LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 71

LE DÉBROUSSAILLEUR 2

Le DÉBROUSSAILLEUR 2 - Fred Martel avec André Lejeune, 2012, Québec, 72m

Deux ans après les horribles évènements qui ont ébranlé la ville de Jonquière, la vague de meurtres se poursuit...

Tel est le synopsis offert sur le dvd de ce film indépendant tourné par Fred Martel, un fan invétéré du genre. Sans avoir vu le premier, il y aura bien quelques passages qui sont énigmatiques, mais on suit très bien l'intrigue somme toute fort linéaire. André Lejeune (éditeur du fanzine HORRIFIQUE) interprète un homme vivant seul, dont le frère décédé lui a transmit sa malédiction. Régulièrement il est prit d'accès de rage meurtrière pendant lesquelles il commet une série de meurtres dont il se rappelle tous les détails lors de ses rares moments de lucidité. Tout le monde y passe, hommes, femmes et jeunes, aucune discrimination. Il est rapidement sous enquête, deux détectives, on reconnait au passage le cinéaste et professeur de cinéma Eric Bilodeau (HUNTING GROUNDS). Hommage aux slashers de la belle époque, Martel dirige bien ses acteurs amateurs, les dialogues, probablement improvisés, étant livrés de manière très naturelle. Je crois qu'il y a autant de "Câlisse" dans ce film qu'il y a de "Fuck" dans un film de Tarantino ! J'ai été surprit par le prologue sur la jeunesse du meurtrier, de la misère et du langage cru, de la violence physique et psychologue, l'enfance malheureuse étalée par bien des psychopathes. Lejeune est particulièrement efficace dans le rôle titre, s'affublant d'un déguisement sommaire mais iconique, rappelant un Dario Argento Québécois lorsqu'il enfile ses gants de cuir. Les effets gores sont nombreux mais la réalisation ne s'y attarde pas trop longtemps, ce qui est de mise, un crâne de plastique détonnant dans une scène fantastique ou la réalité semble évacuée. Des actes sanglants à profusion cependant, avec une séquence dans une "maison hantée" spécialement aménagée pour ramasser de l'argent durant la période d'Halloween. La musique, pas mal omniprésente, est également fort efficace.

Il faut évidemment apprécier ces films indépendants loin des studios et se laisser entraîner dans cette histoire fort classique, mais le spectateur réceptif va passer un bon moment qui se compare bien aux efforts semblables rendus possibles avec les caméras numériques devenues abordables. Réalisé par des fans pour les fans. On veut revoir André Lejeune péter les plombs ! Mario Giguère

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