Quelques films du réalisateur Jean Rollin

Nathalie Perrey et Norbert Marfaing-Sintès, photo prise par Serena Gentilhomme. Nathalie y brandit la rose de fer qui est au centre de l'intrigue, dans le film homonyme de Rollin. * La joie peinte sur ces visages de passionnés est le reflet de  l'atmosphère régnant à la fin de l'aventure florentine&ldots;* Florence, Musée de la Specola, vendredi 12 mai 2006, 14h30, en pleine réalisation de mon rêve le plus fou: tourner dans un film dont le décor serait celui de mes cauchemars enfantins et de mes «Nuits étrusques». Depuis la veille, je répète, sans discontinuer, mon texte: il n'est pas long, mais si poétique, si dense, qu'il exige une concentration absolue. Après une demie-heure de maquillage, pendant lequel Anne-Marie Branca rend mon teint spectral, durcit mes traits et efface toute trace de sensualité de mon visage (lèvres affinées, enrobées d'une couche de fard violacé), je prends place dans la Salle des Squelettes, au rez-de-chaussée du musée: si, au troisième étage, la section des cires semble suinter de glaires et de sang, dans un relent de voluptés nécrophiles, tout, ici, n'est que silence et dépouillement, comme dans la carcasse d'un navire échoué sur une crique ignorée de tous . Première répétition: rien ne va. Comme dans la vie, j'ai tendance à à rire, à me trémousser, à papillonner des cils, mais, là, il faut bien que je fasse dans la composition: je dois me tenir droite, hiératique, les yeux dans le vide, les mains immobiles. Une seconde avant le clap, c'est le trac total, mais, dès que Jean Rollin annonce : ­ Jeu! À corps perdu, je m'abîme dans mon texte, je l'aspire, je bois ses flots obscurs et, quand tout est dit, j'ai l'impression d'être un plongeur novice qui, remontant à la surface, respire et exulte à gorge déployée. ­ Coupez! Jean Rollin se dit satisfait, Véronique Djaouti-Travers, photographe de plateau, et Norbert Marfaing-Sintès, chef opérateur, me félicitent, Nathalie Perrey, actrice, costumière et fidèle monteuse des films rollinien, vient m'embrasser, les larmes aux yeux. Dès cet instant, mes souvenirs se brouillent et se dispersent. Dans le gouffre des grandes joies, la mémoire fait naufrage. Précédemment... Cette «Nuit des horloges», quelle expérience! Je me demande toujours si je n'ai pas rêvée...    Fosca et moi  *  Making of   Ovidie, Jean Rollin  *  Ovidie Pour ceux qui l'ignoreraient encore, le tournage du prochain film de Jean Rollin aura lieu du 8 au 12 mai prochain à Florence, dans le Museo della Specola, dont les cires anatomiques inspirèrent mes «Nuits étrusques». le site du musée de La Specola  www.specola.unifi.it/cere/ Les premiers répérages eurent lieu en janvier 2002, c'est vous dire que le premier clap est vivement attendu. En effet, les premiers repérages que nous (Jean Rollin, son assistante et moi-même) avions faits dans le musée de La Specola, à Florence, datent de fin janvier 2002: les décors de mon roman «Les Nuits étrusques» avaient beaucoup inspiré Rollin pour un scénario, dont j'ai la première mouture et dans lequel un rôle était prévu pour moi. Les contacts pour les conditions de tournage avaient été effectués en octobre 2004 et je vous assure que ce ne fut pas une chose aisée, l'équipe du musée anthropologique ayant changé entre temps. Donc, pas moyen de négocier avec nos premiers interlocuteurs, très favorables au projet, alors que la nouvelle équipe se montrait plus réticente.Or, surprise, agréable surprise! Coup de fil de Rollin samedi dernier: alors que je considérais que le projet était tombé à l'eau, voilà qu'il est maintenu, mon petit rôle aussi. Avis aux amateurs: j'y jouerai un petit rôle (tournage prévu le 11 mai), mais ce ne sera pas ma présence qui va ameuter les foules, contrairement à celle d'Ovidie dans le rôle principal&ldots; Je ne vous en dis pas plus pour l'instant, mais vous tiendrai au courant, croisant les doigts&ldots; le blog d'Ovide  ovidie.vcomblog.com Aux dernières nouvelles, je devrais jouer mon rôle dans le décor de mes premières terreurs enfantines, la grande salle des squelettes d'animaux préhistoriques, au rez-de-chaussée de La Specola: c'est là que mon grand-père paternel me promenait, quand j'étais toute petite. Longtemps, j'ai eu de cauchemars où des fragments de ces décors ressurgissaient, mais jamais je n'aurais deviné qu'un jour j'y jouerais un rôle dans un film de cinéaste légendaire, dont le premier rôle es tenu par une artiste que j'admire beaucoup. Comme je viens de le déclarer à Rollin par téléphone, Ovidie est un sulfureux mélange de beauté et d'intelligence iconoclaste: bien des femmes devraient prendre exemple sur elle!

Soulignons la sortie du numéro 2 de la revue METALUNA consacrée au cinéma de genre. Ce numéro 2 comporte notamment un dossier de 10 pages sur le dernier film de Jean Rollin: La Nuit des Horloges (génèse du film, tournage, interview de Jean Rollin et critique du film). Séréna Gentilhomme fait part de ses impressions concernant le tournage effectué en Italie. METALUNA est disponible par correspondance Pour la France : tarif 6 euros + 2 euros de frais de port (réglement par chèque) Pour le Canada : tarif 6 euros + 10 euros de frais de port (airmail - réglement par Paypal à l'adresse fabhilton@aol.com) écrire à :METALUNA, Cinéfil du temps, Le Veysset, 87920 Condat-sur-Vienne, FRANCE  |  metalunazine@aol.com