Mise à jour le 26 décembre 2022

12 | 3 | 4

HEALTH WARNING aka FLASH FUTURE KUNG FU aka MISTER DIGITAL - Kirk Wong, 1983, Hong Kong 

Dans le genre curiosité foutraque, en voici une belle qui - j'imagine - ne se trouve pas en tête de liste du CV de son auteur. L'action se déroule dans un futur post-apocalyptique. En introduction, des cartons en mandarin semblent raconter le pourquoi du comment le monde en est arrivé là, malheureusement, les traducteurs les ont honteusement négligés. Bref, nous sommes dans un futur bien pourri et des types droits comme des i pratiquent le kung fu dans des combats plus ou moins clandestins tandis qu'une milice de nazis se vautre dans la dépravation au sein d'une boîte de nuit baignant dans une musique électro new wave. Au milieu: deux petites nanas sèment le trouble. A vrai dire, il n'y a pas grand chose à comprendre dans ce foutoire néo-futuriste, sorte de croisement improbable façon Nouvelle Vague entre "Liquid Sky" et "Tetsuo", où des jeux vidéos rétros passent pour des modèles de technologie, où des mecs musclés se passent le savon sous la douche et où les nazis au crâne rasé se massent langoureusement entre eux tout en consommant toutes sortes de drogues et d'alcool. L'ambiance est moite, gay et surréaliste. Certaines scènes versent dans l'exploitation pure, comme celle se déroulant dans la boîte de nuit avec un groupe qui joue de la musique déglingué sur une scène bardée de croix gammées et où les deux filles en tutu rose en frappent une troisième, enchaînée, et vête d'une tenue léopard! C'est donc un pur OFNI que voila, même au sein des productions de l'ex-colonie britannique, une sorte d'hybride bâtard entre kung-fu et science-fiction, une tentative foireuse d'avant-gardisme néo-futuriste, un drôle de film au potentiel culte malheureusement tué par une mise en scène et un montage beaucoup trop approximatifs. Kerozene

HER NAME IS CAT aka Paau mui - Clarence Fok Yiu Leung - HK - 1998 

Une tueuse à gage surnommée Cat, trahie par l'homme qu'elle aimait, tombe sous le charme d'un policier déprimé depuis que sa femme l'a quitté.

Voila à quoi se résume l'histoire de ce thriller HK complètement naze qui tente de mêler érotisme très soft et action clippée, mais se plante méchamment le nez. Les scènes d'action sont filmées à la Michael Bay, la caméra penche dans tous les sens et les plans sont tous foireux, les scènes de romances sont baveuses à souhait avec de la musique à vomir, et Leung nous offre quelques moments typiquement HK où la fille se fait torturer, mais bon bon, c'est un Cat IIb, donc pas du III, alors faut pas s'attendre à des bains de sang non plus. le final prend place dans une église, comme THE KILLER, mais HER NAME IS CAT n'est pas THE KILLER... Pour rajouter au ringard, le réalisateur a inclut des rugissements lorsque la fille entre en action... ça ne passe pas du tout du tout... Kerozene

HEX aka XIE - Chih-Hung Kwei avec Hsi Chang, Lap Ban Chan, 1980, Hong Kong, 90m

Un homme qui s'est marié jadis uniquement pour vivre de la fortune de la belle famille est devenu aigri lorsque la fortune a diminuée. Son épouse, qui est gravement malade, peine à endurer son alcoolisme et ses épisodes violents. La dernière servante étant partie, elle est heureuse de voir arriver la fille d'une ancienne servante, qui vient l'aider en guise de remerciements pour la bonté qu'elle avait démontrée envers sa défunte mère. Elle aussi n'en revient pas de la violence de monsieur et elle va carrément noyer le mari, avec l'aide un peu récalcitrante de l'épouse. Rongée par les remords et certaine de voir le fantôme de son mari la harceler, elle meurt. Ce qui fait bien l'affaire du mari, puisque c'était un coup monté avec sa maîtresse. Mais le fantôme de madame vient lui chercher querelle et on se demande tous si elle est vraiment morte.

Le film de fantôme rencontre Les Diaboliques dans une suite d'effets horrifiques réussit. J'imagine que le film devait faire son effet sur grand écran à l'époque. La caméra est très mobile et la mise en scène et le montage sont très efficaces. On est surprit par une séquence finale ou une jeune femme est mise à nie, possédée par le fantôme et en quelque sorte exorcisée ou protégée par l'application de signes peints sur tout le corps. On n'est pas au bout de nos surprises. Quelques moments de musique font penser à un EXORCIST pas si lointain. Le regretté réalisateur a beaucoup oeuvré dans le genre et ça parait. Il a aussi réalisé plusieurs films d'exploitation tel BAMBOO HOUSE OF DOLLS et ses femmes en prison ou le non moindre KILLER SNAKES. Mario Giguère

HEX AFTER HEX aka Che yuen joi che - Chih-Hung Kwei avec Lily Chen, Ke Chu, Kwok Choi Hon, 1982, Hong Kong, 100m

Suite directe de HEX VS WITCHCRAFT, on y voyait le fantôme délaisser son mari pour jeter son dévolu sur le beau culturiste, voisin d'en face. Cette fois, après que le père de la mariée insiste et qu'il accepte le marché, il mène une vie presque normale. Au point ou le noeud de l'histoire concerne un homme d'affaire véreux qui veut évincer les habitants du quartier pour construire des tours d'habitation à bon marché. Parce que le vilain est de connivence avec les autorités, lui va se faire engager chez l'ennemi qui se révèle aussi sans coeur et dégueulasse que l'on peut le supposer. Lorsqu'il se fait mettre à la porte, elle décide de se faire engager comme secrétaire, sans le dire à son mari. Alors se passe deux choses, elle va monter une arnaque pour terminer de ruiner le promoteur qui a des problèmes de liquidité et son mari va penser que sa tendre morte lui est ravie par le vile personnage.

On change un eu de ton et on s'enfonce dans la pitrerie, mettant de côté les quelques aspects sérieux du premier HEX VS WITCHCRAFT. D'ailleurs la fantôme qui prend les apparences de Yoda ou d'un pseudo DARTH VADER, ce n'est pas toujours subtile. Madame est plus coquine et comique cette fois-ci et on ne la reconnait pas tout à fait. Le scénario semble aussi oublier parfois son fil conducteur et lorsque le mari prend des cours pour évoquer les dieux, question de rattraper sa douce moitié vaporeuse, on a droit à quelques moments plus extravagants et fantastiques. La possession d'une statue est le clou du film et on réussit à boucler les intrigues avec une pitrerie finale. Moins réussit que le précédent film, on passe quand même un bon moment, mais madame, exquise coquette qui aime les sucettes, est plus discrète dans l'effeuillage. Mario Giguère

HEX VS WITCHCRAFT aka Che dau che - Chih-Hung Kwei avec Mu-Lien Chang, Lap Ban Chan, Shen Chan, 1980, Hong Kong, 96m

Cai Tou est incroyablement malchanceux au jeu comme dans tout. Aux prises avec des dettes de jeu, il accepte de laisser son prêteur coucher avec sa femme, ce qui tourne mal et rend le méchant presque eunuque. Sommé de se suicider dans les 48 heures, il n'arrive pas à trouver une branche assez solide ou prend de l'ecstasy au lieu de poison à rat ! Coup de chance, il trouve un sac remplit de bijoux, mais le propriétaire n'est pas loin et lui offre un marché. Sa fille est morte brutalement et pour qu'elle soit paisible dans l'au-delà, elle doit se marier. Oui, il semble que l'on puisse se marier et que ce soit courant, si on meurt célibataire. Si la fantôme possède la jolie hôtesse de l'air pour faire son devoir conjugal au grand bonheur de Cai, elle prend parfois la femme de ménage ou le peintre qui louche. Cai va finir par demander à son épouse de lui donner un coup de pouce pour avoir enfin de la chance au jeu, ce qui ne sera pas simple car l'endroit a sa spécialiste en fantômes, justement pour ces cas inhabituels de tricheries ésotériques !

Après HEX, le réalisateur Chih-Hung Kwei revisite le thème, sans lien direct, dans cette comédie débridée, façon de parler. J'ai souvent pensé à Alvaro Vitali et les comédies italiennes, avec les pitreries du héros et la petite musique comique qui l'accompagne continuellement. Si le ton semble vouloir changer à la fin, ce n'est que momentané et ca renforce l'expérience cinématique avec sa petite dose plus fantastique. Beaucoup de fesses, souvent mâles, l'humiliation la plus drôle semble être de se retrouver nu pour les hommes, pendant que les femmes, possédées, n'hésitent pas à se retrouver ne costume d'Ève. Le rythme est rapide et on ne s'ennuie pas une minute dans ce film surprenant de la part d'un réalisateur plus connu pour ses excès dramatiques. Mario Giguère

HONG KONG ADAM'S FAMILY - Bosco Lam, 1994, Hong Kong  

Avec un titre pareil, on s'attend évidemment à une version sautillante et cantonaise de la série créée par David Levy en 1964. Sauf que ce n'est pas ça du tout. Le film de Bosco Lam ("A Chinese Torture Chamber Story") est une sorte de comédie neuneu dans laquelle une famille de criminels doit rentrer dans le droit chemin si elle veut toucher les dix milliards de dollars d'héritage qui lui revient suite au décès de l'Oncle Machin qui vivait en Afrique du Sud.

La famille est constituée d'une belle bande de rigolos, à savoir un racketteur, un tenancier de bordel, un organisateur de jeux clandestins, une petite frappe frimeuse et papa qui gère le tout. Caricaturaux, patibulaires et gauches, ils sont les principaux moteurs comiques alimentant des gags allant du slapstick au pipi caca (on y mange du caca pour accueillir le demi-frère américain grimé en noir), en passant par un humour des plus douteux (on rigole du SIDA qui semble être un véritable sujet de poilade, mais aussi de l'adultère, etc...). L'ensemble est d'une vulgarité typiquement orientale pour un résultat d'une affligeante platitude. Je regrette Gomez et Morticia....Kerozene

HONG KONG X-FILES aka Gwai gwat cheung - Kar Kar, 1998, Hong Kong

Deux policiers enquête sur un crime commis dans un salon de massage pendant que le fantôme d'une femme qui est dans le coma se charge de se faire justice.

Il y a ici tous les défauts propres au cinéma de Hong Kong, sans grande qualité, une intrigue qui se promène entre le sérieux et la pantalonnade, des personnages ridicules et une conception de l'au-delà sans logique. Là où d'autre font de bons films, ici on n'est pas fâché quand ça se termine. L'allusion à la série américaine n'est nullement justifiée. Mario Giguère

HOROSCOPE 2: THE WOMAN FRON HELL aka Sang yan mat gan ji che dut - Wai-Man Cheng avec Simon Yan, Pinky Cheung, Sophie Ngan Chin Man, 2000, Hong Kong, 90m

Dans la villa d'un couple bon chic bon genre, Simon et Jess, un ami se suicide de manière incompréhensible, aux prises avec des hallucination cauchemardesques.. Senna pratique sa sorcellerie avec ses patates. On voit le pauvre Simon (Simon Yam) se sentir de plus en plus mal et sa femme, Jess, ne comprend plus ce qui se passe. Senna n'est pas une sorcière très puissante, mais ses sorts sont amplifiés par sa haine et comme elle a jeté son dévolu sur Simon, elle veut le voler à Jess. Grâce à un sorcier blanc aide Jess, elle aussi aux prises avec de mauvais sorts et des hallucinations de plus en plus déstabilisantes. Lorsqu'on croit que tout est réglé, on se rend compte qu'il reste trente minutes au compteur et donc qu'il doit y avoir anguille sous roche ou centipède dans l'estomac.

Et effectivement on ira d'une pirouette pas tout à fait logique au moment ou on soupçonne tout le monde d'être de mèche avec la vilaine. Le film s'inscrit dans un courant prolifique ou les habitants de Hong Kong sont aux prises avec des sorciers de l'Asie du Sud, souvent la Thaïlande. On vous tait les autres influences, ce qui vendrait le twist que l'on attend. Simon Yam est toujours aussi intense mais ici c'est autour de Pinky Cheung que tout s'articule et elle est efficace. De la nudité, des insectes et des patates dans une réalisation stylisée au service d'un scénario alambiqué. Mario Giguère

HORROR HOTLINE - BIG HEAD MONSTER aka Hung biu hyn sin ji daai tau gwaai ang - Cheang Soi, 2001, Hong Kong

Une équipe de reportage s"installe dans les studios d'une émission de radio, Horror Hotline, une ligne ouverte populaire qui discute de phénomènes paranormaux. Un appel de Chris raconte un épisode éprouvant de sa jeunesse ou il a aperçu un "bébé avec une grosse tête, pleine d'yeux". La reporter enquête plus à fond pendant que le réalisateur de l'émission (Francis Ng) est sceptique. Les évènements se bousculent et il semble de plus en plus probable que cette histoire est vraie et que le monstre existe toujours...

Malgré son titre plutôt ridicule, je m'attendais à de la comédie d'horreur, on a droit à un éprouvant drame fantastique avec des airs de Blair Witch, spécialement dans un final éprouvant, presque identique. L'exploration d'un entrepôt ou un journaliste a disparu, à la lumière de la caméra, est vraiment angoissant, avec des relents de Lovecraft. Le personnage de Francis Ng, toujours excellent, est aux prises avec son couple qui s'effrite et un avortement qu'il ignore, ce qui ajoute à l'atmosphère résolument lugubre du film. On aura droit à deux fins très différentes, celle du cinéma et une alternative, qui peuvent laisser le spectateur sur sa fin. Personnellement j'ai adoré le voyage. Mario Giguère

HORROR SCHOOL, 1990, Hong Kong

On suit les péripéties de trois jeunes filles et trois jeunes hommes dans une école de Hong Kong. Il y a la belle Lisa, Mimi le garçon manqué et la grosse à lunette dont le nom nous échappe. Un jeune courtise banalement Lisa et monte des coups pour leur faire peur. Lisa verra un fantôme, une jolie femme en robe moulante rouge dans les toilettes. Quand la sumo la verra, elle courra à sa mort, à notre grande surprise. C'est que rien n'annonçait que l'on avait affaire à quelque chose de sérieux. Mimi y passera et on découvrira que la dame en rouge est la victime d'une vielle blague qui crie vengeance, tout se précipite, pas trop vite, vers un final d'une banalité qui n'a d'égal que tout ce qui précède.

La réalisation moche de ce qui a l'air d'un téléfilm tourné en vidéo n'a pas l'ombre d'une montée de tension et on n'a aucune empathie pour ces personnages caricaturaux. Les effets spéciaux sont tellement radins, on est quand même surpris lorsqu'une grossière forme en carton se fait passer pour une volkswagen. On devine que la pseudo voiture va exploser plus tard, ce qui arrive évidemment. Rien ne sauve cette pantalonnade de l'oubli qu'elle mérite, comme le prouve la disette de renseignements sur internet. Ouache ! Mario Giguère

HORROR SHARK aka Horror Shark 3D aka Blood Shark 3D - Wang Liang avec Fang Lishen, Zhou Wietong, Meng-sheng Shen, Wen Dongjun, Wang Liang, Ziqing Liu, Tara Clance, 2020, Chine, 77m

Une équipe de spécialistes en requins est invitée à visiter un parc d'attraction marin ou l'on se prépare à créer une mutation qui s'avère très dangereuse. À partir d'un rare grand requin blanc en captivité et du matériel génétique volé subrepticement à un spécialiste, il vont créer un requin de sang, une requin à la peau rouge, énormément agressif. Tel la créature de Frankenstein, la bête semble en vouloir à ses créateurs qui ont constamment expérimenté sur elle. Tout ça pour avoir une attraction sensationnelle. Évidemment, ça tourne mal. 

Production chinoise de la plateforme de diffusion Youku, on ne peut pas dire que les scénarios de ces films de créatures fassent toujours preuve d'originalité, bien au contraire. Il sont visiblement inspirés des grands succès américains, sans gêne. On repère rapidement aussi des vedettes qui reviennent dans des rôles semblables, ainsi que la réutilisation de décors comme ce laboratoire sous-marin que l'on a aussi vu dans une grotte au beau milieu d'une jungle. Il y a aussi quelques irritants, comme ce mélange de scènes tournée en mer, naturelle ou digitale et d'autre tournées visiblement dans une piscine. Mais si on passe par dessus ces défauts, faute de budget qui visiblement n'accotent pas les méga productions d'Hollywood, on passe des moments intéressants et il y a toujours des scènes  forcément différentes. Les relations entre hommes et femmes ne sont pas aussi torrides et parfois ce sont ces dames qui courent après les hommes, comme c'est le cas ici. C'est souvent plus intéressant que les films produits pour des bouchées de pain pour la chaine américaine Syfy. Vu en version 2D avec sous-titres. Mario Giguère

The IMP aka Xiong Bang - Dennis Yu, 1981, Hong Kong, 1h40

Notre héros Ah Kan a envie de débuter le film avec la colonne vertébrale mollassonne, vivotant tel un fantôme entre deux entrevues sans suite et une femme enceinte qui souffre d'un complexe de supériorité. Un jour, après s'être fait traiter de perdant par sa femme insupportable pour la centième fois du mois, il tombe sur une annonce offrant un emploi de gardien de sécurité dans un immeuble commercial du centre-ville de HK. Il est engagé sur-le-champ dans une sympathique équipe composée d'un petit gros moustachu, d'un fier-à-bras à grande gueule, d'un petit morpion et d'un vieux routier (aussi moustachu). Ses rondes de nuit prendront rapidement un tour inattendu lorsque des événements inexpliqués se produiront, plongeant le spectateur dans une profonde incrédulité teintée d'un certain ennui.

THE IMP a gagné un prix dans un festival de Hong Kong pour ses effets spéciaux. C'était en 1981. Sur la jaquette du DVD Mei Ah - qui comporte notons-le des sous-titres qu'on dirait rédigés par un retardé mental - on retrouve même le "tagline" : "Le meilleur film d'horreur de toute l'histoire du cinéma de Hong Kong". C'était en 1981.

Je n'ai pas osé faire de recherches supplémentaires pour découvrir avec hâte les autres films que ce Dennis Yu avait réalisés. Ça sera une surprise si jamais je tombe sur l'un d'eux sans avoir été averti. Il suffit de savoir que tout ce qu'on reproche au cinéma de HK se trouve en quantité non négligeable dans THE IMP, torture sublimement prolongée pour tout spectateur étant pourvu d'une once de cervelle.

Les personnages agissent inexplicablement, courent à leur perte à toutes jambes, et ont la caractéristique tout à fait exceptionnelle de n'être pas aimables du tout. Pas une seule fois en une heure quarante a-t-on envie de se faire du souci pour l'un d'entre eux. Ils sont TOUS antipathiques ou alors juste assez ternes pour qu'on les regarde se faire massacrer en étouffant un bâillement. On serait même plutôt heureux qu'une bombe atomique leur tombe sur la tête, qu'on en finisse enfin avec cette abomination filmique !

Le scénario joue sur de vieilles superstitions chinoises de possession et d'esprits mauvais, avec déploiement de géomanciens et de sortilèges divers. Les effets pyrotechniques primaires abondent - on dirait des pétards à mèche placés au hasard ! L'éclairage est rudimentaire, alternant entre le rouge et le vert, sans nuances. Le directeur photo - s'il y en avait un !! - fout de l'épaisse fumée dans presque chaque plan, sature ses spots de gels verts et allez hop, on tourne ! Ce qui donne un ton uniforme au film, bien entendu - un ton uniforme de platitude profonde, sans surprises ni intérêt. Orloff

INFERNAL AFFAIRS aka Wu Jian Dao - Andrew Lau & Alan Mak avec Tony Leung, Andy Lau, Anthony Wong, Erik Tsang, Kelly Chen, 2003, Hong Kong, 1h37

"Ming est une taupe dans la police de Hong Kong, implantée là par les bons soins du patron de la triade. Yan est un policier infiltré dans la triade depuis dix ans. Son casier judiciaire, bien alourdi par les années, est là pour témoigner de sa réussite. Parfaite symétrie des situations et des hommes : Ming et Yan sont également fatigués des rôles que leur font jouer, dans l'ombre, leurs patrons respectifs. Ming rêve de devenir un vrai policier. Yan est las de tuer au nom de la justice et voudrait pouvoir se retirer enfin."

Premier "volume" d'une trilogie comportant également un prologue (INFERNAL AFFAIRS II) et un épilogue (INFERNAL AFFAIRS III), INFERNAL AFFAIRS est une réussite éclatante. Un polar urbain abstrait et fascinant dans lequel deux hommes jouent une partie de cache-cache meurtrière dans l'indifférence totale de la ville qui les entoure. Ming et Yan, magnifiquement interprétés par Andy Lau et le grand Tony Leung, se fondent dans le décor, discrètement stylisé par une mise en scène précise et implacable. Une influence de Michael Mann ? Possible, tant ce film rappelle HEAT.

Comme le film joue davantage sur la tension que sur l'action proprement dite, la violence n'en éclate qu'avec plus de force. Les quelques échappées mélodramatiques ancrent profondément le film dans la tradition du polar made in HK. Moins brutal que du John Woo, moins stylisé que du Johnnie To, ce film du duo Andrew Lau-Alan Mak trouve sans difficulté son identité propre. Le spectateur s'en trouve marqué de façon d'autant plus indélébile. A ne pas manquer ! Stelvio

INVINCIBLE ENFORCER - Kang Cheng, 1979, Hong Kong

Un homme emprisonné par erreur fait l'expérience de l'enfer carcéral hongkongais. Dès son générique, "Invincible Enforcer" plonge dans le trash et l'abjecte. Les prisonniers sont mis à poil, puis humiliés par une horde de gardiens vociférant qui entament une fouille rectale toute en délicatesse qui vaut à un maton d'origine indienne de se faire asperger la face de matière fécale (un plan certes aussi hilarant que dégoûtant, mais aussi purement raciste). Vient l'accueil hostile des copains de chambrées obligeant leur nouveau colocataire à boire un verre de pisse. La cruauté du parrain des geôles capable de soudoyer une horde de gardiens crétins corrompus jusqu'à l'os. Le héros innocent fait au mieux pour conserver son honneur, et c'est avec l'aide d'une avocate commise d'office et clairement lucide quant à la gestion de la prison, qu'il va tenter de s'en sortir.

Avec "Invincible Enforcer", la Shaw Brothers semble vouloir dénoncer les dérives d'un système pourri jusqu'à l'os en adaptant l'histoire apparemment vraie d'un type visiblement considéré aujourd'hui comme un héros. Pas sûr que le message soit la motivation première de l'entreprise tant le film se plaît à sombrer dans l'exploitation crasse dans sa première moitié. La meilleure à mon sens. La seconde, plus sage mais aussi plus confuse, prend le chemin maladroit d'un militantisme de pacotille. La tonalité s'aggrave, la vulgarité s'assagit et la narration s'emmêle les pinceaux, comme si Kang Cheng, réalisateur de "Les 14 Amazones", voulait boucler son film au plus vite. Mais peut-être était-ce juste moi qui m'en foutais, trop déçu de la direction prise par le film? Pas impossible. Et pourtant ça commençait si bien... Kerozene

INVISIBLE TARGET aka Cible invisible aka Nan er ben se aka Naam yi boon sik - Benny Chan avec Nicholas Tse, Jaycee Chan, Shawn Yue, Jackie Wu Jing, Lisa Lu, Andy On, Candy Liu, Elanne Kwong, Sam Lee, Ken Lo, Vincent Sze, Mei Wang Xue, 2007, Hong Kong, 130m

À Hong-Kong, une bande de criminels surnommée le "Ronin Gang" a réussi le cambriolage d'un fourgon blindé et dérobé 100 millions de dollars cash, tout en laissant plusieurs morts derrière elle. 6 mois plus tard, le gang refait surface en blessant mortellement plusieurs policiers lors d'un contrôle de routine. Trois flics font alliance afin de retrouver ce gang pour des raisons personnelles: le détective Chan Chun veut venger la mort de sa fiancée tuée lors du braquage du fourgon, l'inspecteur Fong Yik-Wei veut quant à lui venger ses collègues mortellement blessés lors du contrôle de routine, et la jeune recrue Wai King-Ho espère pouvoir retrouver son frère ainé policier qui s'est infiltré depuis longtemps dans la bande, mais qui a mystérieusement disparu. Les membres du "Ronin Gang", autrefois des orphelins laissés à eux-mêmes, sont cependant malins, redoutables aux arts martiaux, et expéditifs envers ceux qui se mettent en travers de leur route. Les trois flics apprennent cependant que les criminels sont à la recherche des 100 millions de dollars qu'ils ont dérobés, mais qu'ils ont confiés à un complice qui les aurait trahis. Forcés d'aider les bandits dans leur quête afin de sauver la vie d'un groupe d'enfants pris en otage, Chan, Fong et Wai en viennent à découvrir qu'un homme haut placé au sein de la police est de mèche avec le gang. Le tout se terminera par un combat mortel au quartier-général de la police.

Sans doute encouragé par le succès de ses deux récents films policiers conçus avec Jackie Chan, "NEW POLICE STORY" et "ROBIN B-HOOD", le réalisateur Benny Chan s'est à nouveau attaqué au genre, en délaissant cette fois l'humour pour aller à fond dans le drame, tout en rajeunissant le casting pour y apporter une bouffée de fraîcheur. Ceci ne l'empêche pas d'imaginer et de mettre en scène plusieurs scènes de fusillades et de combats à mains nues vigoureuses, violentes et époustouflantes, où les acteurs ne sont pratiquement jamais doublés par des cascadeurs. La séquence d'action finale au quartier-général de la police est sur ce point mémorable et spectaculaire. Malgré l'aspect commercial de l'emballage, le ton du film se veut cynique et sombre alors que les héros du film sont présentés sous un jour peu glorieux, tandis que les méchants se révèlent féroces et impitoyables, mais avec parfois des élans d'humanité inattendus. Cette approche laisse supposer que la responsabilité sociale et le sens de la justice, qu'impliquent le métier de policier à Hong-Kong, sont très difficiles à gérer face à une criminalité galopante de plus en plus violente et à la corruption de ses chefs. La conclusion, relativement positive en surface, se veut en fait plus nuancée en évoquant les durs sacrifices que les principaux protagonistes ont dû faire pour conserver une certaine dignité humaine. En somme, "INVISIBLE TARGET" vous divertira largement sans autant vous prendre pour un crétin, car si le film ne se veut pas forcément original, l'auteur parvient quand même à habilement glisser des éléments de réflexions, et à mettre au goût du jour les codes du genre au sein d'une intrigue voulant d'abord satisfaire les amateurs d'action. Les jeunes acteurs vedettes jouent tous avec aplomb. Mathieu Lemée

IRON SISTER aka Yuk Lui - Choi Kwok Fai avec Shu Qi, Jackson Lau Hok Yin, Yeung Yee Ting, 1996, Hong Kong

Manchourie, 1941, un capitaine, surpris avec la femme du major, le tue et s'enfuit. Il sera recueilli par Ironic Suen et son vieux père. Il ne tardera pas à démonter sa lâcheté en détruisant l'entourage d'Ironic, tombée enceinte de l'ami de la famille.

Sombre mélodrame larmoyant, j'avais pris le dvd en croyant reconnaître l'héroïne de Tigre et Dragon, mais c'est plutôt Shu Qi, comme quoi je navigue encore au radar dans l'univers asiatique. Il y a peu de surprises, une fois que l'on a compris dans quoi on s'est embarqué, même si le final est satisfaisant. Curieusement, le film n'est pas encore recensé dans L'Internet Movie Database, un autre indice de la fiabilité relative de cette base de données. On pourrait l'emballer dans la collection "Vécu" et faire pleurer comme Madeleine les gens sensibles, pauvre Ironic ! ( et quel nom ! ). Mario Giguère

ISLAND OF FIRE aka ISLAND ON FIRE aka JACKIE CHAN IS THE PRISONER aka THE BURNING ISLAND aka WHEN DRAGONS MEET aka HUO SHAO DAO - Yin-Ping Chu, 1990, Hong Kong/Taiwan 

Wei Wang (Tony Leung Ka-Fai) est de retour de mission et passe une soirée tranquille en compagnie de sa future belle famille dont le père n'est autre que l'un des chefs de la police. Le dîner se déroule à merveille et quand vient l'heure de rentrer sa petite amie l'accompagne à la voiture. A cet instant, un homme approche de la maison, sonne à la porte puis abat froidement le beau-père de Wang. Ce dernier a tout juste le temps de lui tirer dessus et de lui faire perdre un doigt avant que le tueur ne se précipite vers sa voiture qui lui explose à la gueule. L'empreinte du doigt récupéré révèle que l'assassin est un condamné à mort exécuté il y a trois mois. Voila une bien étrange affaire... Wang, assoiffé de vengeance, s'arrange alors pour se faire incarcéré dans le but de mener son enquête depuis l'intérieur de la prison. Là, il fait face à un univers brutal et cruel dirigé par des matons sadiques, et atterrit en plein coeur d'un nid de rebuts sanguinaires que seul le caïd tatoué Kui (Jimmy Wang Yu) parvient à maîtriser.

Pour aider le réalisateur Yin-Ping Chu alors en difficulté financière, Wang Yu demande à quelques potes redevables de venir faire les guest-stars dans un film vite torché censé générer rapidement plein de pépettes pour sortir Chu de sa débâcle. Outre Wang Yu et Tony Leung Ka-Fai, le haut de l'affiche annonce également Sammo Hung et Jackie Chan. Du casting quatre étoiles donc pour une série B opportuniste et solidement burnée. Jackie Chan y trouve l'un de ses rares rôles sérieux en incarnant un champion de billard emprisonné pour un meurtre qu'il n'a pas commis et qui sera la cible de détenus revanchards alors que Sammo Hung joue le pleutre rondouillard qui s'évade à plusieurs reprises pour pouvoir voir son fils. Des stars donc, mais que les fans de Chan et Hung calment leur joie, ils ne sont pas ici les personnages principaux et ne font que très rarement la démonstration de leurs talents d'artistes martiaux.

Le film, dont l'île du titre reste bien mystérieuse puisqu'il n'en est jamais fait allusion et que la majorité du métrage se déroule en milieu carcéral, s'avère finalement bien solide grâce à une intrigue intéressante malgré la faible épaisseur du sujet et des scènes d'une violence franche tapant sèchement dans les gencives. En revanche la narration s'avère totalement speed ; le rythme pas désagréable pour autant puisqu'il nous permet d'aller directement l'essentiel sans passer par des introductions superflues. Mais le fait est que la version que j'ai vue, à savoir la version hongkongaise, dure tout de même 30 minutes de moins que la taiwanaise, ce qui explique les raccords hâtifs et les ellipses à répétition. 30 minutes qui doivent certainement apporter un développement des personnages plus étoffé et sans doute quelques scènes brutales en plus. A noter que le doublage anglophone est à éviter par-dessus tout puisque le sens des dialogues change du tout au tout, faisant passer les protagonistes du film pour de gros débiles congénitaux et transformant le tout en une vaste connerie - ce qu'il n'est définitivement pas. Kerozene

KIDNAP aka BONG GA - Chi-Leung Law avec Kar Yan Lam, Rene Liu, 2007, Hong Kong, 93m, version originale sous-titres anglais

Prologue, Lam et son mari ont accepté de verser la rançon pour libérer le jeune frère de Lam, kidnappé, en faisant confiance à la police et l'inspecteur Ho pour coincer les ravisseurs. Ca tourne mal et les ravisseurs décèdent avant de révéler l'endroit où le jeune est caché. On le retrouvera mort. Générique. Trois ans plus tard, Lam s'occupe de son mari, gravement malade, tout en étant devenue proche de l'officier qui lui avait annoncé la mort de son frère. L'inspecteur Ho est appelée à travailler sur une nouvelle affaire de kidnapping, le fils d'un riche chinois a été enlevé. Coup de théâtre, il y a eu erreur sur l'enfant et c'est le fils de madame Ho qui a été enlevé. Tout se complique.

Difficile de faire honneur à un scénario très astucieux qui nous surprend à tous les tournants. Les chocs s'accumulent jusqu'à un final toujours sous le signe de la surprise et de la fatalité. Excellent scénario donc, comme les américains aiment en faire des remake et un casting que je ne connaissait point mais qui est très efficace. Tous les personnages sont plus complexes que prévu, de madame Ho, fraîchement divorcée, qui abuse de sa position de policier pour intimider la nouvelle flamme de son mari, à la pauvre Lam qui se révèle surprenante et pleine de ressources. Une excellente surprise. Mario Giguère

KILLER'S NOCTURNE - Nam Nai Choi, 1987, Hong Kong 

Dans le Hong Kong des années 1930, les rois de la pègre jouent leur pouvoir au jeu du mah-jong. A l'image des films sur le poker, le film nous fait vivre quelques parties bien trop longues pour qui ne pige rien à ce jeu. Autant dire que sous nos latitudes, ces scènes pleines de dominos étranges sont dénuées de tout suspense... Toujours est-il qu'un ancien joueur frustré de s'être pris une rouste dix ans auparavant revient sur ses terres après un exil japonais. Le voilà esthète du jeu, à tel point qu'il s'empare du titre de roi du milieu, ce qui le place bizarrement à la tête de la pègre et des casinos. Et quiconque tente de le destituer passe un sale quart d'heure au point de se faire défoncer la tête par ses sbires. S'en suivent alors quelques rivalités d'une rare confusion au milieu desquelles s'emmêle une histoire de cœur pas tout à fait nette au dénouement dramatique. Le héros romantique, fils de l'ex-meilleur joueur de mah-jong (et donc ex-parrain mafieux), voit ses proches éliminés les uns après les autres, jusqu'à sa bien-aimée, une danseuse auparavant maîtresse du grand méchant.

Le réalisateur de "The Story of Ricky" est fidèle à lui-même: mise en scène confuse, scénario perméable, personnages sans relief... En gros, son film est une erreur. Et pourtant, il ne peut s'empêcher de nous y coller quelques scènes totalement autres qui ne manquent pas de nous écarquiller les yeux dangereusement. A commencer par la déchéance de notre héros qui s'enlise on ne sait trop pourquoi dans une série de combats clandestins qui va l'amener à affronter un adversaire des plus redoutables... un kangourou! Le marsupiale est brutal, mauvais, agressif, et le combat aussi surréaliste que fascinant, aussi ridicule qu'intrigant, à tel point qu'il est franchement impossible de comprendre ce qui est passé à travers la tête des auteurs de la chose! Vient alors la scène finale, un combat homérique ultra-sanglant détonnant sauvagement avec le reste du métrage, où les coups pleuvent dans des ralentis contemplatifs magnifiant la violence des impacts. Les coups de pied retournés explosent les tronches, un tesson de bouteille en déchire une autre, des mecs en flammes courent dans tous les sens, et personne n'en ressort indemne. Stupéfiant ! Si "Killer's Nocturne" est un film globalement médiocre, ces deux scène à elles seules justifient le visionnement de la chose! Kerozene

The KILLER SNAKES - Chih-Hung Kwei, 1975, Hong Kong 

Caché derrière les prestigieuses pépites populaires de la Shaw Brothers se cachent quelques fleurons d'exploitation vénéneuse dont les représentants les plus marquants sont signés Chih-Hung Kwei, réalisateur du film de femmes en prison CAMPS D'AMOUR POUR CHIENS JAUNES (BAMBOO HOUSE OF DOLLS). Et c'est justement lui qui se trouve aux commandes de ce THE KILLER SNAKES, l'histoire pathétique d'un laissé pour compte, pauvre type brimé et sexuellement refoulé vivant dans un bidonville forcément insalubre. Le taudis crasseux qui lui sert de domicile est accolée à un établissement d'un type un peu particulier puisque les clients viennent y déguster du jus de glandes de serpents, une spécialité que l'on comprend avoir des vertus aphrodisiaques et dont la préparation implique la mutilation pure et simple des reptiles. Un soir, alors que notre homme se tripote devant une revue érotique orientée bondage en se lamentant sur sa vie sentimentale désastreuse, la visite surprise d'un cobra agonisant en provenance de la cahute voisine s'apprête à changer sa vie. Après avoir prodigué quelques soins à la bestiole, il se lie d'amitié avec elle et ses congénères qu'il n'hésite pas à libérer de leurs cages. Et, comme dans le film américain WILLARD de Daniel Mann où un jeune type refoulé s'entourait de rats pour s'affirmer, il va profiter de la présence de ses nouveaux amis pour se venger de certaines personnes, à savoir - entre autre - une pute et quelques petites frappes qui crèveront pour l'avoir racketter et humilier. Les reptiles sautent à la gorge de ces raclures et vont même jusqu'à violer de tout leur long la salope qui l'avait finalement bien mérité !

THE KILLER SNAKES s'impose d'emblée comme un monument d'exploitation crasse. En nous faisant plonger dans les bas-fonds putrides de l'ancienne colonie, Chih-Hung Kwei nous offre une vision rarement (jamais ?) vue de la ville fourmilière. Et même si sa mise en scène est loin d'être brillante, le malaise est bel et bien présent puisqu'il émane directement de l'insalubrité ambiante et se voit amplifié par la prestation toute en sueur de l'acteur principal : un type au physique chétif et au regard illuminé qui transpire la névrose. Il faut dire que son personnage s'avère non seulement pathétique, mais est aussi carrément malsain, marqué par un traumatisme de jeunesse que l'on découvre au travers d'un flash-back le montrant enfant en train d'épier sa mère en pleine séance de bondage sadomasochiste - d'où son obsession pour les jeux de corde érotiques auxquels goûtent certaines de ses victimes. Et pour en rajouter une couche, les sévices subit par les reptiles sont ici bien réels : éventrés, mutilés ou même découpés au sabre dans une scène au ralenti lors de laquelle on devine les techniciens hors-champs lancer les pauvres bestioles sur l'acteur grimaçant ; avec THE KILLER SNAKES, les amis des bêtes risquent bien de déposer leur déjeuner à leurs pieds. On l’aura compris, il s’agit là d’un film réservé aux amateurs de pelloches un rien dérangeantes, et en ce sens il s’avère incontournable. Kerozene

The LONGEST NITE - Patrick Yau, 1997, Hong Kong

A Macao, deux chefs de gang, M. K et M. Lung, se tirent dans les pattes afin de s'accaparer un maximum de part de marché. Mais leur petite guerre fatigue M. Hung, chef de triade redouté qui leur demande de cesser ces activités meurtrières finalement néfastes au business de chacun. Ni une ni deux, les deux pontes s'exécutent et s'inclinent devant M. Hung. Tant de pouvoir n'est pas compréhensible aux yeux de Sam (Tony Leung Chiu Wai), flic corrompu au service de M. K qui s'interroge sur la réelle influence d'un individu qui n'est aujourd'hui plus qu'un vieillard. Mais rapidement une rumeur comme quoi la tête de M. Lung a été mise à prix par M. K se fait connaître. Effrayé, M. K demande à Sam d'identifier la source de cette rumeur et de rétablir la situation. C'est alors qu'arrive Tony, homme solitaire mystérieux au crâne rasé et tatoué... sans doute un tueur attiré par la prime offerte contre la tête de M. Lung.

Ce polar sombre et violent, parfois même sadique, est officiellement signé Patrick Yau. Mais comme le stipule le livret accompagnant le DVD français sorti chez HK Video, THE LONGEST NITE est d'avantage un film de Johnny To qu'un film de Patrick Yau. Produit par la compagnie de To et War Kai-fai (Milky Way Image), le film marque l'un des premiers films de la nouvelle ère du polar hongkongais qui fait plus ou moins suite à la rétrocession de la colonie britannique à la Chine. Et il est vrai qu'à y regarder de près, il est permis de croire que ce chaînon manquant entre le polar à la John Woo et la vague de film style INFERNAL AFFAIRS semble contenir tous les tics propres aux films de gangsters de To: deux fortes têtes jouent au jeu du chat et à la souris tout en se mettant tout le reste du milieu à dos. Et il en va de même au sujet de l'esthétisme du film dont la photo est parfaitement soignée malgré un budget moindre. Patrick Yau n'aurait-il donc rien à voir avec le succès du film? Difficile à dire, et on semble trouver là un écho à l'ultra violent THE BIG HEAT (1988), signé Johnny To, mais produit par un Tsui Hark auquel on attribua tous les mérites. Au-delà de ça, THE LONGEST NITE n'est pas non plus le polar ultime qui estomaquera le spectateur, il s'agit d'un bon film mais dont l'impact reste moindre par rapport à celui d'un THE BIG HEAT justement. Les scènes de folles poursuites en voitures et de violences crues ne manquent cependant pas. En particulier les scènes de tortures infligées par Sam avec écrasement de main et arrachage d'ongle au programme. THE LONGEST NITE affiche également un côté misogyne particulièrement douloureux, spécialement envers une serveuse alcoolique ayant la fâcheuse habitude de vomir partout et qui ne cessera de se prendre des pains dans la face de manière aussi brutale que gratuite. Le final du film marque le point fort du métrage, lorsque les deux personnages principaux se font face dans un entrepôt rempli de miroirs, permettant d'alimenter un gunfight fracassant. Gros point négatif cependant, la bande originale du film est proprement horripilante, hormis une sorte de plagiat douteux du thème principal de MIDNIGHT EXPRESS, et gâche quelque peu le plaisir que l'on peut avoir à se faire transporter par cette histoire violente, désespérée mais intelligemment écrite. Kerozene

LOOK OUT OFFICER aka Shi xiong zhuang gui - Sze Yu Lau, 1990, Hong Kong 

L'officier de police Paio est tué lorsqu'il débusque un laboratoire de fabrication de stupéfiants. Son âme demande à revenir sur terre parce que l'on a maquillé son meurtre en suicide, il veut donc vengeance et réparation. Il se collera à Hsing, policier recrue (Stephen Chow), qui lui demandera de l'aider à gagner le coeur d'une femme (Vivian Chan) avant de l'aider dans sa quête ! L'organisation criminelle se rendant compte qu'il y a fantôme sous roche fera appel à un puissant sorcier pour contrer le bon sort.

Sans atteindre les délires subséquents de Chow, LOOK OUT OFFICER offre une comédie de fantôme débridée avec plusieurs gags qui frappent la cible. La vision de l'entrée du ciel de l'âme du pauvre décédé est très drôle, tout comme les nombreux combats et la confection d'une potion qui demande des ingrédients peu ragoûtants. Je vous passe le détail, mais l'urine de femme vierge est celle d'une vielle mémé et les moyens employés sont tordants. Ca reste très léger, mais tout amateur de Chow devrait y trouver son compte. Mario Giguère

LOST IN WU SONG - Lu Yitong avec Yu Ai Lei, Ma Jing Jing, Ah Jing, 2005, Chine, 1h33

Le lunatique Wen Deson a trente ans, vit chez ses parents et a une idole, celle de tous les garçons chinois: le héros mythique Wu Song. Il rêve donc de réaliser un film sur Wu Song, pour devenir moine par la suite ! Incroyablement, un producteur l'accepte, lui sans expérience, mais à condition d'augmenter l'histoire d'amour dans le scénario. Deson se refuse à tout compromis, cherche son Wu Song idéal et essaie coûte que coûte de tourner son film, tel qu'il l'imagine, sans compromis.

Histoire douce amère parsemée d'humour foudroyant, Lost in Wu Song, premier film de son vrai réalisateur par surcroît, critique le mercantilisme, tare honteuse du cinéma de toutes les nations. Le film dans le film (on voit les séquences imaginées par Deson) est intéressant, loin de la vie minée par l'alcool de l'acteur idéal pour le rôle. Un regard très différent sur la Chine, le cinéma et un héros méconnu des occidentaux. Mario Giguère

LOVE BATTLEFIELD - Cheang Pou-sol, 2004, Hong Kong, 96m 

Ching et Yui son tombés en amour. Montage rapide et deux ans plus tard le couple, plutôt mal assorti, bat de l'aile. Au moment du départ pour des vacances, la voiture du couple a été volée, elle, Ching, veut partir quand même en vacance, lui, Yui, ne veut qu'aller avertir la police. Rupture. Yui retrouve la voiture, qui a dans le coffre un bandit en cavale et blessé. Yui est kidnappé et amené pour s'occuper des blessés d'un gang de voleurs. Ching l'aperçoit et est certaine de son kidnapping, mais la police, bien occupée par les meurtres commis par la bande de vilains, doute du sérieux de l'affaire. Pour Ching tout va de plus en plus mal car toutes ses décisions ne font que l'enfoncer dans le trouble jusqu'au cou. Yui part à sa recherche...

Mélodrame sans limite, doublé d'un film d'action qui ne laisse aucun répit. La bande annonce, qui annonçait un film fleur bleue sans saveur, au mieux un roman harlequin matiné de pétarade, cache une descente aux enfers éprouvante. Rien n'est épargné aux personnages et tout le monde impliqué va connaître un sort peu enviable, sans tout vous dévoiler. Chapeau aux gangsters, dramatiques et sombres et tout aussi malheureux dans leur choix. On ne comprend pas trop pourquoi dans la ville livrée aux meurtres à répétition, la police est si absente, mais tout cela participe au calvaire de notre petit couple et augmente la tension du spectateur. Bonne note pour la séquence de la "poudre sur l'autoroute", cruelle et bien réalisée, ça frappe. Finalement pas moumoune pour deux sous et une heureuse surprise. Mario Giguère

MAN BEHIND THE SUN aka CAMP 731 aka Hei tai yang 731 - Tun Fei Mou, 1988

Ce film maudit traite des supplices ignobles qu'ont pu faire subir les japonais aux chinois durant la seconde guerre mondiale. C'est une part horrible de notre histoire qui est dénoncée ici, lorsque des médecins militaires testaient sur cobayes humains les armes bactériologiques et réalisaient toutes sortes d'expérimentations à vifs. Ceci d'ailleurs comme les nazis en Europe.

Le film s'axe autour de jeunes recrues japonaises (des ados de 14-16 ans), qui vont découvrir peu à peu l'horreur du camp durant leur formation.

Ici, tout est cruellement explicite, et on peut dire que 4 ou 5 scènes sont extrêmement difficiles à supporter, ils ont même jeté réellement un chat vivant en pâture à des rats pour (je pense) accentuer le côté cinéma-vérité!

On pense également à cette scène où une jeune femme se fait arracher la peau des avant-bras jusqu'au squelette après des tests de résistance au froid.

D'après le réalisateur, on est encore loin du compte par rapport à la réalité de l'époque, mais c'est un film qu'on découvre plutôt par curiosité, où parce qu’on en a entendu parler"... On ne sait plus si c'est du cinéma, ou du documentaire romancé!

Un film à ne pas mettre entre toutes les mains en tout cas tant il est... "trop" bien fait. Je doute qu'on puisse regarder ce genre de chose par plaisir en tout cas! Franfran

The MEDALLION aka HighBinders - Gordon Chan, Hong Kong/États Unis, 2003, 1h28 

Comme dans pas mal tous les "véhicules" avec lesquels Jackie Chan se promène sur nos écrans, on a ici droit à une introduction manichéenne exposant clairement les faits : Julian Sands est méchant, cherche à devenir immortel grâce à l'aide d'un "enfant magique" qu'il tente de kidnapper, et l'ami Jackie est là pour l'en empêcher. Mauvais vs gentil. Brillamment exposé.

Sands, avec sa face de rat, parvient donc à kidnapper l'enfant par le biais d'un pauvre chinois qui obtempère à ses moindres caprices dès qu'il hausse le ton. L'enfant est envoyé vers Dublin dans un "container" industriel, sur un bateau (et il n'est ni mort ni sale à l'arrivée, quelques jours sans manger ne lui affectant visiblement pas trop le moral), et senòr Chan le suit jusque là. En essayant de l'extraire des griffes des méchants à l'emploi de Sands - dont un "goth" toujours habillé pareil qui fait du kung fu !? - Jackie meurt noyé, enfermé dans un des conteneurs, précipité dans l'eau du port par une âme noire comme... le mal, disons. Encore des illogismes; il semble couler vers un abîme sans fond, alors qu'ils se trouvent en plein port, sans parler du connard qui précipite le morveux tant convoité au fond de l'eau, vers une mort certaine, sans se faire taper sur les doigts par son patron, alors qu'il est clair que ce dernier le veut vivant !? Du n'importe quoi, comme on dit.

Et ça continue comme ça longtemps, avec un retournement fantastico-débile permettant à Gordon Chan, ce cher réalisateur corrompu par l'occident, de se faire aller les effets spéciaux. Chan se transforme en super-héros sans costume, l'air ahuri.

Pour que ce film-formule fonctionne comme sur des roulettes, on y ajoute un "love interest" (Claire Forlani, mignonne mais insignifiante) et du "comic relief" (Lee Evans, qui parvient par moments à être véritablement drôle, oui oui). Pour que le spectateur ressente une certaine tension et ne s'endorme pas devant la platitude de l'argument fantastique (le médaillon, l'enfant surnaturel et toutes ces conneries mystiques) on met sans cesse la vie de l'enfant en danger, et l'affaire est dans le sac.

Musique-stress comme tensiomètre, on nous indique même quand il faut se crisper, et quand les choses vont bien, on nous permet de sourire. Sourire jaune si c'est possible, car le fromage a tout envahi à partir de la première heure et le reste est prévisible comme tout. Chan est correct, mais fait de moins en moins de cascades impressionnantes, et la plupart des combats ont été câblés. Sands est comme d'habitude insupportable. Orloff

MELTDOWN aka HAUTE TENSION aka TERREUR A HONG KONG - Wong Jing, 1995-2000, Hong Kong, remontage américain du film HIGH RISK (1995)

Ah, les joies du remontage occidental ! HIGH RISK est un thriller musclé à la sauce HK et réalisé par Wong Jing en 1995. Ce film, que je n'ai pas vu, est paraît-il rempli de scènes d'action destroy et de tensions dramatiques. MELTDOWN, c'est le titre de la version bidouillée par Sony Pictures pour le marché américain, avec montage alternatif et traduction hasardeuse. S'il m'est impossible de comparer ce produit avec celui d'origine, il m'est en revanche possible d'affirmer que MELTDOWN est loin de faire partie des titres de gloire de la filmo de Jet Li, car il s'agit là d'un banal actioner dont le seul point d'orgue reste l'intrusion fracassante d'un hélicoptère dans un building... Quand même.

Jet Li incarne un ancien flic des brigades spéciales reconvertit en garde du corps et doublure pour Frankie Lone, une star de cinéma d'action ayant la réputation de faire toutes ses cascades lui-même. Porté sur la bouteille, l'acteur se fait remplacer par un Jet Li qui préfère garder le profil bas. Mais un jour, lors de l'inauguration d'une exposition de rarissimes bijoux, une bande de terroristes prend tous les invités en otages. Seul Frankie Lone échappera à la vigilance des criminels, mais plutôt que de se la jouer à la John McLane, il préférera jouer de couardise et tenter de filer à l'anglaise. Heureusement, la présence de Jet Li et les circonstances aidant, notre star alcoolique retrouvera la verve courageuse qui le caractérise si bien et prouvera que son kung fu est loin d'être mort.

Et quel bilan peut-on tirer de cet ersatz mou du bulbe de DIE HARD ? Pas grand chose, si ce n'est la performance de Jacky Cheung dans le rôle de Frankie Lone qui se fout ouvertement de la gueule de Jackie Chan en tant que prétendant à la relève de Bruce Lee (grimaces à la Jackie Chan et costume façon JEU DE LA MORT à l'appui). La décision en incomberait à Wong Jing, furieux que Chan déclina le rôle, et qui décida de se venger à sa façon; ce qui aurait paraît-il rendu Jackie Chan furieux. Côté baston, rien de bien folichon, Jet Li est évidemment bon lorsqu'il s'agit d'écraser une semelle sur le nez de son adversaire, mais ses prouesses martiales sont ici limitées au minimum syndical. Alors, la version d'origine serait-elle plus musclée ou moins conventionnelle ? Il faut l'espérer. Kerozene

The MESSAGE aka Feng Sheng avec Yihong Duan, Xiaoming Huang, Bingbing Li, 2008, Chine, 120m

Deuxième guerre mondiale. Dans une Chine occupée par les japonais, une série d'assassinats trouble le pouvoir. Un officier décide de prendre l'enquête en main pour trouver le ou la coupable, qui répond au surnom de Phantom et qui est selon toutes indications parmi les gens qu'il a amené de force dans un château isolé. Dans ce huis clos ou tout le monde clame son innocence, les interrogatoires et la torture n'arrivent pas à délier les langues, mais le film nous signale que des messages continuent d'être transmit.

Voici un drame de guerre, d'espionnage historique dont la forme est résolument moderne et l'intensité efficace. Si on devine des choses, il sera surprenant de voir quelles pistes étaient fausses. Proche d'un Agatha Christie, le jeu intense des acteurs et la hargne de l'officier japonais nous gardent sur une tension constante. Le montage et les effets sont résolument modernes, spécialement les séquences de "messages" et curieusement ces effets numériques créent une certaine distance qui ne sert pas nécessairement le film. Pour le "whodunit", et le jeu dramatique des acteurs, je ne peux que recommander le film qui reste mémorable. Mario Giguère

  MONSTER ATTACK 3 DINOSAUR ISLAND - Miao Jinguang avec Ray Cao, Hu Yuan Song, 2022, Chine, 85m

Su Linfeng a acheté il y a plusieurs années une île ou il s'occupe d'une plantation de cocotiers. Qu'elle n'est pas sa surprise lorsqu'il croise un raptor. Il s'en tire, mais son associé ne veut pas le croire, mai sil contacte une journaliste qui est enthousiaste. Elle débarque avec son photographe et trois scientifiques pour prouver d'une manière ou de l'autre l'incroyable existence de dinosaures.SI sa première rencontre  dramatique n'est qu'un rêve, ce n'est pas long que toute le monde doit affronter les terribles créatures.

Sans rapport avec les deux premiers films, pratique courante en Chine ou en Italie, le film débute donc bizarrement avec une fausse attaque, un simple cauchemar. Curieusement, après que l'équipe scientifique menace de quitter l'île pour manque de preuves, ils en ont, mais les mettent en doute. On flaire l'arnaque qui approche à grand pas. Après coup on repense au film et le noeud du scénario ne se tiens pas. Je vais vous laisser deviner si vous voulez le voir, moi je vais tranquillement chercher les films précédents. Ceci dit les créatures sont bien faites, en digital évidemment, ce qui rend l'histoire plus farfelue qu'autre chose. Mario Giguère

MONSTER HUNT - Raman Hui avec Bai Baihe, Jing Boran, Jiang Wu, Elaine Jin, 2015, Hong Kong/Chine, 118m

Il était une fois un monde ou les humains et les monstres se partageaient la Terre, jusqu'à ce que les humains se mettent à les chasser. On rencontre un humain et la reine des monstres, enceinte, fuyant un chasseur de monstres. La reine va loger son enfant à naître à l'intérieur du maire d'un petit village. Tianyin se retrouve à terminer la grossesse, sous la supervision d'une chasseuse, Huo. Tianyn, Huo et le petit Wuba vont devoir éviter d'être reconnus car le bébé a vu sa tête mise à prix. Pour compliquer le tout, les deux acolytes de fortune commencent à trouver le petit pas mal sympathique.

J'étais bien curieux de voir le plus grand succès commercial de la Chine, dont on a peu entendu parler en Amérique du Nord. Ma plus grande surprise est bien ces monstres au look très humoristique, omniprésents dans cette comédie familiale. Si l'ensemble est assez prévisible, la prestation enjoué des interprètes entourés de créatures digitales ne manquent pas de charisme et il est difficile de ne pas apprécier la bonhommie joviale qui emballe le tout. Le scénario serait inspiré d'un texte chinois très ancien, ainsi que plusieurs succès de Pixar et Spielberg. Ça ne réinvente pas la roue, mais j'ai sourit tout le long. On parle évidemment d'y donner suite. Mario Giguère

MR. MUMBLE aka CITY HUNTER 2 - Chun Man Yuen, 1996, Hong Kong

MR. MUMBLE est une adaptation fidèle du manga City Hunter (Nikki Larson en France). Bien plus fidèle en tout cas que l'adaptation de Wong Jing avec un Jackie Chan qui faisait du Jackie Chan dans le film CITY HUNTER en 1993, adaptation qui succédait à SAVIOR OF THE SOUL dans lequel Andy Lau incarnait déjà l'inspecteur coureur de jupons. Ici, c'est Michael Chow qui incarne Nikki Larson (Ryu dans le manga), appelé ici Mumble. La grande différence entre Jackie Chan et Michael Chow, c'est que Chow accepte de se prêter au jeu et parvient à imiter le personnage du manga de façon étonnante (n'ayant pas vu la version avec Andy Lau, je ne peux pas comparer). Les mimiques, la gestuelle, la maladresse, tout ce qui faisait le personnage du dessin animé a été parfaitement intégré, jusqu'à son veston bleu ciel et son t-shirt rouge.

L'humour de MR. MUMBLE est également à l'image du manga est tourne constamment autour du fait que Mumble est un gros obsédé sexuel et un loser attachant. Mumble est constamment en train de saliver sur des décolletés, de baver devant des fessiers, etc. ... Mais à côté de ça, il fait aussi son boulot de héros, tire au flingue comme un dieu, sauve la belle et pète la gueule au méchant. MR. MUMBLE c'est du divertissement totalement décontracté et bien enlevé qui bénéficie en plus d'un casting féminin détonnant (Rââââh, Françoise Yip). Kerozene

MR. NICE GUY aka Yatgo ho yan - Samo Hung avec Jackie Chan, Richard Morton et Niki Lee, 1997, 1998, Hong Kong, 88m

Un film dans la filée du nouveau succès de Jackie Chan sur nos contrées, arrivé en trombe avec RUMBLE IN THE BRONX (son deuxième essai envers le marché américain), et euh, il n'est pas surprenant que celui-ci n'ait pas connu un aussi grand succès que son prédécesseur. On se retrouve avec Jackie (son nom dans le film) en cuistot pour la télé et par divers événements, il acquiert à son insu une cassette vidéo montrant un deal de drogues qui tourne mal. Bien sûr, tous les méchants concernés veulent cette foutue cassette ce qui amènera de nombreux combats en direction de Jackie et de son entourage.

Alors ici, ce qui tourne mal, c'est qu'on patauge dans tout ce qui peut être mauvais dans un film avec Jackie Chan: dialogues insipides par de mauvais acteurs (le film est tourné en anglais), des cascadeurs déguisés en méchants portant veston et cravate tout en étant les pires acteurs au monde, des combats sans inspiration (sauf quelques exceptions), un ennui incroyable de la part du spectateur. Parmi les deux gangs de méchants garçons qui veulent la vidéocassette, on a d'une part nos cascadeurs aux airs niais et pour mettre un peu plus de ridicule, on a de l'autre côté un gang de ruelle vêtu comme si c'était les années 80 ce qui ajoute une bonne dose de ridicule dans un film déjà dénué d'une quelconque intelligence. On note un bref caméo de Samo Hung et quelques jeux de pieds amusants de Chan, mais sinon on se dit qu'on aurait pu faire mieux que de regarder ce film. Bad Feeble

Un chef cuisinier chinois se retrouve sans le vouloir, actif dans la fuite d'une reporter poursuivi par des criminels. Cette reporter possède un VHS incriminant d'un chef de la pègre et le chef cuisinier devient le seul capable de la défendre.

Je vous dirais qu'après avoir vu un pétarade de films avec en vedette Jackie Chan, MR. NICE GUY est le premier où je sens véritablement de la fatigue dans le concept des films de la star du combat. Ça ressemble énormément à une réussite de Chan, RUMBLE IN THE BRONX, sauf que la magie n'opère pas, l'humour est hyper lourd et surtout, on se donne le droit de foutre en l'air l'immersion au film en montrant des replays au ralenti à TOUT BOUT DE CHAMP. Je peux vous dire une chose, ce n'est jamais agréable à assister. Faut dire qu'en plus, l'histoire est d'une simplicité d'enfant de primaire. C'est con et on dirait que ça a l'inspiration d'être une claque du genre, ce qui ne rend le film que plus chiant. Même les combats semblent manquer cruellement d'aspiration et ne sont qu'un prétexte pour le voir combattre dans divers lieux bien gimmicky. À éviter. Abba

MR POSSESSED aka Chuang xie xian sheng - Jing Wong avec Kenny Bee, Carol Cheng, Pak-cheung Chan, 1988, Hong Kong, 92m

Une femme qui vient de quitter son copain ingrat rencontre un homme célibataire qui semble drôlement possédé dès qu'il rencontre une femme. En effet, dès que Riley (Kenny Bee) touche une femme, il devient grossier, le poil lui pousse sur les mains, sa voiture devient folle, etc. La belle Hsiao-Yu finira par apprendre que son beau est effectivement possédé par un démon suite à un important conflit qui a opposé son père à un puissant sorcier. Ajoutez que la riche madame détestable qu'elle rencontre partout s'avère être sa future belle-mère, ca va de mal en pis. Heureusement un bracelet donné par un ami lui procure une paix relative lorsqu'elle est près de Riley. Le mariage approche et tout se complique.

Qui eut cru que le réalisateur de NAKED WEAPON faisait aussi dans la comédie loufoque ? Si la subtilité n'est pas souvent de la partie, les quiproquos s'accumulent en vrac et les révélations amènent un tournant presque dramatique ou le démon se révèle et il ne rigole pas, lui. On peut affirmer que la comédie autant que les passages plus fantastique sont réussit. Le couple de comédiens en vedette est parfait pour le rôle et la belle mère est tout à fait dans le ton. On note dans des rôles secondaires la présence de Chinmy Yau et Francis Ng. On n'est pas trop surprit quand le happy end final arrive sans surprises. Mario Giguère

NAKED KILLER aka CHIKLO GOUYEUNG , Clarence Ford, 1992

Tinam (Simon Yam) reprend du service après avoir subit des traitements en psychothérapie parce qu'il avait accidentellement tué son frère en service. Il enquête sur une série de meurtres violents où les victimes sont composés de criminels où leurs testicules ont été éclatés par des impacts de balles. Il rencontre Kitty et il en devient amoureux. Le père de Kitty surprend sa femme en plein adultère avec un membre de la mafia et en essayant de le tuer, il meurt accidentellement avec un couteau dans l’cœur en tombant dans des escaliers. Kitty s’arrange ensuite pour se trouver un gun et elle va attaquer le criminel et sa gang pour venger son père. Elle tue pas moins d'une armée de criminels. Recherchée par la police, elle est recueillie par "Sister Cindy", une lesbienne qui l’entraîne à devenir une assassin professionnelle. Après voir remplit sa première mission, elle est interrogée par Tinam qui est convaincu qu'il s'agit de la même personne. Lorsqu’elle refuse de le tuer, parce qu’il en sait trop, les problèmes commencent...

Wow ! Voici un scénario bien compliqué pour un drame d’action made in Hong Kong. Le film est largement inférieur que les gros hits populaires venus d’Asie comme : RED TO KILL ou FUDHO. Mais les asiatiques savent comment tourner des scènes d’actions et mêler agréablement quelques scènes chaudes à travers cela. Il y a des influences de NIKITA, VERTIGO et de BASIC INSTINCT là dedans et le tout se laisse regardé avec plaisir. Le flic incarné par Simon Yam (DR LAMB et A BULLET IN THE HEAD) est hilarant. Suite à son traumatisme, il ne peut tenir un gun sans vomir ! Un film très divertissant si on ne s’attend pas à une bombe. Black Knight

NAKED KILLER 2 : RAPED BY A ANGEL aka Xiang gang qi an zhi qiang jian aka Super Rape - WAI KUENG LAU, 1993

Chulo est un méchant asiatique qui a comme principale déviation de se mettre un masque de Jason pour violer sa copine sauvagement. Après avoir était dumpé là, il décide de séquestré sa voisine dans son appartement pendant quelques jours afin de la violée à répétition. Il cache les évidences en faisant croire aux étrangers qu’ils sont amants et il porte un condom avant chaque assaut pour camoufler les évidences. Après l’avoir relâchée, il subit un procès pour ses actes ... Et il est trouvé non coupable. Pour se venger de sa voisine, il l’étouffe et la découpe à la chainsaw et il fait fondre les restes dans de l’acide. Une amie de la victime, Kitty, n’est visiblement pas heureuse qu’un salaud de ce genre s’en tire à si bon compte et elle décide de lui tendre un piège ...

Renommé dans son pays d’origine pour ses violentes scènes de viol. Ce film de catégorie III, est une œuvre vraiment cheap. Mauvaise photo, piètre réalisation, etc. Et il ne sa passe visiblement rien d’intéressant pendant de longs bouts (que d’ennuie ! C’est encore pire que le début de KICHIKU !). De plus, le scénario n’offre aucune continuité avec NAKED KILLER (qui était plutôt sympa) à l’exception que les acteurs principaux se retrouvent ici.

Reste alors, les scènes de viols (que les Asiatiques semblent particulièrement apprécier ! Mouahahahaahah !) Mais faites attention de fuir la copie distribuée par Tai Seng car il y aurait quelques minutes de coupés et il y a même des BIP BIP lorsque les acteurs jurent un peu trop ! C’est vraiment le comble de la stupidité ... Reste alors, une scène amusante où le Serial Rapist déguisé en BOZO LE CLOWN se prend le pied dans un piège à ours placé au milieu d’un appartement. Si vous êtes un amateur de film malsain, trouvez-vous au moins une version uncut ... Mais même à ça.. La consommation de cafés est absolument requise pour pas vous endormir. Black Knight

Lorsqu'il y a des méga ventes au Quartier chinois de Toronto, je n'hésite pas à acheter des films dont je ne peux lire le titre, me fiant, comme ici, sur les photos de la mignonne et sympathique Chingmy Yau et de Simon Yam, toujours intéressant. Il s'agit donc d'une supposée suite de Naked killer, qui n'a de lien que les deux actrices principales, ici de jeunes comédiennes qui viennent de tourner une réclame publicitaire. Une, Chingmy Yau, étudiante au barreau, s'acoquinera avec un patron de Triades, Simon Yam, qui la respectera d'une manière assez ridicule et bon enfant. L'autre se retrouve sous les griffes d'un jeune avocat qui la violera, non sans avoir créé de toutes pièces des alibis insurmontables qui l'innocenteront. Le film se promène donc de la comédie ringarde, avec notamment une copine tordante qui explique la ice/fire stance qui vous assure de rendre heureux votre copain, pour tomber dans le scabreux et finir en film d'action/vengeance palpitant et bien conçu. Du pur produit d'exploitation bien ficelé qui nous réserve des surprises. Mario Giguère

NAKED POISON Shou xing xin ren lei  - Man Kei Chin, 2000

Un nerd vit chez son grand-père, une sorte de médecin utilisant les venins de serpents et d'araignées à des fins médicales. Ce pauvre nerd est la risée de ses collègues de travail - en particulier de son boss et de sa maîtresse, mais aussi de sa famille. Tout ce petit monde copule allègrement et lui se sent super frustré.

A la mort du grand-père, il met au point des drogues aphrodisiaques et abuse des jeunes femmes qui se sont foutues de lui. Il les drogue et les soumet à ses moindres désirs, étant le seul à pouvoir apaiser leur douleur et étant évidemment présent pour assouvir leurs poussées hormonales. Pareil avec son boss qui lui accorde rapidement une promotion.

Sa soif de vengeance et de pouvoir mettra tragiquement fin à l'idylle qu'il menait avec une jolie collègue de travail et se terminera dans le sang.

Ce thriller érotique Hong-Kongais se laisse regarder avec étonnement. La photographie est très belle, de même que les actrices, la mise en scène est plutôt rondement menée.

En somme, un petit film sans prétention pas mal torché. Kerozene

NAKED WEAPON aka Chek law dak gung - Tony Ching Siu-Tung, 2002, Hong Kong, 92m

Avant même le générique d'ouverture on à droit à une superbe asiatique qui arrive en Porche à un hôtel, s'en suit de la nudité, des policiers undercovers, de la baise, une prise mortelle, des fusillades, des combats d'arts martiaux, la destruction du bolide au bazooka, des explosions et pas mal de mort incluant la superbe asiatique. On à un avant goût de ce qui nous attend, tout ça en quelques minutes seulement. Pour remplacer son agente, qu'elle à elle-même liquidée, Madame M. (Almen Wong Pui-Ha) fait enlever une quarantaine de fillettes de 13 ans. Elles seront emprisonnées sur une île recluse et entraînées à devenir des machines à tuer. Parmi le lot Katherine (Anya) et Charlene (Maggie Q) se lie d'amitié, se réconforte, s'entraide et se supporte, ça sent le lesbianisme à plein nez. Six ans plus tard, Madame M. décide d'en garder qu'une seule, se sera un combat à mort entre toutes les filles. Après un combat des plus éprouvant Kat, Charlene et la peu recommandable Jing (Jewel Lee) s'en sortent indemnes. Madame M. décide de les garder les trois sous son aile. Leurs carrières d'assassins professionnels commencent et sera parsemée d'embûches et de péripéties dont un jeune agent de la CIA, Jack Chen (Daniel Wu), qui ne sait pas s'il doit les arrêter ou en tomber amoureux.

Ce film d'exploitation franchement divertissant, est, pour faire une comparaison, une espèce de croisement entre NIKITA (1990, Luc Besson) et THE KILLER (1989, John Woo). Avec un esprit franchement lubrique on se surprend de voir le réalisateur Ching Siu-Tung (les trilogies A CHINESE GHOST STORY et SWORDSMAN) à la barre de ce projet. Les scènes de combats sont carrément époustouflantes, surtout la scène finale qui est complètement invraisemblables. Les filles de CHARLIE'S ANGELS n'ont qu'à aller se rhabiller, m'enfin pas trop, on les aime plutôt dévêtues, tout comme nos héroïnes ici. Les situations à connotations sexuelles abondent dans ce film et sont bien arrosées d'une bonne dose d'humour assez cheasy. Il est à noter que le film en en version originale anglaise et également sous titré en anglais, ce qui laisse place à des moments forts cocasses. Les dialogues et le sous titrage ne sont pas textuels et souvent le sous titrage va dans une autre direction complètement, ce qui rend la signification de certains moments encore plus hilarants. Le film se regarde très bien si on se laisse aller à ce genre pas très subtil et avec quelques bières dans le corps, l'expérience est fort satisfaisante. Elektrik Erik

Lorsque 40 jeunes filles âgées de 12-13 ans, fortes dans les disciplines martiales, disparaissent dans un court lapse de temps, la police se perd en conjonction. Ce que le spectateur sait, c'est qu'elles sont entraînées sur une île secrète dans le but de former une arme parfaite, une femme qui n'a besoin que de son corps pour tuer. La patronne, sanguinaire, a une faiblesse et conserve 3 filles, six ans plus tard, au lieu d'une ! Notre inspecteur repart sur l'enquête lorsque de meurtres sont commis de manière identique...

Que penser de Naked Weapon ? Tourné en anglais ! la réalisation est correcte, les combats finaux sont assez spectaculaire, il est vrai, mais le scénario est un ramassis de clichés, au-delà de la notion de base. Les dialogues sont souvent nuls, les trous dans le scénario énormes mais les actrices ont un certain charisme, ce qui ne rachète pas complètement le film. On pense à Battle Royale et on se dit qu'un meilleur réalisateur aurait amené le tout meilleur port. Dommage. Mario Giguère

NEW POLICE STORY - Benny Chan, 2004, Hong Kong

L'inspecteur Chan (Jackie Chan) n'est plus que l'ombre de lui-même depuis qu'il a conduit neuf de ses homes dans un sinistre traquenard tendu par une bande de gosses de riches s'amusant à casser du flic pour rigoler. Notre flic autrefois exemplaire porte la mort de son équipe sur la conscience et noie celle-ci dans l'alcool depuis une année, se laissant dépérir comme un vulgaire déchet. Chan titube, Chan dégueule, Chan se vautre dans sa gerbe. L'inimaginable s'étale alors devant nos yeux écarquillés: on croyait le trublion chinois définitivement perdu dans les méandres des roublardises hollywoodiennes mais le voila de retour au pays pour mieux casser une image bien éloignée de ses gloires passées. Arrive alors un jeune flic sorti de nul part qui vient chercher l'inspecteur Souillasse par la peau des fesses dans le but de lui coller le nez dans l'affaire qui le tracasse et ainsi venger ses partenaires.

L'histoire de NEW POLICE STORY n'a rien de révolutionnaire, le film étant avant tout un support à Jackie Chan pour marquer son retour dans le cinéma qui fit de lui une star internationale. C'est donc avec une joie délectable que l'on retrouve Chan (re)faire des cascades de dingues avec un minimum de sécurité, donner des coups de lattes de manière sèche et brutale et éviter les gaudrioles et les grimaces à chaque fin de scène. Le ton est effectivement sérieux - sans pour autant atteindre la noirceur d'un CRIME STORY - et le résultat est réellement étonnant pour cet action-man maintenant cinquantenaire. Sans être époustouflant, on retrouve l'esprit fonceur et destroy des premier POLICE STORY avec poursuites en voitures (ici en bus sans chauffeur), descentes de parois verticales en BMX ou en roller et autre vols planés en tous genres. En somme, LE retour de Jackie Chan!

Site officiel: newpolicestory.jce.com.hk   Kerozene

NINJA CHAMPION aka Flic ou Ninja - Godfrey Ho avec Bruce Baron, Pierre Tremblay et Richard Harrison, Hong Kong, 1985, 87m

Un couple est attaqué en pleine forêt par trois truands qui décident tant qu'à faire de violer la jeune femme. Quelques mois plus tard, cette même jeune femme débute une quête de vengeance en tentant d'éliminer les trois salopards, qui en plus d'être des pas fins sont également des voleurs de diamants. Le mari de la jeune femme ( oh God...) est agent d'interpol et tente à sa façon de régler le problème des criminels, mais un groupe de ninjas malveillant ne voit t pas la chose du même oeil.

J'y pige que pouic à cette histoire et ce même après deux visionnements. Incohérences par-dessus incohérences dans une espèce de macédoine de stupidité scénaristique. On nous amène quelque part, pour nous foutre ailleurs, et au moment où on pense qu'on va rester sur un sujet pour développer un minimum de cohérence, OUPS DANS TA GUEULE NON PASSONS À UNE HISTOIRE DE NINJA! Car oui, y'a du ninja et ils ont eu le courage d'essayer de coller le 15 minutes de Ninja avec l'heure et quart de film de vengeance sans qu'il n'y ait aucune interaction avec les personnages, autant vous dire que c'est assez drôle à voir, que les scènes de remplissage de téléphone sont horribles et qu'on écoute le tout avec un certain plaisir pour voir jusqu'où on va se rendre. Tellement débile qu'il devient une beau gros nanar juteux, NINJA CHAMPION regorge de scènes puissantes comme par exemple celle où notre jeune femme attaque un des criminels avec un cordon de soulier (?) mais dont le montage sonore laisse supposer que c'est le fouet avec le plus de vélocité du monde, un combat de ninjas absolument débile dans un parc pour enfants, un combat où les ninjas sortent des parasols d'absolument nulle part, une scène ensuite de poison sur des tétines, dialogues qui semblent toujours être du remplissage et un méchant chef de ninja magnifiquement ringard et joué avec l'assurance d'une couille par un Pierre Tremblay qui fait de son mieux dans son rire diabolique. NINJA CHAMPION vaut absolument le visionnement pour tous ses défauts, un espèce de condensé de tout les foirages possibles, rassemblés en un seul film ninjesque. Abba

NINJA, PHANTOM HEROES USA aka NINJA MADE IN USA... DELTA SQUAD - Godfrey Ho, 1987, Hong Kong

Lorsqu'on tombe sur un film de ninja de la fameuse Trimark, signé par ce margoulin de Godfrey Ho, on sait dès le départ qu'il ne faut pas s'attendre à du cinoche de Cinémathèque. Ici, on ne prône certainement pas l'intégrité artistique ! Et comme d'habitude, les pourfendeurs de la décence cinématographique sont allés bidouiller quelques plans d'occidentaux s'envoyant des high kick dans les dents dans des tenues de ninjas pour les intégrer dans un pur produit de série B locale afin d'en tirer un nouveau métrage plein de surprises et de rebondissements, mais surtout débordant d'incohérences scénaristiques. Encore que ce dernier mot ne soit pas franchement bien adapté tant on peut douter de l'existence d'un réel scénario derrière tout ce merdier.

L'histoire est la suivante: (partie "occidentale" - 15 minutes) un soldat américain ayant vendu des armes à l'ennemi durant la guerre du Vietnam se rachète en enquêtant sur un trafic d'armes à Hong-kong mené par son ancien associé, une brute péroxydée qui aurait monté un réseau de ninjas. "Mais je ne connais rien au ninja" dit-il à son nouveau chef. Et moins de cinq minutes plus tard, le voila en train de mouliner de ridicules petits gestes de ses deux mains pour soudain se transformer dans un nuage de fumée en un ninja en combinaison militariste. (partie locale - 50 minutes) Deux gangs mafieux chinois se tirent dans les pattes afin de mettre la main sur le marché de l'armement illicite. On vogue de manière confuse entre transgressions de liens familiaux, amourettes tragiques, basses trahisons, poursuite de voiture avec pleins de motards armés de battes de base-ball et gunfights mollassons. Et dans tout ça, pas l'ombre d'un ninja évidemment. (partie occidentale - 15 minutes) Maintenant que tout le casting chinois s'est fait soit descendre, soit coffrer, nos deux ninjas nous gratifient d'une baston homérique: disparitions/apparitions dans des nuages de fumée du plus bel effet, ombrelle-mitrailleuse, shurikens explosifs, guillotine volante, cris en tout genre, mort de l'actrice occidentale qui ne méritait que ça, et le grand final inattendu avec un message anti-militariste totalement opportuniste!

Mais l'ensemble ne serait sans doute pas aussi fascinant (enfin... façon de parler) sans cette VF monstrueusement male foutue, dans laquelle on finit par perdre son latin entre les Wong, les Wan, les Chang, les Chan et un certain Albert. Pour ne rien arranger, et ceci sans doute à cause d'un méchant burn out compréhensible de l'équipe de doublage, le dernier quart d'heure est purement et simplement en anglais. Définitivement déroutant, mal foutu et tristement drôle. Kerozene

Pour plus d'info: stomptokyo.com/badmoviereport 

NUDE FEAR aka Jui hung 20 nin - Alan Mak avec Kathy Chow, Tat-Ming Cheung, Yan Au, Hong Kong, 1998, 88m

1978. Une petite fille attend en vain que sa mère vienne la chercher à l'école. Revenue à pied à la maison, elle met du temps à se rendre compte que sa mère a été assassinée. Vingt ans plus tard, cette enfant est devenue la détective Chan, spécialisée dans les meurtres crapuleux. Lorsqu'elle reconnait le modus operandi du tueur de sa mère, elle part à la chasse au criminel.

Primo, c'est un catégorie 2, ce qui veut dire qu'il n'y a pas vraiment de nudité et pas trop de peur, mais une intrigue policière proche d'un giallo cher à nos amis italiens. Tout comme certains de ces films transalpins, le scénario est alambiqué à outrance et la fin un peu n'importe quoi. On sait depuis longtemps que l'assassin est un des, ah et non, faut pas le dire, reste à savoir lequel et è la limite, ce serait n'importe qui. Si l'actrice principale est bonne dans son rôle, le personnage frigide et distant est obnubilé par la quête du tueur et dégage peu d'empathie. Un tueur dévoilé un peu plus rapidement et plus flamboyant, une solution plus machiavélique et probablement que je me serais rappelé un peu plus du film, déjà vu il y a plusieurs années, totalement oublié. Alan Mak aura frappé le gros lot quelques années plus tard avec sa trilogie Infernal Affairs. Mario Giguère

The OILY MANIAC aka You gui zi - Meng Hua Ho avec Ping Chen, Tien Lung Chen, 1976, Hong Kong 

Un employé handicapé de bureau d'avocat reçoit d'un homme condamné à mort la recette pour devenir un puissant monstre huileux. Sous son apparence visqueuse, il tue sans remord les criminels et ne s'arrête pas en chemin, en fait il ne peut plus s'empêcher d'être juge et bourreau. Il est tellement obsédé qu'il ne se rend pas compte qu'un jolie secrétaire pourrait faire son bonheur. La belle découvrira à sa grande surprise l'identité du pseudo superhéros puant.

Du réalisateur de The Flying Guillotine et The Mighty Peking Man nous arrive cet hybride pas tout à fait réussit. Faut dire que le personnage principal, handicapé par la polio dans sa jeunesse, passe son temps à se plaindre et à s'imaginer la victime de tout et de tous, ce qui n'est pas toujours le cas. Le monstre n'hésite pas non plus à dénuder les poitrines de ses victimes, un comportement loin des justiciers habituels. Le scénario est très mélodramatique et pleurnichard et la violence du monstre disproportionnée plus le film avance. Le costume de caoutchouc est assez ridicule et on peine à comprendre pourquoi les forces policières ne suivent pas la créature à la trace, car il ne prend aucune précaution. On se demande aussi pourquoi il n'y a personne qui ne pense pas plus tôt à allumer un briquet pour le faire flamber ! Outre le plaisir à voir un monstre aussi rococo, je ne peux pas vraiment recommander ce surprenant film de la Shaw Brothers sauf aux amateurs de bibittes psychotroniques et aux nombreux amateurs de nanars qui sauront oublier les défauts de ce film qui n'a pas vraiment marqué l'histoire. Mario Giguère

ON THE EDGE aka Hak bak do - Herman Yau avec Nick Cheung, Francis Ng, Anthony Wong, Rain Li, 2006, Hong Kong, 89m

Harry Boy (Nick Cheung) est décédé. Raconté entièrement en flashbacks, on partage la vie difficile d'une taupe dans les triades. Harry y a passé les huit dernières années et a réussit à coincer Don Dark (Francis Ng), puissant boss de triade. Le passage du côté des forces de l'ordre est difficile, son partenaire (Anthony Wong) se méfie de lui, tout comme ses supérieurs le font filer, incertain qu'il cassera ses liens avec ses amis et connaissances du milieu mafieux. Rejeté par tous, on voit difficilement comment il pourra reprendre sa vie en main.

Dans la mouvance d'INFERNAL AFFAIRS, On the Edge explore le difficile passage de ceux qui infiltrent les triades. Car les statistiques montrent que la majorité des taupes ne restent dans la police qu'un maximum de trois ans lorsqu'ils sortent de l'ombre. Une démonstration fataliste, donc, aux interprètes tout en zones grises. Même Anthony Wong, en policier brutal, semble plus humain qu'il ne le laisse croire dans un final évidemment dramatique. Nick Cheung a le visage impassible la majorité du temps, ce qui rend ses sautes d'humeur encore plus fortes. Rain Li joue la copine qui ne peut se résigner à continuer de fréquenter un traître. Les scènes d'action sont efficaces mais ne sont nullement le leitmotiv du scénario. Mario Giguère

Hong Kong en images | le HK Trombinoscope | BrigitteLin.com

12 | 3 | 4

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

FILMS DU JAPON

100 FILMS | INTRODUCTION | ART | ARCHIVES | BESTIAIREBLOG | NOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS | VISIONNEMENTS | VENTE