LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 88

NINJAS ET MANNEQUIN

CLASH COMMANDO aka CLASH OF THE NINJAS : Godfrey Ho alias Wallace Chan avec Paulo Tocha, Louis Roth, Eric Neff, Joe Redner, James Mutch Crockett, 1986, Hong Kong, 90m

Une organisation de méchants a promis a des habitants de Hong Kong un emploi aux États Unis. Lorsqu'ils découvrent que ce seront leurs organes qui trouveront du travail, car ils sont découpés en morceaux et leurs organes sont envoyés par avion au pays des cowboys, il y a une émeute et les sans emploi s'évadent. Ils sont tous rattrapés, tous sauf deux, recherchés à la fois par l'organisation illicite, la police locale et Interpol qui dépêche des experts. Un affrontement légendaire se prépare.

Dès le générique, bourré de pseudonymes, tout est louche. Le regarder en doublage français sur l'édition d'Artus Films ajoute une couche de nanardise impérissable, l'impression qu'une seule personne ayant tout doublé étant probablement proche de la vérité. Les effets spéciaux ninjesque sont souvent digne des innovations de George Melies, et je disparais, pouf, et je me multiplie en trois personnes, pouf, et je change mes habits de ville pour mon accoutrement de ninja, pouf. Il y a un peu de sensualité entre l'agent d'Interpol, Paul Tocha a qui on demande de faire un pseudo Sylvester Stallone, et sa copine locale, mais ils font l'amour tout habillé. Vous me direz que c'est pratique si on un horaire chargé, je serai sceptique. Régulièrement on se demande ou on est rendu et qu'est-ce qui se passe au juste, le réalisateur et la production s'en foutent pas mal. D'ailleurs, le magnifique supplément on l'on suit Paul Tocha dans son école de Muay Thai est un must. Les acteurs occidentaux étaient utilisés pour tourner un film, mais se retrouvaient dans une dizaine au final, grâce à la magie du montage. C'est du pur délire et pour autant qu'on a envie de rigoler, on est à la bonne adresse!

NINJA IN ACTION aka Le Gang des Crapules - Godfrey Ho avec Stuart Smith, Louis Roth, Christine O'Hara, 1987, Hong Kong, 86m

Une organisation de ninja vole de l'or et des pierres précieuses, suite à quoi son chef empoisonne sa bande. Engagez-vous, rengagez-vous, qu'ils disaient! Le triste sire fait passer le coup sur le dos d'un certain Haleine (C'est ce que j'ai entendu tout le long), à moins que ce soit Allan, ou parfois Alex, allez savoir. La police débarque le jour ou Haleine fête sa copine Rose. Copine qui va se dépêche de devenir la maîtresse du patron d'Haleine, la venimeuse. Haleine s'échappe de prison, ce qui énerve Rose et une inspectrice de police qui croit elle aussi à sa vengeance, puisqu'elle se rappelle l'avoir coffré. Changement de ton avec une petite blondinette occidentale, Tina, qui prend sa douche et va taquiner son copain, si vous me comprenez bien, mais elle a une idée derrière la tête: convaincre son copain Rex de l'aider à retrouver l'assassin de son père, tué lors du vol précédemment mentionné.

On l'aura comprit, on est encore devant un mélange pas savant de scènes d'un film asiatique avec de nouvelles scènes intégrées pour créer un nouveau film et accessoirement, un film plus facilement exportable. De prime abord, la nudité surprend, la pudeur étant plus souvent de mise dans les productions originales. Le doublage français rend ces scènes, déjà pas mal rigolotes, hautement ridicules. Les scènes du film original sont très sérieuses et donnent presque le goût de voir ce film pas mal plus sérieux, au premier abord. La facilité avec laquelle la copine d'Allen devient la maîtresse de son patron est ahurissante. Il continuera de lui faire malgré tout confiance pendant un certain temps, ce qui nous laisse la mâchoire à terre. On a droit aux habituels ninjas, certes un peu plus cruels, mais qui apparaissent et disparaissent en un claquement de doigt, tout comme ils changent d'habit en un clin d'oeil. A voir donc dans la version française, hautement nanarde et finalement en symbiose avec ce maelstrom absurde.

L'Édition Coffret Prestige d'Artus Films offre donc les doublages anglais et français dans une copie qui a souffert un peu, ce type de film n'étant pas restauré dans les cinémathèques, on l'aura comprit, mais ça ajoute presque au plaisir. Pendant un moment j'ai eu une pensée émue pour les gens qui allaient voir ce genre de film en programme double le samedi soir, bien avant la vidéo, le dvd, la télé à la carte ou le téléchargement. Une époque révolue.

NINJA: AMERICAN WARRIOR -Godfrey Ho avec Joff Houston, John Wilford, Peter Davies, Glen Carson, Julie Luk, 1988, Hong Kong, 86m

Un américain, également a l'occasion ninja blanc, s'associe a Amazonia, une policière de Hong Kong et ensemble ils traquent une trafiquante de drogue surnommée La Mégère et aussi un ancien soldat du Vietnam, Taylor, fournisseur de la Mégère.

Pas facile de s'y retrouver dans ce méli-mélo accouplant contre nature un film policier asiatique avec des scènes tournées avec des acteurs occidentaux. Je n'avait carrément pas comprit que la blondinette de service qui s'amuse a éliminer une bande de ninjas de tout acabits en début de programme, régulièrement doublée par un homme, sans vergogne, se métamorphose en Amazonia. Pour expliquer quelques rebondissements et ne par trop perdre le spectateur, quelques scènes sont affublées d'un narrateur qui essaie tant bien que mal de résumer l'inrésumable. On a droit a de la torture nouveau genre: l'étranglement des tétons, ou une vengeance cruelle avec l'explosion des doigts d'une vilaine: me voila bouche bée. Les combats se complexifient vers la fin, ou si vous préférer, tout deviens possible plus on avance, et des rondelles de métal magiques ont finit d'achever mon incrédulité. A prendre donc avec des pincettes et au deuxième degré, sous peine d'éclatement de cervelle du spectateur. On note, comme souvent dans ces ersatz de films doublés, des extraits de musique sans rapport, entre autre le thème de Dawn of the Dead de Goblin, qui rehausse quelque peu une partie de la pellicule. Du pure nanar, un produit dangereux.

JOURNAL SECRET D'UN MANNEQUIN aka Diary of a Swinger -John et Lem Amero avec Rita Bennett, Rose Conti, Bill Field, 1967, États Unis, 74m

Jenny vit avec ses parents dans une ferme de la Nouvelle Angleterre. Comble de malheur, le nouveau jeune homme engagé par son père pour aider à la ferme abuse d'elle. Durant le procès du violeur, le jeune accuse Jenny de l'avoir aguiché. Incapable de se défaire de sa réputation de fille facile, elle part s'installer à New York. Elle se déniche un appartement avec une colocataire et trouve un emploi de secrétaire dans une agence. Son patron lui fait des avances qu'elle refuse, mais elle décide de continuer son travail, spécialement pour fréquenter Jim, un acteur qui la courtise. Jim l'emmène cependant dans de bien drôles d'endroits...

Le tout est raconté en flashback par Jenny au psychiatre qu'elle consulte. 1967, c'est encore les débuts du cinéma érotique qui deviendra de plus en plus explicite, mais ici, en noir et blanc, on a certes droit a de la nudité régulièrement, mais on est loin du porno soft ou hard. La finale sera surprenante, mais pas totalement inattendue. Rita Bennett est parfaite en jeune naïve, qui ne se rend jamais compte de ce qui se passe et se fait violer a répétition. Le titre original portait certainement a confusion, Jenny n'embrasse pas la vie de libertine, ça lui est tranquillement imposé et elle se rebiffe. La narration donne droit parfois a des images de cartes postales, le cinéphile découvrant la grande ville sous les yeux de la campagnarde dans des séquences sans dialogues un peu longuettes. La colocataire est visiblement attirée par Jenny et se promène continuellement en petite tenue. Jenny ne voit rien aller.

Les frères Amaro sont présentés dans le supplément exhaustif d'Éric Peretti et on découvre des amateurs de comédie musicale qui seront d'ailleurs les premiers à filmer une comédie musicale porno. Ils se tourneront rapidement vers le soft et le hard, pas nécessairement par choix, mais c'est demeuré longtemps rentable. Le dvd d'Artus Films offre le film dans une belle copie avec le doublage français. Une belle découverte. Mario Giguère

 www.artusfilms.com

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