Mise à jour le 3 mars 2024

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DRAGON THE MASTER - Ray Wu Wai-Shing , 2001, Hong Kong 

Voici un bruceploitation tardif produit par Joseph Lai au travers de sa fameuse boîte IFD, celle qui fut dans les années 1980 la Mecque des films de ninja hybrides. En ce qui concerne l'histoire, soyons clairs: cette dernière est totalement incompréhensible. On y trouve une actrice de films d'arts martiaux qui distribue des coups de lattes à une bande de salopards tous aussi moches les uns que les autres, un pauvre type débarquant de Chine armé de bonnes intentions et esthète en kung-fu qui va se retrouver malgré lui du mauvais côté de la barrière, et le patron d'une école d'arts martiaux qui va traiter le pauvre chinois comme une merde et qui se prend pour Bruce Lee en portant son fameux pyjama jaune à rayures noires. Il y a bien une histoire de mafia, de disquette pleine d'informations compromettantes pour on ne sait qui et deux filles qui font les ninjas avant de sauter d'un immeuble en utilisant un parasol comme parachute. Le final confronte ce pauvre chinois incompris (et qui fait franchement pitié) à notre pseudo Bruce Lee incarné par un certain Dragon Sek, au milieu d'une arène cerclée de fils barbelés qui vont éventuellement être utilisés comme gants de boxe. Si les acteurs connaissent visiblement le kung-fu, ils sont en revanche à côté de la plaque pour le reste, tout comme le réalisateur qui n'avait sans doute pas de scénario digne de ce nom sous la main. A l'heure qu'il est (janvier 2013), cette énorme croûte toute moisie n'a toujours pas reçu les cinq voies nécessaires à un vote effectif sur imdb. Tant mieux pour ceux qui ne l'ont pas vu. Kerozene

Le DUEL A MORT DU SORCIER CHINOIS aka L'INVINCIBLE BAGARREUR aka INVINCIBLE OBSESSED FIGHTER - Godfrey Ho, 1983, Hong Kong/Corée du Sud

L'abominable Aigle Boiteux, un tyran sans scrupule dirigeant un racket musclé envers les commerçants et habitants de sa région, décide d'en finir avec son plus farouche ennemi. Ce dernier n'étant pas un manche lorsqu'il s'agit de distribuer des high kick, Aigle Boiteux fait appel à un mercenaire qui va mener à bien sa besogne. Arrive alors le fils du gentil résistant maintenant décédé qui constate la situation avec stupeur. Pour mener à bien sa vengeance, il va dans un premier temps faire un repérage des lieux déguisé en vagabond faussement naïf (sorte de version chinoise de Charlot), puis en vendeur de gingembre et c'est sous ce déguisement qu'il parvient d'ailleurs à arnaquer Aigle Boiteux d'une coquette somme. C'est là qu'intervient notre fameux sorcier, en réalité un illuminé qui passait par là par hasard et qui a pu observer le petit jeu de notre justicier. Le sorcier propose donc ses services à Aigle Boiteux pour venir à bout de ce personnage encombrant.
Il aura pris du temps pour se pointer, notre sorcier moustachu. Mais quand il est là, il fait carrément plaisir puisqu'il passe passablement de temps à faire des incantations sous des éclairages rouges puis va même jusqu'à réveiller les morts lors de son duel contre le héros. Le combat se passe dans une pièce obscure, illuminée par endroit à l'aide de quelques spots rougeâtres et entre les coups de poings et les hurlements surgissent deux morts-vivants maladroits qui seront rapidement réduits en morceaux. Suite à cela le sorcier est achevé en quelques secondes par le gentil. Le sorcier n'aura eut qu'un quart d'heure de présence à l'écran et il reste encore une bonne demi heure de métrage, encore un coup des distributeurs français qui auront su exploiter ma fibre de bisseux décérébré. Salauds.

La suite on la connaît : le gentil pète la gueule aux sbires du méchant boiteux jusqu'au duel final lors duquel le bad guy ne s'avère pas si handicapé que ça. S'en suit donc une baston homérique et joliment chorégraphiée qui fait plutôt bonne figure et à l'issue de laquelle le gentil sort vainqueur. L'ensemble du film pourrait être plutôt correct. Les combats sont plutôt bien foutus, l'aspect comédie de la chose n'est pas trop poussif et on a même droit à quelques plans gores ici et là et en particulier celui pendant lequel le sang gicle sur l'écran ! Mais le film est affreusement mal monté et passablement chaotique d'un point de vue narratif. Juste de quoi faire décrocher le téléspectateur qui passera plus de la moitié du temps à ne regarder le spectacle que d'un oeil légèrement amusé. Dommage. Cette production Filmark (ou en tous cas "distribution" Filmark) fauchée a été tournée en du Corée du Sud par l'inénarrable Godfrey Ho dans sa période "pré-bidouille", ceci explique sans doute cela. Kerozene

DUEL AU KARATE aka ACTION TAE KWON DO aka DUEL A MORT AU KARATE - Yang Man Yi, 1972, Hong Kong    

En Corée, un jeune chinois amoureux d'une jeune coréenne se voit contraint de quitter le pays et l'élue de son cœur avec. Mais il promet de revenir l'épouser dans deux ans. Deux ans plus tard, notre Roméo est de retour pour découvrir le pays envahit par les vilains japonais (des gens qu'il ne porte évidemment pas très en estime) et manque de bol, sa moeuf qui s'est enrôlé dans la résistance est en pleine mission. Du coup, pas de câlin de bienvenue, et une légère frustration prendra le dessus, poussant notre ami à foncer dans le tas pour casser du nippon grâce à sa prodigieuse maîtrise du tae kwon do mais aussi avec l'aide d'une horde de mômes de dix ans qui tabassent du méchant avec une hargne presque effrayante!

Que voila un film bien dramatique. Yang Man Yi prend un soin tout particulier à dépeindre les soldats japonais comme étant les êtres les plus vils de la planète (l'un des officiers porte une moustache hitlerienne) et nous ennuie rapidement en alignant bavardages sans grand intérêt et bastons interminables, le tout avec un sérieux déconcertant. Pour sa défense, je me suis farci le film avec son épouvantable doublage français (la bande son cantonaise est audible en bruit de fond) et surtout un recadrage du cinémascope à la tronçonneuse débouchant sur des scènes surréalistes dans lesquelles deux personnes se mettent à dialoguer sans qu'aucune des deux n'apparaissent à l'écran. Non, à la place nous avons droit à un plan fixe de porte dialoguant avec elle-même - ou peut-être était-ce avec sa poignée... ou avec le parquet, allez savoir! Pardon... Il faut bien se consoler comme on peut devant pareil massacre. Kerozene

DUEL TO THE DEATH - Ching Siu-tung, 1982, Hong Kong/Corée du Sud 

Un tournoi d'épéistes martiaux est organisé régulièrement entre la Chine et le Japon, ceci permet au vainqueur d'avoir le privilège de posséder le meilleur épéiste d'Asie. Le héros chinois, très zen et toujours souriant compte bien le remporter, tout comme son adversaire japonais, soucieux de respecter les règles. Seulement voila, un vilain japonais et sa horde de ninjas va tout mettre en oeuvre pour que les chinois se plantent, et ça, l'épéiste japonais ne le veut pas. Il veut faire ça à la loyale.... Très standard vu comme ça, le film regorge d'éléments délirants. Les protagonistes volent dans les airs, les ninjas se "collent" les uns aux autres formant ainsi un homme de 3 mètres de haut, un maître Shaolin se fait capturer par une ruse sournoise: une ninja se déshabille devant lui, le forçant à se couvrir les yeux ! Le duel final terminant dans un bain de sang.... La mise en scène est belle, soignée et est servie par une photographie qui flatte l'oeil.L'action est bien menée, sans temps mort, et on prend un immense plaisir à suivre ce film pas prétentieux du tout. Un de mes HK préférés. Kerozene

EVIL CULT- aka The KUNG FU CULT MASTER aka Yi tian tu long ji zhi mo jiao jiao zhu - Wong Jing, 1993 

Dans la Chine médiévale, des clans cherchent à obtenir le pouvoir par l'acquisition d'épées magiques. L'une d'elle est conservée par un roi, or personne hormis son fils et sa belle-fille ne savent où il se trouve. A cause de ça, ils sont forcés de mettre fin à leur jour en laissant un orphelin blessé. Sept ans plus tard, ce petit orphelin et devenu grand et a pris les traits de Jet Li. Protégé par un grand maître au sein de son école d'arts martiaux, le pauvre ne peut pas pratiquer à cause de sa vieille blessure. Mais une série d'événements et de rencontres feront de lui le chef de tous les clans, le maître des techniques de toutes les écoles, bref, le gars qui assure un max.

L'histoire est un peu confuse, on se perd dans tous les noms des clans, sectes, écoles, etc. ... De même que les noms des protagonistes. Mais on s'en tape, le spectacle est total. Jet Li vole dans les airs et balance des boules d'énergie, un vieux maître est attaché à une énorme boule volante, les filles sont superbes et balancent des coups de savates avec énergie, bref, c'est le pied et on ne s'ennuie pas une seconde. Kerozene

EXECUTIONERS aka  Xian dai hao xia zhuan - Ching Siu-tung & Johnny To, 1993, Hong Kong 

Les trois moeufs du HEROIC TRIO, à savoir Anita Mui, Michelle Yeoh et Maggie Cheung (sublime), sont de retour pour une grande aventure. Dans un futur un peu pourri, l'eau potable est contaminée. Mais un savant fou et défiguré sait comment la rendre à nouveau potable et se sert de son pouvoir à de viles fins politiques. Le président en place se fait avoir par un coup monté et nos trois héroïnes justicières se chamaillent sans arrêt. Bien sur, celles-ci découvriront que le savant fou est responsable de la pénurie d'eau potable, elles seront de nouveau les meilleures amies du monde, et elles sauveront le président et libéreront le peuple assoiffé.

De l'action molle, des combats peu intéressants, des décors de série Z, une ambiance foireuse, une musique insupportable, un scénario bancal...  EXECUTIONERS est un très mauvais film, et pourtant j'aime beaucoup les films de Ching Siu-tung. Mais là c'est un foirage en grandes pompes. Kerozene

EXECUTIONERS FROM SHAOLIN - 1977 - Chia-Liand Lu

Un très méchant maître Kung Fu veut avoir le pouvoir sur la région et tue les meilleurs combattants autour de lui. Un d'entre-eux, grand adepte du style du tigre, s'exile et trouve l'amour chez une combattante du style de la grue. L'homme s'entraîne pour venger la mort des autres combattants, mais sa femme lui fait comprendre que ce n'est qu'en mélangeant les deux styles qu'il arrivera à vaincre le dangereux seigneur.

Difficile en regardant EXECUTIONERS FROM SHAOLIN de ne pas penser à un film bien plus connu, KILL BILL VOL.2, mettant en scène le même personnage du maître Kung Fu, ici utilisé comme un vilain. En fait, on a aucune difficulté à imaginer pourquoi Quentin Tarantino a autant adoré le film, mettant en scène des personnages forts dans un tout étonnamment très cohérent. Mais en plus de tout ça, le film tente de sortir de l'ordinaire en utilisant un humour assez omniprésent. Le grand méchant, Pei Mei, a une arme secrète. Sa fourche est une arme létale capable d'emprisonner et de briser la main de ses adversaires. C'est avec ce genre de truc que le film se distingue de façon positive et négative, car si c'est parfois très rigolo, le film est également porteur d'un humour lourdingue et juvénile.

Dès le départ, EXECUTIONERS FROM SHAOLIN offre certainement une des plus impressionnantes et travaillées scène de combat dans le premier 10 minutes. Un combattant affrontant une armée à lui seul, fonçant avec stratégie dans le tas, le corps criblé de flèches et toujours dangereux dans une scène d'un cinq minutes ultra intense. On s'attache déjà à ce personnage qui... meurt dans d'atroces souffrances. Ce qui est dommage, c'est que la suite des choses avec les autres personnages est très intéressantes d'un point de vue narratif, avec un homme qui alimente une vengeance sur le long terme tout en éduquant sa famille, mais rien ne vient égaler cette scène d'action durant tout le reste du métrage. Il est un peu dommage de voir qu'au niveau de l'action, l'intensité est totalement débalancé alors qu'au niveau des scènes fortes du scénario, c'est tout le contraire. Ce débalancement rend l'expérience un peu bizarre et assombri un peu l'appréciation du métrage.

Ils sont cependant très rares, les films de Kung Fu des années 70 à explorer le sujet de la famille et de la vengeance avec autant de sensibilité. Le film prend bien le temps d'explorer les trois personnages centraux de la famille, tout en gardant le vilain comme particulièrement invincible durant la presque totalité du métrage. Le résultat fait en sorte que quand l'inévitable arrive et qu'un personnage doit défier le maître, on ressent véritablement quelque chose, puisqu'on a vu cette famille évoluer sur une dizaine d'année, un pari assez ambitieux d'ailleurs au niveau narratif.

C'est la finale qui fait le plus mal au film, parce qu'en plus de ne faire aucun sens avec le reste du film, elle est si vite expédiée et si peu intéressante qu'elle donne un mauvais arrière-goût en bouche, presque comme si on avait été triché d'une autre fin bien meilleure. Si beaucoup de combats sont intéressants et très bien chorégraphiés, un seul tire véritablement son épingle du jeu alors que tout le reste va de divertissant à affligeant. Malgré tout, pour ceux qui veulent un film de Kung Fu avec un peu plus d'ambition que la moyenne, EXECUTIONERS OF SHAOLIN est le film pour vous! Abba

  FEARLESS HYENA 2 - Chang Chuen avec Jackie CHan (Kind Of), 1983, Hong Kong, 93m 

Deux dangereux experts en matériaux, Terre et Paradis, sèment la désolation dans le clan Ying-Yang, éliminant tous ses membres. Un nouveau né réussi à s'échapper et 20 ans plus tard, découvre ce qui s'est passé et s'entraîne pour affronter les deux vilains combattants.

Celui-là est vraiment particulier, puisque Jackie Chan, la vedette du film, a changé de studio durant le tournage de FEARLESS HYENA, brisant son contrat qui le liait à Lo Wei Motion Picture. Au final, Jackie Chan n'est là que durant une partie du film et le film a été complété avec une doublure. Certains sont capables de bien se sortir d'une telle situation avec adresse, ce n'est pas le cas ici. On peut également voir beaucoup de scènes du premier film ajouté, ce qui rend l'expérience presque impossible à suivre. Une chose où le film se débrouille au moins correctement, ce sont les combats qui sont honnêtement pas mal, mais ils ne sont pas si nombreux. Et pas seulement le premier film, puisque la scène d'ouverture avec Jackie Chan qui se cache des grenouilles dans le pantalon sont tirés de Spiritual Kung Fu. Tout ce saucissonnage est simplement indigeste et on se dit que c'est limite un film, qu'un remake remonté. Si au moins la doublure avait la moindre ressemblance avec Jackie Chan aussi, ça aurait pu peut-être passé, mais il n'y a eu aucun effort réel avec ce film, qui est connu pour toutes les mauvaises raisons. Abba

La FUREUR DES MAITRES DE SHAOLIN aka LE COMBAT DES SHAOLIN aka LA FUREUR DU VENGEUR; MASTERS OF TIGER CRANE aka RAGING MASTER OF TIGER CRANE aka RAGING MASTER'S TIGER CRANE aka TIGER CRANE; RAGING TIGER aka REVENGE OF SHAOLINS aka SAHYEONGSAJE - Wu-Hyeong Choi, 1982, Corée du Sud

Stephen (Benny Tsui), un jeune adepte du kung-fu à côté de la plaque, cherche à retrouver Andy, son frère peintre kidnappé, et venger son maître shaolin sauvagement tué par des salauds qu'il ne connaît pas (on notera au passage les prénoms inattendus de nos héros, merci aux doubleurs français). Ces salauds sont un couple qui tente de forcer le peintre à livrer des peintures dont nous ne saurons jamais rien. Lâché dans la nature avec pour seul indice à sa quête un collier appartenant à l'assassin de son maître, Stephen se fait manipuler par un vieux pouilleux et se voit contraint de payer ses dettes à un aubergiste en travaillant pour lui. Mais le pouilleux n'est autre qu'un maître en arts martiaux qui finira par former Stephen afin qu'il puisse se venger.

Malgré sa trame ultra classique, son humour bas du front, sa légère romance, ses faux raccords (le méchant change de couleur de cheveux dans une scène qui semble ne rien avoir à faire là), son scénario mal foutu et ses personnages désespérément banals, cette production coréenne possède malgré tout deux ou trois éléments offrant un visionnement relativement plaisant. J'insiste sur le "relativement". D'abord les combats sont extrêmement rapides et plutôt brutaux, Benny Tsui nous gratifie de prises parfois improbables, jette des mannequins de mousse dans les airs et ses victimes meurent toujours en crachant du sang tout en écarquillant les yeux comme des damnés. L'attaque d'ouverture vaut elle aussi son pesant de rouleaux de printemps avec les tueurs portant des masques en forme de papillon et une cape rouge, leur donnant presque un look de super-héros! On peut encore citer une séance de torture au soleil, un éventail tranchant et deux tueuses redoutables aux longues jambes dénudées et propulsant des cymbales dans les airs avec la ferme intention de couper des têtes! Malheureusement, elles visent comme des pines. Tout cela n'a finalement pas grand-chose à voir avec Shaolin, mais en même temps on s'en fout un peu... Kerozene

La FUREUR DE VAINCRE aka FIST OF FURY aka Jing wu men - Lo Wei avec Bruce Lee, Nora Miao, 1972, Hong Kong, 95m

J'avait vu le film comme bien des gens durant le raz de marée Bruce Lee qui a amené les arts martiaux au rang de loisir mondial et a accouché d'une chanson disco: Everybody loves Kung Fu Fighting ! Première surprise, le personnage interprété par Lee est furieux de la mort suspecte de son maître et ce point de départ n'est pas de la fiction. Il s'agit des évènements relatés dernièrement dans FEARLESS mettant en vedette Jet Li dans le rôle titre, qui raconte la vie de Huo Yuanjia, maître en arts martiaux qui meurt empoisonné durant un tournoi mémorable ou il défend la fierté chinoise contre les occupants. Chen Zhen (Bruce Lee) est donc furieux et n'en a que faire des préceptes pacifistes de son regretté maître et n'aura de cesse de trouver les coupables du meurtre lâche de Huo Yuanjia. Sa colère passe par des combats absolument fantastiques, tous chorégraphiés par Bruce Lee en personne ou il brille de tous ses feux, à main nues ou avec ses nunchakus (ces deux bouts de bois reliés par une chaîne, que bien des ados se sont fabriqués à l'époque et qu'on a dû interdire de vente au Canada). D'ailleurs, ce n'est pas vraiment le scénario somme toute très simple, qui frappe l'imagination, mais cette rage et cet exutoire grisant que sont ses combats hauts en couleurs. Le côté pamphlétaire anti-japonais beurre épais, mais connaître un brin l'histoire des relations Chine-Japon aide à comprendre ces ressentiments puissants. Si l'enrobage a vieilli, Bruce Lee est toujours aussi électrisant et la morale de l'histoire ne glorifie en rien les instinct violents qui s'y illustrent, en opposition à la philosophie du maître honoré, dont l'école, si on se pose la question, est toujours ouverte et qui s'est multipliée. Un classique à revoir avec plaisir. Mario Giguère

La FURIE DU MAITRE DU KUNG-FU aka ONE FOOT CRANE aka KICK OF DEATH - Wu Min-Hsiung, 1979, Taiwan

Mais qui est cette mystérieuse "Pied de grue" ? Une artiste martiale redoutable qui est en train d'éliminer les leaders d'un clan despotique mené par quatre frères cruels. Il s'agit bien sûr de la fille d'une famille que le clan a farouchement massacrée il y a 10 ans de cela. Seul son frère et elle ont survécut, mais lui l'ignore car il a depuis été élevé par l'un des tueurs... Du coup, il a plutôt tendance à vouloir casser les dents à "Pied de grue", autrement dit sa soeur, puisqu'elle est en train d'exterminer ce qu'il pense être sa famille...

Ce kung-fu flick à petit budget et plein de zooms est traditionnel dans tous les sens du terme. Malheureusement, il ne bénéficie pas de combats très originaux, d'autant plus qu'ils s'avèrent terriblement mal chorégraphiés. Mais le coup fatal de "Pied de grue" (incarnée par Lilly Li) est redoutable, une lame surgit perpendiculairement de sa semelle. Evidemment, il n'est jamais expliqué comment et surtout où cette lame se range, car vu l'endroit d'où elle sort, cela implique au minimum un pied cybernétique. Le casting propose aussi un Lo Lieh en petite forme. Au final, ONE FOOT CRANE, dont le titre français est à peu près applicable à tous les films de kung-fu existant, est un kung-fu flick pour amateurs du genre uniquement, les autres n'y trouveront rien d'intéressant. Kerozene

GALLANTS aka Da lui toi - Clement Sze-Kit Cheng & Chi-kin Kwok avec Siu-Lung Leung, Kuan Tai Chen, Teddy Robin Kwan, 2010, Hong Kong, 98m

Cheung est un souffre douleur pour tous et le voici chargé de persuader quelques récalcitrants de quitter leur maisons et commerces pour faire place à un nouveau développement immobilier. Il se fait tout naturellement tabasser et est sauvé par le vieux Tiger, qui a plus de ressources qu'il n'y parait. Tiger et Dragon attendent depuis trente ans la sortie du coma de leur maître en arts martiaux Ben Law, qui, lorsqu'il en sort, prend Cheung pour un de ces jeunes disciples, ne se rendant jamais compte que le temps a passé ! Cheung sera donc partagé entre ses nouveaux "amis" qu'il devrait expulser et son patron qui enverra un expert en arts martiaux affronter les élèves en combat dont le vainqueur aura la possession du bail de l'immeuble.

Sur une trame on ne peut plus classique se greffe un discours peu commun avec ces acteurs, réelles stars d'un autre temps, toujours aussi déterminées, mais pas autant en forme. Si le corps ne suit pas toujours, les prouesses sont nombreuses et la finale en pied de nez à une jeunesse qui ne sait pas et ne comprend pas est exquise, se reflétant dans les commentaires de la salle. Un film drôle, parfois poignant, avec scènes d'action et qui nous touche. Loin des opérations marketing habituelles des blockbusters, une belle leçon de vie, toujours sur la fine ligne du burlesque. On a l'impression qu'il n'y a qu'a Hong Kong qu'on peut en faire des comme ça ! Mario Giguère

GRIFFES D'ACIER CONTRE LEOPARD NOIR aka THE CONVICT KILLER; IRON CHAIN FIGHTER - Chu Yuan, 1980, Hong Kong
 
Au début du XXe siècle quelque part en Chine, un homme au chapeau est victime d'un coup monté et est accusé de trafic d'opium. Juste avant son arrestation, il a le temps de mettre un nom sur le responsable et de tuer l'homme de main de ce dernier. Il est ensuite conduit pour une durée de quinze années derrière les barreaux. Une fois sa peine purgée, notre homme au chapeau revient avec un très fort désir de vengeance, et fout les pieds dans le plat avec insistance afin de dénicher son malfaiteur, un homme que l'on surnomme Léopard noir. Armé de la chaîne qui le tenu prisonnier au bagne, il apprend rapidement que ce mystérieux personnage est l'un des Sept Invincibles, un gang de frères et sœurs à l'identité inconnue. Ceux-ci tenteront un par un d'éliminer notre héros tout en alimentant une galerie de personnages hauts en couleur, jusqu'à un dénouement final riche en rebondissements.

Toujours actif au sein de la Shaw Brothers, Chu Yuan délaisse la Chine historique pour un cadre légèrement plus contemporain. Légèrement, parce que outre le fait que certains protagonistes portent des habits relativement modernes et que l'utilisation des armes à feu y est presque abondante, le reste ressemble à s'y méprendre au cadre de n'importe quel film de kung-fu traditionnel. Comme à son habitude, Yuan investit intelligemment l'espace de décors de studio photographiés avec soin et livre un florilège de combats si légers et gracieux qu'ils s'apparentent parfois plus à de la danse. Le titre français s'avère légèrement mensonger, puisque notre héros ne possède point de griffes d'acier - ni en quoi que ce soit d'autre d'ailleurs - mais manie en revanche la chaîne de bagne de manière bien plus radicale qu'Indiana Jones utilise son fouet. Les griffes d'acier, elles se trouvent sous la semelle de l'une des sept invincibles (alliée de Léopard noir donc), de redoutables lames rétractables auxquelles notre homme au chapeau va se frotter de près. Sans atteindre la maestria de certains titres précédemment réalisés par Chu Yuan (LE COMPLOT DES CLANS), GRIFFES D'ACIER... se laisse regarder avec intérêt et amusement et parvient même à surprendre au moment de son final. Kerozene

Le HÉROS MAGNIFIQUE aka MAGNIFICENT BUTCHER aka Ren Zhe Wu Di aka Lin Shi Rong - Yuen Woo-Ping, 1979, Hong Kong, 1h48 

Wing (Sammo Hung) est un boucher que l'on ne voie pas vraiment en train d'exercer sa profession, mais pour compenser sa paresse il est l'élève du prestigieux Wong Fei Hung, maître de Kung Fu aux gros yeux qui pratique la caligraphie dans ses temps libres. Bon élève en plus. Cependant, il est quelque peu naïf et comme il a un grand coeur (enfermé dans un gros coffre, il faut dire), il s'empresse toujours d'aider son prochain sans trop poser de questions, avec parfois de funestes résultats. Ce sera l'une de ces "gaffes" qui déclenchera une espèce de guerre entre les élèves de Wong Fei Hung et les élèves d'un autre maître, le grisonnant Ko.

Voilà un vieux "classique" de HK rempli de comédie pas subtile pour deux sous et de performances d'acteurs qui en mettent des tonnes. On appelle ça du cabotinage, habituellement, mais quand c'est à ce point et pendant TOUT le film, on appelle ça de l'agacement. Je retiens entre autres le petit frère de Sammo Hung, qui n'est pas très agréable à l'oeil, et qui en met littéralement des tonnes dès qu'il reçoit un coup.

La trame narrative est comme souvent motivée par le besoin de Woo-Ping de remplir son film de combats hallucinants, chorégraphiés à la seconde près, qui vont de l'étonnant au carrément spectaculaire (le combat avec l'homme-chat est particulièrement frappant). Sans ces combats, il nous reste des personnages pas crédibles, dont il est fort difficile d'apprécier l'humour enfantin. Sammo Hung jeune a des grosses lèvres de femme, et un visage rose et doux qui contraste étrangement avec celui de ses adversaires. Orloff

L'HOMME AU BRAS D'ACIER aka MARVELLOUS STUNTS OF KUNG FU - Gam Sing Yan avec Lung Fei, 1979, Hong Kong 

Chen, arrogant jeune homme aux solides connaissances du kung-fu, parvient à se faire désirer par les deux clans de mafieux locaux afin de leur soutirer l'argent qu'ils volent au peuple. Un jour, il reçoit une invitation à un défi. Acceptant cette dernière, il se voit faire face à deux experts (dont le moustachu Lung Fei) en technique du coq qui ont par le passé assassiné une légende des arts martiaux via une honteuse ruse de lâche. Chen se fait péter la gueule et est honteusement humilié car ses ennemis lui demandent d'aboyer comme un chien. Blessé, anéanti, Chen est triste... C'est là que son ami le diseur de bonne aventure lui annonce être un maître en kung-fu, et qu'il va le former afin qu'il puisse se venge. Et le diseur de bonne aventure lui explique en détail son passé: il est le fils du fameux combattant trahi en plein combat par ses deux odieux criminels. Pourquoi ne décide-t-il pas de se venger lui-même? Personne ne le sait. Toujours est-il que Chen va s'en charger.

L'HOMME AU BRAS D'ACIER, dont le titre n'a rien à voir avec le contenu (et on ne parle pas du titre anglophone MARVELLOUS STUNTS OF KUNG FU puisque aucune cascade particulière n'apparaît dans le film), est une de ces kung-fu comédies sans saveur comme il s'en faisait à la pelle à la fin des 70's, début 80's. Le film de Gam Sing Yan s'avère carrément chiant à mourir avec ses combats chorégraphiés avec les pieds dont les découpages rappellent ceux encore visibles dans les films des années 60, voire 50 - c'est à dire lent, saccadé et pas crédible. On ne parle pas de l'humour non plus, les gags étant tous plus pathétiques les uns que les autres, ni de l'histoire dont l'intérêt s'avère carrément inexistant. A éviter. Kerozene

IP MAN aka Yip Man - Wilson Yip avec Donnie Yen, Simon Yam, Ka Tung Lam, 2008, Hong Kong, 106m

La vie du grand maître du Wing Chun, Yip Man, qui enseignera entre autres au légendaire Bruce Lee. Dans une Chine assez paisible, les habitants d'une petite ville connaissent tous Ip Man, le meilleur de tous les pratiquants d'arts martiaux, qui vit des jours tranquilles avec sa femme et son fils. Tout sera bouleversé par l'occupation japonaise. Devant travailler pour subsister durement, Ip Man sera surprit et choqué par la cruauté des occupants, qui lui demandent en vain d'enseigner sa discipline aux soldats de l'empire du soleil levant.

Il semble que l'on ait pas mal romancé la vie du spécialiste du Wing Chun, mais qu'on ait respecté le personnage. On s'attache rapidement à cet homme humble, qui refuse de pavaner son art et ne se glorifie jamais de ses prouesses. Il y a une grâce et une retenue dans la mise en scanne qui permet aux nombreux combats d'avoir un impact réel. Sammo Hung est à la chorégraphie des combats et Donnie Yen, excellent dans son rôle, a apprit la discipline en seulement neuf mois et livre probablement la performance de sa carrière. Dans un rôle secondaire, Simon Yam est remarquable, tout en retenue, lui qui est plus connu pour ses performances plus flamboyantes. C'est tout le contraire de ces hommes du Nord qui débarquent en ville et pensent ouvrir une nouvelle école après avoir battu tous les maîtres de la ville en duel. S'il n'a pas comprit la leçon la première fois, il finira par apprendre, lui aussi, de maître Yip. Le succès du film a garantie un deuxième opus qui raconte cette fois l'exil à Hong Kong. Chaudement recommandé. Mario Giguère

Les KAMIKAZES DU KUNG-FU aka TO SUBDUE EVIL aka TO SUBDUE THE EVIL - Fu Ching-hua, 1973, Taiwan

Deux frères, fils d'un propriétaire d'une école de kung-fu, se voient tatouer sur leur torse chacun une moitié de dragon peu après leur naissance. Au moment de la séance de tatouage, le perfide Lei Chi et ses gardes japonais vient réclamer vengeance - car le pauvre n'assume pas le fait d'avoir été battu il y a 3 ans lors d'un combat en règle. L'école est saccagée, les élèves massacrés, les enfants séparés et le père tué par une prise redoutable de Lei Chi. Vingt ans plus tard, l'un des fils entame sa vengeance en éliminant un par un les gardes du corps de Lei Chi. ce dernier, effrayé de voir ses hommes se faire liquider par une prise qui porte la signature de son défunt ennemi (une marque de main sur le torse) engage un mercenaire qui tombe amoureux de la tenancière du casino de Lei Chi. Mais qui peut bien être ce mystérieux mercenaire surgit de nul part ? On se le demande... 

Voici un film de kung-fu fauché tout ce qu'il y a de plus classique, et relativement sympathique, dont les combats sont malgré tout bien mollassons. Les coups portés sont pleins de retenues, les mouvements visiblement chorégraphiés à la va vite, mais on se rattrape avec le fait que bon nombre de coups provoquent des vomissements de sang chez les victimes. Ainsi, murs et visages se font régulièrement arroser suite à un direct au foie, ou alors, les joues des figurants sont littéralement écorchées suite à une prise sadique. Un soupçon de cruauté gratuite déborde sur des scènes relativement inutiles comme celle de la femme qui vient s'empaler par mégarde sur le couteau de son mari. Mais ce qui fait rudement plaisir ici, c'est Lei Chi et sa fameuse prise fatale: le fourbe vole dans les airs, pratique un somptueux demi-tour dans une position de Superman, puis revient frapper son adversaire surpris par une telle audace ! Pas con, le frangin survivant parviendra sur la fin à tourner la situation à son avantage en se propulsant à la verticale, pieds en avant, perforant ainsi l'estomac du vil méchant qui finira son vol contre un tronc d'arbre. C'est ce qu'on appelle consommer sa vengeance ! Kerozene

KARATE EN PLEIN OURAGAN aka THE HURRICANE aka GOLD CYCLONE WHIRLWIND aka HURRICANE - Lo Wei, 1972, Hong Kong 

L'action prend place à la fin de la dynastie Song (qui se termina en 1279, merci Wikipedia). Le premier ministre chinois, sorte de vieux pervers barbu tripotant de jeunes donzelles sur sa couche ministérielle, conspire avec l'ennemi mongol et mandate un individu à l'identité secrète afin de communiquer un message à leur général localisé à la frontière. La rumeur se répand alors que ce fameux émissaire ne serait nul autre que le fameux Hurricane, redoutable artiste martial pourtant réputé pour son intégrité et sa dévotion à l'Empire chinois. Un jeune épéiste soucieux de se forger une réputation part à sa recherche pour constater qu'Hurricane est un homme juste et infiniment supérieur à lui, et doute alors de sa culpabilité, ce qui lui vaut de se faire renier par son maître, grand défenseur de la justice. Ensemble, ils vont devoir faire face aux défenseurs loyalistes en même temps qu'aux sbires du ministre traître.

Principalement tourné en décors naturels, dont une scène près de la Grande Muraille, cette production Golden Harvest de bonne facture accuse un rythme gentiment pantouflard principalement dû à des affrontements aux chorégraphies manquant de dynamisme. Les gestes sont trop découpés, trop lents, annihilant toute tension potentielle. Sans doute que le maître n'avait pas encore dirigé Bruce Lee dans "La Fureur de vaincre" sorti la même année et que sa façon de filmer l'action était encore proche du style des 60's. Heureusement, le film propose une galerie de personnages attachants. Outre Hurricane et sa "frime modeste" et son nouveau camarade à la sagesse remarquable, se joint un trio de combattantes de charme propulsant de redoutables épées attachées à des rubans virevoltants, un vieux maître loin d'être rouillé lorsqu'il s'agit de balancer des coups de pied dans les dents et une ribambelle de salauds ricanant menés par un fourbe stratège qui prend un malin plaisir à faire passer Hurricane pour la dernière des saloperies. "Karaté en plein ouragan" n'est pas spécialement excitant, mais bien malin sera celui qui saura identifier le traître masque Kerozene

The KISS OF DEATH - Meng Hua Ho, 1973, Hong Kong 

Après que la jeune et innocente Chu Ling se soit fait sauvagement violer par cinq gros salopards sur le toit d'un immeuble, celle-ci contracte une maladie vénérienne dégueulasse, la "rose du Viêt-Nam", forme dégénérescente et mortelle de syphilis. Elle laisse tomber son job miteux à l'usine, fuit sa famille qui ne lui a jamais montré aucun soutient et décide de décrocher un job dans un bar d'entraîneuses avec l'espoir de mettre un jour la main sur ses agresseurs. Le tripot en question est tenu par Wong (Lo Lieh), un boiteux qui cache un talent d'une rare efficacité pour le kung fu. Protecteur envers ses employées, et en particulier envers Chu Ling, il accepte de lui apprendre les techniques du kung fu. Les coupables, une bande de maffieux actifs dans le milieu des jeux clandestins, va bientôt connaître la fureur de Chu Ling, qui acquière rapidement un certain savoir faire en matière d'émasculation.

Efficace et peu complaisant rape & revenge en provenance de la Shaw Brothers bénéficiant d'une ambiance très 70's et de jolis coups de latte et de canne de la part d'un Lo Lieh en forme. Mais le haut de l'affiche est surtout tenu par une très convaincante Ping Chen, une habituée des films d'exploitation de la Shaw vue entre autre dans "Sexy Killer". Tour à tour victime pleurnicheuse et tueuse radicale, son personnage parvient même à être touchant lorsqu'elle se refuse à contre coeur à un Lo Lieh tout frustré et encore ignorant de la présence de la maladie. Plutôt fun lors de ses instants de bastons, notre héroïne va même jusqu'à bénéficier d'ustensiles aussi dangereux qu'originales, à savoir des cartes à jouer tranchantes comme des rasoirs qu'elle lance aux visages des bad guys! Relativement soft concernant la nudité, le film s'offre tout de même un joli casting de filles craquantes et sexy qui complète à merveille une galerie de gueules cassées du côté des méchants. Sans être incontournable ni particulièrement original, "Kiss of Death" mérite tout de même le coup d'oeil. Kerozene

KUNG FU CONTRE YOGA aka KUNG FU VS. YOGA - Chan Chuen, 1979, Hong Kong 

Deux jeunes karatékas au talent inversement proportionnel à leur QI ne perdent pas une occasion pour se donner en spectacle. Lors d'un tournoi, l'un d'eux se rue sur la scène pour assommer à coups de pieds les concurrents. Du coup, il gagne le premier prix du tournoi : la main de la fille de l'organisateur. Malheureusement, celle-ci n'est pas très ravie. Si notre héros est bien le plus fort, il est aussi le plus laid et le plus bête. Afin de repousser l'échéance au maximum, elle lui demande de relever trois défis : le premier est de voler quelque chose à un moine shaolin extrêmement puissant, le deuxième est de voler une broche de jade à une prostituée qui s'avérera être un travesti adepte du kung fu et le troisième est de voler le rubis à Singh, maître expert en yoga.

Sommet d'absurdité de la kung fu comédie, on y observe quelques-uns uns des combats les plus exubérants qui soient. Si la première heure du film n'apporte rien de plus que le film de kung fu traditionnel de cette époque, la dernière demi-heure, quant à elle, offre deux combats hilarants. Le premier confronte nos deux valeureux héros face à un artiste martial gay à la gestuelle efféminée, le deuxième présente le maître yoga, sorte d'homme chewing gum capable des plus hallucinantes contorsions possibles et imaginables. Le film est à voir absolument pour cette séquence uniquement, réalisée sans aucun trucage et dans lequel on peut observer un type faire des nœuds avec ses membres, mettre sa tête sous son bassin tout en balançant des coups de savate, se tordre dans tous les sens pour éviter le moindre coup&ldots; Le film est néanmoins discutable d'un point de vue éthique vu ses blagues légèrement homophobes et xénophobes. Mais franchement, voir ce yoga à l'œuvre, c'est quelque chose de rare ! Kerozene

KUNG-FU VAINQUEUR DU TRAÎTRE aka WRITING KUNG FU aka LE VAINQUEUR DU TRAITRE aka CHINESE SAMSON aka HOT DOG KUNG FU - Bolo Yeung avec John Cheung et Bolo Yeung, 1979, Hong Kong, 79m

Un professeur, détesté par sa communauté doit lutter contre un dangereux guerrier venu du Vietnam, jouant de la flûte pendant ses combats et qui tue tout sur son passage.

Gardons le synopsis simple car le film ne mérite pas vraiment de tendresse ni énormément d'attention. Pas vraiment intéressant, loin d'être décoiffant outre les rares apparences de Bolo Yeung, combattant avec une flûte dans la bouche. Bolo Yeung, ici réalisateur et acteur, a le don d'avoir toujours une belle présence mais sa réalisation fait vraiment peine à voir, mal filmé et soporifique. Incapable de bien cadrer ses dialogues et se débrouillant aussi mal pour filmer ses combats, on commence à avoir hâte que ça finisse. On n'embarque tout simplement pas dans ce récit, dans ces personnages fades et dans ces scènes interminables et enmerdantes. Le côté slapstick, présent avec des personnages lourds et détestables ne vient pas aider la cause du film et on regarde rapidement sa montre en espérant une fin pas trop lente. Abba

KUNG FU ZOMBIE aka KUNG FU ZOMBIES - Wa Yat Wang, 1982, Hong Kong  

Attention, c'est le bordel: un truand qui vient de purger une peine de cinq ans pour avoir braqué une banque fait appel à un sorcier pour assassiner Pang (Billy Chong), un jeune et vigoureux adepte du kung fu un rien tête à claque, responsable de l'arrestation du voleur et distributeur de mandales tel un Jet Li sous cocaïne. Après avoir attiré Pang dans un cimetière, le sorcier lui lance une poignée de zombies sauteurs, mais l'opération part en sucette et c'est le truand qui y passe, chutant dans un cercueil criblé de pointes initialement destiné à occire le jeune héros. Pas franchement ravi, le fantôme du truand menace le sorcier et le force à le réincarner dans un corps pas trop abîmé, le sien étant troué de partout. Ils se rendent alors à la morgue où ils trouvent le corps d'un affreux tueur patibulaire. Mais ce tueur n'est pas mort (ou pas tout à fait, ce n'est pas totalement clair non plus), se lève en grimaçant et jure de tuer son ennemi de toujours, le père de Pang. Il se rend donc chez le vieux qui ne cesse de se disputer avec son fils et c'est ce dernier qui va coller une raclée à l'affreux meurtrier en l'expédiant ad patres. Comme il y a une grosse prime, Pang ramasse le pactole, mais c'est son père qui le lui prend pour se coller une bonne grosse murge suite à laquelle il passe de vie à trépas. L'occasion est trop belle pour notre truand fantôme qui voit là une opportunité parfaite de se réincarner et de se venger de Pang, mais c'est sans compter sur le meurtrier qui revient d'entre les morts sous la forme d'un vampire totalement speedé et qui compte bien faire la peau à ce salaud de Pang.

Hystérique, bruyant, chaotique et complètement idiot, "Kung Fu Zombie" est le genre de film azimuté qui débite des gags d'une débilité hallucinante à un rythme effréné sans honte aucune, qui balance quelques effets sanglants absurdes ici et là, le tout à côté de combats plutôt inventifs et brutaux mais d'une rapidité si vertigineuse qu'on peine à ne pas perdre le fil. Un rythme à faire pâlir Michael Bay, à l'image du montage au hachoir, qui finit par fatiguer le spectateur qui n'en demandait pas tant. Marrant, mais épuisant. Kerozene

La LANTERNE DE JADE aka LANTERN FESTIVAL ADVENTURE aka LE MAITRE DE BANGKOK - Cheung Pooi-Shing, 1977, Taiwan

Un vieux sage aux longs cheveux gris raconte une histoire prenant place sous la dynastie Ming à des enfants à la limite de la surexcitation: lors du festival de la lanterne, des bandits tentent de capturer un petit garçon et une petite fille afin de faire chanter je ne sais pas trop qui. Mais les gosses sont de brillants artistes martiaux qui vont vite faire tourner en bourrique tous les vilains. Voilà grosso-modo les grandes lignes d'un film de kung-fu familial au scénario incohérent et bourré de dialogues crétins sans doute dus à un doublage freestyle et où les personnages tournent leur veste, se déguisent bizarrement (la grand-mère au look de vieux sage et à la voix rauque est en fait le grand-père des gamins) et courent dans les ruelles d'une ville arpentée par des artistes de rue qui semblent tous prendre part au complot. Le film contient même quelques éléments fantastiques auxquels je n'ai rien compris, comme des fantômes sans tête et des statues se matérialisant en combattants hargneux. "La lanterne de jade" est un visionnement plutôt pénible dont le seul mérite est de mettre en scène des gosses au talent d'acrobates pour le moins surprenant. A noter qu'un éditeur français peu scrupuleux a sorti le film sous le titre à côté de la plaque du "Maître de Bangkok". Kerozene

La LEGENDE DE L'HIMALAYA aka THE HIMALAYAN - Huang Feng, 1976, Hong Kong 

L'histoire de "La légende de l'Himalaya" n'a rien de particulièrement excitant: un riche homme politique respecté de tous veut marier sa fille (Angela Mao) au fils d'une importante famille. En route vers ce mariage dont il ne veut pas, le fils est assassiné par l'ignoble Kao Chu (Chen Sing) qui le remplace par un imposteur. Une fois les époux unis, Kao Chu assassine l'imposteur et fait porter le chapeau à la jeune mariée qui se voit alors bannie par son père. Las, au bord du désespoir, il va même jusqu'à offrir un poste de gouverneur à cette crapule de Kao Chu... Et tout cela serait certainement sans intérêt si Huang Feng n'avait pas situé son action dans les montagnes du Népal afin de mettre en scène des techniques martiales propres à la région. Car de kung fu il est évidemment question, et si - dans un premier temps - la part belle est réservée au salaud campé par un Chen Sing parfait en raclure grimaçante et meurtrière, le dernier acte nous offre une séance d'entrainement draconien en art martial tibétain subie par Angela Mao et son sauveur providentiel, où la maîtrise du corps et des organes leur permet de percer des feuilles de papier en soufflant dessus! Une fois capables de trouer des feuilles comme on pèle une banane, nos deux compères sont parés pour l'acte final qui voit l'affrontement de Kao Chu contre les héros. C'est donc dans les combats que le film trouve sa raison d'être, des combats dynamiques, voire hargneux, dont le must reste sans doute celui de Chen Sing contre un maître chanteur opportuniste sur les marches d'un temple de Katmandou (ou de ce que je suppose être Katmandou). Le cadre est splendide, les chorégraphies efficaces (signées Sammo Hung, qui tient également un petit rôle) et la violence sauvage. Un petit regret cependant : Huang Feng n'exploite que trop peu la splendeur de l'Himalaya, alors que chaque plan prenant le temps de se perdre sur les cimes provoque l'émerveillement. Kerozene

La LÉGENDE DE SHAOLIN aka KUNG FU FIGHTER aka A FIST TOO FAST aka IRON MAIDEN aka THE LEGENDARY STRIKE aka LANG TZU YI CHAO - Feng Huang, 1978, Taiwan

Un samouraï japonais est chargé de remettre au temple de Shaolin une perle sacrée que lui a remis un seigneur chinois. Le pauvre a à peine le temps de faire douze mètres et éviter quelques pièges qu'il se fait attaquer en pleine forêt par un moine Shaolin apparemment pas très honnête envers les siens. Une fois la perle dérobée, un nouveau moine Shaolin débarque pour s'emparer de la perle. Mourrant, le premier moine parviendra à avaler cette dernière sans que son adversaire s'en aperçoive - ce qui n'est pas contre pas le cas d'un combattant caché derrière un buisson qui s'emparera du corps. Commence alors une série de rencontres impromptues, de vols et d'échanges de cadavres, de combats caviardés de ralentis, de traîtrises et de fausses identités. Ainsi croise-t-on un policier au service du seigneur chinois, un tueur armé d'une main métallique empoisonnée, une charmante kickeuse vêtue de rouge, un samouraï punk et le seigneur hargneux dont l'épée a l'avantage de découper celles de tous ses adversaires.

Ce film de kung fu divertissant mais convenu s'avère très joliment réalisé et bénéficie principalement d'une photo soignée mettant en valeur des décors naturels. Côté casting, on a droit à Carter Wong dans le rôle du Seigneur (Plus connu pour son rôle de Thunder dans JACK BURTON ET LES GRIFFES DU MANDARIN ou la saga des 18 BRONZEMEN) et Casanova Wong (LE JEU DE LA MORT 2) dans celui du tueur à la main de fer, et la ravissante Angela Mao (OPERATION DRAGON, OPERATION CONDOR) dans le rôle de la belle kickfighteuse. La VF au rabais fait disparaître la musique (plutôt bonne) du film lorsque les protagonistes parlent et reprend lorsqu'ils se taisent, une preuve irréfutable comme quoi les distributeurs français avaient de la considération pour ce genre de films... Kerozene

La LEGENDE DE SHAOLIN aka SHAOLIN LEGEND aka ABBOT WHITE aka SHAO-LIN LEGEND - Chan Muk Chuen, 1981. Taiwan

Il n'y a pas de générique du tout, et ça commence avec deux gamins, élèves de shaolin, qui s'occupent de tâches ménagères en haut d'une tour. L'un d'eux décide de se rendre dans une pièce strictement interdite. Mais comme il s'en fout il y va, et là il libère l'esprit d'un démon qui investit son corps de jeune jouvenceau. Son pote, témoin de la scène, est forcément effrayé. Ni une ni deux, le possédé le balance du haut de la tour et le tue.

Quelques 12 ans plus tard (approximativement), le jeune possédé est devenu grand. Et voila-t-il pas qu'il a des crises pendant lesquelles il tue tout le monde grâce à une maîtrise du kung fu toute particulière. Même les fuyards n'ont aucune chance puisqu'il a la possibilité de propulser son bras comme un missile. Le bras revient ensuite à sa place, tout seul !

Le moment le plus anthologique est sans doute la scène ou il se bat contre un bossu. Lui balance son bras, et le bossu propulse carrément sa bosse à 20 mètres pour coller des gnons !! Hallucinant !

Le scènar bancal mais classique, la mise en scène peu fouillée et les acteurs moyens ne gâchent pas le plaisir de voir ce petit film aux combats aussi délirants que plaisants. La fin verra l'hôte du démon se battre contre lui, ils termineront tous deux de manière tragique. Kerozene

La LÉGENDE DU DRAGON ROUGE aka LEGEND OF THE RED DRAGON - Wong Jing, 1994, Hong Kong

Jet Li incarne un valeureux, sage et noble combattant qui, de retour au village, découvre que les siens ont été massacrés par des méchants au service du gouvernement. Seul son très jeune fils a survécu au carnage et Li lui propose alors de choisir entre un sabre et un cheval de bois, ce dernier signifiant bien évidemment la mort pour l'enfant âgé de quelques mois. L'enfant choisi le sabre. On pense alors que l'on va assister à une version HK de la saga BABY CART, mais pas du tout, ce roublard de Wong Jing n'a que pomper cet unique passage des aventures du Loup Solitaire. Quelques années plus tard, Jet Li et son fils devenu très fort lui aussi, sont au service d'un petit seigneur malhonnête dont le fils n'est autre que l'un des cinq élèves Shaolin à posséder un élément de carte au trésor tatoué sur le dos. Le gouvernement, féroce ennemi de Shaolin, va tout faire pour mettre la main sur les cinq gamins que Jet Li et sa progéniture défendront au péril de leur vie.

Si le film démarre sur les chapeaux de roue et décoiffe méchamment avec un premier duel nerveux entre Jet Li et un traître armé de griffes d'acier jonglant avec une poutre enflammée, le reste du métrage baisse progressivement en intensité pour aboutir finalement sur une kung fu comédie dans laquelle de jeunes enfants de 8 ou 9 ans font montre d'un talent martial proprement surprenant. Les combats sont effectivement très joliment chorégraphiés par un Corey Yuen inspiré et impliquent par moment des éléments exotiques comme la lance - ici l'arme de Jet Li, des fléchettes ou des boucliers métalliques qui une fois réunis forment une carapace. Les inévitables personnages féminins, une fille et sa mère qui arnaquent les bourgeois, s'avèrent être elles aussi de redoutables combattantes mais sont également les éléments comiques du film via un cabotinage sans retenue. Mais le personnage le plus remarquable reste le bad guy du film, à savoir le traître du début, grand brûlé survivant dont le visage rappelle Freddy Krugger et ressuscité par une sorcière. Le salopard se déplace dans une sorte de mini-char métallique aux allures d'insecte mécanique et massacre ses victimes de manière brutale.

Plutôt divertissante cette LEGENDE DU DRAGON ROUGE mais dispensable, on a surtout le plaisir de voir un Jet Li diablement efficace à l'écran. Pourtant, quelque chose ne colle pas. Et ce n'est qu'en fouillant rapidement le web que je me suis rendu compte que cette version est en réalité un remontage américain du film NEW LEGEND OF SHAOLIN. 12 minutes ont ainsi été sucrées, la trame musicale complètement refaite et certains dialogues ont été modifiés histoire de rendre l'ensemble plus politiquement correct. Inutile de dire que cela laisse une certaine amertume en bouche et qu'on se sent quelque peu manipulé d'avoir eut à subir une version tronquée. Pour les détails concernant les différences entre les deux versions, vous pouvez jeter un œil ici : www.dvdrama.com

Il existe un DVD collector français présentant les deux versions... Kerozene

The LOOT aka THE BLOODY TATOO - Eric Tsang, 1980, Hong Kong 

Plein de gens d'horizon divers convoitent un mystérieux trésor dont la localisation est indiquée sur une carte tatouée à même le dos d'une femme. Parmi eux se trouvent de respectables gentils, des héros rigolos (dont David Chiang), une belle jeune fille et son cousin patibulaire et bien sûr, d'ignobles vilains dont le plus redouté de tous est le bandit connu sous le nom de " Spider " et dont l'identité reste bien mystérieuse jusqu'au dénouement final. Ca rigole beaucoup dans cette kung-fu comédie un rien débile dont les gags trop gras nuisent à la dramaturgie. Résultat, les héros entrent dans l'école d'arts martiaux d'une de leur connaissance et ne paraissent pas plus dérangés que ça de découvrir qu'un génocide a été perpétré sur tous les élèves dont les cadavres jonchent le sol. Au contraire, ils préfèrent continuer à faire les abrutis en louchant stupidement et en tirant des grimaces de demeurés. Le film vaut principalement pour son combat final : une scène de vingt minutes de baston joliment chorégraphiée et inventive où David Chiang nous fait bénéficier d'une démonstration du " style du singe " tout à fait étonnante. Une pelloche tout à fait dispensable. De plus, la version anglaise est atrocement doublée et est probablement caviardée de dialogues bien plus débiles que les originaux. Kerozene

La MAIN DE FER aka KING BOXER aka 5 FINGERS OF DEATH aka FIVE FINGERS OF DEATH aka IRON MAN aka HAND OF DEATH aka INVINCIBLE BOXER aka IRON PALM - Chang-hwa Jeong avec Lo Lieh, 1972, Hong Kong

Un adepte du kung-fu (Lo Lieh) intègre une prestigieuse école d'arts martiaux suite aux recommandations de son vieux maître pour y suivre un entraînement qui lui permettra de gagner un important tournoi dont le gagnant deviendra le chef officieux des écoles de kung-fu. Pendant ce temps, le maître d'une école adverse concocte un plan machiavélique dans le but de faire gagner son fils à ce même tournoi, et afin de s'assurer un maximum de chance, engage des tueurs pour éliminer les élèves les plus doués des écoles environnantes...

LA MAIN DE FER est le fameux film de la Shaw Brothers encensé par Tarantino tout au long de son dyptique KILL BILL, mais est aussi le film qui fit exploser le marché du cinéma d'art martiaux au niveau international, ouvrant ainsi la voie aux films chinois de Bruce Lee. Et on comprend vite pourquoi: premièrement, LA MAIN DE FER bénéficie d'un style visuel exemplaire magnifié par un scope de toute beauté; le réalisateur d'origine coréenne Chang-hwa Jeong y injecte des mouvements de caméra, comme des travellings latéraux, ainsi qu'un montage sec et brutal lors des scènes de combats, offrant au film une dynamique résolument moderne, voire carrément révolutionnaire pour l'époque. Mais là où le film réussit parfaitement, c'est dans l'évolution crescendo de la violence des combats. Au début du film, ceux-ci sont du genre traditionnels, on observe quelques passes ici et là, ça tape fort et bien sans trop en faire via des chorégraphies un peu trop découpées. Puis, au fil du récit, on assiste à une augmentation de l'intensité des frappes; les corps volent dans les airs, le sang commence à gicler (les crânes sont fendus à mains nues) pour finalement arriver au dénouement quasi surréaliste où les coups portés éjectent les protagonistes qui vont littéralement s'enfoncer dans les murs! Cette évolution des combats permet au film de maintenir le spectateur en haleine de bout en bout sans risquer de le lasser, chose malheureusement trop courante avec bon nombre de films de kung-fu où le combat le plus efficace est livré dès l'ouverture.

Bien sûr, les points positifs de LA MAIN DE FER ne s'arrêtent pas là. Le scénario offre une galerie de personnages fascinants, comme un as de la distribution de coups de boule brutaux, ou trois samouraïs japonais forcément très cruels engagés par le méchant de service dont le fils s'avère être lui aussi la dernière des saloperies. Il n'hésite d'ailleurs pas à crever les yeux d'un de ses adversaires à l'aide de ses doigts, acte dont les conséquences déboucheront sur une vengeance nocturne plongée en pleine obscurité. Finalement, saluons l'interprétation de Lo Lieh qui parvient à camper un personnage mêlant de manière singulière fragilité et surpuissance. Fragilité, parce qu'il préférera se faire humilier - voire frapper - plutôt que de devoir se battre contre son gré, surpuissance parce qu'il finit par maîtriser la "main de fer", technique destructrice lors de laquelle ses mains rougissent sur de la musique psyché (reprise dans KILL BILL)! LA MAIN DE FER est donc un must du film de kung-fu qui transpire le cinéma des années 1970, la violence et la classe visuelle. Kerozene

Le MAITRE D'ARME aka FEARLESS aka  aka Huo Yuan Jia aka Le Maître d'Armes - Ronny Yu avec Jet Li, Betti Sun, Shido Nakamura, 2006, 104m, Hong Kong/États Unis

Si on a eu l'impression que Jet Li avait égaré ses talents en se mettant au service de productions américaines et françaises, le voici de retour en force ! Le film raconte la vie du maître d'arts martiaux Huo Yuanjia. D'un tournoi en 1910, nous retournons en arrière pour le voir très jeune, frustré que son père ne lui enseigne pas l'art du combat. Très orgueilleux, il ne rêve qu'à devenir le numéro un de sa ville, Tientsin. Les occasions se présentent sur une place publique ou les duellistes signent un document attestant qu'ils consentent à un combat d'ou ils peuvent sortir morts ou vivants. Huo devient très populaire mais est entouré de disciples opportunistes qui profitent de son argent et de sa popularité. Amené à commettre un acte qu'il regrettera, il découvre sa mère et sa fille mortes et est effondré. Il erre jusqu'à un petit village ou il est recueilli par des paysans qui le remettront sur pied et lui ouvriront l'esprit aux valeurs humanistes. De retour à Tientsin, il est choqué par l'intrusion des pays colonialistes et veut combattre à nouveau, mais pour l'honneur de la Chine. Retour en 1910 ou il combat les représentants des pays envahisseurs.

On ne devinerait pas qu'il s'agit d'un personnage authentique tant le récit est conforme à bien des scénarios populaires de rédemption. Pourtant oui, le film refuse certains pièges mélodramatiques évidents, tel l'amour qui aurait pu se déclarer avec sa salvatrice aveugle ou le respect envers un combattant japonais, ennemi généralement représenté sous les pires traits. Mais outre la beauté de la photographie et la justesse de la réalisation, on est subjugué par les multiples et superbes combats. Jet Li utilise plusieurs armes différentes et se défend aussi contre un boxeur géant, un vrai monstre. La finale est d'un dramatique et à la fois d'une philosophie qui réconcilie l'homme au parcours si riche qui aura réussit à se dépasser. Un moment fort de cinéma à savourer. Mario Giguère

Vu hier soir, je n'en attendais pas grand chose à vrai dire... et j'ai été soufflé!

C'est somptueusement mis en image (le scope est magnifiquement exploité), et Jet Li y est remarquable. Ca faisait effectivement des années qu'on ne l'avait pas vu tenir un rôle pareil - c'est sans doute même son meilleur rôle point barre. Au départ arrogant, vaniteux et irritant, castagneur et porté sur la bibine, il paiera cher son insolence - et là tous les papas du forum risquent d'avoir le palpitant qui s'emballe.... moi j'étais tout ému. On est à mis chemin du film et on a déjà bénéficié de scènes de baston mémorables et inventives et surtout magnifiquement découpées. Car les combats sont ici très lisibles, on n'est pas chez Tsui Hark et le résultat en est délectable. Jet Li affronte un large panel d'adversaires aux personnalités variées et les techniques de combats ainsi que les accessoires offrent une variété suffisamment élargie pour qu'aucun des combats ne se ressemblent. Ce qui n'est finalement pas si courant que ça. Puis vient le moment du repos, l'ouverture de l'esprit d'un petit con vers la grandeur et la sagesse. Ca se passe dans une campagne aussi cinégénique que les tenues de Jane Fonda dans Barbarella, c'est à dire à tomber par terre... Tout ce passage est certes un peu naïf mais loin d'être mielleux alors qu'il aurait facilement pu sombrer dans une néfaste mièvrerie, ce qui nous prépare comme il faut à un éclatant final qui fait la part belle aux préceptes philosophiques les plus nobles des arts martiaux. Tout cela est certes moralisateur et les ficelles ne sont pas des plus fines, mais ce n'est jamais fait de manière lourde et vomitive... et finalement, la nature même de cette morale est des plus louables, d'autant plus qu'elle présente un regard critique sur le passé du peuple chinois... regard qui est très probablement le même que posent les auteurs du film sur leur pays à l'heure actuelle. Un grand film de kung-fu classieux et fort. Kerozene

MAN OF TAI CHI - Keanu Reeves avec Tiger Hiu Chen, Keanu Reeves et Karen Mok, 2013, États Unis/Hong Kong, 105m 

Tiger Chen est un adepte du Tai Chi et assez rebel, il défie les conseils de son maître et utilise le Taï Chi pour le combat. Alors que le temple où il étudie doit être rénové sinon vendu, Tiger Chen décide de faire des combats illégaux pour ramasser l'argent nécessaire, mais son employeur a d'autres motifs derrière son embauche.

J'avoue avoir été très craintif pour ce premier film réalisé par l'homme qui joue avec ses sourcils, Keanu Reeves. Je vais vous admettre que pense que je le préfère derrière que devant la caméra! Keanu Reeves signe ici un film de Kung Fu moderne qui montre un grand respect pour le genre, tout en essayant d'y amener un bonne dose de dynamisme. L'histoire est on ne peut plus banal, mais ce qui compte ici c'est le splendide soucis du détail dans les très nombreux combats qui parsèment le film. Le film est peut-être un poil trop long et l'intérêt n'y est plus autant qu'il devrait l'être quand Tiger Chen met enfin la main sur le vilain, joué par Reeves qui ne foule rien encore en interprétation. C'est joliment chorégraphié et Reeves touche les scènes de transition de combat avec une certaine délicatesse qui est belle à voir. MAN OF TAI CHI est un film très intéressant, quoi que dispensable, car malgré tout l'effort de Reeves pour en mettre plein la gueule, l'acting de mauvaise qualité et le manque de rythme vers la fin viendront à bout de plusieurs spectateurs. Malgré tout, une très agréable surprise. Abba

Le MARIN DES MERS DE CHINE aka PROJECT A - Jackie Chan avec Jackie Chan, Sammo Hung, 1983, Hong Kong, 106m 

Fin du 19ième siècle, Hong Kong. Les Britanniques contrôlent le pays, mais les pirates contrôlent les eaux. La garde côtière a comme mission de stopper la menace pirate, mais les espions infiltrés rendent le travail difficile. Un des gardes par contre, prend les choses en main et décide d'aller attaquer les pirates chez eux, à coups de tatannes.

Ben en voilà un film bien joyeux avec un Chan, réalisant et jouant, qui nous torches ici un film d'action comédie pas mal du tout. Je ne dis que pas mal, car j'ai trouvé le tout parfois plutôt lourd, surtout l'humour qui à mon sens, n'était pas toujours des plus efficace. Les combats sont furieux et très chaotiques, extrêmement divertissants, mais on n'atteint pas le maximum de créativité dans les chorégraphies. L'aspect très léger du film par contre, vient faire mouches par moments et l'humour physique de Chan, marche occasionnellement. On retient principalement trois choses de ce film, trois séquences d'action assez spéciales. D'abord, le combat final dans l'antre des pirates, où tout pète. Ensuite, la poursuite en moto, très bien réalisé et très excitante. Finalement, l'hommage de Chan à Buster Keaton alors qu'il se retient sur une horloge géante. Sinon on passe un bon moment, mais rien de plus. La suite sera bien meilleure. Abba

LES MASSACREURS DU TEMPLE D'OR aka LES MASSACREURS aka KING OF FISTS AND DOLLARS aka CHALLENGE OF THE SHAOLIN DISCIPLES - Cheng Hong Yip, Hong Kong, 1979 (hkmdb) ou 1981 (hkcinemagic)

Un cruel seigneur exploite paysans et ouvriers sans aucun scrupule. Les pauvres souffrent dans les mines et ne peuvent vivre sans avoir à lui rendre des comptes sous peine de se faire persécuter ou de se faire trancher la langue. Dans la région vit un vieux maître chinois considéré comme un piètre combattant. Le vieux s'occupe tranquillement de sa fille (un petit boudin au visage porcin) et de ses deux disciples: un jeune imbécile et un costaud muet. Puis débarque de nul part un jeune naïf téméraire désireux d'apprendre le kung-fu chez ce vieux maître... Ce dernier, après que le vilain seigneur ait abusé une fois de trop de son pouvoir, va révéler au grand jour sa prodigieuse technique de combat et prendre le nouveau sous son aile.

Rien de bien neuf sous le soleil du film de kung-fu, mais de sympathiques combats imaginatifs et quelques situations rocambolesques. Parmi les moments mémorables, citons une (trop) longue scène d'entraînement de la fille du maître dans un joli décor campagnard et un combat d'un maître chauve qui utilise son crâne comme son adversaire utilise ses poings! Divertissant, mais un peu trop long... Kerozene

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STEVEN SEAGAL

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