LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 11

SEX AND ZEN

la trilogie

C'était en 1996 dans le programme du festival FANTASIA, parmi les découvertes du cinéma asiatique et les classiques du film d'horreur, un titre simple et une image qui frappait par sa beauté formelle: SEX AND ZEN. Ça m'aura prit des années avant de le voir, ainsi que ses suites, mais l'attente en valait la peine. On verra qu'il y a plus de sexe et très peu de zen dans l'exercice, ainsi que beaucoup d'humour. Ce sont donc des films inscrits dans ce qu'on appelle à Hong Kong la Catégorie 3, ou films réservés aux adultes. Le hard étant interdit de séjour, on rivalise donc d'imagination et d'angles de caméra coquins pour suggérer les choses les plus folles, pour aboutir a des morales pas très convaincantes, mais l'aventure en vaut la peine, à tout le moins le coup d'oeil...

SEX AND ZEN aka Yu pu tuan zhi: Tou qing bao jian - Michael Mak avec Lawrence Ng, Kent Cheng, Lieh Lo, Amy Yip, (1992, Hong Kong, 99m

Un jeune libertin se fait passer pour un lettré pour pouvoir épouser la fille d'un homme riche. Il a deux buts bien précis, profiter de sa nouvelle épouse et, dans cette famille a l'aise, avoir tout le temps nécessaire pour séduire le plus de femmes. Rencontrant un voleur avec lequel il se lie d'amitié, il lui demande de l'aide pour rencontrer d'autres femmes pour satisfaire ses plaisir de chair. Le cambrioleur refuse lorsqu'il voit la logeur du membre viril de monsieur, qui trouve miraculeusement un chirurgien qui lui greffe le sexe d'un cheval. De belles conduites sont a venir mais il y aura un prix a payer.

On nous présente le film comme l'adaptation d'un célèbre livre, une fable morale antique. Très comique, on assiste médusé a cette opération invraisemblable, suivit de positions sexuelles fantaisistes dignes du cirque du soleil. Rien n'est vraiment explicite, mais on suggère de l'audacieux et on ne néglige pas les dames qui savent se procurer seules leur plaisir. On visite une adepte de sadomasochisme et en fin de métrage, on se retrouve étrangement dans une portion phantasmagorique avec chorégraphie, laissant tomber la narration jusqu'alors plutôt classique. Arrive alors le prévisible, notre grand pécheur devant l'éternel est en train d'épuiser son corps et devient presque aveugle, cécité peu enviable et souvent promise aux jeunes catholiques de monde qui abusent d leur corps. Mais évidemment ce n'est pas ce qu'on retient, outre l'action débridée, la magnifique Amy Yip est tout simplement une invitation lubrique irrésistible. La réalisation est enjouée, les costumes et décors raffinés, bref, on ne regrette pas d'avoir assisté a la déchéance d'un fornicateur et c'est sûrement le but de l'exercice.

 

La plantureuse Amy Yip

SEX AND ZEN 2 aka Yu pu tuan II: Yu nu xin jing - Man Kei Chin avec Loretta Lee, tat-Wah Lok, Ben Ng, Shu Qi, 1996, Hong kong, 87m

Autre histoire tirée d'un récit antique, autre fable morale mais cette fois-ci des accents fantastiques majeurs. Le lien avec le premier film est bien mince. Une jeune femme, recherchée par la police, se fait greffer un nouveau visage par un proche parent du greffeur aperçu dans le premier opus. On se demandera après coup pourquoi elle se donne la peine de changer de visage, puisqu'elle est en fait un démon qui prend les apparences d'une jolie femme (Shu Qi). Le mâle le plus viril du coin, surnommé Iron Man pour la dureté de fer de sa baguette virile, va s'éprendre de la jolie demoiselle qui est rapidement devenue veuve et libre, ayant empoisonné son nouveau mari. La fille d'iron Man, jeune vierge dotée par son père d'une ceinture de chasteté fantaisiste qui est un véritable piège a mâle, va reconnaîtra la femme qui a changé de visage et avertir le policier qui la recherche vainement. Ca va copuler a gauche et a droite jusqu'a ce que le démon soit coincé.

C'est le tout premier film de Shu Qi, a peine âgée de vingt ans mais l"air plus jeune, au corps d'éternelle Lolita. On est donc très loin de la figure généreuse d'Amy Yip, mais elle est aussi très charmante et sensuelle. Si on retrouve les éléments de comédie débridée du premier film, la présence d'un véritable démon fait basculer plus d'une scène dans le fantastique dramatique. Le rythme est très rapide, comme les coups de reins d'Iron Man, dans des positions encore extravagantes. Différent mais tout aussi agréable et généreux. Encore une fois le conte moral nous rappelle en toute fin que l'adultère c'est pas joli. Quand on voit pour un deuxième fois une fois, ici Iron Man, un homme qui prend sa cinquième concubine, on a l'impression que cette morale est tout de même relative !

 

La ravissante Shu Qi

SEX AND ZEN 3 aka Yuk po tuen III goon yan ngoh yiu - Aman Chang avec King-Man Chik, Chun Chung, 1998, Hong Kong, 89m

Formule encore une fois différente, toujours basé sur un texte ancien. Le narrateur commence par nous parler des terribles prisons chinoises pour les femmes dans un prologue qui n'est pas sans rappeler la génère d'un certain Freddy Kruger. On suit donc trois jeunes femmes qui ont été vendues dans un bordel de luxe. La Madame va leur apprendre, après examen de leur qualités physiques, comment amener un homme au septième ciel. Vient alors la mise aux enchères de la presque virginité des trois filles et le gagnant, généreux, offre la gagnante a un lettré qu'il a rencontré le jour même. Le jeune homme va tomber amoureux de Susan et flamber tout l"argent prévu pour ses études. Sans le sou, il doit partir passer ses examens et pendant ce temps, le généreux donateur va prendre Susan pour sa cinquième concubine (parait que c'est un chiffre chanceux, en tout cas, avec la politique de l'enfant unique, le public actuel mâle chinois doit rêver de cette époque lointaine). La belle Susan, fidèle a son jeune lettré, tarde a faire son devoir conjugal, ce qui va arriver inévitablement.

Un autre destin tragique et une sexualité ouverte et débridée qui mène a la tristesse profonde. Ici on mélange les genres avec le film de femme en prison, particulièrement sadique dans ses méthodes de tortures asiatiques. Les femmes sont belles, rendant l'exercice encore plus dramatique. La jalousie et l'adultère sont encore au coeur de l'intrigue, les diverses concubines complotant pour devenir la favorite, avec des conséquences fâcheuse. On est loin de la comédie sexy du film original, mais on ne s'ennuie pas vraiment. Le film est encore une fois sans temps mort et les acteurs mâles sont souvent caricaturaux, grossissant les aspects comiques de la fable cruelle. Mario Giguère

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