mise à jour le 3 février 2013

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KILL BILL VOL.1 - Quentin Tarantino, 2003, États Unis

Bon, je l'ai vu et puis quoi ? 

-Livraison passable d'une mise en place de personnes agréables d'une "bédéistique" tuerie. 

Passable car le scénario croule et disparaît sous les désirs du réalisateur de nous en mettre, cette fois-ci, visuellement plein la gueule.

-À ce niveau, bravo. Il y de la sauce Tabasco en masse et pour tous les âges. Superbes giclages bien apprêtés.

-Et Lucy Liu, qu'enfin j'ai trouvé jolie mais dont le prix fut de quelques longueurs qui ont faillis me faire changer d'idées.

-Bref, prenez votre temps pour une version complète avec le vol. 2 qui comprendra une conclusion pour secours à l'histoire. Deadmonton

Etant donné que je ne vais au cinéma qu'une fois tous les 6 mois, j'ai toujours un peu peur de me planter sur ce genre de sortie exceptionnelle pour moi (c'est trop cher, et quand on amène sa donzelle, j'te dis pas!).

Donc, je me suis dit, avec Tarantino en principe ça devrait bien se passer... VINDIEU j'avais raison, qu'il est bon ce film!!

Je n'ai lu aucune critique, et le seul écho était celui d'un pote ( n'y va pas y a que du karaté )... et ben c'est du SABRE, rien à voir!

Comprenez, ce film magique réunit presque tout ce que le bon amateur moyen de trash ou de bis peut espérer : une histoire intrigante, de l'action à la pelle, du sang à flot comme on n'en a vu depuis longtemps, des donzelles charmantes (quoique trop peu dénudées pour pas choquer l'amerloque de base j'imagine), et une horde de sbires tous plus laids et méchants les uns que les autres!

L'histoire : une jeune femme mercenaire voit tous les invités de son mariage se faire massacrer par un certain "bill" à la tête d'un gang de tueuses particulièrement agressives dont elle faisait elle-même partie. Elle échappe de peu à la mort... ce qui n'est pas le cas de son bébé qu'elle portait en elle. Son but : tuer tout le monde pour se venger.

Voilà, c'est simple, c'est carré, plus de deux heures de film où on s'amuse comme un petit fou à regarder des têtes voler, des membres se faire découper, et des situations complètement folles et improbables soutenues par une mise en scène époustouflante.

La BO est excellente comme souvent chez Tarantino, on voit même les 5- 6-7-8's live sur deux titres (bon, 2 reprises 50's, mais bon!).

L'hommage à Baby Cart semble évident (les gerbes de sang), et c'est un film inratable, qui appelle une suite d'ailleurs.

Quentin Tarantino est bien le porte-parole de toute une culture au sein même d'un système complètement pourri. C'est ce qui s'appelle changer le système de l'intérieur. Bien joué! Franfran

Comme tous les films du cinéaste Quentin Tarantino, Kill Bill ne fait pas l'unanimité. Ce n'est pas mauvais en soi, car ce fait suscite les discussions et l'échange d'idées, de points de vue, démarche toujours enrichissante lorsque faite dans le respect et la bonne volonté.

Je n'ai jamais été un grand fan de Tarantino, et certains films m'ont même agacé. Je considère par exemple Jackie Brown comme un pensum traînant et laborieux qui témoignait de l'essoufflement du scénariste/acteur/réalisateur à ce point de sa carrière. Le fait qu'il ait pris une longue pause, par la suite, était une bonne idée, afin de lui permettre de se ressourcer et de ne pas se mettre à radoter, ce qu'il avait commencé à faire.

Auparavant, j'ai même eu l'impression que Pulp Fiction n'était pas à la hauteur du gros phénomène de mode médiatique qui l'entourait.

Kill Bill, alors ? Sans y aller à reculons, je me demandais si Tarantino aurait évolué et s'il se permettrait autant d'auto-complaisance (les Américains appellent ça " self-indulgence ") que dans ses films précédents.

Finalement, le bilan fut très positif pour moi. La narration est toujours aussi non-linéaire, mais j'avais l'impression que le cinéaste avait mis plus de passion et de vigueur que dans ses autres films. Peut-être le fait d'avoir pris un long repos fut-il bénéfique ? Difficile à déterminer, mais le film est très dynamique et, en plus, très beau visuellement (je n'ai pas trouvé que c'était pas le cas de Pulp Fiction ou de Jackie Brown, par exemple). Je pense ici à la toute dernière scène, notamment, dont seule la bande sonore rock gâchait la poésie (on serait attendu à une musique planante ou instrumentale).

Les interprètes sont tous en forme, et c'est une belle brochette d'acteurs survoltés que Tarantino nous présente. Beaucoup d'humour, aussi, et les références à d'autres films sont tellement avouées qu'on les pardonne volontiers au cinéaste. Évidemment, cette démarche peut choquer, mais elle est l'occasion rare, en 2003, de découvrir un gigantesque drive-in movie anachronique, un OVNI qui traverse le ciel hollywoodien.

On est à cent lieues du discours moralisateur de beaucoup de films à gros budget, et de toutes les conventions qui président d'habitude aux " blockbusters ". On l'a déjà dit, mais c'est vrai : Kill Bill est un film de fan, fait pour les fans. Il déplaira souverainement aux cinéphiles du dimanche qui regardent un film " pour l'histoire " et n'attendent du cinéma qu'un mimétisme du " réel ", engoncé dans une vraisemblance qui n'a de probable que sa platitude. Howard Vernon

 

 

KILL BILL VOL.2 - Quentin Tarantino- 2004 -136m 

This is a kind of Zen continuation and elaboration on KILL BILL, Vol. 1 and at the Zen center breathes the performance of a lifetime by David Carradine as Bill, who becomes one of the great movie villains.

KILL BILL, Vol. 1 was ferocious, post modern action cinema climaxing with the sanction of the "Crazy 88" by the Bride (Uma Thurman, who in this volume adds pathos to the edge and energy of the character). Tarantino calls Vol. 1 an Eastern Western and Vol. 2 his "Spaghetti Western" with Shaw Brothers interludes. That's an apt description.

Tarantino (b. 1963) dives right into Sergio Leone territory in Chapter 6, which shows the buildup to the massacre in the wedding chapel in the Texas desert. Filmed in evocative b & w the mythic appearance of Bill is heralded by the sinister guitar music which introduced Lee Van Cleef in THE GOOD, THE BAD AND THE UGLY. Bill is a mellowed, soft spoken man who wears his broken heart on his weather beaten face and he becomes more fascinating as the film progresses.

Bursting into stlylized color the next chapter introduces us to a washed up assassin (Michael Madsen) who is next on the bride's hit list. Madsen is a lonesome cowboy who bushwacks the bride and buries her alive (cf CITY OF THE LIVING DEAD). This harrowing scene is interrupted by a flashback, filmed in Beijing, introduces us to a merciless Shaolin Master (the brilliant Gordon Liu) who instructs the Bride in fighting techniques. This was my favorite sequence in the film, being a fan of Shaw Brothers Kung Fu cinema, Tarantino gets their aesthetics down to perfection.

I won't give any more away except to say that the final showdowns with Elle Driver and Bill are long and surprising set-pieces. Tartantino employs the 2.35:1 frame to its full capacity in these scenes and they must be experienced on the big screen before seeing them on DVD. Elle meets an especially bloody end which perfectly suits her ruthless character.

At over 2 hrs the film remains absorbing with its action scenes judiciously spread over the runtime. More character driven than the first, I nonetheless look forward to experiencing them together on DVD as an epic which reportedly will run 4 to 5 hours! The Japanese versions reportedly have scenes censored out of the US theatrical versions and will probably be seen in some kind of future DVD presentation.

The musical selections are impressive: Morricone (FISTFUL OF DOLLARS), Luis Bacalov (SUMMERTIME KILLER), Nicolai (BLADE OF THE RIPPER), and many others supported by some Latino soundscapes composed by Robert Rodriguez. A late scene in a brothel will remind some of Sam Peckinpah's BRING ME THE HEAD OF ALFREDO GARCIA. The film has one of the best end credit sequences of all time as we get to see scenes from THE HOUSE OF BLUE LEAVES Chapter from Vol. 1 in gory color before segueing into noirish monochrome.

KILL BILL, VOL. 2 delivers in ways that will startle and delight fans of Grindhouse, Euro-bis, Martial Arts, Spaghetti Westerns, Noir, Action and International Horror.

Carradine must have been waiting all his life for a role like this. Robert Monell

LADY SNOWBLOOD aka Shurayukihime aka Blizzard from the Netherworld - Fujita Toshiya avec Meiko Kaji, Toshio Kurosawa, Masaaki Daimon, Miyoko Akaza, Takeo Chii, Noboru Nakaya, 1973, Japon, 97m

Une fine neige tombe lorsque dans une prison décrépit une dame injustement emprisonnée meurt peu de temps après mis au monde une petite bâtarde désirée, Yuki. Quelques années plus tard, elle marche sur la fine neige décapitant sans peine une bande de malfrats armée de son sabre habillement dissimulée dans son délicat parapluie de papier de riz. Désabusée mais toujours vêtue de jolis kimonos, elle finit par rencontrer dans un village de démunies et d'infirmes ayant connus les supplices de la guerre, l'un d'eux lui dévoilant l'histoire et but de sa mère. Place aux flash-backs; simili-super 8, slide-show de story-board puis cases de manga, Yuki trouve enfin sa voie : passer au hache-viande 4 débiles dont une femme responsable de malheurs.

Malgré quelques raccords ratés et d'effroyables explosions rougeâtres, puisqu'ils ne sont pas tous morts ou cancéreux les vieux méchants, c'est un certain esthétisme qui l'emporte pour l'illustration de cette époque non enchanteresse du Japon avec un réalisateur excellant davantage auprès des films romantiques (justifiant ainsi la présence d'un sosie de Donald Pilon;). Au texte, un des 1er auteur culte au ciné/manga, Kazuo Koike, accordant ici une promenade avec une magnifique Meiko Kaji (aussi interprète de la chanson thème : Flower of Carnage) dont les petits pas sautillants sur la fine neige et découpages, dans tous les sens du terme, ont séduit aussi Tarantino pour Kill Bill. Un peu trop même mais c'est une autre histoire. Deadmonton

 

La LÉGENDE DE ZATOICHI: LE MASSEUR AVEUGLE aka ZATOICHI: THE LIFE AND OPINION OF MASSEUR ICHI aka THE TALE OF ZATOICHI aka ZATÔICHI MONOGATARI  - Kenji Misumi, 1962, Japon

Voici le film qui engendra pas moins de 25 suites, un remake par Kitano et une centaine de téléfilms. Nous y découvrons donc Zatoichi, masseur non voyant et yakuza sabreur au talent sans égal. Doué d'un grand sens de l'éthique et du respect des règles et de l'individu, il sèmera le trouble au sein d'un clan de yakuza en guerre contre un autre parmi lequel se trouve un valeureux samouraï tuberculeux qui deviendra son ami. Au long de ce film au rythme posé et à l'esprit sombre, Zatoichi fait valoir le respect de la femme, se joue des tricheurs et tient tête de manière arrogante et provocatrice aux voyous amoraux.

Très joliment filmé dans un scope noir et blanc, en décors naturels et en studio par Kenji Misumi (réalisateur de quatre des six BABY CART), ce premier film installe les bases de ce qui va devenir une véritable saga mythologique. On reste très discret au sujet de Zatoichi, ses origines ou ses motivations ne sont à aucun moment révélées, lui conférant ainsi une sorte d'aura mystérieuse à l'image de l'Homme sans nom cher à Sergio Leone. Même au niveau de l'action, il ne dégaine son sabre qu'à de rares occasions pour ne tuer que trois adversaires au cours de cette aventure. Une introduction toute en sobriété donc pour ce magicien de la lame tranchante qui se décontractera au film des épisodes pour, à la fin de la saga, devenir un personnage comique.

L'acteur qui incarne Zatoichi, Shintaro Katsu, avait déjà interprêté un masseur aveugle marginal dans AGENT SHIRUNAMI (SHIRANUI KENGYO) en 1960, puis incarna en 1961 le rôle titre de AKUMYO (TOUGH GUY en anglais), un yakuza défenseur des codes de l'honneur. Succès monstre qui connu pas moins de 14 suites. Zatoichi s'avère donc être un parfait mélange des personnages de Shintaro et Akumyo. Trois personnages à l'origine imaginés par le même producteur: Masaichi Nagata, président de la Daiei. (Source : livret du DVD français Zone 2 édité par Wild Side et qui s'avère rempli d'informations très utiles au sujet de la saga ZATOICHI et de ses créateurs). Kerozene

La LÉGENDE DE ZATOICHI: MORT OU VIF aka ZATOICHI AND THE CHEST OF GOLD aka ZATÔICHI SENRYÔ-KUBI - Kazuo Ikehiro, 1964, Japon

Dès la séquence générique, le film se démarque du premier film. Zatoichi déambule dans un décor minimaliste et découpe quiconque lui barre la route. Plus violent, un peu plus sanglant, la série en est à son sixième épisode et a pris son rythme de croisière qui la mènera toujours plus loin dans l'esprit serial d'exploitation.

Notre masseur aveugle, rongé par le remords d'avoir tué un homme qui allait l'assassiner gratuitement (?) lors de la guerre des clans du premier film, vient se recueillir sur la tombe du malheureux située dans un village de paysans. Peu après, ces paysans se font dérober l'impôt qu'ils mirent trois années à épargner. Aussitôt l'infirme est accusé du larcin, de même que Kunisada, yakuza justicier autrefois aimé de tous. Zatoichi, brimé, vexé et blessé en son fort intérieur, promet de prouver l'innocence de Kunisada et de ramener l'argent. Étrange... Zatoichi, le sabreur stoïque, faux naïf dans le premier film, se comporte devant les paysans telle une vieille femme qu'on accuse à tort. Il réservera son orgueil et sa fierté face aux criminels. Shintaro Katzu campe un Zatoichi schizophrène qui renforce son côté anti-héros. Le final le verra s'opposer à un redoutable samouraï interprété par Tomisaburô Wakayama, plus connu pour avoir été le fameux ronin de la série Baby Cart, et qui se trouve être le frère de Katzu.

Le personnage de Kunisada s'avère être historique, contrairement à Zatoichi qui lui est tiré d'une nouvelle. Il a vécu au XIXème siècle et, tel Robin des Bois, volait aux riches pour distribuer aux pauvres. Kunisada connu plusieurs aventures cinématographiques dans les années 1920 et 1930 et fait office de véritable héros national. Son apparition dans la série Zatoichi est donc tout un symbole... Kerozene

La LÉGENDE DE ZATOICHI: VOYAGE MEURTRIER aka BLIND SWORDSMAN: FIGHT, ZATOICHI, FIGHT - Kenji Misumi, 1964, Japon

Zatoichi, sabreur aveugle au grand coeur, offre son palanquin à une femme et son nourrisson. Pensant que Zatoichi est toujours à l'intérieur du véhicule, des tueurs passent à l'attaque et tuent l'innocente mère, laissant le bébé orphelin. Pris de culpabilité, notre valeureux héros prend l'enfant sous son aile et se promet de le ramener à son père, un brave artisan vivant à quelques jours de marche de là. Chemin faisant, il fait inévitablement face à des tueurs cherchant à mettre fin à ses jours, mais fait surtout la rencontre d'une jeune femme pickpocket qu'il remettra sur le droit chemin en lui accordant une certaine responsabilité vis à vis de l'enfant.

Contre toute attente, et malgré le titre anglais plus que trompeur, la huitième aventure de Zatoichi oscille entre le film de sabre et le drame sentimental, mélange inattendu dans une série que l'on imagine volontiers plus orientée vers l'action et le suspense que vers les tergiversations paternalistes d'un mercenaire handicapé. Mais c'est justement ce qui rend le film touchant, voire même attendrissant. Tous les éléments sont aussi réunis pour faire de Zatoichi un père presqu'idéal, tout le contraire du père biologique de l'enfant qui s'avère être la dernière des crapules, reniant sa femme décédée ainsi que son fils. Plusieurs éléments ramènent d'ailleurs notre héros à un niveau qui semble plus terre à terre que dans les autres épisodes - même s'il reste hallucinamment doué au maniement du sabre et semble posséder des super pouvoirs grâce à son ouïe ultra fine qui lui permet de déceler n'importe quelle supercherie comme un tricheur aux dés. Une humanisation qui surgie de sa paternité improvisée donc, mais Zatoichi est aussi présenté comme un homme relativement commun en le confrontant à une procession d'aveugles qui sont tous prénommés Ichi. Mais Zatoichi étant un paria parmi les paria, c'est en leur tournant le dos qu'il termine cette aventure, après avoir déposé l'enfant dans un monastère et marquant ainsi sa différence avec ses semblables, à savoir les aveugles. Chassez le naturel, il revient aussitôt au galop. Kerozene

La LEGENDE DU LAC aka THE WATER MARGIN aka SEVEN BLOWS OF THE DRAGON aka OUTLAWS OF THE MARSH - Chang Cheh, Wu Ma, Pao Hsueh Lieh,  1972, Hong Kong

"Au bord de l'eau" est l'un des plus grands classiques de la littérature chinoise. Il conte l'histoire de 108 rebelles réfugiés sur une montagne trônant au bord d'un lac. Ces rebelles, derniers pan de résistance face à l'oppression d'un seigneur usurpateur, sont craints de tous et nombreux sont ceux qui souhaitent les voir périr. LA LEGENDE DU LAC ne raconte qu'un court extrait de cet épique récit de plus de deux-milles pages, et pour le coup, la Shaw Brothers a sorti le grand jeu en réunissant un casting plein à craquer de superstars du cinéma martial (Wu Ma, David Chiang, Tetsuro Tamba, Lily Ho, Ti Lung, Lo Wei, etc...), ses meilleurs chorégraphes et même un certain John Woo au poste d'assistant réalisateur! Le résultat est la plupart du temps renversant, en particulier dans sa dernière demi-heure: figuration gargantuesque, combats homériques et excès sanglants (corps transpercés de lances ou de flèches, giclées de sang, coups de haches dans le ventre) sur des rythmes de basse groovy. L'histoire est d'une simplicité limpide. Deux de nos rebelles demandent de l'aide à un riche et respecté citoyen qui finira derrière les barreaux pour avoir refuser de dénoncer ses visiteurs. Ces derniers mettront tout en œuvre pour le libérer.L'une des forces du film est de parvenir à rendre limpide une histoire où se côtoient un nombre déraisonnable de personnages. Impossible par conséquent de donner une grande importance à chacun, du coup, certaines stars du genre se retrouvent avec un rôle proche de la figuration. Qu'à cela ne tienne, le film est brillamment orchestré par un Chang Cheh en grande forme! Seuls ombres au tableau, certains combats de David Chiang, dans le rôle du séducteur de service, ressemblent plus à des ballets gauches et innocents qu'à des bastons martiales, impression accentuée à cause de l'utilisation de ralentis inappropriés; ainsi qu'une musique qui pompe par moment la bande son de westerns à la Terence Hill et Bud Spencer - ce qui a la fâcheuse tendance à dédramatiser l'action. Reste que LA LEGENDE DU LAC est un film par moment spectaculaire dont le souffle final épique magnifié par l'utilisation impeccable d'un cinémascope somptueux s'avère proprement inoubliable. Trois ans plus tard, Chang Cheh signera une suite, ALL MEN ARE BROTHERS, plus brutale et sanglante. Kerozene

The MAGIC BLADE aka Le Sabre Infernal aka Tien ya, ming yueh tao - Chu Yuen, 1976, Hong Kong  

Un certain Mister Yu tente de faire assassiner par ses hommes de main un sabreur redoutable. Or il se trouve que ce sabreur est en plein duel avec un autre sabreur lorsque la première tentative de meurtre se produit. Du coup, les deux hommes se lient pour découvrir qui est Mister Yu et pourquoi il tente de tuer un homme qui, à priori, ne le connaît pas. S'en suit une série de rencontres incongrues avec des combattants aux talents divers et variés, la recherche d'une arme redoutable appelée "Peacock Dart", un début de romance tragique, et une série de combats mortels lors desquels nos héros découpent comme des chefs.

THE MAGIC BLADE est un wu xia pian classique de la fameuse Shaw Brothers. Magnifiquement filmé en scope dans des superbes décors de studio, remplit de personnages hauts en couleur, de traîtres inattendus, de femmes fatales et de meurtres crapuleux le tout est assemblé dans une suite de séances surréalistes conférant au film une aura quasi fantastique. Le héros, être charismatique aussi mystérieux que l'Homme sans nom de Sergio Leone, est muni d'une lame rotative qu'il manie comme un cuistot de grand restaurant gastronomique et parvient grâce à son instinct et à sa prodigieuse maîtrise des arts martiaux à déjouer de nombreux plans, à tel point qu'il en devient quasi surhumain tant il est fort. Preuve en est cette tentative de paralysie par l'un de ses ennemis qui frappe ses sinus, tentative veine car notre homme a su après 20 ans d'entraînement à déplacer ceux-ci d'un pouce ! Du grand art aussi palpitant que réjouissant qui se fait principalement remarquer de part son atmosphère toute particulière. Kerozene

MULAN aka Hua Mulan - Jingle Ma, Wei Dong avec Vicky Zhao, Jaycee Chan, 2008, Chine, 114m

L'histoire de Mulan, qui a voulu épargner l'enrôlement de son père dans l'armée en prenant sa place, se faisant passer pour un homme. Elle va devenir un général important et va continuellement devoir jongler entre son devoir, son sens de la justice et ses sentiments en contradiction avec la froidure qu'elle doit démontrer devant ses hommes.

Fresque historique à grand déploiement qui adapte une série de poèmes datant du sixième siècle. A ne pas confondre, évidemment, avec l'adaptation de Disney. Si la reconstitution et les nombreux combats épiques épatent l'oeil, le mélange film de guerre et romance impossible est plutôt laborieux. C'est du côté des larmes que l'on bascule régulièrement et on peine à croire que qui que ce soit pourrait se méprendre sur la féminitude de la belle Vicky Zhao. Mais les conventions sont fortes et il y a longtemps que je me suis fait à l'idée qu'une actrice habillée en homme ou vice versa, au cinéma asiatique, passe nécessairement et sans questions pour un homme. Mais j'ai pensé à Barbra Streisand dans Yentl, tout aussi improbable. Le destin tragique sera impitoyable et on imagine mal un dénouement heureux, mais quelques surprises nous attendent tout de même. Probablement que l'on cible un public féminin, mais la dame avec qui j'ai regardé le film l'a également trouvé très convenu et prévisible. Pour ceux qui apprécient les films historiques ou l'actrice Vicky Zhao, ca vaut tout de même le détour, évidemment. Mario Giguère

REBORN FROM HELL: SAMURAI ARMAGEDDON aka Makai tenshô: The Armageddon - Kazumasa Shirai, 1996

Dans le Japon médiéval, des gars meurent pendant une guerre. D'ailleurs, c'est comme ça dans toutes les guerres. Un type qui s'est fait décapiter se réveil en Enfer et apprend que dans 8 ans, c'est l'armageddon et que tout va péter et qu'il en sera un des acteurs principaux. Chouette alors. C'est partit pour 80 minutes de recrutement. Celui-ci se fait de façon originale: le dépucelage d'une vierge provoque la mort puis on est "reborn from hell" après quelques jours pour botter le cul d'un héros pur. Même une femme dépucelle une vierge avec un godemiché, ce qui est probablement la meilleure scène du film.

N'importe quoi. Ce film japonais est vraiment une petite daube. Le début est assez stylisé mais le tout part en couille d'une façon déconcertante. Les acteurs sont pitoyables, les effets spéciaux sont vraiment zéro (en particulier une tête qui vient s'empaler sur un pieux et qui cause minablement) et l'histoire est incompréhensible. On ne parle même pas des combats franchement nuls chorégraphiés par un môme. Bref, on oublie. Kerozene

REIGN OF ASSASSINS aka Jianyu - Chao-Bin Su, John Woo avec Michelle Yeoh, Woo-sung Jung, Kelly Lin, 2010, 117m

Dans la Chine antique, Zeng Jin (Michelle Yeoh) fait partie d'un clan d'assassins. C'est ainsi qu'elle se retrouve en possession de la moitié du corps séché d'un puissant moine bouddhiste et d'une importante quantité d'or avec lesquels elle s'enfuit. Pour éviter d'être retrouvée, elle change de visage suite à une opération et vit paisiblement dans un petit village. Un homme plutôt timide semble s'intéresser à elle au moment ou les assassins retrouvent sa trace. Ils veulent réunir les deux moitiés du corps mystique qui ainsi possèderait des propriétés soi-disant miraculeuses.

Au vu du générique il est difficile de connaître l'implication de John Woo dans ce film qui laisse une drôle d'impression. Le scénario prend un temps fou à installer une intrigue dont on ne comprend pas l'enjeu. La vraie nature de cet enjeu de la réunification du corps du moine, que l'on va taire, s'avère presque risible pour un public occidental. D'autres surprises arrivent, mais on ne s'est pas réellement attaché aux personnages, tous assassins ou mal intentionnés ou les deux. Si des films semblables, je pense à Nikita, amènent le spectateur à souhaiter vivement la rédemption de son héroïne, on est dubitatif devant cette femme qui ne s'étale pas sur les raisons de sa trahison. Si les combats sont nombreux, ils ne sont pas aussi spectaculaires que dans d'autres films récents. Michele Yeoh fait bien son travail, mais le scénario et la mise en scène la laissent un peu tomber. On se rappelle avec beaucoup plus d'affection son rôle dans WING CHUN par exemple. Mario Giguère

SAMURAI REINCARNATION aka Makai tenshô - Kinji Fukasaku, 1981, Japon    

Sortez les katanas, affûtez les shurikens et faites chauffer les sortilèges ! Ce soir, vous avez rendez-vous avec : SAMURAI REINCARNATION, de Kinji Nogami, dont j'ignore quand il a été tourné mais la cassette française date de 1982. Vu la photo, je dirais que ça date de peu avant ça.

Ce qu'il y a d'embêtant, avec le cinéma oriental, c'est que les personnages n'arrêtent pas de dire et de faire des trucs qui laissent perplexe quand on n'est pas pétri de culture du cru. Avec les séries B, ça pose le petit problème de distinguer les incohérences du scénario et les trous de culture du spectateur. En conséquence, si jamais je dis une grosse connerie dans les paragraphes qui suivent, c'est parce que je suis nul en symbolisme nippon, vous êtes prévenus. (Et puis d'abord, depuis quand j'ai besoin d'excuses pour dire des conneries, moi ?)

Nous sommes au XVIIe siècle, au Japon. Les shoguns persécutent les Chrétiens, dont une révolte est matée par la méthode plutôt radicale dite "de l'extermination". Je suis tellement ignorant de l'histoire japonaise que j'ignore si la chose possède une base réelle ou non (et j'ai la flemme de regarder dans une encyclo) mais c'est en tout cas le point de départ du film. Tandis que notre brave shogun fait la fête avec tout son état-major pour fêter la victoire sur les Chrétiens, la tête d'un des chefs de ces derniers, Shiro, présentement épinglée sur une pique à l'orée du campement, ouvre brusquement les yeux. A ce moment-là, boum ! Y a des feux d'artifices qui pètent, et tous les hauts dignitaires s'effondrent en tas, parfaitement morts.

Bon, admettons : puissante magie à l'oeuvre, soit.

Scène suivante : Shiro, désormais réincarné en un charmant jeune homme, apparaît à une femme sur le point de mourir par la faute de son mari, un maître du sabre au service du shogun. Il lui offre de la faire revivre si elle le sert. Elle accepte. (Je n'ai pas retenu son nom. Allez, on va l'appeler Savada ; ce n'est pas ça mais ce n'est pas loin.)

Ensuite, dans une succession de scènes assez courtes, nous voyons Shiro faire la même proposition à plusieurs personnages et se constituer ainsi une équipe, chaque nouveau membre accompagnant les précédents pour chercher le suivant. On croirait un remake fantastique des Sept Samouraïs. Nous rencontrons ainsi successivement les individus suivants :

— Un samouraï âgé et complètement obsédé, que Savada taquine jusqu'à ce que désespéré, il s'exclame "Malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à juguler mon désir sexuel", avant de se planter une dague dans le ventre. C'est le genre de scène dont je parlais au début. Je veux dire que moi non plus, je n'ai jamais réussi, et je ne me fais pas hara-kiri pour autant, quoi.

— Un maître du sabre qui, si j'ai bien compris, était le mari de Savada (mais j'ai presque un doute). Musashi, il s'appelle, je crois bien.

— Kurimaru, un serviteur de la famille de notre héros, Jubaï, que je ne tarderai plus à vous présenter, maintenant.

— Le papa dudit héros, qui se trouve être aussi capitaine de la garde du shogun. (Cela dit, lui, avant de se faire embarquer dans l'équipe, il bute le vieil obsédé. Il était déjà mort, vous allez me dire. Ben oui, mais il le bute quand même parce qu'il s'est fait fabriquer un sabre à buter les fantômes. Ah, OK.)

Donc, ils étaient six mais au bout du compte, ils ne sont plus que cinq.

Or donc, passons à Jubaï. C'est un grand et beau garçon, malgré un bandeau sur l'oeil, et comme c'est le héros, je suppose qu'il est joué par le gugusse qui est cité en premier au générique, à savoir Sonny Chiba. Je sais que ce gars-là est assez connu mais moi, je n'ai aucune idée de sa tête. (Le niveau de compétence de cette chronique est à proprement parler stupéfiant.) Jubaï fait partie de ces hommes qu'on croise souvent dans les films et qui ont apparemment décidé qu'il leur appartenait de faire régner la justice sur terre, de secourir la veuve et l'orphelin et de punir les méchants. En conséquence, il s'embarque dans une grande croisade solitaire pour traquer les fantômes.

Attendez juste un instant : c'est le héros et il se bat contre les fantômes qui veulent venger les massacres des Chrétiens ? Non, j'ai rien contre, mais ce n'est pas habituel. Vous pariez qu'il n'est pas sorti aux USA, celui-là ?

Donc, son premier réflexe, au Jubaï, c'est d'aller voir le grand maître forgeron du coin pour se faire forger lui aussi un sabre à tuer les fantômes. "Ah non," répond le vieux. "Je suis fatigué. J'ai épuisé mes dernières forces à forger celle de ton père. Maintenant, je veux vivre peinard avec ma fille" Cette dernière, Orda, n'est cependant que sa fille adoptive. En fait, vous allez rire, c'est celle de Savada et de Musashi. Ce que c'est que les coïncidences, hein ? Le film a beau nous prévenir à chaque nouvelle scène qu'elle se passe dans une province, voire dans un royaume différent, on a l'impression d'assister à une querelle de village.

Bon, donc, le forgeron, il veut pas. Mais à ce moment-là, la terre se met à trembler, parce que les fantômes encerclent la maison. Je suis sûr qu'il y a une bonne raison à ça mais ça n'est pas explicité. "Orda ! Il faut que tu joues de la flûte" s'exclame le forgeron. Oui, effectivement, c'est le premier truc qui vient à l'esprit quand on est menacé par des créatures surnaturelles, mais encore une fois, c'est peut-être un élément traditionnel que j'ignore. Quoi qu'il en soit, Orda joue de la flûte, les fantômes se figent et finissent par s'en aller. Et bien sûr, finalement, le vieux maître accepte de réaliser un sabre pour Jubaï.

J'y pense : quand je parle de fantômes, je ne voudrais pas vous donner des idées fausses. C'est ainsi qu'on les appelle dans le film (ou alors "démons"), mais ils sont aussi matériels que vous ou moi. Ils ont juste une jolie couleur verte autour des yeux et de la bouche (à part Shiro et Savada, parce que CDLS).

On assiste à la fabrication du sabre. Rien d'extraordinaire à signaler. Apparemment, le vieux maître est un simple forgeron, pas magicien pour deux ronds, si bien qu'on se demande pourquoi cette épée aurait plus de pouvoir qu'une autre sur les fantômes, mais passons.

A ce stade, on a déjà épuisé une bonne partie du métrage, si bien que la résolution de l'intrigue sera singulièrement rapide.

Kurimaru, repentant, vient trouver Jubaï et le supplie de le tuer, car il a honte de l'avoir trahi. Jubaï refuse, le sommant au contraire de racheter ses fautes en combattant le mal. Le serviteur accepte la mission et se fait presque aussitôt ratatiner par Shiro. Juste après, Musashi vient provoquer Jubaï en un duel au sabre, sur la plage, au petit matin. Notre héros s'y rend en compagnie d'Orda, qui est, je le rappelle, la fille de son ennemi, et qui va jouer tranquillement de la flûte pendant tout le combat. Ah, ces Japonaises !

Les deux adversaires échangent d'abord quelques paroles en rapport avec la capacité du fantôme à ressentir des émotions puis ils se ruent l'un sur l'autre. Apparemment, ce coup-ci, Musashi n'est pas spécialement affecté par le son de la flûte, alors que c'est la même mélodie que tout à l'heure, et moi, j'ai encore cette désagréable impression que quelque chose m'échappe. Mais bon, je vous surprends beaucoup si je vous dis que Jubaï finit par l'emporter ? Exit Musashi. Faut dire, ils se mettraient tous ensemble pour attaquer le héros, aussi, ils auraient peut-être plus de chance, les fantômes.

Sur ce, Savada est devenue la favorite du shogun (le fils de celui qui est mort au début, je suppose). Son influence et la magie qu'elle semble employer poussent le souverain à multiplier les massacres de Chrétiens, tandis que Shiro et le père de Jubaï poussent ces derniers à une nouvelle révolte, qui éclate enfin. Le palais est investi par la populace, la garde massacrée. Alors qu'ils se querellent, le shogun et Savada renversent une lampe qui met le feu aux murs (et on apprendra plus tard que toute la ville en est réduite en cendres. Ce que c'est que de construire des baraques en papier, quand même). On a droit alors à un superbe plan de la fantômette déambulant parmi les flammes et regardant brûler la ville, telle Néron dans Quo Vadis. Mais finalement, elle et le shogun finissent par être engloutis par le brasier, tandis qu'à l'étage inférieur, Jubaï vient d'arriver, le visage couvert de caractères sanscrits (nous dit-on, j'ai pas vérifié), ce qui doit encore avoir une signification quelconque, nom de Zeus. Il combat son propre père et le tue. Et nous avons ensuite droit à l'affrontement final entre Jubaï et Shiro. Affrontement grandiose qui dure environ cinq secondes, au bout desquelles le fantôme se retrouve décapité.

Mais il a l'habitude (cf le début) et c'est sa tête négligemment tenue sous le bras, le regard brillant, qu'il annonce à Jubaï qu'il n'est pas vaincu, que tant qu'il y aura un homme sur terre, il reviendra pour le tenter. Ah ? Ce serait donc le diable ? Donc pas tout à fait du côté des Chrétiens. Oui, mais quand même, notre héros, lui, il est nettement du côté du shogun qui les massacrait, alors, c'est qui les gentils ? C'est qui les méchants ?

Ce film laisse une impression assez bizarre. D'un côté, il est décousu et un brin obscur, de l'autre, il bénéficie d'une interprétation et d'une réalisation parfaitement compétentes, si bien qu'il se regarde sans ennui et même avec une certaine fascination par moments, d'autant que la musique, très japonaise, si vous voyez ce que je veux dire, crée une ambiance assez inquiétante. Si j'ai pu paraître ironique un peu plus tôt, ça ne signifie pas que je n'ai pas pris plaisir à sa vision. Et la morale de la chose, plutôt ambiguë, est finalement assez réjouissante. Michel Pagel

SEVEN SWORDS aka Chat gim - Tsui Hark avec Donnie Yen, Leon Lai, Charlei Yeung, 2005,  Hong Kong

Chine, 17ème siècle. L'empereur émet un décret qui interdit la pratique des arts martiaux. Une véritable armée de mercenaires sous le commandement du général Fire-Wind décapite des villages entiers pour récolter la récompense promise pour chaque tête, n'hésitant pas à inclure femmes et enfants. Fu, ancien tortionnaire repenti décidera de protéger le village qui l'a accueilli en appelant les sept lames mythiques, maniées par 5 maîtres en armes et deux des villageois.

Film à grand déploiement pour un Tsui Hark qui a retrouvé une grande partie de sa poésie guerrière. Avec des costumes et décors aux tons presque monochromes et des combats épiques qui font appel aux artifices du genre, Seven Swords livre la marchandise. Entre les morceaux de bravoure, il y a peut-être trop de mélodrames sous forme d'amours naissants à mon goût et la sous-intrigue du traître s'étire trop longtemps, mais on retient les formidables combats, particulièrement Donnie Yen et Leon Lai dans un étroit couloir de pierre. Une version Tsui Hark des sept mercenaires qu'il fait bon voir. Mario Giguère

SEX & FURY aka Furyô anego den: Inoshika Ochô - Noribumi Suzuki avec Reiko Ike, Akemi Negishi, Tadashi Naruse et Christina Lindberg, 1973. Japon

Ochô Inoshika n'avait que 6 ans lorsque son père détective est atrocement assassiné par des yakuzas. Avant sa mort, il prend 3 cartes à jouer: Le chevreuil, le cochon et le papillon. C'est ce qui servira d'indices à la jeune Ochô pour découvrir les meurtriers de son père. Rendue à l'âge adulte, Ochô est devenu une experte en gambling, au vol à la tire et dans le maniement du sabre. Alors qu'elle commence à faire son enquête, elle est victime d'une atteinte à sa vie. Cela démontre que les assassins sont maintenant haut placé dans la société et qu'ils contrôlent la politique et les gangs de yakuzas. Et ils envisagent de prendre le contrôle de tout le japon. Au même moment, une espionne anglaise (Christina Lindberg) débarque et cela va encore plus compliquer les choses.

Ce film du très talentueux Noribumi Suzuki (HOUSE OF THE HOLY BEAST, BEAUTIFUL GIRL HUNTER, etc.) est un chef d'oeuvre incontesté du pinky violence. Il s'agit d'un genre qui comprend le pinku eiga, le chambara et une dose de sleaze. La photographie, les décors et les combats sont de premier ordre. La musique et les acteurs le sont tous juste. Et le film comprend même une trame de vengeance. Il y en a vraiment pour tous les goûts et si ce n'est pas assez, nous avons même la présence de Christina Lindberg dans le rôle d'une espionne au pistolet et experte dans le maniement des cartes. Le personnage de cette dernière ira au japon pour accomplir une mission mais aussi pour retrouver un amoureux qui voue lui aussi une vengeance. Le film emprunte plusieurs éléments à LADY SNOWBLOOD et à la série des LONE WOLF AND CUB pour les giclées de sang spectaculaire. Et le film sera une inspiration de plus pour KILL BILL. Le film renferme plusieurs scènes d'anthologie: Un combat au sabre d'Ochô contre des yakuzas alors qu'elle est entièrement nue, des fausses religieuses armées jusqu'aux dents dans un train, Christina qui se sert d'un fouet avec vigueur contre Reiko Ike (une scène qui ressemblera plus tard à HOUSE OF THE HOLY BEAST), de l'excellente nudité, etc. Bref, il s'agit d'un chef d'oeuvre et d'un grand spectacle. De plus, il existe une suite réalisé par Teruo Ishii du nom de FEMALE YAKUZA TALE: INQUISITION AND TORTURE. Black Knight

SHADOW HUNTERS - Toshio Masuda, 1972, Japon   

Ce que nous appellerons ici les " shadows " sont en réalité des ninjas, des espions au service du salopard de shogun Tokugawa qui sème la terreur en détruisant des clans entiers d'honnêtes seigneurs provinciaux. Par conséquent, les " shadow hunters " sont des chasseurs de ninjas. Ces ronins, autrement dit des samouraïs déchus, ont vu impuissants la chute de leur maître et arpentent désormais le pays en offrant leur service aux bonnes gens opprimées par les sbires du perfide shogun dans le but d'occire un maximum de cette racaille à coups de sabres à travers les dents. Ici, les habitants d'un village situé sur des terres sans grand intérêt pour personne ont mis à jour un gisement d'or. Ce dernier attise aussitôt les convoitises de qui ont sait ce qui ne manque pas d'effrayer tout ce petit monde qui fait immédiatement appelle à un trio de Shadow Hunters mené par le peu bavard Jubei (Yûjirô Ishihara) et sa barbe postiche, accompagné de Moonlight (Ryohei Uchida, LE CAÏD DE YOKOHAMA) - le balafré terne et impassible - et Sunlight (Mikio Narita, LES EVADES DE L'ESPACE) - le rigolo moustachu et dragueur invétéré.

La mode du chambara sanglant a été amorcée et le réalisateur Toshio Masuda (TORA ! TORA ! TORA !) prend le train en route pour signer cette honnête pelloche sanglante dans laquelle on ne compte plus le nombre de têtes tranchées et les artères pissant de l'hémoglobine, ni les attaques nocturnes de ninjas bondissants. Tout comme BABY CART : LE SABRE DE LA VENGEANCE réalisé la même année, SHADOW HUNTERS est adapté d'un manga. Ce dernier est signé Takao Saitô connu des amateurs pour avoir signé Golgo 13. Cependant, on est bien loin des péripéties quasi-mythologiques de la saga de Loup Solitaire, personnage charismatique qui obtient en à peine quelques scènes une fascinante aura de demi-dieu. Dans le film de Masuda, le personnage de Jubei semble tellement calqué sur son illustre prédécesseur qu'il n'en est en réalité qu'une pâle copie. Il faut dire aussi que son interprète, Yûjirô Ishihara, une superstar de la chanson locale des années 1950 et 1960 (le Elvis nippon, c'est lui), mais aussi du cinéma (le japonais de CES MERVEILLEUX FOUS VOLANTS DANS LEURS DROLES DE MACHINES, c'est lui aussi) au sein du studio Nikkatsu, est sur le déclin. Un peu à la traîne, devenu bedonnant comme le King, il monte sa propre boîte de production, Ishihara Productions, dont SHADOW HUNTERS est la première réalisation. Mais le résultat n'est pas à la hauteur. Le film n'est pas désagréable en soi et contient quelques bons moments entre ses combats et ses quelques scènes de sexe - dont une qui se termine dans un bain de sang ! - mais n'est à réserver qu'aux complétistes du genre. Ishihara ne fit d'ailleurs plus grand chose par la suite, et outre un SHADOW HUNTERS II réalisé la même année, il fut également la voix originale d'Albator! Kerozene

SHADOW HUNTERS II: ECHO OF DESTINY - Toshio Masuda, 1972, Japon

On prend les mêmes, et on recommence! Directement après SHADOW HUNTERS voila que déboulent sa séquelle et son trio de ronins bougons. Le film débute sur la découverte d'un tas de cadavres ensanglantés sur de la musique balancée au groove typique des années 1970 et on nous rappelle ainsi en quelques plans que les plus grands emmerdeurs aux yeux du méchant shogun sont nos héros. Ceux-ci sont rapidement présentés via des scènes où des tueuses à la solde du gouvernement tentent sous couvert de leurs charmes de mettre fin aux jours des shadow hunters. Ceux-ci n'étant pas nés de la dernière pluie, ce sont les filles - le plus souvent à moitié nues - qui terminent en sushi; la plus belle scène étant réservée à Jubei, plongé dans une source d'eau chaude et encerclé de cinq superbes créatures nues qui s'apprêtent à changer la couleur de l'eau de leur sang... Une fois l'introduction passée arrive la mission de rigueur: ici, nos valeureux sabreurs sont chargés d'escorter un canon de son fabriquant à ses propriétaires, sans qu'il ne tombe entre les mains des shadows (autrement dit les ninjas).

Et c'est partie pour 90 minutes moyennement mouvementées d'un récit sans surprise véritable, sans rebondissement réel et sans surenchère dans la violence comme il est permis d'espérer de la part d'une séquelle. Au contraire. Les combats restent certes nombreux, le sang gicle, mais tout cela manque clairement de conviction d'autant plus que niveau chorégraphie, on est loin d'atteindre des sommets. Reste la présence de la sublimissime Junko Natsu (vue dans LE VASE DE SABLE de Yoshitaro Nomura en 1974) qui se trouve malheureusement être la seule du casting féminin à ne pas dévoiler ses charmes, même dans la scène où elle s'offre à Jubei qui lui apprend tout penaud que depuis que les shadows l'ont forcé à tuer son maître qui n'était qu'un enfant de ses propres mains, il n'est plus que la moitié d'un homme et n'a plus trace d'une quelconque virilité - ce qui semble étrangement plus affecter la femme effondrée que notre pauvre héros en pleine crise existentielle. Le seul qui en rajoute des tonnes depuis le premier volet est le personnage de Sunlight, plus queutard et obsédé que jamais! L'image finale dévoile nos trois héros chevaucher leur monture en direction de l'horizon au bout duquel se couche avec une douceur rougeâtre un soleil triste, le tout sur un chant profondément peiné et poussé par la voix de crooner de Yûjirô Ishihara, interprète de Jubei et producteur du film. Kerozene

SHINOBI - Ten Shimoyama avec Yukie Nakama, Jô Odagiri, Tomoka Kurotani,2005, Japon 

L'ère Tokugawa. Après des siècles, la paix semble possible au Japon. Mais les deux clans de ninjas les plus secrets et dangereux sont contactés. Ils doivent choisir leurs 5 meilleurs guerriers qui s'affronteront, le dernier survivant de chaque clan devant rejoindre l'empereur. On se doute qu'il y a shuriken sous roche. Les guerriers de l'ombre, ne vivant que pour tuer leurs ennemis, refusent d'envisager une paix qui les priverait de leur raison de vivre. Pour couronner le tout, les responsables de chaque groupe sont secrètement amoureux.

Roméo et Juliette chez les Ninjas. Ainsi nous était présenté ce film aux personnages flamboyants, visuellement extravagant. Les différents ninjas ont des talents vraiment spéciaux, maniant cheveux, apparence physique, ultra-rapides, emplis de poison, capables de se régénérer, de vrais mutants qui rappellent les X MEN en fait, on a pas le temps de s'ennuyer. Il y a bien quelques interludes mélodramatiques, sujet oblige, mais la conclusion est à la fois furieuse, suivie d'une sérénité teintée d'une tristesse profonde. Mario Giguère

SHOGUN'S NINJA - Norifumi Suzuki, 1980, Japon

Le jeune Takamaru (Hiroyuki Sanada, SAN KU KAI, RING) revient au pays pour venger sa famille assassinée par l'infâme Shiranui (Sonny Chiba, qu'on ne présente plus), Shogun reignant sur un peuple vivant dans la peur de ses représailles. Tous deux, ainsi que d'autres clans, convoitent deux épées possédant chacune une moitié de carte vers une mine d'or. Tout ce petit monde, avec l'aide de redoutables ninjas, se tape sur la gueule dans la confusion la plus totale. Des ninjas noirs volent dans les arbres, des gris tachetés rampant sous terre, Takamaru fait des pirouettes quand il ne s'entraîne pas comme un fou avec l'aide d'un vieux sage aux cheveux blancs, les empoignades sont viriles et sanglantes et Sonny Chiba ne sourit jamais, même lorsqu'il découpe ses adversaires sans même les regarder.

Une chose est sûre, c'est que SHOGUN'S NINJA est confus. La faute peut-être à une copie américaine de qualité fort douteuse, recadrée un peu n'importe comment sur les quatre côtés de l'image, atrocement doublée et affublée d'une bande sonore si ridicule que je ne peux croire qu'il s'agisse là de la musique d'origine (une sorte de ballade disco-jazzy pleine de saxophone et basse dansante). Dommage, car les scènes d'action sont impressionnantes et imaginatives. On retiendra enfin ce passage délicieux (!) lors duquel des hommes vont se faire exécuter d'une bien cruelle façon: en étant plongés dans un chaudron rempli de liquide bouillant ! Toute la délicatesse du Japon du XVIème siècle en somme... SHOGUN's NINJA, signé par le réalisateur du COUVENT DE LA BETE SACREE, est supposé être basé sur une histoire vraie. A voir pour les amateurs de chambaras musclés qui n'ont pas peur de ne rien comprendre à cette histoire rocambolesque. Kerozene

SHOGUN SAMOURAI aka SHOGUN'S SAMURAI aka THE YAGYU CONSPIRACY aka YAGYU CLAN CONSPIRACY - Kinji Fukasaku, 1978, Japon   

Japon, XVIIe siècle. Le nouveau shogun, Iemitsu, troisième de la lignée Tokugawa, hérite du trône après que son père se soit fait empoisonner. Portant une tâche de vin sur le visage et souffrant de bégaiement, ses géniteurs en avaient honte et souhaitaient voir son frère Tadanaga prendre sa place. La mort par empoisonnement du père soulève le doute et les deux frères finissent donc par s'affronter. Iemitsu bénéficie de la présence de son maître d'arme, Tajima Yagyu, fin stratège mais homme de peu de morale et père du mythique Jubei Yagyu, légendaire sabreur borgne ici incarné par Sonny Chiba.

Avec SHOGUN SAMOURAI, Kinji Fukasaku revient à la grande fresque épique du chambara classique, s'éloignant ainsi des films d'exploitation alors à la mode et donc des effusions sanglantes à la BABY CART. Le réalisateur bénéficie pour cela d'un gros budget, d'un script shakespearien prenant source dans une page majeure de l'Histoire du pays, et d'un casting de guest star classieux comme Tetsuro Tamba ou Toshirô Mifune. Et le résultat a effectivement de la gueule, on assiste à un grand spectacle, avec de superbes décors, de nombreux figurants et un dénouement marquant, le tout sur un ton terriblement sérieux. Et si tout cela est effectivement remarquable, l'ensemble se montre tout de même un peu lourd à encaisser, Fukasaku n'ayant jamais été un réalisateur d'une grande subtilité. Le film est donc plombé de quelques passages à vide que rehaussent heureusement cette tronche de Sonny Chiba mais aussi le jeune Hiroyuki Sanada (qui tourne LES EVADES DE L'ESPACE pour Fukasaku la même année, également avec Chiba) en fougueux combattant protégé de Jubei Yugya, et Etsuko Shihomi, autrement dit la SISTER STREETFIGHTER (également présente dans LES EVADES DE L'ESPACE), ici dans le rôle de.... la sœur de Jubei. Et comme tout ceci ressemble à une grosse réunion familiale, on ne s'étonne pas de trouver également Jirô Chiba, petit frère de Sonny, dans le rôle du frère de Jubei. Jubei, qui reste le personnage le plus attachant du film de par son côté rebelle et son attachement aux valeurs les plus élémentaires. Kerozene

SWORD IN THE MOON aka Cheongpung myeongwol - Ui-seok Kim,  2003, Corée du Sud, 100m

En Corée, au 17e siècle, La Cour Royal est ébranlée par de nombreux assassinats. Un assassin mystérieux se charge d'éliminer les ministres de la Cour, un par un, pour affaiblir le royaume, son but à long terme est ensuite d'éliminer l'empereur. Yun le chef des gardes (surnommé " The Human Butcher ") est chargé de trouver l'assassin afin qu'il ne soit trop tard. Après quelques développements, il apprend qu'il s'agit de Choi Ji-Hwan (un ancien frère d'arme et ami d'enfance). Choisira-t-il de tuer son ami d'enfance qu'il a un jour trahi afin de sauver la vie de près de 200 de ses hommes ?

Il s'agit d'un grand film épique réaliste comme l'était l'excellent et redoutable MUSA THE WARRIOR. Mais celui-ci comporte quelques éléments fantaisistes à la CROUCHING TIGER, HIDDEN DRAGON avec les assassins qui courent sur les toits et la fameuse épée Sword In The Moon qui se substitue à celle de Chow Yun Fat dans le film mentionné plus haut.

Jae-hyeon Jo (fabuleux dans le film BAD GUY) offre encore une fois une splendide interprétation. Ce film serait vraiment excellent, mais quelques maniements de l'image pour styliser le tout enlèvent beaucoup de saveur à de nombreuses scènes de batailles (on ne voit pratiquement rien à quelques reprises!). Puis certains personnage comme YUN " THE HUMAN BUTCHER " sont vraiment trop prisonnier à l'intérieur de conflits moraux, ainsi on ne voit pas tellement leur plein potentiel de sauvagerie violente !

N'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un très bon spectacle. Quelques scènes de combats sont filmées de façon magistrale et quelques décapitations bien gore viennent lever la sauce à plusieurs reprises. Black Knight

SWORDSMAN 2 aka Xiao ao jiang hu zhi dong fang bu bai - Siu-Tung Ching avec Jet Li, Brigitte Lin, Michelle Reis, 1991, Hong Kong, 110m

Difficile à résumer, mais grosso modo, Li et ses compagnons se dirigent joyeusement vers le sanctuaire ou ils délaisseront leurs armes pour trouver l'harmonie. Comme de raison, ils seront mêlés à une guerre de clans et lutteront contre l'invincible Asia, la superbe Brigitte Lin, un chef qui devient progressivement une femme, pour augmenter ses pouvoirs magiques.

Produit par Tsui Hark, au rythme effréné et à l'action omniprésente, le film est un feu roulant de cascades, d'explosions, de sortilèges plus extravagants les uns que les autres. Jet Li y est époustouflant, la réalisation vive et la caméra bouge et suis les ballets aériens. Tour simplement superbe ! Mario Giguère

Tous ceux que le cinéma de Hong kong rebute, que les joutes aériennes flamboyantes toutes plus spectaculaires et inventives les unes que les autres dérangent, ceux qui n'ont pas aimé le mythique "A Chinese Ghost Story", alors passez votre chemin... Swordsman 2 n'est assurément pas pour vous.

Pour les autres, sachez qu'après avoir affronté le maître de leur école à la fin du premier opus, Ling , Kiddo et les autres disciples de Blue Mountain décident de se retirer du monde des arts martiaux pour vivre en reclus, chacun de leur côté. Seulement, ils se retrouvent au milieu d'un conflit opposant la princesse Ying et les autres membres du clan des Highlanders (des chinois de mèche avec les japonais) à une faction dissidente menée par l'oncle de Ying, Asia l'Invincible. ....

Certes, il se ressemble tous ces Chinois, alors les personnages...  on a souvent du mal à s'y retrouver ! mais alors, quelle beauté. La violence côtoie la subtilité, l'immense talent martial de Jet Li peut s'exprimer librement au cours des multiples affrontements du film, principalement câblés mais qui font tout de même régulièrement appel à de magnifiques techniques au sol. Ching Siu-Tung filme ces joutes (souvent nocturnes et bleutées) avec aisance et efficacité, alternant comme à son habitude plans d'ensemble et détails de combat d'approche. On est pas loin de retrouver ici l'essence des plus beaux films du genre. Jouissif ! Marc Evil

  The WEB OF DEATH - Chu Yuan, 1976, Hong Kong   

"The Web of Death" est un film d'aventure en costumes, avec pas mal de romance alambiquée, beaucoup de bastons virevoltantes et un peu d'horreur et une araignée toute poilue qui balance des éclairs colorés en rugissant comme un éléphant ! Et parce que son histoire de vengeur amoureux de la fille responsable de la condition de légume de son frère qui a en fait trahi son père pour le bien de tous, mais tout en foutant tout le monde dans la merde malgré elle, est un peu confuse, je vais m'abstenir de tenter de la résumer. Toujours est-il qu'au beau milieu de ce merdier se trouve l'Araignée aux cinq venins, arme vivante ultime que rêve d'exploiter un vilain moustachu incarné par cette bouille grimaçante de Lo Lieh. Au terme d'innombrables trahisons, quiproquos, déguisements, duperies et autres fourberies, le grand méchant Lo parvient à mettre ses mains sur l'arachnide surpuissant et tente sur le champ de mettre le petit monde des arts martiaux à ses pieds.

Voilà une bien belle production Shaw Brothers mise en boîte par Chu Yuan qui prouve encore une fois qu'il cadre les décors de studio et les personnages en costume comme personne. Mais comme souvent, le réalisateur se plaît à mettre en boîte un scénario bien trop confus. Qu'à cela ne tienne, le spectacle est au rendez-vous et il en colle plein les mirettes en exploitant d'énormes décors magnifiés par un superbe scope et des éclairages d'une grande richesse. Parmi eux, on y trouve une salle de réunion circulaire au centre de la laquelle trône la statue géante d'une araignée, un tombeau truffé de pièges qui rappellent le premier Indiana Jones tourné cinq ans plus tard, un temple splendide au milieu duquel coule une rivière pleine de nénuphars, ... La générosité visuelle ne s'arrête pas là puisque les instants forts du film restent les attaques de la bestiole, des instants de pure folie visuelle où le son d'une sirène accompagne des flashs de couleurs s'alternant avec des visages hurlants tandis que fondent sur eux les fils d'une toile d'araignée monstrueuse qui ronge les chairs. Chaotique, sanglant et fou mais aussi beau, tendre et merveilleux, "The Web of Death", c'est un peu tout ça et c'est formidable. Dommage qu'il faille un script aussi lourd pour colmater l'ensemble. Kerozene

TUER ! aka Kiru - Kenji Misumi, 1962, Japon

Un expert en sabre apprend que son père et sa soeur ne le sont pas.

Tuer fait partie d'une trilogie qu'on nomme la trilogie du sabre. Ce film est superbe aussi bien au niveau des décors que des costumes, Les combats sont pas mal du tout, Bref ça donne envie de se lancer dans la pratique du sabre, Perso, j'ai un sabre et s'est ce genre de film qui ma donné envie d'en avoir un, Ce film se passe a la 3ème époque Edo. Ça commence en 1833. Je trouve que les films japonais sont plus respectueux des traditions que les films chinois. Avec les films chinois en a l'impression qu'il y en a plus qu'il en faut. Master Zombie

ZATÔICHI - Takeshi KITANO, 2003, Japon 

J'attendais avec impatience le nouveau KITANO car le bonhomme m'a rarement déçu et m'a fourni de très vives émotions (Sonatine qui m'a émerveillé étant jeune, et Dolls plus récemment qui m'a tiré des larmes des yeux)

C'est du très grand KITANO, avec en plus de superbes combats, mais toujours son style particulier ; on reconnaît son humour dans plusieurs scènes et certains personnages (surtout le voisin obèse qui se prend pour un samouraï et court comme un fou lance à la main). Et toujours l'émotion, j'ai versé ma petite larme (et même un peu plus ! !) sur l'histoire du frère et de la soeur dont la famille est assassinée, le frère se prostitue pour a priori l'éviter à sa sœur et les faire survivre. Ils formeront un couple de fausses geïshas qui détroussent leur clients et cherchent à se venger des assassins de leurs parents. Le récit de leur jeunesse est un moment très dur.

Kitano rencontre un peu Kurosawa dans ce film qui rappelle les thématiques des Sept Samouraïs ou Yojimbo, des paysans persécutés par des bandes de mafieux. Il ajoute ce personnage de masseur aveugle qu'il joue d'ailleurs qui fournit les meilleures scènes de combats du film.

Deux petites réserves, pourquoi le sang et les lames pénétrant la chair ont été faites en numérique c'est moche, on y croit pas, ça se voit 2 fois plus que des trucages simples (ça m'a un peu déçu) et je suis partagé sur la scène de claquette japonaise de la fin (malgré leur très grandes beautés, ces danses ne sont-elles pas un anachronisme et plus proche de Broadway ou Hollywood que de Tokyo).

Mais sinon, à voir... impérativement. Richard Ludes

This has finally played theatrically in the US and afforded me the first chance to see "Beat" Takeshi on the big screen. A multifaceted phemonenon, he's amazing to watch as the humble, mostly silent, vulnerable looking, blind masseur who explodes into action when threatened. Sloop shouldered and stooped over he's like a Bresson protagonist by way of Toshiro Mifune. This period action adventure is more personally scaled than such pageants as HERO or CROUCHING TIGER... but no less exhilarating. It's also a lot more on the edge in the Kitano style (cf: FIREWWORKS, SONATINE), like his neo noir-crime meditations this can move from a quiet naturalistic state to one of all out surrealism, such as the all tap-dancing finale. It also affords the actor, director, editor to move into multiple narrative, backwards, forward and sideways in time and get inside himself and others such as when the Ronin pre-psyches himself with a vision of ZATOICHI's bloody demise, which DOESN'T happen. Nonetheless, it's an avant garde take on the classical samuri of YOJIMBO and SANJURO, and you wouldn't expect any less from its unpredictable creator. I also was for the first time impressed with CGI in that they were employed judiciously and didn't call attention to themselves but allowed the choreography, already stunning, to roll over in waves, jets, arterial sprays, fountains, pools of blood. And I appreciated the self deprecatory note that he gave us at the very end. Robert Monell

  ZATOICHI MEETS THE ONE-ARMED SWORDSMAN aka Zatoichi contre le Sabreur Manchot - Kimiyoshi Yasuda avec Shintaro Katsu et Yu Wang, 1971, Japon/Hong Kong, 94m

Wang Kong, un guerrier chinois à un bras, est invité à vivre un séjour dans un temple japonais. Accompagnant une famille japonaise, Wang Kong et la famille se voient attaqué par des samurais pillards qui tuent la mère et le père tandis que le petit garçon lui, s'échappe. De retour en ville, les samurais mettent le massacre sur le dos d'un dangereux chinois. Zatoichi, ayant recueilli le jeune garçon, est engagé pour arrêter le guerrier chinois. Le problème au niveau de la communication causera bien du tort et Zatoichi essaie de comprendre un Wang Kong rouge de colère.

En voilà un bon Zatoichi et aussi un bon film du One Armed Swordsman dans cette coproduction Chine/Japon avec le héros aveugle et le guerrier à un bras de la Shaw Brothers. Autant dire qu'au départ, l'intérêt en gagne pour beaucoup. Dans son tout, on est en présence d'un bon film dans tous les secteurs. Le scénario est assez habile, mettant un focus très intéressant entre les incompréhensions de deux personnages ne voulant que le bien, sans se comprendre, et qui se retrouvent au final à combattre du même côté. Du déjà vu mais qui est, ici, bien présenté avec un Kimiyoshi Yasuda qui donne encore à ses films une magnifique esthétique et une belle utilisation de la bande son. C'est un film de Zatoichi très rythmé auquel on a droit ici avec un nombre impressionnant de combats mettant en vedette les héros. Il faut le dire d'ailleurs, les combats sont absolument superbes et imaginatifs. Pour une série vieillissante, voilà un bel ajout, d'une belle audace et d'une qualité surprenante. Abba

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KUNG FU

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