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LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO
137
DES
HOMMES ET DES MARIONNETTES
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Au coeur d'un petit village tchèque, les us et coutumes des habitants nous sont dévoilées dans six tableaux animés par des marionnettes: Le Carnaval; Le Printemps; La Légende de Saint Procope; Le Pèlerinage; La Kermesse et la Crèche de Noël. Accompagné d'une musique de son complice Vaclav Trojan, Jiri Trnka soigne une mise en scène et multiplie les prouesses avec ses marionnettes. Il utilise avec brio tout ce qui est à sa disposition, éclairages, surimpressions, ou ce qui ressemble carrément à de l'animation dessinée à de rares occasions pour mettre en vie ces tranches de vie. Si tout est adorable, le Carnaval et la Kermesse sont particulièrement inventives, multipliant les surprises visuelles tout en nous touchant avec des moments plus intimes. En pleine Kermesse, il n'oublie pas un vieil homme qui a juste faim et qui demande la charité, ce qui ne lui sera pas refusé. Le spectacle de marionnettes à l'intérieur de la séquence est une idée audacieuse et parfaitement maitrisée. Le mariage tragique qui se déroule devant nous est émouvant. Quelques chansons donne parfois la voix aux bouches dessinées et il faut avouer qu'on en oublie que ce ne sont que des figurines. En bonus, on nous offre La Main, le dernier court de Trnka. Un homme dans son petit appartement fabrique des pots pour plantes. Lorsque ça cogne à la porte, il est tout étonné de voir une main géante, une authentique main gantée, qui lui demande par signes de fabriquer une sculpture à son image. L'homme se rebiffe et leur combat est pour le moins étonnant. Le dvd d'Artus Films comprend aussi la bande annonce originale ainsi qu'un diaporama d'affiches et photos. Complément indispensable, un livret de 24 pages écrit par Pascal Vimenet nous permet d'explorer la carrière et les méthodes de travail de l'artiste. Un pur délice.
Transylvanie, 1874, un homme est enterré, mais pas avant qu'un long pieu ne lui soit enfoncé dans le coeur. Un ami au visage déformé amène le corps à un médecin qui, suivant les consignes du défunt, lui redonne la vie. Quelques années plus tard, à Carlstadt, en Croatie, on rencontre le docteur Callistratus, le ressuscité, qui fait des expériences de transfusion sanguines avec les patients de son asile pour criminels dangereux. Il s'arrange pour avoir dans son établissement le docteur John Pierre, accusé d'avoir causé la mort d'un homme à qui il faisait une transfusion de sang. Pierre est en réalité réquisitionné pour aider Callistratus à étudier les groupes sanguins et découvrir un remède au mal qui l'afflige. La fiancée de Pierre, Madeleine, persuadée de son innocence, va tout faire pour le sortir de cet enfer. Sur un scénario du toujours efficace Jimmy Sangster, un habitué de la Hammer, se déroule sous nos yeux une histoire assez singulière, qui tiens plus du drame médical, enrobée dans une atmosphère gothique remarquable. Callistratus est donc plus un mort vivant qu'un vampire, joué par un Donald Wolfit avec maestria. Victor Maddern, un habitué de la série Carry On, est surprenant dans le rôle de l'assistant au visage déformé, qui va évidemment avoir un béguin pour la belle Barbara Shelley qui joue la fiancée. Shelley qui est trop peu présente à l'écran et qui n'a besoin que de se dénuder une épaule pour être affriolante, dans le contexte de l'époque. Le rythme est rapide, le drame du prisonnier innocent n'est pas nouveau, mais bien exploité. Le réalisateur n'a pas touché souvent à l'horreur, pourtant il est drôlement efficace. Bref, un classique gothique britannique qu'il fait bon découvrir! Le nouveau LIVRE + Blu-ray + DVD d'Artus Films offre en extra une longue présentation du film par Nicolas Stanzik, auteur du livre "Dans les griffes de la Hammer: la France livrée au cinéma d'épouvante". On reprend "Le vampire Callistratus" par Alain Petit, qui permet de voir des extraits d'anciennes copies non restaurées, toute une différence. En effet, une nouvelle copie a été retrouvée en 2020 et restaurée de manière remarquable. Inclus également un livret de 80 pages rédigé par Alain Petit "L'Âge d'or du British Gothic et Le sang du vampire". Un diaporama très généreux d'affiches et de photos et les bandes-annonces de la collection British Horror complètent l'offre. Langues : français, anglais, sous-titres : français.
Sept ans après la quatrième guerre mondiale de 2017, la Terre est un vaste désert ou quelques survivants sont perpétuellement à la recherche de nourriture, d'armes et de carburant. Vic est seul avec son chien, Blood, qu'il surnomme Prof. Ils dialoguent constamment par télépathie et Prof lui trouve des femmes. Vic rencontre Quilla, qui le séduit rapidement puisqu'elle est partante pour satisfaire ses besoins charnels. Elle l'amène, après bien des réticences, dans son monde, Topeka, ville sous terre ou survivent une société en apparence fort heureuse et pleines de jeunes femmes. Peut-être trop. Quatre ans avant Mad Max, George Miller s'en serait inspiré, ou pas, deux ans après Westworld, qui semble avoir inspiré une séquence bien précise. Les années 70 ont vu bien des films de science fiction qui détonnent de nos jours, depuis que Star Wars a changé la donne, deux ans plus tard. On est dans les adaptations de romans, ou ici d'une novella, d'auteurs réputés dans le genre. Je pense à Soleil Vert adapté du roman d'Harry Harrison ou The Final Programme d'après Michael Moorcock. Des futurs proches mais étranges. L.Q. Jones n'a donc pas besoin de vaisseaux et de lasers pour nous montrer cette histoire certainement inspirée des peurs de la guerre froide. On se doute bien que Vic tombe dans un piège avec cette fille trop facile, mais on imagine pas l'enfer tel que vu par Harlan Ellison. Une dystopie aux apparences jovialistes qui pourtant réprime les instincts de Vic. Je ne vous en dit pas plus, et si vous ne voulez pas trop en savoir, ne regardez pas la bande annonce qui en raconte beaucoup trop. Un film devenu culte, dont la réputation a grandi sur les campus et les drive-in américains. Don Johnson allait ultérieurement connaître son heure de gloire avec la série télévisée Miami Vice. On l'a revu récemment dans la série Watchmen. Le dvd d'Artus film offre de beaux suppléments. Un long dialogue entre L.Q. Jones et le regretté Harlan Ellison. Ils reviennent abondamment sur la longue année d'écriture du scénario et les réactions d'Ellison aux quelques changements que Jones a essayé d'y apporter. On a droit à une présentation du film par Christian Lucas et Stéphane Derderion, spécialistes du genre, qui le replace dans le contexte de l'époque. On ajoute un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Offert en version originale et en français et option de sous-titres français dans un beau master haute définition.
Siegfried de Trevire a aidé le Duc de Brabant, son ennemi, alors qu'il était attaqué par des brigands. Il est amené au château des Brabant ou la fille du Duc, Geneviève, s'occupe de ses blessures. cette homme et cette femme, que tout devrait séparer, tombent amoureux et se marient. Appelé à participer aux Croisades, laissant sa femme aux bons soins de son intendant Golo. Rapidement, Golo s'avère un véritable tyran qui veut s'imposer à Geneviève, qui refuse ses avances. Golo la condamne à mourir éloignée dans une forêt, mais son bourreau, se rappelant qu'elle s'est bien occupée de ses enfants malades, l'épargne. Elle donne naissance à un fils, qu'elle élève au péril de sa santé, en attente du retour de son mari. Sur un scénario du renommé Ricardo Freda, co-réalisé avec José Luis Monter, voici ce qui est la septième adaptation de ce récit apparut au 15ème siècle. La légende de Sainte Geneviève de Brabant s'articule autour d'un animal rencontré dans cette forêt, qui nourrit l'enfant de son lait. Acte de Dieu. Ce n'est pas très évident dans cette version, qui est pourtant très dynamique. La réalisation est excellente et le montage sans temps mort. Le dosage entre action, romance et cruauté qui s'étale sur plusieurs années est une belle réussite. Il y a juste cette biche, qui a l'air carrément d'un animal empaillé, qui détonne un peu. Co-production Espagne et Italie, la grande majorité des acteurs sont espagnols, à l'exception de Stephen Forsyth (Meurtres à la Hache de Mario Bava). Je ne connaissait pas les deux vedettes, Alfonso et Lupo, qui sont excellents dans leur rôles. La direction photo est également magnifique. On évite quelques pièges de ce qui aurait pu être un mélodrame larmoyant. Le montage serré y est pour beaucoup. Belle musique de Carlo Rustichelli. Une belle découverte. Le dvd d'Artus Films est offert en version Italienne avec sous-titres français (le film n'est jamais sorti en France), un diaporama d'affiches et de photos ainsi qu'un livret de 24 pages rédigé par François Amy de la Bretèque, spécialiste du film de Chevalerie qui replace l'histoire au centre du scénario et parle des autres versions précédentes.
Godefroy de Bouillon et son armée s'apprête à assiéger Jérusalem pour la libérer des infidèles. On attend la fin de la construction de tours qui permettront d'escalader les murs de la cité. Parmi ces chefs de troupes on trouve Tancrède, qui ne se rend pas compte que la fille du Prince d'Antioche qu'il a fait prisonnière, Herminie, est amoureuse de lui. Herminie repère Clorinde, qui plait énormément à Tancrède. Ce trio causera bien des malheurs et une autre musulmane ira aussi au camp des croisés pour séduire Renaud, pour fatalement en tomber amoureuse. Les passions se déchainent jusqu'à l'assaut des murs de Jérusalem. C'est le trio d'actrices qui attire l'attention au premier coup d'oeil. Comme j'imagine des milliers de spectateurs, il y a longtemps que je suis tombé sous le charme de Sylva Koscina. Sublime guerrière dans la peau de Clorinde, elle réprime ses sentiments naissants, promise au méchant de service des ennemis. La regrettée Gianna Maria Canale est Armine. Elle est carrément une sorcière dans le poème d'origine de Torquado Tasso qui a inspiré le scénario. Dommage qu'elle ne transforme pas les hommes en porcs ici, mais elle a la force de caractère et la beauté pour enjôler facilement un croisé. Pour sa part, Livia Contardi est la timide Herminie, la petite brunette de service dont la trahison sera fatale pour Clorinde. La réalisation et la production est somme toute modeste pour un film à grand déploiement. On ne se retrouve pas devant une muraille vraiment impénétrable, mais les décors naturels sont magnifiques. Tourné avec un des premiers procédés couleur italiens, le film saura réjouir les amateurs de chevalerie. On apprendra dans le livret inclus que le scénario a prit bien des libertés avec la vérité historique, ce qui ne surprendra pas trop les cinéphiles aguerris Le dvd d'Artus Films offre en suppléments le générique français, un diaporama d'affiches et de photos ainsi qu'un livret de 24 pages rédigé par François Amy de la Bretèque qui explore à la fois le film, les versions précédentes et son contexte historique. Offert en français et italien avec sous-titres français en option. Mario Giguère |
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L'ANNÉE
TCHÈQUE aka Spalicek - Jiri Trnka, 1947,
Tchécoslovaquie, 76m
Le
SANG DU VAMPIRE aka BLOOD OF THE VAMPIRE aka Der Dämon mit dem
Blutigen Hände - Henry Cass avec Donald Wolfit, Barbara Shelley,
Vincent Ball, 1958, Grande Bretagne, 84m
APOCALYPSE
2024 aka A Boy and his Dog - L.Q. Jones avec Don Johnson, Suzanne
Benton, Jason Robards, Tim McIntire, 1975, États Unis, 90m,
d'après la nouvelle d'Harlan Ellison
GENEVIÈVE
DE BRABANT aka Genoveffa di Brabante - Ricardo Freda &
José Luis Monter avec Maria José Alfonso, Alberto Lupo,
Stephen Forsyth, Beni Deux, 1964, Italie/Espagne, 86m
La
MURAILLE DE FEU aka La Gerusalemme Liberata Carlo Lucovico Battaglia
avec Francisco Rabal, Sylva Koscina, Gianna Maria Canale, Rick
Battaglia, Livia Contardi, Andrea Aureli, 1957, Italie, 100m