LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 36

Universal Classics

WOLFMAN

WEREWOLF OF LONDON - Stuart Walker avec Henry Hull, Warner Oland, Valerie Hobson, 1935, États Unis, 75m

Le Dr Glendon (Henry Hull) est au Tibet à la recherche d'une plante rare. Au moment où il la découvre, il est attaqué par une bête. Retour à Londres ou Glendon tente de faire fleurir la plante avec une lumière reproduisant les rayons de la pleine lune, nécessaire à sa floraison. Il reçoit la visite du Dr Yogami qui affirme l'avoir rencontré et qui est très intéressé par la fleur. Pour cause, Yogami est le loup garou qui l'a attaqué au Tibet et la fleur de la plante est le seul antidote qui permet non pas de guérir, mais d'empêcher un jour à la fois la transformation fatale. Yogami ayant finalement volé deux fleurs écloses, Glendon se réfugie dans une chambre de pension pour éviter de commettre des meurtres en se transformant, car Yogami l'a averti, la bête va s'attaquer aux personnes qu'il aime et Glendon a peur pour sa femme, Lisa.

Vu il y a plusieurs années, j'en gardais peu de souvenirs. Tout d'abord, le premier essai lycanthrope du studio Universal est plus timide que le célèbre WOLFMAN avec Lon Chaney Jr. Le maquillage est moins bestial, les producteurs redoutant les foudres des instances religieuses de l'époque. De surcroît, là ou on a de l'empathie pour le pauvre Larry Talbot, le Dr Glendon est plutôt antipathique, sa femme Lisa renouant avec un ami d'enfance car son mari n'a pas beaucoup d'attention et ne lui révèle pas sa condition. On est loin de Talbot qui essaie en vain de convaincre tout le monde qu'l est responsable des meurtres. Il y a cependant des similitudes, le couple maudit et les forces de l'ordre qui vont mentir sur son sort. Sinon la production est efficace, mais on n'embarque pas autant dans le scénario, les premières scènes au Tibet étant les plus intéressantes.

The WOLFMAN - George Waggner, avec Lon Chaney Jr, Claude Rains, Bela Lugosi, Maria Ouspenskaya, Evelyn Ankers, 1941, États Unis, 70m

Larry Talbot revient au château familial suite à la mort de son frère. Son père est très heureux de son retour, Larry l'aidant à installer les dernières lentilles de son télescope. Sans faire par exprès, il remarque la belle Gwen qui travaille dans une boutique locale. Après l'avoir accosté, il lui achète une canne à pommeau d'argent représentant un loup et un pentagramme. Il lui soutire un rendez-vous le soir même, avec son amie Jenny, pour aller voir les romanichels installés dans le bois. Jenny est effrayée par les réactions de Bela, le gitan qui lui tire les lignes de la main et elle mourra rapidement, égorgée par un loup. Larry aura bien essayé de la défendre et aura tué le loup, mais c'est le corps de Bela que l'on retrouve au pied de l'arbre. Se rappelant les légendes qu'on lui a conté suivant l'achat de sa canne, interrogé par la police, il commence à douter de lui-même. Seul Larry et les gitans acceptent qu'un loup garou puisse exister et Larry a bien peur que Gwen me soit sa prochaine victime.

Un scénario rondement mené par un Curt Siodmak en forme et une belle performance de Lon Chaney Jr, le personnage fétiche de sa carrière. L'intrigue est fort simple et on insiste beaucoup sur la légende de l'homme loup, la répétant à outrance et au final, on ne voudra toujours pas croire à la transformation. C'est la tragédie de Talbot, un homme simple, qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, qui fait la force du film. On ne saurait imaginer comment le personnage féminin a dû paraître troublant à l'époque, car elle est fiancée et a visiblement envie de partir avec Talbot. On est loin des serveuses de café ou des midinettes sans défense. Claude Rains est efficace, même si on l'imagine difficilement engendrer le colosse qu'est Lon Chaney Jr comparé à lui. Bela Lugosi a un petit rôle qu'il tiens à merveille, Il faut souligner la présence de Maria Ouspenskaya dans le rôle de Maleva, la vielle gitane, dont le jeu dramatique y est pour beaucoup dans l'efficacité du film.

Pour un amateur de monstre, tout se termine trop vite, mais le grand poilu n'a pas finit sa carrière, loin de là. George Waggner, plus habitué aux séries B, comme Siodmak, va rapidement travailler exclusivement pour la télévision, ce qui n'est pas évident ici. La mise en scène est efficace, des décors embrumés aux éclairages, tout est au service de l'histoire. À voir ou revoir avec plaisir.

FRANKENSTEIN MEETS THE WOLFMAN aka Frankenstein contre le Loup Garou - Roy Wiilam Neill avec Lon Chaney jr, Bela Lugosi, Ilona Massey, Patrick Knowles, 1943, États Unis, 74m

Quatre ans après les évènements de THE WOLFMAN, deux pilleurs de tombes entrent dans le caveau des Talbot et ouvrent la tombe de Larry. Malheureusement, c'est soir de pleine lune et l'homme loup se lève à nouveau ! Larry se réveille le lendemain dans un hôpital de Cardiff (ce n'était pas mentionné, mais le premier film se passe en Angleterre) et il est traité pour une blessure à la tête par le docteur Mannering. Il sort la nuit pour tuer sous sa forme de loup garou et presse la police et le médecin de croire qu'il est bien l'homme qu'il dit être. Incompris, il s'enfuit et part à la recherche de Maleva, la vielle gitane, mère de celui qui l'a infecté. Talbot l'implore de le guérir ou lui faire connaître le repos éternel, l'idée qu'il va tuer d'autres innocents le perturbe sans fin. Maleva l'amène voir les Frankenstein, mais le Docteur est décédé. Il rencontre cependant sa fille, qui refuse de lui indiquer ou sont les livres qui expliquent les secrets de son père. Larry fait ses recherches et découvre le monstre de Frankenstein congelé dans les sous-sols du château. Mannering le retrouve et avec l'aide de la Baronnne Elsa Frankenstein, il rééquipe le laboratoire pour guérir Talbot et du coup tuer la créature de Frankenstein. À moins qu'il n'ait une autre idée en tête...

Mis à part un intermède musical lors de la fête du nouveau vin, et sa chanson improbable au refrain de FA-LO-LI, FA-LO-LO, le scénario ménage la chèvre et le chou et ne satisfait pas les promesses de son titre. C'est véritablement Larry Talbot qui est la vedette du film, le monstre de Frankenstein, avec un Bela Lugosi sous le maquillage qui ressemble à une caricature de celui de Karloff, est très peu présent. On aura bien droit à un peint combat vers la fin, trop peu, trop tard. Que l'on pense aux spectaculaires affrontements de KING KONG CONTRE GODZILLA et on voit que le concept, tout nouveau, de deux monstres qui se rejoignent le temps d'un film, sera mieux servit par la suite. Tous les personnages autres que Talbot sont brièvement aperçus, on aurait bien aimé que la Baronesse Frankenstein, superbe Ilona Massey à l'accent bien étrange, s'occupe toute seule de faire revivre le laboratoire. Curt Siodmak a visiblement voulu trop en mettre dans le scénario, peut-être une commande du studio.

N'empêche qu'on peut y trouver son compte et que cette chanson qui énervera énormément Talbot, car on y chante que la vie est courte et la mort est longue, nous reste dans l'esprit longtemps: FA-LO-LI, FA-LO-LO !

HOUSE OF FRANKENSTEIN - Erle C Kenton avec Boris Karloff, Lon Chaney Jr, John Carradine, Glenn Strange, Lionel Atwill, George Zucco, Anne Gwynne, 1944, États Unis, 71m

Le docteur Gustav Niemann (Boris Karloff) est depuis quinze ans en prison, avec son assistant Daniel, lorsque la foudre vient le libérer en détruisant une partie des murs de l'établissement. Belle ironie, car il n'a qu'une seule ambition, reprendre ses travaux qui l'ont amené devant la justice, poursuivre l'oeuvre de Frankenstein ! Les deux comparses tuent un propriétaire de caravane ambulante qui présente le squelette de Dracula. Reprenant vie, Dracula essaie de kidnapper la belle Rita (Anne Gwynne), mais ça tourne mal. En route pour le village Frankenstein, Nieman et Daniel arrêtent près d'un camp de romanichels et Daniel, bossu, tombe amoureux de la belle Ilonka (Elena Verdugo). Arrivé dans les ruines du château maudit, ils trouvent les corps congelés du Loup-garou et de la créature de Frankenstein. Larry Talbon, reprenant vie le premier, mène Nieman vers les livres ou Frankenstein a transcrit son savoir. Promettant à Talbot de le guérir, ils vont se rendre à l'ancienne demeure de Niemann pour faire les expériences sur Frankenstein et compagnie.

Les monstres sont presque éternels, en tout cas celui de Frankenstein résiste à tout, même si ici il est mal en point. C'est donc, comme son affiche l'annonce, un festival de monstres, une accumulation de vedettes monstrueuses offerte au public. Mais Dracula disparait rapidement pour ne plus reparaître et Frankenstein, le monstre, ne revit pleinement que durant les dernières minutes. C'est donc Larry Talbot, le loup-garou, qui a la belle part du film, mais dans une intrigue qui reprend la trame du Bossu de Notre Dame. Finalement le lien et la personnalité la plus intéressante revient à Boris Karloff dans le rôle du savant fou, à la fois physiquement imposant mais à la voix d'une douceur étonnante. Carradine, pour le peu de temps qu'il a à l'écran, ne me convainc pas, et il est intéressant de savoir que Lugosi était prévu pour le rôle qu'il n'a pu interpréter, occupé à remplacer Karloff dans une tournée de théâtre.

Si ce n'était que le motif du bossu et le destin tragique de Talbot nous sont déjà connus et prévisibles, le scénario est bien ficelé et ajoute les éléments essentiels que sont les villageois en colère, torches à la main ou l'inspecteur (retour d'Atwill dans ce rôle, mais sans son handicap de SON OF FRANLENSTEIN), cette fois-ci impressionnant durant les chevauchées. On termine dans les sables mouvants, question de ne pas répéter les finals précédant, mais on imagine la créature éternelle ! Plus intéressant que GHOST OF FRANKENSTEIN et surtout pour l'interprétation de Karloff.

HOUSE OF DRACULA - Erle C Kenton avec John Carradine, Lon Chaney Jr, Onslow Stevens, Martha O'Driscoll, 1945, États Unis, 67m

Le comte Dracula, sous pseudonyme, débarque en pleine nuit chez le docteur Franz Edelman, pour lui demander de guérir sa maladie. Larry Talbot débarquera plus tard pour les même raisons, il tient toujours à guérir de sa lycanthropie. Edelman peut l'aider, mais seulement dans quelques semaines, le temps de récolter assez de matériel pour l'opérer sans danger. Talbot, découragé, se tire à l'eau en bas de la falaise près de l'institution d'Edelman. Le docteur le retrouve sans les grottes au pied de la falaise et découvre également le monstre de Frankenstein et le squelette du docteur Gustav Niemann, que nous avions laissés en train de se noyer dans les marécages dans HOUSE OF FRANKENSTEIN. Edelman essaie d'aider tout le monde mais, trahi par Dracula qui veut vampiriser sa belle assistante, se retrouve avec du sang de vampire dans ses veines. Pas assez pour se transformer en vampire, mais assez pour le rendre fou. À chacun ses excuse pour essayer de faire revivre la créature de Frankenstein !

C'est une rare fois, de mémoire, que le bossu et le rôle d'une assistante du professeur sont jumelés, sous les traits de la belle Jane Adams dans le rôle de Nina. On la verra sans sa bosse qui la déforme dans une remarquable séquence de rêve ou l'on voit entre autre des extraits des Frankenstein précédents. Ce n'est qu'un des points d'intérêt du film, certes court et au scénario tarabiscoté, mais fort atmosphérique et ou le personnage d'Edelman vole pour ainsi dire la vedette aux monstres. Car Dracula n'est pas là tout le log du film et Frankenstein n'y est vraiment présent que durant les brèves dernières minutes. N'empêche qu'on ne s'ennuie pas et qu'on voit à regret la dernière apparition sérieuse des classiques de la Universal avant longtemps. La prochaine vague de monstres sera intégrée à la série des comiques Abbott et Costello, parfois avec bonheur, mais loin des drames fantastiques de la belle époque.

SHE WOLF OF LONDON - Jean Yarbrough avec Don Porter, June Lockhart, 1946, États Unis, 61m

Phyllis Allenby (June Lockhart) est bien consciente de la malédiction des Allenby qui veut qu'ils se transforment tôt ou tard en loup garou. Elle vit avec sa tante et sa cousine, mais leurs relations ne sont pas aussi simples et la méchante Tante qui ne l'est pas vraiment a bien peur de se retrouver sans le sous s'il arrive un malheur à la jeune Phyllis. Lorsqu'une bête égorge un enfant dans le parc près de la maison, Phyllis trouve tous les indices qui la portent à croire qu'elle a commis le meurtre crapuleux. Elle refuse donc de voir son fiancé, qui doit pourtant la marier dans une semaine ! La police enquête et va sonner à la porte des Allenby.

Le film n'est pas très mémorable pour une raison qui devient évidente rapidement, il n'y a probablement pas de loup garou dans cette histoire ! Si le suspense était intense, ce serait probablement autre chose, mais on est devant un mystère policier, un thriller un peu fade. Les acteurs jouent cependant avec conviction et j'ai eu plaisir à découvrir une jeune June Lockhart qui restera pour moi toujours la mère parfait de la télésérie LOST IN SPACE. Celle qui trouvait toujours de quoi faire un gâteau sur une planète déserte ! Et pourtant, l'idée qu'une jeune femme a l'air si fragile puisse se transforme en bête féroce a un certain attrait pour l'amateur de monstre. D'ailleurs le doute plane tout le long, ne serait-ce pas la belle grande cousine ou la méchante tante qui serait lycanthrope ? La courte durée du film est ici une qualité, on n'étire pas trop la sauce. Mario Giguère

voir aussi FRANKENSTEIN index des articles

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PAUL NASCHY

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