mise à jour le 21 septembre 2023

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The MAN AND THE MONSTER aka El Hombre y el monstruo - Rafael Baledón , 1959, Mexique 

Vous êtes une femme qui vient d'avoir un accident automobile, Vous vous rendez à la maison la plus proche dans ce coin un peu perdu. Vous frappez à la porte mais personne ne répond, personne ?, oui vous entendez une voix. On vous demande d'ouvrir la porte en prenant la clé qui est pas loin par terre. Que faites-vous ? Évidemment, vous êtes dans un film, vous prenez la clé, ouvrez, et vous allez mourir...

Une autre mouture sur le mythe de Faust, The Man and The Monster met en vedette un pianiste qui a vendu son âme au diable pour devenir le meilleur pianiste au monde. Naturellement il y a entourloupette comme le titre du film l'indique. S'il joue du piano, merveilleusement, il se transforme en monstre, avec plein de poils et un gros nez. Notre Maestro a donc résolu, avec l'aide de sa mère, de former une pianiste qui devrait le purger de sa dette lors de son premier concert. La blague. On vous en dit pas plus, de toutes façons le film se devine rapidement et est plutôt long et sans surprises. Les transformations sont abondantes mais le résultat est plutôt mauvais. Chapeau à l'actrice (Martha Roth) qui jour la jeune pianiste, elle garde non seulement son sérieux là ou d'autres poufferaient de rire, mais elle est vraiment dramatiquement bonne. Trop classique pour être vraiment intéressant, mais une curiosité que je suis content d'avoir vu. Mario Giguère

MARIHUANA aks El Monstruo verde - José Bohr, 1936, Mexique

Les films de propagande anti-drogue n'étaient pas si rares, dans les années 30. Hormis celui dont nous parlons aujourd'hui, on peut aussi citer Reefer Madness et Assassin of Youth, récemment réédités en DVD.

Mariahuana est le plus court des trois (57 minutes). Bâti comme un mélodrame, il raconte la plongée d'une jeune femme dans l'" Enfer de la drogue ". Tout commence par une soirée pas si innocente organisée par un trafiquant qui désire rendre " accro " sa clientèle en l'initiant aux joies du cannabis. Car, bizarrement, beaucoup de films de propagande affirment que le cannabis crée une accoutumance immédiate au produit, comparable à celle des drogues dures... ! Les informations supposément véridiques sur lesquelles ces films reposent sont d'ailleurs souvent sujettes à caution : le cannabis pousse au meurtre, à la folie, etc.

Notre héroïne, Burma, goûte donc joies des " drogues douces " et elle devient rapidement criminelle, au point d'organiser un kidnapping et de diriger d'une poigne de fer une petite bande de trafiquants minables. Évidemment, les choses finiront mal pour elle...

Ce film psychotronique vaut surtout par son nombre de séquences anthologiques impensables pour un film des années 30 : une horde de donzelles se baignent nues et courent sur la plage en s'énervant ; l'héroïne finit par se shooter ; on assiste dès le début du film à un party douteux où s'entassent ivrognes et dealers...

Pour ceux qui ont l'habitude de voir des films sages de l'époque, c'est assez surprenant, d'autant plus que le reste de l'esthétique " 30s " est au rendez-vous, qu'il s'agisse de la musique, des costumes, coiffures, décors, attitudes.

Marihuana est donc une amusante curiosité à découvrir, dans la lignée de films aussi improbables que Aurore l'enfant martyre ou Haxan, les sorcières... Howard Vernon

MISTERIOS DE ULTRATOMBA aka Les Mystères de L'Outre-tombe aka the Black Pit of Dr M. - Fernando Méndez avec Gaston Santos, Mapita Cortés, 1959, Mexique, 82m

The impressive opening shot of this film, a bravura lateral track through a dishevled cobwebbed villa immediately indicates we are in skilled hands, and director Fernando Mendez here proves the equal of Georges Franju, Riccardo Freda, Jess Franco and Mario Bava.

A delirious, over-the-top mad doctor film which gives us not one but THREE insane physicians who attend to the insane at the local asylum. One of the doctors dies promising to return to explain the mysteries beyond the grave. Dr. Mazali (the film was titled THE BLACK PIT OF DR M. in English speaking territories) contacts his dead colleague during a seance literally unleashing Hell. The doctor returns with disastrous results for all, including murder, mutilation, the unjust execution of Dr. Mazali who also arises from the grave in the body of a colleague who has been facially disfigured by acid! The resurrection scene is a gothic highpoint of Mexican horror and anticipates a similar, famous scene in Mario Bava's BLACK SUNDAY (1960). A very morbid, violent film for its time which unfolds with a Surrealist intensity. From the director of EL VAMPIRO. Watch for the nightclub sequence which resembles a canvas by Salvador Dali. Robert Monell

Le docteur Jimenez rappelle au Dr Mazali sur son lit de mort sa promesse: lui trouver les moyens de mourir et d'en revenir pour expliquer aux vivants ce qui se passe de l'autre côté. Suite à une séance de spiritisme, l'esprit de Mazali lui indique la date et l'heure à laquelle il réalisera son voeu, avec la seule précision que des indices lui parviendront pendant ce temps. Justement, la fille de Mazali, Patricia, qui le croit mort depuis vingt ans, reçoit sa visite, sans s'apercevoir qu'il s'agit d'un esprit ou de son père. Il lui dit d'ouvrir le pendentif familial et d'en remettre le contenu au Dr Jimenez. Celui-ci trouve alors un coffret renfermant entre autre un couteau avec une inscription énigmatique. Il tombe amoureux de la belle Patricia, qui tombe amoureuse d'un jeune interne. La mort d'un autre docteur dans l'hôpital psychiatrique ou tout ce beau monde travaille va enclencher une malédiction terrible.

Que voilà une belle fable tragique et sadique sur le mystère de la mort et des choses qu'il vaut mieux laisser ne pas toucher. La mise en scène est raffinée et les éclairages sont particulièrement sublimes, rappelant le grand Mario Bava, c'est tout dire. Les acteurs sont dans le ton, même si parfois Mapita Cortés, fort jolie, semble presque aveugle tant elle a les yeux figés. Le déroulement de l'énigme, comment tout cela va mener le docteur vers ses réponses, est très astucieux et le final, auquel il fallait bien s'attendre, ne vient pas sans son lot de surprises. Un récit bien construit, bien réalisé, un film à découvrir.

Le dvd paru chez Bach Films propose la version originale espagnole sous-titrée et la version française dans une copie excellente. Chaudement recommandé. Mario Giguère

La MOMIA AZTECA - Rafael Portillo avec Ramón Gay, Rosa Arenas, 1957, Mexique, 80m 

Le Dr Almada présente sa théorie devant ses collègues: par l'hypnose il serait possible de faire revivre des vies antérieures aux patients. Ce n'est qu'une théorie, rejetée par ses pairs. Sa fiancée, Flora, se propose pour réaliser l'expérience et la voici projetée dans le passé, dans la peau de Xochi, se préparant à être sacrifiée. Malheureusement Popoca, amoureux, l'embrasse, sacrilège. Xochi va tout de même être sacrifiée, mais Popoca sera momifié vivant, destiné à garder sa sépulture pour l'éternité. Pour prouver l'authenticité de son récit sous hypnose, une solution simple: retrouver la tombe de Xochi. C'est sans compter sur la momie aztèque et le méchant criminel masqué: THE BAT, qui s'en mêle...

Oublions la version américanisée, ATTACK OF THE MAYAN MUMMY, qui était si difficile à suivre et retrouvons le film original qui se savoure avec plaisir. Il y a bien quelques longueurs et la momie en titre n'apparaît que brièvement et qu'au bout d'une heure, mais l'ensemble jouie d'une belle atmosphère gothique. La présence de deux jeunes enfants nous amenait à penser qu'ils feraient partie intégrante de l'intrigue, nenni, probablement présents pour que le jeune public s'identifie au récit. Tout comme la présence de Pinacate, un adulte qui a tout le temps peur, touche d'humour souvent présente dans le cinéma de genre mexicain. Du classique, dans un transfert dvd un peu sombre, mais qu'il fait bon voir enfin sans tripouillage yankee.

Offert dans le coffret collection THE MUMMY AZTEC COLLECTION qui présente les 3 films originaux et deux des versions remaniées, chez BCI. Mario Giguère

The MONSTERS DEMOLISHER aka Nostradamus y el destructor de monstruos - Federico Curiel avec German Robles, Julio Aleman, Jack Taylor, 1962, Mexique, 74m

On avait laissé Nostradamus enterré sous les décombres de son château. Deux jeunes garçons qui font la classe buissonnière, poursuivits par le bossu, vont amener l'assistant du vampire à son endroit et on est reparti pour la vengeance du grand prophète. Pour rester dans le ton, Nostradamus annonce qu'il va tuer un enfant. Ah le scélérat sans coeur ! Par la suite c'est un prisonnier qui attends d'être pendu qui est visé, ce qui laisse perplexe notre professeur et Tony. Arrive alors Igor, non pas un autre bossu, mais un descendant de tueurs de vampires, un peu magicien aussi, qui a senti la malédiction du descendant de Nostradamus et qui arrive pour aider nos amis.

Curiel continue de bien cacher ses cartes au niveau des meurtres annoncés et introduit cet ersatz de Peter Cushing, interprété par Jack Taylor, qui se distingue en utilisant lui aussi des tours de passe passe. German Robles est toujours aussi menaçant sinon plus, Curiel soignant sa mise en scène et gardant le spectateur en haleine. Évidemment quand on sait qu'on a affaire à quatre films, on n'est pas trop surprit de voir encore le vampire supposément succomber dans une fin abrupte et on ne comprend pas trop pourquoi la mort d'un de ses disciples l'affecte autant. On joue donc sur nos attentes et c'est ce qui rend l'exercice intéressant, sans avoir le budget d'un classique de la Universal, on s'entend. Mario Giguère

Le MONSTRE SANS VISAGE aka Ladrón de cadáveres - Fernando Méndez avec Columba Dominguez, Crox Alvarado, Wolf Ruvinskis, 1957, Mexique, version française

Sous les traits d'un viel homme délabré qui vend des billets de loto se cache un savant fou (Carlos Riquelme). Il repère les lutteurs les plus forts, les fait mourir et tente de les ressusciter en leur transplantant le cerveau d'un animal ( je sais, ce n'est pas futé, mais il est fou le docteur, alors... ). Après avoir manqué son coup avec EL LOBO, il a un éclair de génie, le cerveau du singe n'était pas assez puissant pour contrôler le corps d'un colosse ! Pensant ce temps, motif à la mode, Guillermo (Wolf Ruvinskis) arrive de la campagne dans l'espoir de devenir lutteur vedette. Son ami, détective, le prend comme appât, lui ayant monté une réputation de lutteur masqué surpuissant du nom de EL VAMPIRO. Notre savant ne peut résister, le tue, le subtilise, le fait revivre avec le cerveau d'un gorille. Mais le gorille prends le dessus et notre monstre commence à ressembler à King Kong... tout en voulant encore se battre dans le ring... et voulant renouer connaissance avec sa copine Lucia !

Avec un scénario qui en inspirera tant d'autres, Fernando Méndez réalise une belle pellicule pleine d'ombres, de combats valeureux et une romance tellement rapide qu'elle est louche. Il faut dire que la belle actrice Columba Domínguez a un corps bien balancé et que son Guillermo est tout en muscle et très sympathique. Le labo est impressionnant et les têtes de crapules bien typées. On note les superbes scènes de combats dans un aréna rempli à craquer, qui offrent des surprises qui saisissent. Éclairages limite impressionniste, maquillages spéciaux simples mais efficaces, pour un dénouement sans surprises, mais bien plaisant.

Wolf Ruvinskis entame une carrière cinématographique qui se prolongera avec la franchise NEUTRON et des apparitions auprès de Santo, spécialement dans Santo contre les Martiens. Mendez enchaînera avec le classique EL VAMPIRO et THE VAMPIRE'S COFFIN. Mario Giguère

El MONSTRUO DE LOS VOLCANES - Jaime Salvador avec Joaquín Cordero, Ana Bertha Lepe, 1963, Mexique, version originale espagnole

Les gens meurent de manière pas naturelle dans un village près d'un ancien volcan. Quelques villageois ayant aperçus la bête, un homme riche offre une récompense pour qui ramènera la bête morte. Ce qu'on ne sait pas c'est que, semblable à un vampire, le yeti a des talents d'hypnose et il fait venir des femmes dans son immense grotte. Lorsqu'un homme s'en rend compte et par surcroit que sa copine est attirée vers le monstre, monsieur se fâche.

Moi aussi si je courtisais la belle Ana Bertha Lepe, je serais en beau maudit ! En pleine prolifération de films d'abominable homme des neiges, les mexicains ont créé leur propre yeti. Comme ca arrive souvent, on en profite pour pimenter le tout en donnant au monstre des qualités de Dracula, s'entourant de fiancées qu'il attire avec son magnétisme. La grosse peluche est passablement ridicule et ressemble plus au "cookie monster" des muppets qu'a quelque chose le moindrement effrayant. On ne montre presque jamais son visage en gros plan, parce qu'il n'y a pas grand chose à montrer. L'ensemble a un rythme lent et est avare de véritables moments de tension, mais juste pour ce nouveau monstre et les visions de l'ex Miss Mexico en robe de nuit, je n'ai pas détesté. Mario Giguère

La MONTAGNE SACRÉE aka The Holy Mountain aka La montaña sagrada - Alejandro Jodorowsky avec Horacio Salinas, Alejandro Jodorowsky et Ramona Saunders, Mexique/États Unis, 1973

Bon, je ne vais pas tourner autour du pot une seule seconde : LA MONTAGNE SACRÉE est de loin l'une des oeuvres les plus difficiles à chroniquer de tous les temps. Pour vous donner une idée, je prépare cette critique depuis 2 mois, il m'a fallu deux visions, dont une avec les commentaires audio d'Alejandro Jodorowsky pour en effleurer le sens... Il y a beaucoup trop de choses à dire sur cette oeuvre, tellement que la seule personne à pouvoir en définir clairement le sens et la portée est très certainement Alejandro Jodorowsky, le réalisateur lui-même. C'est pourtant ce que je vais essayer de faire (je dis bien "essayer") et ce malgré la complexité, la subversion, l'ésotérisme, la folie de ce film... Mais pour ça, il faut partir à la base, c'est-à-dire de Jodorowsky lui-même, qui après le succès d'EL TOPO, se lance, grâce à Allen Klein dans LA MONTAGNE SACRÉE... Et il faut bien se rendre compte dès le départ qu'il s'agit ici d'une des oeuvres les plus subversives jamais réalisées : blasphématoire, satirique, visionnaire, métaphysique, mystique sont une poignée de mots assez représentatifs de LA MONTAGNE SACRÉE, une pure expérience cinématographique avant d'être un film finalement puisque Jodorowsky signe une oeuvre qui relève purement et simplement du jamais vu... Pourtant, ce ne fut pas du gout du gouvernement mexicain toutes ces histoires de blasphèmes et d'ésotérisme, puisque pour l'anecdote Jodorowsky à frôlé la mort à plusieurs reprises sur le tournage du film, à été menacé de mort à plusieurs reprises également et de peur pour sa famille à du s'exiler aux États Unis pour finir son film...

En même temps, rien de bien d'étonnant là-dedans dans la mesure ou en plus d'être certainement l'un des films les plus timbrés de tous les temps, Jodorowsky, qui a à cette époque pour objectif de changer le monde, dresse dans LA MONTAGNE SACRÉE un portrait méchamment satirique de notre société. En effet, dans LA MONTAGNE SACRÉE, tout le monde se prend sa petite baffe, notamment la religion catholique dont Jodorowsky rit carrément au nez, et ce malgré l'usage important de thématiques et d'imagerie christiques dans le film, jugeant que l'église à oublié ce qu'était la religion et dressant un portrait volontairement caricatural mais tout aussi drôle qu'inquiétant de cette dernière. Blasphémant à outrance (Les romains qui font des fausses icônes de Jésus fallait oser quand même.), Jodorowsky va encore plus loin en attaquant de manière satirique également commerçants d'armes, hommes politiques, pédophiles, même les artistes s'en prennent plein la gueule au travers d'une séquence pleine d'humour ou dans un des délires visuels propres à Jodorowsky, ce dernier critique de manière puissante les artistes modernes qui prennent l'art pour un business... Pas forcément très enthousiaste concernant l'être humain, LA MONTAGNE SACRÉE reste pourtant un film puissamment humoristique, chacune des séquences satiriques du film étant un puissant moment d'humour, humour marqué par un rire jaune certes surtout lorsque Jodorowsky se met à toucher au conditionnement de l'enfance et à taper sur les doigts du nazisme au travers d'une séquence de castration autant portnawak qu'elle est violente, dérangeante mais paradoxalement fun par son absurdité. LA MONTAGNE SACRÉE est donc une oeuvre puissamment satirique mais c'est également une oeuvre cinématographique universelle dans les thématiques qu'elle aborde dans la mesure où, dans l'optique de changer le monde, Jodorowsky, touche à des dizaines de sujets et de thématiques. C'est d'ailleurs en grande partie l'abondance de thématiques abordées dans le film, ainsi que son aspect cinématographique assez unique, qui en fait une oeuvre si difficile à chroniquer, mais finalement n'est-ce pas la une des qualités principales du film? Son côté indescriptible et indéchiffrable, mais surtout le fait que toutes les thématiques que Jodorowsky aborde se réunissent en un seul groupement pour former une réflexion sur l'Homme avec un grand H?

Dans LA MONTAGNE SACRÉE, l'Homme, en plus de ne pas avoir de nom, est comme d'habitude chez Jodorowsky, sur le chemin d'une quête initiatique supposée en faire un homme meilleur. Si le très touchant El Topo courait après l'amour, le personnage principal du récit court ici après l'immortalité. Sa quête de l'immortalité, véritable quête du surhomme, est marquée par une des mécaniques communes à tous les Jodorowsky : imagerie et thématiques christiques, le voleur vagabond ressemblant étrangement à Jésus, icône religieuse qui est également tournée en ridicule dans la première partie du film... Mais le plus intéressant survient lorsque cette quête de l'immortalité se transforme subitement en quête de la vérité, lors d'une scène, qui, sans en dire trop, brise la fine limite entre Jodorowsky et son spectateur en plus de briser en même temps toutes les illusions (oui c'est énigmatique, je sais). Jodorowsky lance une puissante réflexion sur le cinéma, voire même sur la vie en elle-même. Cette même vie qu'il accorde aux personnages qu'il caricature, livrant par la même un puissant message d'espoir malgré le côté profondément pessimiste du film. Cette quête apparemment linéaire mais qui dévoile de manière surprenante ses enjeux au fur et à mesure qu'elle avance est rendue encore plus unique par l'intervention directe de la culture de Jodorowsky dans l'histoire... Cultures ésotériques, cultures modernes issues de tous les coins du monde, peu importe en soit d'ou ça vient tant que ça sert le propos de Jodorowsky, de ce point de vue le but est atteint et cette culture abondante (brillamment expliquée en détail par les commentaires audio de Jodorowsky présent sur les DVD.) se marie à des délires visuels absolument incroyables.

Vous l'aurez compris, LA MONTAGNE SACRÉE est une oeuvre unique et un tournant pour bon nombre de cinéphiles, mais c'est un tournant pour son propre réalisateur également, en effet, si Jodorowsky est bien connu pour son EL TOPO et sa MONTAGNE SACRÉE c'est en partie parce que ce sont ses plus beaux films d'un point de vue visuel. Ici, ses délires visuels sont poussés à l'extrême, au maximum, Jodorowsky le dit d'ailleurs lui-même, pourtant de la même façon que le film se divise en deux parties, une partie ésotérique et une autre plus réelle (relativement), cette division se ressent également d'un point purement visuel. En effet, si toute la première partie est d'une beauté à couper le souffle, les décors y sont grandiloquents, baroques, les costumes absolument magnifiques... Tout y est maniéré, exagéré, conçu pour être le plus classe possible, pourtant dans la deuxième partie, Jodorowsky calme un peu son jeu et livre un visuel toujours aussi beau mais bien plus sobre, visuel qu'il gardera pour la réalisation de son SANTA SANGRE. Il est donc clair que LA MONTAGNE SACRÉE constitue un galon important dans la filmographie d'Alejandro Jodorowsky, divisée tout comme son film en deux, une partie est artificielle la ou l'autre est plus réelle, impression confirmée par le fait que Jodorowsky lui-même admet ne plus penser de la même façon qu'a l'époque ou il a réalisé LA MONTAGNE SACRÉE... Ceci dit, pour la partie réelle, c'est assez relatif, parce que réel ou non Jodorowsky reste un réalisateur atypique qui se définit clairement par des délires visuels dont il est le seul à posséder le secret... Cinéaste surréaliste mais également poète macabre, Jodorowsky signe ici son plus beau film, mettant en scène des situations d'une beauté incroyable, d'un onirisme étrange, teintées d'humour mais en même temps d'une ultra-violence rarement égalée. L'alchimie de tous ces éléments donne lieu à des séquences d'une poésie sidérante, durant lesquelles des oiseaux sortent des impacts de balles et ou des crapauds en armures se bastonnent contre des caméléons lors d'une scène purement symbolique...

Symbolique, LA MONTAGNE SACRÉE, l'est assurément, c'est d'ailleurs une des choses qui le rend par occasion très difficile à comprendre, Jodorowsky allant presque aussi loin dans la métaphore que dans ses délires visuels. Pourtant, de ce déferlement de thématiques subtiles et complexes se dégagent d'autres thématiques plus évidentes à saisir. Toujours sous l'influence évidente de Tod Browning et de son FREAKS, Jodorowsky prend son temps pour filmer des "freaks", ces êtres qui l'obsèdent et qui représentent physiquement le côté monstrueux des hommes, ce côté monstrueux qui prend souvent le dessus sur le reste, cette séquence ou l'infirme corrompt le voleur avec un joint de marijuana en témoigne. Malgré cela, ce n'est pas avec peur, ni avec haine que Jodorowsky filme ses freaks, et s'il y a une peur dans ses films qui y soit liée c'est celle de la perte d'identité que le côté monstrueux de l'homme provoque et qui doit être détruit... Seulement Jodorowsky le fait ici une fois de plus de manière assez étrange, même assez émouvante pour être encore plus précis, le côté monstrueux des hommes étant une fois de plus un personnage attachant bien qu'assez secondaire ici (dans la mesure ou il n'a droit qu'a peu de temps à l'écran) en regard des autres films de Jodorowsky, mais garde une importance symbolique considérable dans cette quête initiatique qu'est LA MONTAGNE SACRÉE, quête initiatique guidée par la réalisation et le scénario d'Alejandro Jodorowsky mais également par le personnage qu'il interprète.

Si le personnage du voleur se rapproche énormément de Jésus par son apparence et son parcours, l'alchimiste qu'interprète Jodorowsky (avec classe d'ailleurs) se rapproche quand à lui plus de Dieu. Omniscient, immortel, supérieur d'un point de vue intellectuel et capables des plus grands miracles, il guide tout le film et l'emmène vers sa finalité petit à petit. Énigmatique, c'est également un personnage fascinant par les nombreux rites alchimiques qu'on le voit pratiquer et qui lui sont caractéristiques et par son savoir d'un niveau limite divin. Ce savoir s'explique de lui-même par la finalité du film, surprenante comme je l'ai déjà dit auparavant mais qui donne également une tout autre dimension a cet alchimiste et explique par la même occasion la présence d'Alejandro Jodorowsky dans ce rôle spécifique, dans lequel il brille par son interprétation, basée sur un scénario maitrisé de bout en bout, timbré certes, mais d'une rare subtilité et renvoyant souvent au cinéma muet, cinéma dans lequel Jodorowsky a oeuvré avec, rappelons-le LA CRAVATE. Ici, Jodorowsky, une fois de plus, montre ses talents de scénariste et livre un film complet et complexe dont la subtilité et le style en font une expérience unique ou le dialogue est presque anecdotique... Jodorowsky parle à travers sa caméra et c'est largement suffisant, ce dernier ayant l'intelligence et le talent pour faire comprendre ce qu'il à a dire simplement par son imagerie.

Vous l'aurez compris, LA MONTAGNE SACRÉE est un pur ovni, un film difficile à saisir certes mais brillant d'un point de vue formel, Jodorowsky maitrisant son film à tous les niveaux, ce qui en fait une expérience sensorielle forte et unique dont le visuel incroyable vous scotchera à chaque instant, une quête initiatique intense par son imagerie mais également par son propos et son ambiance, passant par tous les registres possibles et imaginables... Tantôt drôle, tantôt poétique, il devient ultra-violent pour partir sur quelque chose de plus subversif pour revenir sur de l'humour et autres bizarreries... LA MONTAGNE SACRÉE est un film qui ne ressemble à aucun autre, qui, pour cette raison, se range clairement aux côtés de TETSUO et autres bizarreries dans la liste des films qui se distinguent le plus de tous les autres... Alors, ne nous voilons pas la face, LA MONTAGNE SACRÉE n'est pas pour tout le monde, son côté jusqu'au boutiste peut notamment rebuter mais par sa dimension unique et ses qualités techniques et scénaristiques, c'est une expérience que tout le monde devrait faire au moins une fois.... Ce film est un chef d'oeuvre tout simplement, certainement un des plus grands films de tous les temps et si vous êtes encore la à lire c'est que vous n'avez pas compris : faites-en une priorité, et profitez-en au passage pour voir si ce n'est pas encore fait les deux autres chefs d'oeuvres d'Alejandro Jodorowsky, EL TOPO et SANTA SANGRE... Zering

MUTANTES DEL ANO 2000 aka La RATA MALDITA aka Demon Rat - Rubén Galindo Jr. avec Miguel Ángel Rodríguez, Rossana San Juan, 1992, Mexique, 90m, version originale sous-titres anglais

Dans un futur rapproché, la pollution force tout le monde à porter des masques et des verres fumées à l'extérieur à cause de l'air pollué, la couche d'ozone crevée sans parler des inconvénients des pluies acides. Plein d'espèces animales sont disparues et pire, on commence à voir des mutations, gracieuseté de la pollution mais aussi du plutonium rejeté dans les dépotoirs clandestins ! C'est dans une école que l'on rencontre l'épouse (la craquante Rossana San Juan) d'un riche industriel qui s'est emparé de l'usine paternelle et qui pollue sans vergogne. Aidé d'un autre professeur en biologie, ils découvrent le pot aux roses et s'attaquent à faire disparaître le rat qui s'est installé chez mademoiselle. Mais le rat est pas mal plus gros que prévu !

En fait le rat il a l'air d'un croisement de rat et de bigfoot ! Si dans un premier temps, le futur rapproché est intéressant, la structure du scénario est fort curieuse, tergiversant entre film d'action articulé autour du trio de la belle, son mari et son nouvel intérêt romantique et la chasse au monstre. Rossana San Juan est une des plus belles perles du corps professoral depuis la sublime Edwige Fenech, mais lors de l'unique scène d'amour on la cadre au-dessus des épaules (et on oublie qu'il y a un monstre derrière la porte, qui se tiens bien tranquille, il est bien élevé ce rat). Bref, j'apprécie ce nouveau monstre et les acteurs sont bien, comme la musique, mais on sent que ça aurait pu être pas mal meilleur. On ne boudera quand même pas ce rat-rémon, en espérant que cette fable écologique ne se concrétise pas, évidemment. Mario Giguère

La NAVE DE LOS MONSTRUOS aka The Ship of Monsters - Rogelio A. González, 1959, Mexique, version originale espagnole

Gamma et Beta, deux plantureuses femmes d'outre-espace atterrissent sur la terre pour continuer leur collection de spécimens de mâles. Ils ont déjà à bord une belle brochette de monstres aux noms évocateurs comme UK, avec des gueules pas possibles, un genre de rat de 7 pieds, un cyclope, un nain au cerveau qui dépasse de sa tête ou un espèce de squelette de cheval ! Un cow-boy (Eulalio González) pour le moins vantard et le jeune garçon dont il s'occupe, sans parler de leur vache surnommée Lollobrigida, vont croiser nos deux créatures séduisantes, en costume de bain de l'espace (comme des lutteuses de grande classe), et leur robot. Voilà que Beta (Lorena Velázquez) régresse en vampire, libère les monstres et fout le bordel dans le coin ! Gamma (Ana Bertha Lepe) sera-t-elle libérée par son beau cow-boy qui lui a appris à embrasser ? Le robot tombera-t-il amoureux du juke box ? Les habitants du village finiront-ils par croire notre menteur invétéré ? La terre sera-t-elle envahie par de jolies extraterrestres à la poitrine opulente ?

Ahhhh le joli joyau psychotronique que voilà ! Des monstres plus laids les uns que les autres, des chansons en duo, car le cow-boy chante pour un oui ou un non et une Lorena Velazquez absolument adorable et qui mérite un oscar pour garder son sérieux devant ces monstres de pacotille ! Surtout que ces bestioles lui font la cour dès qu'ils ont une minute ! On ne comprend pas que ce film n'ait pas été traduit pour que tous les petits enfants de cette terre puissent frissonner devant le rayon de feu, l'autre qui transforme Lollobrigida en squelette, pendant que les adultes pouvaient tomber amoureux des ces fabuleuses vamps latino. Viva el Nave de los Monstruos ! Mario Giguère

  NIGHT OF 1000 CATS - René Cardona Jr avec Hugo Stiglitz et Gerardo Zepeda, 1972, Mexique, 93m 

Hugo, millionnaire playboy, vole dans Acapulco dans son hélicoptère et y charme de jolies femmes pour les inviter dans son luxueux château. Arrivé sur place, Hugo les assassine chacune, mettant leur tête dans un bocal et laissant le reste à son armée de milliers de chat affamés vivant dans le dungeon.

J'en ai vu beaucoup de films ennuyant dans ma vie, mais je pense que NIGHT OF 1000 CATS est une des expériences les plus longues que j'ai eue cinématographiquement parlant. Le pitch est déjà complètement débilos, on se retrouve avec un film qui s'éternise sur des scènes inutiles et qui procure très peu de satisfaction pour celui qui s'attendait à quelque chose d'un moindrement divertissant. D'abord, faut dire qu'il l'aime beaucoup ce foutu hélicoptère. Le quart du film est de voir le personnage principal voler dans la ville... lentement, regarder une femme... lentement. Honnêtement, y'a du meublage, car sinon le film ne durait que 45 minutes. Quand même dommage, parce que le château est un décor absolument génial et on se dit que ça pourrait bien devenir meilleur avec la partie horreur, qui ne semble jamais vraiment démarrer. Il y a bien sûr ces pauvres chats... effectivement très nombreux, qui semble s'enmerder autant que nous à attendre leur prochain repas. Niveau scénario, c'est quasi-inexistant en plus, avec des actions qui se limitent carrément au personnage du tueur qui va dans l'hélicoptère, ramène une dame, la tue et recommence. Le montage est tellement brouillon qu'on se demande constamment où nous en sommes exactement dans la temporalité du film, qui pourtant ne semble pas changer. J'ai rarement le goût de quitter un film après 15 minutes, mais ici c'est ce que j'aurais dû faire. Abba

 

NIGHT OF THE BLOODY APES aka  La Horripilante bestia humana - Rene Cardona, 1971, Mexique

Ah, les joies du cinéma populaire mexicain ! Quand on parle de plaisirs coupables, ils sont, je crois, à inscrire au sommet de la liste. Ce Night of the Bloody Apes n'y fait pas exception. Il contient d'ailleurs les éléments essentiels du film mexicain " commercial ", à savoir : lutteurs (lutteuses, dans le cas présent), aspect pulp tout droit sorti d'un feuilleton, mélo, coups de théâtre invraisemblables et une bonne dose d'absurdité et d'humour involontaire.

Le présent film est réalisé par René Cardona, figure emblématique de la série B mexicaine, réalisateur protéiforme dont le fils a continué d'assumer la bizarre succession, à l'instar d'un Lamberto Bava. Comme Jess Franco, Cardona réutilise souvent les mêmes motifs et les mêmes thèmes. Night of the Bloody Apes, par exemple, constitue le remake mis à jour à la saveur 70s (lire : avec violence graphique et nudité) de son Doctor of Doom de 1962 - un meilleur film, à mon avis, d'ailleurs.

En effet, en cette année 1971, il fallait satisfaire un public devenu de plus en plus blasé, en quête de sensations fortes renouvelées et devenues plus piquantes. C'est le syndrome du romantique qui ne se sent exister que lorsqu'on l'ébranle. Cardona s'efforce de " livrer la marchandise " à l'aide de stock-shots d'une opération chirurgicale peu finement amenés (plan : un type tient le visage de l'opéré et un autre s'agite vers le cœur ; contre-plan : quatre mains de vrais médecins sont au travail), de viols commis par le " singe sanglant " du titre, d'effets gore aussi primaires qu'agressants et de femmes nues qui sortent de la douche (il en utilise tellement que ça doit être un fantasme récurrent chez lui).

Du coup, on se trouve face à un curieux hybride : sur le canevas du cinéma mexicain bon enfant et naïf se greffent des images de violence et de nudité décidément " pour adultes ". Le lien qui unit ces éléments est bien entendu l'humour involontaire qui permet à Night of the Bloody Apes de n'être absolument pas traumatisant. Le scénario suffirait à vous éclairer :

Julio, Le fils du brillant médecin Krauzman est très malade et va mourir. Le père inquiet a une idée : pourquoi ne pas lui greffer le cœur d'un gorille ? Or, il n'a pas prévu un hic : une fois greffé, son fils se transforme en singe dément qui tue tout ce qui bouge, redevenant humain de temps en temps (à la Jekyll et Hyde, ou encore à la façon d'un loup-garou). Parallèlement à cette première histoire se déroule celle d'une lutteuse qui a plongé une adversaire dans le coma sans le vouloir. Rongée par les remords, elle songe à abandonner sa carrière...

Comme film " psychotronique ", on ne fait pas mieux, et Night of the Bloody Apes, pour peu qu'on soit disposé à l'accueillir dans des conditions favorables, peut créer une certaine euphorie, grâce au jeu imperturbable des acteurs, au doublage anglais douteux et à l'aspect incroyablement bizarre du mélange (stock-shots + nudités improbables de lutteuses + effets gore + scénario pulp + musique mélodramatique + combats de catch, etc.). Les surréalistes auraient apprécié. Howard Vernon

Un docteur essaie de sauver son fils atteint de leucémie en lui greffant un coeur de gorille, question de bien s'occuper de la transfusion du sang de l'animal. Naturellement le Julio se transforme en bête qui ne pense qu'à tâter de la femme avant de les déchiqueter. Drôle d'idée !

Il est cependant intéressant de savoir que nous sommes en présence de la seule version "sexo" d'un film de lutteur qui existe encore. Beaucoup de films de lutteurs et lutteuses ont bénéficié d'une version sexo, ou l'on ajoute des plans de nudité pour transformer le film en version plus adulte. Aucune de ces versions n'est trouvable de nos jours, mais énormément de matériel publicitaire atteste de leur existence. Night of the Bloody Apes, dont la version grand public a disparu, est donc un morceau d'histoire, dont le résultat final est plus intéressant pour cette spécificité et non pour le film qui en résulte. La lutteuse qui se dénude n'a pas les talents physiques d'autres actrices connues, telle Lorena Velasquez. On remarquera des scènes dans un parc ou les femmes attaquées se démènent et déplacent le tapis de verdure laissant apparaître le plancher du studio, à deux reprises ! Une curiosité qui vaut le détour. Mario Giguère


Marisa Mell

OTAGES EN PERIL aka FABRICANTES DE PANICO aka HOSTAGES aka UNDER SIEGE - René Cardona Jr., Avec Stuart Whitman, Hugo Stiglitz, Francisco Rabal, Marisa Mell, Antonella Interlenghi, Sonia Viviani, 1980, co-production Vénézuela/Italie/Espagne/Mexique

Des bandits commettent une série de braquages dans les casinos de Porto-Rico. La police intervient, la bande se trouve rapidement décimée, à l'exception de trois malfrats, qui se réfugient dans une luxueuse villa, prenant ses occupants (la famille Lombard) en otage.

Inutile d'en dire beaucoup plus : le scénario est banal, il s'agit d'une sorte de croisement de LA MAISON DES OTAGES et d'UN APRES-MIDI DE CHIEN. Plus intéressant est le casting, avec de nombreux grands routiers du bis international. Stuart Whitman campe un vieux chef de la police à qui "on ne la fait pas", Hugo Stiglitz joue benoîtement un officier zélé et courageux. Quant à la famille Lombard, elle réunit dans le rôle du père un Francisco Rabal plutôt monolithique, et dans celui de son épouse une Marisa Mell à la beauté à peine fanée. Une expression de panique crispée ne quitte pas son joli visage de tout le film. Le cadre urbain ne semble guère réussir à Cardona Jr. Le regretté bisseux mexicain ne lésine pourtant pas sur les poursuites en voiture, mais en pure perte : les coups de volant et la tôle froissée ne font visiblement pas partie de ses points forts. On se croit alors devant un mauvais téléfilm, en rêvant à ce qu'un Umberto Lenzi ou un Stelvio Massi auraient fait d'un tel sujet... La prise d'otages, qui forme la seconde partie du film, resserre un peu l'action, bien soutenue par une plaisante partition disco-funk signée Manuel De Sica. Le film gagne alors en tension, jusqu'à la résolution. Cette dernière s'avère suffisamment originale pour que l'on passe, à la rigueur, dans un jour de grande indulgence, 90 petites minutes devant son écran. Stelvio

OUTRAGE aka ULTRAJE - Raúl Fernández, 1977, Mexique    

Troy Donahue, alors dans sa période "je touche le fond du trou", incarne un professeur d'art au tempérament légèrement trempé puisque depuis que son cerveau a été atteint au cours d'un accident de voiture, la moindre contrariété lui fait méchamment péter les plombs. Cela ne nuit pas vraiment à son quotidien, mais quand il tombe amoureux de l'une de ses élèves, il préfère s'isoler avec elle dans une cahute au fond des bois, loin de la civilisation, et fonder une famille sans jamais à avoir à subir le stress du milieu urbain. C'est sans compter sur la construction d'une autoroute et son armada d'ouvriers alcooliques. Des individus dégueulasses qui n'hésitent pas à violer la femme du professeur et lui péter violemment la gueule avant de laisser leur petite fille pour morte. Quelques années plus tard, notre artiste transformé en hermite hirsute fou, se lance dans une tuerie aveugle et kidnappe une petite fille qui n'est autre que... le sienne.

Un "rape and revenge" mexicain sur fond de discours plus ou moins écolo? Pourquoi pas. Sauf que cet OUTRAGE est un foirage total qui exploite de manière terriblement maladroite sa trame de base et son personnage de professeur romantique sur le fil du rasoir. OUTRAGE n'est pas un film d'exploitation pur et dur mais plutôt une série B aux prétentions de drame social. Reste que la scène de viol collectif (l'acte est commis par trois hommes, dont un ne parvient pas à bander) est un petit moment de tension perverse et que le final possède un indéniable charme involontaire grâce à l'apparition ridicule de Troy Donahue déguisé en hippie des cavernes crasseux avec sa superbe postiche grisonnante posée sur sa blonde chevelure et sa barbe d'une authenticité désarmante et qui ne dépareille pas avec son regard imbibé d'alcool. Mais rien qui ne justifie un visionnement de la chose... Kerozene

The PHANTOM OF THE COVENT aka EL FANTASMA DEL CONVENTO - Fernando De Fuentes avec Marta Roel, Carlos Villatoro, Enrique del Campo, Paco Martinez, Jose Rocha, Victorio Blanca, 1934, 85m , version originale espagnole

Une rareté Mexicaine datant des années 30, 1934 plus précisément, mais en espagnol malheureusement. Deux hommes et une femme se retrouvent perdus dans un bois, quand tout d'un coup apparaît un sombre individu, qui sort d'on ne sait ou, pour leur indiquer un monastère qui semble être en ruine. Les trois perdus, qui ne savent où aller, décident de frapper à la porte et un moine vient leur ouvrir . À l'intérieur, il se passe des choses étranges : moine qui se fouette ; gémissement qui viennent de derrière une grosse porte barricadé... Bref un endroit pas trop rassurant. La nuit tombée, il s'en vont a leur chambres, mais l'un d'eux décide d'explorer d'avantage ce mystérieux monastère. Ils trouvent une crypte avec des cercueil vides, mais un moine arrive et les avertis de quitter la crypte. Seul un des hommes continue son périple dans le monastère, pour enfin réussir a entrer dans la grosse porte barricadée, pour y trouver une momie moitié humaine, moitié squelettique. Il se rend compte que c'est son chum qui est là ? puis a l'aurore il est retrouvé sur le plancher devant la porte. Hallucination ou rêve? l'autre homme et la femme viennent rejoindre l'homme qui a tombé dans les pommes, puis ils entendent un bruit et se mettent a la recherche de ce son et trouvent un vielle homme qui passe le balais. Ils lui expliquent leur cas. Le viel homme rit et les prend pour des idiots. Il les emporte à la crypte pour leur montrer que les cercueils ont a leur bord des moines momifiés, donc d'en conclure qu'ils ont été victime de fantômes. Ils quittent les lieux et au loin on voit qu'il n'y a plus de monastère. L'ambiance est excellente, lugubre, morbide, les moines mystérieux... Bref, un bon petit film Mexicain a découvrir. Rana

PHANTOM OF THE RED HOUSE aka El Fantasma de la casa roja - Miguel M. Delgado, 1956, Mexique

Les héritiers d'un vieux millionnaire sont invités à la lecture du testament dans sa demeure. Ils devront passer deux nuits complètes, enfermés de minuit à six heures du matin à penser à leurs péchés. La troisième nuit, ils chercheront le trésor, 6 millions de dollars, cachés dans la maison. Il y a un tueur masqué qui rôde dans la maison et les tableaux ont des yeux qui bougent...

Quelle formidable comédie d'horreur mexicaine que voici, en commençant par les numéros du cabaret IL INFERNO, la pulpeuse nièce qui s'évanouit pour un oui et un non, les domestiques effrayants, la fiancée depuis déjà 32 ans, les deux détectives à la Laurel et Hardy, le docteur qui ne connaît pas trop la médecine et la maison truffée de passages secrets. Les dialogues de la version américanisée par K. Gordon Murray sont savoureux, les jeux de mots et quiproquos se bousculent, bref, on ne s'ennuie jamais et on rigole un bon coup dans un scénario bien ficelé sans temps mort. Mario Giguère

The RIDER OF THE SKULLS aka El Charro De Las Calaveras - Alfredo Salazar avec Dagoberto Rodríguez, David Silva, Alicia Caro, 1965, Mexique, 79m

Un cavalier masqué arrive dans un petit village mexicain en proie aux attaques d'un loup-garou. Il aide un jeune enfant qui était menacé et demande l'hébergement chez la famille, le temps de régler son cas au poilu excessif. Il s'adonne que le lycanthrope est le père du garçon et qu'avant d'être détruit par le cavalier, il tue aussi sa mère. Notre héros à la chemise parsemée d'images de crânes, aura eu le temps de dévoiler son identité et les motifs de sa quête de justice, adopte Perico (qui sera renommé Juanito dans l'histoire qui suit) et le serviteur, Cleofas, petit gros peureux d'un certain âge, le comique de la gang. Allez hop, on se retrouve dans une autre partie du Mexique attaquée cette fois par un vampire à tête de chauve-souris toute croche, mais portant une belle cape, on a tous une fierté. On terminera l'aventure avec un incroyable cavalier sans tête qui la cherche, justement, et de la femme qui l'a eue, la tête, en héritage !

On parle ici d'un très bel exemple de plaisir coupable. Premier film d'Alfredo Salazar, frère d'Abel Salazar, et composé de trois épisodes d'une série télé, je présume, les changements de nom et de costume étant frappants. Les monstres sont d'un ridicule total, les masques sont particulièrement moches, mais curieusement, tout cela ajoute au plaisir immense de voir un truc incroyablement débile mais foutrement rigolo. Il y a des surprises de taille, la transformation en loup-garou se passe en trois étapes, un plan de l'homme, un fondu enchaîné sur un squelette suivi d'un fondu enchaîné sur la bête, de nouveau habillé. Mazette. Le vampire tombe amoureux d'une rondelette mexicaine qui tombe rapido presto sous son emprise. L'homme sans tête, et surtout sa tête, sont d'un ridicule incommensurable. Le justicier aux crânes agit par devoir depuis que ses parents ont été tués par une créature. Orphelin, il se promène à la recherche de monstres de légende qu'il combat surtout avec ses poings dans de courts combats de luttes. Comme dans bien des films de série mexicains, les scènes de nuit sont de toutes évidences tournées de jour, ce qui nous force à bien suivre la continuité. Du pur délice cinématographique qui vaut une bonne rigolade. Alfredo Salazar n'allait réaliser qu'une dizaine de films mais il en a écrit plus de d'une soixantaine, dont plusieurs Santo, le justicier au masque d'argent. Mario Giguère

  The ROBOT VS The AZTEC MUMMY aka La Momia Azteca contra el Robot Humano - Raphael Portillo avec Ramón Gay, Rosita Arenas, Crox Alvarado, 1957, Mexique, 65m

La moitié du film, très court, est occupée par un résumé des deux films précédents: The Aztec Mummy et The Curse of the Aztec Mummy, la trilogie étant tournée en continu en 1957. Almada et Flor sont maintenant mariés. La momie, Popoca,  garde toujours la plaque et le bracelet qui permettent de trouver le trésor des incas, donc qui les lui prend risque de mourir rapidement. Le savant fou du film précédent, Krupp, construit cette fois un robot qui permettra de se défendre contre Popoca, indestructible. Comme de raison, le combat sera rapide et le robot à l'allure de boites de carton peintes argent ne fera pas long feu. J'ai regardé la version de Gordon K. Murray, doublée en anglais. La copie du film, se passant presque uniquement durant la nuit ou sous terre, est assez sombre. Si vous ne désirez regarder qu'un film au lieu de la trilogie, vous serez gâtés, sinon ça traîne en longueurs pour qui a vu les films précédents. Mario Giguère

SANTA CLAUS - Rene Cardona avec José Elías Moreno, José Luis Aguirre, version anglaise produite par K. Gordon Murray, 1959, Mexique, 94m

Dans les dernières journées avant le 24 décembre, les ateliers du Père Noel débordent d'activité. Sa base est située dans l'espace, ses rennes sont mécaniques et lui permettent de voyager dans l'espace, ses aides ne sont pas des lutins mais des enfants de toutes les nations et Merlin lui fournit des accessoires magiques pour accomplir sa besogne rapidement. Car il doit revenir avant le lever du soleil sur Terre, sinon ses rennes se transforment en poudre et il restera coincé sur notre planète. C'est ce qu'aimerait bien Lucifer qui envoie un de ses démons, Pitch, pour inciter des enfants à le kidnapper ! Santa sans influence, les démons pourront inciter les enfants à tricher, voler, pécher sans vergogne ! Quel affreux sort !

On nage en plein surréalisme mexicain, en reformulant complètement la légende du gros bonhomme à la barbe blanche. Beaucoup de musique et de chansons des petits enfants qui travaillent dans les ateliers. Travaillez, les marmots ! On suit donc trois situations spécialement. Un gosse de famille riche qui ne rêve que de passer Noel avec ses parents. Trois chenapans qui sont prêts à tout pour avoir Santa comme esclave, rien de moins, et la petite Lupita, issue d'une famille pauvre et qui ne rêve qu'à avoir une poupée, que le démon lui suggère fortement de voler ! Tout cela est assez long et bon enfant, comme de raison et on n'est pas étonné d'apprendre que le film a été "exploité" par les truands de Mystery Science Theater 3000. Les situations ridicules ou carrément insensées de no jours, comme le sort de ces enfants dans l'espace, a dû faire rêver quelques-uns des jeunes spectateurs et cauchemarder certains autres. La morale est lourde, mais on est bien content de voir Lupita, tellement sage, avoir raison au final. L'inclusion de Merlin et du centre de surveillance des enfants du monde à la George Orwell détonne. Quand au personnage principal, il rigole tout le temps et se rit des pitreries du diable à ses trousses. Une curiosité psychotronique comme le Mexique en a le secret. Mario Giguère

SANTA SANGRE - Alejandro Jodorowsky avec Axel et Adam Jodorowsky ( respectivement Fenix adulte et enfant ) Blanca Guerra ( Concha ) Guy Stockwell ( Orgo ) Sabrina Dennison ( Alma ) Faviola Elenka Tapia ( Alma enfant ), 1989, Mexique/Italie

Sortie en France en avril 93 , alors qu'entre-temps Jodorowsky avait déjà réalisé "the rainbow thief"( le voleur d'arc-en -ciels ) en 90 avec Omar Sharrif et Peter O' Toole , ce film est une splendeur ! Un ravissement ! Un tourbillon baroque d'images hétéroclites d'une beauté fascinante et cruelle!

A Mexico, Fenix, fils d' Orgo, lanceur de couteaux  alcoolique et obsédé sexuel, directeur du cirque "Gringo", et de Concha, qui effectue un numéro de lévitation " tirée par les cheveux"et de plus  adepte d'une secte adorant une vierge aux bras coupés  ; Assiste un soir à leur  dernière dispute : afin de se venger des multiples infidélités de son mari volage, Concha lui vitriole  ses attributs virils tandis qu'il lui tranche les bras avant de se couper  la gorge.

Pour le moins traumatisé, Fénix est  interné et retrouve sa mère alors qu'il a vingt ans pour lui donner... un coup de main ! Il lui servira désormais de bras lors de ses numéros de music hall, des bras qui se feront "vengeurs à l'occasion, frappant impitoyablement toutes celles qui auraient la malencontreuse idée de "désirer" leur possesseur. La jeune sourde-muette Alma, connaîtras t'elle une fin aussi inexorable ?

Parler en quelques lignes d'un tel film relève de la gageure, tant est riche son inspiration. Mélodrame splendide, pandémonium inquiétant, le film ne se décline que sur le mode de l'hyperbole. Véritable "absorbeur de cultures ", Jodorowsky parsème joyeusement son film de réminiscence, de clins d'yeux ironiques ou émouvants comme lors de l'enterrement solennel de l'éléphant... dans un cercueil aux dimensions du défunt ( cf : celui de la géante dans "les tentations du docteur Antonio " de Fellini)

Visuellement le film emprunte son esthétique au baroquisme des mélos mexicains classiques  comme MARIA CANDELARIA d'Emilio(el indio!)  Fernandez ou plus récent comme le claustrophobique CHATEAU DE LA PURETE d'Arturo Ripstein . Mais s'il s'empare à dessein d'images rebattues par la littérature sud américaine du "réalisme magique", il détourne une histoire de meurtre passionnel à proiri banale en un conte psychanalytique extrêmement violent et sanglant permettant de traiter des désarrois du tiers-monde, et plus particulièrement du Mexique, face à l'hégémonie dévorante des Etats -unis, symbolisé par le détestable Orgo ; A ce propos la séquence ou le cadavre de l'éléphant est jeté en pâture aux enfants d'un bidonville, par la main "secourable" du gringo, est significative de cette dénonciation.

Le film rend donc constamment hommage à la culture mexicaine en dégageant une atmosphère de violence qui est omniprésente à Mexico, ville surpeuplée ou tous les délires sont possibles ; S'ajoute à cela pour le spectateur plus au fait de la culture populaire mexicaine, l'emploi d'actrices et d'acteurs connus ( Blanca Guerra et surtout Sergio Bustamante ), une utilisation extraordinaire de tout un répertoire de chansons  extrêmement classique, souvent employées sur un ton ironique "hénaurme", comme lors de la "dispute" et du suicide du père, des clochards chantent "No volvere"( je ne reviendrais pas! ) une rengaine sentimentale qui illustre assez "horriblement"la scène.

On pourrait croire à entendre pareil discours que ce film n'a de qualités que par ses aspects les plus malsains, ce serait considérablement le réduire, Jodorowsky compose des numéros fabuleux de poésie comme les "pantomimes" d'Alma et de Fenix, les "jeux de mains ", les apparitions insolites de la femme tatouée, Thelma Tixou danseuse de cabarets qui eu son heure de gloire, ainsi que les "souvenirs des femmes tuées " qui se réveille.

On pense très souvent aux "MAINS D'ORLAC " avec Peter Lorre ( la version de Karl Freund, la plus belle ), le meurtre sanglant de la maquerelle dans un éclairage aux dominantes rouges et vertes fait aussitôt songer au "SUSPIRIA " d'Argento, de même que le thème de la mère possessive renvoie à tout un pan du fantastique et de l'épouvante.

Fantastique et science -fiction auxquels le réalisateur rend hommage directement, quand le héros cherche à se rendre invisible comme son héros Claude Rains dans L'HOMME INVISIBLE, dont il se passe le film en boucle, mais également lors du clin d'oeil aux films de lutteurs masqués tel Santo. Le film culmine en un final émouvant et grandiose ou Fenix, libéré de sa prison mentale rejoint celle des hommes, à présent seul maître de ses mains, qu'il élèvent bien... haut !  Jess Cougouar

SATANICO PANDEMONIUM aka La Sexorcista - Gilberto Martínez Solares avec la belle Cecilia Pezet, 1973, Mexique, 87m

Voici un petit film mexicain de 75 que je me suis tapé hier soir. C'était moche, mais je ne me suis pas ennuyé une seule seconde! Lors d'une promenade en forêt, une jolie bonne soeur a des apparitions successives et brèves de Méphisto, qui lui, trouve rien de mieux pour démontrer son pouvoir que de se changer quelque fois en pomme et en serpent!? La genèse quoi. Après quelques apparitions de pommes supplémentaires, la soeur est au prise avec le démon de la chair! Ça nous donne droit à quelques séquences réjouissantes, dont le viol d'une soeur par une autre bonne soeur!! (Quand on pense avoir tout vu...) Et comme si elle n'était pas assez corrompu comme ça, elle va même jusqu'à tenter de violer un jeune mineur sur le bord d'une rivière! Ne réussissant pas complètement à assouvir son instinct de salope, elle pousse le bouchon en allant chez lui le soir, alors qu'il est malade, afin de lui tâter le zob sous les couvertes!! Résistant toujours à la belle le pauvre, il finit poignardé sauvagement et calciné. Aucun scrupule j'vous dis!! Quelques scènes de tortures et de masochisme trop courtes complètent le tout. Comte Porno

Pour sœur Maria, frêle et fragile jeune fille avide de pureté et appréciée de tous, le calvaire débute par un après-midi ensoleillé, lors d'une promenade champêtre qui l'amène à croiser le chemin d'un homme nu, surgit de nulle part. Cette vision mystérieuse va la bouleverser bien malgré elle et va n'avoir de cesse de la tourmenter, dès son retour au couvent. Tandis qu'elle devient de plus en plus blasphématrice et violente, elle réalise qu'elle a été choisie par Satan lui-même pour entraîner les nonnes en Enfer ! De sa passion pour le Christ, elle va peu à peu devenir esclave impuissante et consentante de Lucifer. Elle découvre les plaisirs du sexe et devient par la même occasion une meurtrière guidée par l'esprit de son mentor. Au fur et à mesure que sa raison vacille, au rythme de visions et d'évènements étranges, ses actes vont être de plus en plus fous...

Si ce métrage fait sans doute partie des premiers films de "Nunsploitation" (l'exploitation sado-sexuelle de pauvres nonnes enfermées dans des couvents pour résumer), il n'en est pas moins à découvrir de toute urgence. Ses atouts indéniables ? Son style très visuel, son ambiance très particulière et la maîtrise cinématographique incontestable de son réalisateur, le très prolifique Gilberto Martinez Solares.

Qui dit nunsploitation, garanti aux spectateurs des scènes de nudités totales voire gratuites, des scènes de flagellations et autres sévices corporels, des scènes blasphématoires à foison... et ici, " Dieu " sait si l'on est servi en la matière!

Certaines scènes demeurent encore aujourd'hui très choquantes, comme celle ou Soeur Maria tente de violer un enfant avant de le trucider à l'arme blanche, parce qu'il se refuse à elle... Solares qui ne cesse de jouer avec une certaine imagerie du christianisme n'hésite pas à s'engager en laissant supposer que ce microcosme est déjà gangrené de l'intérieur, par trop de privations voire d'avilissements. Le personnage de la Mère Supérieure, agissant en véritable despote, maltraitant les deux seules nones de couleurs du couvent en est la plus flagrante démonstration.

LA SEXORCISTA est une oeuvre à part réalisée avec brio, qui sait éviter le piège souvent aisé de la vulgarité la plus gratuite, et que l'on ne peut que vivement recommander... Marc Evil

SLEEP DEALER - Alex Rivera avec Luis Fernando Peña, Leonor Varela, Jakob Vargas, Tenoch Huerta, 2008,  Mexique, 1h30

" Tous les jours, Memo Cruz accompagne son père qui doit acheter à un prix prohibitif les quelques litres d'eau assurant la survie de leur famille. Toutes les nuits, grâce à une radio qu'il a lui-même bricolée, Memo écoute les conversations de ceux qui ont rejoint les grandes villes. En fait, le jeune paysan rêve de faire comme eux et de quitter son village pour faire fortune en travaillant dans une de ces usines délocalisées, proche de la frontière, où l'on manipule à distance des robots sur des chantiers situés aux États-Unis. Repéré à cause de sa radio par les forces militaires et pris à tort, pour un terroriste, Memo déclenche une attaque téléguidée qui détruit sa maison et tue son père. Désespéré, Memo part pour Tijuana, la ville du Futur... "

Premier long-métrage de cinéma du vidéaste Alex Rivera, primé au festival du film fantastique de Neuchâtel, SLEEP DEALER décrit un monde futuriste. Dans cet avenir proche, la mondialisation aurait pris un tour nouveau et passerait par des fils. Connectés aux entreprises multinationales par des " nodules ", les employés low-cost pourrait subvenir aux besoins du Village global, sans franchir les frontières du Tiers monde, matérialisées par des murs infranchissables. Plus que jamais, les États-Unis sont les prédateurs des pays du Sud.

Loin de se contenter de sa proposition de départ, Rivera, né en 1973 d'un père péruvien et d'une mère originaire du New Jersey, donne chair à son histoire via quelques personnages bien troussés, incarnés par des jeunes comédiens charismatiques. Memo (Luis Fernando Peña), le fils de paysan contraint de quitter sa terre asséchée par l'exploitation des ressources aquatiques et Luz (Leonor Varela), la " coyotek " (dealeuse de nodules), qui devient son amie, incarnent avec force ces personnages contraints de vivre un destin qu'ils ne se sont pas choisis.

Faute de budget, SLEEP DEALER ne peut évidemment tenir la comparaison avec les grandes fresques futuristes du passé (BLADE RUNNER en tête). Et cela ne frustre en rien le spectateur, tant son univers se suffit à lui-même. En fin de métrage, le goût évident du cinéaste pour le space-opera donne lieu à quelques séquences de bataille spatiale aux effets spéciaux grossiers. Jusqu'alors très bien mené, le film bascule dans le bis involontaire et déplacé, nous laissant une impression d'inachevé. Mais Rivera a du talent. Stelvio

SWAMP OF THE LOST MONSTER aka El Pantano de las ánimas - Rafael Baledón, 1956

Un mari fraîchement décédé étant porté en terre, celui-ci disparaît du cercueil de manière mystérieuse. Un cow-boy détective appelé à la rescousse devra démêler les histoires d'héritage, composer avec un amour de jeunesse et affronter un monstre de swamp tout en continuant à élever des chevaux, faut quand même relaxer !

Belle pantalonnade que ce film mexicain, rempli de belles scènes de rodéo, d'un monstre qui a l'air d'un gars dans un costume de caoutchouc, mais c'est logique, d'une veuve qui cache depuis six mois qu'elle est devenue aveugle et un acolyte mexicain qui ne pense qu'à manger et à boire, comme de raison ! Y en font pu des comme ça ! Mario Giguère

El TERRIBLE GIGANTE DE LAS NIEVES - Jaime Salvador avec Joaquín Cordero, Ana Bertha Lepe, José Chávez, 1963, Mexique,71m, version originale espagnole

Le couple qui a survécu à l'attaque du yeti mexicain hypnotiseur de femmes vit paisiblement avec la nina et le grand-père. Les rumeurs commencent à circuler voulant que l'effroyable créature soit encore vivante et menacerait la famille.

Suite de El Monstruo de Los Volcanes, il est, d'une part, difficile d'en suivre les enjeux puisqu'il abonde en dialogues que je ne pouvais comprendre et d'autre part, le monstre n'apparait que dans les dernières minutes. Il semble donc que l'enjeu est de savoir si le monstre existe encore vraiment et on ne sera pas trop surprit du dénouement, très rapide. Quelques scènes sont surprenantes, mais pas excitantes, quand le grand-père parle à la montagne au sommet enneigé et que la montagne répond! Sapristi. Sinon, Ana Bertha Lepe est toujours aussi craquante et l'abominable homme des neiges ressemble toujours à un gros nounours blanc pas très agile. Quelques moments de karate rigolos. Rien d'indispensable, je dois l'avouer. Mario Giguère

La TÊTE VIVANTE aka THE LIVING HEAD aka LA CABEZZA VIVIENTE - Chano Urueta, 1963, Mexique  

Ce qu'il y a de bien avec les pyramides et les momies, c'est que quelque soit leur origine, les profaner ou les dérober conduit au même type de malédiction. C'est donc trente ans après " La momie " de Karl Freund que le Mexique met en branle une sorte de remake aux saveurs locales à base de pyramide aztèque, de sacrifice humain, de momie coiffée de plumes et d'une tête tranchée. On débute donc en l'an 1525 avec le sacrifice sanglant d'un homme se faisant arracher le cœur en haut d'une pyramide par un prêtre halluciné. Une fois sa besogne terminée, ce dernier enterre dans la pyramide la tête d'un valeureux guerrier décapité en compagnie de son gardien et d'une princesse locale - tous deux bien vivants pour le coup. 438 ans plus tard, à savoir en 1963, un petit groupe d'archéologues met la sépulture à jour et ramène la momie du gardien et la tête (casquée) du guerrier dans la propriété du chef de l'expédition. Là, vit sa fille, une belle brune qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la princesse enfermée il y a de ça 438 ans. Étonnant, non ? Très vite, la tête va se réveiller et commander la momie plumée d'éliminer les pilleurs de tombe, tout en prenant possession de la pauvre jeune fille.

" La tête vivante " n'a rien de honteux, mais n'est pas non plus très excitant. Les péripéties ne sont guère palpitantes et se déroulent à 90% entre le salon de M. l'Archéologue et la chambre de sa fille, les attaques de la momie ne surpassent par vraiment celles pourtant très lentes menées par Boris Karloff trente ans auparavant et il est assez étonnant de voir que la mort de certains protagonistes n'affectent nullement leurs proches qui préfèrent éventuellement alimenter une romance pour le moment platonique. On se plait surtout à guetter les éventuelles bourdes - pas si nombreuses que ça - trahissant la présence d'une fausse tête de guerrier dans les plans larges et une vraie tête de guerrier glissée dans un trou pour les plans serrés. Quant à la momie, celle-ci est beaucoup mieux conservée que sa cousine égyptienne (il faut dire aussi qu'elle est beaucoup plus jeune) et a su garder une apparence humaine sous sa coiffe et son pagne. Kerozene

TINTORERA aka LES DENTS D'ACIER - René Cardona Jr. 

Sur une plage mexicaine, deux bellâtres tombent les filles et chassent le requin. Jusqu'au jour ou l'un deux se fait bouffer par Tintorera, un requin tigre. Son ami le venge....

Il est facile de résumé ce film qui se complaît surtout à faire croire que la drague sur les plages mexicaines, et ben il n'y arien de plus facile. Ménage à trois, filles nues, scènes de plongées, brutalité animalière: un grand nombre de petits requins et autres poissons se font trucider devant la caméra, ce qui est assez désagréable. La scène dans laquelle le bellâtre se fait croquer est vraiment chouette: apparemment, un mannequin rempli de tripaille de la boucherie du coin sert à l'effet spécial bien gore. Malheureusement, il y en a très peu qui y passent et donc, on s'ennuit un peu. Kerozene

EL TOPO - Alejandro Jodorowsky, 1970, Mexique 

Alejandro Jodorowsky est "El Topo", un tueur de l'ouest sanguinaire qui suit un parcours initiatique.

Au départ, accompagné de son fils (tout nu?!), il dégomme les pillards comme à la parade, jusqu'à délivrer de son esclavage une femme qu'il emmènera avec lui... au dépend de son fils qu'il laisse aux moines!

A partir de ce moment, il va suivre une initiation symbolique où il sera amené à dégommer des "maîtres" dans le désert... pour se dépasser lui-même et acquérir ensuite la sagesse.

Suivant l'évangile à la lettre, le film décrira sa mort, sa résurrection chez les "monstres", jusqu'à l'apocalypse finale lorsqu'il revoit son fils alors qu'il est devenu un simple mendiant.

Je n'ai pas la prétention d'aller plus loin dans la critique de ce film, par ailleurs magnifique, car je pense qu'il nécessite la connaissance ésotérique (voire maçonnique) pour être perçu plus clairement...

En gros, si vous n'y comprenez rien, il reste le délire artistique à l'écran qui vaut quand même son pesant de cacahuètes! Franfran

TRAMPA INFERNAL aka HELL'S TRAP - Pedro Galindo III avec Pedro Fernandez, Edith Gonzalez, 1990, Mexique, 75m, version originale sous-titres anglais

À cause d'un dernier pari stupide, sept jeunes adultes partent en forêt pour tuer un ours qui a déjà fait plusieurs victimes. Surprise, ce n'est pas un ours qui protège son territoire, mais un vétéran du Vietnam, bien équipé, masqué et avec un gant à la Freddy qu'il fait passer pour des griffes d'ours. Ou quand DÉLIVRANCE rencontre RAMBO.

Curieux mélange de genres, on se demande tout le long pourquoi le vétéran se promène masqué, on se doute bien qu'il est pas joli, mais bon... Naturellement nos sept adultes qui n'ont jamais vu un film vont toujours sauter sur l'occasion de se séparer pour rendre la chasse au citadin plus facile. L'ensemble de la mise en scène est correct et sans grande surprise mais j'ai bien apprécié la scène de la goupille de grenade, on vous en dit pas plus, mais c'est efficace comme idée. Bien gore, mais pas de nudité au menu. Faut dire que les femmes meurent plus rapidement que les hommes, plus armés. Avec Pedro Fernandez dans le rôle de Nacho. Je sait pas pour vous, mais moi j'ai souvent pensé à NACHO, NACHO, MAN, I WANNA BE A NACHO MAN, air connu.

Une autre trouvaille dans le coffret HORROR FROM SOUTH OF THE BORDER vol 1, une aubaine psychotronique. Mario Giguère

VACACIONES DE TERROR - Rene Cardona III avec Pedro Fernandez, Gabriela Hassel, 1989, Mexique, 84m, version originale sous-titres anglais

Un père de famille annonce qu'il a hérité d'une maison de vacances. Papa, maman, les garçons jumeaux, leur soeur Gabriella et la jolie nièce et son copain vont bientôt s'y rendre. Le spectateur sait que ça ne sera pas de tout repos car en préambule nous avons vu une sorcière brûlées jadis sur ce terrain. Curieusement on en décidé de condamner les effets personnels de la sorcière dans un puit, qui est tout ouvert et où la jeune Gabriella s'empresse de tomber. Elle ramène donc une poupée diabolique qui n'aime pas les intrus sur son domaine et qui va faire un très mauvais parti à tout ce beau monde.

D'une facture très classique, on est ici en territoire très connu. Objets qui se déplacent, murs qui saignent, araignées, serpents, mélange d'illusion et de réel, le tout bercé par la sempiternelle Gabriella qui regarde la poupée qui bouge des yeux, et hop, un nouveau malheur arrive. Si Julio (Pedro Fernandez), le copain de la mignonne nièce, comprend finalement ce qui se passe, c'est qu'il est amateur d'ésotérisme et qu'il a récupéré un médaillon censé s'illuminer en présence de forces maléfiques. La petite peste de Gabriella est détestable, mais le final est plutôt spectaculaire et il n'y a pas de temps mort. Mario Giguère

VACACIONES DE TERROR 2 - René Cardona III avec Pedro Fernandez, Joaquin Cordero, Tatiana, 1991, Mexique, 91m, version originale sous-titres anglais

Julio (Pedro Fernandez) est maintenant propriétaire de sa boutique ésotérique, et célibataire, ce qui lui permet de draguer la jolie Mayra (Tatiana), chanteuse pop, qui l'invite à la fête de sa jeune soeur. Gros party de fête en ce soir d'Halloween dans un studio de cinéma qui appartient au père des filles. Surprise, la papa Roberto a récupéré une poupée qu'il veut utiliser dans sa prochaine production, la poupée maléfique vue dans le premier film ! Stupéfaction, lorsqu'on avance une grande table avec un gâteau en forme de grand village d'Halloween, la poupée, sous la table, mange discrètement une figurine de sorcière et se transforme en démon, à la DEMONI de Lamberto Bava. On devine que tout va aller mal par la suite et ce sera gore mes amis !

Si le premier VACACIONES DE TERROR était très classique dans son approche du fantastique, ici on entre dans une modernité toute sanglante. On y va d'une scène de pièce qui tourne à la NIGHTMARE ON ELM STREET et le l'ombre du film de Wes Craven plane sur l'ensemble du scénario. On note aussi quelques passage musicaux qui font de l'oeil à John Carpenter et son HALLOWEEN. L'utilisation d'un studio de cinéma comme décor est bien exploitée. Encore une fois, l'actrice principale est mignonne à souhait et chanteuse dans la vraie vie, ce qui lui permet de pousser une chansonnette pop au début. Joaquin Cordero est convaincant dans le rôle du père affligé. Bien ficelé, si pas très original, le film vaut son petit détour. Mario Giguère

The VAMPIRE aka EL VAMPIRO ala Les Proies du Vampire - Fernando Méndez, Mexique, 1957 

Une jeune fille retourne à sa demeure familiale dans laquelle vivent ses deux tantes et son oncle. Sur le chemin, elle fait la rencontre d'un médecin soucieux de conserver sa véritable identité. A son arrivée, elle découvre en lieu et place de son petit paradis d'enfance une demeure délabrée, et une de ses tantes vient de décéder. Son oncle semble inquiet, d'autant plus que le mystérieux voisin, appelé Duval, semble avoir une emprise négative sur la deuxième tante qui n'a pas pris une ride malgré son age certain. Dès le début, l'identité de Duval est révélée: il est le vampire du titre.

Très beau film à l'atmosphère envoûtante que ce EL VAMPIRO, fleuron du fantastique mexicain. Ce qui frappe avant toute chose est la grande beauté des décors, la demeure est fascinante, délabrée et poussiéreuse, l'interprétation est impeccable et certaines images sont carrément à ranger dans les plus cultes du cinéma; je pense notamment à German Robles, dans le rôle de Duval, traversant un faisceau de lumière embrumé et se retournant soudain vers la caméra, pour ensuite continuer sa route. Kerozene

EL VAMPIRO TEPOROCHO - Rafael Villaseñor Kuri avec Pedro Weber "Chatanuga", 1989, Mexique, version originale espagnole

Trois scientifiques sont penchés sur le corps de Dracula. On lui enlève le pieux et il ressuscite, hop on replante le pieu et on l'envoie dans l'espace à bord d'une fusée ! Naturellement la capsule retombe sur terre et notre Dracula de s'acoquiner avec 3 camionneurs artisans qui essaieront de lui trouver du sang non contaminé et lui feront connaître les joies du Chili, qui le transforme en dindon ! S'en suit une série de petit boulots ou l'on exploite le conte Dracula, transformations en dindon, envoyez la balle sur le vampire, dans une atmosphère familiale de carnaval. Jusqu'à la disco ou l'on va racoler, en plein bal d'Halloween ou tout le monde est déguisé en Dracula.

Le gros oncle un peu dégueulasse de Dracula passe son temps à pousser un cri de chauve sourie ahurissant et à faire sauter les appareils électriques. Les Mexicaines sont pulpeuses et l'atmosphère est décidément proche d'un Benny Hill à la sauce taco. Le film demeure une distraction légère dans la lignée des comédies sexy italiennes. Mario Giguère

VENGEANCE aka BRANDED X aka EYE FOR AN EYE aka TASTE OF THE SAVAGE aka EL SABOR DE LA VENGANZA - Alberto Mariscal, 1969, Mexique  

Témoin du massacre de son père désarmé par deux cow-boys sans scrupule alors qu'il n'était qu'un môme, le jeune Judd s'est forgé un tempérament à toute épreuve, alimenté par une débordante soif de vengeance. Élevé par une mère déterminée, formé au flingue par un chasseur de prime (Cameron Mitchell, surprenant de sobriété) embauché par elle-même dans le but de voir les meurtriers de son mari entre quatre planches, Judd devient un homme nerveux et impulsif, une boule de nerfs à la gâchette facile. Et alors qu'il éloigne de sa génitrice les séducteurs à grands coups de poing dans les dents, et qu'il se fait gentiment griller auprès de sa bien-aimée, sœur d'un riche propriétaire crapuleux, notre jeune cow-boy entame une longue descente aux enfers. Une descente forcément parsemée d'embuches et surtout de cadavres. Sans cesse sur la corde raide, constamment persécuté, et aveuglé par ses pulsions meurtrières, Judd glisse peu à peu vers la folie, jusqu'au final d'une noirceur aussi éprouvante que surprenante.

Si on en croit ce film, le western mexicain n'avait pas grand-chose à envier au western italien en terme de violence et de noirceur ! On touche peut-être même à quelque chose de plus sombre encore, tant le personnage principal, Judd, au départ jeune innocent, se fait pourrir par un univers vénéneux et finit par se transformer en saloperie de la pire espèce. On est effectivement bien loin de l'Homme sans nom et autres Django, des hommes antipathiques dans leur contexte mais dont le capital séduction auprès du public garantissait un minimum d'empathie. Ici, c'est tout le contraire, tout sentiment de compassion est peu à peu annihilé au même rythme que Judd perd de son humanité, que la victime s'adapte à un monde perverti pour finalement en devenir le pire représentant. En ce sens, VENGEANCE va très loin et parvient à plomber l'atmosphère de manière plutôt efficace, à te coller le morale dans les baskets. Dommage en revanche que l'on doive se farcir une série de dialogues foireux - conséquences probables d'un doublage hasardeux - et que l'on passe le milieu du film à regarder le compteur avant que les choses ne commencent à dégénérer. Le film de Mariscal en souffre malheureusement et en devient donc un peu bancal en terme de rythme, ceci dit son visionnement saura satisfaire les amateurs de pelloches au relent de nihilisme. Kerozene

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THE MEXICAN FILM RESOURCE PAGE | K. GORDON MURRAY

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