1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

mise à jour le 30 septembre 2014

SABLE NOIR, 2006, France

Une mini série regroupant les réalisateurs de film de genre français les plus prometteurs ça vous dit?

Au programme Corps étranger d'Éric Valette, Villa crépuscule de Doug Headline, La maison de ses rêves d'Olivier Megaton, Alphons funèbre premier court de Samuel le Bihan, en attendant le bonheur de Harry Cleven et surtout Fotografik de Xavier Gens.

Le concept est simple mais génial six auteurs de nouvelles ont reçu pour instruction l'énoncé suivant: tous les ans le 3 novembre, une étrange malédiction frappe le village de sable noir...  partant de ce postulat les six auteurs écrivent leurs nouvelles.

Puis (c'est la que ça devient intéressant) six cinéastes différents les adaptent pour l'écran et disposent d'une semaine pour les tourner (pas plus) en quelques sortes nos Masters of Horror français quoi.

Attention ce texte, dans le but de conserver la surprise, n'abordera pas les scénarios particuliers des épisodes.

CORPS ETRANGER

Le grand Éric Valette réalise le premier épisode qui bien qu'en dessous de Maléfique (bin oui ça reste une production TV et c'est incomparable avec maléfique) confirme tout le bien que je pensais du bonhomme, il y installe une tension palpable et réussit même à installer le doute dans l'esprit du spectateur, bien sur on pourra toujours dire que la conclusion est faiblarde mais pendant vingt minutes (durée de chaque épisode) Valette a nous foutre la trouille avec des trucs vus mille fois et ça si c'est pas être un metteur en scène je sais pas ce que c'est.

VILLA CREPUSCULE

On enchaîne avec Le segment de Doug Headline, le plus faible des six, prévisible, mal écrit mal joué et surtout réalisé avec les pieds le film est une sorte d'hommage a Lucio Fulci mais si lourd qu'il sent le forcé et l'inachevé et finit par sérieusement agacer, cet épisode installe le doute quant a la suite des évènements heureusement que le meilleur épisode arrive tout de suite derrière!!!

FOTOGRAFIK

Xavier Gens retenez bien ce nom car vous allez en entendre parler très bientôt c'est sur!!! Ce petit gars est le futur du cinéma de genre français (son style fait penser à du Fabrice Du Welz en plus énervé et surtout en plus assumé sur le coté genre!!) son segment fotografik est une merveille de mise en scène, cadrages ciselés découpage parfait techniquement c'est impeccable mais tout cela ne serait rien sans la pointe d'ingéniosité et de générosité que l'on appelle génie (et cela va avec un minimum d'humilité et croyez-moi ce mec est plus qu'humble j'en ai fais l'expérience personnelle!!)

En tout cas Fotografik risque de vous traumatiser tant il louche vers l'étrange le plus barré, la violence la plus cru (même si ça reste de la télé donc ça ne va jamais au-delà de ce que l'on peut montrer à la télé mais le pouvoir de la suggestion!!), Les acteurs sont remarquables et la conclusion d'une noirceur absolue pour peu qu'on la comprenne comme il se doit...  un chef-d'oeuvre!!

LA MAISON DE SES RÊVES

Que dire si ce n'est qu'après la Sirène rouge je n'attendais pas grand chose D'olivier Megaton j'avais tort, car malgré un scénario galvaudé Megaton délivre un segment a la mise en scène subtile en forme d'hommage à Hitchcock baignant dans une esthétique sublime et porté par des acteurs très convaincants, un épisode très sympatoche mais qui ne révolutionne rien.

EN ATTENDANT LE BONHEUR

Voilà l'épisode le plus barge de cette anthologie, un épisode Lynchéen et superbement réalisé mais dont la conclusion déçoit, l'ambiance est glauque a souhait et l'univers dépeint à la fois drôle et terrifiant, le tout est porté par le parfois excellent (bin oui parce que dans le dernier Jeunet il faisait rire...) Dominique Pinon dont le réalisateur a parfaitement compris qu'il fallait exploiter sa gueule burinée... un excellent épisode.

ALPHONSE FUNÈBRE

L'un des trois meilleurs épisodes et accessoirement une excellente surprise puisqu'il s'agit du premier film de Samuel le Bihan qui arrive la ou on ne l'attendait pas et débarque en force puisque son segment (le plus déconneur) est un monument de décomplexion, les répliques claquent, les blagues fusent le mauvais goût est omniprésent et les acteurs excellents, alors bien sur il n'évite pas toutes les erreurs du débutant mais il fait preuve d'un enthousiasme et d'une fraîcheur sui font plaisir à voir.

Un grand moment de poilade et de décalage et la conclusion du mystère de sable noir qui dévoilera son secret (génial d'ailleurs).

En conclusion outre la grande Révélation Xavier Gens (je vous jure, on en recausera) on retiendra surtout l'initiative de ce sable noir et peut être le signe d'un renouveau du cinéma français (on a des gens de talent mais maintenant faut les laisser s'exprimer!!) une initiative à mettre au compte de ciné cinéma et de canal jimmy, et donc il ne reste plus qu'une chose a dire : ENCORE!!!

Pour les gens qui ne vivent pas en France, je ne saurais trop vous conseiller de vous jeter sur ce DVD zone 2 (qui vient de sortir chez studio canal) ne serait ce que pour soutenir ce genre d'initiatives. Kitano Jackson

www.jimmy.fr/partenariat/sable_noir

SAMOURAÏS - Giordano Gederlini, 2002, France

"Pour entrer dans la légende, frappez fort !", clame l'accroche du film. Une chose est sûre, le film est loin d'y rentrer, dans la légende...

Dans le Japon féodal, une jeune fille accouche d'un démon patibulaire portant la culotte en sortant des entrailles de sa mère puis l'exécute à l'aide d'un sabre. Quelques centaines d'années plus tard, autrement dit de nos jours, notre ami le démon se fait vieux, les crèmes anti-rides n'ont plus d'effet sur lui et il ressent le besoin de se réincarner. Il avertit alors un commissaire de la police de Tokyo, descendant de sa génitrice, que sa fille fera une merveilleuse mère pondeuse. Comme la fille en question poursuit ses études à Paris, le papa s'envole pour la capitale française dans le but de tuer sa progéniture et ainsi éviter au démon de revenir. Mais il se trouve que la belle vient tout juste de faire la connaissance d'un beau jeune des banlieues amateur de kickfighting...

La mode des films asiatiques enfante parfois de drôle de produits, comme cette grosse arnaque qu'est SAMOURAÏS. Ce film calibré pour le publique lobotomisé de la série des TAXI aligne les défauts. Entre les blagues lourdingues générées par le sidekick beure de service au physique de Woody Allen adolescent et une intrigue profondément débile de jeu vidéo possesseur de cerveau humain (une micro puce s'envole au moment où le jeu s'active pour se planter dans la nuque d'une personne désormais sous contrôle du joypad), il est effectivement difficile d'y trouver son compte. Les scènes d'action ne sont pas très originales mais elles sont relativement bien faites. Il est clair que le film ne s'adresse pas aux spectateurs de plus de 18 ans, mais est-il franchement nécessaire d'abrutir la jeunesse à ce point ? Kerozene

Site officiel: samourais-ledvd.com

SANG POUR SANG - Anthony Vavasori avec Julien Dutheil, Sarah Vavasori, Stéphany Dulou, Adrien Andron, France, 2011, 88m

Revenant de vacances en Égypte, Sarah est invitée par Julien, son ami d'enfance, à un party dans les bois. Sarah veut en profiter pour avouer son amour à Julien, qui est en couple. Le trajet étant flou, compliqué par le passage du Tour de France, on se perd en forêt. Dans les bois, la panique va s'installer, on se perd, on ne trouve pas les amis, on trouve plutôt sur le chemin un furieux tueur en série masqué ! Tout le monde se sépare, dans la grande tradition du slasher et on suit parallèlement le sort d'autres invités perdus. Quelques survivants se regrouperont un certain temps, mais le tueur semble partout...

Présenté par son réalisateur comme un slasher fantastique ou un giallo fantastique, Sang pour Sang, son troisième long métrage, remplit assez bien le cahier de charges. Ca débute par des séquences du personnage principal en Égypte qui, comme le passage du Tour de France, sont insérées dans le scénario de manière ingénieuse. Pourquoi pas, malgré que c'est un peu opportuniste, mais c'est ca aussi le cinéma indépendant ! L'ensemble du casting est correct, je retiens surtout l'actrice principale, très photogénique et qui joue bien la fille dépassée par les évènements. On offre le quota de nudité et de gore, avec les moyens de la production, on est loin de Tom Savini, mais ca fait la job. Il y a de nombreux effets de vidéoclip, des flashbacks parfois difficiles à intégrer dans le récit, qui peuvent agacer, mais la nature du scénario, qui a un punch inattendu, les rend justifiables. Sans être complètement nouveau, le revirement inattendu final, que nous tairons, est agréable, dans un genre qui se répète souvent. Je souligne la musique originale, bien employée. Belle affiche aussi !

On peut donc apprécier Sang pour Sang comme un effort plus abouti que le film précédent de Vavasori. Un slasher intéressant, une petite production indépendante habilement ficelée, loin d'être exempte de défauts, mais qui pourra plaire aux amateurs. Mario Giguère

La SCIENCE DES RÊVES - Michel Gondry avec Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Emma de Caunes et Miou-Miou, 2006, France, 105m

François est un jeune artiste mexicain timide issu d'une mère française et d'un père mexicain. À la mort de ce dernier, François accepte d'aller vivre à Paris près de sa mère qui lui promet un emploi où il pourra mettre à profit son imagination débordante. Arrivé à Paris, il se rend compte que son emploi sera le très excitant métier de... fabricant de bordures pour des calendriers. Heureusement ou malheureusement pour lui, il tombe sous le charme de sa voisine qui de son côté, ne semble pas chaude à l'idée d'une relation. François, pour s'évader de sa vie ennuyante et de ses désirs amoureux repoussés, entre dans une spirale difficile à bien cerner entre le rêve et la réalité, ce qui causera quelques problèmes à notre jeune amoureux.

ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND est mon film préféré, je l'ai déjà écouté sept fois en une semaine et donc, la barre était haute pour ce deuxième long-métrage du réalisateur français. Je dois l'admettre, j'ai été déçu. Il est évident qu'un deuxième visionnement s'impose mais bon, j'écris sur le vif.

Ceux qui comme moi ont aimé le travail de Michel Gondry pour ses vidéoclips seront peut-être un peu déçu comme moi ou bien totalement sous le charme d'une formule qui fait effet. Pour ma part, j'en attendais énormément des moments fantaisistes et j'ai été rarement impressionné car j'avais l'impression d'avoir déjà tout vu. Reste que les moments de délire sont au rendez-vous et Gondry, peut-être l'artiste le plus imaginatif en ce moment dans le milieu, se laisse aller dans ce qui est et sera visiblement son projet le plus personnel à ce jour.

Gondry y va d'une quasi-analyse scientifique d'un long processus où le personnage de François, développe peu à peu son amour pour sa voisine. Déçu, il décide de s'enfermer dans son imagination où il peu vivre pleinement mais non physiquement cet amour qui le brûle. L'approche est très intéressante et très comique et on peut dire que de ce côté, Gondry y est allé d'un tour de force. Jamais de ma jeune mémoire on n'avait vu un traitement aussi original sur l'amour et sur ses déceptions.

Mais là où ça fait mal et ça agace, c'est que c'est bien beau les effets et l'analyse un peu à froid de l'amour mais bordel cette fameuse histoire d'amour, elle ne passe pas le test! Elle est fadasse et l'univers concret n'a rien de particulièrement attrayant. De ce côté, c'est à mon avis le plus gros ratage comme si Gondry ne prêtait que peu d'attention au réel et au probable pour se concentrer pleinement sur ses effets spéciaux. Ce sera encore plus difficile de s'intéresser au personnage principal, tellement incompatible avec ce qui l'entoure qu'il le devient même avec le spectateur, au point qu'on commence après une heure à le trouver assez énervant.

Ce n'est pas un ratage loin de là, mais ce n'est pas le chef-d'oeuvre auquel je m'attendais. J'ai l'impression d'avoir assisté à une oeuvre incomplète mais qui promet énormément. LA SCIENCE DES RÊVES sera pour Gondry, je l'espères, le début d'un parcours tout aussi original mais également plus mature. Abba

SCORPION - Julien Seri avec Clovis Cornillac, Francis Renaud, Karole Rocher, Caroline Proust, Jérôme Le Banner, Olivier Marchal, Philippe Bas, Tadrian Hocking, Tony Mpoudja, 2006, France, 98m

Angelo, un boxeur thaï de talent, est écarté anormalement de la course aux médailles par son entraîneur lors d'un combat. Tout de suite après, au cours d'un règlement de compte, il tue par accident son challenger. Angelo est donc condamné à six ans de prison pour homicide involontaire. À sa sortie, ayant perdu goût à la vie, il devient clochard et passe son temps à boire de l'alcool. Mais il rencontre un vieil ami acoquiné au Milieu qui lui présente une femme, Virginie, dont il tombe amoureux. Cette rencontre l'amène à être pris en charge par Marcus, un important gangster et organisateur de combats clandestins. Celui-ci encourage Angelo à se reprendre en main et à devenir un combattant redoutable. Surnommé le Scorpion, Angelo réussit à obtenir la chance d'affronter le dangereux champion invaincu du free fight. Il apprend cependant qu'une des femmes dans l'entourage de Marcus, s'avère en fait une policière infiltrée pour faire tomber le redoutable gangster. Angelo espère alors que ce combat de championnat lui permettra de gagner l'argent nécessaire pour faire sortir Virginie du Milieu avant l'intervention de la police.

Se présentant au départ comme "le" film voulant lever le voile sur le circuit marginal des combats clandestins de boxe et d'arts martiaux, le résultat final n'atteint pas vraiment cet objectif. Certes, le Milieu est décrit avec assez d'autorité, ce qui accroche suffisamment le spectateur, et les scènes de combats sont filmés avec la brutalité et la sauvagerie définie par le genre "mixed martial arts". Cependant, La photographie aurait gagné à être moins artificielle dans l'illustration, et le montage plus élaboré afin de fournir un meilleur suspense lors des affrontements. Qui plus est, on a du mal à croire à cette histoire de combattant déchu voulant remonter la pente simplement par amour pour une femme, faisant ainsi sombrer le récit dans le mélo le plus larmoyant. La sous-intrigue policière greffé au scénario ne vient pas non plus arranger les choses, tellement elle surcharge inutilement la narration, en plus de créer un faux triangle amoureux des plus ridicules et un rebondissement final prévisible. La mise en scène reste acceptable sans plus et seul Clovis Cornillac se donne à fond de façon convaincante dans son rôle, aussi bien physiquement que dramatiquement. À ne voir donc que pour les scènes d'action (assez nombreuses) où comme une simple série B française réservé à un public peu exigeant. Mathieu Lemée

SEUL CONTRE TOUS - Gaspas Noé, 1998, France

après les recommandations de MITCH DAVIS (WOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!.........OOOOOOHHHHHHHHHHHHHH YEAHHHHHHHHHHHH !!!!........I`m a HOT NOW !!!.........WOOOOOOOOOOOOO !!!!) Je me suis finalement procuré une copie de ce film. En partant il faut dire que c’est un des films les moins HOLLYWOOD jamais fait !!!y a vraiment tout pour offusquer des vieux crisses de POLITICALLY CORRECT avec une couche au cul. L’histoire tourne autour d’un vieux débris qui, tanné de vivre sa vie de merde ,nous exprime ouvertement ses pensées (qui rejoignent une partie des miennes).La philosophie exprimée par ce film en est une qui touche a coup sur le pathétisme !!la morale ???.......AUCUNE !!..mais là, VRAIMENT aucune !!....simplement un regard et une écoute envers un être humain qui en a vu trop de cette vie chiante. Il faut quand même dire qu’il saute des coches que peu de personnes n'oseraient sauter ce qui rend le film assez unique. Sans être génial ce film se doit d`être vu pour le simple fait qu’il rejette toutes limites, exprime ouvertement un état d`être sans aucune censure et pisse a la raie de SIR EXCRÉMENTS HOLLYWOOD. Baron Blood

Très bien comme film, très bien. Mais par contre c'est un sacré downer. Kerozene


Le roman original de Kurt Steiner

Le SEUIL DU VIDE - Jean-François Davy, 1971, France, 1h15.

Après une romance avortée avec un diplomate marié (Michel Lemoine), Vanda est désemparée et décide d'aller tenter sa chance à Paris. Dès son arrivée à la gare, une vieille femme rabougrie lui offre une chambre triangulaire pour 200 francs le trimestre, une aubaine sur laquelle Vanda se jette immédiatement. Elle pourra y peindre en paix aussi longtemps qu'elle n'ouvrira pas cette mystérieuse porte supposément condamnée, lui dit la petite vieille. La curiosité est un bien vilain défaut...

Adapté d'un roman de Kurt Steiner publié au Fleuve Noir, LE SEUIL DU VIDE constitue un bel hommage à l'univers trouble et fascinant de l'auteur. Surnaturel et onirisme se mélangent habilement, aidés par un ensemble de comédiens fort corrects; Michel Lemoine a toujours une présence forte et fascinante, qui est malheureusement ici sous-exploitée. À mi-chemin entre DORIAN GRAY et un effort moins célébré de Raphaël Delpard, LA NUIT DE LA MORT, le récit exploite la hantise du vieillissement et le culte de la jeunesse éternelle. Les moyens employés frôlent le cannibalisme mais demeurent du ressort de l'occulte; on ne saisit pas bien tout ce qui se passe, et les tourments métaphysiques de l'héroïne manquent un peu de véracité. Davy innove carrément lors de quelques scènes - au demeurant solides - de délire. Les effets spéciaux sont très réussis pour l'époque... Les racines pornophiliques de Davy sont en tout point absentes, et il filme les corps féminins avec une sobriété glaciale. Michel Caputo, un autre célèbre pornographe, signe la direction artistique et se permet même une auto-référence; l'affiche que Vanda colle sur la porte "interdite" est celle d'une pièce qu'il mit en scène quelques temps avant le tournage, L'ATTENTAT. Davy se permet un caméo dans une scène de bar, discute de quelques idées philosophiques bien de son époque, puis se laisse oublier pour le reste du récit. On n'oubliera pas, cependant, l'atmosphère déroutante de son oeuvre et la belle heure d'enchantement que LE SEUIL nous aura procuré. Orloff

Film fantastique assez curieux par l'auteur du fameux premier porno "hard" français en 1975, "exhibitions" sorti juste avant "le sexe qui parle".

Ici, une jeune fille (Dominique Erlanger) emménage à Paris dans une chambre louée par une vieille dame rencontrée par hasard à la gare. Mais surprise, la chambre est triangulaire (ça me rappelle une nouvelle de lovercraft), et une porte donne carrément sur... un trou noir absolu qui arrête la lumière. Poussé, par la curiosité, la jeune femme va se montrer de plus en plus attirée par ce vide, et va y faire des séjours de plus en plus fréquent. Il va s'y passer plein de trucs bizarres là dedans, et vaguement surréalistes, avant qu'elle ne s'aperçoive qu'il s'agit en fait d'un piège pour se faire piquer sa jeunesse par la vieille du début!

Un film curieux donc, par un réalisateur éclectique et intéressant... à voir... Franfran

SHEITAN aka Satan - Kim Chapiron avec Vincent Cassel, Oliveir Bartélémy, 2006, France, 94m

Un groupe de jeunes, à la veille de Noël, vont partir de la discothèque pour aller à la campagne sur l'invitation d'une jolie fille rencontrées sur place. Là ils feront la rencontre de Joseph et de toute une ménagerie de paysans qui n'ont pas l'air catholiques. Dans cette grande maison qui servait d'atelier pour fabriquer des poupées, Joseph raconte une histoire sur Satan qui fait un pacte avec un quidam. Le cauchemar peut commencer.

J'ai d'abord regarder l'entrevue avec Vincent Cassel qui raconte les origines du projet qu'il a produit et dans lequel il est très impliqué. Ayant rencontré et participé à des courts métrages du collectif kourtrajmé, Cassel planche sur un projet de long métrage avec Kim Chapiron. Avec essentiellement des jeunes qui n'ont que de l'expérience en court métrage à l'humour déjanté, on monte un projet de film drôle, sexy et donnant la frousse. Avec des moyens conséquents, entouré d'une équipe professionnelle, on ne s'empêche pas d'improviser des dialogues et on privilégie le déconnage. Le scénario marche sur des sentiers battus, la famille de dégénérés dans un coin reculé, lieu commun de la série b horrifique, est pourtant très bien servie par un Vincent Cassel inspiré et au jeu complètement barjo.

Au final, on ne peut que noter que le pire des copains, celui qui ne respecte rien ni personne "parce qu'il a eu une enfance malheureuse" sera celui qui paiera le plus cher la rencontre avec des gens qui respectent encore moins le genre humain. L'arroseur arrosé. Ce qui semble donner dans la fable sur les dangers de ne pas respecter autrui, très moralisatrice, en opposition avec les vidéoclips transgressants de kourtrajmé. Mais c'est l'humour, très noir, qui imprègne le tout, qui ramène à la case départ et permet d'apprécier ce film "différent". Mario Giguère

SI J'AVAIS 1000 ANS - Monique Enckell avec Daniel Olbrychski, Marie Dubois, Jean Bouise, Dominique Pinon, 1983, France, 78m

La nuit de la Toussaint approche sur une petite île de Bretagne et une vielle légende refait surface. Un pêcheur semble le seul à voir les chevaliers qui apparaissent sur la plage et la découverte d'une femme rescapée de la noyade et enceinte réveille à la mémoire des vieux une légende. Il y a 1000 ans, une jeune femme enceinte devait être sacrifiée au seigneur du village, mais le feu ne voulant pas s'allumer, on décida de la noyer. Elle fut sauvée des eaux par des pêcheurs et on dit qu'à la brunante on peut voir la femme et son enfant naviguer sur les eaux. La nuit de la Toussaint, de Samhain, les portes d'un autre monde s'ouvrent pour quelques heures.

Il est incroyable qu'un tel film soit resté inédit si longtemps. Bercé par la magnifique musique d'Alan Stivell, avec une superbe photographie, sur un rythme naturel qui sied à merveille au scénario, des acteurs de talent livrent une perle du cinéma fantastique. La galerie de personnages est fascinante, de Daniel Olbrychsky en être taciturne qui voit l'irréel percer la frontière qui nous sépare, Jean Bouise en apparition sépulcrale qui semble lui aussi faire partie de la légende mais qui commande son cognac, aux amateurs et habitants de la région qui se sont donnés au service du projet de Monique Enckell. Premier et seul film de la femme de théâtre qui n'avait à son actif qu'un court métrage en bonus sur le dvd, on peut voir le chemin parcouru. Elle livre ses souvenirs du difficile tournage dans un entretien de presque trente minutes qui passe très vite. La trame sonore n'est pas omniprésente et respecte le silence et l'ambiance qui s'installe.

Les cinéphiles plus jeunes nourrit aux blockbusters trouveront peut-être le rythme trop lent et l'absence de spectaculaire et de sang sans intérêt, mais les amateurs de fantastique traditionnel et ceux ou celles qui refusent de regarder les bains de sang actuels découvriront un film lancinant et fascinant. A découvrir. Mario Giguère

  SILENT HILL: REVELATION - Michael J. Bassett avec Adelaide Clemens, Kit Harington, Sean Bean, Carrie-Anne Moss, Malcolm McDowell, 2012, 94m, France/États Unis/Canada

Heather et son père débarquent dans une nouvelle ville, Encore une fois. C'est qu'ils sont poursuivit depuis que Papa a sorti sa fille de la ville maudite nommée Silent Hill. Le paternel étant kidnappé, Heather, aidée par Vincent, va essayer tant bien que mal de le sauver, se retrouvant là ou elle ne doit pas aller et apprenant des révélations troublantes.

Ouais, je suis fan du premier film de Christophe Gans. Je n'ai jamais joué au jeu, malgré que j'aie tenté à quelques occasions de trouver une version pour PC, en vain. On nous en met plein les yeux, sortie 3D en salles, mais difficile de s'attacher aux personnages. Adelaide Clemens n'a pas le charisme de la jeune Jodelle Ferland, pas plus que Carrie-Anne Moss n'a la stature d'Alice Krige dans l'original. Malcolm McDowell a un rôle très court, cantonné dans le registre du vieux fou. Quand à Kit Harrington, il aura pas mal plus de succès dans la télésérie Game of Thrones. Outre la banalité des dialogues et des révélations sorties de nulle part, un petit mot pour dire que la perruque de Carrie-Anne Moss a l'air d'une perruque et ça me dérange. Pas grand nouveauté du côté des monstres, sauf ce surprenant amalgame de mannequins sous forme d'arachnide, réussit, et il fait plaisir de revoir les infirmières folles. Combat fatal en ces dames et la tête de pyramide. Mais quand tout est terminé, c'est pas mal bof, pas très mémorable. J'ai dû dormir quelques minutes en plein milieu, voyant Deborah Kara Unger dans le très court making of, à peine 3m, j'ai reculé pour la voir et entendre du coup les dites révélations livrées en vrac. J'avais bien aimé le WILDERNESS de Bassett, ici il travaille avec la moitié du budget de Christophe Gans et fait un job honnête, mais comme il co-signe le scénario, il m'impressionne moins. A voir sans trop d'attentes. Mario Giguère

 

La SIRÈNE ROUGE - Olivier Megaton avec Jean-Marc Barr, Asia Argento, Frances Barber, 2002, France, 118m

Un matin, Alice se présente au poste de police avec en sa possession un dvd qui montre sa mère torturant sa nanny. Au visionnement du dvd, l'inspecteur Anita (Asia Argento) interroge la petite fille. Ses supérieurs ayant peur de la controverse (sa mère, en plus d'être une adepte d'orgies snuff à la mode sadomaso, a des relations avec les politiciens et est impliquée à un large réseau de traffic d'armes), ils décident de ne pas ouvrir une enquête. Alice est donc libre de quitter. A son départ, des hommes de mains de sa mère essaient de la kidnapper. Elle tombe sur un hitman (Jean-Marc Barr) qui décide de la protéger et de l'amener chez son père au Portugal. Suite à une altercation violente dans une station service, la police locale envoie Asia Argento à leur poursuite.

Il s'agit d'un thriller à la photographie glaciale et sombre qui correspond bien aux sentiments des personnages qui sont ici sans amour. Le film possède un rythme lent et une mise en scène des plus esthétique. Le film comporte des interprètes de talents, mais il y manque un quelque chose pour en faire un bon film. Le film hésite entre le film d'action tout public à la mode hollywoodienne et du thriller sophistiqué. Ne vous fiez pas à la jaquette qui nous laisse croire à " un film d'action violent avec Asia Argento " son apport au film est minime. De plus, elle y est doublée dans la version française. Le film pourra vous plaire si vous êtes un fan de Jean-Marc Barr ou si vous désirez élargir votre filmographie d'Asia Argento, sinon vous feriez mieux de passer votre chemin. Ce n'est pas que le film soit mauvais, mais il y manque décidément un quelque chose pour surpasser le niveau d'un téléfilm d'excellente facture. Donc un produit moyen à la mise en scène élégante.

Pour terminer, il y a aussi un problème avec le running time du film. Derrière la jaquette du boîtier français, on indique une durée de 114 min., alors que celle de la version anglaise en indique une de 119. Mais chez IMDB on en indique une autre de 118!

Scène marrante du film : Un tueur à gage avec une large barbe à la ZZ TOP qui manipule un bazooka à rayon infrarouge. On croirait vraiment que c'est l'un des membres du groupe ! Black Knight

J'avais lu le magnifique roman de Maurice G. Dantec, sulfureux, et je me demandais comment on allait réduire un roman si dense en 90 minutes... On a pas réussi.

Une jeune fille se présente au poste de police pour dénoncer sa mère, meurtrière. Mais celle-ci est protégée par des gens haut placés et la fille s'enfuit, pour se retrouver dans la voiture d'un mercenaire qui la prend sous son aile. Le combat entre les forces d'Eva, la mère sadique, et Hugo, le soldat mystérieux, sera féroce.

On débute avec une surcharge de gros plans, cadrages très télé, Olivier Megaton ayant oeuvré pour la télévision. Ca en devient ridicule lors d'une poursuite à pied, les plans serrés empêchant de savoir à quelle distance les coureurs sont, l'un de l'autre, exit le suspense. Ce ne sera d'ailleurs que vers la fin, lors d'une fusillade et un rendez-vous final, que l'on assiste à du montage plus efficace, un peu tard. Les dialogues sont souvent artificiels, évacuant les enjeux beaucoup plus dramatiques du roman. Ici on ne fait qu'effleurer le personnage d'Eva, que sa fille appelle un monstre, mais que l'on ne découvre pas assez. Pourtant on avait pris le soin de montrer, en générique, la série de meurtres crapuleux qu'elle commet, mais on noie le sujet par la suite. Le tournage en anglais laisse peu de dialogues à la policière, Asia Argento, que l'on utilise en couverture pour attirer le spectateur. Elle s'en tire bien, dans un rôle pratiquement de faire valoir pour Jean-Marc Barr, un peu trop souriant pour un type traumatisé par les guerres auxquelles il a participé.

Si on fait abstraction du matériel d'origine, on peut y trouver un certain plaisir, d'un film d'action avec quelques scènes qui valent le détour. Cependant, on est à cent lieues d'un roman formidable que je vous conseille de dévorer.

On annonce le tournage de Babylon Babies, la "suite" de la Sirène Rouge, plus complexe et plus science fictionel. Espérons que l'opération transfert cinéma sera plus réussie. Mario Giguère


Roberta Close

SI TU VAS A RIO... TU MEURS - Philippe Clair, 1987, France/Brésil/Italie 

Aldo Maccione joue deux rôles dans cette comédie folichonne: un prêtre qui est envoyé à Rio pour tester sa foi ( il avait un faible pour la chair ) et son frère macho qui est obligé d'accompagner des futurs trafiquants de drogue pour vendre deux kilos de "pure". Voilà tout Rio qui confond les deux jumeaux qui ne savent pas qu'ils sont en même temps dans la ville. Mafioso, prêtres et nonnes seront embarqués dans un tourbillon d'aventures culminant durant le carnaval de Rio.

Aldo Maccione est égal à lui-même dans son personnage de macho, à la fois très sûr de lui et complètement foireux, alors qu'en curé, il se retrouve toujours en situation de péché potentiel. Faut dire qu'elles sont belles les brésiliennes. À commencer par Julia, le leader des futurs trafiquants, qui frappe fort mais a un faible pour notre Italien. Dans ce rôle, Roberta Close, célèbre mannequin au Brésil, s'avère être réellement un homme qui a pris des hormones, je me suis fait rouler ! Philippe Clair qui a tourné à plus d'une reprise avec Aldo, voir TAIS TOI QUAND TU PARLES, y joue le chef de la mafia locale, rôle court dans lequel il se tire bien. Caroline Ohrner complète le tableau en nonne fort jolie. Poursuites, quiproquos, la drogue dans la soupe, la voiture qui démarre de reculons, on est pas devant un chef d'oeuvre mais une petite comédie de bon aloi pour distraire le samedi soir. Mario Giguère

Les SOUS-DOUÉS - Claude Zidi avec Daniel Auteuil, Maria Pacôme, Michel Galabru, Hubert Deschamps, Catherine Erhardy, Philippe Taccini, Françoise Michaud, Tonie Marshall, Gaëtan Bloom, Hélène Dublin, Patrick Laurent, Honoré N'Zué, 1980, France, 92m

Mme Jumaucourt dirige un collège privé qui doit préparer ses étudiants au baccalauréat. Mais tous ses élèves sont des cancres irrécupérables qui songent plus à faire des mauvais coups aux professeurs qu'à prendre leurs études au sérieux. Après plusieurs vaines tentatives pour ramener les élèves au pas, la directrice croit enfin remédier à la situation en achetant une machine électronique munie de propriétés punitives. Mis à rude épreuve, les élèves décident de riposter avec une petite bombe artisanale. Leur idée est entendue cependant par un restaurateur arabe qui voit là une façon de commettre un attentat, ce qui fait que dans la confusion, les bombes se sont interchangés. Ainsi, une vraie bombe fait exploser l'école et les étudiants sont tous traduits en justice. Afin d'éviter la prison, les jeunes n'ont d'autre choix que de réussir à obtenir leur bac. N'ayant évidemment pas étudié de l'année, les jeunes cancres devront trouver divers moyens de tricher aux examens sans que la police chargée de les surveiller puisse s'en apercevoir.

Cette comédie bien française a connu un tel succès qu'elle est vite devenue culte chez les adolescents et les nostalgiques comme certains d'entre nous, car elle nous rappelle comment nous avons tous un peu niaisé pendant les cours et mis parfois la priorité sur le plaisir et l'amusement plus que sur le sérieux des études scolaires. Claude Zidi, réalisateur de plusieurs comédies à succès, accumule ici de nombreux gags autour du sujet plutôt que de tabler sur une vedette connue et cela fonctionne. Les diverses situations et répliques ont de quoi provoquer le rire, autant chez les jeunes que chez les adultes, bien que la ligne du récit est lâche et que l'ensemble apparaît ficelé de bric et de broc. Il manque donc un sens du fini au produit où la facilité est préférée au détriment de la profondeur, mais pourquoi bouder notre plaisir du moment qu'on se marre bien devant tant d'amusantes idées cocasses et loufoques? On ne peut donc que s'incliner, d'autant plus que de jeunes acteurs, mené par la future star Daniel Auteuil, s'ébrouent avec dynamisme aux côtés d'interprètes chevronnés dans le genre. Mathieu Lemée

Les SOUS-DOUÉS EN VACANCES - Claude Zidi avec Daniel Auteuil, Guy Marchand, Grace de Capitani, Charlotte de Turckheim, Gaëtan Bloom, Patrick Laurent, Philippe Adler, Honoré N'Zué, Hubert Deschamps, 1981, France, 96m

Après avoir réussi son bac, Bebel espère passer ses vacances avec sa nouvelle conquête féminine. Mais celle-ci le laisse en plan pour un autre, ce qui l'amène à être un cobaye dans l'essai d'un ordinateur conçu pour déceler les affinités sentimentales. Il fait ainsi la connaissance de Claudine dont la soeur jumelle lui a fait subir une épreuve pareille à celle de Bebel. Tous les deux semblent faits l'un pour l'autre mais un chanteur de charme, Memphis, qui commandite l'expérience pour une nouvelle chanson, a aussi un oeil sur Claudine. Il trouve un moyen de discréditer Bebel à ses yeux, pouvant ainsi entraîner la belle à Saint-Tropez afin de définitivement la conquérir. Bebel ne se décourage pas et pour reconquérir sa flamme, il fait appel à quelques copains d'études pour l'aider à mettre des bâtons dans les roues au chanteur de charme. Mais il devront aussi se débrouiller pour gagner de l'argent car Saint-Tropez est une ville dispendieuse. Après de nombreuses mésaventures, le tout se conclura de façon surprenante.

Suite rapide d'un succès comique devenu culte, "LES SOUS-DOUÉS EN VACANCES" n'a pas vraiment rapport avec le sujet du premier film, à l'exception des personnages de Bebel et de ses camarades qui faisaient parti des cancres du film précédent. Plus encore d'ailleurs que dans "LES SOUS-DOUÉS", on a l'impression de regarder un déballage continu d'idées comiques jetées en vrac sans souci de finition ou de structure. L'idée de base est carrément gratuite et n'a pas l'impact du thème comique proposé dans le premier "SOUS-DOUÉS". Si les gags visuels sont cependant réussis, d'autres portent un peu trop souvent sur la muflerie des personnages masculins, tandis que les femmes garnissent joliment la pellicule. Cette comédie de Claude Zidi ne va donc jamais bien loin, mais le spectateur pas trop difficile y trouvera matière à rire car certaines idées sont fort drôles. Rien de plus qu'une bonne détente donc, à la réalisation qui ne laisse aucune place aux temps morts, mais qui ne laisse aucun souvenir impérissable non plus. Daniel Auteuil et ses copains se débrouillent comme ils peuvent alors que Guy Marchand met un peu de mordant dans son interprétation du chanteur de charme. Mathieu Lemée

Les SOLEILS DE L'ÎLE DE PÂQUES - Pierre Kast avec Maurice Garrel, Alexandra Stewart, Françoise Brion, Norma Bengel, Jacques Charrier, Marcello Romo, Zozimo Butbul. France (coproduction brésilienne et chilienne), 1972, 1h40

Maurice, ingénieur, Irenio, prêtre, Helvio, entomologiste, Norma, astronome, Françoise, ethnologue et Alexandra, médium, vivent aux quatre coins du monde et ne se sont jamais rencontrés. Sujets aux mêmes hallucinations, ils se retrouvent un jour tous les six sur l'île de Pâques, dont les mystérieuses statues semblent être la clef de leurs visions...

"Un conte cinématographique" : ainsi est défini, dès le générique, cet étrange film de science-fiction français, récemment sorti de l'oubli par une réédition en DVD (aux éditions Opening) et de nombreuses diffusions sur les chaînes spécialisées du réseau câblé. Entièrement narré par la voix-off de Maurice Garrel - qui joue également le rôle de l'ingénieur - LES SOLEILS... nous présentent un à un, avec lenteur mais pas sans style, les différents protagonistes. Il s'agit bien d'un conte, en ce sens que chacun des personnages représente un archétype, un mode de compréhension du monde (scientifique, humaniste, religieux ou ésotérique) bien particulier.

Issus de terreaux culturels et intellectuels divers, les différents "hallucinés" vont se reconnaître par la marque de nacre circulaire qui a poussé dans le creux de leur main gauche, s'unir deux par deux, et se retrouver sur l'île de Pâques. Chaque vision est accompagnée de sons hautement psychotroniques, sorte de musique électronique "pré-kraftwerkienne", assez proche de la musique dite "contemporaine". La narration nous emmène dans divers coins, magnifiques, de la planète (Polynésie, Brésil, Chili). Cela ajoute au côté "connaissance du monde" de l'œuvre. Quant au dénouement, sur l'île du titre, il va jusqu'au bout du canevas théorique un rien fumeux sur lequel repose le film, et selon lequel des formes de vies extra-terrestres auraient peuplé le bas monde bien avant les humains. Ces présupposés ont beaucoup vieilli, tout comme le discours du film. Mais la beauté de ses images et le ton intriguant de sa narration le rendent malgré tout sympathique. Étrangement sympathique disons, malgré une lenteur parfois plombante. Stelvio

SOMBRE - Philippe Grandrieux, 1998, France 

Le parcours tordu de Jean un tueur en série et sa rencontre avec Claire, vierge, à la recherche de l'amour... à tout prix....

Premier long métrage de Grandrieux, Sombre porte bien son titre, il laisse le spectateur tantôt pantois, tantôt perplexe par ce qu'il vient de voir. Film expérimental de genre (quelle belle formule!?!?), il sort définitivement des balises habituelles, mais le mix entre les séquences dérangeantes et psychologiques n'est pas toujours digeste. En fait, il faut garder en mémoire que c'est un film d'auteur mâtiné d'horreur et la recette fait mouche plus d'une fois... Le choix des comédiens est, par contre, sans reproche, Lina Lowensohn et Marc Barbé transportent toute l'ambivalence et la détresse de leurs personnages avec une audace et un rendu simplement terrifiant. Critiquer un film comme Sombre n'est pas chose facile, d'un côté l'imagerie et l'ambiance glauque sont en symbiose avec l'ensemble, de l'autre, un réalisateur qui se regarde (un peu) filmer, mais quel plaisir de découvrir une oeuvre sortant des sentiers battus, non par le scénario mais par la manière de faire....Surtout que dans le genre film expérimental-d'auteur-no budget-français j'avais besoin d'un petit remontant après Bruno Dumont. Pierre Beaulieu

Les SUSPECTS aka THE SUSPECTS aka LA POLIZIA INDAGA aka SIAMO TUTTI SOSPETTATI - Michel Wyn avec Mimsy Farmer, Michael Lonsdale, Michel Bouquet, Bruno Crémer, Jacques Fabbri, Paul Meurisse, Renaud Verley, Jean-Claude Dauphin, Marie-Hélène Breillat, Giampiero Albertini, Luigi Pistilli, Edmund Purdom, 1974, France-Italie, 1h28

Candice Strasberg, une jeune étudiante américaine en vacances, a l'intention de gagner la Côte d'Azur en faisant la route à travers la France. Un mois après son départ de Paris, son cadavre est découvert au lieu-dit "Le Val d'Enfer", près des Baux de Provence. Les vêtements lacérés, le corps à moitié dénudé, donne à penser que la jeune fille a été violée. Un sillon autour du cou ne laisse aucun doute sur les causes du décès. Mais qui, de tous les hommes que la jeune femme a croisés au cours de son périple, est le coupable ?

Connu pour ses dramatiques télévisées consensuelles ("La Demoiselle d'Avignon", "L'Avocate"), le réalisateur français Michel Wyn a peu tourné pour le grand écran. A la vision de cet efficace suspense, il est permis de le regretter. A l'aide d'une narration complexe basée sur le recours au flash-back, Wyn explore tous les rouages d'une enquête policière. Plus que l'énigme criminelle, c'est le contexte sociologique qui préoccupe le cinéaste. Que d'efforts, que de vies bouleversées, que de fausses pistes avant d'arriver à la vérité ! Certes, le film pêche parfois par excès de didactisme, mais jamais ne lasse. Base de cette relative réussite, le casting, très luxueux : Mimsy Farmer, reine de l'"Eurocrime", beauté emblématique de son temps, resplendit une fois de plus. Tous les autres interprètes trouvent le ton juste, avec des mentions spéciales à Paul Meurisse, parfait en homme d'affaires cynique, et à Giampiero Albertini, qui quittait là les "poliziotteschi" pour composer un vagabond italien plus vrai que nature. Adaptés d'un roman de Paul Andreota ("La Pieuvre", éditions Christian Bourgois), ces SUSPECTS méritent qu'on plaide en leur faveur ! Stelvio

SWIMMING POOL - François Ozon avec Charlotte Rampling, Ludivine Sagnier, Charles Dance, 2003, France,1h42

Sarah Morton, auteur anglais de polars à succès, se rend en France dans le Luberon, dans la maison de son éditeur, pour se reposer et travailler. Mais une nuit, Julie, la fille française de ce dernier, débarque dans la demeure et vient perturber la quiétude de la romancière...

"Le cinéma, c'est faire faire de jolies choses à de jolies femmes", dit un jour François Truffaut. Cette règle, François Ozon, metteur en scène méticuleux et précis, excellent directeur d'acteurs, semble l'avoir faite sienne avec ce SWIMMING POOL. Premier film tourné en anglais par le cinéaste français, ce thriller psychologique voit Ozon "standardiser" sa mise en scène, habituellement plus maniérée et criarde. Tout repose sur le charme des deux interprètes principales. Ludivine Sagnier resplendit dans ce rôle de Julie, "cagole" à la cuisse légère et aux seins lourds. Ses ébats bruyants et répétés au bord de la piscine vont peu à peu ramener à la vie la romancière anglaise.

C'est là que les ennuis du film commencent : une fois établie la tension entre Julie et Sarah, Ozon ne sait plus quoi en faire. Le semblant d'intrigue policière dilue la confrontation des deux personnages et casse le huis-clos établi dans la première partie du film. La beauté radieuse et décomplexée de Ludivine Sagnier permet néanmoins de maintenir ce film dans la catégorie des œuvres recommandables à tout spectateur mâle normalement constitué. Oui, il faut le dire simplement : Ludivine est une bombe ! Mais malgré cet atout non négligeable, SWIMMING POOL ne se hisse pas au niveau de LA PISCINE (1968), grande réussite de Jacques Deray, avec également un affrontement, autrement plus ambigu et réussi, entre Alain Delon et Maurice Ronet, arbitré par Romy Schneider. Stelvio

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PIERRE RICHARD

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