1904-1972

Edgar G Ulmer, né en Autriche, a travaillé avec entre autres F.W. Murnau et Robert Siodmak. Plus connu pour les classiques THE BLACK CAT et DETOUR. On l'apprécie pour ses contributions au cinéma de genre.

Mise à jour le 6 mai 2021

The AMAZING TRANSPARENT MAN - Edgar G. Ulmer avec Marguerite Chapman, Douglas Kennedy, James Griffith, 1960, États Unis, 58m

Voilà un petit film de 1960, avec un homme transparent (c'est la même chose qu'invisible, mais ça sonne original, ah) avec des inconnus dans une histoire de savant allemand obligé de créer une formule pour bâtir une armée de soldats invisibles. Tout va foirer, évidemment, mais le savant nous demandera, en se tournant vers la caméra : qu'est-ce que vous feriez avec un secret aussi terrible ? Quelques bons moments dans un ensemble un peu quelconque...  Mario Giguère

Un ancien militaire timbré force un scientifique à créer une formule à partir de radiation pour rendre l'être humain invisible. Son but, inventer une armée d'hommes invisibles qui le rendra riche et puissant. Il sort un détenu de prison et le force à subir le traitement pour ensuite l'amener à voler du radium pour rendre ses expériences plus sérieuses. Sauf que le traitement ne se fait pas sans effets secondaires...

Edgar G. Ulmer est certainement une des figures très intéressantes du film de genre de la première moitié du 20ième siècle. On peut dire que par la suite, le cinéma de Ulmer quoique sympathique n'avait pas la même force. THE AMAZING TRANSPARENT MAN n'est pas un mauvais film, il est même plutôt divertissant, mais il n'offre rien de spécial. Les acteurs sont quelconques, l'histoire est du remâché et les effets spéciaux ne sont pas de si belle qualité. En fait, le film ne vaut strictement rien en comparaison à l'INVISIBLE MAN de Whale. Mais tout de même, ça se regarde et c'est même assez sympathique et rythmé. Les lignes de dialogue font sourire, les acteurs en font des tonnes et au final, c'est court et ça passe très vite. Dans le fond, c'est tout ce qui compte et pour ce qu'il tente d'offrir aux spectateurs, The AMAZING TRANSPARENT MAN fait très bien le boulot, ne vous attendez cependant pas à rien de plus. Abba

THE BLACK CAT - Edgar G Ulmer avec Boris Karloff, Bela Lugosi, Julie Bishop, 1934, États Unis, 65m

The Black Cat demeure l'une des pièces maîtresses du metteur en scène Edgar G. Ulmer, proposant certains décors " art-déco " devançant leur temps. Le premier vrai duo Bela Lugosi - Boris Karloff ne fait pas vraiment de maître ici, les deux excellents en personnages doués de plusieurs facettes. Leur partie d'échecs décidant du sort d'une innocente fille demeure une pièce d'anthologie du cinéma d'horreur américain des années trente, ainsi que la cérémonie satanique. Cette histoire d'une vengeance couvée pendant quinze ans est remplie d'épouvante latente et de sous-entendus sexuels assez dérangeants. Et pourquoi pas un petit soupçon de nécrophilie? En dire trop sur le scénario serait une erreur; laissons aux spectateurs le soin d'en découvrir les multiples surprises. Peut-être la seule occasion pour les fans d'entendre Lugosi dire à haute voix le mot " baloney "! Ce film demeure le plus gros succès pour Universal en 1934. Blundering Man

BEYOND THE TIME BARRIER - Edgar G Ulmer avec Robert Clarke, Darlene Tompkins, Vladimir Sokoloff, Arianne Ulmer,1960, États Unis, 75m

 Le Major Bill Allison est un pilote d'essai et on le suit dans un avion expérimental censé se rendre à des vitesses élevées en haute atmosphère. Allison perd le contact radio et atterrit deux heures plus tard sur sa base. Surprise, il n'y a personne en vue. Il trouvera une civilisation sous terre et finira par comprendre qu'il a voyagé jusqu'en 2024, ou, après une épidémie qui s'est déclarée durant les années 70, les survivants sont soit sourds-muets, soit stériles, soit des mutants un peu fous. Il s'acoquine visiblement avec la belle princesse Trirene, qui ne peut lui parler, mais qui peut deviner ce qu'il pense. Nous aussi on devine, mais c'est une autre histoire. Il rencontre aussi d'autres visiteurs qui ont voyagé accidentellement dans le temps, de 1994, eux, et qui le poussent à retourner dans la passé pour tout régler !  

Petite production d'Egar G Ulmer, qui sortit dans les drive-ins en programme double avec The Amazing Transparent Man. Robert Clarke était le réalisateur et la vedette de Hideous Sun Demon. Les décors et les changements de scènes se font avec des motifs triangulaires, ce qui est légèrement singulier. Plus rigolo, le costume du pilote ressemble comme deux gouttes d'eau aux costumes des gens qui travaillent en capture digitale, avec des boules blanches sur leurs survêtements. Darlene Tompkins est absolument ravissante. Le scénario est tellement classique qu'il ne frappe pas tellement l'imagination et Jack Pierce, crédité aux effets spéciaux de maquillage, est bien loin des monstres de la Universal, se contentant de faire des mutants chauves avec quelques bosses sur le casque de bain. Y a pas de quoi faire un grand détour, mais ca reste plaisant à découvrir pour les amateurs de science fiction. Il est intrigant d'imaginer ce que le film aurait donné si le scénario avait été construit à la Terminator, en commençant par le retour d'Allison qui aurait essayé d'empêcher la catastrophe à venir... Mario Giguère

BLUEBEARD - Edgar G. Ulmer avec John Carradine, Jean Parker, Nils Ashter, Teala Loring, 1944, États Unis 

France, 19ème siècle: John Carradine joue le rôle de Gaston Morrell, un peintre qui est aussi marionnettiste. Les autorités affichent des avertissements sur les murs de Paris, car un nouveau Barbe Bleu étrangle des femmes qu'il jette dans la Seine. Seul indice pour la police, une peinture avec le portrait de la dernière victime a été vendue par un marchand qui dit ignorer qui est le peintre. Pendant que Lucille obtient le contrât de créer des costumes pour le marionnettiste qui a un oeil sur elle, sa soeur Francine sert d'appât pour coincer le peintre...

Carradine en jeune premier schizophrénique vaut le détour. Il est bien servit par la réalisation très fluide d'Ulmer qui insère quelques décors et maquillages à tendance expressionniste dans un drame dont on connaît le coupable rapidement. Comme souvent à cette époque, le tout est de savoir comment on réussira à pincer le tueur et de soutenir le suspense: combien et quelles personnes vont mourir encore avant le dénouement ? Une musique omniprésente appuie le drame tandis que Teala Loring, Francine, est resplendissante et lumineuse en jeune première. Un film à découvrir. Mario Giguère

ISLE OF FORGOTTEN SINS aka L'ÎLE DES PÉCHÉS OUBLIÉS aka Moonsoon - Edgar G. Ulmer avec John Carradine, Hate Sondergaard, Sydney Toler, Frank Fenton, Veda Ann Borg, Rita Quigley, 1943, États Unis, 78m

Dans les mers du Sud, deux marins/scaphandriers arrivent au cabaret de Marge et ses filles. Marc va reconnaitre le rire de Krogan, supposément mort, et il se doute immédiatement qu'il a caché la mirifique somme de trois millions de dollars qui était sur son bateau qui a coulé. Quand une des filles abat un client, tout le monde se sauve car la police risque de tous les embarquer. Rendez-vous sur l'île de Krogan pour lui voler son or. Mais rien ne sera facile, compliqué par la saison de la mousson qui se pointe.

Tourné en studio pendant la deuxième guerre mondiale sans que l'on mentionne le conflit un seul instant. De petits arbres, un bateau et son port miniature ainsi qu'une marionnette que l'on passe pour un scaphandrier sous l'eau, décidément on est dans un petit budget. Pour l'amateur de genre, la présence de John Carradine mérite le détour, Encore jeune et en forme, il est le beau marin acoquiné à la madame, car le cabaret ressemble bel et bien à un bordel sans le mentionner, la belle Marge, qu'il manipule autant qu'il le veut, accepte tout dès qu'il insiste un brin. Veda Ann Borg est Luana, séduisante femme jalouse sur le domaine de Krogan, qui voit d'un mauvais oeil l'arrivé des jeunes femmes. Le récit est assez convenu, sauf pour une fin qui m'a un peu surprise. Ulmer, qui a aussi écrit le scénario, bénéficie de quelques stockshots, on n'en sera pas surprit. Époque oblige, on pousse quelques chansons et les scènes sous-marines sont accompagnées de ce qui ressemble à des chants de sirènes. SI les films de l'époque ne vous effraient pas, c'est une curiosité agréable.

Offert en anglais, français, ou anglais avec sous-titres français. Bandes annonces en extra. Mario Giguère

The MAN FROM PLANET X - Edgar G. Ulmer avec Robert Clarke & Margaret Field, 1951, États Unis, N&B, 73m 

Un professeur et sa fille, perdus dans un observatoire minuscule dans un coin perdu d'Angleterre, ont découvert que la planète X se rapproche de la terre. Un journaliste américain flaire le sujet intéressant et voilà que l'on découvre le vaisseau d'outre espace et l' Homme de la planète X ! Il prépare une invasion !! Incrédible !!!

Plein de décors de carton pâte, de petites maquettes, de villages peinturés sur une toile et d'un extraterrestre à la face tragique de bonhomme Carnaval, l'ensemble est très plaisant quoique les acteurs ne soient pas extraordinaires. Le professeur n'est pas assez fou, le vilain pas trop méchant et la fille du professeur n'est pas entreprenante. Mais nous sommes en 1951, et l'histoire est pas mal, l'extraterrestre a un look unique, bref, je ne me suis pas ennuyé. Mario Giguère

Ou une merveille d'économie. 6 jours de Tournage, à en faire pâlir Spielberg !.. Certaines âmes bien pensantes vont même jusqu'a dire qu'il s'agit là de la version de "ET" la plus réussie.. Jugez-plutôt :

John Lawrence, journaliste de son état est convié sur une petite île irlandaise par le professeur Elliott qui vient de découvrir une nouvelle planète à notre système solaire.. Le hic, c'est que cette dernière baptisée planète X, (rien à voir avec les films du même genre) semble se rapprocher rapidement de la Terre.

La fille du professeur, Enid, tombe quelques jours plus tard nez à nez avec le titre du film... c'est à dire " l'Homme de la planète X ". Ce petit extraterrestre à l'abri dans sa combinaison spatial laisse apparaître derrière son casque protecteur un étrange et frêle visage qui lui donne une expression de tristesse infinie. Il va cependant tenter de communiquer avec nos savants. Mais un scientifique mal intentionné, va faire capoter la rencontre..

Avec un budget à faire pâlir Ed Wood, Ulmer concocte une véritable petite référence cinématographique dans le paysage SF des 50's. Comment oublier le visage de cet alien pas comme les autres ? Même si on retrouve ici tous les ingrédients des grands classiques du genre, on ne peut que passer un bon moment devant sa toile... Marc Evil

Le PIRATE DE CAPRI aka I pirati di Capri - Edgar G. Ulmer avec Louis Hayward, Binnie Barnes, Mariella Lotti, Massimo Serato, 1949, États Unis, 90m

En 1779, à Naples, le peuple opprimé, avec à sa tête le pirate masqué Sirocco, se fournit en armes et en munitions en pillant les navires de la reine Caroline. Justement, le bateau que nous suivons est accosté et la Comtesse Mercedes de Lopez rencontre le Capitaine Sirocco, un gentleman cambrioleur s'il en est un, qui ne la retarde pas trop longtemps, puisqu'elle est en route pour marier un certain Comte Amalfi. Comme de raison, Amalfi et Sirocco ne font qu'un et la supercherie fonctionne bien à la cour de la Reine Caroline, cousine de Marie-Antoinette, qui a bien peur du peuple et du sort qu'a subie la Reine de France. Car la colère gronde, la populace étant opprimée par le Baron von Holstein. Amalfi essaie d'ouvrir en vain les yeux de Caroline, pendant que la révolution est plus qu'imminente.

Comme bien des films tournés en Italie à l'époque, Ulmer a un co-réalisateur italien, Giuseppe Maria Scotese. L'intrigue est évidemment très classique et n'est pas sans rappeler celle du Mouron Rouge, une série de romans déjà adaptée au cinéma en 1934 et 1937. Louis Hayward a une belle prestance et son numéro de dandy efféminé ne semble pas convaincre sa promise qui découvrira la supercherie avec plaisir, le pirate étant plus sympathique que le comte. SI le Mouron Rouge ne connut pas le succès dans sa tentative de défendre Marie-Antoinette, on suppose avec raison qu'Amalfi/Sirocco auront plus de chances de réussir. Ce n'était que le troisième film de Massimo Serato, un acteur bien connu des amateurs de films populaires transalpins. Il est très efficace. Mariella Lotti a un rôle très peu bavard, mais s'en tire bien, tout est dans son regard. Les personnages secondaires sont truculents, en particulier Mikhail Rasumny qui interprète Pepino, un brigand sympathique qui a envie de détruire de la méchante aristocratie. La mise en scène nous sert de beaux plans et une révolution finale de bon acabit. Une bon film d'aventure un peu naïf, mais qui procure de bons moments de détente avec le quota de scènes d'action bien respecté.

Le dvd d'Artus Films offre la version originale anglaise et la version Française, accompagné de bandes annonces de la collection. Mario Giguère

  The STRANGE WOMAN aka Le DÉMON DE LA CHAIR - Edgar G. Ulmer avec Hedy Lamarr, George Sanders, Louis Hayward, Hillary Brooke, 1946, États Unis, 95m

Dans la ville de Bangor, en Nouvelle Angleterre, durant les années 1820, Jenny Hager manipule les hommes. Elle épouse Isaiah Poster, très vieux mais très riche, séduit son fils  et s'amourache du contremaître de sa compagnie de bûcherons. Lorsqu'un prédicateur arrive en ville et dénonce les femmes volages, infidèles et cruelles, elle se sent visée et comme à avoir des regrets.

Il n'y a pas à dire, Hedy Lamarr dans le rôle de Jenny avait de quoi séduire tous les hommes. La caméra a beau renoncer à dévoiler davantage ses charmes, époque oblige, elle est resplendissante en glorieux noir et blanc. Pourtant on nous la montre cruelle et menteuse dès son jeune âge. Malgré qu'elle épouse par cupidité un homme trop âgé, elle sait être généreuse avec les femmes moins fortunées qu'elle côtoie. Mais la morale aura le dessus sur sa destinée tragique qu'elle aura tracée toute sa vie. Qui eut cru qu'Edgar G. Ulmer, connu plus tard pour des films de genre au budget réduit, avait accès aux vedettes à cette époque. Les images de la ville sans service de police ou d'ordre en pleine folie destructrice des draveurs ivres descendus en ville sont fortes.  Une belle découverte.

Le dvd D'Artus Films offre une très belle image. La compagnie nous avait déjà fait découvrir d'autres films du réalisateur Autrichien: L'Île des Péchés Oubliés et Le Pirate de Capri. Offert en version originale anglaise avec sous-titres français en option. Mario Giguère

belle page anglaise sur la carrière d'Ulmer: www.sensesofcinema.com

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

LARRY COHEN

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