MASTERS OF HORROR - La série télévisée qui réunit les maîtres de l'horreur, jumelant classiques et réalisateurs dans un format non censuré. La deuxième saison est terminée. On note la prédominance des hommes célibataires ou divorcés en protagoniste, renforçant l'idée qu'en dehors de la famille, l'horreur vous attend !

SAISON 2

MASTERS OF HORROR saison 2, ep.1: THE DAMNED THING - Tobe Hooper, scénario Richard Christian Matheson avec Sean Patrick Flanery, Marisa Coughlan, Ted Raimi, 2006 États Unis

Une petite ville du Texas est aux prises avec une folie collective: suicide à coup de marteau, meurtres en série en famille. Au coeur de l'histoire un shériff, dont la mère et le père sont morts il y a des années dans des circonstances semblables.

Beaucoup de gore, un monstre difforme en effet digital. On semble avoir mit le paquet pour ce qui se résume à un titre plus facile: LA CRISE DU PÉTROLE. Presque risible comme concept. Malgré les bonbons gore offerts aux amateurs, on ne développe aucune sympathie pour des personnages fades, avec en prime la voix off du shériff. Tobe Hooper oublie encore d'ancrer sa mise en scène sur des personnages pour lesquels on pourrait se sentir concernés, soignant ses effets, oubliant ses acteurs. On a déjà vu mieux avec moins de moyens. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR saison 2 ep 2- FAMILY - John Landi, scénario Bret Hanley, 2006, États Unis 

Un jeune couple s'installe dans leur nouvelle demeure dans une banlieue tranquille. Pas si tranquille parce que leur voisin s'est reconstitué une famille d'une manière très singulière et qu'il pense bien y ajouter sa mignonne voisine, question de remplacer sa femme...

De longs plans séquence sur de la musique religieuse qui bouge, revoilà John Landis en terrain de connaissance, plongeant dans un humour noir furieux. Excellente mise en scène, bons interprètes et une histoire qui nous ménage un punch qui frappe, Family s'avère beaucoup plus que sa prémisse qui semble de prime abord convenue. On ne peut que se réjouir de revoir John Landis en grande forme et applaudir un excellent épisode de la série, un bon moment de télévision tout court. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR saison 2 ep 3- The V Word - Ernest R. Dickerson avec Arjay Smith, Branden Nadon, Michael Ironside, Jodelle Ferland, 2006, TV

Deux jeune en mal de sensations vont essayer d'aller voir un mort au funérarium, mais une surprise de taille, tranchante et avide de sang les attends.

Ernest Dickerson a réalisé Demon Knight il y a déja plusieurs années, depuis il oeuvre pour la télévision. Sur un scénario peu original de Mick Garris, on a droit à une profusion d'effets gores qui ne cachent pas une intrigue rabattue. On se croirait littéralement dans une série b des années 30, à la facture moderne certes, mais abusant de clichés vieillots, évitant le mot V, comme vampire. Faut cependant avouer que Michael Ironside fait un sacré suceur de sang, aux allures de Jack Nicholson fou furieux. Jodelle Ferland a l'air plus jeune que dans Silent Hill. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR saison 2 ep 4: Sounds Like - Brad Anderson avec Brad Bauer, 2006, États Unis, TV 

Un type qui gagne sa vie en surveillant les réponses de service de techniciens informatiques n'est plus le même depuis la perte de son enfant. En fait, depuis longtemps, son ouie est rendue tellement fine que la mouche sur le mur ou la pluie qui tombe sur sa voiture risquent de le rendre fou. Sa femme, névrosée, ne rêve qu'à retomber enceinte pour avoir un nouvel enfant. Mais le type il devient fou...

Le type devient fou. On le sait depuis le début et l'exercice de style plutôt réussit ne demeure qu'un exercice de style. Brad Anderson, connu entre autre pour le récent THE MACHINIST, adapte une nouvelle ou la cohérence n'est pas au rendez-vous, mais le type, que voulez-vous, il devient fou. Plus proche d'un vieux Polansky que d'un récent Hooper. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR saison 2 ep 5- Carpenter's Pro-Life

Une jeune femme est poursuivie par des inconnus, presque frappée par une automobile, heureusement conduite par un médecin et son assistante qui l'amènent à leur clinique. Clinique qui pratique les avortements. Justement mademoiselle est enceinte et est poursuivie par son père (Ron Perlman), qui a une ordonnance de la cour et ne doit pas s'approcher à 500 mètre de la clinique. Car il semble violent, et pro-vie, le paternel. Sa fille, enceinte depuis à peine une semaine mais sur le point d'accoucher, veut avorter. Un véritable siège se prépare, rappelant ASSAULT ON PRECINCT 13 du réalisateur fétiche.

Les références à CHRISTINE et ASSAUT sont évidentes. La musique de Cody Carpenter, excellente. Le noeud de l'histoire, s'il est devenu commun, abouti sur une ambiguïté intéressante. Mais l'intérêt principal de l'épisode est bien dans le combat auquel se livrent le père et les trois fistons armés jusqu'aux dents pour sortir soeurette de l'enfer. Effets gores dégoûtants, monstre qui fait son effet, j'ai bien apprécié une histoire qui va au bout de ses prémisses. Pas aussi fort que CIGARETTE BURNS, mais qui vaut le détour dans un début de saison très approximatif. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR saison 2 ep 6: Pelts - Dario Argento avec Meat Loaf, John Saxon ,  2006

Un manteau de fourrure confectionné à partir de Raton-laveurs maléfiques, séduit et cause la mort de ceux qui y touche. 

Voici un épisode plus "Argentesque" que Jenifer, ou le gore est exposé dans toute sa splendeur. Tellement qu'il y a lieu de s'interroger si Argento désire devenir un maître dans le domaine Les références aux précédentes oeuvres du maître y sont nombreux (un lézard, des mouches qui dévorent un cadavre, des gants noirs qui nettoient une lame, scènes de sexualité lesbienne, etc.).

La nudité abonde et la conclusion plaira énormément aux fans du réalisateur puisque qu'elle est tout en hommage à 2 de ses meilleurs films. La musique de Claudio Simonetti ne m'a pas convaincu et me laisse sur une certaine inquiétude en sachant qu'il aura la lourde responsabilité de faire celle de The Third Mother. Je ne croyais jamais voir venir le jour ou je souhaitais voir Pino Donnagio plutôt que lui, mais ce jour est arrivé.

Pour le reste, l'interprétation est soit médiocre ou tout juste moyenne (John Saxon). En conclusion, le film plaira certainement aux fans du maître qui ne sont pas prêt à critiquer le manque d'originalité récente de son oeuvre. En définitive, il s'agit d'un bon épisode pour cette série, mais constitue un "Argento" plutôt ordinaire. Black Knight

MASTERS OF HORROR s2 ep 7: THE SCREWFLY SOLUTION - Joe Dante avec Jason Priestley, Kerry Norton, Linda Darlow, 2006, États Unis, TV

Une belle-mère féministe est appelée à aller étudier une ville américaine ou les hommes tuent soudainement les femmes qui les entourent. Elle y passera aussi. On suivra donc le beau-fils, biologiste qui développera une théorie sur le malaise qui se répand comme la grippe !

Grâce au succès de la série sur les maîtres de l'horreur, on prépare le penchant des maîtres de la science fiction et on se demande pourquoi ce scénario n'y a pas trouvé sa place. En effet, toute prenante que peut être l'intrigue et son mystère scientifique, la nature extraterrestre de l'attaque est évidente dès les premières images. Joe Dante met en veilleuse son humour noir pour réaliser avec brio un scénario qui tient en haleine, mais dont la trame est cousue de film blanc et l'épilogue prévisible. On ne boudera pas son plaisir, cependant, loin de là. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR s2 ep 8: VALERIE ON THE STAIRS - Mick Garris, d'après une nouvelle de Clive Barker, 2006, TV

Mick Garris adapte depuis des années Stephen King. J'imagine qu'il a sauté sur l'occasion d'adapter un auteur comme Clive Barker. Malheureusement, il multiplie les clichés de toute réalisation sur une maison hantée.

Un écrivain se retrouve dans une pension pour auteurs qui n'ont pas encore publié leur premier roman. Rapidement il croit voir une femme qui fuit un démon. Si les autres pensionnaires font la sourde oreille aux manifestations, en réalité ils savent très bien ce qui se passe et ne veulent surtout pas en parler. THIS IS NOT A FICKING GHOST STORY (Ceci n'est pas une putain d'histoire de fantôme) nous crie Christopher Lloyd, il aurait dû le dire au réalisateur ! Oh, plus on s'approche de la fin plus tout cela devient fascinant et fait énormément penser à HELLRAISER, mais trop peu trop tard. Tony Todd est dans la peau du démon, autre référence à Barker et CANDYMAN. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR s2 ep 9: RIGHT TO DIE - Rob Schmidt avec Julia Anderson, Corbin Bernsen, 2006, TV

Un couple discute en voiture, la relation est tendue et un accident arrive vite. Madame est coincée et la voiture est en flammes. La pauvre se retrouve dans le coma, affreusement mutilée et son mari se sent coupable. Il plaide qu'elle lui a demandé d'autoriser le débranchement pour la laisser mourir dignement. La belle-mère est évidemment en furie, le soupçonnant de vouloir l'héritage généreux. En nombreux flasbacks, le fil des évènements prend une autre tournure pendant que la comateuse assaille son mari à chaque fois qu'elle est en arrêt cardiaque !

Si l'accident simulé mollement nous fait craindre le pire, l'épisode s'avère drôlement efficace. Oubliez le débat sur l'euthanasie, pas plus que dans l'épisode de Carpenter sur l'avortement, c'est l'horreur classique qui prime, la contreverse est oubliée. Tout cela fait drôlement penser à PATRICK, petit film australien ou un malade catatonique va lui aussi assurer sa vengeance sans bouger de son lit. Classique mais foutument bien fait ! Rob Schmidt a réalisé WRONG TURN en 2003, je ne l'ai pas encore vu, mais voilà que ça me tente de le regarder bientôt ! Mario Giguère

MASTERS OF HORROR s2 ep 10: WE ALL SCREAM FOR ICE CREAM - Tom Holland avec Brent Sheppard, Laura Drummond, 2006, TV

Tom Holland a relevé de drôles de défis: nous faire accepter des vampires à notre époque dans FRIGHT NIGHT ou l'esprit d'un criminel qui entre dans une poupée dans CHILD'S PLAY. Pour son premier épisode de la série culte, il nous présente un vendeur ambulant de crème glacée qui revient des morts pour faire fondre ses anciens tyrans. Si le scénario de base est en terrain convenu, le clown méchant devenu cliché, Holland nous gratifie d'une mise en scène efficace tout comme les effets spéciaux. Un nouveau croquemitaine est né ! On ne déplorera que la performance de Brent Sheppard, qui n'attire pas vraiment la sympathie, tout le reste, ma foi, vaut le détour ! Mario Giguère


Edgar Allan Poe

MASTERS OF HORROR s2 ep 11: THE BLACK CAT - Stuart Gordon avec Jeffrey Combs, 2007, États Unis, 60m, TV

Edgar Allan Poe (Jeffrey Combs) est au chevet de sa femme malade. Il aimerait bien écrire et publier des poèmes, mais son éditeur ne lui offre que maigre pitance. Il lui demande d'autres histoires fantastiques dont il a le secret, lui consentant une avance, que Poe s'empresse de boire, perdant le combat contre son alcoolisme. Devant la page blanche il est tourmenté par son chat noir...

Adaptant Lovecraft l'an dernier, Gordon nous offre l'autre maître de l'épouvante tant adapté par Corman et par Gordon au détour de son THE PIT AND THE PENDULUM. Jeffrey Combs est superbe dans son interprétation de Poe. La réalisation dans des décors réduits est efficace et nous plonge dans des situations cauchemardesques de plus en plus prenantes. Chapeau au réalisateur pour avoir mis en image, sur un scénario novateur, probablement la meilleure adaptation de cette nouvelle, dans un format qui lui est, à vrai dire, plus approprié que le long métrage. Une autre réussite pour Gordon. Mario Giguère


George Washington

MASTERS OF HORROR s2 ep 12: THE WASHINGTONIANS - Peter Medak, 2007, États Unis, TV

Un jeune couple et leur fille de 10 ans arrivent à la maison de grand-mère, héritage de la mort récente de mémé. La petite a toujours eu peur de la maison et hurle devant la présence d'un inconnu dans le sous-sol... qui n'est qu'un portrait de George Washington. Papa découvre derrière une déchirure un parchemin signé G.W. ou l'on apprend que George Washington s'avoue cannibale et qu'il aimait bien dévorer les petits enfants ! Sceptique, la famille se voit aussitôt assiégée par des fous furieux habillés à la Washington. La police, appelée en renfort, semble complice de la secte qui veut récupérer le parchemin. Appel à un historien ami du père et tentative ultime de fuir la ville.

Si l'épisode est dans l'ensemble on ne peut plus plaisant, voire jouissif, il est au final carabiné par un final humoristique et des acteurs pas toujours à la hauteur. Comme trop souvent cette saison, l'acteur principal masculin ne semble pas très à l'aise dans son rôle, ne dégage pas grand chose. L'idée originale, peut-être pour calmer à l'avance les critiques, perd de sa force avec un épilogue rigolo, démolissant à mon avis, tout le travail fait en amont. Mais Peter Medak a fait du bon boulot et n'est peut-être pas responsable de cette pirouette finale. On ne boude quand même pas son plaisir, loin de là ! Mario Giguère


Kimura Yoshino

MASTERS OF HORROR s2 ep 13: DREAM CRUISE - Norio Tsuruta avec Kimura Yoshino, Daniel Gillies, 2007, États Unis/Japon TV

Pour finir la première saison, Takashi Miike avait réalisé un épisode assez troublant pour que la chaîne Showtime décide de le censurer complètement, ne le présentant tout simplement pas. Cette année, Norio Tsuruta, réalisateur notamment de RING 0 et KAKASHI adapte une nouvelle de Koji Suzuki, bien plus sage que peut l'être Miike.

Un américain au japon depuis deux ans est encore perturbé, se sentant coupable de la mort de son jeune frère par noyade. Il a eu une affaire adultère avec la femme de son associé et se retrouve avec le couple sur un bateau au large, bien malgré lui. Il est vite évident que le mari est au courant de sa trahison et qu'il entend bien régler ses comptes. Mais voilà que le bateau s'arrête, en plein milieu de la mer, l'hélice du moteur bloquée par de longs cheveux noirs, mazette !

Malheureusement, on nage en plein terrain connu, Tsuruta rabattant en début tous les clichés récents des films de fantômes japonais. Il y a bien une montée d'adrénaline progressive lorsque l'on découvre tout ce qui se cache derrière l'histoire, mais la sensation de "déjà vu" et la pauvreté du jeu de l'acteur principal (on dirait parfois que les Japonais ne savent pas voir le mauvais jeu des occidentaux) n'aident en rien. Une fin décevante malgré quelques bons passages, pour une saison en dent de scie. Mario Giguère

SAISON 1

MASTERS OF HORROR 1 : Incident On and Off A Mountain Road - Don Coscarelli avec Bree Turner, Ethan Embry, Angus Scrimm, 2005, d'après la nouvelle de Joe Lansdale

Ellen est distraite et a un accident d'auto sur une route de montagne. Elle est rapidement aux prises avec un tueur dément. Dans une série de flashbacks, on apprend son mariage à un adepte survivaliste, qui l'a entraînée aux arts de combat, ce qui l'aidera à se défendre des attaques répétées du monstre. N'empêche, elle se retrouve dans l'antre du maniaque muet, attachée près de cadavres et d'un vieux trop bavard...

Après un générique sanglant mais somme toute sobre, Don Coscarelli nous entraîne dans une histoire aux retournements nombreux, baignant dans une atmosphère macabre à souhait. Les maquillages de Berger et Nicotero ne font pas dans la dentelle et la perceuse qui s'approche de l'oeil nous rappelle un Fulci dément. Un début fort réussit pour une série télévisée qui promet ! Mario Giguère


Adaptation de la nouvelle originale
dans Classics Illustrated

MASTERS OF HORROR 2: Dreams in the Witch House - Stuart Gordon, 2005

Un étudiant en physique se trouve une chambre à louer à prix modique dans une maison tri-centenaire. Rapidement, un voisin lui demande de se méfier du rat à face humaine. Surprit par l'architecture spéciale de sa pièce, il commence à faire d'affreux cauchemars ou il rencontre le rat et la sorcière, des rêves saisissants dont il se réveille à des endroits différents desquels il s'est endormi. Après s'être retrouvé devant le nécronomicon, il est persuadé que la sorcière voyage dans l'espace-temps et l'a choisit pour tuer le bébé de sa voisine de palier...

Stuart Gordon poursuit ses adaptations de H.P. Lovecraft avec succès. Cette nouvelle si spéciale et très courte a été merveilleusement adaptée au mode contemporain, avec des moments chocs. L'atmosphère est lourde, les effets spéciaux efficaces et l'ambiance morbide. Gordon réussit à terminer de manière intéressante pour qui a lut la nouvelle. la série Masters of Horror livre encore la marchandise. Chapeau. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 3: Dance of the Dead - Tobe Hooper, 2005 

Une fête d'enfants est dérangée par une pluie très spéciale qui mutile et tue ceux qui y sont exposés. Dix ans plus tard, dans une Amérique dévastée, Peggy, une jeune serveuse de restaurant, est attirée par un jeune voyou, Jak, au travail louche qui l'attire en voiture vers un lieu de perdition au spectacle hors du commun: la danse des morts.

Adaptation d'une nouvelle de Richard Matheson, par son fils, l'épisode met en vedette Robert Englund, alias Freddy Krueger, en maître de cérémonie du cabaret trash. On y retrouve l'atmosphère folle de la poursuite en voiture de TEXAS CHAINSAW MASSACRE 2, tout en excès, empilant les actes sordides et les personnages crados. Tout tourne autour de cette danse des morts et notre Alice au pays des atrocités: va-t-elle se laisser séduire jusqu'au bout ? Hooper en rajoute tant et tant que l'effet n'est pas certain, les effets vidéos de montage tiennent plus du gimmick que de la virtuosité au service du récit. N'empêche que le voyage en vaut la chandelle et que malgré un emballage limite dégoûtant, on arrive à un final qui n'est pas vraiment nouveau. Rarement on aura vu autant de nudité et d'actes malsains en une heure de télé. Mario Giguère


Carrie Anne Fleming

MASTERS OF HORROR 4: JENIFER - Dario Argento, 2005 

Un policier, Frank, tue un homme qui allait massacrer une jeune femme qui n'a pour toute identité qu'un prénom: Jenifer. Coupé à la main par la femme traumatisée, Frank est surprit de voir celle-ci lui lécher la plaie. On aperçoit furtivement une partie de son visage, un oeil trop grand et complètement noir. Frank, traumatisé par son premier "meurtre légitime en devoir" et par le visage de Jenifer, ne peut retrouver la paix sans la revoir. Il la sort de l'hôpital ou elle a été placée et l'amène à la maison avec des conséquences catastrophiques...

Dario Argento a choisit pour histoire une bande dessinée de Bruce Jones et Bernie Wrightson parut dans un numéro de Creepy. Qu'est-ce qui a pu attirer le maestro italien vers cette histoire si singulière ? Je suggère le voyeurisme, thème omniprésent chez l'auteur, voir OPERA. Argento affirmait vouloir "piéger le spectateur dans son désir" en prenant Eva Robbins, en fait un homme en cours de transformation, comme objet de désir dans le film TENEBRAE. Ici Jenifer, au corps désirable mais au visage, que l'on découvre tranquillement, monstrueux, est une lointaine cousine du monstre de PHENOMENA. Pourquoi Frank reste-t-il avec elle tout au long de ce long calvaire ? il y a cette cicatrice, léchée par Jenifer, qui semble être l'explication, une explication virale, comme dans un cauchemar de David Cronenbreg. Il n'y a effectivement que le film LA MOUCHE de Cronenberg qui se rapproche du désir insensé, de cet amour contre nature, mais qui est ici consommé régulièrement. On devine aisément que le film se terminera en boucle, peu original mais inévitable.

Il faut dire que ce quatrième épisode de la série macabre confirme le parti pris de la fin ou le mal n'est pas détruit. Exit le classicisme essentiellement de droite, la destruction, souvent par le feu, du mal, de l'étranger qui bouscule l'ordre établi. Ici le mal subsiste ou la victime devient le prédateur et continue de répandre le chaos.

Comme dans toute l'oeuvre d'Argento, plus visiblement ces dernières années, Argento envoie ses clins d'oeil aux fans: la mouche dans l'auto: PHENOMENA, l'errance du protagoniste en mal d'amour: TRAUMA, le générique VOUS VENEZ DE VOIR JENNIFER DE DARIO ARGENTO. La caméra, dans un budget et un temps de tournage nécessairement plus restreint qu'un long métrage, va privilégier les plongées. La musique de Simonetti nous balance une contine enfantine, mais leurre plus souvent du côté de Bernard Hermann.

On en sort troublé, on a été choqué. Argento nous a présenté un troublant cauchemar, un film onirique à la fois fascinant et répugnant. Merci. Mario Giguère


Lucie Laurier

MASTERS OF HORROR 5: Chocolate - Mick Garris avec Henry Thomas, Lucie Laurier, 2005

Jamie (Henry Thomas alias le copain d'E.T.) est un créateur de saveurs artificielles pour l'industrie alimentaire. Un beau jour il a un goût de chocolat dans la bouche provenant de nulle part. Durant un concert rock il n'entend plus qu'une musique classique et au volant de sa voiture il ne voit plus la route mais un appartement avec un homme qui s'apprête à... faire monsieur dans madame, car notre homme ressent et perçoit les sens d'une femme (Lucie Laurier). Amoureux fou, mais témoin d'un acte brutal, il part à la recherche de "la plus belle femme qu'il ait jamais vue"...

Malheureusement le tout est raconté en flashback, car on débute avec Jamie, ensanglanté qui explique à nouveau ce qui s'est passé, probablement à un inspecteur de police. Exit les surprises dans un scénario qui est prévisible dans son ensemble. On termine en se disant: c'est tout ? Ah bon... Difficile et embêtant pour Henry Thomas de jouer la femme qui jouie, malaisé pour Lucie Laurier d'être étiquetée la plus belle femme au monde. Il y a peut-être une bonne histoire à tirer du sujet, mais Chocolate nage dans le déjà-vu et ne se rachète pas par sa réalisation, également convenue. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 6: Homecoming - Joe Dante 

États Unis, en pleine période électorale un consultant politique (Jon Tenney) en entrevue a un blanc et déclare souhaiter qu'un soldat décédé en devoir puisse revenir voir sa mère. Pendant qu'il entame une relation avec une républicaine acharnée (Thea Gill), les cercueils de retour d'Irak rejettent des zombies qui n'ont qu'une idée en tête: aller voter pour renverser l'administration qui les a envoyés se battre sous de faux prétextes. L'équipe de campagne républicaine essaie en vain de récupérer la situation au profit du président.

Raconté en flash-back, la satire politique mordante frappe la cible à tellement de reprises qu'on la croirait écrite par George Romero. C'est pourtant Sam Hamm, plus connu pour ses scénarios de Batman, qui adapte une nouvelle mordante et la colle à l'actualité. Thea Gill me semblait trop caricaturale jusqu'à ce que je reconnaisse la parodie d'Ann Coulter, une blonde incendiaire républicaine à peine moins odieuse que sa version présentée. Les flèches à l'endroit de l'administration Bush sont constantes et méritées et les zombies touchent la population, émue de revoir ses fils morts au combat. Surprenant de voir les zombies parler, mais la parole est nécessaire et pas omniprésente, pour passer clairement le message. Dante frappe fort et juste, dans un mélange de comédie noire et de drame touchant.

Ceux qui croient encore à la présence d'armes de destruction massive en Irak ou qui n'aiment pas les messages politiques dans leur horreur n'apprécieront pas. Dante voulait redonner au genre sa capacité de dénoncer le climat et le pouvoir corrompu comme il était courant de le voir dans les années 70. Mission réussie. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 7: Deer Woman - John Landis 

Un inspecteur de police coincé aux cas d'animaux suite à une bavure policière est demandé sur place lorsqu'un chauffeur de camion semble... avoir été réduit en charpie par quelquechose qui a pu défoncer la porte et la replacer et laisser des empreintes sur le corps... empreintes de chevreuil. On lui retire l'enquête, mais les morts s'accumulent et avec l'aide d'un autre policier, il mène ses recherches se concentrant sur une mystérieuse jolie femme (Cinthia Moura), la dernière à avoir rencontré toutes les victimes.

Sur un postulat invraisemblable basé sur une créature mythique amérindienne, John Landis revisite les plates-bandes de son film phare AN AMERICAN WEREWOLF IN LONDON. D'ailleurs l'inspecteur ramène le cas d'une nouvelle espèce inconnue de loup qui a fait des ravages à Londres en 1981 ! Co-scénarisé par son fils, Deer Woman mélange avec bonheur humour, horreur et sexe, renouant avec le succès passé, rejoignant les approches de la série avec son personnage masculin séparé de sa femme et la nudité féminine obligatoire. Du bon Landis qu'il fait bon revoir en forme. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 8: Cigarette Burns - John Carpenter 

L'expression attisait ma curiosité, en fait les "brûlures de cigarettes" sont le nom donné aux points de changements de bobines, les cercles, parfois imprimés, jadis poinçonnées qui annonçaient au projectioniste le changement de bobine, changement manuel à l'époque. Kirby Sweetman est propriétaire de cinéma acculé à la faillite par son ex beau-père. Il reçoit une offre qu'il ne peut refuser: retrouver la seule copie existante d'un film maudit: LA FIN ABSOLUE DU MONDE. Projeté une seule fois, au festival de Sitges en 1971, provocant une émeute qui a fait blessés et morts chez les spectateurs. La copie a été détruite, mais un collectionneur (le toujours impressionnant Udo Kier) sait qu'il existe encore au moins une copie et met Kirby sur sa piste. Dès que Kirby, perpétuellement traumatisé par la mort de sa fiancée, se rapproche du film, il commence à avoir des visions qui démarrent par une "cigarette burn".

La recherche de l'objet maudit, l'objet qui rend fou et meurtrier ceux qui s'en approchent, voilà des thèmes qui ne sont pas à priori nouveau, que l'on pense à THE NINGHT GATE de Polanski ou RING de Nakata. De plus le scénario avance très rapidement, question temps et espace, vers le visionnement mythique. Et puis on embarque, dans une histoire macabre, violente et sadique, aux effets chocs surprenants. Carpenter fait directement allusion à Dario Argento, le cinéma dans lequel tout commence projetant PROFONDO ROSSO et les dialogues rappellent les visionnements d'Argento et Fulci de la belle époque en évocant la question que l'on se posait en salle: jusqu'ou vont-il aller ? Carpenter va loin et arrive à choquer, Berger et Nicotero offrant des effets saisissants. S'il offre de la nudité féminine obligatoire, il n'y a rien d'érotique dans ces passages. On passera sous silence le noeud de l'intrigue, une trouvaille qui campe l'exercice autant dans l'horreur totale que dans une certaine poésie macabre.

On souligne la musique de Cody Carpenter, fils du John qui offre une partition efficace rappelant les bons moments des premières oeuvres du paternel. Il est étonnant qu'avec un budget et un temps de tournage restreint, mais une absence de censure (malgré que de la nudité frontale masculine ait été coupée de l'épisode d'Argento), on réussisse à faire de véritables bonnes histoires d'horreur comme on en voit plus souvent. Cigarette Burns marque le retour en grande forme de John Carpenter et n'est rien de moins qu'un film qu vise en plein la cible. Ca fait du bien !

On peut se promener dans l'univers de Cigarette Burns dans le magnifique site officiel de Carpenter: www.theofficialjohncarpenter.com Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 9: Fair Haired Child - William Malone

Une jeune fille timide se fait frapper par une camionnette et le conducteur la kidnappe au son d'une musique classique. Elle se réveille très loin de chez elle et subit un drôle d'interrogatoire d'un infirmière singulière (Lori Petty). Jetée dans la cave de l'immeuble, elle se retrouve avec un garçon muet au passé trouble...

William Malone a réalisé FEARDOTCOM et de nombreux épisodes de séries télé d'horreur, mais pour la série MAÎTRES DE L'HORREUR, sa présence est curieuse. Comme dans FEARDOTCOM, on accumule les effets de mise en scène, surchargeant la forme et nuisant à une quelconque montée dramatique, inexistante, tout étant hystérique. Le scénario de base est au final rien de bien nouveau. On aurait cru que les scénarios seraient adaptés de nouvelles bien ficelées, mais ici, comme ailleurs, Malone travaille avec un matériel prévisible. Et que dire du premier plan: une grosse pleine lune, le cliché des clichés, inexcusable sauf pour nous mettre sur une fausse piste. Les trous du scénario sont immenses. Bref, de la poudre aux yeux. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 10: Sick Girl - Lucky McKee

Une entomologiste (Angela Bettis) lesbienne timide reçoit par la poste un insecte fort curieux. Elle a aussi enfin la chance de rencontrer Misty, une jolie brunette qui lui fait de l'oeil et qui n'a pas peur des insectes: le paradis. Malheureusement l'insecte s'immisce dans leur nouvelle vie de couple avec des résultats étonnants...

Bon, nous voilà avec MASTERS OF COMEDY AND HORROR ! Angela Bettis (May) cabotine à mort dans un rôle débile tandis q'Erin Brown alias Misty Mundae est mignonne à souhait dans la lesbienne qui dessine des fées. Mais on en fait trop, jusqu'aux bigoudis, et la "grosse explication qui dit tout, vous allez tout comprendre, promis" tombe à plat, sans parler de l'épilogue risible. À noter une chanson d'amour en français. Bonne note aux comédiennes, donc, mais je m'attends juste à autre chose de la série MASTERS OF HORROR. Mario Giguère


Michael Moriarty

MASTERS OF HORROR 11: Pick Me Up - Larry Cohen

Un autobus en panne et quelques passager en peine, un trucker (Michael Moriarty) qui en prendra quelques-uns uns sur le pouce et un type à pied particulier. Point de départ pour ce qui s'avèrera la rencontre de deux tueurs en série, le camionneur et le piéton, deux générations, comme Hannibal qui rencontre American Psycho au pays du Massacre à la tronçonneuse, et la femme (Fairuza Balk) prise entre les deux. Un duel étonnant.

Superbe idée de départ, idée novatrice bien exploitée avec un Moriarty en forme. Elles sont rares les idées différentes bien amenées, alors on pardonnera une fin en pirouette un peu facile et on applaudit l'innovation dans une série qui en avait besoin. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 12: Haeckel's Tale - John McNaughton, scénario Mick Garris d'après une nouvelle de Clive Barker

Dans ce qui semble le 19ème siècle au États Unis, un mari déploré arrive chez une nécromancienne dans l'espoir qu'elle ramène à la vie son épouse décédée. La vielle dame accepte à une condition, qu'il écoute l'histoire d'Haeckel. Haeckel, inspiré par les travaux du professeur Frankenstein, essaie en vain de ramener les morts à la vie. En route vers son père gravement malade, il sera accueillit par un homme âgé qui a une épouse fort jeune et fort séduisante. Le mari ne s'offusque pas de l'intérêt d'Haeckel pour sa douce, mais lorsqu'elle sort durant la nuit, il veut empêcher Haeckel de la rejoindre, pour son bien...

McNaughton n'a pour trophé en matière de film d'horreur que le célèbre HENRY:PORTRAIT OF A SERIAL KILLER. Drôle de choix, mais il s'en tire merveilleusement bien dans cette histoire gothique macabre à souhaits. Barker a des idées et le don de braver les interdits, une presque nécessité du récit fantastique. La nécromancie ayant été peu exploitée, c'est une histoire originale et surprenante qui nous attends, pleine de morts vivants et de sexe. En dire plus serait gâter votre plaisir, mais voilà un épisode parmi les meilleurs de cette première saison, qui plairat autant aux amateurs de George Romero, Lucio Fulci ou Ricardo Freda. À voir. Mario Giguère

MASTERS OF HORROR 13: Imprint - Takashi Miike

Un journaliste (Billy Drago) débarque sur une île isolée qui abrite un bordel. Depuis des années il cherche une japonaise qu'il a aimée et à qui il a promit de revenir pour l'amener en Amérique. Une prostituée défigurée lui fait une annonce fatale pour sa belle Kokomo. Il refuse d'y croire et lui demande la vérité...

Rashomon à la sauce Miike est un plat que le diffuseur Showtime a refusé de montrer à son public.L'épisode a cependant passé la rampe en Angleterre. Il y a un parallèle intéressant à faire entre Mick Garris qui demande à Miike un épisode de sa série sans censure et qui se retrouve avec un épisode qu'il avoue lui-même avoir de la difficulté à regarder et Billy Drago qui débarque au Japon et est révulsé parce qu'il se fait conter. Car de récit en récit, la tension monte et l'horreur graphique devient éprouvante. Les scènes de torture sont particulièrement difficiles à regarder, sans parler du contexte dans lequel on nage, remplit de prostituées grotesques ou de foetus qui descendent la rivière. Miike explore souvent la famille et ici encore, mais une unité familiale qui baigne dans plusieurs tabous encore forts. On en sort ébranlé. Voila ce qui aurait fait un final puissant pour une série en général plus consensuelle, mais Showtime/Drago, l'ont trouvé trop fort. La différence entre un pays qui laisse tomber la bombe atomique et celui qui la reçoit ? Mario Giguère

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