LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 52

SPECTRE, MESSIE ET CLIMAX !


Le SPECTRE DU PROFESSEUR HICHCOCK aka Lo spettro de Dr. Hichcock aka The Ghost - Riccardo Freda alias Robert Hampton avec Barbara Steele, Peter Baldwin, Elio Jotta, Harriet Medin, 1963, Italie, 91m

Dans une vielle demeure en Écosse réside le professeur John Hichcock et sa jeune épouse Margaret (Barbara Steele). Hichcock est gravement malade et est soigné par le jeune docteur Charles Livingstone, et il est rapidement évident que madame Hichcock est follement amoureuse de Charles, au point ou elle lui demande de causer la mort de son vieil époux. Voilà qui est fait et surprise, Catherine Wood, la vielle gouvernante, est en partie sur le testament et de toute façon la fortune du monsieur est dans un coffre dont la clef a disparue. Margaret commence cependant à voir le spectre de son mari, pendant que monsieur le curé, également sur le testament, y voit des problèmes de surmenage suite aux épreuves récentes.

Fausse suite de L'Orribile segreto del dottor Hichcock de Freda, le film met encore en vedette la reine du gothique italien, la fascinante Barbara Steele. Si le prétexte scénaristique est plutôt commun, la maîtrise de la mise en scène et l'efficacité des acteurs assurent l'intérêt de ce classique. Si au final Freda n'aura touché directement le fantastique qu'à quelques reprises, on ne peut nier sa maîtrise du genre, la photographie et la musique ajoutant énormément à l'ambiance. Barbara Steele est simplement envoutante, son regard hypnotisant semble déformé tellement ses yeux percent l'écran. On croit facilement et rapidement sa perfidie sans fin tandis que son amant semble bien sage devant une telle pécheresse. On retiendra une scène douloureuse ou Margaret taillade au couteau une victime dont le sang va s'accumuler sur l'objectif !

Un excellent documentaire sur Freda et le Fantastique accompagne l'édition d'Artus Films. À voir ou revoir pour la sublime Barbara Steele.

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MESSIAH OF EVIL aka DEAD PEOPLE - Willard Huyck avec Marianna Hill, Michael Greer, Joy Bang, Anitra Ford, 1973, États Unis, 90m

Arletty arrive dans la petite ville de Point Dune à la recherche de son père, peintre. Sa maison est déserte. Elle rencontre un homme et deux femmes qui s'incrustent dans la maison et tous se rendent compte que les habitants de la ville sont bien étranges. Avec raison, car on entend parler de la malédiction de la pleine lune rouge.

Voilà une belle découverte dont il est préférable de ne pas trop s'attarder sur son réalisateur. En effet, William Hyuck et sa co-scénariste, épouse et probablement co-réalisatrice Gloria Katz, ont travaillé certes sur AMERICAN GRAFFITI et surtout INDIANA JONES AND THE TEMPLE OF DOOM, mais Hyuck a aussi écrit et réalisé HOWARD THE DUCK ! Ici pour sa première réalisation, avec un mince budget et une commande de film d'horreur, il livre un croisement surprenant entre CARNIVAL OF SOULS et NIGHT OF THE LIVING DEAD tout en étant inspiré par les européens. La photographie lorgne du coté de Bava et Argento et le décor, cette maison pleine de personnages et de perspectives peintes sur les murs est absolument fascinant. Il y a bien le fil conducteur du messie du Diable, revenu après cent ans, qui plane sur tout le scénario et qui est responsable de la malédiction qui transforme les villageois en bêtes assoiffées de sang, mais il sert plus d'excuse à un film onirique, cauchemardesque ou l'image l'emporte sur les dialogues.

Les actrices sont ravissantes, Marianna Hill connaitra d'ailleurs une carrière intéressante, autant au cinéma qu'à la télévision. Elle est captivée comme le spectateur par le trio libertin qu'elle côtoiera. Les scènes surréalistes s'accumulent et la visite au cinéma est particulièrement mémorable. Le dvd d'Artus Films offre un documentaire exhaustif d'Alain Petit très instructif qui offre un excellent éclairage sur le film, l'époque, ses influences et ses artisans Une perle rare à découvrir.

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CLIMAX - Frédéric Grousset avec Julien Masdoua, Marion Trintignant, David Jimenez, 2010, France, 70m

Un couple arrive dans une maison de campagne qu'ils ont échangé avec la leur pour changer d'air. Seulement voilà, nous on a vu la journaliste qui habite au deuxième étage subir un assaut violent et laissée pour morte. Lorsque le tueur revient sur les lieux, tout se complique et devient évidemment dangereux pour qui s'y trouve !

Curieusement on suit le film à l'intérieur d'une émission de dossiers criminels qui rappellera des souvenirs aux téléspectateurs français et qui n'est pas sans rappeler de telles émissions ailleurs. C'est sur la piste de commentaires que le réalisateur du précédent AQUARIUM nous dit avoir voulu rendre hommage à la série anglaise ANGOISSES de Brian Clemens et la série italienne LA PORTO SUL BUIO de Dario Argento, plus précisément l'épisode Il Vicino di Casade de Luigi Cozzi. Si le début prend son temps pour placer ses personnages et que la prémisse n'est pas tout à fait nouvelle, les développements du scénario nous gardent collé sur le siège et on ne devine plus les revirements de situations jusqu'au bouclage de l'émission et ses curieuses hypothèses. Une mise en scène soignée aux cadrages, photographie et l'ambiance sonore recherchée, avec des acteurs qui assument bien leurs rôles. Très efficace et sans longueurs grâce au format assez court et parfait pour le scénario.

En suppléments outre le commentaire audio, un making of de plus de trente minutes en forme de journal de tournage, mais comme je disais les infos sont plus sur la piste de commentaire. On a surtout droit en bonus au film AQUARIUM dont on parle plsu bas... Mario Giguère

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AQUARIUM - Frédéric Grousset, 2004, France 

Six personnes, trois femmes et trois hommes, se réveillent dans une pièce borgne aux murs blancs. Ils ne se connaissent pas, ils ne savent pas ce qu'ils font là et surtout n'ont aucune idée de qui les y a mis. Au fond de la pièce se trouve une table. Sur cette table se trouvent six verres d'eau et six assiettes. Une porte se tient sur le mur opposé et au-dessus de la porte, une caméra de surveillance et un haut parleur. Après un réveil forcément désagréable et une première prise de contact entre les protagonistes qui s'avère houleuse compte tenu du contexte qui ne prête évidemment pas à la sympathie, une voix se fait entendre. Celle-ci expose alors un règlement auquel les invités sont priés de se tenir sous peine de sévères représailles, avant de les pousser à s'adonner à des jeux tantôt ridicules, tantôt sadiques...

Inévitablement, on pense à CUBE ou encore à SAW. Mais AQUARIUM n'est finalement ni l'un ni l'autre, ici pas d'esbroufe visuelle ou scénaristique, on est dans quelque chose de beaucoup plus brute, de terre à terre. Et il suffit de quelques minutes d'exposition à la photo glaçante de la DV pour s'en convaincre. Une fois passé l'introduction, on oublie les comparaisons et on se laisse transporter par un script simple mais efficace qui pourrait être vu comme une variation sur Le Huis-clos de Jean-Paul Sartre appuyant le fameux adage L'Enfer, c'est les autres. Le format court du film (moins de 70min) permet à Fred Grousset d'aller à l'essentiel, en plongeant ses personnages dans un sentiment de peur et de paranoïa qui les pousse à l'autodestruction Dramatique, AQUARIUM l'est, mais il n'est pas dénué d'humour. Un humour légèrement pervers qui passe par la voix du geôlier divulguant des ordres complètement absurdes mais aux enjeux fatidiques. La révélation finale part d'une idée tout à fait louable, quoi qu'un peu bateau, mais la façon de la divulguer s'avère quelque peu maladroite et on regrette quand même que les cinq dernières minutes ne soient pas du niveau du reste. Cependant, avec ses 3'000 euros de budget, d'excellentes idées et une vraie personnalité, Frédéric Grousset montre non sans une certaine arrogance qu'il est possible de faire nettement mieux que certains gros films plein de frics mais dénués d'âme. Kerozene

www.artusfilms.com

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