Ou on aborde les films mettant en vedette lutteurs et lutteuses et les documentaires, voir aussi les pages de SANTO et de la LUCHA LIBRE

mise à jour le 30 septembre 2014

12 ROUNDS aka Shoot & Run aka Les 12 Épreuves - Renny Harlin avec John Cena, Aidan Gillen, Ashley Scott, Steve Harris, Brian White, Gonzalo Menendez, Taylor Cole, Kyle Russell Clements, 2009, États Unis, 108m

Après une poursuite en voitures dans les rues de la Nouvelle-Orléans, l'agent Danny Fisher est involontairement responsable de la mort accidentelle de la petite amie et complice du trafiquant d'armes Miles Jackson lors de son arrestation. Un an plus tard, Jackson s'évade de prison et pour se venger, il prend en otage la fiancée du policier, ce dernier ayant d'ailleurs été promu détective suite à l'arrestation du trafiquant. Pour que Fisher puisse la retrouver vivante, Jackson l'oblige à accomplir une série de douze épreuves apparentés aux 12 rounds d'un combat de boxe. Le détective se soumet bon gré mal gré aux volontés de Jackson, ce dernier demeurant insaisissable en dépit du fait que le FBI le recherche activement. Mais au fur et à mesure qu'il progresse dans les épreuves, Fisher réalise que Jackson se sert peut-être de cette course contre la montre vengeresse comme écran de fumée pour camoufler un projet criminel plus ambitieux.

Le score appréciable réalisé au box-office, de même que la cagnotte financière respectable ramassée par les ventes DVD du film THE MARINE, ont encouragé la WWE à renouveler la mise dans un nouveau produit d'action avec en tête d'affiche son lutteur vedette John Cena, qui semble suivre les brisées d'Arnold Schwarzenegger ou de Dwayne "The Rock" Johnson dans l'incarnation de héros tout en muscles et jusqu'au-boutistes. Toujours avec le soutien d'un grand studio en dépit d'un budget plus faible que la moyenne, les producteurs ont décidé de faire confiance à un vétéran du film d'action, Renny Harlin, pour s'assurer du succès de l'entreprise, même si la carrière de ce dernier bat de l'aile depuis plusieurs années. Déjà le fait que le titre du film annonce une intrigue archi-prévisible laissait craindre le pire. Mais finalement le résultat, s'il n'est pas digne de mention, est loin d'être catastrophique. Clairement inspiré de DIE HARD WITH A VENGEANCE, le récit schématique et peu nuancé se présente comme une sorte de jeu, où le nombre d'épreuves à accomplir en peu de temps se compare évidemment à un match de boxe poids lourd. S'il est vrai que ces épreuves ont été élaborées d'inégale façon et s'avèrent peu riches en suspense; certaines étant fades et expédiées en deux ou trois coups de cuillère à pot pour servir de transition à celles plus robustes, les péripéties s'enchainent à haute vitesse sans trop laisser de temps mort au sein de d'extérieurs variés tournés à la Nouvelle-Orléans. La mise en scène de Harlin semble également avoir retrouvé un peu le punch de ses meilleurs films en misant certes sur des techniques éprouvées typiques de la "vieille école", mais qui évitent de trop surcharger des invraisemblances déjà criantes sur papier. À cet égard, une vigoureuse scène de poursuite impliquant un tramway s'avère quasiment un pied de nez au style lourd d'un Michael Bay. Il est cependant regrettable que 12 ROUNDS ne soit pas allé jusqu'au bout de sa carte maîtresse, alors que le retournement final déçoit grandement autant par son caractère controuvé que répétitif. Néanmoins si on est bien disposé, il y a de quoi trouver matière à se divertir. À défaut d'avoir un talent d'acteur, John Cena livre la prestation énergique physiquement exigée par son rôle. Mathieu Lemée

ALIEN FURY - Rob Hedden avec Dale Midkiff, Dondre Whitfield, Chyna, 2000, États Unis, 90m

Bill Templer dirige un organisme ultra secret de surveillance spatiale qui va voir ses bureaux fermer pour cause de coupures de budget. Mais non, à la dernière minute, on reçoit les clichés satellites d'un vaisseau extraterrestre sur la lune ! Un policier qui enquête sur la mort mystérieuse de l'assistant de Bill va pousser Bill à couler l'information: l'invasion extraterrestre est un canular. Non, un instant, on va découvrir qu'il y a réellement des extraterrestres qui menacent la terre ! La panique se répand partout ! Mais attendez un instant... j'arrête là !

Avec dans un petit rôle l'ex lutteuse Chyna, que le policier croit reconnaître comme la lutteuse. Subtil ? Non, comme tout le reste ou on a droit à un revirement aux quinze minutes et ce jusqu'à la dernière minute. C'est finalement du grand n'importe quoi qui n'a pas la finesse d'un roman de Philip K. Dick pour prendre un exemple d'écrivain qui savait monter des intrigues surprenantes qui ne prenait pas ses lecteurs pour des cons. Parce que les trous dans le scénario sont finalement énormes et que l'on doit mettre le cerveau à "off" pour apprécier un tant soit peu. Et Chyna ? Ben elle est pas mal dans ce tout petit rôle, mais elle ne peut pas rêver à unie carrière comme Arnold Schwarzenegger, loin de là. Mario Giguère

The CONDEMNED aka Condamnés - Scott Wiper avec "Stone Cold" Steve Austin, Vinnie Jones, Robert Mammone, Rick Hoffman, Tory Mussett, Christopher Bakerm Sam Healy, Madeleine West, Masa Yamaguchi, Luke Pegler, 2007,  États Unis, 113m

Un producteur de télévision, Goldman, a mis au point une nouvelle émission de télé-réalité pour le marché de l'internet, où dix condamnés à mort de tous les continents devront s'affronter sur une île déserte du Pacifique, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un seul survivant qui obtiendra alors la liberté. Parmi les compétiteurs, un dénommé Jack Conrad, un ancien soldat de commando condamné au El Salvador, semble peu désireux de jouer le jeu et préfère trouver un moyen de quitter l'île. Alors que les condamnés, qui ont trente heures pour s'entretuer, ont déjà commencé à se battre entre eux, Conrad parvient à échapper aux multiples caméras installées partout dans l'île et à brouiller le signal de son émetteur de repérage. Il réussit même à dénicher le campement de l'équipe de production et à communiquer brièvement avec son ex-femme. Repéré, Conrad n'a donc plus le choix d'affronter mortellement certains condamnés encore en vie, mais il a bien l'intention après de régler le compte de Goldman. Celui-ci manipule en réalité le jeu pour ne laisser aucune chance à Conrad, tout en voulant exploiter au maximum la violence des affrontements pour faire monter les cotes d'écoute, ce qui ne fait pas l'unanimité de certains de ses employés.

La WWE semble bien décider à envahir en permanence les écrans de cinéma pour mettre en valeur ses lutteurs. "THE CONDEMNED" représente d'ailleurs une production plus ambitieuse que les précédentes de la compagnie, tant dans sa durée que dans le thème abordé. Néanmoins, en voulant critiquer le phénomène des émissions de télé-réalité artificielles exploitant la violence facile pour attirer les masses, les auteurs ont eux-mêmes commis l'erreur de vouloir rendre cette violence excitante pour le spectateur friand d'action musclé à tout prix, en déformant volontairement les données de l'intrigue pour le manipuler et en insistant bêtement sur le manichéisme primaire des personnages. Cela donne au film des allures perverses qui pourrait donner une impression de malaise et qui nous amène à se poser des questions sur les intentions mercantiles de certains producteurs, d'autant plus qu'il n'y a pas vraiment de distanciation dans la mise en scène et qu'on aurait souhaité plus d'humour dans le propos pour faire mieux passer la pilule. Seul un certain public adulte ou les membres de ce club pourront saisir ces aspects ou bien rigoler inconsciemment des manques de nuances du récit, des nombreux emprunts faits à d'autres pellicules portant sur la chasse à l'homme et de la prévisibilité de l'intrigue. Mais pour une certaine frange minoritaire d'un public adolescent naïf mal préparé, ce film pourrait possiblement influencer leurs comportements, étant donné l'excitation et l'incroyable quantité de testostérone qu'il génère. Dans un autre ordre d'idée, les séquences d'affrontements sont extrêmement viriles, gracieuseté d'une chorégraphie efficace mise au point par Richard Norton, mais le réalisateur aurait eu intérêt à les filmer moins frénétiquement car la caméra bouge sans arrêt et cadre mal les protagonistes. L'ensemble est techniquement valable, mais la photographie utilise des couleurs laides plutôt agaçantes pour l'oeil. Un Steve Austin monolithique s'en tient à la personnalité rebelle de son personnage sur le ring, alors que seul Vinnie Jones semble tirer son épingle du jeu dans un rôle de condamné salopard. Un film d'action dont l'angle commercial plutôt douteux apparaît quand même questionnable et qui a de quoi nous laisser perplexe, sauf si on le voit comme la lutte: lorsqu'on on sait que c'est arrangé par le gars des vues! Mathieu Lemée

 

DOOM - Andrzej Bartkowiak avec Karl Urban, Dwayne "The Rock" Johnson, Rosamund Pike, Deobia Oparei, Ben Daniels, Razaaq Adoti, Richard Brake, Al Weaver, Dexter Fletcher, Brian Steele, Yao Chin, 2005, États Unis/République Tchèque, 104m

En l'an 2021, après avoir découvert un moyen de transport rapide pour aller sur Mars, des scientifiques s'y sont rendus pour y installer une colonie de recherche appelée Olduvai. Mais une expérience tourne mal et la colonie est placée en quarantaine suite à un message d'alerte. Un groupe de Marines super-entraînés et bien armés se rendent alors sur Olduvai pour découvrir ce qui s'y passe et évacuer les survivants si besoin est. Ils décèlent la présence de créatures meurtrières qui se sont attaquées aux scientifiques de la colonie et qui maintenant éliminent les Marines un par un. Une archéologue encore vivante, Samantha Grimm, qui se trouve à être la soeur de l'un des Marines, John Grimm, découvre que ces créatures ont d'abord été crées par ses collègues qui voulaient concevoir des surhommes en manipulant les chromosomes de leurs cobayes avec un nouveau virus. Les expériences n'ont évidemment pas donné les résultats souhaités et en plus, quelques-unes des victimes des créatures ont subi des mutations qui en font eux-mêmes des monstres. Lorsque le chef des Marines est infecté et veut tout anéantir sans tenir compte des survivants non-infectés, John Grimm s'oppose à lui mais il doit aussi anéantir les monstres ayant réussi à se rendre sur Terre avant que le virus ne se répande partout chez les humains.

Quand les producteurs hollywoodiens ne se tournent pas vers les remakes pour espérer faire un bon coup financier, ils vont voir du côté des jeux vidéos pour les adapter à l'écran, persuadés à chaque fois de réaliser un coup fumant. La bande-annonce laissait présumer un film d'action trash & destroy où des Marines tuent des monstres à la pelle avec toutes sortes d'armes mais le film ne remplit que partiellement cette promesse. Le point de départ (très éloigné du concept du jeu d'origine) de l'intrigue pompe allègrement des éléments-clés de films comme "ALIENS et "RESIDENT EVIL" pour ne nommer que ceux-là, sans pour autant s'en démarquer. À la mise en scène, le Polonais Andrzej Bartkowiak, bien connu pour avoir réalisé deux métrages très ordinaires avec Jet Li en vedette, suit sans s'en écarter les sentiers bien balisés des clichés les plus éculés, sans se préoccuper de leurs incohérences. Seuls les scènes d'action, contenant à la fois de fortes doses de testostérone et de gore, viennent parfois compenser la faiblesse du script, mais un montage moins hachuré et un meilleur contrôle de l'éclairage auraient permis de les rendre encore plus explosives. Il est d'ailleurs dommage que la séquence filmée à la caméra subjective qui place le spectateur dans la position du joueur (avec le fusil en amorce au bas de l'écran) n'ait pas été plus exploitée (par exemple quand la scie électrique s'attaque à une sorte de chien-monstre; la scène n'est pas assez longue hélas!). Bref, un film moyen qui laissera le public mitigé, bien que certaines personnes devraient aimer quand même pour des raisons qui leur seront propres. Inutile de mentionner que l'interprétation d'ensemble ne passera pas à l'histoire quoique le jeu des acteurs nous fait involontairement rire de temps en temps. Mathieu Lemée

Je ne suis pas un fan de jeux vidéos, mais s'il y a bien un jeu sur lequel j'ai grillé un nombre d'heures vertigineux, c'est bien Doom et sa première suite (par encore testé Doom 3 donc). Et c'est le panard ultime: du first person shooter bourrin, une ambiance flippante, c'est violent, gore et sombre, bref, c'est fun. A l'annonce d'une adaptation ciné du jeu, ma première réaction fut: "ouah! trop bon!", mais après deux secondes de réflexion, il faut tout de même admettre que si le concept fonctionne parfaitement sous la forme d'un jeu, il est difficile de l'imaginer réussit après une transposition sur grand écran tant l'aspect scénaristique de la chose est secondaire. Du coup, l'attente se passe sous couvert d'une certaine méfiance.

L'histoire? Des GIs sont envoyés dans un centre de recherche archéologique situé sur une planète lointaine et récemment mis sous quarantaine afin d'y éradiquer des bestioles belliqueuses et sanguinaires. Le commando, dirigé par The Rock et armé de grosses pétoires débarque donc dans une base infestée de saloperies mutantes et baveuses. Dès lors, on assiste à un ersatz plutôt sympathique et bourrin d'ALIENS qui n'a absolument rien d'original, mais qui divertit allègrement grâce à ses scènes d'action explosives, ses effets spéciaux haut de gamme, ses scènes gores et ses one-liners à la pelle. En bonus, une scène de pur "first person shooter", clin d'oeil bienvenu aux fans du jeu et véritable prouesse technique. Tout ça n'est pas si mal - c'est con mais sympa, car je n'en attendais finalement pas autant de cette grosse production de $70 millions, qui n'aura en revanche pas fait une belle carrière en salles.

Site officiel: www.doommovie.com  Kerozene

The EXPENDABLES aka Les Sacrifiés - Silvester Stallone avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Eric Roberts, Randy Couture, Steve Austin, Giselle Itié, Bruce Willis, Mickey Rourke, Charisma Carpenter, 2010, États Unis, 103m

Barney Ross et sa bande de mercenaires se font offrir un important contrat pour éliminer le dictateur d'un petit pays sud américain et Barney et Lee partent en reconnaissance. Ils vont avoir bien des difficultés à repartir de l'ile, mais leur contact, fort jolie dame, choisie de rester là-bas. Barney n'écoute que son bon coeur et repart en mission suicide pour re-libérer la dame, aidé de ses amis qui ne rechignent pas !

Le film d'action dans toute sa gloire et sa vacuité, certes, mais vendu avec un casting d'enfer et la réalisation de Stallone, qui n'a pas les deux pieds dans la même bottine. Alors pour les subtilités scénaristiques, on repassera. S'il est d'usage dans ce genre de casting gonflé de voir mourir un ou deux personnages pour bien montrer que la mission est difficile, on ne s'embêtera pas avec les conventions ici ! Du côté des méchants, m'enfin des soldats à la solde d'un dictateur pas si méchant qui est manipulé par un méchant américain, ce sera l'hécatombe, à la Rambo 2, c'est à dire à vue d'oeil dans les 200 morts et plus contre zéro. Si le corps et le visage de Stallone et Lundgren accusent leur âge, Statham et Li, qui n'ont que de courts moments de gloire, se tirent bien d'affaire. Ca remplit son mandat avec efficacité, c'est bourré de bons vieux classiques rock, bref, on passe un bon moment pour qui aime le genre et pour le reste, on se casse pas la tête, on regarde les explosions ! Gros succès pour Nu Image qui annonce déjà la suite... Mario Giguère

HELL COMES TO FROGTOWN - Donald G. Jackson avec Roddu Piper, 1987, États Unis 

Des années après une troisième guerre mondiale, les hommes sont pratiquement tous stériles, sauf notre ami Sam Hell (Roddy Piper). Affublé d'un corset de zboub qui explosera s'il s'éloigne d'une agente du gouvernement, Spangles (Sandahl Bergman) accompagne donc Hell dans Frogtown, histoire de récupérer des femmes capable de procréer, kidnappées par les mutants hommes-grenouilles. Quelques cascades, des filles légèrement vêtues, des grenouilles et de l'action au travers d'un tas de blagues sur le petit oiseau de Hell. On ne nage pas dans le subtil, on est en pleine série B qui s'assume !

Petit film monté sur un jeu de mot, HELL COMES TO FROGTOWN a vu son budget gonfler par les producteurs de New Line. Ca a rendu semble-t-il la tâche plus compliquée pour Donal G. Jackson, au point qu'il refusera de s'impliquer de la sorte à nouveau. Piper cabotine monstre pendant que Sandhal Berman se promène en petite tenue régulièrement, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Ca reste très léger, ça fait penser à tout plein d'autres films, mais on a les belles grenouilles de Steve Wang, bien agréables. Agréable sans être indispensable. Mario Giguère

LAS VEGAS BLOODBATH - David Schwartz avec Ari Levin, Rebecca Gandara, 1989, États Unis, 78m

Sam trouve sa femme qui vient de le cocufier et il pète un plomb, tue les amants et part en voiture avec la tête de madame. Pas de bonne humeur, il veut faire payer toutes les femmes qui sont "toutes comme son ex". Après quelques meurtres crapuleux, il espionne un tas de jeunes femmes qui s'apprêtent à regarder l'émission de "oil wrestling" à laquelle elles ont participées.

B.L.O.W., comme dans "Beautiful ladies of Oil Wrestling" et acronyme de "petite gâterie" est une organisation de combats de lutte de femmes huilées. C'est autour de ces jolies femmes que David Schwarts écrit, produit et réalise son film de massacre à petit budget. L'introduction des lutteuses est tout simplement interminable, elles mangent des beignes, boivent de la bière, développent des cadeaux, jouent aux cartes, commandent de la pizza, la mange ! On a presque hâte que le tueur arrive. Tout cela est très bas de gamme, sauf pour les effets spéciaux qui sont surprenants, la scène de la femme enceinte qui se fait éventrer étant étonnante. On en dira pas autant des démembrements ridicules, ni de l'ensemble de la chose, une excuse de film misogyne amateur. D'ailleurs on ne trouve plus trace de David Scwartz après cet unique "effort". Mais on trouve toujours les organisations les lutteuses huilées ! Mario Giguère

The MARINE aka Le Fusilier Marin - John Bonito avec John Cena, Robert Patrick, Kelly Carlson, Anthony Ray Parker, Abigail Bianca, Jerome Ehlers, Manu Bennett, Drew Powell, Frank Carlopio, 2006, États-Unis/Australie, 91m

Démobilisé après avoir désobéi aux ordres au cours d'une mission en Irak, le marine John Triton a beaucoup de mal à se faire à la vie civile. Après avoir été renvoyé d'un emploi comme gardien de sécurité, il accepte de partir en vacances dans la campagne avec son épouse Kate. En cours de route, le couple s'arrête à une station d'essence où se trouve aussi un voleur recherché, Rome, qui vient avec ses complices de dérober 12 millions en diamants il y a peu de temps. Forcés de fuir en hâte à cause de l'intervention inopportune d'un policier, Rome et ses complices font sauter la station d'essence et kidnappent Kate pour qu'elle serve d'otage. John, ayant survécu à l'explosion, se lance sans relâche à la poursuite de Rome et de sa bande pour libérer sa femme tout en alertant les autorités. Tenace et habile, le marine échappe plusieurs fois à la mort alors que les bandits, tout en voulant le liquider, cherchent refuge dans les marais de la Caroline du Sud. Ceux-ci espèrent ainsi échapper aux recherches de la police pour pouvoir fuir et écouler les diamants, mais John est toujours sur leur piste.

Après Glen "Kane" Jacobs, c'est au tour du lutteur John Cena de bénéficier d'un premier rôle au cinéma en 2006. Étant donné le physique de Cena, c'est dans un film d'action de type "bulldozer" que la WWE, qui est productrice du film, a décidé de le mettre en valeur. Si Cena n'a pas encore la notoriété d'un Schwarzenegger ou d'un Stallone dans le genre (que l'on croyait pourtant disparue), il se tire plutôt bien d'affaire pour un premier essai en faisant toutes ses cascades et malgré son interprétation limitée d'un personnage tout d'une pièce. Le réalisateur, se sachant sans doute devant une intrigue fonctionnelle totalement invraisemblable et prétexte à des scènes violentes explosives (avec un accent patriotique dans l'introduction), a décidé au moins de soigner l'aspect technique de sa mise en scène et de bien choisir ses décors. Il n'a pas hésité non plus à mettre une bonne dose d'humour dans la conception et l'incarnation des personnages de bandits dont le chef est d'ailleurs étonnamment joué par un Robert Patrick assez cool. Pour le reste, les surprises se font rares et la conclusion attendue intervient sans vrais rebondissements. Quelques trucages en CGI lors des scènes d'action fatiguent aussi l'oeil du public mais ces séquences sont à tout le moins bien montées. En gros, un petit divertissement sans génie mais qui vaut mieux qu'une bonne partie de la filmographie de la "CANNON" et de Jean-Claude "Aware" Van Damme. Mathieu Lemée

OBJECTIF TERRE aka Sci-fighters - Peter Svatek avec Roddy Piper, Jayen Heitmeyer, Billy Drago, 1996, Canada

Boston 2009, Cameron Grayson (Roddy Piper) tombe sur la piste d'un ancien collègue échappé de la colonie pénale lunaire. Adrian Dunn n'est plus tout à fait lui-même, infecté par un organisme extraterrestre qui le change et lui fera expirer du méthane. Une vaste conspiration pour changer l'atmosphère de la terre, déjà très différente puisque perpétuellement dans le noir à cause d'une ceinture de nuage qui l'enveloppe. Dunn recherche vaguement la dernière femme qu'il a fréquentée, l'ex de Cameron. Coincidence, la spécialiste des infections chargée d'étudier les victimes ressemble à l'ex de Dunn, qui était la femme de Grayson !

Ca arrive trop souvent, ces films qui imaginent un futur trop proche et finalement impossible, une prison sur la lune en 2009 ! En fait on essaie de reprendre bien des idées et du visuel du film BLADE RUNNER, sans le budget conséquent. De la junkie au maquillage identique à Daryl Hannah, au décor avec quelques néons ou l'on mange dans la rue des mets chinois, la comparaison est désavantageuse, avec un ancien lutteur qui prend le rôle d'Harrison Ford ! Piper reste sympathique, mais Billy Drago lui vole la vedette, ce qui est un bien grand mot dans ce cas. Un final sombre et un amour non consommé achève le spectateur.

Peter Svadek oeuvre plus souvent qu'autrement pour la télévision, pour la série BIG WOLF ON CAMPUS notamment, tout en étant scénariste, voir le récent dessin animé digital PINOCCHIO 3000. Mario Giguère

PIN DOWN GIRL aka Racket Girls aka Blonde Pick-up - Robert C. Dertano avec Peaches Page, Timothy Farrell, Clara Mortensen, Rita Martinez,1951, États Unis, 66m

Peaches Page voit son contrât de lutteuse racheté par Mr Scalli, promoteur de catch féminin qui utilise les combats comme entreprise légitime pendant qu'il nage dans plusieurs rackets dont les paris illégaux. Il doit une grosse somme à un boss mafieux surnommé Mr Big et le fédéral commence à s'intéresser à lui !

Mettant en vedette de véritable lutteuses, le principal attrait que j'avais pour ce petit film qui s'avère extrêmement mauvais. Chiche en dialogues, presque sans musique, effets sonores et sans prises de vues intéressantes. Ca se situe plus dans le sous-genre des films éducationnels, avertissant les jeunes dames des dangers des hommes qui vous en promettent trop, mais on a vu mieux et plus torride. La caméra trahit l'intention que l'on devine facilement et les plans ou les jeunes femmes font leur exercices en petite tenue dans le gymnase abondent, Les authentiques lutteuses ne sont pas vraiment de bonne comédiennes, on s'en doute, mais le combat entre Mortensen, championne américaine et Martinez, championne de Mexico, rachète presque à lui seul la perte de temps que constitue ce nanar profondément soporifique. Mario Giguère

The RUNDOWN aka Welcome to the Jungle aka Le Traqueur aka Bienvenue dans la Jungle - Peter Berg avec Dwayne "The Rock" Johnson, Seann William Scott, Rosario Dawson, Christopher Walken, Ewen Bremner, Jon Gries, William Lucking, Ernie Reyes Jr., Dennis Keiffer, Stuart F. Wilson, Garrett Warren, Stephen Bishop, 2003, États Unis, 104m

Beck travaille comme chasseur de primes pour le compte d'un dénommé Bobby afin de lui rembourser une dette, tout en espérant obtenir assez de fric pour ouvrir un futur restaurant. Après une mission en apparence facile, Beck se voit chargé par Bobby de récupérer son fils Travis, un jeune archéologue raté et fort en gueule qui s'est échappé de sa faculté pour partir à la recherche d'un trésor perdu en Amazonie nommé " El Gato del Diablo ". Très vite cette mission qui ne devait être qu'une formalité, se complique lorsque Travis s'entête à refuser de suivre Beck pour partir à la recherche du trésor. De plus, les deux hommes se retrouvent au centre d'une confrontation entre le riche propriétaire local Hatcher qui exploite la populace locale dans les mines, et les rebelles cachés dans la jungle amazonienne qui souhaitent s'affranchir du joug d'Hatcher. Alors que Beck cherche à mettre fin définitivement à ce conflit dont le fameux El Gato en devient vite l'enjeu ultime, il découvre également les vrais motifs incitant son patron Bobby à vouloir récupérer Travis et qui sont loin d'être de nature paternelle.

Après plusieurs ersatz d'Indiana Jones aussi bien au grand qu'au petit écran depuis plus de 20 ans, il était temps qu'un film d'aventures sorte un peu de ce boui-boui répétitif et lassant. THE RUNDOWN, qui a pourtant passé plutôt inaperçu lors de sa sortie, y parvient surprenamment, surtout considérant que sa tête d'affiche est un ex-lutteur dont le jeu est dramatiquement plus limité que des acteurs chevronnés. Son allure décontractée fait cependant cause commune avec une intrigue pas forcément neuve, mais au ton plus rafraîchie pour donner une bande joyeusement allumée au dynamisme décomplexé. L'humour est parfois inégal, surtout venant d'un Seann William Scott en chercheur de trésors immature qui envoie des vannes plus juvéniles que mordantes. Mais certaines perles décapantes et imaginatives viennent vite remettre la fusée sur sa trajectoire, comme ce moment où des singes se masturbent devant les héros paralysés après qu'ils aient ingurgités un fruit dont le suc donnent des effets pour le moins psychédéliquement déformants; effets qui ouvrira la porte à un savoureux gag en conclusion. Sans en avoir l'air, la mise en scène de l'ex-acteur Peter Berg parvient à imposer un style vif, parfois "plein-la-gueule" avec ses scènes de bastons aux cascades virevoltantes, pour donner à son film une facture tout aussi visuellement agréable que décoiffante. Pour une rare fois, tout le fatras usuel de la technique moderne que l'on retrouve dans le cinéma prêt-à-manger des années 2000 (photographie léchée, nombreux mouvements de caméra, montage ultra-rapide) est ici employé à bon escient; le réalisateur ayant su soigner géographiquement le cadrage de ses plans. Avec THE RUNDOWN, on pouvait croire que Peter Berg serait un de ceux qui apporterait un nouveau souffle au film d'action. Mais pour le moment, la suite de sa carrière n'est pas aussi édifiante (son dernier film à ce jour est l'imbuvable parodie de super-héros HANCOCK). Dwayne "The Rock" Johnson a beaucoup d'aisance dans la peau d'un chasseur de primes qui méprise l'emploi des armes à feu (sauf en conclusion), et il fait plaisir de revoir Christopher Walken en méchant exploiteur esclavagiste, un rôle qu'il parvient à rendre quand même amusant grâce à son talent évident. Mathieu Lemée

SEE NO EVIL aka Le Regard du Diable - Gregory Dark avec Glen "Kane" Jacobs, Craig Horner, Tiffany Lamb, Penny McNamee, Samantha Noble, Michael J. Pagan, Luke Pegler, Cecily Polson, Rachael Taylor, Christina Vidal, Steven Vidler, Michael Wilder, 2006, États Unis, 84m

Huit adolescents condamnés à des travaux communautaires doivent nettoyer un hôtel désaffecté, le Blackwell, sous la surveillance d'un policier. Mais un tueur psychopathe de taille gigantesque, Jacob Goodnight, a fait de l'hôtel son refuge. Il commence évidemment à s'en prendre aux adolescents qu'il tue un par un à coups de hache ou à mains nues pour leur arracher ensuite les yeux. Il se trouve toutefois que le policier chargé de surveiller ces adolescents a déjà eu maille à partir avec Jacob Goodnight il y a quatre ans. Le tueur psychopathe a donc l'opportunité de se venger du policier en question tout en continuant à trucider les jeunes qui l'accompagnent. Il semble néanmoins que la jeune Kira est épargnée par Jacob dès qu'il a l'occasion de la tuer, à cause d'une croix tatouée dans le dos de la jeune femme lui remémorant un souvenir d'enfance. Kira représente donc le seul espoir des survivants pour éliminer définitivement ce criminel format géant.

Ce "slasher" au récit classique sans surprises a d'abord servi à mettre en valeur à l'écran le lutteur "Kane", qui joue ici un rôle équivalent quelque peu à son personnage sur le ring. Pas question donc de romantisme ici puisque le film se constitue globalement en une succession de scènes gore et de meurtres brutaux dans une ambiance glauque et putride à souhait. À condition de ne pas être trop exigeant sur le plan cinématographique, ce produit devrait satisfaire les amateurs d'horreur graphique, quand bien même que l'intrigue peu inspirée empile les clichés et s'inspire de beaucoup trop de succès du genre. Il faut dire que les personnages des jeunes adolescents ont un comportement tellement stupide (sans doute pour favoriser le public à prendre parti pour Kane) que les spectateurs ne manqueront pas de rigoler, d'autant plus qu'ils sont campés par de médiocres jeunes interprètes. Quant à la réalisation (assurée par un britannique spécialisé dans le film porno), elle ne sort sûrement pas des sentiers battus. En bref, une série B louable sans plus! Mathieu Lemée

SHADOW WARRIORS 2 : Hunt for the Death Merchant aka Assault on Death Mountian aka Les Guerriers de l'ombre - Jon Cassar avec Hulk Hogan, Carl Weathers, Shannon Tweed et Martin Kove, 1999, États Unis, 90m, TV

Les Shadow Warriors sont maintenant devenus privé et survivent en faisant diverses missions de sauvetages autour du globe. Mike, l'ancien militaire redevient rongé par les remords quand il reconnaît le visage de celui qui a tué son escouade avec des armes biochimiques. Personne ne veut le croire jusqu'au moment où le méchant terroriste lui injecte un poison qui le tuera à petit feu. Les Shadow Warriors doivent donc retrouver sa trace pour sauver le leader de l'équipe et ce, tout en neutralisant une probable attaque biochimique sur Seattle par le même mécréant.

C'est en lisant la biographie de monsieur Hogan que j'ai connu l'existence de cette suite à un premier Shadow Warriors déjà pas vargeux. Hogan qui était producteur pour le film a affirmé que le tournage du film n'a pas été très plaisant considérant que la Colombie-Britannique était une occasion en or de tournage considérant les coûts des équipements et des lieux et qu'arrivé sur place, on lui aurait annoncé que tous les spéciaux annoncés étaient à l'eau. C'est avec un peu de pitié et de rigolade qu'on aborde cette... chose qui tente désespérément d'être un canon de l'action en voulant en mettre plein la gueule mais qui réussi surtout à se donner un coup de pied dans le front. Car c'est bad ass ce film, ça le sait et ÇA LE MONTRE et ce sans avoir à se soucier de moments tellement débiles qu'on ne peut qu'apprécier l'entreprise. Le film commence sur un loooonnnngggg sauvetage d'une petite fille qui sert surtout à faire gagner du temps car l'intrigue principale du film ne peut que s'étirer sur une heure. Alors bon, Hogan et Wheaters se la font infiltration tandis que Shannon Tweed montre un décolleté fort charmant. On sauve la petite fille et Hop, combat maladroit sur un téléphérique et voilà, 30 minutes de faites! S'en suit des scènes d'action riche en figurants qui gigotent au moment de recevoir des balles mais surtout à un Hulk Hogan qui a les genoux en compotes mais qui bastonne du terroriste en veux-tu-en-vla. Le moment fort est certainement quand, dans une tentative dangereusement awesome de faire d'Hogan la plus grande star d'action de l'histoire cinématographique, on le voit dans un camp de terroristes, sans complexes avec deux énormes mitraillettes à la main et au milieu de l'action, tirant avec ses couilles d'acier sur de pauvres soldats qui s'entêtent à courir dans sa direction avant d'être dégommés comme des canards au NES. La nanardise dans le cas d'Hogan ne s'arrête pas là et est dépassé par l'acting du colosse qui ici, se retrouve à être hanté par une série de flashbacks horribles. Parlons en de ses flashbacks, tourné dans une clairière avec trois mètres de barbelés, deux costumes et des feux d'artifice, on peut dire que la tentative de venir tirer de spectateur les émotions plus profondes est... charmante? Ce pauvre Hogan, qui ne peut jouer qu'avec ses yeux et qui se retrouvent à faire le militaire déchiré par son passé ohlalala... délicieux. Le temps passe vite, c'est drôle, c'est con, c'est magnifiquement budget peau-de-couille et pour un film d'action pour la télé, c'est parmi les meilleurs disponibles. Abba

  WALKING TALL aka Tolérence Zéro - Kevin Bray avec Dwayne Johnson, Johnny Knoxville, Neal McDonough, Ashley Scott et Kevin Durand, 2004, États Unis, 86m

Chris Vaughn retourne dans sa petite ville après huit années passées dans l'armée américaine. Voulant travailler dans le fameux moulin qui faisait vivre la ville, il découvre plutôt que la majorité de la ville est au chômage et que la drogue et l'intimidation règne dans les rues. Cette situation, la ville la doit au casino qui est le centre de tout le mal. Après avoir été attaqué et torturé par des loubards voulant le faire taire, Chris décide de devenir le nouveau sheriff et d'utiliser la force pour éliminer le problème.

Remake sympathique d'un film culte, WALKING TALL est clairement un des plus beaux exemples du film de samedi après-midi. Simple, pas du tout subtil, un peu con, mais pourtant agréable et rythmé. Il n'y aura donc aucune surprise pour personne avec ce film qui, linéaire de bout en bout, se veut un film tout à fait oubliable n'ajoutant rien au genre. La présence du Rock ajoute de la crédibilité au personnage principal et ce dernier semble plutôt à l'aise dans le genre où il est désormais une des grandes figures hollywoodiennes. Les scènes d'action sont bien faites avec quelques moments bien sentis, malgré le côté très corny et patrio-boboche qui exulte de la chose. On ne peut qu'apprécier de voir notre héros attaquer du vilain à grands coups de 2 X 4 en pleine gueule. On peut dire finalement que si le défi était de divertir, WALKING TALL remplit son contrat de justesse, mais sans aucun intérêt ultérieur. Abba

WRESTLEMANIAC aka El Mascarado Massacre - Jesse Baget avec Rey Mysterio Sr, Irwin Keyes, Leyla Milani, 2006, États Unis, 75m

Une bande de jeunes sont en route pour tourner un film pour adultes lorsque leur van se brise près d'un village fantôme: El Sangre de Dios. Ils sont au parfum de la légende, durant les années soixante, le président du Mexique qui voulait voir son pays remporter des victoires en lutte aurait fait kidnapper trois des meilleurs lutteurs qu'il a confiés à une équipe de savants fous pour en faire un seul, imbattable. Manque da chance, El Mascarado vire fou et tue tous ses adversaires. On l'aurait isolé depuis ce temps dans le village maudit. Évidemment il est présent et tue un à un les imbéciles qui s'y promènent, leur arrachant la peau du visage comme jadis il arrachait le masque de ses adversaires.

Erreur de ma part, au vu du visuel, je croyait vraiment être en présence d'un film avec Rey Mysterio, on a bien camouflé le fait qu'il s'agit du senior, plus vieux et plus bourru, plus proche des lutteurs d'époque, mais bien moins souple que Santo et encore moins de Rey Mysterio Jr. On a ici droit à un slasher qui flirte avec la comédie, toujours maladroitement, qui ne titille qu'avec des plans fesse en culotte redondants et avec des effets spéciaux risibles. À l'écoute du début de la piste commentaire, on se rend compte de l'improvisation totale qui a dû devenir monnaie courant quand le décor a été changé à 24 heures d'avis. Ceci excuse-t-il cela ? Non, il y a moyen de faire mieux, d'avoir une intention plus précise, de mieux filmer les effets gores pour qu'ils aient un plus grand impact. De toute évidence ici, ce n'est pas le cas et on rate autant le gore que la comédie ou la polissonnerie. L'authentique musique mexicaine est fort agréable à entendre et les vrais combats d'époque en générique ne font que souligner la maladresse de la mise en scène ultérieure. Peu recommandable, à moins de se fier sur les commentaires géniaux de Fangoria, Film Threat et Gorezone qui ont probablement voulu faire plaisir au distributeur Anchor Bay. Mario Giguère

The WRESTLER aka Le Lutteur- Darren Aronofsky avec Mickey Rourke, Marissa Tomei, Evan Rachel Wood et Ernest Miller, 2008, États Unis, 111m

Randy The Ram a fait le combat de l'année en 1989, ce qui lui a donné la gloire éternelle dans le monde de la lutte. 20 ans plus tard, Randy lutte dans les sous-sols d'église, se fait charcuter soir après soir et se retrouve à avoir une crise cardiaque après un match un peu trop endiablé. Il se rend compte que sa vie va probablement s'achever et décide de renouer avec sa fille avec qui il a coupé contact et tente de trouver l'amour avec une danseuse nue.

On va parler de l'important pour débuter, Mickey Rourke. Il est S-P-L-E-N-D-I-D-E! Pas splendide dans sa grâce, ni dans son intensité car sa performance est d'ailleurs plutôt sobre outre quelques moments. Il est splendide dans sa médiocrité, On regarde ses yeux et on voit 1989 dans chaque oeil. Sa performance, on la sent personnelle, on la sent difficile à faire, on sent qu'elle l'habite, qu'elle l'enrobe et c'est très rare ça. L'idée est que son personnage vit de façon volontaire dans cet univers dépassé, c'est tout le message du film qui y passe pour nous rattacher au fait que son seul moment de bonheur, c'est entre les cordes. Sur le ring, plus de fille, plus rien à payer, plus de job de merde, sur le ring, Randy c'est l'homme. C'est une approche rafraîchissante sur un personnage magnifiquement pathétique. Rourke en un seul regard, livre aux spectateurs une vie entière et il faut le dire, cette scène sur le bord de l'eau avec sa fille, elle est d'un naturel et d'une puissance que j'ai rarement vu au cinéma. La nomination aux oscars pour Rourke était pleinement méritée.

Les deux autres acteurs du film sont également très très intéressants. Marissa Tomei, qui a encore à son âge un corps à faire un pacte avec le diable est aussi d'un superbe naturel dans son rôle de danseuse qui sent aussi que la fin approche. Plus qu'un simple prétexte à une histoire d'amour qui n'arrivera jamais, elle devient pour Randy la seule personne qui vit une histoire semblable à lui-même, outre qu'elle ne le sait pas encore. Quant à sa fille, jouée par Evan Rachel Wood, elle fait une performance tout à fait respectable et d'ailleurs très difficile car elle hurle la majorité du temps. Son personnage semble plutôt être cruel quand on arrive à sa dernière scène, mais la conclusion est comprenable et difficilement répréhensive que ce petit espoir qui vivait en elle venait de s'éteindre.

Aronofsky y va avec son film le plus simple, et de très loin mais certainement son plus touchant. THE WRESTLER, tout le monde peut le comprendre, c'est sans prétention et beau, comme une chanson d'amour dont on ressent la vérité derrière la simplicité des mots. On ne peut pas lui reprocher d'encore rajouter du style par-dessus sa substance, car le style s'efface complètement et laisse toute la place aux acteurs et se réveillent subitement lors de quelques moments de montage qui vont de très habiles à parfois un peu trop gros. D'ailleurs, le même film avec des acteurs ordinaires auraient été un échec mais cuisant, puisque tout le poids se retrouve sur eux et c'est très surprenant de voir Aronofsky aussi bien se démerder dans une situation pareille.

Les scènes de lutte, délicieuses ne sont pas là pour nous absorber dans l'histoire et ne sont pas le but central de l'entreprise. Elles ne viennent qu'appuyer le propos sur l'univers du sport et la réalité derrière le spectacle sur la vie de Randy. Le combat hardcore contre Necro Butcher est un très bel exemple puisque le montage en parallèle nous montre le combat, coupé dans son déroulement par Randy qui se fait soigner pour chaque blessure qu'il a subit dans la scène précédente. Tout le portrait qu'on fait de cet univers est évidemment dur mais Aronofsky tourne de telle façon qu'il ne juge pas la chose. On nous présente la chose de telle façon qu'on va souvent rire du fonctionnement de ce spectacle, mais jamais pour le dénigrer, seulement pour s'y attacher. Ce sont des gens très gentils et sympathiques que le réalisateur nous présente, et des gens aussi qui se rattachent durant une grande partie de leur vie à un milieu et un métier absolument sans pitié.

Si vous vous intéressez un tout petit peu à la lutte, je pense sincèrement que vous devez absolument voir ce film, car c'est loin du glamour qu'on nous présente tous les lundis soirs. Sinon, si vous ne vous y intéressez pas, écoutez le quand même car la lutte n'est ici qu'un prétexte pour présenter un personnage inoubliable. Pour moi, THE WRESTLER est une oeuvre superbe, qui dépasse en qualité le hype qu'il reçoit. Abba

Voici quelques documentaires forts intéressants sur le monde particulier de la Lutte !

The BACKYARD - Paul Hough, 2002, États Unis, 1h20 

"Qui sait, nos enfants pourraient en ce moment être on ne sait où en train de fumer de la drogue, mais heureusement, ils ont plutôt choisi de se frapper dessus avec des poubelles !"

Voici une des remarques aberrantes parmi tant d'autres dont foisonne THE BACKYARD, un documentaire choc, à la fois fascinant et effrayant, reflet d'une "certaine" Amérique et d'une société plus que gangrenée.

Paul Hough a passé environ un an à assister à des matches de lutte extrême et à suivre de loin le cheminement ahurissant de quelques-uns de ces "lutteurs du dimanche" qui pullulent par milliers dans la cour arrière du white trash moyen. Barbelés, taques, chaises de métal, trappes à souris, cactus, néons, tables, fenêtres, chaises, tout est prétexte à se taper sur la gueule et se faire saigner. Les règles changent de ligue en ligue, mais la mentalité effarante demeure la même d'état en état.

THE BACKYARD est un portrait honnête et presque objectif d'un phénomène préoccupant. Sans vouloir se la jouer moralisatrice, Hough filme et laisse froidement les lutteurs s'expliquer eux-mêmes, ce qu'ils font avec une lucidité parfois déconcertante et révélatrice. On a droit à un témoignage fort touchant par la mère de Scar, un type un peu spécial qui a passé la majeure partie de son enfance à l'hôpital et qui lutte pour être accepté de ses pairs. On a droit à l'homophobie et au racisme nonchalant de quelques bouseux d'Arizona, les plus violents du film, et aussi les plus simiesques, qui n'acceptent pas la critique et pétrifient le spectateur par la violence de leurs matches.

Il est impossible de calculer le temps et la dévotion que le réalisateur a dû injecter dans ce projet. Quand un de ses sujets, le Lézard, se rend aux éliminatoires de la sélection annuelle de la WWF, il l'accompagne à l'audition, et se réveille en même temps que lui à 3h du matin !

Le film se termine sur une note à la fois amère et joyeuse, avec les destins des différents protagonistes mis en opposition, soutenant la loi des probabilités, refusant de juger ces quelques fanatiques pourtant fort troublés et troublants... Un visionnement recommandé ! Orloff

I LIKE TO HURT PEOPLE - Donald G. Jackson, 1985, États Unis 

Documentaire enrobé de fiction, I LIKE TO HURT PEOPLE suit principalement le lutteur THE SHEIK (Edward Farhat), son serpent et ses gérants, dont l'inénarrable et québécois EDDY "THE BRAIN" CREATCHMAN, blesser tous les lutteurs qui lui passent sous la main. On voit aussi le regretté ANDRE THE GIANT connu ici sous le nom de GÉANT FERRÉ, des nains et la première femme à avoir lutté dans le ring avec un homme, HEATHER FEATHER (pas vraiment un poids plume ), dont je n'avait jamais entendu parler. En scène également Abdullah the Butcher, Dory et Terry Funk, Dusty Rhodes et plusieurs vedettes de l'époque, dont ce jeune lutteur qui claironne de manière stupéfiante le titre du film. Le tout intercalé avec de faux commentaires de psychiatres sur les amateurs, des témoignages de familles qui aiment être sur place le samedi soir pour voir le sang couler. Car le SHEIK est un lutteur extrême avant la lettre qui, comme Abdullah, se sert d'objets plus ou moins cachés pour blesser ses adversaires, quand il ne les mord tout simplement pas ! Mike Tyson n'a rien inventé, tout comme la lutte actuelle, spectaculaire mais pas plus qu'à cette époque excessive. Le tout souvent rythmé sur une musique pop expressément écrite pour le film, reprenant... le titre du film.

À noter que le lutteur bien connu de la défunte ECW, SABU, est le neveu du lutteur connu sous le nom de THE SHEIK et qu'il a bien poursuivit la tradition de manière stupéfiante, ajoutant sauts et prises spectaculaire au répertoire ! Un documentaire coloré sur un monde particulier qui saura satisfaire les amateurs et les curieux, sorti par la compagnie New World. Mario Giguère


Mad Dog Vachon

Les SALTIMBANQUES DU RING - documentaire, 2006, Québec 3 épisodes de 60m

En trois petites heures, les Saltimbanques du Ring fait le tour de l'histoire de la lutte au Québec. Trois époques, trois titres: 

"L'autre idole du peuple" fait la belle part à Yvon Robert, plus populaire que le légendaire Maurice Richard à cette époque. Années fastes ou le forum de Montréal était la mecque de la lutte, ou tous les grands y sont passés et ou Yvon Robert était l'idole incontestée des Canadien Français. On replace aussi le phénomène dans le temps, les années 30-40, années fastes d'après guerre ou Montréal était une capitale du plaisir, les moeurs étant très différentes et plus permissives.

"Le Français Débarque" se concentre sur Edouard Carpentier, en réalité Polonais, qui va amener un style plus acrobatique. Lutteur dit "scientifique", il devient la nouvelle idole du peuple et fait tomber les préjugés envers les Français chez le peuple Canadien Français. Il raconte sa "découverte" d'André dit le "Géant Ferré".

"Le Bodyguard du Premier Ministre" se concentre sur la carrière de Johnny Rougeau, un temps garde du corps de René Lévesque, de l'arrivée de la révolution tranquille et de la notion de peuple Québécois et accessoirement sur la fin des belles heures de la lutte au Québec, passée sous le rouleau compresseur de l'organisation de la WWF de Vince McMahon.

On y verra aussi abondamment Mad Dog Vachon, sympathique vilain qui raconte comment il s'est bâti une réputation et a mérité son nom, à une époque ou l'on croyait sans douter à ces athlètes du matelas. À tel point que l'anecdote sur Bob "Legs " Langevin est pénible: un spectateur furieux le frappe avec un câble dans les parties génitales. Résultat 48 points de suture dans les parties et la fin de sa vie sexuelle active, à 19 ans ! Moins difficile, mais tout aussi frappant, Édouard Carpentier nous montre ses chevilles, déformées par toutes ses pirouettes sur un matelas beaucoup plus dur à l'époque.

Agrémenté de commentaires de journalistes, anthropologue ou vedettes de l'époque (Alys Robi, Michèle Richard), je ne déplore que la redite dans les extraits d'époque qui se répètent souvent lorsque l'on regarde les épisodes en rafale. Sinon ça bouge rapidement, c'est fascinant et instructif, bien monté et souvent drôle. On termine donc sur une citation de Mad Dog Vachon, et je cite:

"Comme disait Victor Hugo: L'avenir appartient à ceux qui luttent !" Mario Giguère

Le VRAI VISAGE DE LA LUTTE aka Beyond the Mat -  Barry W. Blaustein, 1999, Étast Unis

Des lutteurs qui citent Shakespeare, qui sont boursiers de l'O.N.U., qui ont des familles et qui se blessent avec plaisir. On suit particulièrement Terry Funk, Mick Foley et Jake "the Snake" Roberts, mais on se promène aussi dans les coulisses des petites écoles, de la ECW et des galas de la wwf.

Moi j'aime bien suivre la Lutte, celle de la wwf particulièrement. Alors le documentaire jette un regard différent sur le monde des lutteurs, sur la déchéance de The Snake aux enfants de Foley qui sont en pleurs pendant un combat ou leur père reçoit des coups de chaise à répétition de la part du Rock. Un autre monde. Viva El Santo ! Hurray for Foley ! Mario Giguère

www.lufisto.com | www.mutinywrestling.com | archives.radio-canada.ca | www.info-lutte.com | www.ncw.qc.ca

SANTO  

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Web www.clubdesmonstres.com

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