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mise à jour le 26 décembre 2022

JUON aka JUON: The Grudge - Takashi Shimizu, 2003, Japon 

Le film débute avec un petit texte qui nous explique que JU ON est une malédiction qui suit la mort violente d'une personne, malédiction qui se promène de victime en victime, chacun transportant le mal. Rika, une femme qui fait du bénévolat pour un organisme social, doit visiter un logis dont les habitants ne donnent pas de nouvelles. La maison est délabrée et la grand-mère est souillée et catatonique. C'est alors que Rika va apercevoir un jeune garçon et qu'elle rencontre avec choc JU ON. La suite du film se divise en chapitres, débutant par le nom de la prochaine victime, de l'inspecteur original, de sa fille, de la professeure...

Si j'avais fortement apprécié les trouvailles des deux téléfilms, véritables exercices de style sur les effets horrifiants et un travail original et efficace de la bande son, le film est dans son ensemble une redite, adaptation oblige. La structure du scénario est toutefois en boucle et l'on nous expliquera bien des choses dans un montage de flashback fort bien fait, mais qui arpente des territoire connus. Il demeure une série de situations d'horreur terriblement efficaces, ou l'on note au passage des influences d'Herbert Wise ( The Woman in Black ) ou David Lynch ou la descente dite du crabe du film EXORCIST. J'aurais presque préféré une fin plus ouverte, mais ça vaut la peine et je me promets de voir la suite. Mario Giguère

Le catalogue de Fantasia dit ceci:"Considéré comme le plus terrifiant des films japonais, JU-ON ne déçoit pas". Alors, je ne pense pas avoir vu le même film qu'eux! Parce que JU-ON m'a laissé sur ma faim.

C'est l'histoire d'une maison qui est hanté par un petit garçon et son chat (ce qui rappelle beaucoup SHOCK de Mario Bava). Le monde visite la maison maudite et rencontre une fatalité... Il y a au moins un effet choc à la minute dans le but d'effrayer le spectateur à son maximum. Mais, dans mon cas à moi, j'avais trouvé RINGU beaucoup plus efficace. On voit tellement les effets chocs arriver à l'avance avec l'appui des effets sonores, que ça en devient rapidement lassant et comique!!! Je me demandais, que mettront-ils encore à l'écran ??? Puis le public n'était pas dupe! Quelques spectateurs ont eu la frousse bien entendu, mais dans l'ensemble, c'était un brin pathétique... C'était comme si le réalisateur voulait tellement faire peur et pour en être certain, il sur-utilisait les effets. Trop c'est comme pas assez! Ca ressemblait davantage à une parodie! Bref, me reste plus qu'a visionner le "made for tv" en espérant que ça sera beaucoup mieux!! Black Knight

Après le succès connu par les deux téléfilms " Ju-On ", il fallait s'attendre à ce qu'une version destinée aux salles soit produite. C'est donc le cas avec ce Ju-On : the Grudge. Je tiens à préciser que, au moment de voir ce film, je n'avais pas vu les téléfilms, ni le remake américain. Il m'était donc impossible de comparer.

On l'a dit souvent, ce " Ju-On " se situe dans la lignée du renouveau de l'épouvante japonais, l'un des courants les plus rafraîchissants à être sortis de la production internationale. Après des années de balbutiements, on cherchait en vain comment renouveler le genre après l'échec des tentatives à la SCREAM des années 90. Un retour aux sources s'imposait, sans pour autant sombrer dans le conservatisme. Comme RING, JU-ON cherche avant tout à terrifier. Il n'est pas question de montrer du gore horrifiant comme dans les années 80, mais bien d'instaurer un climat d'épouvante.

À ce titre, les efforts déployés pour atteindre ce but sont si constants qu'ils atteignent leur cible, au moins à quelques reprises. On peut bien entendu parfois sourire de l'ampleur des moyens déployés, car tout est mis en branle pour provoquer l'effroi. Le fait de voir les êtres spectraux trop souvent les rend peut-être moins terrifiants (le pouvoir de la suggestion et de la subtilité dans les effets d'épouvante a souvent été prouvé : le " montré " n'effraie pas, car l'imagination, sur laquelle la peur se fonde, ne joue plus).

JU-ON THE GRUDGE est également un film artistique : le travail sur le cadrage, les couleurs ou les décors n'est plus à souligner. La bande son très élaborée fabrique une sorte de cocon qui enveloppe le spectateur. Le scénario éclaté suit divers personnages, se permettant des bonds considérables dans le temps. Cet aspect déstructuré peut nuire à l'efficacité des effets d'épouvante, car une telle focalisation multiple empêche l'identification. JU-ON ressemble à une suite de vignettes d'épouvante reliées entre elles par la fameuse maison hantée et la malédiction qui l'entoure. Comme chacune des vignettes se termine de manière semblable, le suspense n'est plus de savoir ce qui attend chacun des malheureux protagoniste, mais bien de savoir comment les choses arriveront. C'est la question que posait la sorcière de Suspiria à sa victime : " Mais quel visage aurais-je quand tu découvriras Elena Markos ? ". Dans l'attente imminente de la mort ou de la démence, l'inquiétude peut naître de l'aspect qu'elle revêtira.

Sur le coup, certaines scènes de JU-ON peuvent laisser sceptique, mais une fois le film terminé (pour peu qu'on l'ait regardé avec sérieux), on ressent une curieuse sensation, née sans doute de l'accumulation de ces scènes d'épouvante. JU-ON, déconstruit et complexe, prend alors l'allure d'un long cauchemar, où, comme dans tout cauchemar, des motifs récurrents hantent le dormeur qui a l'impression de " ne plus pouvoir s'en sortir ".

Pour toutes ces raisons, le film divisera les spectateurs, mais, fait certain, on ne peut guère s'y ennuyer... Howard Vernon

JUON aka JUON: THE GRUDGE 2 - Takashi Shimizu, 2003, Japon 

Une vedette de cinéma surnommée la "Reine de l'Horreur" et son mari rentrent à la maison. Elle revient d'un tournage de documentaire choc sur le paranormal. On a tourné dans une maison réputée hantée. Ils seront victime d'un étrange accident, lorsqu'un spectre aux allures de jeune garçon apparaît dans la voiture et s'empare du volant. De retours en arrière en bonds vers le présent, les séquences se succèdent, montrant la mort qui attend tous ceux qui ont pénétré la demeure maudite. Mais pourquoi la reine de l'horreur est-elle toujours vivante ? Pourquoi n'a-t-elle pas perdu le foetus dont elle est enceinte ?

Suite remarquable d'une série de plus en plus étonnante. Si ce chapitre continue le montage non-linéaire difficile à suivre dans un premier temps, il faut admettre que la structure ajoute au malaise créé par le sujet et l'ambiance visuelle et sonore. La trame sonore est encore terriblement efficace pour déranger et le chaos règne toujours dans l'univers créé par Shimizu. Il faut noter tous les détails de décor, les cadres au mur, qui ne sont plus droits quand un personnage est touché par la malédiction. De mystères en scènes chocs, il faut signaler l'imagination débridée et macabre, jamais sanglante, jamais gore, mais troublante à souhait. En avançant d'une mort à l'autre on atteint l'apogée avec un personnage qui se promène de la vie à la mort, de la maison à l'extérieur dans un montage délirant pour terminer par une montée au ciel surréaliste. Si le final est un peu convenu et prévisible, il est finement présenté. Finalement, derrière toute cette histoire, le seul personnage décédé dont le corps n'a jamais été retrouvé est le petit Toshio... Une réussite. En espérant que le remake américain ne viendra pas gâcher la sauce. Mario Giguère

JUON aka JUON: The Curse - Shimizu Takashi avec Yanagi Yuurei, Chiaki Kuriyama, Hitomi Miwa, Asumi Miwa, Yoriko Douguchi, Taro Suwa, Takako Fuji, Takashi Matsuyama et Ryôta Koyam, 2000, Japon, 70m TV

Lorsqu'un professeur rend visite à un élève qui a été absent ces derniers jours, il ne se doute pas qu'il met les pieds dans une maison fort étrange qui est sous l'emprise d'une puissante malédiction. Pas plus que différents personnages, tous reliés, inexorablement, par Juon.

Il s'agit du téléfilm qui a été refait pour le grand écran par le même réalisateur. Difficile d'en dire plus sans donner l'histoire, fort simple au demeurant, mais terriblement bien racontée.

Tout est dans le montage visuel et sonore et dans l'absence de justification, si souvent retrouvée dans les histoires fantastiques Japonaises ou Italiennes. J'étais surpris par une fin qui n'en est pas une, mais la suite a été faite et le remake jouit d'une réputation très forte. Ca dérange fort tous ces bruits, ces morts tordus et ces greniers d'enfer. À voir, donc. Mario Giguère

JUON 2 aka JUON : the Curse 2 - Shimizu Takashi, 2000, Japon, 76m TV

La maison ou sont mortes tant de personnes dans Juon a trouvé de nouveaux propriétaires, mais les ennuis continuent, pour les habitants, le vendeur, sa famille et les inspecteurs encore sur l'enquête des premiers décès et disparitions.

Attention, dans cette suite également tournée pour la télévision, la première demi-heure est une reprise des trente dernières minutes de JUON, l'original. Après, on redécolle pour un grand exercice de peur dont la logique est absente, mais les effets certains. Shimizu accumule les effets et en rajoute dans un final extravagant qui annonce une histoire sans fin. Il est facile de comprendre l'engouement pour le film qui sera réalisé plus tard. La bande annonce révèle bien l'efficacité du réalisateur. Mario Giguère

JU-ON: BLACK GHOST aka JU-ON: KUROI SHÔJO - Mari Asato avec Kôji Seto, Kuniteru Shigeyama, Kana Tsugihara, Ai Kago, Yuno Nakazono, Hana Matsumoto, 2009, Japon, 60m

Projeté en programme double avec Ju-On: White Ghost. Pas de Kayako en vue, on verra Toshio un bref instant, mais la malédiction cette fois-ci s'attaque à une autre famille. Raconté comme c'est l'habitude en vignettes dans le désordre chronologique. Après qu'une jeune étudiante, Fukie, a des spasmes et s'évanouit, on va finir par découvrir qu'elle a un kyste dans l'abdomen, une surprise maléfique pour un tas de gens.. Je ne dis plus rien.

Écrit et réalisé par une femme, Mari Asoto, le ton est très différent et l'horreur organique n'est pas sans faire penser aux premiers films de David Cronenberg. Moins complexe comme casse-tête que Ju-On: White Ghost, le scénario a tout de même son lot de surprises. J'ai eu de la misère à replacer le tout dans l'ordre, l'actrice qui joue Fukie me semblait plus grande et donc une enseignante, au début, ce qui n'est pas le cas. On aura droit à un bref exorcisme qui vire mal, comme c'est souvent le cas. Une approche dramatique certes moins spectaculaire, mais j'ai bien apprécié. Mario Giguère

JU-ON: WHITE GHOST aka JUON: SHIROI ROJO  - Ryûta Miyake avec Hiroki Suzuki, Ichirôta Miyakawa, Akina Minami, Marika Fukunaga, Natsuki Kasa, 2009, Japon, 61m

Un livreur de gâteau de Noël n'arrive pas à avoir l'attention de sa cliente qui répète toujours une phrase identique et disparait. En explorant la maison, il voit des scènes qui le trouble, mais le mal est fait. Un chauffeur de taxi débarque un client qui va installer une corde sur un arbre pendant que le sac qu'il traînait s'ouvre sur un contenu cauchemardesque. Akane a des visions d'une jeune fille fantôme qui porte un chapeau qu'elle possédait dans sa jeunesse.

Pour le dixième anniversaire de Ju-On (The Grudge), la Toei nous offre un duo de films d'une heure, White Ghost et Black Ghost. Ils sont présentés en courts chapitres et en ordre non chronologique, comme le veut l'original, et le spectateur va donc recoller dans l'ordre l'histoire troublante. Curieusement ici, point de famille Saeki, sauf une brève scène ou l'on voit le petit Toshio, mais la famille Isobe. On est encore dans la malédiction qui provient de la maison et cette famille, que l'on découvrira progressivement, est des plus tordues. Je ne vous en dis pas plus.

Vu il y a des années, l'absence de continuation avec les originaux m'avait déçue, pas de Kayako. Préparé à le revoir, j'ai pas mal plus apprécié. Ryûta Miyake, scénariste, producteur et réalisateur, qui avait déjà quelques séries télévisées du genre dans sa filmographie, a bien ficelé son scénario et introduit des élément très malsains dans la famille Isobe. Mario Giguère

JU-ON: The BEGINNING OF THE END  aka JU-ON: OWARI NO HAJIMARI aka JUON-3 - Masayuki Ochiai avec Nozomi Sasaki, Shô Aoyagi, Yoshihiko Hakamada, Yasuhito Hida, Miho Kanazawa, 2014, Japon, 91m

Yui débute son premier contrat de professeure avec une classe ou un élève, Toshio, est continuellement absent. La directrice de l'école lui dit simplement qu'il est parti momentanément avec son père. Elle va finir par aller visiter la maison ou la famille Saeki habite. Il ne semble y a voir personne dans la demeure, pourtant, elle aura la sensation que le petit est bien là. Quatre étudiantes vont visite la maison qui a la réputation d'être hantée, ça ne se passe pas très bien. Ainsi commence une cascade de visites dans cet endroit qui porte malheur à tous ceux qui y mettent les pieds.

Ceux qui connaissent bien la saga Juon vont reconnaître le synopsis, puis qu'il s'agit d'une mise à niveau, un reboot, du premier film. On suit également le format avec une série de chapitres portant le nom des visiteurs. Si dans le premier tiers tout est tellement fidèle et sage qu'on s'ennuie pas mal de l'original, la suite va augmenter la tension et offrir quelques différences et de bons moments. Ce n'est certes pas à la hauteur de ce que nous a offert Shimizu, particulièrement les deux films originaux, mais la promesse d'une suite deviens au final intéressante quand le réalisateur vole un peu de ses propres ailes. Ceci étant dit, si vous n'êtes pas intéressé par la saga, vous pouvez passer celui-ci, on ne vous en voudra pas. Pourquoi on l'appelle parfois Juon 3, alors que c'est le septième film de la série ? Allez savoir. Mario Giguère

JU-ON: THE FINAL CURSE aka JU-ON: ZA FAINARU aka JU-ON 4 - Masayuki Ochia avec Airi Taira, Ren Kiriyama, Nonoka Ono, Mizaki Sahisho, Kai Kobayashi, 2015, Japon, 90m

À la suite de évènements précédents, la soeur de Yui, professeure qui aura eu le malheur d'entrer dans la maison maudite, sa soeur Mai décide d'enquêter sur sa disparition. On finira par lui remettre ses effets d'enseignante et c'est ainsi qu'elle tombera sur l'étrange dossier académique de Toshio et surtout le journal intime de sa mère. Le copain de Mai aussi aura le malheur de lire des pages fatidiques

Suite directe du film précédent, Ju-On: The Beginning of the End, cette dernière malédiction n'en sera pas la dernière, loin de là. Avec encore Mayasuki Ochia à la réalisation et co-scénariste, et totalement libre de continuer cette nouvelle version du mythe de Kayako. Évidemment, ça se complique. Le petit Toshio, officiellement décédé dix ans avant selon les journaux, est retrouvé seul et confié à sa tante, qui a une fille, Reo. Les copines de Reo vont s'intéresser un peu trop au garçon et en payer le prix. Les morts et les disparitions s'accumulent, le récit, découpé en chapitres qui ne sont pas en ordre chronologique, tradition depuis la version originale, va nous en dévoiler encore plus sur les origines de la malédiction et sur les pouvoirs et réincarnations du petit garçon à la peau blanche. Ca deviens confus et le film, mélangeant visions spectrales et morts sanglantes, monte la tension pour un final inéluctable. Moins efficace que les premiers films de la série, mais plus intéressant que Beginning of the End. L'année suivante, changement de direction avec Sadako vs Kayako. Mario Giguère 

KAÏRO aka Pulse - Kiyoshi Kurosawa, 2001 

Lorsque les collègues de Michi disparaissent les uns après les autres, elle se demande s'il n'y a pas un lien direct avec un étrange site internet. Le site, qui s'ouvre spontanément sur l'ordinateur, montre une chambre mystérieuse ou l'on aperçoit des formes humaines floues. Est-ce des fantômes que cet étudiant pourchasse bien malgré lui ? Et pourquoi des gens normaux se mettent à sceller de ruban rouge les accès à certaines chambres ? Sommes-nous éternellement seuls, vivants et morts ?

Une ambiance lourde et un rythme lent enveloppe ce film, loin du récit classique, qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. De bons acteurs et des effets réussis pour un scénario confus, mais truffé de bons moments. La fin apocalyptique est particulièrement réussie. Le travail sonore est également à noter, des ambiances qui rappellent David Lynch. L'étudiant, nul en informatique et en parapsychologie, a des réactions et des dialogues vraiment intéressants. Fort intéressant. Mario Giguère

KAK LIMAH'S GHOST GOES HOME - Mamat Khalid, 2010, Malaisie 

Après avoir passé quelques années à Singapour, Hussein revient au village dans le but d'épouser sa promise. Mais la présence d'un spectre sème la panique au sein de la petite communauté.

Si j'avais su que derrière ce titre se trouvait la séquelle de l'insupportable "Zombies from Banana Village", nul doute que je n'aurais pas fait l'effort d'y jeter un oeil. Ignorant totalement quel film allait s'étaler devant mes yeux, c'est avec horreur, dégoût et tristesse que j'ai retrouvé les personnages crétins du village bananier et ses images toutes plates. Ca cause pour ne rien dire, ça court dans tous les sens en hurlant hystériquement devant le fantôme chevelu d'une femme au visage tout pâle, ça déborde de gags pipi-caca d'une bêtise abyssale, on a droit à un exorcisme foireux, on retrouve la grosse pédale qui tortille du poignet et ça t'achève avec une jolie morale toute moisie. Comme le précédent: à fuir! Kerozene

KURONEKO aka BLACK CAT FROM THE GRAVE aka THE BLACK CAT aka YABU NO NAKA NO KURONEKO - Kaneto Shindô, 1968, Japon

Une jeune femme et sa belle-mère, vivant isolées en pleine campagne, se font violer puis assassiner par une horde de samouraïs affamés. Les deux femmes jurent alors de boire le sang de tous les samouraïs du pays. Leur spectre prenant tantôt l'apparence de chat noir, tantôt celle de leur ancienne enveloppe charnelle, attire dans leurs griffes les guerriers naïfs qui finiront la gorge arrachée. Mais un beau jour arrive un personnage inattendu: le mari et fils des défuntes femmes est de retour de la guerre, auréolé d'une victoire qui lui procura le statut de samouraï. Son courage et sa rage quasi légendaire font qu'il se voit confier la périlleuse mission d'éliminer ces "monstres" qui tuent les samouraïs.

Quatre ans après ONIBABA, Kaneto Shindô revient au film d'horreur teinté d'érotisme soft. Tourné dans un superbe cinémascope noir-blanc et mis en scène de manière quasiment théâtrale dans des décors simplistes, KURONEKO nous entraîne sans peine au sein de ce monde parallèle où vivent ces spectres vengeurs mi-chat mi-humain et dont le pas peut se montrer aussi léger qu'une feuille portée par le vent. Le rythme lent et répétitif du film traduit l'obstination désabusée et l'inassouvissement de la vengeance de ces deux femmes que rien ou presque ne peut consoler - celles-ci ayant préféré l'Enfer au repos éternel. L'arrivée du fils / mari tant attendu réoriente alors le récit vers celui d'un amour impossible. Touchant, horrifique, triste et tragique, KURONEKO fini par associer autant de sentiments à une maestria visuelle typiquement nippone: poétique et mélancolique. Kerozene

The LEGEND OF HELL HOUSE aka La MAISON DES DAMNÉS - John Hough, 1973, Royaume Uni

Un vieillard offre une jolie somme à trois personnes pour qu'ils lui amènent la preuve que la vie ne s'arrête pas à la mort physique. Pour se faire, cette équipe composée d'un scientifique et de deux médiums, doivent se rendre dans une demeure réputée hantée et y bosser une semaine.

Les événements étranges commencent dès le premier jour, lors d'une séance de spiritisme faite par la jeune médium. Le climat devient inquiétant, mais ne semble pas toucher le scientifique cartésien qui a réponse à tout, ni le médium expérimenté (Roddy McDowall) qui en a vu d'autre car il fut le seul survivant d'un séjour précédant dans la même demeure 20 ans auparavant.

Les jours se suivent, et les manifestations se suivent de façon inquiétante. Le scientifique accuse la jeune médium qui dit n'y être pour rien. La pauvre se fera même violer par un esprit niqueur.

En ce qui concerne l'histoire en elle-même, le film n'est pas vraiment original. Cependant, la fin réserve son lot de surprises abracadabrantes qu'on a du mal à avaler.

Reste une ambiance assez bien réussie, qui évite d'en foutre plein la vue et en jouant plutôt sur l'atmosphère et les bruits ambiants. Kerozene

LEGEND OF OGRE aka Kijo Densetsu, aka Legend of Devil Woman - Mousaku Nizato avec Reiko Suho, 2003, Japon, 75m

Une professeur et deux de ses étudiantes arrivent dans un petit village pour explorer la légende de l’ogre Rouge. Rapidement les villageois les incitent à quitter leur résidence. Trop tard, ils ont libéré la malédiction de la jeune fille aux longs cheveux rouges !

Si vous n’en pouvez plus des jeunes femmes aux longs cheveux noirs, vous n’apprécierez pas plus cette malédiction de la jeune fille aux cheveux rouges. Trempé dans de bons sentiments maternels jadis réprimés et encore aujourd’hui ignorés, cette mélasse mélodramatique est présentée avec peu de moyens et surtout des acteurs peu convaincants et une réalisation molle. Je croyais encore il y a peu que les japonais avaient le don de trouver des enfants acteurs très efficaces, voici la preuve qu’il y a des exceptions à la règle, à tout le moins. On repique même des scènes à JUON, un comble, et on ne les réussit pas ! Bref, la pochette de l’édition dvd américaine annonçait les couleurs, moche et simpliste. Dommage. Le film fait partie d’une série de 6 téléfilms sortis sur le petit écran japonais en 2003, sortis en dvd aux États Unis en 2007 par Laguna Productions. Mario Giguère

LOOK OUT OFFICER aka Shi xiong zhuang gui - Sze Yu Lau, 1990, Hong Kong 

L'officier de police Paio est tué lorsqu'il débusque un laboratoire de fabrication de stupéfiants. Son âme demande à revenir sur terre parce que l'on a maquillé son meurtre en suicide, il veut donc vengeance et réparation. Il se collera à Hsing, policier recrue (Stephen Chow), qui lui demandera de l'aider à gagner le coeur d'une femme (Vivian Chan) avant de l'aider dans sa quête ! L'organisation criminelle se rendant compte qu'il y a fantôme sous roche fera appel à un puissant sorcier pour contrer le bon sort.

Sans atteindre les délires subséquents de Chow, LOOK OUT OFFICER offre une comédie de fantôme débridée avec plusieurs gags qui frappent la cible. La vision de l'entrée du ciel de l'âme du pauvre décédé est très drôle, tout comme les nombreux combats et la confection d'une potion qui demande des ingrédients peu ragoûtants. Je vous passe le détail, mais l'urine de femme vierge est celle d'une vielle mémé et les moyens employés sont tordants. Ca reste très léger, mais tout amateur de Chow devrait y trouver son compte. Mario Giguère

LOST VOYAGE aka LE BATEAU DES TENEBRES - Christian McIntire, 2001, États Unis

1972, un paquebot disparaît dans la zone du Triangle des Bermudes. 25 ans plus tard le salopard réapparaît, comme neuf, mais sans personne à bord. Aaron, qui a perdu ses parents suite à la disparition du bateau et qui s'est orienté depuis dans des recherches scientifiques orientées paranormal, se voit proposer d'aller faire un saut sur ledit rafiot avec une équipe de reporters à l'affût de sujets racoleurs. Pas chaud au départ, il finit par accepté car attisé par une forte curiosité. C'est avec trois reporters et trois anciens militaires - dont Lance Henrikssen, qu'il fera la découverte effrayante du paquebot fantôme et des conséquences d'un voyage dans l'au-delà dont le résultat est la matérialisation des craintes de chacun.

En résumé, LOST VOYAGE c'est EVENT HORIZON transposé en milieu aquatique, mais avec moins d'ambition, mois d'argent et moins de couilles dans le slip. Ce qui est forcément normal pour un téléfilm, cependant si le film ne tient pas la comparaison avec le film de Paul W.S. Anderson, c'est principalement à cause de son manque d'audace scénaristique. Une fois le cadre posé, le spectateur ne peut que constater l'étendu de la pauvreté du récit constellé de scènes convenues qui ne font que répéter des poncifs mille fois vus auparavant: les protagonistes censés rester groupés se disséminent pour mieux se faire éliminer, les zones d'ombres ne cachent pas forcément les méchants - ceci histoire de jouer au "bouh - je t'ai bien eu" et tenter de bluffer maladroitement la chalant par la suite, le héros sauve l'héroïne au bout de 20 secondes de doute sur la véracité des tromperies ectoplasmiques, etc... On ne saurait se consoler avec le final fantômatique peu convaincant qui voit le bateau retourner dans son au-delà, accompagné de spectres belliqueux qui n'oseront s'attaquer à un seul protagoniste en le traversant de part en part. Franchement pas entreprenants comme spectres... Kerozene

The MESSENGERS aka les Messagers - Danny & Oxide Pang avec Kristen Stewart, John Corbett, 2007, États Unis/Canada, 90m

Une famille, papa, maman, l'adolescente et le petit qui ne parle pas, arrivent dans un bled perdu dans la ferme qu'ils viennent d'acheter pour "refaire leur vie". On ne sait trop ce qui s'est passé, mais la jeune fille, Jess, semble au coeur des problèmes. Rapidement, des fantômes sont aperçus d'abord par fiston et puis Jess, mais personne ne les croit, pas même Burwell, l'homme à tout faire engagé rapidement. Sans parler des corbeaux, de plus en plus nombreux et de plus en plus menaçants. Quel drame est survenu dans cette bâtisse et pourquoi seule les jeunes peuvent les percevoir ?

Prenez LES OISEAUX d'Hitchcock, mélangez avec les récents films de fantômes asiatiques, mettez une touche de Spielberg avec le petit qui semble fasciné comme le jeune de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, ajoutez des effets chocs constant, toujours appuyées par la trame sonore et vous avez un autre film des frères Pang. Premier film américain, sous l'égide des producteurs Sam Raimi et Rob Tapert (Evil dead), le film est évidemment très bien réalisé mais souffre de l'impression de déjà vu et de scènes chocs souvent prévisibles. Pas de montée de la tension pour les réalisateurs, il faut constamment être sur ses aguets. Malheureusement il n'y a jamais la "scène qui tue".

Le film participe aux courant récent d'horreur, privilégiant le PG 13 comme c'est de plus en plus le cas et mettant en vedette une adolescente. La féminisation du cinéma fantastique commercial semble être venu d'Asie, mais les sondages démographiques des premiers weekends confirment que de plus en plus de jeunes filles s'intéressent au fantastique et les producteurs formatent leur films en conséquence. Les hommes sont donc des incapables ou des brutes à moins d'être le petit ami de l'héroïne. Ajoutez la morale de droite pas inhabituelle pour les Pang: séparés nous sommes en danger, ensemble, la famille triomphe des obstacles ! Mario Giguère

MIDNIGHT ZONE - Wilson Yip, 1997, Hong Kong

Film à sketchs à caractère horrifique ayant pour point commun des histoires de fantômes, MIDNIGHT ZONE est l'archétype même du film vite torché - mal torché à la sauce Hong-Kong. Trois histoires se suivent avec, pour ouvrir le bal, celle d'un flic surveillant les lieux d'un crime revisité par la victime décapitée; en second, le récit d'un couple hanté par le spectre d'un jeune homme malencontreusement renversé en voiture; et finalement, les mésaventures moralistes d'une famille dirigée par un Anthony Wong peu inspiré, dont la mère revient d'entre les morts pour prêcher les bienfaits de l'amour familial. Tourné en vidéo de manière très sommaire (aucun effort au niveau de la photographie n'a visiblement été fait), accompagné d'une musique de supermarché, plombé de bout en bout par un humour balourd de potache et aussi passionnant qu'un épisode de Derrick chez les fantômes, MIDNIGHT ZONE génère l'ennui et le désarroi. Kerozene

L’ORPHELINAT aka El orfanato - Juan Antonio Bayona avec Belén Rueda, Fernando Cayo, Roger Príncep, Mabel Rivera, 2007, Espagne/Mexique, 105m

Laura emménage avec son mari Carlos et son jeune fils Simon dans l’orphelinat ou elle a passé sa jeunesse, dans le but de le transformer en maison de pension pour enfants handicapés. Malheureusement, le jour de l’inauguration de l’endroit, son fils disparait. Seuls indices, les amis imaginaires qu’il avait. Les mois passent et l'enfant n’est toujours pas retrouvé. Laura est obsédée et veut à tout prix le retrouver, Carlos le croit mort et une séance de spiritisme se termine mal.

Un scénario astucieux avec des acteurs superbes dans une mise en scène ou images et son sont maîtrisés, ca fait du bien. Si la trame de fond reste classique, l’intersection du monde réel et de l‘au-delà est fascinante. On ne sait trop sur quel pied danser, quelle piste suivre pour comprendre le mystère qui se révèlera petit à petit. Les scènes coupées en bonus sont intéressantes à regarder car si on coupe celle-ci parce qu’elle brisait le rythme, raison souvent citée, d’autres par contre donnaient trop d’indices au spectateur et c’est cet équilibre qui est admirable. Les actrices sont superbes et je retiens la séance de régression avec Géraldine Chaplin, trop rarement vue, qui glace le dos. Dans la lignée du Labyrinthe de Pan, un film qui nous entraîne dans un voyage dans un monde fabuleux. À voir. Mario Giguère

OUIJA - Stiles White avec Olivia Cooke, Ana Coto, Daren Kagasoff, Bianca Santos, 2014, États Unis, 89m

Debbie a redécouvert la planche de Ouija avec laquelle elle jouait avec sa meilleure amie Laine durant leur enfance. Malheureusement, elle y joue seule, et est découverte le lendemain, pendue. Ses amis décident de tenter de joindre son esprit, Laine ne pouvant se résoudre à croire à un suicide.. Ils vont recevoir un message, Bonjour Ami, qu'ils vont tous revoir dans différentes circonstances et qui va précéder leur mort. Laine et les survivants cherchent désespérément à comprendre ce qui se passe et doivent se rendre à l'évidence, ce n'est pas du tout Debbie qu'ils ont contacté.

Succès commercial, mais souvent critiqué, Ouija utilise trop fréquemment les recettes éprouvées du genre, très codifié. Peu de réelle surprises, donc, pour l'amateur aguerri. À plusieurs reprises, je me suis dit que les frères Winchester de la série télévisée Supernatural, auraient tout réglé en 42 minutes. On va donc fouiller dans le passé de cette maison, découvrir quel esprit malveillant tue sans gêne et pourquoi et surtout comment s'en débarrasser. Reste à voir combien de jeunes, si possible. survivront. On est aussi en territoire familier quand l'actrice Lin Shaye, vedette des films Insidious, se pointe dans un petit rôle, important pour l'intrigue. Assez bien réalisé, avec moult sauts au compteur, le jeune public visé aura fait un succès du film, qui verra donc une suite atterrir en salle deux ans plus tard. Mario Giguère

OUIJA: ORIGIN OF EVIL - Mike Flanagan avec Elisabeth Reaser, Lulu Wilson, Annalise Basso, Henry Thomas, Lin Shaye, 2016, États Unis, 99m

Los Angeles, 1967, Alice Zander, veuve, et ses deux enfants organisent de fausses séance de spiritisme pour joindre payer les comptes qui s'accumulent. Un jour, Alice arrive à la maison avec un jeu devenu populaire, Ouija. La petite Doris s'y essaie seule et semble réellement contacter les morts, ce qui ne manque pas de surprendre la famille. Cependant, elle semble avoir contacté un esprit malveillant qui commence à prendre possession de l'enfant. Alice consulte un prêtre, qui à l'aide d'un manuscrit réalisé en écriture automatique par Alice, se pointe à la maison pour les avertir du danger qui les menacent.

Mike Flanagan co-scénarise et réalise la suite d'un succès qui jouait sur des ficelles bien connues des amateurs du genre. En remontant aux origines, il nous offre un scénario bien construit, certes bourré de références, mais plus efficace que son prédécesseur. L'introduction, qui montre la fabrication ingénieuse d'un canular, prépare le spectateur à la suite, explique le scepticisme de la mère et la soeur, puis leurs craintes. L'arrivée du prêtre, bien cadré quelques secondes devant la maison, fait évidemment référence à l'Exorciste, malgré qu'elle est filmée de jour, sans brume ni d'effet de lumière, Flanagan connait ses classiques. Henry Thomas, le petit garçon dans le film E.T., est ce prêtre, le Père Tom, qui, comme le Père Karras dans le film de Friedkin, annonce rapidement qu'il a fait la demande pour un exorcisme. Tout se bouscule, tout sera expliqué, tout se tiens et ressemble étrangement au dénouement de Insidious 4, sorti après. Les rôles féminins sot bien interprétés, de la jeune Lulu Wilson à la mère, la troublée et troublante Elisabeth Reaser. Je ne sait si le réalisateur a un faible pour les rousses, mais après Karen Gillan dans Oculus, Annabelle Baso, vue également dans Captain Fantastic, est également fascinante. Ça vaut le détour. Mario Giguère

PAINTED SKIN - King Hu, 1993, Hong Kong   

Le réalisateur King Hu a été l'un des plus respectables et respectés réalisateurs de l'ancienne colonie britannique. En son temps, son cinéma a révolutionné le wu xia pian, bouleversé les codes et a été une influence majeure pour des types comme John Woo, Tsui Hark ou Ching Siu Tung. Malheureusement, s'il a été un précurseur dans les années 1960 avec des films comme DRAGON GATE INN et L'HIRONDELLE D'OR (tous deux de 1966) et a su rester en forme la décennie suivante (avec A TOUCH OF ZEN, LES HEROÏQUES en vf, en 1971 notamment), il eut bien de la peine à rivaliser avec la frénésie et les innovations qui explosèrent au sein cinéma hong-kongais des années 1980, la faute à ses " fils spirituels ", Tsui Hark en tête. Un Tsui Hark qui tenta même de remettre le maître vieillissant en selle avec SWORDSMAN en 1990 et qui le releva rapidement de ses fonctions car jugé peu efficace par le producteur fou. Et c'est dans un ultime élan de créativité souffreteuse que King Hu se lance dans la production de PAINTED SKIN, une ghost story adaptée d'un conte populaire comme ce fut le cas pour son LEGEND OF THE MOUNTAIN en 1979.

On y fait la connaissance d'un lettré pas si lettré que ça qui tombe sous le charme de Feng, une femme qui dissimule son identité de spectre en appliquant sur son visage défiguré un masque de peau délicatement peint au pinceau. La pauvre est en réalité la victime du cruel roi Yin Yang, sorte de divinité maléfique sans visage empêchant les âmes défuntes de rejoindre les Enfers, les obligeant ainsi à errer dans l'entre-deux monde. Échappant aux sbires du roi Yin Yang qui en profitent pour posséder le corps de son prétendant, Feng trouve refuge auprès de deux moines magiciens qui la conduiront auprès du " Haut Moine " (Samo Hung), un sage barbu vivant en ermite dans la cambrousse et dont les connaissances infinies permettront de faire face au roi Yin Yang en personne.

Sans doute désireux de retrouver le lyrisme de ses films passés tout en intégrant l'esprit encore relativement frais des HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS, King Hu livre un métrage finalement morne et fatigué. Même l'esthétisme de ses images habituellement si chatoyantes est ici terni par un manque de budget mais aussi d'imagination. Et ce n'est évidemment pas la présence de stars comme Samo Hung, Adam Cheng Siu-chow (ZU) dans le rôle du lettré, la belle Joey Wong Tsu-hsien (qui retrouve ici un rôle similaire à celui qu'elle tenait dans HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS justement), ou encore Wu Ma, qui permettent de corriger les lacunes scénaristiques d'un wu xia pian en manque de rythme et finalement très quelconque. Triste fin de carrière pour King Hu donc, qui se retire en suite définitivement du circuit avant de décéder en 1997. Kerozene

  PARANORMAL CALAMITY - John Wesley Norton  avec Michael Wexler, Jen Schmidt, Rosa Isela Frausto, Larry Thomas, Charlene Tilton, 2010, États Unis, 90m

La jolie Jen n'a épousé Michael que pour l'argent qu'il héritera éventuellement de sa mère. Elle l'engueule pour un oui et un non, à longueur de journée. Elle se plaint qu'elle se réveille souvent la nuit, sans raison évidente. Michael va installer une caméra dans la chambre à coucher. S'il enregistre les ébats sexuels de sa femme et son amant en après-midi, il voit effectivement un fantôme de jeune femme apparaître la nuit. La maison aurait été bâtie sur les ruines d'un bordel encore actif il y a trente ans.

Si l'idée d'une parodie comique de la série Paranormal Activity pouvait être intéressante, on n'y a pas vraiment droit. On diverge constamment vers la comédie érotique avec des blagues et des quiproquos de théâtre de boulevard au scénario qui ne vole pas haut et qui ne fait pas vraiment rire. Il y a certes un peu de nudité et les trois fantômes qui envahissent le corps de Jen ont ce qu'il faut pour plaire aux intéressés. C'est bien peu et ça ne va pas à la cheville des Scary Movie. La présence inopinée de Charlene Tilton, vétérane de la série télévisée Dallas, ne semble se justifier que par la craque de son généreux décolleté. Un extra sur la première du film ou tout le monde vante l'hilarante production sonne complètement faux. J'aurais dû passer mon tour. Mario Giguère

POLTERGEIST - Tobe Hooper, 1982, États Unis

Revenir sur un classique comme ce POLTERGEIST qui berça ma jeunesse de sale gamin boutonneux n'est pas sans conséquences. Je m'explique. Combien de ces films que nous avons vus et revus alors qu'aucun poil n'était encore apparu sur notre petit visage innocent gardons-nous en nos mémoires comme autant de moments cinématographiques forts et fondateurs (entendez par-là qu'ils sont la pierre de voûte de notre culture cinématographique). Et combien de ces films une fois revisionnés perdent alors toute la fascination qu'ils généraient alors ? Des fois pour le meilleurs (LOST BOYS par exemple, la honte), des fois pour le pire (BLADE RUNNER... misère). J'appréhendais donc un nouveau visionnement de ce classique du cinéma ectoplasmique. Et si bon nombre de défauts me sont effectivement apparus, le film reste néanmoins très réussit - même s'il ne génère plus l'angoisse d'antan... C'est aussi ça prendre de l'âge...

Résumons rapidement l'histoire pour qui ne la connaîtrait point, ou l'aurait oubliée: des événements paranormaux surviennent dans la belle maison d'une gentille famille qui n'en demandait pas tant. Les meubles se mettent à bouger, les lampes s'allument toutes seules, bref c'est la java chez les fantômes. Mais, un soir d'orage, leur fille cadette se fait enlever dans l'au-delà. Son seul moyen de communiquer avec les siens se fait alors au travers du poste de télévision. Une équipe de spécialistes est alors appelée à la rescousse.

Si POLTERGEIST fonctionne, c'est qu'il est avant tout savamment dosé. L'introduction de la famille se fait en douceur et on prend le temps de se familiariser avec, à s'attacher à sa petite fille blonde, à trouver les parents post soixante-huitards sympas. Puis viennent les perturbations spectrales, soft au départ puis de plus en plus cauchemardesques, le film alternant graduellement les scènes d'apparitions vaporeuses quasiment poétiques à des scènes d'horreur pure parfois terriblement efficaces comme la scène de l'arbre carnivore ou celle du ravalement de façade d'un pauvre type face à un miroir. Et il y a la voix de la petite fille, Carole-Anne, distordue et résonnante au travers du téléviseur. Une voix qui transpire l'effroi à tel point qu'on en vient à frissonner!

La réussite du film a largement été attribuée à Steven Spielberg qui a cosigné le scénario et produit le film. Personnellement, je ne sais pas ce qu'il en est mais il est évident que Tobe Hooper y a laissé une trace, d'autant plus que les quelques défauts de mise en scène lui ressemblent aussi. Mais ce qui compte au final, c'est que le film n'a pas perdu grand chose entre le visionnement d'un jeune ignare et celui d'un ignare moins jeune. Et c'est tant mieux. Kerozene

POLTERGEIST II - Brian Gibson, 1986, États Unis

Suite à leurs mésaventures du premier film, la famille Freeling s'est installée chez la maman de la mère de famille. Le papa est devenu représentant en aspirateur, les jeunes enfants grandissent et traversent leurs petites crises pré-pubères, la mère semble épanouie&ldots; et malgré leur situation financière peu enviable (l'assurance refuse de rembourser la maison qu'ils habitaient dans le premier film car elle est considérée comme étant un objet perdu (! - rappelez-vous, elle s'est volatilisée dans les airs)), ils sont plutôt heureux.

Mais on s'en doute, leur bonheur ne sera que de courte durée. Un jour, arrive accompagné d'un nuage de pluie un vieux prêcheur au regard mauvais et tout de noir vêtu. Cette désagréable intrusion dans leur vie marquera le début de nouveaux événements paranormaux particulièrement néfastes. Le vieux prêcheur, en réalité le spectre du chef d'une secte du XIXème siècle qui mena les siens à la mort dans une grotte située sous les fondations de l'ancienne maison des Freeling, convoite la petite Carole-Anne qui, apprend-on, possède des dons de voyance hérités de sa mère qui les ignore et qui elle-même les a hérités de sa mère à elle qui ne les ignore pas. Heureusement, un indien aux connaissances shamaniques viendra leur prêter main forte en plus de consoler leur voiture en colère (oui, je sais, ça paraît con dit comme ça.

POLTERGEIST II est une suite typique du cinéma fantastique des années 1980. On verse dans une surenchère de scènes totalement ahurissantes à grand renforts d'effets spéciaux détournant des objets quotidiens en acteurs autonomes meurtriers. Ainsi a-t-on le plaisir d'assister au fils Freeling se faisant attaquer par les câbles de ses bagues dentaires longs de quelques dizaines de mètres, à l'assaut de la voiture familiale par une tronçonneuse volante, au père Freeling vidant une bouteille de tequila dans laquelle nage une larve maléfique, au vomissement de cette même larve devenue un organisme spongieux de la taille d'un labrador, et, pour finir, à la brève visite de l'au-delà lors d'une scène aussi brouillon que bruyante qui s'achèvera pour un happy-end aussi rapide qu'absurde. H.R. Giger a participé à l'élaboration du design des lieux paranormaux mais il est plus qu'évident que son travail n'a pas été exploité, ce qui est bien évidemment dommage. POLTERGEIST II est un film sans grand intérêt mais fait bien rigoler lors de ses scènes horrifiques. Kerozene

POLTERGEIST III - Gary Sherman, 1988, États Unis

Le parrain de la petite Carol-Anne vient d'inaugurer un gigantesque building dernier cri, super moderne, avec piscine intérieure, galerie d'art, air climatisé, épicerie et des couloirs longés d'interminables miroirs à tous les étages. C'est dans ce nouvel immeuble que Carol-Anne vit à présent, loin des dangers potentiels de la petite ville de Questa Verde et de son cimetière de fanatiques. Étant un peu différente, la petite fille aux cheveux d'or suit des cours dans une école pour enfants " spéciaux " dirigée par un psy plus que sceptique quant aux mésaventures de la pauvre enfant. Il est même persuadé que Carol-Anne n'a pas été victime d'ectoplasmes frustrés mais qu'elle possède en réalité un très fort pouvoir de suggestion (!). Et pourtant, peu ravi de son échec dans le film précédent, le prédicateur Kane revient hanter l'immeuble high tech dans le but de prendre possession de la pauvre gamine&ldots;

POLTERGEIST III est un film quelque peu hybride et semble hésiter entre l'épouvante atmosphérique avec ses couloirs remplis de miroirs reflétant l'au-delà, et l'horreur déjantée propre aux années 1980. Gary Sherman s'étant auparavant illustré de manière convaincante avec des films comme LE METRO DE LA MORT ou REINCARNATIONS, on n'est guère surpris de trouver les scènes d'atmosphère relativement réussies, notamment grâce à un savant jeu optique au niveau de l'utilisation des miroirs et défiant toutes logiques (rappelons que nous ne sommes pas encore à l'ère de l'image de synthèse). En revanche, dès que les événements dérapent, c'est le métrage entier qui bascule. Difficile en effet de gober cette ahurissante histoire de sous-sol réfrigéré dans lequel les voitures transformées en icebergs roulants attaquent nos valeureux héros. Difficile de ne pas trouver ridicule la porte de la chambre de Carol-Anne gonfler comme un ballon de baudruche. Difficile de ne pas soupirer lorsque Carol-Anne tombe dans une flaque de laquelle surgissent des mains décharnées. Et enfin, difficile de ne pas trouver pénible la bande d'ados qui heureusement ne squattent pas trop de temps d'écran. Dommage que Sherman n'aie pas su trouver l'équilibre, d'autant plus qu'il avait à disposition un casting plus qu'honorable : Tom Skerritt dans le rôle du parrain, Nancy Allen dans celui de sa femme et Lara Flynn Boyle dans celui de leur fille qui décrocha là son premier rôle. Zelda Rubinstein revient dans la peau de Tangina, la médium courte sur patte à la voix nasillarde et dont le corps servira de réceptacle à la renaissance de Lara Flyyn Boyle, le déchiquetant de l'intérieur lors de son retour parmi les vivants&ldots; Sans doute la scène la plus mémorable d'un film achevant une trilogie qui ne vaut vraiment que par son premier opus. Kerozene

PULSE 2: Afterlife aka Pulsations 2 - Joel Soisson avec Todd Giebenhain, Diane Ayala Goldner, Rachel Robinson, Jamie Bamber, 2008, États Unis, 89m

On débute directement après la fin du premier film: les morts envahissent la Terre et les quelques survivants tentent de rejoindre des endroits isolés des ondes wifi et du réseau internet. Michelle est désemparée, à la recherche de sa fille Justine, qui est peut-être morte. Entre en jeu le père de Justine, Stephen, récemment séparé de son épouse, lui aussi désespéré de retrouver sa fille. Stephen retrouve Justine et les deux parcourent la ville pleine de manifestations de l'au-delà pour se rendre à une cabine dans les bois. La nouvelle fiancée de Stephen va les rejoindre, mais un ordinateur portable va leur jouer de vilains tours.

Joel Soisson, producteur du premier Pulse, tourne en rafale deux suites dont voici le premier exercice. Si on assiste à une accumulation de scènes dérangeantes ou horrifiques, le film est régulièrement plombé par un casting peu efficace. Jamie Bamber (Battlestar Galactica) manque de conviction, pas vraiment aidé par un scénario qui lui colle une fiancée complètement tarée et nymphomane pendant que les morts sont partout. Georgina Rylance interprète la mère avec un manque d'émotion qui sied mal à son rôle. Quand à la petite Justine, Karley Scott Collins n'est pas plus à la hauteur, il faut bien avouer que le rôle n'est pas facile, mais là encore, un meilleur choix d'acteurs aurait probablement augmenté le niveau d'empathie envers les personnages. À leurs côtés, Claudia Templeton, la fiancée qui se déshabille pour un oui ou un non, apporte des moments de folie pure qui détonnent du reste. La fin n'annonce que la suite et conclusion, ce qui laisse le spectateur un peu gaga. Je regarderai le troisième pour en avoir le coeur net. Mario Giguère

PULSE 3: INVASION aka Pulsations 3 - Joel Soisson avec Brittany Renee Finamore, Noureen DeWulf, Rider Strong, Lynn Blackburn, 2008, États Unis, 91m

Sept ans après les évènements du film précédent, Justine, orpheline, a été prise en charge par une famille adoptive dans un village non connecté sur les réseaux de communication. Par le plus grand des hasards, elle découvre un portable, par le plus grand des miracles scénaristiques, la batterie a encore un peu d'énergie et comme elle perdu ses deux parents à cause de ces appareils, elle le met en marche. Bonne idée, immédiatement, un homme la contacte et ils entreprennent une discussion. Encore plus improbable, elle a le béguin pour cet inconnu qui lui demande rapidement de venir en ville l'aider, la ville pleine de morts. Parce qu'on est dans un film d'horreur, elle va le rejoindre.

Après s'être inspiré un peu mollement d'un divorce classique, Soisson rempile avec un film inspiré par les prédateurs sexuels sur internet. Rien de bien neuf sous le soleil. Moins d'intensité dans l'horreur, que des dilemmes d'adolescente en crise. Si Brittany Finamore est correcte dans le rôle de Justine, personne n'a été mis en nomination aux oscars. Seul le prologue, montrant une relation amoureuse à l'ère d'internet, a une certaine efficacité. Effets spéciaux habituels de la série. Pas grand chose pour s'emballer. Un autre film quelconque derrière la cravate. Mario Giguère

La REDEVANCE DU FANTÔME - Robert Enrico avec Stéphane Fey, François Vibert, Marie Laforêt, Reine Courtois, 1965, France, 90m, Téléfilm

A Cambridge, en fin d'études de théologie, un jeune étudiant marche dans la campagne. Il deviens fasciné par une vielle demeure en apparence abandonnée, dans laquelle il croit voir quelques lumières qui vacillent. La maison appartiens au Capitaine Diamond, un vieil homme discret qui la visite régulièrement. Ils deviennent en quelque sorte des amis et Diamond se confie, lui racontant comment et pourquoi il y visite un fantôme.

Adaptation pour la télévision d'une nouvelle d'Henri James, très connu pour Le Tour de L'Écrou. Un auteur ayant inspiré, parmi tant d'autres, la série télévisée The Haunting of Bly House. Le nombre restreint de décors et le nombre limité de personnages facilite la réalisation à budget limité de Robert Enrico. L'Atmosphère y est lourde dans ce noir et blanc bien maîtrisé et l'ambiance sonore est remarquable. Les acteurs, comprenant la chanteuse Marie Laforêt, laissent planer le mystère  jusqu'à la fin. Évidemment, le tout avance au rythme d'une autre époque, sans effets chocs. Le récit original, The Ghostly Rental, ayant été écrit en 1876, on savoure l'adaptation telle qu'elle est, remarquable.

Vu dans le coffret d'INA Éditions, qui offre quatre adaptations françaises d'Henri James, dans de très belles copies. Mario Giguère

RISE OF THE GHOSTS - Sv Bell avec Christine Gawi, Melantha Blackthorne, 2007, Canada, 93m

Aidée d'amis et d'un médium, une jeune femme retourne dans une école abandonnée où sa soeur a été tuée par une infirmière démente. Elle espère contacter les âmes des étudiantes qui ont été torturées, spécialement le fantôme de sa soeur et de leur procurer la paix de l'Âme. Mais l'esprit de la nurse et les fantômes sur place ne vont pas lui faciliter la tâche, rendue plus difficile par une énigme qui se fait à jour.

Plus proche d'un NIGHTMARE ON ELM STREET avec Melantha Blackthorne en infirmière au gant bardé de seringues, que d'un film de fantôme classique. La réalisation de Sv Bell prend encore du gallon, on remarque rapidement la qualité du montage visuel et sonore, les éclairages d'atmosphère et l'utilisation efficace de ces sous-sols chargés d'histoire. Encore une fois les actrices volent la vedette aux acteurs, le médium ayant un rôle particulièrement sage et sans impact, curieusement, alors qu'on s'attend à un minimum d'implication de sa part. Melantha Blackthorne se la joue sobre, elle qui est plus exubérante dans d'autres rôles. On sent donc du sérieux dans l'approche, plus de retenue, plus de maîtrise aussi. Le travail d'ambiance sonore est remarqué, même j'aurait apprécié quelques silences bien placés, mais l'approche est comme dit précédemment, plus proche du slasher que du film d'ambiance asiatique. Le dénouement surprend, ce qui arrive somme toute peu souvent dans le cinéma indépendant. Notons les seconds rôles d'actrices familières avec le réalisateur, de Suzi Lorraine à Isabelle Stephen. La qualité des effets spéciaux est également à noter.

On se plait à imaginer une sortie en salles pour le réalisateur Québécois qui vise de plus en plus haut, avec succès. Mario Giguère

ROSE RED - Craig R. Baxley 2002 d'après une histoire de Stephen King, États Unis, TV

Une professeur de la faculté de psychologie de l'université de Seattle, spécialisée dans les phénomènes occultes, entreprend de mener une étude sur les manifestations qui se déroulent à l'intérieur du manoir de Rose Red. Ceci aura pour but de prouver l'existence des phénomènes paranormaux et ainsi, de lui valoir respect et célébrité. Accompagnée de six médiums ayant chacun des spécialités différentes (un espèce de Fantastic Four du monde médiumnique), elle tentera de stimuler le manoir à reprendre ses activités fantomatiques.

Ce téléfilm d'une durée de 254 minutes ( croyez-moi, c'est long) ne réussi nullement à nous étonner. L'action tarde à se manifester. Les dialogues sont vides de tout intérêt, bavards, sans queue ni tête. On tente vainement de broder une légende qui se tient sans y parvenir. Pourtant, les décors sont fort intéressants, les muppets qui servent de revenants très réussis mais l'intelligence du récit et le rythme n'y sont pas. Le fait que cette réalisation soit un téléfilm nous impose un minutage propre à la télé et oblige des coupures fort étranges. Je me suis souvent demandé si je n'assistais pas à un GooseBump ou un Fais-moi peur de quatre heures tant le récit ne tient pas la rampe. Les acteurs jouent sans conviction et on assiste à une répétition incessante de scènettes sans aucun lien. On aurait très bien pu condenser le tout en un film de 90 minutes. Le sujet lui-même semble emprunter à la Maison des Damnés de Richard Matheson.

Conclusion, décors et effet spéciaux intéressant, mise en scène, interprétation et réalisation pitoyable.

Intérêt? voir un caméo de Stephen King en livreur de pizza. Watson69

SADAKO - Hideo Nakata avec Himeka Himejima, Elaiza Ikeda, Ren Kiriyama, Hiroya Shimizu, 2019, Japon, 99m

Une jeune fille se retrouve à l'hôpital après que sa mère aie mis le feu à leur appartement. Mayu Akikawa la prend en charge et tente de la faire parler, car elle ne dit mot depuis qu'elle est arrivée. La police l'interroge en vain, les autres enfants vont rapidement arrêter de la harceler, car elle semble avoir des pouvoirs psychiques dévastateurs. Le frère de Mayu, Kazuma, qui tente d'attirer les clics sur internet, décide d'entrer illégalement dans l'appartement brûlé à la recherche de présence présumée de fantômes. Kazuma disparait. Un ami de Kazuma, se sentant coupable de l'avoir encouragé à faire ce coup d'éclat contacte Mayu. Ensemble, ils cherchent à comprendre les origines de la jeune fille mystérieuse et à retrouver Kazuma. Une certaine Sadako serait impliquée.

Vaguement inspiré par le sixième roman de Koji Suzuki, sous la direction d'Hideo Nakata, réalisateur des deux premiers films japonais et du second aux États Unis. On retravaille les origines de Sadako et on remet le couvert sur une fille de Sadako, plus convaincante dans Sadako 3D2. On commet l'erreur d'enlever la décompte de la mort des personnages et on y perd en tension. Si Himeka Himejima est bonne dans le rôle de l'enfant qui doit provoquer la peur et la mort, Elaiza Ikeda semble tellement fragile que l'on peine à l'imaginer s'en sortir. Si quelques passages et l'ambiance générale sont intéressants, l'ensemble manque de moments forts. Il faut donc s'intéresser à la série pour apprécier un minimum et il est surprenant que Nakata ne puisse pas provoquer plus d'émotion. Mario Giguère

  SADAKO DX - Hisashi Kimura avec Hiroyuki Ikeuchi, Kazuma Kawamura, Fuka Koshiba, 2022, Japon, 100m

Les gens qui regardent une certaine vidéo meurent. Après que la petite soeur d'Ayaka Ichijo, une jeune femme intelligente qui ne croit pas en la malédiction, regarde la vidéo, elle va tenter de découvrir comment contrecarrer la vidéo maudite qui tue en 24 heures.

Grande première mondiale au festival Fantasia ou l'on nous averti que l'on pourra rire quand ça nous tente, car cette nouvelle version est une comédie. On commence pourtant avec des changements majeurs, la mort après 24 heures au lieu d'une semaine, n'étant que le début. Le scepticisme d'Ayao est aussi à l'opposé du film et roman original. La collaboration d'un supposé maître guérisseur qui a tout l'air d'un charlatan extravagant nous dirige vers un humour discutable. Jusqu'à un final ou, personnellement, j'ai éclaté de rire. Il y avait certes des touches d'humour dans le film Sadako vs Kayako de Koji Shiraishi, mais la série de films conservait un sérieux qui était omniprésent dans l'oeuvre originale. Certains spectateurs n'ont pas embarqué, il faut le préciser, mais 24 ans après le succès du film de Hideo Nakata, j'accepte de voir une version qui s'amuse. Il reste à voir si le public japonais qui verra le film sortir fin octobre, sera du même avis. Mario Giguère

SADAKO VS KAYAKO - Kôji Shiraishi avec Mizuki Yamamoto, Tina Tamashiro, Ami Satsukawa, Misato Tanaka, Masahiro Kômoto, Masanobu Andô, 2016, Japon, 98m

Yuri et Natsumi achètent un magnétoscope usagé pour pouvoir transférer une cassette vidéo du mariage des parents de Natsumi. Une vieille cassette est encore dans l'appareil et Natsumi la regarde et tombe sous la malédiction de Sadako et devrait mourir dans deux jours. Elles iront voir leur professeur, spécialiste des légendes urbaine, qui rêve de rencontrer Sadako. Ils vont tous les trois rencontrer une femme qui va tenter un exorcisme sur Natsumi. Ça tourne très mal. Pendant ce temps la famille de Suzuka a déménagée près de la maison abandonnée de Kayako, qui est encore dans les parages car quatre jeunes enfants téméraires ont disparu dans la demeure maudite. Suzuka finit par entrer dans la maison, et ses parents, venus à sa rescousse, vont mourir. Un spécialiste aux pouvoirs psychiques, Keizo, va décider de piéger Sadako er Kayako pour qu'elle se combattent et s'éliminent mutuellement. Rien ne sera aussi simple.

Ça commence comme dans la plupart des films précédents avec des gens qui tombent malgré eux dans une malédiction fatale. On comprend que Rings a emprunté la prémisse du scénario avec son magnétoscope usagé. Certains critiques parlaient d'éléments de comédie, une promotion du film ou les deux icones de l'horreur inaugurent une partie de baseball au Japon faisait craindre le pire. Ce n'est pas apparent au début, mais les équipes de spécialistes: professeur jouissif de rencontrer Sadako; exorcistes complètement renversés en quelques minutes ou Keizo avec sa partenaire, une jeune adolescente aveugle qui n'a pas la langue dans sa poche peuvent provoquer le sourire et le fou rire à l'occasion. Mais l'ensemble est dramatique.

On a reproché au film de montrer la confrontation des deux esprits maléfiques (le titre en Italie est carrément  La battaglia dei demoni) tardivement. Ce n'est pas surprenant outre-mesure. Les exemples du genre, qui débutent souvent avec la stratégie ou l'on amène une menace à affronter une autre menace, citons l'original King Kong contre Godzilla, réserve le combat des titans en fin de film. La tradition est autant de mise entre tueurs, voire Freddy vs Jason, entre monstres, lutteurs ou superhéros, malgré que ces derniers vont allègrement redevenir les meilleurs amis du monde pour affronter un autre ennemi. Ici, on va carrément tenter de les éliminer, après d'autres tentatives, avec un piège qui les réunit. de plus d'une manière. Cet affrontement sera rapide, intense et spectaculaire. Pour ma part j'ai bien apprécié. Mario Giguère

SHUTTER - Banjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom, 2004, Thaïlande, 92m 

Un photographe et sa blonde retournent à la maison après une soirée bien arrosée. Lors du chemin du retour, ils frappent une passante avec leur automobile. Ils s'enfuient en laissant le corps inanimé sans savoir si elle est vivante ou morte. Le lendemain, les journaux ne rapportent pas l'incident, mais le photographe découvre d'étranges lueurs sur ses photographies et fait des cauchemars récurrents. La victime est-elle morte et essaie t'elle de se venger ?

Ce film est une espèce de clone à la JUON ou à la RINGU. Tous les éléments du genre s'y trouvent: porte grinçante, apparition horrifiante, femme aux cheveux longs, bruits stridents et photographies déformées. Si vous n'êtes pas encore lassé par le genre, ce film saura vous plaire et vous donner votre dose d'images horrifiantes. Le film est un divertissement tout à fait valable, mais rapidement oubliable comme le niveau de l'originalité n'est pas très élevé. Si vous adorez le genre, le film est à a voir incontestablement puisque je vous garantis que vous allez sursauter quelque fois. Black Knight

SOLSTICE - Daniel Myrick avec Elisabeth Harnois, Shawn Ashmore, 2008, États Unis, 87m

Nouvelle Orléans. Meghan a perdu sa soeur jumelle il y a six mois. Encore ébranlée, elle part néanmoins avec les copains faire la traditionnelle fête du solstice à la résidence d'été de ses parents. Malheureusement elle semble voir sa jumelle Sophie partout. Le beau gosse qui travaille à l'épicerie pas loin va tenter de contacter l'esprit de la défunte avec des résultats troublants.

Remake du film danois Midsommer produit en 2003, Solstice semble réalisé sans inspiration, au minimum syndical, par un artisan qui confond effets chocs et montée de tension. Il est en effet difficile de croire que Myrick, toujours sur la réputation du méga-rentable Projet Blair Witch, s'avère incapable d'offrir autre chose que du remâché, du déjà vu enfilé à la chaîne et convenu. Peu de surprises en effet, tout étant télégraphié, sauf la résolution de l'énigme à laquelle, ma foi, on ne s'intéresse pas vraiment. Pas de mise en situation et de montée de tension, les effets communs nous sont envoyés dès les premières minutes et ils sont nombreux, fortement appuyées par une bande son qui ne nous épargne rien. La boue qui coule des lavabos, la clé qui réapparait tout le temps, jusqu'au monteur de l'auto qui arrête toujours au même endroit.

J'ai écouté les premières minutes du commentaire de 'Myrick, qui dit regarder une version de près de 100 minutes et qui ne mentionne pas en démarrant qu'il s'agit d'un remake. Un des premiers films tournés après le passage de l'ouragan Katrina, il a donc prit bien du temps à sortir directement en dvd. On n'est pas trop surprit. Mario Giguère

SPECTRE aka House of the Damned - Scott P. Levy avec Alexandra Paul, Greg Evigan, Briana Evigan, 1996, États Unis, 83m 

Will, Maura et leur jeune fille Aubrey débarquent en Irlande car Maura a héritée de la maison d'une Tante éloignée. Déjà, ça ressemble au début de je ne sait plus combien de films d'horreur. Hé bien oui, la maison est hantée et après avoir appelé un spécialiste, ils se font diagnostiquer la terrible nouvelle: Il y a quelque chose qui cloche pour le vrai et pas juste leur mariage. Le prêtre du village, qui était venu les rencontrer rapidement, leur confirmera que les ancêtres de Maura pratiquaient la magie noire. Sapristi.

Il était tentant de regarder ce film produit par la maison de production de Corman, qui ne semble malheureusement pas y avoir apporté sa touche. Tout sent le réchauffé et les acteurs, peu nombreux, n'arrivent pas à nous convaincre de quoi que ce soit. Les effets spéciaux numériques de pacotille nous font rigoler plus qu'autre chose et la nudité qui arrive de nulle part est filmée sans passion, comme tout le reste. La jeune Briana Evigan, fille de Greg Evigan, s'en tire malgré tout pas mal. Tenter tout le long de crier à haute voix les influences qui nous sautent au visage est probablement le seul plaisir qui se pointe à l'horizon. Scott P. Levy est entre autre coupable du remake de Piranha de 1995, un an auparavant. À éviter, ou juste pour rigoler. Mario Giguère

STIR OF ECHOES aka Hypnose - David Koepp avec Kevin Bacon, Kathryn Erbe, Illeana Douglas et Kevin Dunn, 2001, États Unis, 99m

Tom est un homme bien ordinaire, il travaille sur un chantier, a une jolie femme, un petit garçon et des amis qu'il fréquente régulièrement dans son petit quartier de Chicago. Un jour durant une soirée entre amis, Tom se fait hypnotiser par sa belle-soeur qui fait entrer notre héros dans une trance. Avant de le réveiller, elle lui dit qu'il devra garder l'esprit ouvert. Pendant la nuit, Tom a des visions horrifiantes du meurtre d'une adolescente pendant que son fils a soudainement un ami imaginaire. Les visions se font de plus en plus violentes et des apparitions du fantôme donnent des pistes à Tom qui assemble les pièces d'un puzzle sordide.

Tombé dans l'oubli rapidement, STIR OF ECHOES a fait l'erreur de sortir en salles pendant le hype de SIXTH SENSE. Boudé parce qu'étant selon plusieurs trop ressemblant au film de Shyamalan, STIR OF ECHOES reste tout de même un thriller fantastique bien respectable. L'utilisation du surnaturel n'est pas extrêmement abondante mais la dose est bonne même si on aurait voulu peut-être un peu plus d'atmosphère ou simplement d'apparitions du fantôme. Écrit et réalisé par David Koepp, plus reconnu pour ses scénarios que ses réalisations ( il a écrit SPIDER-MAN, PANIC ROOM, JURASSIK PARK, CARLITO'S WAY), le film est vraiment excellent dans la progression du mystère, dans la façon très imaginative de nous présenter certains indices (le moment avec la gardienne, Tom qui tente de creuser sa maison pour trouver le corps de la jeune fille) et de nous mener de façon très habile vers un dénouement peut-être pas original mais bien préparé. Kevin Bacon ne fait rien de vraiment extraordinaire ici, on le sent plus ou moins intéressé par le film, en mettant parfois beaucoup trop ou parfois pas assez, son jeu semble un peu à côté de la plaque et l'intérêt qu'on porte à son personnage est beaucoup est assez bas. Néanmoins, avec quelques bonnes qualité et un bon scénario, on est en présence d'un bon film de fantôme à découvrir lors d'un weekend pluvieux. Abba

THIR13EN GHOSTS aka 13 GHOST -  Steve Beck, 2001, États Unis

À sa mort, Cyrus Karist, lègue à son neveux et à sa famille, sa fortune et une gigantesque maison qui renferme les âmes emprisonnées de personnes décédés.

Produit par DARK SIDE ENTERTAINMENT (une cie fondé par JOEL SILVER et ROBERT ZEMECKIS qui produisent en ce moment divers remakes des films de William Castle et de Mario Bava), ce film est le remake de 13 GHOST de WILLIAM CASTLE. À l'origine, le film était en format 3D et bénificait d'un budget des plus précaires. Ce n'est certainement le cas de ce remake de luxe tout à fait hollywoodien.

Il s'agit d'un hommage plus ou moins respectueux du film de Castle (sa fille Terry est quand même l'une des productrices du film), notamment, au début du film nous voyons à travers d'une télévision des plans du film original. Traitement Joel Silver oblige, tout est ici typiquement hollywoodien: CGI, Good make-up, Happy Ending, etc. En fait, j'ai voulu regarder ce film pour pouvoir me faire une idée de quoi nous allons avoir droit lorsque les remakes des films de BAVA sortiront. Bien qu'il s'agisse d'une entreprise des plus ridicules, on ne s'ennuie pas souvent devant le film. Faut bien s'entendre, c'est mauvais, mais quelques éléments intéressants ressortent: Les décors de cette maison hantée en forme d'horloge sont des plus réussies, les maquillages de KNB pour les 13 fantômes sont remplient d'imagination (il y en a un, notamment, qui ne possède qu'un tronc et il y en une prémommée "La princesse" qui se promène nue, le corps mutilé de coup de lames et qui arbore une arme blanche), le film possède un bon montage qui donne quand même quelques frissons et il y a une belle scène de meurtre où un gars est tranché dans le sens de la largeur. Pour le reste, c'est typiquement de l'hollywood.

Finalement, malgré que je suis contre l'idée de faire des remakes, ici l'esprit du film de Castle, n'a pas été tellement endommagé et je suis curieux de voir quels traitements ils feront des remakes des films de BAVA. Black Knight

- Quelques bons moments mais en général très mauvais.

- Complètement invraisemblable

- Bourré de clichés

- Actrices mignonnes mais sans plus

- Les fantômes sont bien réussit

- On s'ennuie

- C'est poche

- Et que dire du "punch" final?

- C'est Nul

- Janette Bertrand ferait meilleur.

- Seul la présence de Matthew Lillard devrait vous décourager

- Faites un acte humanitaire, voler les cassettes au vidéo et brûlez-les. Mathieu Prudent

The THIRD FULL MOON aka Zheng yue shi wu zhi yi sheng yi shi, Wellson Chin, Hong Kong 1994

Deux policiers enquêtent sur des meurtres qui ont lieu dans la région. La femme d'un des deux policiers suit un homme à l'allure mystérieuse, elle sera témoin d'un meurtre. Elle va au poste de police et elle conte son aventure aux policiers. Ils lui montrent un suspect et tout de suite, sur le coup, elle dit que c'est cet homme mystérieux qu'elle a vue assassiner la femme, mais il y a un petit problème, l'homme a été tué. Elle sera suspectée pendant un court moment, le temps que les enquêteurs voient de leur propre yeux l'assassin, qui s’avère être un fantôme errant sur terre pour retrouver sa petite amie qui, elle, est encore vivante. Ils y a des moments intéressants, dont un coroner qui vomit tout le temps quand il arrive sur les lieux du crime, mais ca reste un film pas très évident à suivre, déroutant par moment, un film qui ne vaut qu’une écoute. Rana

THREE aka San geng - Peter Chan, Ji-woon Kim, Nonzee Nimibur, 2002, Hong Kong, Corée, Thailande 

Trois courts métrages, trois visions d'horreur sombre, trois pays. 

Dans MEMORIES de Kim Ji-Woon (Tale of two sisters), un homme est bouleversé après la disparition de sa femme. Il a des hallucinations morbides et reste persuadé qu'un grand malheur lui est arrivé. Parallèlement on suit sa femme, amnésique, qui essaie de s'y retrouver avec une facture de nettoyage ou son numéro de téléphone est inscrit, sans succès...

Méchante ambiance pour une histoire surprenante et prenante qui joue autant sur l'image et le son pour nous surprendre, nous faire sursauter et créer une ambiance dérangeante.

Dans THE WHEEL, Nonzee Nimibutr (Nang nak) nous présente une histoire plus traditionnelle, des poupées qui portent une malédiction si quelqu'un d'autre que leur propriétaire les manipulent. Plusieurs personnes périront par l'eau, le feu ou les armes blanches.

GOING HOME de Peter Chan débute avec un policier et son jeune fils qui s'installent pour deux mois dans un bloc à appartement presque vide, car démoli dans deux mois. Pourtant le jeune garçon est obsédé par une petite fille que lui seul semble voir. Lorsqu'il disparaît, son père va cogner chez le seul autre appartement encore occupé, il y découvre une femme dans la baignoire, sous l'eau...

Superbe morceau d'anthologie, Going Home fascine en même temps qu'il répugne, nourrissant jusqu'à la fin une fascination morbide pour la mort et une relation amoureuse complètement folle. Les acteurs sont d'une justesse remarquable, la réalisation impeccable, le récit fascinant.

La trilogie m'a surprit par sa sobriété, pas de surenchère dans le gore, pas de sensationnalisme, des histoires noires, du fantastique sérieux et adulte. Un bijou. Mario Giguère

TITANIC 666 - Nick Lyon avec Keesha Sharp, Jamie Bamber, Lydia Hearst, AnnaLynne McCord, Joseph Gatt, 2022, États Unis, 91m

Une réplique du Titanic s'apprête à faire son voyage inaugural. On retrouve à son bord, un couple d'influenceurs, des amateurs de mascarade, des mediums, car le trajet est à l'identique celui du bate4au original, avec une minute de silence lorsque le bateau se trouvera à l'emplacement du naufrage. La caméra nous montre rapidement une passagère clandestine, dont l'ancêtre est mort noyé et qui réclame vengeance en ressuscitant les fantômes centenaires. On est aussi devant un collectionneur qui a plongé pour dépouiller le Titanic au fond des mers de ses trésors et qui a bien l'intention de les vendre à fort prix. Naturellement, quand les fantômes se manifestent et commencent à causer la mort des passagers, la panique se répand parmi eux et l'équipage, qui a perdu le contrôle du navire.

La compagnie Asylum a commencé à produire des films en exclusivité pour le site Tubi.com appartenant à Fox. Ils n'ont pas pour autant changé outre mesure leurs recettes. Nick Lyon, vétéran de la boîte, à qui on doit notamment Zombie Apocalype ou Rise of the Zombies, réussit un film sans temps mort. J'ai été surprit par la qualité des effets spéciaux utilisés pour faire vivre le bateau en mer. On rapporte qu'une partie des scènes aurait été tournée sur le Queen Elisabeth 2. On a droit à une vedette connue des amateurs de science fiction: Jamie Bamber vu dans Battlestar Galactica (2004). On est un peu timide avec le gore, malgré les morts parfois spectaculaires. Pas vraiment de surprise au niveau du scénario et des invraisemblances curieuses: une  passagère montée à bord clandestinement dans un gros bagage, comme si rien n'avait été vérifié en passant aux rayons x. Toujours elle qui vole facilement, à deux reprises, des artéfacts du naufrage. Niveau sécurité on repassera. On semble avoir un budget un peu plus confortable, la salle de contrôle ne ressemble pas à un appartement avec deux ordinateurs comme dans beaucoup de films d'Asylum à une certaine époque. Un bon divertissement, qui dénonce la commercialisation d'un drame épouvantable, ce que le film est, justement. Mario Giguère

TWILIGHT PHANTOM aka AKÔKURÔ - Tsukasa Kishimoto, 2007, Japon 

TWILIGHT PHANTOM se penche sur la légende du Kijimuna, une sorte de lutin maléfique aux cheveux rouges capable d'apporter bonne fortune mais qui sait se montrer terriblement rancunier si on vient à lui tourner le dos. C'est lorsque que la jolie Misaki (Maki Tamaru) rend visite à Koichi, son futur petit ami, à Okinawa qu'elle en entend parler pour la première fois. Venue surtout pour fuir un incident malheureux qui causa la perte de sa nièce, Misaki retrouve goût à la vie dans un environnement modeste et beaucoup plus simple que celui de la ville. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où Jinsei, le meilleur ami de Koichi, reçoit la visite de son ex-femme, une pauvre fille aux cheveux teints en rouge qui péta une durite quelques années auparavant suite à une fausse couche. Virée à grand coups de pieds au cul, la pauvre femme erre dans les bois jusqu'à ce qu'elle rencontre ce que l'on imagine être le Kijimuna, une sorte de larve squelettique qui prend possession de son corps. La jeune femme possédée revient alors en arrière avec la ferme intention de tuer tout le monde mais dans la bagarre, c'est Misaki qui finit par la tuer. Le petit groupe décide alors de faire disparaître le corps, mais le fantôme de la défunte revient les hanter jusqu'à les pousser au suicide. Pour se défendre, Misaki et Koichi font appelle à une exorciste...

Ce petit budget semblait bien partit avec son histoire qui sent bon le folklore local. Malheureusement, une fois les bases posées et la définition du Kijimuna donnée (de manière un peu évasive, il est vrai), le film s'oriente vers le film de fantôme plus traditionnel (à la différence que notre spectre a troqué la serpillière noire contre du mi-long rouge vif) et présente un Kijimuna bien éloigné de celui initialement décrit. On appréciera les (trop) rares instants de tension avec plan séquence à l'épaule, mais pour le reste, l'ensemble s'avère malheureusement bien flemmard et pas franchement passionnant, la faute à une mise en scène qui manque méchamment d'énergie. Kerozene

The UNINVITED - Lewis Allen, avec Ray Milland, Ruth Hussey, Donald Crisp et Gail Russell, 1944, États-Unis, 99m

Un frère et une sœur, les Fitzgerald, achètent une maison abandonnée située non loin d'une falaise, dans la campagne anglaise. Évidemment, la légende veut que la résidence est hantée par l'esprit d'une ancienne propriétaire qui se serait suicidée. Ils rencontrent la fille de la décédée, Stella, qui semble avoir une étrange fascination avec la demeure. Le frère Fitz tombera en amour avec elle, alors que des évènements curieux seront constatés dans la résidence nouvellement habitée. De plus, Stella adoptera un étrange comportement, semblant entrer en transe sans explication. Quelle est l'origine de ce phénomène?

THE UNINVITED est un peu précurseur de l'ultime film de fantômes de tous les temps, THE HAUNTING, version originale de 1963 et non pas le " remake " CGI de 1999. Au milieu des années 40, la plupart des films d'horreur mettaient en vedette des monstres menaçants, alors n'est-il pas rafraîchissant de découvrir une production un peu plus subtile et mature, traitant son sujet avec respect. Nous sommes choyés par d'excellents interprètes, notamment Ray Milland, qui allait gagner un Oscar l'année suivante pour THE LOST WEEKEND. Le voir en héros débonnaire, mais devenant quand même effrayé par les évènements tout en gardant une tête froide, est savoureux. Une scène amusante nous le montre couché dans son lit, pyjama boutonné au collet, alors qu'il mange une pomme avant de dormir! En fait, l'excellent dialogue est également un atout, nous proposant des échanges sensés entre des personnages intéressants impliqués dans cette histoire paranormale.

Mais le plus impressionnant demeure la cinématographie. Le responsable, Charles Lang, a même obtenu une nomination pour un Academy Award. Bien entendu pour ce genre de récit, il joue avec les ombrages de façon fort efficace, en créant une tension vis-à-vis le mystère qui entoure les personnages. THE UNINVITED a un peu vieilli, il va sans dire... mais pas au point de le rendre embarrassant pour un public moderne. Comme dit le vieux cliché : " À voir toutes lumières éteintes ". Blundering Man

VENGEANCE D'OUTRE-TOMBE aka GONGER - DAS BÖSE VEGISST NIE - Christian Theede, 2008, Allemagne   

Un petit blabla d'introduction nous apprend que les "Gongers" sont des fantômes qui hantent les rêves avant de venir nous pourrir la vie pour de bon. C'est lorsque Philipp retourne dans le village côtier où il a grandit qu'il provoque, sans trop savoir pourquoi ni comment, l'arrivée d'un Gonger dans les rêves de ses amis d'enfance. Il va bientôt se rendre compte que ce Gonger, un gamin d'une dizaine d'année tout pâlichon, trempé des pieds à la tête et portant un bandeau sur les yeux, est en fait lié à un ignoble drame local vieux de quelques décennies et que ce sont les enfants des responsables dudit drame qui vont en faire les frais. Pire encore, il semblerait que la mort des parents de Philipp soit liée à cette affaire d'une manière ou d'une autre, alors que le pauvre se sent tellement responsable de celle-ci....

On pense un peu à "The Fog" de Carpenter pour le cadre (le village en bord de mère) et la "vieille malédiction qui s'abat sur les héritiers des responsables"... et même lors de la première attaque du Gonger qui se déroule en plein brouillard. Une attaque lourde de sens puisqu'elle élimine d'entrée de jeu le fumeur de joints du village. Pas de doute, on fait face ici à un fantôme anti-fumette. Et pour le reste, et bien on pense à plein d'autres films tant tout ce que nous propose ce téléfilm a déjà été ressassé bien des fois. Et ce n'est certainement pas l'interprétation très moyenne des acteurs, les apparitions du fantôme façon asiatique, ou la mise en scène et la photo très germaniques (comprenez par là ternes et monotones... à la "Derrik" quoi) qui vont corriger le tir. Il reste malgré tout un étonnant twist final, une jolie petite pirouette inattendue qui relève le niveau d'un l'ensemble que je ne recommanderai pas pour autant. Kerozene

The VICTIM -Monthon Arayangkoon, 2006, Thaïlande

Une aspirante actrice est engagée par la police pour mimer des scènes de crimes dans le but de résoudre des meurtres. Bientôt, elle se retrouvera hantée par un fantôme asiatique.

Voici encore une fois un film qui s'inspire des fantômes japonais à la RING et JUON. Le début est fortement originale et est captivant, mais le tout se corse lorsqu'ils essaient de nous faire peur à tout prix par des effets amplifiés et le tout sombre dans une cacaphonie scénaristique et le spectateur perd rapidement le fil de l'histoire. Dommage.

5.5/10 Black Knight

WHITE LADY - Jeff Tan, 2006, Philippines

Bon, là ça se passe dans un lycée quelconque. Un bahut de base en somme, avec des élèves de base qui rabâchent les clichés de base: troupeau de pétasses qui se la pètent, beau gosse mystérieux, héroïne solitaire fraichement arrivée et qui séduira le beau gosse... Rien de neuf. Le truc du film, c'est la Dame Blanche du titre. Vous savez, la fameuse Dame Blanche, ce spectre de gonzesse qui traine ses guêtres près de chez vous, mais aussi de chez moi, et un peu partout ailleurs, d'ailleurs. C'est vrai ça, on en a tous une pas loin, de Dame Blanche. Chez moi par exemple, il paraît qu'elle traîne sur le bord d'une route sinueuse qui traverse un bois. Bref, la Dame Blanche, c'est un peu LA légende urbaine par excellence, ex-aequo avec celle de la fille qui s'est casser une carotte dans le minou alors qu'elle se faisait plaisir dans les toilettes du lycée... Sauf qu'ici, la Dame Blanche elle existe pour de vrai ! Et même qu'elle va flanquer une frousse pas possible au gang de pétasses précité et leurs petits copains crétins avec.

WHITE LADY, c'est une variation philippine du film de fantôme à la RING, c'est à dire avec un spectre à la démarche gauche portant une serpière sur la tête et dont les apparitions visent à te dresser les poils de manière perpendiculaire. Le problème est que Jeff Tan, dont c'est ici le premier film, tourne son film comme un épisode des "Années collège" plutôt que comme un film d'horreur... L'avantage des "Années collège", c'est que ce n'était pas forcément mal filmé alors qu'ici c'est limite l'agression rétinienne. A nous donc, pauvres spectateurs, de supporter les insipides tergiversations de personnages totalement transparents que les apparitions aussi brèves que ridicules de la Dame Blanche - en fait une lycéenne revenue d'entre les morts pour se venger d'une mauvaise blague qui a mal tourné - ne parviennent même pas à faire passer au second plan. Tout au plus peut-on retenir l'absurde attaque d'un ado par une mer de rats qui vient littéralement le submerger, mais l'incrustation digitale des rongeurs est tellement amateure que le résultat fait de la peine. En fait, WHITE LADY ressemble à un film de potes crétin et un peu prétentieux, une sorte de bande test servant de répétition à quelque chose de plus aboutit. Sauf que... c'est justement lui, le produit final. Kerozene

WINCHESTER - The Spiering Brothers avec Helen Mirren, Jason Clarke, Sarah Snook, Finn Scicluna-O'Prey, 2018, Australie/États Unis, 99m

En 1906, la célèbre compagnie fabricante d'armes Winchester engage le Dr. Eric Price pour évaluer l'héritière Sarah Winchester. On croit qu'elle a perdu la raison et que l'on pourrait la mettre sous tutelle et gérer sa fortune, selon toute apparence. Price découvre l'ouvrage des dernières décennies de Sarah, une maison aux innombrables pièces, construite jour et nuit, selon des plans dessinés la nuit par la veuve. Elle tenterait ainsi d'apaiser les esprits des victimes des armes portant son nom de famille. Price est évidemment sceptique, mais les apparitions incompréhensibles s'accumulent.

Voici un film de fantômes très classique dans son approche. On ne devrait pas y croire, mais ils existent, les esprit des morts qui crient vengeance. Qui plus est, produit par le studio Blumhouse, il arrive après les adaptations efficaces des pseudo aventures des dossiers Warren: La Conjuration et ses films dérivés. Très sage en comparaison, le film sera énormément critiqué, mais il mérite une approche plus posée. Rien de bien neuf, mais une réalisation somme toute efficace, une Helen Mirren qui vaut le détour et quelques effets fort bien réussit. Il faut se rappeler qu'en ce début du 20ème siècle, l'engouement pour le  spiritisme était monnaie courante. Le scénario ouvre une porte pour les sceptiques, le Docteur étant en sevrage forcé de Laudanum, composé d'opium et de morphine, qui pouvait provoquer des hallucinations. Évidemment, le grand tremblement de 1906, s'il ne se rappelle pas au souvenir du spectateur, peut sembler exagéré, mais il est bel et bien réel. De simples recherches amènent à la conclusion que la réputation de la maison a été exagérée dans un but mercantile par les acheteurs de la maison qui, quatre ans après la mort de Sarah Winchester, laissaient entrer les premiers visiteurs de cette attraction devenue légendaire.  Mais Winchester est arrangé par le gars des vues, comme on dit. Mario Giguère

The WITCHERY aka La Casa 4 aka Ghosthouse 2 aka Evil Encounters aka Witchcraft - Fabrizio Laurenti avec David Hasselhoff, Linda Blair, Catherine Hickland, Annie Ross, Hildegard Knef, Leslie Cumming, 1988, Italie, 95m

À 50 milles des côtes de Boston, il y a une île avec une immense bâtisse abandonnée à vendre. Alors qu'un couple d'un certain âge sent la bonne affaire et veut faire une offre, un jeune couple squatte temporairement la place, lui est photographe, elle traduit un livre allemand qui parle d'une sorcière qui y serait morte et d'étranges phénomènes lumineux observés. Les acheteurs potentiels décident de visiter  la place avec le fils du vendeur, une architecte,  ainsi que leur fille enceinte (Linda Blair) et de son jeune frère. Une mystérieuse femme en noir apparait à l'occasion et rapidement, pendant un orage qui oblige tout le monde à passer la nuit sur l'île, la dame réunit ce qu'il lui faut pour ouvrir une porte vers l'enfer.

Le film était vendu en Italie comme une suite de Evil Dead 1-2 et Ghosthouse, mais évidemment qu'il n'a aucun rapport avec les films précédents. Production de la firme Filmirage de Joe D'Amato, il film offre quelques scènes gore et un brin de nudité dans un ensemble assez convenu. Les scènes sanglantes arrivent à étonner car elles ont des effets spéciaux efficaces et que, ma foi, le reste est tranquille. On ne se préoccupe pas trop des personnages plongés dans ce cauchemar de sorcellerie, on nous explique peu les scènes de flashback, qui semblent pointer vers la cérémonie requérant une femme enceinte, les nouveaux nés étant prisés par les sorcières. Blair et Hasselhoff sont égal à eux mêmes, ce n'est pas encore ici qu'ils remporteront un oscar. Hildegard Knef est plus efficace en femme mystérieuse, la clé de l'énigme. Le reste des acteurs fait son boulot correctement sans plus, mais il faut dire que Catherine Hickland, en architecte nymphomane un peu prude sur le coup, est fort jolie et elle connaîtra une longue carrière à la télé américaine. On retiendra plus les horribles scènes de couture et un viol par un fantôme ou un esprit mal intentionné, c'est un peu flou. La présence de Linda Blair m'intriguait, content de l'avoir vue, sans plus.  Ca se termine et on dort sans faire de cauchemars. Mario Giguère

The WOMAN IN BLACK - Herbert Wise, 1989, Angleterre, téléfilm 

Une surprise de Mouni qui me dit juste: ferme toutes les lumières et prépare-toi. Première excellente surprise, un scénario de Nigel Kneale, le magnifique scénariste des trois Quatermass et de L'Abominable Snowman, secundo, une excellente production britannique. L'histoire: un solliciteur doit inventorier la maison d'une vielle recluse décédée, mais personne ne veut l'accompagner vers cette maison retirée et qui est cette dame en noir que personne ne voit sauf lui ? Pour ce qui est du reste , on n'en diras pas trop, mais la caméra, sobre, a de drôle de mouvements quand des  apparitions arrivent. Un scénario parfait avec d'excellents acteurs pour le meilleur film de fantôme que j'aie vu. Rien de moins. Excellent !!! Mario Giguère

Un homme reçoit comme mission de vendre une maison se trouvant dans un village anglais situé près de la mer. Là, il sera accueilli par les charmants habitants, fera la connaissance d'un riche sympathique et se rendra aux funérailles de la morte propriétaire de la maison en question. C'est là que les choses se compliquent, notre pote se mettra à avoir des visions: une femme vêtue de noir uniquement se promène dans le cimetière et il commence à la voir un peu partout. La nuit dans la maison lugubre va être longue.

Ce film fait pour la télévision est surprenant par sa qualité, il s'en tire relativement bien avec le petit budget et est, heureusement, soutenu par une prestation solide des acteurs principaux. Les scènes effrayantes sont axés sur la même idée que le récent THE OTHERS, on montre le moins possible, on laisse recourt à l'imagination et ainsi, les apparitions des spectres seront beaucoup plus efficaces. Et croyez-moi, ça marche ! Oncle Freak

J'ai 30 ans. 

Ça ne veut pas nécessairement dire que je suis bon pour le rebut, mais ça signifie que j'ai un certain vécu derrière moi, et, qu'en tant que " cinéphile ", j'ai vu beaucoup de films. L'un des problèmes qui s'ensuit, c'est qu'on peut devenir blasé, avoir l'impression d'avoir tout vu et que plus aucun film " d'épouvante " ne peut nous effrayer. Cela prend donc une oeuvre sacrément efficace pour y parvenir.

Or (grâce à Mouni, de qui j'en tiens une copie) WOMAN IN BLACK s'est révélé très efficace à cet égard. Avant de le mettre dans mon vidéo, je me disais :

- Bon, un téléfilm de 1989, anglais en plus (l'un des pays les plus censurés du monde). J'espère au moins que ça va bouger un peu.

Les premières minutes sont classiques, mais élégantes : un jeune homme travaillant dans une firme d'avocats doit se rendre en train dans la demeure d'une femme décédée et passer la semaine dans son petit village, afin de mettre un peu d'ordre dans ses affaires. Presque seul, il assiste à ses funérailles et remarque, dans l'église, et ensuite dans le cimetière, une étrange femme en noir qui le regarde.

N'en disons pas plus, car il ne faudrait pas révéler de punch à ceux qui n'ont pas vu ce film que je n'hésite pas à qualifier de chef-d'oeuvre du fantastique d'épouvante. Le tout est si habilement amené que l'on est tout à coup aspiré en plein cauchemar et que le dernier tiers du film est très très angoissant.

Si ce film sortait en salles de nos jours, je vous garantis qu'il ferait sensation et on entendrait parler. Beaucoup plus que d'un titre comme RING, par exemple...

C'est donc à voir pour l'atmosphère glauque et étouffante, pour le résultat très efficace que parvient à produire le réalisateur Herbert Wise à partir d'un budget très modeste, et pour une scène de terreur inoubliable (ceux qui l'ont vu savent de quoi je parle). Howard Vernon

The WOMAN IN BLACK - James Watkins avec Daniel Radcliffe, Cianran Hinds, Janet Mcteer, Sophie Stuckey et Liz WHite, 2012, Angleterre, 95m

Arthur Kipps est un jeune avocat veuf et monoparental qui ne peut vivre avec la mort de sa femme. Il reçoit la tâche d'aller dans un petit village de campagne pour tout régler les papiers d'une femme décédée. Kipps doit pour son travail demeurer dans le manoir de la décédée, mais il semble que tout le monde semble retenir un secret sinistre. Avant longtemps, Arthur comprend que le fantôme de la propriétaire est présent et qu'il tient toute la population en otage par la peur.

Un autre remake, mais cette fois, pour le film de 1989, aussi Britannique qui a fait chier une génération entière dans ses pantalons. J'avais un peu peur, mais sachant que la réalisation était entre les mains de James Watkins, réalisateur de EDEN LAKE, je me suis dit qu'on le verrait prendre toute la place pour bien mettre son atmosphère. Heureusement, je n'ai pas eu tord et James Watkins signe un film d'horreur soigné et très fort sur les scènes de tension. Le gros problème du film est que le fameux fantôme est là, BEAUCOUP trop souvent. Oui il est effrayant et certaines scènes sont parfois un peu flippantes, mais il n'y a jamais d'enjeu. Le fantôme ne met jamais le héros en danger, mais s'entête d'essayer de lui foutre la trouille. Après la moitié du film, on comprend où vont se diriger toutes les scènes. Alors niveau tension, aussi bien dire que ça s'étouffe très vite. Par contre, l'emballage est splendide et visuellement le film exploite à fond le splendide manoir dans lequel se passe le film. En gros, une belle réalisation d'un film dont l'intérêt meurt après environ une heure, ce qui est très dommage. Abba

YOU SHOULD HAVE LEFT - David Koepp avec Kevin Bacon, Amanda Seyfried, Avery Tiiu Essex, 2020, États Unis/Royaume Uni, 93m

Theo est un banquier d'âge mur qui semble insécure avec sa jeune épouse, Susanna, une beauté avec laquelle il a eu une petite Ella, six ans. Ils emménagent dans une maison isolée du Pays de Galles, louée pour un mois. Lorsqu'Ella demande tout bonnement à sa mère pourquoi le monde aime pas son papa, Susanna lui répond que sa première épouse est morte noyée dans sa baignoire. Papa a été innocenté mais le peuple le croit coupable. La jalousie excessive de Théo et le souvenir toujours présent de sa première épouse complique leur voyage censé leur permettre de se reposer, mais la maison semble en avoir décidé autrement.

Malgré un trio d'acteurs solides et un scénariste, réalisateur chevronné, la production Blumhouse s'aventure sur des sentiers connus, s'embourbant dans quelques intrigues secondaires sans suite. La découverte que quelqu'un peut posséder plus qu'un téléphone n'a rien de spectaculaire, tout comme la jalousie maladive de Theo est un ressort narratif usé. Si vous avez vu dernièrement The Haunting of Hill House, vous aurez rapidement tout deviné devant cette maison dont tout le monde au village se méfie. Il faut toujours se fier aux villageois, malgré leur allure rustique comme ce vendeur à l'épicerie qui va chercher sa commande article par article. Avouons le candidement, nous aussi on croit qu'il a tué sa première femme, le pauvre Kevin Bacon. Heureusement il y a cette maison qui semble sortie d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe qui fascine, mais c'est peu. On retiendra la jeune Avery Tiiu Essex, la jeune Ella, qui est superbe et touchante. Mario Giguère

YOUKAI TENGOKU: GHOST HERO - Macoto Tezuka, 1990, Japon 

Le responsable du département R&D d'une société localisée dans un gratte-ciel high tech bâti sur un ancien marais, apprend de la bouche d'un vieillard en chaise roulante qu'il est le descendant d'une lignée de chasseurs de fantômes. Tandis que son équipe met au point un système permettant de matérialiser des projections holographiques, un directeur injurieux fait tomber une fille dans une cage d'ascenseur. Comme l'architecture du bâtiment semble un peu hasardeuse, la pauvre traverse un faux-plafond et s'écrase sur une statue magique, en fait le sceau de la prison d'une entité maléfique que l'on ne peut ouvrir qu'avec du sang de vierge. Pas de pot, la fille l'était... L'entité en question se libère et prend alors possession du méchant directeur qui mute en samouraï monstrueux armé d'un sabre magique qui gagne en puissance à chaque mort qu'il entraîne. Notre chef R&D va constater les bienfaits se son héritage en lui faisant face, non sans l'aide d'un quatuor de rockers hystériques transformés en créatures farfelues, en réalité les gentils monstres originaires du marais...

Un pitch pareil, ça donnerait presque le vertige! Et c'est tant mieux! Le réalisateur condense en à peu près 75 minutes un petit film bourré de personnages croustillants, de situations débiles et d'effets spéciaux peut-être pas de grande qualité mais toujours réjouissants. C'est parfois gore, souvent drôle, toujours dynamique et les nombreux défauts inhérents à une production qui ne doit pas peser bien lourd participent finalement à rendre le tout attachant, voire même délectable, à défaut d'être vraiment bon. Les amateurs des "Yokai Monsters" devraient apprécier. Kerozene

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