Les lutteurs Mexicains ont trouvé un terrain fertile au cinéma. Cette page célèbre ces athlètes qui ont souvent connu une carrière longue et prolifique au cinéma. Santo a sa propre page et d'autres films sans lutteurs sont sur la page du Mexique. D'autres hommes forts se retrouvent aussi sur la page des Péplums.

Mise à jour le 28 novembre 2023

EL ASESINO INVISIBLE aka Neutron Traps the Invisible Killers - René Cardone  avec Ana Bertha Lepe, Guillermo Murray, Carlos Agosti, 1965, Mexique, 85m

On a volé la nouvelle invention du Professeur Green, capable de rendre invisible. Rapidement la ville se retrouve avec une vague de vols de bijoux et de diamants. L'inspecteur chargé de l'enquête fera appel à la star de cabaret Ana Bertha Lepe (hé oui, sous son véritable nom), chanteuse, danseuse et véritable vedette du cabaret ou elle travaille. Pour les aider, nul autre que El enmascarado de Oro, l'homme au masque d'Or, lutteur populaire qui aura bien de la difficulté à se battre contre un ennemi invisible.

Avec de multiples numéros de cabaret mettant en vedette la ravissante Ana Bertha Lepe et quelques combats de lutte, on retrouve la plupart des effets de nombreux autres films mettant en avant plan un vilain invisible. Le producteur venant de couper les ponts avec le lutteur masqué Santo, on a l'impression qu'il a simplement confié le dernier scénario qui lui était prévu à Jorge Rivero. Rivero tourna aussi dans Opération 67 et Le Trésor de Moctezuma avec Santo. Miss Lepe a été élue Miss Mexico en 1955 et elle brille de tous ses feux. L'inspecteur, comme le spectateur, a un oeil sur elle. Le scénario ressemble à s'y méprendre à d'autres histoires des Cardona père et fils, auteurs du scénario. Si vous appréciez le genre, c'est un film des plus agréables. Une belle découverte. Mario Giguère

the BAT WOMAN aka La Mujer murciélago - Rene Cardona, 1968 

En pleine gloire de Batman, pourquoi pas réaliser un film de lutteurs - monstres - superhéros tout à la fois ? Sur le bateau "reptilicus" un savant fou et son Igor kidnappent et refroidissent des lutteurs après leur avoir retiré le liquide de la glande pinéale, question de créer un homme poisson. La police locale appelle la Bat Woman, riche dame qui aime l'eau et se bat dans l'arène déguisée en Bat Woman pour aider les pauvres. Avec l'aide de son ami Mario ( sympathique ! ) elle passera de mauvais quarts d'heure, mais elle n'a pas froid aux yeux. Elle est bien moulée dans son bikini et masque, mais je me demande encore pourquoi elle garde sa cape pour nager sous l'eau... Du bon z mexicain comme on les aime ! Mario Giguère

BLUE DEMON NIGHT DEATH aka NOCHE DE MUERTE - Rene Cardona avec Alejandro Moreno (Blue Demon), Armando Silvestre, Tere Velazquez, German Valdez, 1975, Mexique, version anglaise

Un criminel se fait passer pour Blue Demon, volant argent et bijoux, tuant toujours un des deux témoins d'un coup de karaté, mais laissant l'autre vivre l'empressant de ne jamais révéler son identité. Allez comprendre. Facile, un ennemi du lutteur au masque d'azur veut l'envoyer en prison. Accompagné d'une secrétaire, la belle Ivette, et de German, capable d'enquêter et de se défendre, qui n'hésitent pas à attaquer les ennemis du patron au besoin. Heureusement le chef de la police locale est ami avec Blue Demon, mais l'affaire devient sérieuse lorsqu'il trouve le lutteur avec un couteau, au dessus d'une victime poignardée. Les journalistes s'en mêlent, par dessus le marché.

On ne compte plus les fois ou quelqu'un va porter un masque de lutteur connu pour se faire passer facilement pour lui dans les scénarios de l'époque. Les motifs de scénario se ressemblent, mais la familiarité n'est pas dramatique pour les amateurs qui pardonneront. On remonte le fil de la machination vers des coupables plus nombreux qu'on ne le pense. Les scénaristes nous donnent tous les indices à l'avance, curieusement. On a droit à quelques combats dans l'arène, malgré que notre héros soit recherché par la police! On dépense une fortune en fixatif pour cheveux que les dames, similaires, coiffent soigneusement. Tin Tan dans le rôle de German y va de quelques batailles et pitreries pour faire rire les plus jeunes et on se rend compte avec joie que la vedette ne se laisse pas endormir par une criminelle. Le doublage est affreux. Je préfère les films de Lucha Libre avec monstres ou extraterrestres, mais un petit drame policier et une histoire de sombre vengeance, ça se prend bien aussi. Mario Giguère

BLUE DEMON Y LAS INVASORAS aka Blue Demon y las Seductoras - Gilberto Martínez Solares avec Blue Demon, Regina Torne, 1968, Mexique, version originale espagnole

Blue Demon reprend ici du service dans cette fable galactique qui, vraisemblement, n'a provoqué aucun bon vouloir ni empathie aux alentours pour se faire consacrer un doublage autre qu'espagnol. On n'en voudra à personne d'ailleurs. Gilberto Martinez Solares, fier compétiteur de Franco et D'Amato pour le nombre incroyable de films sous la cravate (Plus de 150!!) est ici le maître à bord. Tenez-vous aux cordages, c’est houleux. Il nous avait certes déjà prévenu avec le très déluré et coloré "Satanico Pandemonium" mais rien, mais vraiment rien, présageait pareille énormité.Quatre (ou cinq?) greluches sidérales à moitié mignonnes, ont momentanément élu domicile au fond d'un lac à bord de leur astronef, afin d'enlever à leur guise tous les grands savants du monde (Ici curieusement, tous mexicain!) pour, comme vous vous en doutez sûrement, envahir notre bonne vieille terre. Mais comme la terre n'est pas à son premier envahisseur, on y a formé à la longue des types tel Blue Demon pour la sauver. Le tout dure à peu près 80 minutes. Quoique si on enlève les cinquante minutes de lutte presque obligatoire dans tout exploit de Santo, Blue Demon ou autres Neutron, (Lutte qui ressemble d'ailleurs plus à du ballet chorégraphié pour singes gais trisomiques) il ne nous reste donc plus qu'un bien étrange 30 minutes. Trente minutes où il faut bien  mettre autre chose. "Un combat"? "Bonne idée mais nous en avons déjà mis 38!"  "Et si on intégrait une histoire d'amour?" "Oui!! Une des extra-terrestes pourrait tomber amoureuse d'un des savants et ainsi ensemble saboter leurs tristes plans!!"  "Bravo Gilberto!"

Voilà, c'est pas plus compliqué que ça. Les idées les plus simples sont souvent les meilleures. Je m'en voudrais de passer sous silence le splendide décor à trois piasses et quarante qui agrémente le vaisseau. Vous savez le type de décor qu'on faisait dans nos sous-sols avec du carton de couleur, des Q-tips en broche et des ciseaux? Oui exactement celui-là. Et ce n'est pas parce qu'ils ont décidé d'économiser l'argent pour l'extérieur du vaisseau à la place. Là, la soucoupe, ils ont sans doute été la chercher dans le carré de sable du neveu de Gilberto. Lors de son envolée spectaculaire du fond du lac à la toute fin, on a presque le temps de lire l'heure sur la montre du machino qui sert de propulseur humain à l'engin. Machiniste, qui s'est contenté de plonger le jouet dans un aquarium. Ben quoi! Les lacs mexicains sont très froids à certaines périodes de l'année. Comte Porno

Je sais pas pourquoi, mais quand les extraterrestres décident d'envahir le Mexique, ils empruntent tous l'apparence de jolies mexicaines ! Leur soucoupe au fond du lac, les friponnes n'ont qu'à embrasser un homme pour qu'il tombe sous leur pouvoir, ce qui est chose facile avec les gars du coin, mais plus difficiles avec certains savants ! Et comme souvent, qui prend corps de femme prends ses faiblesses, alors y en a qui tombent amoureuses de terriens, ni une ni deux, elles deviennent traîtres à leur cause ! Blue Demon se promène dans le lac et l'intrigue avec son flair et ses poings, sur des "sons de l'espace" souvent drôles.

La copie dvd est de qualité douteuse et la photographie est inégale, mais le kitsch est au rendez-vous. Jupettes métalliques et soucoupe ridicule au menu. Descentes au lac en grand nombre pour un scénario qui fait la belle part aux combats qui ne ressemblent pas tous à des matchs de lutte, comme ça arrive souvent. Encore une fois, l'amour sauve la Terre ! Mario Giguère

El CASTILLO DE LAS MOMIAS DE GUANAJUATO - Arturo Martínez, 1976, Mexique, version originale espagnole

Superzan, Blue Angel et Tinieblas, trois lutteurs masqués en tournée, aident sur leur route deux jolies dames en panne de radiateur. Une des dames sera plus tard kidnappée par trois nains et des momies au service d'un savant fou qui recherche la recette de l'immortalité, recette qui demande le sang de personnes en douleur, ce qui nous vaut un donjon rempli de femmes, homme et enfants capturés et torturés. Nos trois masqués vont rapidement régler l'affaire.

Oubliez un instant Santo, car le Mexique pullule de lutteurs masqués et quelques-uns ont connu une carrière cinématographique, tel ce Superzan, musclé mais pas aussi agile que Santo dans l'arène. Blue Angel (méchant clin d'oeil à Blue Demon !) ressemble à Captain America avec un masque identique, tandis que Tinieblas ressemble à un superhéros avec un masque qui ne lasse voir aucunement son visage. Pas de chansons, sauf un numéro de cabaret et des momies devant lesquelles les femmes s'évanouissent de manière pas très convaincante. Le générique est cependant original, tout écrit sur les panneaux qui défilent sur la route. L'ensemble n'est pas très mémorable, mais assez coloré pour mériter le détour.

Quelques mots sur ces fameuses momies de Guanajuato. Découvertes à la fin du 19ème siècle au Nord de Mexico, les momies, conservées naturellement par les conditions particulières du pays, devront être enterrées proprement sinon on charge une taxe annuelle ou permanente aux proches parents. Si vous ne payez pas la taxe pendant trois ans, la momie se retrouve dans le musée de momies de Guanajuato, exposée ! La pratique a été arrêtée en 1958, mais la centaine de momies qui peuple le musée est resté sur place, femmes, hommes et enfants, nus ou habillés. Elles ont frappé l'imaginaire et se retrouvent dans plusieurs films mexicains, celles qui affrontent Santo étant les plus athlétiques. Mario Giguère

Los CAMPEONES JUSTICIEROS - Federico Curiel, 1971, Mexique, version originale espagnole

Blue Demon, Mil Mascaras, El Médico Asesino, Tinieblas et Sombra Vengadora sont les Compagnons de la Justice, qui affrontent ici les méchant MANO NEGRA, la Main Noire. Mano Negra utilise son appareil qui décuple la force de nains qui vont kidnapper, avec l'aide du lutteur Black Shadow, des participantes au concours Miss Mexico. Malheureusement pour eux, les Compagnons lutteurs sont juges du concours ! Batailles mémorable ou nos lutteurs doivent se battre contre les nains supposément plus forts qu'eux, poursuites automobiles avec gadgets dignes de James Bond, nymphettes soumises à la cryogénie, le tout sur une musique lounge qui convient bien, sauf un passage mémorable de bataille sous-marine sur fond trop léger. Tout le monde est en forme, sauf peut-être Sombra Vengadora qui est plutôt dénué de muscles. Il est toujours fascinant de voir le puissant Mil Mascaras changer de masque à chaque changement de décor, il fait même un changement devant la caméra sans que l'on puisse lui voir le bout du nez ! Le tout se finit très très rapidement, suffit que nos cinq masqué sachent ou se trouvent la base du vilain pour boucler le film en 10 minutes. La formule sera reprise deux fois, assez similaire dans la suite directe VUELVEN LOS CAMPEONES JUSTICIEROS. Que de l'action, qui débute avec un long combat trois contre trois. Le cahier de charge est rempli, on en redemande ! Mario Giguère

Los CANALLAS - Federico Curiel, 1968, Mexique, version originale espagnole 

Mil Mascaras a encore mis un dangereux criminel derrière les barreaux, mais sa copine a bien l'intention de le faire libérer et de prendre sa revanche sur le lutteur. Aidée de sa bande, presque une secte, elle prendra tous les moyens, bracelet empoisonné, bombe fumigène, torture, rouge à lèvre empoisonné, séance spectaculaire de voodoo, combat de catch arrangé, la méchante (Regina Torne, vue dans l'Invasion de Martiennes avec Blue Demon) arrive presque à démasquer notre héros !

Malgré l'absence de fantastique, LOS CANALLAS (les Canailles) se déroule à un rythme rapide qui nous laisse peu de temps pour souffler. Décors spectaculaires autant que kitsch, on a droit à une initiation avec numéro de danse et costumes fous fort mémorable. Mil Mascaras est en grande forme tandis que Regina Torne a une présence forte et pimente ses présences d'expressions faciales savoureuses. La salle de torture et l'entrepôt sont aussi des décors qui frappent l'oeil. Séquence amusante aussi ou les prisonniers communiquent avec l'extérieur grâce à un petit radio miniature à la forme de piano, qui se double d'un explosif fort utile pour s'enfuir, on est loin de la lime dans le pain. Du bonbon. Mario Giguère

El CASTILLO DE LAS MOMIAS DE GUANAJUATO - Arturo Martínez, 1976, Mexique, version originale espagnole

Superzan, Blue Angel et Tinieblas, trois lutteurs masqués en tournée, aident sur leur route deux jolies dames en panne de radiateur. Une des dames sera plus tard kidnappée par trois nains et des momies au service d'un savant fou qui recherche la recette de l'immortalité, recette qui demande le sang de personnes en douleur, ce qui nous vaut un donjon rempli de femmes, homme et enfants capturés et torturés. Nos trois masqués vont rapidement régler l'affaire.

Oubliez un instant Santo, car le Mexique pullule de lutteurs masqués et quelques-uns ont connu une carrière cinématographique, tel ce Superzan, musclé mais pas aussi agile que Santo dans l'arène. Blue Angel (méchant clin d'oeil à Blue Demon !) ressemble à Captain America avec un masque identique, tandis que Tinieblas ressemble à un superhéros avec un masque qui ne lasse voir aucunement son visage. Pas de chansons, sauf un numéro de cabaret et des momies devant lesquelles les femmes s'évanouissent de manière pas très convaincante. Le générique est cependant original, tout écrit sur les panneaux qui défilent sur la route. L'ensemble n'est pas très mémorable, mais assez coloré pour mériter le détour.

Quelques mots sur ces fameuses momies de Guanajuato. Découvertes à la fin du 19ème siècle au Nord de Mexico, les momies, conservées naturellement par les conditions particulières du pays, devront être enterrées proprement sinon on charge une taxe annuelle ou permanente aux proches parents. Si vous ne payez pas la taxe pendant trois ans, la momie se retrouve dans le musée de momies de Guanajuato, exposée ! La pratique a été arrêtée en 1958, mais la centaine de momies qui peuple le musée est resté sur place, femmes, hommes et enfants, nus ou habillés. Elles ont frappé l'imaginaire et se retrouvent dans plusieurs films mexicains, celles qui affrontent Santo étant les plus athlétiques. Mario Giguère

DOCTOR OF DOOM aka Las Luchadoras contra el Médico Asesino - René Cardona, 1962, Mexique

Vous assistez un savant qui essaie de transplanter le cerveau d'une jeune femme à une autre et c'est déjà la quatrième fois que l'opération échoue. Hors donc vous dites au docteur qu'avec un cerveau au quotient intellectuel plus élevé, l'opération a plus de chances de réussir. Grand malheur, on kidnappe une assistante de laboratoire dont la soeur est professionnelle de la lutte ! L'opération ne fonctionne pas plus, alors pourquoi pas une femme athlète ? Là vous auriez dû vous taire car vous allez mener votre docteur à sa ruine, on ne touche pas aux lutteuses mexicaines, non plus qu'à leur famille, sans en subir les conséquences. Tant pis si vous avez déjà réussi à transplanter le cerveau d'un gorille dans une brute d'homme !

Excellent film psychotronique à souhait, l'action ne manque pas, comme les rebondissements dans cette histoire qui sera reprise en couleur dans le dernier des films de Luchadoras, le NIGHT OF THE BLOODY APES. Le scénariste Alfredo Salazar reprendra également la majorité du scénario dans SANTO Y BLUE DEMON CONTRA DR FRANKENSTEIN. Il semble que ce soit presque une tradition de réutiliser les scénarios de films populaires en changeant vedettes et décors. On ne se plaint pas trop et on admire ces lutteuses aux charmes débordants, les magnifiques Lorena Velázquez alias Gloria Venus et Elizabeth Campbell alias Golden Rubi. Franchement sympathique aux allures de vieux serial à l'action qui rebondit, comme ces dames sur le matelas ! Mario Giguère

 

ENTER... ZOMBIE KING aka Zombie Beach Party - Stacey Case, 2003, Canada 

ULYSSES (Jules Delorme) roule depuis trois jours, en route vers des informations à propos d'une vague de meurtres causés par des zombies. Il soupçonne son ancien partenaire TIKI (Rob Etcheverria) qui a déjà eu l'habitude d'offrir des combats de lutte contre des zombies domestiqués ! Il rejoint BLUE SAINT, fils d'un célèbre saint (référence directe à SANTOS) qui a été tué par le méchant MURDELIZER, et sa soeur, la charmante MERCEDES (Angela Clarke). Ils retrouvent Tiki qui a 4 zombies dans sa remorque et un zombie tue une fan de lutte, mais Tiki clame son innocence. De fil en aiguille, on rencontrera ZOMBIE KING (Nick Cyjetkovich) et sa copine FRENCH VIXEN. Celle-ci cherche à créer une armée d'hybrides mais ne peut satisfaire le vide existentiel de Zombie King qui veut conquérir la terre ! Et tout ce beau monde et bien d'autres portent un masque et luttent au moindre argument !

On aura compris que ce film indépendant tourné en trois semaines aux environs de Toronto est un hommage loufoque aux films de Lucha Libre, la lutte mexicaine, telle que pratiquée avec Santo ou Blue Demon. Le rythme est rapide, la musique est endiablée et les lutteurs semblent tous appartenir à une ligue de lutteurs ontariens, en tout cas ils se débrouillent très bien. C'est peut-être le seul reproche à faire au réalisateur: la caméra n'est pas toujours bien placée pour bien apprécier les manoeuvres de combat et de virevolte, mais on comprend. Sinon, c'est du tout bon, avec plein de masques, de musique, de violence, de passages philosophiques, de zombies et de chair fraîche, si vous voyez ce que je veux dire. Il y a une poursuite à la Benny Hill dans un parc d'attraction fermé qui est un tantinet longue pour rien. Ajoutez une apparition du lutteur professionnel Jim The Anvil dans le rôle du Sheriff. Deux pouces en l'air, comme ils disent, les Américains ! Mario Giguère

El HIJO DE ALMA GRANDE - Tito Novaro avec Ana Bertha Lepe, Blue Demon, Noé Murayama, 1976, Mexique, version originale espagnole

Un jeune couple de touristes visite les beaux coins de la région sans pouvoir voir les ruines Maya. Qu'à cela ne tienne, un colosse noir se propose de les leur faire visiter. Malheureusement il y a dans le coin une secte dirigée par deux extraterrestres qui recherchent de yeux et probablement d'autres parties de corps, dont ils ont besoin pour eux-mêmes et qu'ils télétransportent sur leur planète. Blue Demon est dans le coin et s'en mêle, libérant la dame. El Hijo de Alma Grande, aux allures de petit sorcier aux talents spirituels va aussi aider tout ce monde kidnappé. Les extraterrestres, dans le corps d'une jolie brunette et d'un grand frisé, voient leur machine de télétransport brisée par le grand noir et doivent déplacer tout le monde vers un autre endroit, pour des raisons pas évidentes...

Ce "fils d'Alma Grande" n'est pas un personnage très dynamique et ses combats ne sont jamais convaincants. Malheureusement c'est lui le héros de ce film au demeurant très lent et balancé régulièrement sur des musiques pas rapport. C'est aussi filmé n'importe comment, la caméra terminant des plans en montant dans les arbres soudainement, sans raison évidente. On trouve le temps long, si ce n'est que la pétillante extraterrestre dans son jumpsuit argenté n'est vraiment pas désagréable pour les yeux (séduisante Ana Bertha Lepe, vue dans LA NAVE DE LOS MONSTRUOS). Ce qui reste mince comme argument de vente. Mario Giguère

El INCREÍBLE PROFESSOR ZOVEK - René Cardona, 1972, Mexique, version originale espagnole

Le professeur Zovek, illusioniste, prestigiditateur et athlète, est aux prises avec un savant fou qui transforme des hommes en monstres et particulièrement des nains en cannibales. Petite vie !

Si j'avais adoré la suite, ce premier film est plutôt lent et sans grands rebondissements. Il y a bien des décors intéressant et quelques maquillage réussis, mais l'ensemble manque de rythme et les combats manquent de spectaculaire. Il y a bien une jolie blonde en "hot pants" qui réchauffe l'atmosphère, mais il y a de plus belles réussites dans le genre. Il y a bien des monologues de Zovek qui échappent à ma compréhension, mais je doute qu'ils sauvent la mise. Mario Giguère


Zovek


Christa Linder

La INVASION DE LOS MUERTOS - René Cardona Sr., 1973, Mexique, version originale espagnole

Le professeur Volpi demande l'aide de Zovek au moment ou il découvre des peintures et signes curieux sur une paroie rocheuse. Zolvek interprète les symboles comme un avertissement d'une catastrophe imminente provenant du cosmos. Comme de raison, une capsule fonce sur la terre et émet des gaz qui ranime les morts ! Horreur !

Le film ne devait avoir que Zolvek comme héros, mais sa mort subite durant le tournage a forcé l'arrivée de Blue Demon, qui ne sera jamais dans les même scènes. Zolvek est un drôle de personnage. Il faut voir son numéro à la Houdini, entouré d'hommes masqués et de mexicaines en bikini et cagoule noire qui l'attachent, l'insèrent dans un énorme cercueil auquel ils mettent le feu ! Il semble doté de nombreux pouvoirs, tel un Doc Savage mexicain, portant des costumes lui dénudant une partie de la poitrine et lui donnant, avec son bandeau sur le front, une allure de membre de VILLAGE PEOPLE. Il est rarement convaincant, autant dans ses scènes de combat qu'en tant qu'acteur au registre très limité. Le contraste avec Blue Demon est multiple. Là ou les zombies qui affrontent Zovek et la fille du professeur ( la plantureuse Christa Linder ) n'ont généralement aucun maquillage particulier, Blue Demon affronte des semblants de loups-garous ou de vampires. Là ou Zolvek a des techniques de combat plus proche du karate, fort peu convaincantes, Blue Demon frappe les zombies à main ouverte, comme dans un combat de lutte !

Il y a quelques séquences très atmosphériques ou des dizaines de zombies avancent dans la campagne. Il est curieux de voir des zombies conduire une voiture ou un hélicoptère. On note aussi la présence inopinée d'un assistant de Blue Demon, un comique de cabaret accumulant les pitreries. Le mélange est donc très curieux, avec quelques passages réussis dans un ensemble incohérent. La présence de Christa Linder est remarquable et elle connut une longue carrière grâce à un physique spectaculaire. Elle joue notamment dans Alien Terror, un des derniers films de Boris Karloff.  Mario Giguère

La MANSION DE LAS SIETE MOMIAS - Rafael Lanuza avec Blue Demon, Maria Cardinal, Superzan, Claudio Lanuza, 1977, Mexique/Guatemala, version originale espagnole

Sophia enterre son père, en robe noire courte et avec un décolleté à réveiller les morts, ce qui ne saura pas tarder ! Car il y a histoire de malédiction, un des ancêtres a volé un trésor et le diable ainsi que sept momies vont faire subir une série d'épreuves à la flamboyante rousse pour racheter son salut. Aidée de Blue Demon et Superzan, avec un certain Manolin qui fait le pitre de service, les scènes vont s'accumuler au cimetière et dans les environs, les momies surgissant autant des cryptes que des étendues d'eau des parages...

Diificile de s'y retrouver de premier abord dans un scénario pas évident si on est pas familier avec l'espagnol. Pas grave, la vision des courbes généreuses de la magnifique Maria Cardinale comble l'amateur, tout comme les momies du titre, très lentes et inefficaces niveau action, mais aux scènes efficaces dans l'eau. Car les lutteurs ont un rôle effacé, quelques combats avec les monstres en guise de punching bag, ou combattant un copain de Sophia au physique et à la technique de lutteur local impressionnant. On a malheureusement droit à plein de scènes tournées en plein jour qui se font passer pour la nuit, incrédible. Il y a également un bossu, muet, qui essaie d'aider Sophia, qui le repousse constamment, la belle ne voyant pas plus loin que les apparences. Une curiosité pour amateurs avertis. Mario Giguère

MIL MASCARAS VS THE AZTEC MUMMY aka Mil Mascaras: Resurrection - Jeff Burr avec Mil Mascaras, Jeffrey Uhlmann, Richard Lynch, 2007, États Unis, 90m

Mil Mascaras est bien triste lorsqu'on le rencontre lors d'un diner en tête à tête, pour cause, la jolie dame qui partage sa table vient de refuser sa demande en mariage, prétextant qu'elle ne le connait pas assez bien. C'est peut-être à cause du masque, de rétorquer le lutteur mexicain. Mais entre deux combats notre colosse revoit un professeur ami et sa charmante fille Maria, qui est loin d'être insensible aux charmes du pugiliste. Trêve de doux sentiments, un adorateur de momie aztèque se tue pour ressusciter la dite momie, lui confèrent toutes ses connaissances, y comprit celle de la langue anglaise. Rapidement cette momie vengeresse veut détruire son éternel ennemi, l'homme aux mille masques, dont le plus récent représentant est, vous l'aurez deviné: Mil Mascaras. Grâce à une pierre précieuse, la Momie peut contrôler l'esprit des humains, tous sauf Mil Mascaras, protégé par son couvre tête. C'est alors que l'on apprendra que son masque et son costume ont le pouvoir de changer d'apparence, 1000 fois ! Sapristi ! Alors que le vieil aztèque tout sec veut dominer le monde par surcroit, Mil, permettez que je l'appelle ainsi pour faire plus court, même si je prends ainsi plus de votre temps, Mil va voir le président des États Unis, que voulez-vous, il n'a plus son numéro de téléphone ! Devant les représentants de l'État major de l'armée, il plaide pour qu'on lui laisse le champ libre, ce qu'on lui accorde pour 48 heures. Ce sera peu, mais avec l'aide d'une belle ribambelle d'hommes musclés portant masques, champions de la justice, dont le fils de Santo et celui de Blue Demon, il passera sûrement au travers des épreuves et qui sait, va conquérir le coeur de la belle Maria !

Avec un budget confortable pour un projet indépendant, cet opus renoue avec tous les classiques du sous-genre bien aimé. Homme masqué légendaire, combats dans le ring, un professeur et sa jolie fille, une momie, un robot, des sbires, des amis à la rescousse ! Le tout avec le clin d'oeil et le sourire au coin de la bouche. Tourné aux États Unis malgré de bonnes intentions de voyager en terres mexicaines, il n'y manque donc que les authentiques acteurs et badauds du pays de la Tequila. La photographie est soignée, les éclairages le sont tout autant, fort colorés, les acteurs sont enjoués, il faut voir Mil se faire aller les sourcils dans ses masques tous plus extravagants les uns que les autres ! Évidemment que le géant est doublé, on a souvent dit que Santo l'était toujours car il est difficile de parler avec la tête dans le masque. Il y a le nain obligatoire, l'antre de Mascaras plein de statues et Richard Lynch en président qui est impressionné par la carrure et l'assurance du colosse du catch.

Était présent pour la représentation Jeffrey Uhlmann, scénariste mais aussi acteur dans le costume de la Momie, du robot et d'un justicier masqué en finale. Il raconte avec joie les anecdotes de tournage, oui, Mil Mascaras n'a jamais enlevé son masque en sa présence ! On prévoit sortir bientôt un autre film, plus modeste, mettant en vedette les Luchadores, un autre incontournable. Jeff Burr a jadis réalisé THE OFFSPRING, mais aussi PUMPKINHEAD 2 et d'autres films de genre. On en redemande ! Mario Giguère

  El MYSTERIO DE HURACAN RAMIREZ - Joselito Rodriguez avec David Silva, Totina Jackson, Titina Romay, Pepe Romay, 1962, Mexique, 86m, version originale espagnole

Fernando Torres, alias Huracán Ramírez, s'est retiré de la lutte et a vendu son identité à un autre lutteur. Celui-ci devient le nouveau Huracán, propriétaire d'une arène de lutte, employant plein de talents locaux. Il est cependant aux prises avec un vilain personnage, le Prince aka El Principe. Torres et sa famille, propriétaires d'un restaurant, vont rapidement être en danger.

Neuf ans après le premier film (Huracán Ramírez), le scénario mimique la réalité. Le premier lutteur l'ayant incarné a laissé le masque à celui qui allait lutter le plus longtemps avec, Daniel García Arteaga. C'est lui qui est dans l'arène de lutte et il est très bon. David Silva incarne Torres, supposément retraité de la Lutte. Entre plein de séquences au restaurant et des histoires d'amourette ou quelques numéros musicaux, on a droit à de bons combats. La spécialité d'Huracan est l'ouragan, une prise au sol ou son adversaire est entraîné tel un fétu de paille dans un western. Scénario somme toute assez classique, avec en vilain l'acteur Carlos Agosti, vu de nombreuse fois en méchant de service. J'ai aussi bien aimé le jeune qui deviens tout à coup lutteur masqué et le drôlement nommé lutteur Frankenstein qui a une sacrée bouille. Mario Giguère

NACHO LIBRE - Jared Hess avec Jack Black, Ana de la Reguera, Héctor Jiménez, 2006, États Unis, 100m

Un orphelin devient un frère qui prépare les repas d'un orphelinat mexicain sans ressources. Pour offrir de meilleurs repas aux enfants, il devient "luchador", lutteur masqué. Mais comme la lutte n'est pas vraiment compatible avec la religion, il est tiraillé, encore plus depuis l'arrivée de soeur Incarnation, qui titille sa fibre mâle. En équipe avec El Sqeletto, il devient de plus en plus populaire et affrontera en combat singulier le grand Ramses, le colosse lutteur numéro un dans la Lucha Libre !

Je n'ai pas vu le film précédent du réalisateur, Napoleon Dynamite, j'ai donc été surprit par l'humour particulier qui m'a rapidement conquis. Faut dire qu'en tant qu'amateur de lutte mexicaine et d'humour, le film tombe dans mes goûts. Ajoutez la musique jouissive, de la musique qui rend de bonne humeur, et des bouilles incroyables et ce second degré exquis et je suis sous le charme. Sans parler de Ana de la Reguera, qui m'avait séduite dans la bande annonce, elle est simplement lumineuse. Jack Black est hilarant et, surprise, les combats sont enlevés et acrobatiques, tout en étant d'une drôlerie gigantesque. Les deux nains qui se présentent comme des démons sont à voir. Une excellente comédie qui ne trouvera pas un énorme public, peut-être, mais qui m'a réjoui. Jouissif. Mario Giguere

NEUTRON AND THE BLACK MASK aka Neutrón el enmascarado negro- Federico Curiel avec Wolf Ruvinskis, Armando Silvestre, Rosa Arenas, 1962, Mexique, 75m

Trois scientifiques ont mis au point une bombe au Neutron (aucun rapport avec notre héros, bienvenue la confusion) qui fait fondre les humains. L'assistant du savant qui a terminé la bombe, jaloux de la célébrité à venir de ses collègues et préférant imaginer dominer le monde au lieu d'y installer la paix, va déclencher la bombe et presque y passer. Défiguré, il rejoint de Docteur Caronte, un méchant masqué en blanc qui veut récupérer les plans, en trois parties, de la bombe. C'est sans compter sur le superman atomique, Neutron, qui fait ici partie d'un trio d'amis qui s'entraînent à la lutte et qui vont se mêler de l'enquête puisque le père d'un des hommes est visé par les menaces. Oh, c'est sans parler des zombies synthétiques créés par le Docteur Caronte qui répondent à ses ordres et compliquent la vie de tout le monde ou de la nièce du savant défiguré, que l'on croit mort, qui est chanteuse de cabaret !

On peut se fier sur Federico Curiel pour bien emballer une histoire qui sent bon l'inspiration des serials d'antan. Il faudra évidemment passer outre quelques .énormités dans le scénario, mais le labo du méchant avec ses monstres hideux est impressionnant, filmé en plongée et contre-plongée avec verve. Dans ce film Neutron n'est pas connu sauf de l'inspecteur de police et on est surprit lorsque dans le final il retire son masque. La version originale serait plus longue: 86 minutes, et j'imagine qu'il y manque des scènes de cabaret, qui d'habitude cassent le rythme. On se demandera comment cet immense labo peut bien passer inaperçu, surtout que la porte cachée qui lui donne accès est trop souvent repérable. Bref, dans le genre, c'est bien appréciable ! Mario Giguère

NEUTRON AND THE MANIAC - Alfredo B. Crevenna avec Wolf Ruvinskis, Gina Romand, 1962, Mexique, 87m, version anglaise

Un maniaque filme ses meurtres systématiquement, question de les envoyer à la police. Un témoin se manifeste à un inspecteur de police, qui est en réalité le fabuleux Neutron, le superman atomique. Le pianiste aveugle a vu le tueur (c'est une longue histoire) entrer dans le sanatorium du Dr Helsing. Notre héros va entrer volontairement à la clinique, rencontrant les suspects, une chanteuse disparue il y a peu, une autre brésilienne que personne ne connait, un conte russe, un ancien lutteur champion, un hindou, un ex-soldat qui ne s'est pas remis de la guerre. Qui de ses patients ou du personnel de la clinique est coupable ? Tout le monde a un alibi...

Tout cela parsemé, comme le veut la coutume dans le cinéma de genre mexicain, par des numéros de cabaret, pas toujours bienvenus, surtout le dernier qui arrive juste avant le sprint final. Mais ca fait partie du charme pour qui veut bien embarquer dans l'aventure, un peu comme les chansons à Bollywood. Le rythme est assez vivace mais il ne se passe pas grand chose de réellement spectaculaire, Neutron étant un lutteur masqué qui ne lutte pas, au contraire d'un Santo qui est souvent dans l'arène. J'ai surtout apprécié la conclusion, bien psychotronique, avec le vilain qui ne demande pas mieux que de tout expliquer de manière bien théâtrale. Tout comme la chanteuse bien pudique, y a une raison pour laquelle on s'endormait avec une "robe de nuit", elles sont plus habillées que de jour ! Ruvinskis est un sacré colosse et tournera six films dans la série Neutron, en plus de participer à des films plus connus comme Santo contre les Martiens. Viva Mexico ! Mario Giguère

NEUTRON VS THE ROBOTS OF DEATH aka Los Autómatas de la muerte -Federico Curiel avec Wolf Ruvinskis, Julio Aleman, Armando Silvestre, 1962, Mexique, 69m, version anglaise

Suite directe de NEUTRON AND THE BLACK MASK avec une grosse exception: Neutron avait dévoilé son identité à ses amis, ici ils ont tous oublié qui il est ! Le Docteur Caronte n'est évidemment pas mort et pendant son absence, son fidèle serviteur nain, Nick, a récupéré les corps des trois savants qui avaient inventé la bombe à neutron. Les cerveaux des trois hommes sont manipulés par Caronte, qui leur redonne la vie et leur fait dire la formule de la bombe. Pendant ce temps la belle chanteuse Nora est toujours courtisée par nos trois jeunes hommes athlétiques et distingués et bien qu'ils insistent pour qu'elle en choisisse un comme petit ami, à tout le moins, elle ne se décide pas. La décence nous empêche de leur suggérer la polygamie ! Les zombies synthétiques du savant fou sont ici appelés robots de la mort ou en version originale les automates de la mort, mais sont toujours aussi lents et aussi laids.

Federico Curiel avance plus loin dans la science en folie avec les cerveaux dans les bocaux dans ce labo qui était pourtant connu de la police et dans lequel ils ne reviennent pas faire un tour, décidément ! Sinon le rythme est toujours enjoué, ma version est écourtée, probablement encore de quelques chansons de cabaret, on en évite pas une ou deux, mais c'est presque tant mieux. On voit la "naissance" des zombies, qui semblent cuire dans des fours, certains dont la pâte ne lève pas du tout. Y aura même l'incontournable du film de justicier masqué avec un faux Neutron, un classique du genre. Le nain, presque absent du film précédent, est ici en vedette, avec la voix doublée d'un enfant surexcité. On ne s'ennuie pas une minute et tant pis pour les incongruités d'un scénario des plus fantaisistes plein de trous énormes. Mario Giguère

NEUTRON VS THE AMAZING DR CARONTE aka Neutrón contra el Dr. Caronte - Federico Curiel avec Wolf Ruvinskis, Armando Silvestre, Rosa Arenas, 1963, Mexique, 69m, 80m uncut, version anglaise

On devinera facilement que le fameux Dr Caronte est toujours vivant, qui plus est dans son laboratoire, pas détruit et pas surveillé par la police, avec son nain Nick et qu'il veut toujours avoir la bombe à Neutron. Ce qu'on n'avait pas vu venir c'est le gargantuesque représentant d'un pays anonyme qui veut lui aussi la formule et surtout qui va voir le vrai visage de Caronte. Ayant encore ses zombies maison à son service, on aurait cru qu'il les aurait envoyé tuer le malin personnage, que nenni. Caronte va dans sa bibliothèque rechercher les grands ouvrages de l'alchimiste Merlin ! Quand il devient évident qu'un des personnages connus est bien Caronte, que l'on sait que ce n'est sûrement pas Charles alias Neutron, mais peut-être Jimmy ou Mark, les trois prétendants de Nora (qui se décide à prendre le mieux bâti, oui, notre Neutron a du sex appeal), ou le professeur Thomas, seul savant capable de reconstituer la formule de la bombe. Tout se complique.

Non seulement Federico Curiel souffle à nouveau l'esprit des serials chéris du passé, mais il reproduit ses super vilains en apparence invincibles qui reviennent constamment embêter notre héros ! Wolf Ruvinskis est presque plus tranquille dans son personnage de Charles ou Carlos en version mexicaine, faut dire que Nora lui est maintenant promise, ce qui change la vie d'un homme. Rosa Arenas est encore plus jolie, ex-miss Mexico, et pousse encore quelques chansons, souvent accotée sur le piano pendant qu'un mâle la reluque par derrière ! L'identité réelle de Caronte surprend et on imagine facilement que ce n'était pas coulé dans le béton, mais on prend la peine d'expliquer ses origines. L'arrivée de l'alchimie détonne, mais était plus courante à cette époque et familière des vilains plus grand que nature. Neutron, qui a sept films au compteur, a disparut avec la fin de la vague de héros masqués, qu'un certain Santo aura su transcender. Mais Wolf Ruvinskis, décédé en 1999, aura une carrière prolifique avec non moins que 122 films au compteur. Mario Giguère

NIGHT OF THE BLOODY APES aka  La Horripilante bestia humana - Rene Cardona, 1971, Mexique

Ah, les joies du cinéma populaire mexicain ! Quand on parle de plaisirs coupables, ils sont, je crois, à inscrire au sommet de la liste. Ce Night of the Bloody Apes n'y fait pas exception. Il contient d'ailleurs les éléments essentiels du film mexicain " commercial ", à savoir : lutteurs (lutteuses, dans le cas présent), aspect pulp tout droit sorti d'un feuilleton, mélo, coups de théâtre invraisemblables et une bonne dose d'absurdité et d'humour involontaire.

Le présent film est réalisé par René Cardona, figure emblématique de la série B mexicaine, réalisateur protéiforme dont le fils a continué d'assumer la bizarre succession, à l'instar d'un Lamberto Bava. Comme Jess Franco, Cardona réutilise souvent les mêmes motifs et les mêmes thèmes. Night of the Bloody Apes, par exemple, constitue le remake mis à jour à la saveur 70s (lire : avec violence graphique et nudité) de son Doctor of Doom de 1962 - un meilleur film, à mon avis, d'ailleurs.

En effet, en cette année 1971, il fallait satisfaire un public devenu de plus en plus blasé, en quête de sensations fortes renouvelées et devenues plus piquantes. C'est le syndrome du romantique qui ne se sent exister que lorsqu'on l'ébranle. Cardona s'efforce de " livrer la marchandise " à l'aide de stock-shots d'une opération chirurgicale peu finement amenés (plan : un type tient le visage de l'opéré et un autre s'agite vers le cœur ; contre-plan : quatre mains de vrais médecins sont au travail), de viols commis par le " singe sanglant " du titre, d'effets gore aussi primaires qu'agressants et de femmes nues qui sortent de la douche (il en utilise tellement que ça doit être un fantasme récurrent chez lui).

Du coup, on se trouve face à un curieux hybride : sur le canevas du cinéma mexicain bon enfant et naïf se greffent des images de violence et de nudité décidément " pour adultes ". Le lien qui unit ces éléments est bien entendu l'humour involontaire qui permet à Night of the Bloody Apes de n'être absolument pas traumatisant. Le scénario suffirait à vous éclairer :

Julio, Le fils du brillant médecin Krauzman est très malade et va mourir. Le père inquiet a une idée : pourquoi ne pas lui greffer le cœur d'un gorille ? Or, il n'a pas prévu un hic : une fois greffé, son fils se transforme en singe dément qui tue tout ce qui bouge, redevenant humain de temps en temps (à la Jekyll et Hyde, ou encore à la façon d'un loup-garou). Parallèlement à cette première histoire se déroule celle d'une lutteuse qui a plongé une adversaire dans le coma sans le vouloir. Rongée par les remords, elle songe à abandonner sa carrière...

Comme film " psychotronique ", on ne fait pas mieux, et Night of the Bloody Apes, pour peu qu'on soit disposé à l'accueillir dans des conditions favorables, peut créer une certaine euphorie, grâce au jeu imperturbable des acteurs, au doublage anglais douteux et à l'aspect incroyablement bizarre du mélange (stock-shots + nudités improbables de lutteuses + effets gore + scénario pulp + musique mélodramatique + combats de catch, etc.). Les surréalistes auraient apprécié. Howard Vernon

The PANTHER WOMEN aka Las MUJERES PANTERAS - Rene Cardona avec Elisabeth Campbell, Ariadne Welter, Tongolele, Eric Del Castillo, 1967, Mexique, 67m

Les femmes panthères sont adoratrices de Satan et elles veulent ressusciter leur leader Eloim, tué il y a fort longtemps par des membres de la famille Pietra Santa. Après avoir assassiné le patriarche Rafael et l'avoir vidé de son sang, après avoir aussi éliminé son fils, elles redonnent vie à Éloim, qui doit tuer de ses mains la dernière survivante, la petite Paquita. Paquita est heureusement protégée par les lutteuses Loreta Venus et Golden Ruby, aidées par El Angel. Dans la grande tradition de Santo, Angel est un lutteur masqué doublé d'un scientifique armé de plusieurs gadgets et de sa cape qui le met à l'abri des balles et du feu.

Un bel exemple de film populaire mexicain de l'époque. On y retrouve des combats de lutte entre femmes, des numéros de cabaret, des femmes panthères et un Eloim à l'allure de momie grotesque. On y retrouve aussi le classique détective-policier sans peur ni reproches, aidé d'un lutteur masqué charismatique. Si la partie lutte n'est pas aussi grandiose que dans d'autres films, le vétéran réalisateur Rene Cardona (Santa Claus, El Asesino Invisible, Night of the Bloody Apes, Santo in the Treasure of Dracula) connait le genre et ne manque aucune scène classique. Une belle entrée en matière pour qui veut découvrir les films de Lucha Libre. En prime on y retrouve la ravissante et athlétique Elisabeth Campbell dans le rôle de Ruby, qui connaitra une belle carrière au Mexique. Mario Giguère

El ROBO DE LAS MOMIAS DE GUANAJUATO aka Robbery of the Mummies of Guanajuato - Tito Novaro avec Mil Mascaras, Blue Angel, El Rayo de Jalisco, Julio César Agrasanchez, Mabel Luna, Tito Novaro, 1972, Mexique, 86m, V.O.S.T.A.

Un personnage qu'on méprend pour un vampire, nul autre que le Comte Cagliostro, rend visite à un savant, le professeur Raymond. Les deux antagonistes s'entendent pour dominer la terre avec un plan presque infaillible. Primo: faire revivre des momies d'anciens mineurs; secundo leur faire sortir de terre un minerai rare avec lequel fabriquer des bombes permettant de menacer touts les pays de la Terre; tertio implanter un cerveau électronique dans la tête des momies, sinon elles vont se rendormir à jamais. C'est sans compter sur un enfant, son ami et les luchadores mexicains et leurs copines, tous partant pour mener une enquête que refuse la police locale, qui ne croit pas aux momies qui marchent. Sacrilège.

 

Il ne manque qu'une demi-douzaine de nains pour protéger Raymond et le tour est joué. Contrairement à la plupart des films de Santo, chaque lutteur a une fille (ou plusieurs pour Mil Mascaras) qui l'accompagne partout, sauf dans les combats ou ici dans la dernière partie lorsque ces messieurs courent dans un champ de mines. On a aussi droit à un combat en équipe, un deux de trois facilement gagné par Mil Mascaras et El Rayo de Jalisco. Blue Angel ressemble à un Captain America reconverti en lutteur. Les dames sont en robes et jupes très courtes. Le petit Ephrain donne des leçons de courage à tout le monde. Le réalisateur et acteur Tito Novaro, qui joue ici Cagliostro, allait récidiver un an plus tard avec El Castillo de las Momias de Guanajuato qui réunit pas mal les mêmes ingrédients. Aucun oscar pour personne mais les amoureux du genre et les rigolos devraient y trouver leur plaisir. À ne pas manquer au début la séquence de changements de masques rapides de Mil Mascaras. Mario Giguère

ROCK'N ROLL WRESTLING WOMEN VS THE AZTEC MUMMY aka Las Luchadoras contra la momia - René Cardona, 1964, Mexique

Les archéologistes de la région se font tous assassiner par la bande de Dragon. Un des derniers se réfugie dans la loge des Luchadoras, Golden Rubi (Elizabeth Campbell) et Gloria Venus (Lorena Velázquez). Celles-ci l'aideront à retourner dans une pyramide aztèque retrouver le collier d'une princesse qui doit mener à un trésor. Mais une momie se réveille et veut, elle aussi, ce collier. Sans oublier le méchant Dragon et ses deux soeurs karateka qui se battront dans le ring contre nos amazones avec comme prix des indices important de l'enquête.

J'ai regardé une version remaniée en 1986, basée sur le remontage américain de K. Gordon Murray, auquel on a ajouté des chansons rock'nroll amusantes, spécialement durant les matchs de lutte. On perd bien des détails, sans parler d'une fin abrupte qui oublie une bonne partie de l'intrigue. J'espère donc bien mettre la main sur les films originaux un de ces jours. Cas assez unique, on a droit à une momie vampire ! Oui, elle se transforme en chauve-sourie et en araignée et doit se sauver quand le jour se pointe ! On aura tout vu ! Il est bien évident que les actrices ont droit à des doublures durant les combats. Un bon moment trop court, avec des lutteuses qui ne les ont pas dans le dos. Mario Giguère

El TRIUNFO DE LOS CAMPEONES JUSTICIEROS - Rafael Lanuza, 1974, Mexique/Guatemala, 83m, version originale espagnole 

Des nains de la quatrième dimension veulent envahir la terre, avec l'aide de robots et de lutteurs, évidemment. Blue Demon, Superzan et El Fantasma Blanco, aidés d'une lutteuse (Elsa Cárdenas) vont se batailler en bateau, sur terre, dans la quatrième dimension et dans une tour Eiffel de bas étage du Guatemala. Blue Demon a sa montre qui arrête les moteurs tandis qu'El Fantasmo Blanco voyage en fumée tel un vampire ! Le tout est déclenché lorsque les vilains d'outre espace recontactent un ancien agent sidéral, devenu directeur de cirque. Moult gadgets créés par ce directeur aideront nos justiciers à traverser et vaincre de l'autre côté de la... quatrième dimension !

Ce n'est pas vraiment un triomphe, loin de là. Plus que trois lutteurs, on s'ennuie ferme de Mil Mascaras ! Les décors ne se prêtent pas du tout aux combats, telle cette tour de métal, que l'on grimpe en se donnant de mièvres taloches, question de pas tomber, ou ce combat dans un bateau ou l'on n'ose pas trop bouger. L'histoire est confuse, y comprit pour ceux qui comprendront l'espagnol, les chanceux. On a plusieurs gadgets et des effets corrects, une panoplie d'élément de science fiction et un final hyper rapide et la scène presque obligatoire de combat au cirque, sous les yeux des spectateurs qui croient que ça fait partie du spectacle, évidemment. Pour fanatiques seulement. Mario Giguère

Los VAMPIROS DE COYOACAN - Arturo Martínez avec Mil Mascaras, Superzan, German Robles, Sasha Montenegro, 1974, Mexique, version originale espagnole

Mil Mascara et Superzan affrontent deux balourds dans un long combat de Lucha Libre, suivit d'un lutteur masqué qui rencontre El Spectro. Ce grand cadavre ressemble étrangement à Nosferatu et après avoir gagné le combat suite à une prise du sommeil, le pauvre lutteur est déclaré mort ! Le Dr Wells (German Robles) examine le corps, qui n'a plus de sang dans les veines. Aidé de Mil Mascaras et Superzan, ils enquêtent sur l'affaire, surtout que la jolie fille d'un de leurs amis, la belle Nora (Sasha Montenegro) souffre d'anémie suspecte, avec deux marques de dents au cou. Le Baron Bradock, qui visite régulièrement Nora, est suspect, pour cause, il se transformera en chauve-souris, avec une bande de nains vampires dans son temple. Le lancer du nain vampire ne saurait tarder !

Sur un canevas tout ce qu'il y a de plus classique, on greffe les lutteurs et les nains, mais on oublie de donner de l'action à tout ce scénario. Le Dr Wells a presque plus d'action que Mil Mascaras, qui n'impressionne pas dans le combat interminable qui ouvre le film. Il y a bien quelques éléments intéressants, comme cette tête de chauve-souris collée au Baron Bradock ou ce décor plutôt impressionnant de la séance de sacrifice final. Mais c'est trop peu, trop tard et les nains qui combattent les lutteurs ne font évidemment pas le poids, malgré qu'ils peuvent vous faire rire, à tout le moins sourire, politiquement incorrect merci. Notons la bouille exceptionnelle de Nathanael León dans le rôle du lutteur vampire cadavérique, El Espectro et la ravissante Sasha Montenegro. Une curiosité pour mordus. Mario Giguère

VUELVEN LOS CAMPEONES JUSTICIEROS - Federico Curiel, 1972, Mexique, version originale espagnole

Un important vendeur de diamants est kidnappé par ce qui ressemble à des nains déguisés en rats ! Le commissaire de police ne fait ni une ni deux et appelle les Companions de la Justice, cinq lutteurs de renom. Blue Demon et Mil Mascaras mènent le bal, qui comprend WASP, au costume au motif d'abeille totalement hallucinant. Du centre névralgique des Companeos, une jolie blonde en costume moulant est en contact avec les lutteurs, qui mènent l'enquête quand ils ne luttent pas. Un combat de 5 contre 5 est d'ailleurs bien mené et, pour une rare fois, sera interrompu par la nouvelle d'un autre kidnapping. On remonte rapidement la filière criminelle jusqu'à une scientifique folle qui transforme des rats en hommes rats en espérant dominer le monde. C'est compter sans nos justiciers !

C'est en moto que les cinq hommes apparaissent, masque et cape au vent, sur une musique jazzée funky, omniprésente dans une histoire débridée. Les combats sont nombreux, le fil de l'histoire pas évident, mais on a du plaisir tout le long. Mil Mascaras impressionne toujours, alors que le "fantôme blanc" ne fait pas grand chose et que l'autre au masque curieux a carrément de la difficulté à se défendre. Il faut laisser la logique au placard pour apprécier la folle aventure qui se termine en vitesse accélérée. Viva los Campeones ! Mario Giguère

  WRESTLING WOMEN VS THE AZTEC MUMMY aka Las luchadoras contra la momia aka La Vengeance de la Momie - René Cardona avec Lorena Velasquez, Elizabeth Campbell, Armando Sylvestre, 1964, Mexique, 85m

J'ai vu il y a des années la version Rock'n Roll au montage truffé de pièces de rock que j'ai vivement oubliées. Résumé: Les archéologistes de la région se font tous assassiner par la bande de Dragon et ses sbires. Un des derniers archéologues se réfugie dans la loge des Luchadoras, bonne idée. Ensemble, ils partent trouver le collier d'une princesse qui doit mener à un trésor, recherché par les vilains menés par Le Dragon. Une momie, vampire, se réveille et zut, elle peut se transformer en chauve-souris et en araignée. Les Luchadoras en auront plein les bras.

Deuxième film des Luchadoras originales, Lorena Velasquez et Elisabeth Campbell. Précédé par Las luchadoras contra el médico asesino en 1963 et suivi par  Las lobas del ring  en 1965. Trois autres films utilisèrent des actrices diverses. Beaucoup plus satisfaisant que la version rock'n Roll, évidemment. Golden Ruby (Elisabeth Campbell) est grande et souple et avec son petit copain ils servent de duo comique régulièrement. Il est évident qu'elle et Gloria Venus (Lorena Velasquez) sont parfois remplacées par des lutteuses plus chevronnées, mais elles s'en tirent très bien. Tout est visiblement inspiré par la trilogie de La Momie Aztèque (1957-1958), on réutilise les arguments du scénario en vrac. Le tout s'accélère brutalement en fin de métrage et la justice triomphe... jusqu'au prochain film! Idéal pour les amateurs de Lucha Libre, de Campbell et Velasquez et de momie hybride. Mario Giguère

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