mise à jour le 25 mai 2018

1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

Le PACHA -  Georges Lautner avec Jean Gabin, Dany Carrel, André Pousse, Robert Dalban, 1968, France/Italie, 84m

Avec quelques complices, Marcel Lurat dit Quinquin réussit à dérober des bijoux valant plusieurs millions pendant leur transport vers la Hollande. L'un des policiers chargés du convoi, Albert Gouvion, est retrouvé mort apparemment suicidé le matin suivant. Le commissaire divisionnaire Joss, ami de longue date de ce dernier, n'est pas convaincu qu'il s'est suicidé et découvre avec surprise que Gouvion avait partie liée avec les voleurs. Dans son enquête, Joss acquiert la certitude que Quinquin, qui a abattu tous ses complices pour éviter le partage, est également l'assassin de Gouvion, mais il n'a aucune preuve. Il obtient l'aide de la soeur de l'un des complices tués par Quinquin et fiancée d'Albert Gouvion, Nathalie Villard, pour tendre un piège à ce dernier. Joss espère ainsi venger son pote tout en faisant le ménage chez les criminels avant sa retraite.

Écrit et dialogué par Michel Audiard, qui retrouve ici son acteur fétiche Jean Gabin et son réalisateur de prédilection Georges Lautner, ce film policier est mené avec savoir-faire et compétence. Adapté librement d'une portion du roman de Jean Delion "POUCE", l'intrigue est menée rondement du début jusqu'à la fin. Les dialogues d'Audiard sont percutants à souhait ("Je pense que lorsque l'on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner!"... "Quand on parle pognon à partir d'un certain chiffre, tout le monde écoute!"...), les scènes d'action techniquement bien ficelées et les décors impressionnants (le commissariat de police, le cabaret "Le Hippies" et l'appartement de Nathalie Villard par exemple). Le jeu des acteurs est sans fausse note; Jean Gabin n'a aucun effort à fournir pour rendre crédible son personnage de flic réactionnaire et nostalgique, Dany Carrel offre un jeu plein de fraîcheur et André Pousse n'a pas son pareil pour composer un rôle familier de salopard. Un petit bijou du polar français malgré qu'il soit de courte durée (84 minutes). Avec en plus l'inégalable musique de Serge Gainsbourg (qui a une courte présence dans le film où il salue Gabin) qui agit souvent en contrepoint et en parfait accord avec le récit. Tout le monde ensemble: "...C'est le requiem pour un con! ... Ouais! Je l'ai composé spécialement pour toi... À ta mémoire de scélérat...". Mathieu Lemée

Le PACTE DES LOUPS - CHRISTOPHER GANS, 2001, 144m 

En 1788, dans le Gévaudan, une bête décime la population ...  Plus d’une centaine de victimes en 2 ans et la région se meurt. Pour résoudre le problème, le roi Louis XV envoie le chevalier Grégoire de Fronsac (accompagné d’un ami iroquois) afin d’abattre la créature. S’agit t’il d’un loup, d’une créature démoniaque, d’un psychopathe ou de tout autre chose et pourront-ils accomplir leur tâche sans y laisser leur vie ?

Après SILVER SLIME (un short-film hommage au Giallo avec un tueur caché au fond d’une baignoire), d’un épisode de NECRONOMICON et de CRYING FREEMAN ... Christopher Gans (ancien rédacteur en chef du magasine STARFIX) nous revient avec son film le plus ambitieux : LE PACTE DES LOUPS. Sa mission : Avec comme matériel de base un budget de 30 millions de dollars et une histoire tirée du folklore français, faire un mega-succès pour à la fois réanimer un box office assez moribond pour le film français et de faire un film de genre (assez boudé par la presse non spécialisé) très populaire en France. Et visiblement, il a réussi. Son long film ratisse tellement large (le film de monstre, le film de pirate, le film d’horreur, le film fantastique, le drame historique, le film d’amour, le film de Kung-Fu, etc) que chaque public y trouve forcement son compte. Mais LE PACTE DES LOUPS n’est malheureusement pas, pour moi, une œuvre complètement réussi. Comment dire ? Pour moi, trop c’est comme pas assez et le film est tellement hybride que ça n’en fait pas une œuvre personnel. Cet ancien journaliste de cinéma en a vu des films dans sa vie et bien sûr, les références pleuvent de partout ... LA BELLE AUX BOIS DORMANT, THE HOWLING et pleins d’autres films sont référés. Sur le plan technique, c’est une bonne réussite, la direction photo est excellente, la caméra est nerveuse et les plans sont très variés. Par contre, j’aurais aimé que le film soit francais d’un bout à l’autre pour que Gans aurait pu démontrer aux américains que la France peut rivaliser avec les américains sans leur aide à produire un block-buster à l’américaine. Mais les présences de Joseph De Luca (EVIL DEAD) à la musique et de Jim Henson pour l’animation de la créature, trahissent cette ambition. LE PACTE DES LOUPS est un film intéressant à regarder où le spectateur y prend forcement son plaisir. C’est déjà beaucoup pour un film qui n’est en fait qu’un remake de luxe des films THE HOUND OF BASKERVILLES et de RAZORBACK. Black Knight

La daube ultime... Le comble du mauvais goût, de l'inutilité et de l'ignoble coup monté médiatique que ce film!

Histoire minable, présentant une pseudo-adaptation de la légende de la bête du Gévaudan, acteurs laids et nuls (complètement à côté de la plaque sur chaque réplique), monstre en image de synthèse à la Walt Disney risible, séquences de ralentis interminables à chaque scène d'action (en fait, à vitesse réelle, le film doit durer 1 heure), etc...

Et la rengaine "c'est génial, Gans a fait un film avec du Kung-fu au moyen-âge" ne tient pas la route, 2 scènes de 5 minutes sur 2 heures de film, merci bien! Mais pourquoi diable ne pas avoir insisté sur ce principe à ce moment là! ??

Bon, en bref, à éviter, et pire que "crying freeman" qui n'était pas terrible non plus, sans atteindre ce niveau. Franfran

La PAPESSE aka A woman Possessed -  Mario Mercier, 1975, France

Qui aurait cru qu'un jour, ce film obscur et ésotérique de Mario Mercier sortirait en DVD, bénéficiant d'une large diffusion aux États-Unis ? Après tout, il n'avait tenu que quelques semaines en salles, lors de sa sortie en 1975. Il faut dire que vu son sujet et son ton, le film n'avait guère la possibilité de devenir un immense succès commercial...

Le scénario est tout simple : Laurent, un homme qui désire détenir des pouvoirs magiques, doit, pour parvenir à ses fins, subir une initiation parmi une secte, dirigée par Géziale (cette " véritable sorcière ", selon la bande-annonce, joue son propre rôle dans le film). Les membres de la secte lui demandent d'emmener sa femme et de la leur abandonner.

Raconté comme un film de fiction, La Papesse relève aussi du semi-documentaire dans la mesure où la secte de Géziale a véritablement existé. Cette caractéristique n'est pas la plus rassurante qui soit, car les activités de cette secte ne donnent pas envie au spectateur d'aller se joindre à ses rangs.

En effet, en dépit des discours de Géziale sur " le véritable amour ", " l'Ère du Verseau " et les " puissances du mal " difficiles à vaincre, les agissements de sa secte vouée aux " forces de la Ténèbre " s'apparentent à ceux de beaucoup de sectes plus ou moins célèbres : leur but est de détruire " les structures mentales " des initiés, de susciter une soumission parfaite envers la secte et ses dirigeants. Les épreuves que devront traverser Laurent et son épouse ne sont donc pas très drôles... Pour corser le tout, ajoutons qu'on se demande où s'arrête la fiction et où commence la réalité. L'interprétation est à l'avenant, plusieurs " acteurs " (qui n'ont d'ailleurs joué que dans ce film) ayant l'air assez peu fréquentables.

Mercier filme son sujet tantôt de manière sobre (peu de mouvements de caméra), tantôt plus expérimentale (filtres, flous artistiques, image colorées)... Une curieuse trame sonore rehausse l'impression de bizarrerie générale. On y reconnaît un emprunt évident à One of these days de Pink Floyd, et le reste des pièces se compose soit de morceaux planants au synthétiseur, ou d'incantations plus ou moins tribales.

Le film proposant une succession de scènes violentes, macabres ou ésotériques, il va de soi qu'il n'est pas pour tous les goûts. On notera cependant à son actif le réalisme de plusieurs séquences, l'inventivité des autres (la scène des " grôles ") et le climat bizarre dans lequel il est capable de plonger le spectateur non-averti.

C'est probablement aussi un film sans équivalent dans l'histoire du cinéma (peu importe que l'on considère cela comme un défaut ou une qualité). Il fut mal accueilli lors de sa sortie en salles en 1975, sans doute par rapport aux attentes des critiques, qui allaient le voir comme un film " fantastique " alors qu'il s'agit plutôt d'un film occulte ou ésotérique, où le surnaturel est envisagé comme faisant partie de l'ordre des choses. Le DVD publié par Pathfinder/Asterix permettra aux amateurs de se faire une opinion sur la question. Howard Vernon

J'ai peine à croire à la véracité de la "secte" présentée. Bien des éléments du scénario ont ce parfum d'authenticité voulu: la reprogrammation du cerveau par l'humiliation et les épreuves physiques continuelles, la dégradation et la domination. Le texte est très théâtral, joué par plusieurs amateurs, ce qui peut renforcer l'idée que la "sorcière" Geziane est authentique, mais sa danse frénétique ou elle sourit lui enlève des points. La théâtralité est renforcée par les effets primitifs, que du sang "peinturé" sur les visages et les corps. Le final démoralisateur laisse sur une impression tristounette et on se demande à qui on s'adressait. En fait, on voit bien le film dans le sillon de ROSEMARY'S BABY ou ALL THE COLORS OF THE DARK avec une certaine prétention. À tout le moins un film à part aux visées commerciales pas évidentes. Mario Giguère

Les PASSAGERS aka THE PASSENGERS aka VIAGGIO DI PAURA aka THE INTRUDER aka LES TRAQUÉS aka L'HOMME QUI NOUS SUIT - Serge Leroy avec Jean-Louis Trintigant, Richard Constantini, Bernard Fresson, Adolfo Celi, Mireille Darc, France/Italie, 1976, 1h32

Encore un film méconnu d'un cinéaste méconnu, encore un sujet a contre-courant des modes françaises, et encore une (relativement) bonne surprise ! Après avoir donné dans le "rape'n revenge" en 1975 avec LA TRAQUE, c'est au road movie d'angoisse "à la DUEL" que s'attaque Serge Leroy l'année suivante. Une fois de plus, l'intrigue est d'une simplicité biblique : un homme doit ramener, par la route, son beau-fils âgé d'une dizaine d'années, du centre de l'Italie à Paris. Dès les premiers kilomètres, les deux passagers de la Renault 5 s'aperçoivent qu'un fourgon Ford vert bouteille aux vitres fumées les suit. Ils croient s'en être débarrassés, mais ils ne sont pas au bout de leurs peines...

Ordonné autour d'une seule et unique ligne de force, le scénario co-écrit par le romancier Christopher Frank (d'après un roman noir de Dean R. Koontz) remplit scrupuleusement sa mission : distraire le spectateur en lui permettant d'admirer le savoir-faire de l'artisan metteur en scène. Les acteurs s'intègrent bien dans le projet. Peu porté sur la psychologie, Serge Leroy décourage chez eux tout cabotinage. Même Adolfo Celi, dans le rôle du flic italien chargé d'enquêter sur le mystérieux conducteur du fourgon Ford, se montre plutôt sobre, fait assez rare pour être signalé ! Au contraire de ce qui se passait dans le contemporain HITCH HIKE, la confrontation entre le prédateur et sa proie est sans cesse repoussée. Tout le suspense du film réside dans cette esquive perpétuelle. Entre deux séquences de poursuite, Serge Leroy case de jolis moments d'angoisse nocturne. Une scène de poursuite dans les couloirs sombres d'un hôtel ne déparerait pas dans un giallo de bonne facture.

Bref, un film qui, sans être exceptionnel, distrait bien son monde : l'un des bons rip-offs de DUEL, avec l'Australien ROAD GAMES (aka DÉVIATION MORTELLE) de Richard Franklin (avec Stacy Keach et Jamie Lee Curtis - je vous en reparlerai  ). Stelvio

  La PASSION DE JEANNE D'ARC - Carl Theodor Dreyer avec Maria Falconetti, Eugene Sylvaib, André Berley, 1928, France, 82m

En 1431, Jeanne d'Arc subit son procès pour hérésie. 

Je me rappelle encore après la sortie du film de Luc Besson sur Jeanne d'Arc, l'émission Apostrophe recevait le réalisateur et trois historiens qui débattaient sur les faits historiques et la pertinence de diagnostiquer ou non la Pucelle D'Orléans en tant que schizophrène. J'étais curieux de voir cette version de Dreyer.

Dreyer se concentre sur le procès, tel que rapporté méticuleusement à l'époque. Le film, censé être parlant, sera muet au vu des difficultés des débuts de technique d'enregistrement. On a donc droit à énormément de plans de personnages qui parlent, avec de courts cartons. La magnifique Maria Falconetti, en Jeanne D'Arc, est essentiellement cadré en gros plans sur son visage regardant vers les cieux, transcendée, lumineuse. Aucune question ne semble possible, elle est en état de grâce pour le spectateur. Autour d'elle une galerie de personnages tous plus grotesques les uns que les autres. La tyrannie, la machination patente est évidente, la chute de l'accusée préméditée, les fourberies n'en sont que plus pénibles. Pendant que la foule de paysans se masse autour du château de Rouen ou se passe le simulacre de justice, Jeanne flanche, pas longtemps, et est inévitablement condamnée au bucher. La caméra étire les minutes cruelles sur son visage et son corps en proie aux flammes.

Un sort funeste qui attend le premier montage qui passe aux flammes également. Dreyer remonte le film avec des plans précédemment écartés. Le film sera alors perdu pendant des années, retrouvé et restauré. La version que j'ai vue, sur une magnifique musique d'orgue en direct, ne durait que 82 minutes. Parfois près de l'expressionnisme allemand, malgré les coupes, le film demeure un incontournable pour qui s'intéresse au cinéma, à l'histoire et à ce personnage singulier. Mario Giguère

Le PETIT MONDE DE DON CAMILLO - Julien Duvivier avec Fernandel, Gino Cerva, Vera Talelu, 1952, France/Italie

Si je replonge dans des comédies d'antan à profusion depuis quelques temps, je n'avais pas de souvenirs de cette série  mettant en vedette Fernandel. Fernandel, je l'ai ré-apprécié depuis quelques années pour d'autres films, comme cette anthologie ou il se prend pour Dieu !  Je me rappelle évidemment de La vache et le Prisonnier et j'ai écouté avec le sourire ses chansons comiques comme on ne semble plus en faire ( celles de Bourvil aussi d'ailleurs). Comme le cycle passe à la télé et qu'un ami m"en parle souvent, j'ai regardé Le PETIT MONDE DE DON CAMILLO.

Don Camillo, curé de son petit village au Nord de l'Italie, est en froid depuis des années avec Peppone, devenu maire de la ville ! Maire communiste qui ne fait que s'affronter avec le curé, à coup de baffes, de coups de pieds au cul, d'explosions, de corruption d'arbitre, de menaces à la mitraillette. On est loin des intrigues politiquement correctes et ce que l'on comprend rapidement, c'est que s'ils se détestent en surface et peut-être en profondeur, et se frappent à qui mieux-mieux, dans le fin fond, ils veulent tous les deux le bien de leurs prochains. N'empêche que les voies de Dieu sont impénétrables et justement, Camillo discute couramment avec Jesus et on l'entend, pour notre plus grand bonheur d'ailleurs ! Ajoutez une histoire à la Roméo et Juliette dont Camillo et Peppone devront se mêler et vous avez un joli classique. L'accumulation de la rancune et des luttes sociales aboutira à l'expulsion du curé de la paroisse, mais on en vous en dura pas plus, si jamais vous n'avez pas eu le bonheur de voir ce petit bijou de film. Vivement le retour de Don Camillo ! Mario Giguère

PIÈGE POUR UNE FEMME SEULE aka Trap For a Solitary Woman - Olivier Mathot/Andrea Bianchi as Claude Plaut, 1982, France, 1h33.

Barbara (Nathalie Segaud), riche héritière désoeuvrée que son mari trompe à répétition, finit par se lasser de la situation et part, comme chaque fois que ça lui arrive, séjourner sur son île privée, en Italie. En chemin, elle prend  avec elle une jeune auto-stoppeuse blonde et innocente, qui se révélera ne pas avoir d'endroit ou aller une fois passer la frontière. Barbara, n'écoutant que son grand coeur de gouine, l'invite donc à venir vivre chez elle quelques temps et c'est là, sous le soleil ardent du bord de la mer, que naîtra un amour interdit qui aura des conséquences inestimées.

Présenté comme un thriller érotique, cette production Eurociné un peu boiteuse se complaît tellement dans sa langueur qu'elle en oublie de faire jouer les ressorts dramatiques habituels propres aux suspenses. Il en résulte un film tout de même sympathique malgré ses longueurs, réalisé par nul autre qu'Olivier Mathot, se dissimulant derrière un pseudonyme qui s'avère être son nom de baptême. Il se permet même, dans la finale, de venir jouer les idiots sous les traits d'un commissaire à qui on ne la fait pas; un seul problème s'impose : on a doublé sa voix. Allez savoir pourquoi. Les deux actrices offrent des performances respectables mais un détail apparemment anodin vient jeter l'édifice entier par terre; aucune des deux n'est bien appétissante ! La tension érotique que les maints gros plans essaient de maintenir est donc dès le départ à peu près inexistante. Nathalie Segaud a des airs - et des costumes - particulièrement peu ragoûtants. La technique saccadée de Max Monteillet, le directeur photo aux zooms incertains, finit par agacer. Reste une musique agréablement tropicale et pittoresque tout au long du film, et la bouille bien rigolote d'Olivier qui vient presque sauver la mise. J'aurais envie de dire aux profanes de s'éloigner de ce film, mais il est de notoriété publique que ces mêmes profanes se foutent bien de ce que je peux penser. Orloff

PIZZAIOLO ET MOZZAREL - Christian Gion, 1985, France 

Aldo Maccione joue Carlo Monte, un cuisinier de pizza sur le bord de la plage, aidé de son frère noir Mozzarel, de sa grosse fiancée blonde et de ses futurs beaux-frères, une collection d'imbéciles rigolos. Il ne rêve que de rencontrer une milliardaire qu"il épousera et pourra vivre sa vie de rêve et offrant à sa maman tout ce qu'il y a de plus beau, de plus "classe". Edwige (Beth Todd), superbe dame grande classe débarque sur la plage et invite presto Carlo à une soirée romantique. Tout cela n'est qu'un piège, Carlo doit remplacer le méchant dictateur Gonzales, à qui il ressemble comme une goutte d'eau.

Rien de nouveau sous le soleil, Aldo joue encore un double rôle, pense que toutes les femmes vont lui tomber dans les bras et admire sa "classe" dans le miroir. Il pousse la chanson au refrain incrédible " une pizza avant l'amour, une pizza pendant l'amour, une pizza après l'amour" ( est-ce la raison de la boulimie de sa fiancée ? non, elle en rêve, de lui faire l'amour !). C'est léger, plein de baffes, de gonzesses et surprenamment, régulièrement rythmé sur la chanson "Marcia Baila" des Rita Mitsouko. Juste pour ça, on ne déteste pas. Christian Gion a entre autre réalisé LE JARDIN DES SUPPLICES aka GARDEN OF TORTURE, vu il y a des années et dont je ne garde aucun souvenir. Mario Giguère

POLA X - Léos Carax, 1999, France, 2h14 

Un beau jeune et riche auteur français vivra une descente aux enfers figurée en partie par une méga-loft dirigé par un orchestre de musique contemporaine suite à sa promesse de veiller aux bons soins de sa principale clocharde inquiétude créatrice qui se révèle être sa demie sœur... la vérité.

Reconnaissant qu'il s'agit d'un gros morceau puisque l'incertitude envers cette adaptation du roman "Les ambiguïtés" d'Herman Melville demeure, ce film dépannera surtout lors de dures entrevues et soirées philo-culturelles. Pour plusieurs, le jamais vue d'une photographie sublime ne pourra compenser une interprétation pouvant paraître sans effort. La présence d'une belle et forte Catherine Deneuve interprétant la mère d'un mignon Guillaume Depardieu est bafouée par cette stupide inconnue de Pola qui ne sourit jamais. La vérité ? Le blanc et le noir ?

Du heavy top-psy, produit avec le Japon, l'Allemagne, la Suisse et la France {pour payer la scène des beaux lolos à Catherine et le cg d'un fleuve de sang ?} . Deadmonton

Le PORNOGRAPHE - Bertrand Bonello, 2001, France /Canada

Le sujet de ce film de répertoire (réalisé en 2001 par Bertrand Bonello) était prometteur : montrer comment un ex-pornographe à la retraite depuis 1984 décide de reprendre son travail au sein d'une industrie qui a changé, pas souvent pour le meilleur. C'est le cas du personnage principal du PORNOGRAPHE, un réalisateur nommé Jacques Laurent.

Aux prises avec une situation financière pas trop reluisante, Laurent accepte la proposition de producteurs désirant miser sur un " nom " probablement associé à une certaine nostalgie par cette cinéphilie particulière propre au cinéma X.

Doté de certaines ambitions communes à plusieurs pornographes de la première génération (message de subversion sociale, désir de faire de véritables films malgré la nature pornographique de ceux-ci, recherche d'une esthétique minimale qui rehausse quelque peu la nature des œuvres en question), Laurent se heurte à une réalité difficile : son producteur souhaite obtenir un produit fini très standard, filmé sans inventivité et mis en scène sans originalité.

Ça, c'est le début du PORNOGRAPHE... Mais bientôt, l'axe narratif se déplace vers la relation difficile de Laurent et de son fils. Ce dernier avait quitté la maison familiale depuis plusieurs années, après avoir découvert le vrai métier de son père. Maintenant, en pleine phrase gauchiste/rebelle postmoderne (la protestation par le silence), le jeune blondinet décide de reparler à son père...

Laurent en est donc dans un tournant : retour à la pornographie, retour du fils prodigue, mais relation tendue avec sa conjointe...

On est en plein cinéma de répertoire " analytique ", drame de la quotidienneté dont le but apparent est de réfléchir sur les relations humaines, sur la psychologie des personnages, avec tout ce que cela suppose de réflexions plus ou moins psychanalytiques et de choix visuels et narratifs très sages, pour plaire aux salles plus huppées.

Bonnello aura eu l'audace (devenue néanmoins bourgeoise depuis Von Trier ou Catherine Breillat) de montrer des actes sexuels non simulés et très explicites (avec notamment le hardeuse Ovidie), mais son film finit par susciter un certain ennui. La durée est trop longue par rapport à la densité du message qu'il souhaite livrer. L'incommunicabilité, ce thème usé jusqu'à la corde par des auteurs avides de soupeser le poids du social, ne suffit plus à faire œuvre, comme c'était le cas dans les années 60. La démarche de Bonnello apparaît donc un peu vieillotte, plus ou moins d'actualité.

Par ailleurs, les moments du " film dans le film " et du tournage, qui constituent l'aspect le plus intéressant du PORNOGRAPHE, se réduisent au fur et à mesure que le film progresse, pour introduire des personnages secondaires peu intéressants (la conjointe du fils, ses co-locataires et leurs réunions pseudo-révolutionnaires). On éprouve alors l'impression gênante que Bonnello s'est perdu dans les méandres d'un scénario qui n'a pas su garder sa ligne directrice, préférant papillonner ça et là...

Sans être une catastrophe, le PORNOGRAPHE est donc un demi-échec qui n'aura pas su exploiter son attrait majeur : montrer de l'intérieur l'industrie pornographique. Dans un autre registre, mais pour une autre époque, Jean-François Davy l'avait fait de manière assez éloquente avec LES PORNOCRATES et EXHIBITION... Howard Vernon

PROJET BIOHAZARD - Anthony Vavasori avec Julien Dutheil, Julien Martinez Moreno, Melinda, Anthony Vavasori, 2008, France, 50m

Un équipe de mercenaires se réunit pour un dernier contrât après lequel ils se retireront. Malheureusement leur mission les amène dans un laboratoire ou des expériences biologiques ont mal tournées. Ils feront face à des zombies fous furieux, de tout âge, et surtout à un résultat encore plus dangereux que les autres.

Deuxième "long métrage" d'Anthony Vavasori, réalisateur amateur qui tourne avec passion. On ne doit pas s'attendre à du neuf, pas vraiment d'idées nouvelles, on a souvent tendance à rendre hommage aux films qui nous intéressent quand on débute. Ca commence lentement avec la rencontre des jeunes mercenaires, de leur vie plus tranquille avant la "retraite" et par un striptease pour le quota sexy. Après presque la moitié du temps passé au compteur, on a une série de commentaires off qui vont nous expliquer ce qui ressemble au deuxième tiers d'un film qui aurait alors eu une longueur plus habituelle. C'est à se demander si on a manqué de temps ou de budget ou si on s'intéressait uniquement aux scènes plus cool, des types bien armés, de la blonde qui se dénude, pour enchaîner directement avec les scènes cool d'infectés à la Resident Evil. Vavasori y va quand même de séquences avec des enfants, ce qui n'est pas évident et les jeunes s'en tirent bien. Les effets de maquillage sont amateurs et répétitifs mais on essaie d'obtenir le quota de gore obligatoire dans ce type de films. Rien de bien original et curieusement court, mais on sent l'effort et on l'ajoute sur la pile de films Z qui peuvent être plaisant pour une écoute rapide, si on ne s'attend pas à plus. Ceci dit j'aurais aimé voir encore plus Eve, la vedette du film ! Bonne musique également. Mario Giguère

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS aka Deep In The Woods - Lionel Delplanque, 2000, France, 87m

Une petite troupe de comédiens de théâtre se retrouve dans un château pour jouer leur pièce du petit chaperon rouge, de façon privée, au riche propriétaire agaçant et son petit-fils sourd et muet (et chiant en plus). Il s'adonne que des viols ont été récemment commis dans la région et que comme de fait, les acteurs disparaissent un à un, à grand renfort de stupidité grossissante.

C'est tout de même dommage... Le film démarre de façon captivante et on pourrait croire qu'il tente d'ajouter un peu d'ingrédients à la sauce, mais malheureusement le rideau est rapidement levé et on se retrouve avec un film qui, malgré sa courte durée, met notre patience à l'épreuve. Les personnages sont tous emmerdants, le grand prix allant au petit-fils pointant sa gueule à tout moment pour augmenter notre taux d'agressivité. On insère plusieurs tentatives de style à la Argento, parfois réussie, parfois pas, tout en suivant les meurtres perpétrés par le grand méchant loup. En effet, le tueur en question porte le costume du loup de la pièce de théâtre ce qui demeure une bonne idée, mais terriblement vide ici. À éviter... Bad Feeble

Une PURE FORMALITÉ aka Una Pura formalità - Guiseppe Tornatore, 1994, Italie/France

Ce film vaut surtout pour les deux titans qui l'interprètent : Roman Polanski et Gérard Depardieu. On notera aussi la présence d'Ennio Morricone à la bande-son et du romancier Pascal Quignard au dialogues.

Pour le reste, c'est du cinéma de répertoire, soucieux d'aborder de grands thèmes humanistes qui plaisent aux critiques, avec un brin de métaphysique. On y retrouve l'écrivain tourmenté dont l'œuvre est supérieure à ses qualités éthiques, le policier bureaucrate, certes, mais également questionneur et plus intelligent qu'on ne le croirait à prime abord... Et quelques faire-valoir. Plus la révélation finale, loin d'être aussi originale qu'on pourrait le croire (en fait, beaucoup de romanciers du XIXe siècle nous avaient déjà fait le coup, et même Jess Franco y avait pensé au cours des années 60, dans l'un de ses films).

Ces méandres kafkaïens ne sont finalement pas très nouveaux, et le tout est une pièce de théâtre filmée qui ne s'avoue pas comme telle. Sans Polanski et Depardieu, le film ne tiendrait jamais. Les deux sont bien entendu à la hauteur, mais la durée du film (111 minutes) est trop longue pour soutenir son propos qui, du reste, relève peut-être plus d'un essai ou d'une thèse vaguement sociologique que de l'art cinématographique.

Quelques belles trouvailles : ce poste de police inondé qu'on écope à l'aide de seaux ou de torchons ; une ambiance nocturne et déprimante ; un éclairage adéquat. Vu en salles, le film est sûrement plus efficace que dans sa version vidéo recadrée. Demeure quand même le fait que le résultat final est plus théâtral que cinématographique et, pour cette raison, on peut avoir l'impression d'un exercice réussi sur le plan technique mais un peu vain en définitive Howard Vernon

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VINCENT PRICE

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