Il a cotoyé la Créature du Lagon Noir, aidé à donner ses lettres de noblesse au western spaghetti et est maintenant un réalisateur oscarisé ! Clint Eastwood excelle partout ou il plombe son regard...

mise à jour le 11 février 2021

  TWO MULES FOR SISTER SARAH - Don Seigel avec Clint Eastwood, Shirley Maclaine et Manelo Fabragas, États Unis, 1970, 116m

La pauvre Soeur Sara est attaquée par trois bandits, tout près du Mexique. Un étranger mystérieux du nom d'Hogan sauve la religieuse et l'emmène avec lui dans sa mission périlleuse de prendre un fort français. Pendant le périple, de mystérieux bandits tentent d'éliminer Soeur Sara et Hogan, en la sauvant un peu trop souvent, devine que Soeur Sara cache probablement quelque chose.

Cette comédie d'action, réalisée par le grand Don Siegel est plutôt méconnue, ce qui est bien dommage. On se retrouve avec un beau mélange, surprenamment efficace, qui fonctionne évidemment par la réalisation toujours maîtrisé de Siegel, mais aussi la chimie superbe entre Eastwood et MacLaine. Eastwood joue encore une fois pratiquement le même personnage, mais de le voir en interaction avec une MacLaine pétillante, prenant autant d'espace de par son charisme et très intéressant. Les scènes d'action, assez nombreuses, sont impressionnantes et dynamiques. Ne nous trompons pas par contre, TWO MULES FOR SISTER SARA est bien plus efficace de par ses élans comiques que ceux violents. Pour la musique, Ennio Morricone y va encore une fois d'une trame splendide et inoubliable, plus légère, mais hyper entraînante avec une belle utilisation de chants religieux mélangés à une flûte complètement envoûtante. Un western différent, original et de qualité, offrant un duo inoubliable. Abba

BLOOD WORK - Clint Eastwood, 2002, États Unis, 1h50 

Un agent du FBI qui se fait vieux (Clint Eastwood) est saisi d'un malaise cardiaque alors qu'il poursuit un suspect dans une sombre ruelle floridienne. Deux ans plus tard, on a mis un terme à sa carrière et il vient de recevoir un coeur tout neuf, lui permettant de profiter d'une retraite dorée dans son bateau. Toutefois, ses fantômes le rattrapent alors qu'une mystérieuse latina vient lui rendre visite pour lui confier une mission : retrouver l'assassin de sa soeur, tuée pendant un braquage de dépanneur, ce qui paraît à première vue fort banal. Plus l'enquête avance, toutefois, plus les choses prennent une couleur différente de celle aperçue au départ de l'enquête.

23e réalisation d'Eastwood, juste après SPACE COWBOYS en 2000 et un peu avant MYSTIC RIVER en 2003, ce film policier de facture classique est tout de même fort agréable à regarder. Adapté d'un roman de Michael Connelly, auteur auquel on porte de plus en plus d'attention ces jours-ci à Hollywood, il suit les péripéties d'un retraité qui n'a plus tout à fait le même souffle qu'à son zénith, un rôle qui semble écrit sur mesure pour Eastwood, qui a quand même dans les 74 ans aujourd'hui.

L'intrigue est prenante, avec suffisamment de retournements de situation pour réveiller le spectateur négligent sur une base régulière. Eastwood n'a pas de mal à être crédible dans la peau du croulant, et je le soupçonne même d'en rajouter. C'est qu'il a quand même l'air très en forme, le pépé !

On retrouve à ses côtés Jeff Daniels, à mi-chemin de son personnage de DUMB & DUMBER ('94) et de CHASING SLEEP (2000), épaté et un peu bêta... Wanda de Jesus, qu'on avait aussi vue chez Carpenter dans GHOSTS OF MARS ('01) et chez Mann dans THE INSIDER ('99), est ici satisfaisante dans le rôle de la soeur qui crie justice pour sa famille, faisant preuve de suffisamment de vivacité et ayant le décolleté juste assez entrouvert pour être crédible.

Anjelica Huston fait une apparition, ainsi que le "stand-up" Paul Rodriguez, ahurissant de vulgarité, qui a une grande carrière derrière la cravate avec entre autres des apparitions dans CROCODILE DUNDEE IN LOS ANGELES ('01) et RAT RACE ('01).

Avec un degré d'action qui va de pair avec l'âge du bonhomme Eastwood, BLOOD WORK est un ajout intéressant dans son impressionnante filmographie, mais pas un grand cru. Orloff

The DEAD POOL aka Les Enjeux de la Mort - Wayne "Buddy" Van Horn avec Clint Eastwood, Patricia Clarkson, Liam Neeson, Evan C. Kim, Michael Currie, David Hunt, Michael Goodwin, Anthony Charnota, Jim Carrey, 1988, États Unis, 91m

Suite à l'arrestation et à la condamnation du gangster Lou Janero, l'inspecteur Harry Callahan de la police de San Francisco est le héros de la semaine dans les médias. Lorsqu'un chanteur rock est retrouvé mort d'une overdose dans sa roulotte, Harry démolit la caméra de télévision d'une journaliste trop envahissante nommée Samantha Walker. Celle-ci propose au service de police une grande entrevue avec Harry Callahan en échange de l'abandon des poursuites judiciaires. Réticent au début, Harry commence à sortir avec Samantha tout en poursuivant son enquête sur la mort du chanteur rock avec un partenaire asiatique adepte du karaté. Harry est cependant gêné dans son travail par les hommes de Janero qui veulent le descendre et il doit faire un arrangement pour avoir la paix. La seule piste concernant la mort du chanteur est une liste de noms célèbres où l'on retrouve celle de la victime et le titre: "Les Enjeux de la Mort". Il s'agit en fait d'une sorte de jeu macabre où quelques personnes sont en compétition pour tuer des personnalités connues. Le principal suspect dont le nom apparaît parmi les participants à ce jeu est un réalisateur de films d'horreur à rabais, Peter Swan car le nom du chanteur figurait sous sa colonne ainsi que les noms de deux autres victimes sur cette liste mortelle. Harry a également son nom sur la liste et il se retrouve bien vite être la cible de l'assassin. Harry finit par le démasquer néanmoins mais le tueur a eu le temps d'enlever Samantha. Harry va donc à sa rescousse.

Cette cinquième et dernière aventure de l'inspecteur Harry respire les films d'actions des années 80 dans la manière de présenter une enquête policière, de constituer un certain suspense et de régler les scènes de fusillades et de poursuites. Techniquement, le film est efficace, mais le scénario laisse à désirer avec ses nombreux emprunts à des récits et à des situations semblables à d'autres films de série B. Le réalisateur Buddy Van Horn, habituel coordonnateur de cascades des films de Clint Eastwood, ne montre aucun signe particulier ni personnalité bien définie dans sa mise en scène pour sortir le film du schéma conventionnel du cinéma usuel de série. Qui plus est, la plupart des scènes de violence ont été quelque peu atténués pour rendre le film plus accessible au public, ce qui enlève en partie le charme que possédait au moins les précédents épisodes. Le film possède assez de mouvement et d'énergie pour maintenir l'intérêt, mais le résultat d'ensemble est loin de soutenir la comparaison avec la qualité du "DIRTY HARRY" original. Par bonheur, L'humour est toujours là et quelques répliques hautes en couleur, généralement prononcées par le héros, viennent nous dérider au cours de la projection. Malgré son âge, Clint Eastwood rejoue l'inspecteur Harry avec la truculence et la forme physique qu'on lui connaît. Notons la présence de Liam Neeson, alors inconnu, dans le rôle de Peter Swan et de Jim Carrey, lui aussi inconnu à l'époque, dans le rôle du chanteur rock drogué. À observer: les affiches des films d'horreur de Peter Swan montrées dans le film et les extraits vidéos piqués dans des films d'horreur connus où vous pouvez vous amuser à en deviner les titres. Mathieu Lemée

DIRTY HARRY aka L'Inspecteur Harry - Don Siegel avec Clint Eastwood, Andrew Robinson, Reni Santoni, Harry Guardino, John Vernon, John Larch, John Mitchum, 1971, États Unis, 102m

À San Francisco, un tueur se faisant appeler Scorpio, a abattu avec un fusil à lunettes une jeune fille sur le toit d'un building. Il fait savoir à la mairie qu'il abattra un prêtre catholique ou un nègre si on ne lui verse pas 100 000 dollars. L'inspecteur Harry Callahan, bien connu pour ses méthodes expéditives, est chargé de retrouver ce maniaque et son supérieur lui assigne un nouveau jeune partenaire pour l'aider: Chico Gonzalez. Malgré les mesures de sécurité policière et le piège tendu par Harry et Chico près d'une église, Scorpio leur glisse entre les doigts. Après avoir tué un jeune noir, il kidnappe une adolescente. Si la rançon, maintenant de 200 000 dollars, n'est pas payée, elle mourra étouffée car elle est emprisonnée dans un endroit ou l'air manque. Harry est désigné pour apporter la rançon au maniaque mais prend des précautions avec Chico pour pouvoir l'arrêter. La manoeuvre échoue et Harry et Chico sont blessés, mais le tueur aussi et il n'a pu emporter l'argent. Harry le retrace dans un stade et l'arrête, non sans l'avoir torturé pour savoir où l'adolescente est enfermée. En conséquence de cela et parce qu'Harry n'avait pas de mandat, Scorpio est libéré. Celui-ci s'arrange pour discréditer Harry publiquement, puis vole une arme à feu et détourne un autobus scolaire. En échange de la libération des enfants, il exige une nouvelle rançon et un avion pour quitter le pays. Harry refuse cette fois de lui porter l'argent et décide d'éliminer définitivement Scorpio.

Cet énorme succès, qui a fait un carton dans plusieurs pays, a posé un véritable jalon dans l'histoire du polar cinématographique de par sa violence urbaine très dur pour l'époque et le point de non-retour qu'elle peut entraîner comme conséquence. Don Siegel nous livre une mise en scène sur les chapeaux de roue où il mêle avec plus de complexité qu'il n'y paraît l'anxiété, la colère et le questionnement que le sujet et le récit font naître. Jouant avec des formes géométriques qui jouent sur l'asymétrie supposément symétrique que représente la ville moderne, le réalisateur y fait confronter l'absence d'humanisme de ses deux principaux personnages. Le film, contrairement à ce que les critiques et la majorité des gens ont prétendus, n'est pas pour autant fasciste; l'utilisation de la violence pour répondre à la violence par le personnage incarné par Clint Eastwood amène seulement un éclaircissement sur l'opposition de la loi par rapport au sens moral, ce qui est contraire au fascisme. De ce fait, le film lance un cri d'alarme sincère sur la psychose et le cynisme engendré par l'accroissement de la criminalité dans les villes, ce qui amène des réflexions éthiques ambiguës mais importantes. Le tout fait donc mouche avec une vigueur indiscutable où des dialogues à la fois justes et percutants se mêlent à des scènes d'actions et de brutalités féroces quasi-sanguinaires. Un très grand classique incontournable dans la continuité d'oeuvres comme BULLITT, FRENCH CONNECTION et THE DETECTIVE. L'extraordinaire prestation de Clint Eastwood dans le rôle de "Harry le charognard" figure au panthéon des interprétations cultes et Andy Robinson compose son adversaire psychopathe avec une effroyable habileté. Mathieu Lemée

The ENFORCER aka L'Inspecteur ne renonce jamais - James Fargo avec Clint Eastwood, Tyne Daly, Harry Guardino, Bradford Dillman, John Mitchum, DeVeren Bookwalter, John Crawford, Samantha Doane, 1976, États Unis, 97m

À la suite d'une prise d'otages où il a de nouveau utilisé des moyens expéditifs envers les criminels, l'inspecteur Harry Callahan de la police de San Francisco est muté au service du personnel par son nouveau supérieur, le capitaine McKay. Lorsqu'un collègue s'est fait tué au cours d'un raid contre la réserve d'armes de la police, Harry revient à la criminelle pour retrouver les responsables. Pour cette enquête, McKay lui assigne un nouveau partenaire qui se révèle être une femme qu'Harry a testée lors de son examen, l'inspecteure Kate Moore. Bien qu'Harry n'apprécie guère une femme à ses côtés, il s'y adapte bon gré mal gré. Après un attentat à la bombe au poste de police, Harry parvient à arrêter celui qui a posé l'engin après une longue poursuite. L'homme en question est un noir faisant partie d'une organisation révolutionnaire dirigée par un certain Big Head Mustapha. Celui-ci fait savoir à Harry que le poseur de bombes ne fait plus partie des siens et s'est acoquiner avec une bande dirigée par un ancien du Vietnam, Bobby Maxwell. McKay commet cependant l'erreur d'arrêter Mustapha et son groupe, ce qui retarde l'enquête menée par Harry et Kate. Lorsque Bobby Maxwell kidnappe le maire de San Francisco et se réfugie à Alcatraz, Harry et Kate se remettent au travail pour le retrouver lui et sa bande afin de les mettre pour de bon hors d'état de nuire.

Étant donné que le personnage d'Harry Callahan a la gâchette facile, ce n'est donc pas étonnant que des scénaristes se soit décidé à l'opposer à des terroristes. La mise en scène de cette troisième aventure policière du célèbre inspecteur a été confié à un jeune réalisateur qui, malgré le dynamisme dont il fait preuve pour ce genre de film, manque quelque peu d'expérience. Le rythme du film apparaît incertain et les situations ne sont pas développées avec autant de souplesse que dans les deux autres épisodes. Il y a tout de même de bonnes idées dans ce film comme celui d'assigner une femme comme partenaire au héros dont le machisme est évident. L'humour fonctionne toujours grâce à des répliques truculentes et les scènes d'actions ne manquent pas de robustesse. L'ensemble est cependant un peu superficiel et n'exploite pas à fond certaines possibilités qui auraient pu donner plus souffle à l'intrigue. Le film se situe donc une coche en bas de MAGNUM FORCE qui était déjà une coche inférieure à DIRTY HARRY. Cela reste néanmoins du très bon divertissement où Clint Eastwood a toujours autant d'aisance dans le rôle du héros. Tyne Daly se montre à la fois charmante, malicieuse et brillante dans le rôle de sa partenaire et Bradford Dillman rend bien à l'écran la prétention et la suffisance idiote de son personnage, le capitaine McKay. Mathieu Lemée

A FISTFUL OF DOLLARS aka Pour une poignée de dollars aka Per un pugno di dollari - Sergio Leone avec Clint Eastwood, Gian Maria Volonte, Marianne Koch, Josef Egger, Wolfgang Lukschy, Daniel Martin, Margherita Lozano, Carol Brown, 1964, Italie, 100m

Un pistolero solitaire arrive un beau matin dans une petite ville située à la frontière du Mexique. Deux familles de bandits s'y livrent une guerre mortelle pour le monopole du trafic d'armes et d'alcool: les Rodos et les Baxter. L'arrivée de l'étranger en ville ne fait pas la joie de tous ces hors-la-loi mais lorsqu'il abat quatre hommes des Baxter qui voulaient l'intimider, les Rodos acceptent de l'engager comme mercenaire. Le mystérieux homme sans nom en profite alors pour aggraver le conflit entre les deux familles afin qu'ils s'éliminent l'un l'autre pendant que lui s'enrichit à leurs dépends. C'est ainsi qu'il enlève Marisol, la maîtresse de Ramon Rodos, le plus dangereux tireur de cette famille pour la donner au Baxter afin qu'elle serve de monnaie d'échange pour libérer des prisonniers. Mais Ramon et les Rodos ont découvert son petit manège et après l'avoir sauvagement battu, ils vont éliminer définitivement tous les membres de la famille Baxter. L'homme sans nom parvient cependant à s'échapper et après s'être remis de ses blessures dans une cachette sûre, il réapparaît au village pour régler leurs comptes à Ramon et au reste de la famille Rodos tout en libérant Marisol.

Ce film de Sergio Leone, le premier de sa fameuse trilogie des "DOLLARS", n'est pas, contrairement à ce que certains pensent, le premier western européen ou italien car il y en eût bien d'autres avant celui-ci. Mais l'énorme succès du film et le style de mise en scène de Leone ont cependant posé les bases de ce qu'allaient être les ingrédients du "western-spaghetti": personnages sales et pas rasés, gros plans alternés avec des plans larges, paysages d'un soleil brûlant ou d'une pluie diluvienne, violence accentuée, contexte mexicain, héros démystifiés, longs duels au pistolet, musique lancinante. L'intrigue s'inspire ici évidemment de "YOJIMBO", film de samouraïs d'Akira Kurosawa, mais Leone a su éviter le plagiat en prenant soin à ce que le dialogue de son film soit complètement différent de celui de son homologue japonais tout en allant également puiser des idées dans la pièce de Goldoni: "Arlequin, serviteur de deux maîtres". Si le ton est volontiers original de par une caméra souple aux cadrages soignés et par son héros conçu comme une abstraction ou une figure de style sans substance, on y retrouve quand même des éléments propres au western classique américain. L'importance de la trame sonore d'Ennio Morricone dans la création d'ambiance et la narration du film n'est plus à faire, tout comme le jeu extraordinaire de Clint Eastwood et de Gian Maria Volonte, qui devinrent tous deux rapidement des révélations et des vedettes. Et pourtant, cet excellent western de Leone n'était qu'une ébauche ou un prototype à côté de ce qui allait suivre. Toute personne qui ne connaît cependant pas le western à l'italienne se doit de visionner cette oeuvrette en premier lieu pour mieux apprécier le genre. Soulignons que les Américains avaient donné un nom au personnage d'Eastwood (Joe!) dans un premier doublage à l'époque: une grosse aberration!!! Mathieu Lemée

FOR A FEW DOLLARS MORE aka Et pour quelques dollars de plus aka Per qualche dollaro in più - Sergio Leone avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Gian Maria Volonte, Mara Krupp, Luigi Pistilli, Klaus Kinski, Josef Egger, Panos Papadopoulos, Benito Stefanelli, Aldo Sambrell, Mario Brega, 1965, Italie, 130m

Un bandit mexicain surnommé El Indio parvient à s'évader de prison avec l'aide des hommes de sa bande. Maintenant recherchée, sa tête est mise à prix et deux chasseurs de primes aux méthodes et aux tempéraments fort différents se lancent sur ses traces. Le premier est un pistolero solitaire surnommé "L"Étranger", le second est un colonel à l'allure raffinée muni d'une artillerie faite sur mesure qui s'appelle Mortimer. Les deux hommes ne tardent pas à se croiser et malgré leur défiance mutuelle décident de collaborer ensemble pour capturer El Indio et se partager la prime. L'Étranger s'arrange pour faire parti de la bande d'El Indio qui planifie une attaque contre la banque d'El Paso. Bien que celle-ci ait été discrètement prévenue par l'Étranger du vol qui se prépare, El Indio et sa bande parviennent à réussir leur coup. Fuyant vers l'est, les bandits s'arrêtent dans un village où Mortimer se propose d'ouvrir le coffre-fort qu'ils ont dérobé. Mais à la nuit tombante, El Indio et sa bande surprennent Mortimer et l'Étranger en train de vouloir fuir avec le magot. Capturés et battus, El Indio songe à se servir d'eux comme boucs émissaires; il s'arrange pour les libérer afin qu'ils éliminent sa bande pour qu'il puisse partir seul avec le butin. Mais les deux chasseurs de primes le rejoignent après avoir descendu les autres bandits. El Indio devra affronter le colonel Mortimer en duel, celui-ci s'avérant avoir une vengeance personnelle à assouvir contre le dangereux hors-la-loi.

Pour se venger des producteurs qui ne lui ont laissé aucun bénéfice monétaire pour le succès de "A FISTFUL OF DOLLARS", Sergio Leone décida de tourner ce western au titre évocateur. Si le film se veut le second chapitre de la trilogie des "DOLLARS", Leone a poussé encore plus loin son travail sur la mise en scène. Le baroque s'y retrouve donc accentué, où un réalisme détaillé se retrouve confronté avec des moments spectaculaires, renvoyant à la fable mythologique. Des plans d'ensemble se succèdent en alternance avec des gros plans de visages envahissant l'écran de manière toujours aussi fluide et les rituels des gestes des protagonistes, avant qu'ils ne dégainent ou ne tirent, prennent beaucoup d'ampleur et d'importance, ce qui rend la présentation visuelle des personnages encore plus efficace. La musique lancinante d'Ennio Morricone a un rôle narratif plus actif que dans le western précédent de Leone, tout comme l'utilisation judicieuse des flashbacks comme moteur à la progression dramatique du récit. C'est dire que l'ensemble fonctionne comme une mécanique mise au point avec un soin minutieux. Le tout se veut plus complexe et étoffé, tant au niveau de l'illustration que de l'écriture et de la structure de l'intrigue, afin de surprendre continuellement le public. Cela ne va cependant pas sans une certaine ironie et une froideur cynique dans le ton de cette oeuvre divinement sublime. Clint Eastwood reprend son personnage de pistolero solitaire sans nom avec le même talent et le même jeu laconique. Lee Van Cleef fait une composition étonnamment élégante dans le rôle du colonel et Gian Maria Volonte met beaucoup de théâtralité dans son incarnation du bandit El Indio. Mathieu Lemée

The GAUNTLET aka L'épreuve de force -  Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Sondra Locke, Pat Hingle, William Prince, Michael Cavanaugh, Bill McKinney, 1977, États Unis, 109m

L'inspecteur de police de Phoenix, Ben Shockley, mène une vie sans histoire et son nouveau patron lui confie une pâle mission: aller récupérer un témoin à Las Vegas pour un procès sans importance. Arrivé dans la ville du jeu, il découvre que son témoin est une prostituée nommée Gus Mally et qu'elle refuse de le suivre car elle est en danger de mort. Shockley ne la croit pas jusqu'à ce qu'il constate qu'un cheval nommé "Mally no-show" est côté à 70 contre 1 pour ensuite passer plus tard à 100 contre 1. Shockley emmène quand même Mally mais ils échappent à un attentat sur la route. Quand Shockley demande des renforts pour mieux protéger son témoin, la situation empire davantage alors que la police les traque comme des criminels au lieu de leur venir en aide. Shockley apprend alors que la Mafia est derrière toute cette affaire et qu'elle ne tient pas à ce que Mally témoigne en justice; beaucoup de gens sont effectivement compromis dont quelques membres importants du milieu policier et de la justice de Phoenix. Têtu, Shockley décide de foncer dans le tas pour amener Mally en cours de justice, même s'ils risquent la mort. Leur odyssée sera évidemment parsemée d'embûches.

Clint Eastwood a décidé dans ce film de jouer un personnage à l'opposé de l'inspecteur Harry: il possède une arme ordinaire, il boit et il n'a jamais eu de mission valorisante. Cela ne l'empêche pas de mettre en scène un film d'action explosif et extravagant. Les balles fusent de toutes parts (autant que dans les films de John Woo) et l'on se demande comment fait le personnage d'Eastwood pour survivre à toutes les forces lancées contre lui. Cette démesure permet néanmoins un ton d'humour noir constant (la scène de fusillade de nuit dans le désert à côté d'un panneau où il est inscrit: "God Gives Eternal Life"). C'est donc là un film misant sur le spectaculaire mais qui n'enlève rien à sa réussite formelle. Eastwood profite de l'occasion pour filmer et monter avec souplesse des plans et des séquences que d'autres réalisateurs auraient voulu plus léché avec un montage tape-à-l'oeil style vidéoclip ou Michael Bay. Le genre de film à montrer à ceux qui veulent réaliser des films d'action comme il faut. Le scénario contient des thèmes connus mais Eastwood les traite avec verve et ménage quelques surprises. Le dialogue est crû, mais irrévérencieux avec quelques pointes et répliques qui ont beaucoup de piquant. Clint et son épouse de l'époque Sondra Locke forment un couple assorti et William Prince passe de la sobriété à la mégalomanie comme si c'était naturel. Mathieu Lemée

The GOOD, THE BAD AND THE UGLY aka Le Bon, la Brute et le Truand aka Il buono, il brutto, il cattivo - Sergio Leone avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Eli Wallach, Aldo Giuffre, Mario Brega, Luigi Pistilli, Rada Rassimov, Benito Stefanelli, Antonio Castale, Claudio Scarchelli, Enzo Petito,  1967, Italie - 179 minutes (montage du réalisateur) 161 minutes (version en salles)

Au cours de la guerre de Sécession, deux hommes se livrent à une activité rémunératrice: Un pistolero surnommé Blondin livre un bandit nommé Tuco aux autorités d'une ville quelconque en échange de la prime promise, puis le délivre au moment où il s'apprête à être pendu. Après avoir fait plusieurs fois cette opération, Blondin songe à quitter Tuco pour de bon lorsqu'ils découvrent tous les deux un convoi militaire où les soldats ont été massacrés. Un soldat mourant révèle à Tuco l'existence d'un trésor volé aux Confédérés caché dans un cimetière. Croyant pouvoir obtenir seul le trésor, Tuco est obligé de s'associer avec Blondin à nouveau car celui-ci a appris du mourant le nom de la pierre tombale où le trésor est caché. Chacun se voit donc forcé à épargner et à protéger la vie de son partenaire pour retrouver le butin. Un troisième homme, Sentenza, est cependant au courant de l'existence du trésor et entend bien rafler l'argent pour lui tout seul. Tout ce joli monde traverse les champs de bataille de la guerre civile, indifférents aux combats se déroulant autour d'eux, sauf lorsqu'ils n'ont pas le choix. Après plusieurs aventures et quelques tueries, les trois hommes se retrouvent au cimetière où ils devront s'affronter en "triel" pour déterminer celui qui repartira avec le trésor.

Troisième volet qui boucle admirablement la boucle de la trilogie des "DOLLARS", ce film en est également le plus accompli. Leone continue à nouveau d'élaborer son style de mise en scène baroque et syncopée déjà expérimenté dans ses deux westerns précédents. L'on retrouve donc tous les ingrédients du genre; montage alternant gros plans et plans larges, moments solennels éclatant brusquement en scènes explosives etc. où la plupart d'entre eux sont poussés à un point de perfection maniaque. Qui plus est, Leone utilise superbement les stéréotypes et les conventions du western afin de s'acharner à les démolir en jouant sur les apparences. C'est ainsi que les appellations arbitraires identifiant les trois protagonistes du film sont interchangeables. Le film possède une durée inhabituelle qui s'apparente à un concerto gigantesque où chaque personnage possède son thème musical, comme quoi la trame sonore de Morricone joue un rôle toujours plus accru dans la narration (ex. la scène du chant choral des soldats prisonniers qui vient en contrepoint à la violence des coups portés par Sentenza sur Tuco). Le contexte de la guerre de Sécession permet en plus à Leone d'y aller d'un savoureux esprit de jeu de massacre parfois surréaliste pour balayer les mensonges qui sont généralement rattachés à cette période historique au cinéma. Le film contient donc beaucoup d'humour, particulièrement dans la scène finale du "triel" magistralement étiré et dans l'incarnation du personnage de Tuco, interprété avec truculence par Eli Wallach. Eastwood et Van Cleef sont égaux à eux-mêmes dans ce chef-d'oeuvre culte monumental dont la postérité est pleinement méritée. Mathieu Lemée

L'HOMME DES HAUTES PLAINES Aka HIGH PLAINS DRIFTER - Clint Eastwood, 1973, États Unis

Clint le cow-boy débarque sa dégaine de pistolero poussiéreux dans un petit village rongé par la peur et le remord. Après avoir exécuté trois salopards et violé une femme, il s'attire la sympathie des villageois à la recherche de protection contre trois meurtriers sur le point de sortir de prison. Le cavalier sans nom se prête alors à un jeu de manipulation pervers et sournois dans le but de faire payer à ces lâches l'exécution au fouet de leur ancien shérif. Dès lors, notre homme profite de son statut de sauveur providentiel, abuse des femmes, nomme le nain du village au poste de maire et de shérif exécute sans hésitation les réfractaires. En résumé, il sème le trouble au sein d'une communauté coupable qui ne connaîtra jamais le sens du mot rédemption.

Pour sa deuxième réalisation, Eastwood signe - en cinémascope - un western à l'opposé des glorieuses aventures yankees de John Wayne et applique là une approche sans doute issue de son héritage leonien. Son personnage, sorte d'amalgame fantomatique entre l'homme sans nom de la trilogie des dollars de Sergio Leone et le Diable lui-même, véhicule avec lui une aura fascinante de cruauté sans concession. Cynique, arrogant et méprisant, il met en avant l'hypocrisie d'hommes et de femmes se réfugiant honteusement derrière des valeurs morales et chrétiennes auxquelles eux-mêmes ne croient guère. Et jamais il n'est permis de le lui reprocher. Il amène le récit vers une fin brutale, alors que le village a été entièrement repeint de couleur rouge puis judicieusement rebaptisé Hell, lors de laquelle son dernier acte quasi apocalyptique vient confirmer le pendant surréaliste du film. Superbe. Kerozene

MAGNUM FORCE aka À coups de Magnum - Ted Post Int avec Clint Eastwood, Hal Holbrook, Felton Perry, David Soul, Tim Matheson, Kip Niven, Robert Urich, Mitchell Ryan, John Mitchum, Tony Giorgio, 1973, États Unis, 124m

À San Francisco, de gros criminels que les tribunaux n'ont pu condamner se font exécuter sauvagement par un policier à motocyclette. Travaillant au service de surveillance avec son nouveau partenaire Early Smith, l'inspecteur Harry Callahan, policier bien connu pour l'usage de la manière forte dans l'exercice de ses fonctions, se voit finalement muté à la criminelle pour mener l'enquête sur cette affaire en coopération avec son supérieur, le lieutenant Briggs. Celui-ci, bien que n'aimant pas les méthodes d'Harry, lui confie la filature d'un important gangster et suspect, Frank Palancio, en attendant un mandat pour son arrestation. Harry est convaincu cependant d'après les indices trouvés sur les lieux des divers crimes que Palancio n'a rien à voir avec ces exécutions mais que c'est un motard de la police qui est responsable. Harry soupçonne même un vieil ami désillusionné et aux tendances suicidaires, Charlie McCoy, d'être l'exécuteur, mais il est retrouvé abattu dans le même immeuble qu'un gangster notoire tué lui aussi. Les soupçons d'Harry se portent donc sur quatre jeunes flics à moto qui se trouvent à êtres des tireurs redoutables et il veut confirmer ses soupçons lors de l'arrestation de Palancio. L'opération tourne mal et Harry n'échappe à la mort que grâce à sa vigilance. Après avoir échappé à une autre tentative d'attentat contre lui, Harry s'engage dans une lutte à finir contre ces jeunes justiciers et leur chef dans un port.

L'incroyable succès de "DIRTY HARRY" ne pouvait que susciter une suite. Afin de démentir les accusations de fascisme dont le film fût accusé, Clint Eastwood, en temps que producteur et acteur, a voulu que le personnage principal soit présenté de façon moins catégorique. Les scénaristes et futurs réalisateurs Michael Cimino et John Milius opposent donc Harry Callahan face à des flics aux méthodes encore plus durs que lui et ne croyant qu'à la liquidation pur et simple des criminels. Le sujet s'inspire d'ailleurs de l'actualité et de l'histoire alors que des comités de vigilance ont déjà existé autrefois dans certaines villes et que des factions policières se sont constitué en brigades de la mort au Brésil et en Argentine il y a quelques années. Certes, Harry déteste le vieux système de lois et de justice, mais il a un sens moral pour savoir les limites qu'ils ne veut pas franchir et tant que démocratiquement le système ne changera pas, il restera fidèle au vieux système. Le réalisateur, un vétéran venu de la télévision, Ted Post, qui a déjà travaillé avec Eastwood, n'a pas le talent de Don Siegel mais il illustre le récit avec beaucoup d'ardeur et de savoir-faire. La première partie du film montre Harry en action contre divers criminels alors que les motards exécutent les gros bonnets tandis que la deuxième amène la confrontation attendue par les spectateurs entre Harry et les motards. L'intrigue ne contient donc aucun temps mort et les scènes d'action sont solidement tricotées. Le dialogue demeure excellent avec en plus quelques pointes humoristiques. Clint Eastwood reprend avec aisance le costard de l'inspecteur Harry face à de jeunes comédiens talentueux dans le rôle des motards, particulièrement Davis Soul. Hal Holbrook rehausse également le film par la finesse de son jeu. Mathieu Lemée

MYSTIC RIVER - Clint Eastwood, 2003, États Unis 

Lors d'une partie de hockey sur l'asphalte, l'un des trois mômes est enlevé par deux pédophiles pour une durée de quatre jours. Vingt-cinq ans plus tard ils se retrouveront faisant face à un jeu plus ardu entraînés par une autre cruauté envers la jeunesse.

Eastwood étant un élément d'enfance important pour plusieurs avec Sergio Leone, il me paraît juste d'en glisser un mot aux monstres car il est revenu porter son ombre de pancho et non celle de flic.

L'ambiance m'est apparue comme celle d'un vent sur une boule de paille, une attente et non d'une folle poursuite avec une douce musique à propos d'un sujet rarement traité.

Réalisation de pros, bien-sûr, jusqu'au moment où certains se lasseront pour une conclusion qui traîne surtout suite à une scène où Sean Penn est un peu trop pleurnichard{in french doublage; c'est un mur de honte qui se dresse} et diverses embrouilles inutiles dont la plus intolérable est la femme du flic ayant de nombreux coups de fils sans dires.

Certes pas grandiose mais intéressant pour relaxer malgré un sujet délicat dissimulé. Avec un beau Tim Robbins, une belle Marcia Gay Harden, un amusant(...) Morpheus(Laurence Fishburne) et +. Deadmonton

PALE RIDER aka Le Cavalier Solitaire - Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Michael Moriarty, Carrie Snodgress, Richard Dysart, Chris Penn, Sydney Penny, Richard Kiel, 1985, États Unis, 116m

Dans une petite ville minière du Far-West, un propriétaire puissant, Coy LaHood, tente par tous les moyens d'avoir le monopole des terrains miniers de la région. Quelques mineurs isolés parviennent difficilement à lui tenir tête, surtout que l'extraction de l'or n'est pas simple et seul LaHood possède du matériel industriel de grande envergure pour faciliter l'extraction de l'or. Comme en plus, ces mineurs isolés s'endettent de plus en plus, LaHood a bon espoir de tout raflé. Arrive alors en ville un cavalier solitaire portant un col blanc de prêtre qui se porte à la défense de Hull Bartlett, l'un des mineurs isolés, contre les hommes de main de LaHood. Surnommé Preacher par la fille de la fiancée de Bartlett, celui-ci devient vite le miracle et l'espoir tant souhaité par les mineurs. Vexé, LaHood tente alors d'acheter Preacher mais en vain. Il fait alors venir un redoutable marshall et ses six adjoints pour faire le ménage et se débarrasser de Preacher une fois pour toutes.

Les années 80 ont été la période la plus anémique du genre western. Clint Eastwood, refusant de voir le genre disparaître, en a alors réalisé un, son premier depuis 9 ans (THE OUTLAW JOSEY WALES). Force est de constater que ce retour aux sources ne déçoit pas. Le scénario mêle adroitement les mythologies bibliques avec celles du western sans pour autant être un film de propagande religieuse. En fait, l'intrigue permet à Eastwood de nous offrir une mise en scène qui revient aux sources grâce à un classicisme souple digne des meilleurs westerns de John Ford. Le style italien n'a pas été oublié non plus puisque le personnage qu'incarne Eastwood et tout ce qu'il porte est directement inspiré de celui qu'il a incarné dans la trilogie des "DOLLARS" de Sergio Leone. De plus, la scène finale renvoie aux "SEPT MERCENAIRES", mais avec quelques variations intéressantes. En somme un film hommage aux pères d'un genre populaire et délaissé. Eastwood offre encore une interprétation réussie grâce à son allure et son dialogue toujours mordant. Notons la présence muette de Richard Kiel en homme de main se faisant donner une leçon par Clint lui-même. Mathieu Lemée

REVENGE OF THE CREATURE - Jack Arnold, 1955, 3D, États Unis

Terror is loose in the city! Alors, Jack Arnold nous revient avec la suite de son film The Creature of the Black Lagoon. Non, seulement une suite mais un film en 3 dimensions. Une créature sous-marine (The Gill Man) se fait capturer et transporter dans un aquarium de Floride où il se fera examiner. Tenu prisonnier par une chaîne au pied, il tombe en amour avec la ravissante Helen, jeune élève scientifique. Réussissant à s'échapper la créature du black lagoon sème la panique générale dans la ville et kidnappe sa belle scientifique en oubliant pas de propulser les gens contre des arbres, de tuer des chiens et autres personnes insouciantes.

C'est avec beaucoup d'attentes que je suis allé voir ce film en 3-d au cinéma du parc. Quoiqu'un peu déçu de l'effet 3-d, il n'y avait pas beaucoup de scènes qui m'ont parut réellement en trois dimensions dont la fameuse scène vers le début où la créature prend un vilain plaisir à nous saluer de la main! Malgré tout, ce film offre tout ce que veut un fan de vieux films d'horreur de ce genre comme moi. Des dialogues plus qu'amusant, des comédiens plus que convaincant (admirons le premier rôle ou caméo de Clint Eastwood), un monstre amoureux et une belle hystérique dont la vie est en jeux  etc, etc, etc...Plus que divertissant, ce film est à ne pas manquer et c'est une expérience cinématographique que je suis loin d'oublier.

phrase culte: "Like my wife, she's not much, but she's all I have!" Mathieu Prudent

SUDDEN IMPACT aka Le Retour de L'Inspecteur Harry - Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Sondra Locke, Pat Hingle, Paul Drake, Bradford Dillman, Audrie J. Neenan, Jack Thibeau, Michael Currie, 1983, États Unis, 117m

Les temps ont changé, mais pas l'inspecteur Harry Callahan de la police de San Francisco qui emploie toujours des méthodes peu orthodoxes pour lutter contre le crime. Après avoir délibérément provoqué une crise cardiaque à un ponte de la Mafia, les supérieurs d'Harry le mettent en congé. Pas pour longtemps cependant car les tueurs de la Mafia et quelques voyous tentent de lui faire la peau. Afin de lui faire quitter la ville, on envoie Harry à San Paulo pour une enquête de routine: vérifier l'identité d'un homme tué à Sans Francisco par une balle dans la tête et une autre dans les parties génitales. L'arrivée d'Harry dans la petite ville ne fait pas du tout la joie du chef de la police, Jennings et celui-ci ne se gêne pas pour le faire savoir à l'intéressé. Lorsque d'autres hommes sont tués avec le même modus operandi que la première victime, Harry persiste dans son enquête. Il découvre que tous les types assassinés ont un point en commun: ils ont tous participé à un viol collectif de deux jeunes femmes il y a quelques années et le fils de Jennings a même fait partie de la bande. L'une des femmes violées est toujours traumatisée et traitée en clinique mais l'autre femme, sa soeur qui est maintenant artiste-peintre, est celle qui a commis les meurtres pour se venger de ses bourreaux. Le dernier d'entre eux, Drake, est cependant coriace et il parvient à maîtriser la jeune femme pour la violer à nouveau. Muni de son nouveau magnum automatique après avoir échappé à une tentative d'attentat de la part de Drake, Harry entend bien lui régler son compte.

Cette quatrième aventure de l'inspecteur Harry est la seule à avoir été réalisé par Clint Eastwood lui-même. Afin de renouveler cette série, les auteurs ont décidé de confronter le héros à la gâchette facile avec une femme vengeresse ayant des similarités psychologiques avec lui, car elle veut comme lui que justice soit faite; Harry ne sait d'ailleurs pas s'il doit l'arrêter à la fin car il semble comprendre les raisons de ses crimes. L'histoire se veut donc sordide et Eastwood l'illustre avec une mise en scène stylisée qui possède un cachet de film noir avec des ambiances glauques parfois cauchemardesques, une violence plus crue et une photographie ténébreuse. L'intrigue progresse avec assurance et contient des répliques cultes mémorables comme le fameux: "Go ahead! Make my day!" qui est encore aujourd'hui une expression coutumière. Bien qu'il possède toujours son 44. magnum traditionnel, Harry utilise également pour la première fois un magnum automatique puissant, histoire de changer un peu son artillerie à l'écran. Bien que ces idées neuves ne soient pas proprement originales, on peut dire sans crainte qu'il s'agit d'un très bon polar et l'un des meilleurs chapitres de la saga des "DIRTY HARRY" où le suspense et l'action ne manquent pas. Eastwood est toujours en grand forme dans la peau du héros et son épouse de l'époque, Sondra Locke, rend bien toute la froideur calculée de son personnage de vengeresse. On retrouve aussi avec plaisir dans ce film, des acteurs de soutien habituels dans les films de Clint Eastwood comme Pat Hingle et Mara Corday, ancienne vedette de films de S-F des années 50 qui joue ici un petit rôle. Mathieu Lemée

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