérance d'un dénommé Speed. Il s'avère vite très doué et il parvient même à vaincre le champion d'un commerçant, Gandil. Celui-ci veut le prendre à son service mais Chaney refuse. Gandil fait alors venir de l'extérieur un boxeur très redoutable et pour forcer Chaney à se battre contre lui, il fait pression sur Speed qui a des ennuis avec la pègre. Forcé d'accepter le combat, Chaney se résout à se battre contre le boxeur de Gandil.

Il s'agit là du premier film du réalisateur Walter Hill, autrefois scénariste pour Sam Peckinpah et John Huston. L'on retrouve d'ailleurs dans ce film des éléments de leurs univers respectifs (violence, boxe, critique sociale), mais Hill a su éviter le plagiat en imposant ses propres idées de mise en scène. On se rend vite compte que Hill possède une belle maîtrise de ses moyens. L'époque de la crise économique et des zones crépusculaires de la société de cette période sont rendues avec un réalisme particulièrement stylisé (que l'on retrouvera dans la plupart des films de Walter Hill). Les scènes de boxe et d'affrontements sont menées avec beaucoup d'adresse et de sobriété. Le fait que l'intrigue se situe à la Nouvelle-Orléans permet l'utilisation de décors insolites fort intéressants. Il est agréable également de voir Charles Bronson avec toute sa musculature burinée jouer un boxeur, ce qu'il n'a aucun mal à faire et avec beaucoup de conviction. En soi, le film peut être considéré comme une vision dure et critique de la société américaine des années 30, où la violence est engendrée et entretenue par les puissants pour profiter de l'insécurité économique de la majorité. On est très loin de "CINDERELLA MAN" et de "ROCKY". Le reste de l'interprétation est tout aussi convaincante. Mathieu Lemée

KINJITE: FORBIDDEN SUBJECTS aka Kinjite: Sujets Tabous - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Perry Lopez, Juan Fernandez, Peggy Lipton, James Pax, Kumiko Hayakawa, Sy Richardson, 1989, États Unis, 98m

Crowe est un lieutenant de la brigade des moeurs de Los Angeles qui cherche à faire condamner un souteneur spécialisé dans la prostitution adolescente, Duke. Il est également appelé à enquêter sur la disparition de la fille d'un attaché commercial japonais, Hada, récemment arrivé dans la ville avec sa famille. La jeune fille nommée Fumiko a bien entendu été emmené par Duke mais il parvient à s'enfuir alors que Crowe a retrouvé sa trace. Fumiko a été rendu à ses parents puis elle se suicide. Considérant Duke responsable, Crowe entend bien lui faire son affaire une fois pour toutes même si aucune de ses filles ne veut le dénoncer. Par ailleurs, la fille adolescente de Crowe a elle-même été victime de harcèlement sexuel dans le métro par un inconnu, de quoi rajouté aux inquiétudes du flic.

Ce film marque la neuvième et dernière collaboration entre le réalisateur Jack Lee Thompson et l'acteur Charles Bronson et on peut dire sans équivoque que le résultat ne laissera pas de traces indélébiles dans l'histoire du cinéma. Pour ce dernier film, les deux hommes n'ont pas semblé emballé par le sujet, tellement la mise en scène est ordinaire et l'interprétation de Bronson monolithique. L'intrigue tente par tous les moyens de fournir des informations sur des moeurs sexuelles particulières ou des éclaircissements sur des problèmes chauds de l'actualité comme la prostitution juvénile et le harcèlement sexuel en public. Le problème, c'est que le récit se complique inutilement et contient des digressions gratuites et des situations non résolues en cours de route. Il ne reste plus qu'un film faussement provocateur destiné à plaire aux amateurs de contenu salace et scabreux. Mais on ne risque pas de pavoiser longtemps si l'on a déjà vu des thrillers italiens pouvant soutenir facilement la comparaison et ayant plus de charme et de fantaisie dans l'exploitation du sexe à l'écran. Les méthodes du flic incarné par la vedette Bronson sont évidemment du type justicier-vengeur et on ne peut s'en étonner. À tout le moins, ce film marque la fin du contrat de Bronson avec la firme "CANNON" et c'est tant mieux. Mathieu Lemée

LOVE AND BULLETS aka Avec les compliments de Charlie - Stuart Rosenberg avec Charles Bronson, Jill Ireland, Rod Steiger, Henry Silva, Paul Koslo, Strother Martin, Bradford Dillman, 1978, Angleterre, 103m

Ayant assisté impuissant à l'assassinat d'un policier qui s'était confié à lui, le lieutenant Charlie Congers de la police de Phoenix a des raisons d'en vouloir au responsable, un chef de la pègre du nom de Joe Bomposa. Le FBI se sert de ce ressentiment pour charger Congers d'une mission importante: aller en Suisse et ramener aux États-Unis la maîtresse de Bomposa, Jackie Pruit, pour qu'elle puisse témoigner contre lui. Bomposa est mis au courant par ses conseillers et décide de l'élimination de Jackie. Congers réussit néanmoins à retrouver la jeune femme avant les tueurs mais elle ne se laisse pas emmener facilement. Congers parvient à la convaincre du danger qui la menace et tous les deux tentent de fuir le pays alors que plusieurs tueurs à gages sont lancés à leurs trousses. Congers se voit donc obligé d'improviser un plan de sortie puisque celui du FBI s'avère obsolète.

Le scénario de ce film contient un air connu (ramener un témoin en danger a déjà été raconté 100 fois) mais le vétéran réalisateur Stuart Rosenberg l'a mis en scène avec adresse en utilisant divers aspects pittoresques de la Suisse et de l'Arizona pour donner du souffle au récit et transcender quelque peu les développements dans un genre aux conventions établies. Si les personnages sont bien illustrés malgré un manichéisme évident, l'attention est mise sur les morceaux de bravoure qui, malgré leurs disproportions, sont traités avec soin. Les invraisemblances ne sont donc pas évitées mais on n'en abuse pas plus qu'il ne faut. Le suspense est bien ancré et l'humour n'est pas absent pour autant. Un film d'action au déroulement solide qui se regarde sans ennuis de bout en bout. La dernière portion renvoie au personnage de justicier de "DEATH WISH" afin de satisfaire les amateurs de Bronson. Celui-ci joue d'ailleurs avec vigueur tandis que Rod Steiger n'hésite pas à en faire trop en mettant une bonne dose de cabotinage dans le rôle de Bomposa. Mathieu Lemée

The MECHANIC aka Le Flingueur - Michael Winner avec Charles Bronson, Jan-Michael Vincent, Keenan Wynn, Jill Ireland, 1972, États Unis, 95m

Arthur Bishop est un tueur à gages travaillant pour une grande organisation criminelle. Sa spécialité consiste à maquiller ses meurtres en accidents avec une habileté remarquable. Après avoir tué un vieil ami selon les ordres, Bishop se prend d'affection pour le fils de celui-ci, Steve. Ayant analysé son comportement, Bishop décide d'entraîner Steve pour qu'il devienne tueur à gages. Doué, le jeune homme apprend vite et devient l'assistant de Bishop au cours d'une mission. Le chef de l'organisation qui emploie Bishop voit cependant d'un mauvais oeil la présence de Steve, surtout qu'il n'a pas été mis au courant. Par ailleurs, Bishop découvre que Steve a l'intention de l'éliminer dans un proche avenir. Une mission en Europe décidera de leur sort à tous les deux.

Dès les quinze premières minutes du film, une séquence de meurtre savamment préparée et filmée sans dialogues, le ton d'originalité est donné dans ce superbe thriller d'action. Chaque scène est mise au point avec précision grâce à la minutie de la réalisation de Michael Winner. La psychologie des personnages n'est pas entièrement convaincante étant donné la manière peu commune et quelque peu fantaisiste du traitement de la personnalité du tueur à gages. Mais le mouvement de l'ensemble fait vite oublié ces lacunes. La musique de Jerry Fielding est en accord avec le cynisme et la dureté du sujet et les décors sont judicieusement photographiés et exploités, particulièrement la portion finale qui a été tourné en Italie. Charles Bronson joue avec sa solidité habituelle tandis que Jan-Michael Vincent ne retrouvera pas meilleur rôle et interprétation après ce film. Mathieu Lemée

MESSENGER OF DEATH aka Le messager de la mort - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Trish Van Devere, Laurence Luckinbill, Marilyn Hassett, Daniel Benzali, Jeff Corey, John Ireland, Charles Dierkop, Penny Peyser, Gene Davis, 1988, États Unis, 90m

Dans les environs de Denver, un tueur mystérieux massacre trois femmes et six enfants dans une maison isolée, en somme toute la famille d'Orville Beecham, membre d'une secte dissidente de Mormons pratiquant encore la polygamie. Le journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, Garrett Smith se rend dans la région pour enquêter et apprend d'Orville Beecham que son père et son oncle nourrissent depuis longtemps une haine vengeresse. Chacun d'entre eux s'accuse mutuellement d'être le responsable du massacre et une lutte armée semble inévitable. Garrett pousse plus loin son enquête et découvre petit à petit l'action d'intérêts puissants derrière cette histoire à qui le conflit entre le père et l'oncle de Beecham serait profitable. En tentant de démasquer celui ou ceux qui sont derrière ces intérêts obscurs, Garrett Smith risque plusieurs fois sa vie.

Le titre et l'affiche du film laissaient prévoir le pire en donnant l'impression qu'il s'agissait d'une autre histoire de justicier-vengeur mettant en vedette Charles Bronson. Mais le film s'avère tout autre chose et il s'agit en soi d'une heureuse surprise. Bronson et son réalisateur Jack Lee Thompson semble avoir enfin trouver un sujet plus original pour les sortir de la facilité pesante dans laquelle ils étaient plongés ces dernières années. L'intrigue se veut une enquête traditionnelle prenant les voies peu explorées du fanatisme religieux pour ensuite faire un détour étonnant sur des chemins bien balisés. Tout au long du parcours, l'intérêt du spectateur reste assez vif grâce à un bon dosage des éléments dramatiques, de suspense et d'action, bien agencés par une mise en scène plus dynamique que les derniers films du réalisateur. Il y a bien quelques emprunts à des succès populaires (une scène de poursuite avec un camion nous rappelant immédiatement "DUEL") et une conclusion un peu sèchement livrée mais le film reste fort honorable et intéressant. Bronson s'avère convaincant et motivé en journaliste, rôle qu'il n'avait pas interprété depuis "ST. IVES" et le reste de la distribution est talentueuse. Mathieu Lemée

MR. MAJESTYK aka Monsieur Majestyk - Richard Fleischer avec Charles Bronson, Al Lettieri, Linda Cristal, Lee Purcell, Paul Koslo, 1974, États Unis, 104m

Vince Majestyk est propriétaire d'une exploitation potagère de melons en Californie. Alors qu'il a engagé des immigrants mexicains pour travailler dans son champ, un racketeur cherche à lui imposer son équipe. Majestyk se défend, mais le racketeur se venge en portant plainte contre lui. Emprisonné et ne pouvant payer la caution, Majestyk attend son jugement. Lorsqu'il se rend au tribunal avec un meurtrier notoire, Renda, il empêche celui-ci de s'évader lors d'une attaque organisée par des complices. Majestyk espère ainsi faire un marché avec la police mais Renda parvient quand même à s'échapper. Le bandit refuse de quitter le pays et veut se venger de l'humiliation que lui a fait subir Majestyk. Il s'arrange pour faire libérer Majestyk et exercer de la pression sur ses employés. Majestyk décide alors de régler son compte à Renda personnellement.

Après un début orienté vers une étude des problèmes auxquels ont à faire face les travailleurs saisonniers en Californie, le film bifurque vers une aventure policière mouvementée où Charles Bronson se transforme en justicier. Les péripéties sont invraisemblables mais bien soutenues par un vétéran réalisateur qui connaît son métier. Il s'agit en quelque sorte d'une "Série Noire" (le film est adapté d'un bouquin d'Elmore Leonard, auteur de polars) se situant dans un contexte campagnard et ensoleillé. Les personnages sont un peu trop typés pour être vraiment plausible. En revanche, les scènes d'action ne languissent pas et sont bien concoctées, ce qui va satisfaire les amateurs du genre. Le tout est donc mené bon train même si les problèmes sociaux ne sont qu'effleurés au passage. Bronson a toujours autant de présence tout comme Al Lettieri dans un rôle familier de bandit redoutable. Mathieu Lemée

MURPHY'S LAW aka La loi de Murphy - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Kathleen Wilhoite, Carrie Snodgress, Robert F. Lyons, Richard Romanus, Angel Tompkins, James Luisi. 1986, États Unis, 97m

Jack Murphy est un lieutenant détective de police aux méthodes dures mais efficaces. Il est peu apprécié par ses collègues et détesté par un caïd de la Mafia, Frank Vincenzo. Quand Murphy est accusé du meurtre de son ex-femme, il est aussitôt emprisonné. Bien qu'enchaîné à une voleuse qu'il a lui-même arrêté, Murphy s'évade avec elle de prison. Après s'être caché chez un ami, Murphy se rend chez Vincenzo, bien décidé à lui faire avouer sa culpabilité dans le meurtre de son ex-femme. Mais le caïd n'a rien à voir avec ce meurtre tandis que l'ami de Murphy est retrouvé mort. Murphy découvre que le vrai meurtrier est en fait une femme qu'il a arrêté il y dix ans et maintenant libre, elle veut se venger de tous ceux qui ont contribué à son emprisonnement. Les circonstances mèneront à une confrontation finale entre Murphy, la meurtrière, Vincenzo et quelques flics corrompus alors que la voleuse qui était enchaînée à Murphy est maintenue en otage.

Nouveau film de commande réalisé par Jack Lee Thompson avec l'acteur Charles Bronson pour le compte de la "CANNON...", il s'agit encore d'une énième variation sur le thème du justicier violent, personnage qui commence vraiment à trop coller à la peau de la vedette. Il y a bien quelques touches originales dans le déroulement du récit, mais les scènes sont un peu trop traitées à l'esbroufe pour vraiment les exploiter à fond. Thompson semble avoir perdu toutes ses ambitions d'autrefois quand il réalisait des films intéressants en illustrant avec le minimum syndical cette histoire violente et routinière. L'élément de l'innocent qui s'évade enchaîné à une femme au caractère différent est directement emprunté au film d'Hitchcock "39 STEPS", sans en avoir la saveur. Certes, le film a de l'action satisfaisante à revendre mais l'ensemble n'est pas d'un intérêt plus passionnant qu'il ne faut. Un autre polar de série B de plus où Bronson semble fatigué et démotivé de par son jeu plutôt monocorde. Mathieu Lemée

  ONCE UPON A TIME IN THE WEST aka Il était une fois dans l'Ouest aka C'era una volta il West - Sergio Leone avec Charles Bronson, Henry Fonda, Claudia Cardinale, Jason Robards, Gabriele Ferzetti, Paolo Stoppa, Frank Wolff, Jack Elam, Woody Strode, Lionel Stander, Keenan Wynn, 1968, Italie, 165m version française et anglaise, 171m version italienne

Morton est un constructeur de chemin de fer qui a engagé un homme de main, Frank, pour tuer un fermier et sa famille, propriétaire d'un terrain avantageux le long du parcours prévu et qui voulait y bâtir une gare et une petite ville. La veuve de la victime, une ancienne prostituée de la Nouvelle-Orléans nommée Jill et arrivée sur place après la mort de son mari et de ses enfants, songe à vendre le terrain et à quitter les lieux. Elle reçoit alors la visite d'un bandit, Cheyenne, qui est injustement soupçonné du meurtre de son mari et qui assure sa protection. Un métis inconnu et joueur d'harmonica se présente aussi pour la protéger car il est à la recherche de Frank avec qui il a un compte personnel à régler. Les deux hommes découvrent les mobiles des agissements de Morton et de Frank et empêchent ceux-ci de s'emparer du terrain appartenant à Jill. Frank se demande d'ailleurs quelle est l'identité du métis, qui ne se présente à lui que sous les noms d'anciennes victimes qu'il a tous tués. Morton en vient à trahir Frank mais il est tué par Cheyenne et sa bande. Frank se dirige donc vers son destin afin d'affronter le métis à l'harmonica en duel et de savoir enfin ce que celui-ci lui veut, pendant qu'une gare commence à se construire sur le terrain de la veuve.

Bénéficiant d'un budget imposant d'un major américain, le maître du western italien, Sergio Leone a pu avoir le privilège de tourner quelques scènes dans l'Ouest américain, à Monument Valley en particulier. Il continue à profiter de l'occasion pour prendre les symboles traditionnels du western classique afin de les traiter de manière stylisée. Cette stylisation prend néanmoins une forme différente que celle dans sa trilogie des "DOLLARS". Le temps est volontairement étiré, comme dans les films japonais, pour permettre aux principaux personnages de s'étudier longuement alors que le progrès de la conquête de l'Ouest les destine à périr en temps qu'archétypes mythologiques. La mise en scène prend donc l'allure d'un ballet de morts où les silences parlent plus que les dialogues et donnent du poids à la force de survie des protagonistes sentant qu'ils vont probablement périr. Cette pondération dans l'illustration et la cadence surprend de la part de Leone, mais il sait jouer magnifiquement avec l'attente du public grâce à des cadrages extraordinaires et des mouvements lents de la caméra qui sont comme des caresses. Avec cette méthode, Leone nous présente avec soin, sous forme de parabole, la naissance d'une nation en devenir, les difficultés de la conquête de l'Ouest, l'association peu naturelle entre le pouvoir économique et les hors-la-loi et les prémisses du matriarcat. Le ton d'humour ironique cher à l'auteur est toujours présent et le procédé du flashback fragmenté est à nouveau utilisé, mais de façon encore plus grandiose, tout comme le rôle narratif de la musique de Morricone dans la progression dramatique du récit; ces deux éléments se rejoignant et atteignant leur point culminant lors du magnifique duel final. La distribution est dominée par un quatuor d'acteurs dans des rôles caractéristiques inhabituels pour le genre. Charles Bronson joue un vengeur taciturne avec toute sa présence et sa force de marbre, Henry Fonda compose avec classe et perfectionnisme son seul rôle de méchant en carrière, Claudia Cardinale illustre avec talent le courage retenu de son personnage tout en étant ravissante et Jason Robards réussit à merveille son incarnation d'un bandit à la fois malin et empli d'une douceur romantique. Un film touchant qui est un chef-d'oeuvre inoubliable. Mathieu Lemée

Le PASSAGER DE LA PLUIE aka L'Uomo venuto dalla pioggia - René Clément avec Charles Bronson, Marlène Jobert, Annie Cordy, Jill Ireland, Gabriele Tinti, Marc Mazza, 1969, Italie/France, 115m

Mellie est mariée à un pilote de ligne, Tony. Comme il est souvent absent, elle s'ennuie et sort se changer les idées. Lorsqu'elle rentre chez elle, un inconnu l'agresse et la viole. Elle parvient néanmoins à s'emparer d'un fusil et abat son assaillant pour ensuite jeter le cadavre à la mer. Le lendemain, un américain nommé Harry Dobbs se présente à Mellie et n'a de cesse de lui faire avouer son crime. Têtue et obstinée, Mellie nie formellement la vérité face à Dobbs. Il affirme alors que sa victime, Bruno Sakki, avait dérobé 60 000 dollars à l'armée et qu'il l'avait caché dans un sac rouge. Se sachant en possession du sac, Mellie tente discrètement de s'en débarrasser mais elle n'est pas au bout de ses peines face à la ténacité de Dobbs qui ne la lâche plus. Ses ennuis ne font donc que commencer mais connaîtront un dénouement inattendu.

René Clément avait déjà démontré son habileté dans le polar psychologique avec "PLEIN SOLEIL" et il récidive à nouveau dans le genre avec talent dans ce récit romancé et scénarisé par Sébastien Japrisot. Il y a tellement de variations établis dans la confrontation entre les deux personnages principaux que le public voit son intérêt et son angoisse s'accroître sans cesse. Les indices psychologiques sont brillamment amenés et contiennent même de subtiles références aux contes de fées, particulièrement "ALICE AU PAYS DES MERVEILLES". Le mise en images renforce d'ailleurs cette idée grâce à des objectifs spéciaux qui donnent un climat onirique à l'ensemble, mélangeant adroitement l'abstrait et le concret, le réel et le cauchemar. Il s'agit donc d'un thriller haut de gamme à la réalisation concise. Charles Bronson est de première force dans le rôle du colonel américain et sa partenaire, Marlène Jobert lui donne la réplique avec aplomb. Mathieu Lemée

QUELQU'UN DERRIÈRE LA PORTE aka Someone Behind the Door - Nicolas Gessner avec Charles Bronson, Anthony Perkins, Jill Ireland, 1971, France, 95m

Un docteur spécialiste du cerveau, Jeffries, emmène chez lui un amnésique violent porté à la schizophrénie. Le docteur espère ainsi se servir de lui pour liquider l'amant de sa femme Frances. Grâce à divers moyens de manipulation, Jeffries fait croire à l'amnésique que Frances est sa femme et qu'elle le trompe. Aussi, lorsque l'amant va chez Jeffries pour traiter des conditions d'un divorce pour Frances, il a la surprise de se trouver face à un inconnu sans savoir que celui-ci veut le tuer.

Ce suspense traite d'un sujet original pour l'époque, à savoir la manipulation d'un homme malade qui est poussé au meurtre malgré lui. Cette idée semble tirée de "VERTIGO" sous divers aspects avec des éléments que l'on retrouve dans l'élaboration des meurtres dans les "COLUMBO". L'histoire est bien menée mais les développements qu'on lui donne sont plutôt inégaux. C'est probablement dû à la conception arbitraire des personnages auxquels on a du mal à croire à leurs agissements, même s'il s'agit d'un suspense policier. Par bonheur, la mise en scène est distancié, bien qu'un peu froide, tout en restant rigoureuse dans la stylisation de l'intrigue. Un thriller intéressant et quelque peu artificiel où les personnages réagissent de façon contournée, mais bien campés quand même par des acteurs en pleine possession de leurs moyens. Mathieu Lemée

Les SEPT MERCENAIRES aka THE MAGNIFICENT SEVEN - John Sturges, 1960, États Unis 

Les westerns sortis de la grosse industrie américaine regorgent de cette espèce d'humour de kermesse de paroisse, de cette bonté de soir de Noël, de ces dénouements benêts de contentement. Bah, comme beaucoup des oncles ici, probablement, tout ça me chauffe au point que je préfère les chapeaux sur la tête des italiens.

Alors pourquoi tester ses nerfs sur ce capharnaüm de trompettes mouchachosses, de guitarasses tortillasses et de tacosses tambours qui, en comparaison, fait sonner n'importe quelle trilogie de starouarze comme une chorale de modestes ?

D'une, parce que le concept de base est complètement nippon, c'est en traversant le pacifique qu'il est devenu : sept gros frimeurs d'hollywood contre quarante fusils pouilleux.

Au milieu d'un village folklorique où gesticulent des péons en pyjamas blancs, on se fume le cigare, on en fait des caisses en marchant trois pas comme si on avait été élevé à cheval sur un fût de chêne. Le moustachu cruel est une sacrée vedette avec sa belle chemise rouge. Et puis Charles Bronson fend des bûches torse poil.

En voilà d'un spectacle simple et efficace, éminemment familial, compréhensible des meilleurs d'entre nous, du dernier petit cousin retardé mental à grand tonton qui commence à baver dans la soupe aux potirons.

Deux, parce que Yul Brynner, le chauve officiel d'Hollywood qui veille à garder son chapeau au soleil, adopte déjà la démarche robotique de Mondwest que le jeune Michael Myers avait dû apprécier. Probablement du temps où il habitait encore chez ses parents et qu'il sortait au ciné avec sa grande soeur.

Trois, parce que si le but du jeu est de trouver son chouchou des sept, je décerne de bon cœur mon pompon au mercenaire qui porte des gants noirs comme un acteur de porno gay. Qui d'ailleurs avait marqué de manière indélébile mes souvenirs de mioche. Alors lui, ils ont vraiment décidé de se le griller jusqu'au bout : à l'origine il est soi-disant un chasseur de primes, en clair un charognard, maintenant aux abois parce que toutes ses relations professionnelles veulent se le buter par amitié. Forcément il a tendance à se terrer en douce au moindre pétard. A un moment il se fait même surprendre en pleine crise de delirium tremens, une cruche de gros plant du pays nantais à la main. Son objectif principal pendant tout le film semblerait d'attraper trois mouches à la fois dans sa main droite, pour se prouver qu'il lui reste encore des glandes en état de goutter, sacré Robert Vaughn : un numéro de cirque ambulant. Bigeyes

SOLEIL ROUGE aka Red Sun - Terence Young avec Charles Bronson, Toshiro Mifune, Alain Delon, Ursula Andress, 1971, Espagne/Italie/France, 114m

Un bandit, Gotch, et sa bande attaquent un train ou voyage l'ambassadeur du Japon. Ils parviennent à s'emparer d'une cargaison d'or ainsi que d'un sabre cérémonial que l'ambassadeur devait donner au président des États-Unis. Alors que les bandits s'enfuient, Gotch cherche à se débarrasser de son lieutenant Link. Mais il survit et compte bien se venger de son chef. Dans sa traque, un samouraï l'accompagne afin de récupérer le sabre volé. Link accepte sa présence bon gré mal gré. Au-delà de leurs différences culturelles, les deux hommes parviennent à retrouver Gotch et sa bande dans une mission abandonnée. C'est alors que des Indiens attaquent la mission, ce qui complique et facilite à la fois la tâche de Link et du samouraï.

Ce western est devenu culte grâce à la présence originale et incongrue d'un samouraï japonais dans le vieil Ouest américain. Cela donne lieu à de nombreuses scènes humoristiques et stylisés, qui renouvellent le genre. Par ailleurs, la distribution est nantie d'un superbe carré d'as alors que les quatre principaux acteurs proviennent d'un pays différent. Terence Young, habitué du cinéma d'action, sait mener son film avec mouvement et souplesse et la photographie est soignée. Tous les interprètes ont visiblement du plaisir à incarner leurs personnages respectifs. Un classique du genre western. Mathieu Lemée

The STONE KILLER aka Le Cercle Noir aka L'Assassino di pietra - Michael Winner avec Charles Bronson, Martin Balsam, Norman Fell, Jack Colvin, Paul Koslo, David Sheiner, Stuart Margolin, Ralph Waite, John Ritter, 1973, Italie/États Unis, 95m 

Lou Torrey est un inspecteur de police de New-York qui devient le bouc émissaire des médias lors d'une opération qui a mal tourné. Suspendu pour violence non justifiée dans l'exercice de ses fonctions, Torrey décide de déménager à Los Angeles ou il est engagé comme inspecteur à la division de la police métropolitaine de Pico. Lorsque Torrey arrête une vieille connaissance, un narcomane du nom d'Armitage, il se voit ordonné de le ramener à New York pour le remettre aux autorités. Pendant le voyage, Armitage révèle à Torrey ce qu'il sait d'une conspiration afin de faire un marché pour sa protection. Torrey ne le croit pas mais il change d'avis lorsque Armitage est abattu sous ses yeux à la sortie de l'aéroport. Bien que n'ayant que peu d'indices, Torrey essaie de faire la lumière sur le "gros coup" dont Armitage a parlé. De Los Angeles à New York en passant par le désert de Mojave, Torrey parvient à découvrir le plan d'un chef de la Mafia pour liquider les chefs de bande rivaux en utilisant des vétérans de la guerre du Vietnam comme mercenaires. Avec l'aide de ses collègues, Torrey essaiera d'empêcher ce massacre.

Avec ce polar d'action musclé, Michael Winner se classe parmi les meilleurs réalisateurs du genre. Bien que le film s'inspire autant de "BULLITT" (poursuite spectaculaire en voitures) que de "FRENCH CONNECTION" (contexte réaliste du travail policier) et "THE GODFATHER" (la présence de la Mafia), il s'avère captivant de bout en bout grâce à la vigueur de la mise en scène. Les éléments de l'action sont mis en place de manière rigoureuse, la caméra est sans cesse mobile et le montage nerveux. L'intrigue est très bien écrite et malgré sa complexité, garde le spectateur en éveil et en haleine grâce à des développements logiques, un souci du détail et de nombreux rebondissements bien amenés. La musique de Roy Budd est excellente et on note une touche psychédélique et d'actualité de l'époque à l'intérieur de l'histoire (la scène ou Bronson est dans un temple hippie, la présence des Blacks Panthers). Charles Bronson incarne avec force un personnage de flic dont le tempérament prélude celui du justicier-vengeur de "DEATH WISH". Il est bien secondé par une équipe d'acteurs aux trognes reconnaissables dans les films de série B des années 70. Notons la présence de John Ritter dans l'un de ses premiers rôles au cinéma. Mathieu Lemée

ST. IVES aka Monsieur St. Ives - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Jacqueline Bisset, John Houseman, Maximilian Schell, Dana elcar, Harry Guardino, Harris Yulin, Burr De Benning, 1976, États Unis, 93m

Raymond St. Ives un journaliste spécialisé dans les reportages criminels. Un richard, Procane, le charge de livrer une rançon demandée pour le retour de documents volés. Il accepte mais au lieu de rendez-vous, il tombe sur un cadavre et la police le met en état d'arrestation. St. Ives est rapidement relâché et il se lance dans une enquête personnelle pour découvrir l'identité des voleurs assassins. St. Ives a la chance d'effectuer d'autres tentatives pour échanger la rançon contre les documents et à chaque fois il tombe sur de nouveaux meurtres ou échappe à diverses agressions. Avec l'aide de Procane et de sa maîtresse, qui a d'ailleurs tenté de séduire le journaliste au cours de l'aventure, St. Ives tend un piège aux agresseurs et parvient à démasquer ceux qui sont derrière la machination.

Première des neufs collaborations entre le réalisateur Jack Lee Thompson et l'acteur Charles Bronson, ce film raconte une intrigue policière dans la lignée rétro du genre remis à la mode grâce à "CHINATOWN" et au remakes de "THE BIG SLEEP" et "FAREWELL MY LOVELY" dans les années 70. Il s'agit donc d'une histoire compliquée conçue sous forme de labyrinthes, avec impasses abondantes, fausses pistes, faux suspects et rebondissements à la clé. À tout moment, le spectateur risque de se perdre facilement dans les nombreuses circonvolutions du scénario mais la mise en scène évite les digressions et réveille l'attention au passage grâce à quelques scènes d'actions bien troussées. L'ensemble est bien quelque peu artificiel mais ne manque pas d'être fort plaisant par la qualité toute professionnelle du produit. Les amateurs d'énigmes seront ravis d'autant plus que le suspense est relativement alerte sous des apparences discrètes. Bronson est toujours au top-niveau et est bien entouré par une bonne équipe d'acteurs. Jacqueline Bisset à du charme dans son rôle de séductrice. Notons l'apparition de Jeff Goldblum et Robert Englund dans de petits rôles de loubards. Mathieu Lemée

TELEFON aka Un espion de trop - Don Siegel avec Charles Bronson, Lee Remick, Donald Pleasence, Tyne Daly, Alan Badel, Patrick Magee, Frank Marth, Sheree North, Roy Jenson, 1977, États Unis, 98m

Un fonctionnaire soviétique du temps de Staline, Dalchimsky, parvient à échapper aux agents du KGB chargés de l'arrêter. Aigri et ayant réussi à fuir aux États Unis, Dalchimsky lance une opération de sabotage mis au point sous le régime stalinien il y a 20 ans. Grâce à un code verbal, il fait agir par téléphone des agents dormants habitants sur le sol américain qui ont été conditionnés par hypnotisme. Ces agents deviennent alors des kamikazes en faisant exploser des points vitaux militaires ou énergétiques. Alors que la CIA mène l'enquête, Le KGB charge un agent de confiance, Borzov, de retrouver Dalchimsky et de récupérer le carnet contenant la liste des agents dormants avec leurs adresses et leurs numéros de téléphone avant que les services secrets américains ne se doutent de quelque chose. Dans sa mission, Borzov reçoit l'aide d'une agente américaine à la solde des Russes. Avec sa mémoire photographique, Borzov espère ainsi prévoir la prochaine cible de Dalchimsky et ainsi intervenir à temps, mais la CIA commence à découvrir la vérité derrière les attentats.

Bien que le scénario, adapté du roman de Walter Wager, soit extravagant, il est développé avec beaucoup de souplesse, fruit de deux vétérans scénaristes et de la mise en scène experte et précise du vétéran du film d'action Don Siegel. Le film se présente comme une sorte de jeu avec pour règles des retournements de situations et des données complexes bien exposées pour soutenir l'intérêt. L'ensemble est fort plaisant: chaque séquence est soignée et le suspense bien en selle pendant que l'intrigue se déroule. Quelques touches d'humour viennent également saupoudrer le traitement avec beaucoup d'intelligence. Les scènes d'action, quant à elles, misent sur d'autres éléments que les fusillades, ce qui témoigne de l'attention portée par Siegel à fignoler son film pour éviter le produit de routine. Il s'agit donc d'un film de série B fort sympathique et au-dessus de la moyenne du genre. Charles Bronson campe un agent soviétique avec sa vigueur habituelle, Lee Remick joue sa partenaire avec malice et Tyne Daly est pétillante dans le rôle d'une spécialiste des ordinateurs à la CIA. Les autres acteurs jouent avec beaucoup d'aisance. Mathieu Lemée

The WHITE BUFFALO aka Le Bison Blanc - Jack Lee Thompson avec Charles Bronson, Will Sampson, Jack Warden, Clint Walker, Kim Novak, Stuart Whitman, Ed Lauter, Slim Pickens, 1977, États Unis, 98m

Le célèbre aventurier Wild Bill Hickok revient dans le Dakota après une longue absence. Il est obsédé par l'idée d'abattre un bison albinos gigantesque qui fait des ravages dans la région. Son retour ne passe pas inaperçu et des ennemis mortels s'en prennent à lui. Hickok s'en tire et part avec un ami à la chasse au bison blanc. La piste mène tout droit en territoire Sioux où Hickok à l'occasion de sauver la vie du chef Cheval Fou. Celui-ci est également à la recherche de la bête pour assurer le repos éternel de son fils tué par ce même bison. Après maints dangers, Hickok et Cheval Fou unissent leurs efforts pour abattre le bison blanc dans un combat titanesque.

Après avoir assuré la résurrection de "KING KONG", le producteur Dino De Laurentiis se lance à nouveau dans l'évocation d'un monstre aux aspects mythiques. L'auteur Richard Sale a lui-même adapté son roman pour y parvenir et il a su conféré au genre western des touches fantastiques intéressantes et justifiées par la présence de cet animal. Les deux chasseurs sont d'ailleurs eux-mêmes des personnages historiques légendaires (Wild Bill Hickok et Cheval Fou), ce qui fait que leurs aventures apparaissent à l'évidence plus grandes que nature. Jack Lee Thompson met en scène cette histoire incroyable avec panache malgré quelques effets techniques apparents à l'oeil exercé du spectateur. Le bison blanc, conçu par Carlo Rambaldi, n'est pas entièrement convaincant dans sa conception mais le rythme du montage parvient à masquer quelque peu ce défaut. La musique de John Barry est excellente et place le spectateur dans l'ambiance dès les premières minutes. Un film fait avec un métier éprouvé où les mouvements de caméra sont souples et la photographie est maîtrisée. L'interprétation fait merveille en particulier le trio vedette composé de Bronson, Sampson et Warden. Mathieu Lemée

YOU CAN'T WIN 'EM ALL aka Les baroudeurs - Peter Collinson avec Charles Bronson, Tony Curtis, Michèle Mercier, 1970, Angleterre, 97m

En 1922, Adam Dyer et Josh Corey, deux aventuriers américains se mettent au service d'un sultan turc pour travailler à la sécurité d'un précieux convoi avec des mercenaires. La Turquie est alors en pleine période de guerre civile, ce qui fait que de nombreux périls jonchent la route prise par le groupe pour convoyer à bon port le chargement jusqu'au bateau de Dyer. Celui-ci et Corey sont cependant tentés de s'emparer du fameux trésor et ils développent chacun de leur côté un plan pour y parvenir. Mais la suite des évènements leur réservent plusieurs surprises et ils devront aussi penser à rester en vie.

Le schéma de ce film d'aventures est conventionnel mais le scénariste a réussi à développer quelques situations originales génératrices d'action spectaculaire et entraînante dans un cadre exotique à souhait. La rivalité amicale entre les deux héros permet d'insérer de bons moments humoristiques mais il est un peu dommage que le réalisateur n'ait pas accentué cet aspect car un certain esprit fantaisiste se fait sentir mais on aurait aimé sûrement le voir poussé jusqu'au bout, ce qui aurait accru notre plaisir. Tel quel, le film reste quand même de qualité malgré un manque d'ambition et s'avère même fort divertissant. Notons tout de même que Peter Collinson a déjà réalisé des films plus violents que celui-là. Reste que la violence a sa part dans l'intrigue et que les deux vedettes s'agitent gaiement à notre grande satisfaction. Mathieu Lemée

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