1938-2010

à lire, reportage sur le tournage de La Nuit des Horloges à Florence

mise à jour le 21 juillet 2011

BACCHANALES SEXUELLES aka Fly me the french way aka Tout le monde il en a deux - Michel Gentil alias Jean Rollin, 1974, France

Valérie (Joëlle Coeur) arrive chez son cousin, lui est parti quelques mois aux États Unis et elle appelle une copine. Sophie (Marie-France Morel) arrive et elles s'amusent, abusant de leurs corps. Sophie est kidnappée, pas avant qu'elle n'appelle un copain, Fred, qui arrive trop tard, donc, mais qui s'amuse avec Valérie, voyez le genre. Entre deux corps consommés, on comprend que le cousin de Valérie a des photos compromettantes à propos d'une secte et que ses disciples cherchent à les récupérer. La sublime Malvina (Brigitte De Borghese) n'arrive pas à faire parler Sophie, qu'elle prend pour Valérie, mais elle saura abuser de son corps, m'enfin vous comprenez...

Ajoutez les soeurs Castel et un décor rempli d'affiches de films de Jean Rollin et le tout y est. Film soft, à l'intrigue sommaire mais d'un certain intérêt, on a droit aux scènes habituelles, un peu de sadomasochisme, de magnifiques costumes pour Malvina, à la plastique plantureuse. Joelle Coeur est mignonne à souhait, avec un peu de chocolat, merci, mais prend pas mal de temps à s'occuper de la disparition de son amie. Mais bon, là n'est pas le propos. Rollin remplit le cahier de charges niveau érotisme, soignant l'imagerie. Si l'ensemble semble aujourd'hui inoffensif, il a du faire son lot de satisfaits à l'époque. Rollin n'a pas à avoir honte, loin de là. Mario Giguère


Brigitte Borghese

CHASING BARBARA aka À la poursuite de Barbara, Jean Rollin, 1971

Il s'agit en fait d'un mini-film destiné à être « inséré » dans une production Eurociné. La meilleure comparaison que je puisse donner sont les scènes de zombies dans UNE VIERGE CHEZ LES MORTS-VIVANTS.

Encore une fois, Rollin n'a donné qu'une aide technique, sans véritable implication de sa part.

Jean Rollin : « CHASING BARBARA, c'était leur même manie (il parle d'Eurociné) de faire du neuf avec du vieux : ils avaient un vieux film de Jess Franco absolument insortable, et Marius a pensé qu'avec environ 20 minutes de raccords avec les mêmes acteurs, il pouvait faire un autre film. J'ai donc tourné ces 20 minutes à Madrid, avec des acteurs âgés de 20 ans de plus. Il y avait une actrice espagnole qui a voulu quitter le tournage quand elle a vu de quoi il s'agissait. Mais le montage avec les scènes de Franco n'a pas fonctionné. »

(Source : CHRISTOPHE BIER, EUROCINÉ, CINÉMA CULTE EUROPÉEN VOLUME 1) 

Le film est donc inédit, et ne constitue probablement pas un vrai court-métrage, plutôt des scènes éparses ici et là. Si Eurociné, en collaboration avec IMAGE, par exemple, fournissait le négatif ou le master, peut-être un jour paraîtra-t-il en DVD, dans une section suppléments. Howard Vernon


Karine Gambier

LA COMTESSE IXE - Michel Gentil alias Jean Rollin - 1976, France 

Un autre porno de l'ère des pionniers signé Jean Rollin qui possède tout le charme des productions naïves et gentillettes de cette époque.

Ici, une jeune fille se fait passer dans une soirée de la baronne pour "la comtesse Ixe" (Karine Gambier), sorte de partouzeuse en chef très réputée des milieux autorisés.

C'est le seul argument pour nous arroser de scènes de cul sur tapis persan et canapé doré avec l'équipe d'acteurs qui commençait à entrer dans le hard à ce moment-là (Alban, Gambier, etc...).

Bon, c'est pas un immense film, mais on s'amusera de l'amateurisme de ces acteurs (futurs "pro") qui attendent que la caméra soit sur eux pour bouger. On imagine bien Rollin en train de se balader caméra à l'épaule en arguant ses troupes, et s'énervant sur les rush finaux à la vision d'Alban se stresser au loin avec sa partenaire, ou cet autre hardeur regarder l'objectif droit devant avec des yeux de merlan frit en pleine action.

Pour le kitsch quoi! Franfran

Les DÉMONIAQUES - Jean Rollin, 1974, France

L'histoire d'une bande de naufrageurs qui vont subir la vengeance fantomatique de deux innocentes qui ont fait les frais de leur vilainie.

Je trouve ce film particulièrement réussi pour son ambiance "BD" avec des décors de marins ultra clichés, mais réjouissant! La tronche des "acteurs" vaut à elle seule le détour, et on peut admirer l'incroyable beauté de Joelle Coeur dans quelques scènes de nudité bien senties!

Malgré les difficultés qu'a eu, paraît-il, Jean Rollin pour réaliser ce film, je trouve qu'il s'en tire bien et propose une fois encore un film hors normes qui plaira aux connaisseurs! Franfran

C'est le deuxième Rollin que je me suis tapé après LE LAC DES MORTS VIVANTS (WAHAHAHA), et ben je l'ai trouvé lamentable.Ca m'a rappelé IL ETAIT UNE FOIS LE DIABLE sans tous les trucs qui rendaient ce "film" poilant. Autrement dit, y a pas grand chose à garder. Kerozene

DINOSAUR FROM THE DEEP - N.G. Mount alias Norbert Moutier avec Jean Rollin, Tina Aumont, 1993, France, Vidéo 

En ce lieu et cette époque, il est impossible de mettre à mort un homme, peu importe les crimes qu'il a commis. Pas de trouble, on l'amènera sur la planète Terra à l'époque des dinosaures qui le boufferont. Voilà une bonne idée qui tourne évidemment mal, les dinosaures sont coriaces et veulent manger toute l'équipe, scientifiques, épouses, terroristes et pilotes compris. Quelques membres de l'équipe réussissent à rejoindre le vaisseau, mais un savant, ayant vu trop de films, a ramené un oeuf à bord. Arrghhh, ni une ni deux, la bibitte sort de l'oeuf et veut bouffer tout le monde...

Sur une idée de base quelque peu originale mais tordue: éliminer les indésirable à l'aide de dinosaures, Norbert Moutier, sans aucun budget conséquent, se lance à l'assaut d'un long métrage. On peut applaudir l'audace, la folie de l'entreprise et surtout l'enthousiasme pour mener à bien un tel tournage. Le résultat est évidemment amateur et on ne sait trop si on doit rire ou se décrocher la mâchoire quand les dinosaures arrivent, vagues humoncules de plasticine tout de même filmés image par image, parfois, ou en marionnettes, souvent. Losqu'une nymphe barbaresque apparaît dans le décor (décor naturel bien utilisé) on comprend qu'il faut s'amuser avec. La suite dans le vaisseau pousse un peu fort, on a beau avoir un petit peu de budget, on y croit pas, mais rendus là aussi bien apprécier les efforts de Jean Rollin, qui débite son texte avec un sérieux louable et sa femme, qui nous soutire le rire ou à tout le moins le sourire.

De l'authentique série Z française qui s'assume. Ca vaut à tout le moins le détour ! Mario Giguère

DISCO SEX - Robert Xavier alias Jean Rollin avec Jean-Pierre Bouyxou, Cathy Stewart, Agnès Lemercier et Jean Rollin, 1978, France

Un musicien reçoit des partouzeurs et des hardeuses dans son studio musical pour une sexe session.

Le film offre peu d'originalité si ce n'est que l'action se déroule dans un studio musical et offre diverses performances de Jean-Pierre Bouyxou et de Jean Rollin. Celui-ci joue le rôle du preneur de son et fait une petite apparition à la fin de l'orgie et ceci en vêtements au milieu des ébats et est visible à la fin du film à la table en train de tripoter les seins d'une starlette. Comme dans la plupart des réalisations X de Rollin, la camera à l'épaule se promène d'un groupe à l'autre lors de l'orgie. Il est à noter que le film se termine sur une amusante fin de générique sur des cartons. Une curiosité. Black Knight


Catherine Castel


Tania Busselier

DOUCES PENETRATIONS - Jean Rollin alias Michel Gentil

 Dans la série "je signe pas de mon nom sur des pornos à 2 balles", voici un des petits films X qu'a pu réaliser Jean Rollin au milieu des années 70 : "douces pénétrations", aussi retitré élégamment "gode story" sur ma version.

Une romancière de bouquins érotiques se rend dans la villa de son éditeur pour "s'inspirer" de situations réelles. Les dialogues sont pas mal violents, texto :

- allô? les éditions Dugenoux?

- pourrais-je parler à Mr Dugenoux s'il vous plait?

- allo, Mr dugenoux?

Du grand art, vous en consentirez! C'est le scénario au complet, mais ça suffit à enchaîner la suite!

Sinon, on retrouve Martine Grimaud (photographe dans "lèvres de sang"), les soeurs jumelles Catherine et Marie-Pierre Castel qui ont l'air de s'être laissées embarquées dans bon nombre des galères à Rollin (y en a d'ailleurs une qui prend cher avec un épis de maïs... mais voyez vous-même!), et l'héroïne est Tanya Busselier.

Le film, datant de 1975, a le charme vieillot des X de cette époque où l'ambiance générale est plutôt à la décontraction... C'est pas très "hard", mais le visage souriant et agréable de Tanya Busselier, ainsi que sa bonne humeur naturelle font que ce film se laisse regarder.

Voila, pour compléter encore un peu plus la parenthèse Rollin! Franfran

Les ÉCHAPPÉES aka Fugues mineures aka Les Paumées du petit matin - Jean Rollin, 1980, France

Deux jeunes filles s'échappent d'une maison de santé et trouvent refuge à l'intérieur d'une troupe foraine, pour ensuite trouver refuge au Vénus Bar où elles font la rencontre d'une voleuse à la tire qui leur apportera la possibilité de s'échapper sur un bateau à la destination des ÎLES. Mais des mondains plutôt louches, accompagnés de Brigitte Lahaie, les invitent à un party la veille de leur départ... 

Il s'agit d'un très bon et très personnel film de Jean Rollin. Le film mise presque pas sur le fantastique, il y a des moments de poésie ici et là et la fin offre tout un spectacle. Les comédiennes, en particulier Christiane Coppé et Laurence Dubas, sont très justes et Brigitte Lahaie démontre qu'elle a toujours une fabuleuse présence à l'écran que se soit dans le registre de l'érotisme ou pas.

Rollin dépeint l'univers des ports, des matelots et des laisser pour compte avec vigueur. La scène du patinage à la belle étoile est vraiment poétique et est une hymne à la liberté. Un excellent film, qui donne envie de voir davantage de films en mode plus réaliste et qui appartiennent moins au registre fantastique de la part de Jean Rollin. Black Knight

 

FASCINATION - Jean Rollin, 1979, France, 1h20

Et ben, d'après les critiques au parfum, il s'agirait de son meilleur film, mais je ne suis pas trop d'accord.

L'histoire : en 1905 un bandit ayant trahi ses compagnons, se retrouve dans un manoir habité par deux jeunes filles étranges qui se gouinent un peu (dont Brigitte Lahaie, évidemment). Elles attendent en fait des copines pour leur "réunion annuelle" à minuit et attisent la curiosité du jeune homme qui désirerait en savoir plus...

Bilan : on voit souvent Brigitte à poil (ça c'est un bon point), il y a une apparition de Muriel Montossey (mais siiii, celle de "la classe" sur FR3), une belle scène de meurtre à la "faux", et le tout est pas mal joué. Donc, un film correct qui semble plus chiadé et plus accessible que certains Rollin mais je préfère "Les Démoniaques" quand même, pour son ambiance carton-pâte à balles deux! Franfran

J'ai vraiment apprécié ce film de Rollin, pour l'atmosphère et les actrices fort bien choisies, Brigitte Lahaie y est superbe. Le jeu demeure théâtral et l'acteur principal déclame son texte de manière qui m'apparaît peu naturelle, mais ça passe bien et les tableaux composée par le réalisateur sont recherchés. L'histoire tient à peu de mots, mais l'ambiance est envoûtante et la faux nous amène une scène qui frappe l'imaginaire. Mario Giguère

Tourné en 1979, FASCINATION demeure pourtant sans âge. Fable de vampires modernes dans une France du passé (les événements se déroulent au début du XIXe siècle), hymne à la vie et à la folie de la jeunesse, parabole du désœuvrement bourgeois et de la victimisation des infortunés, le film déroute par son thème, et le mystère dans lequel Rollin l'enveloppe.

Un brigand, personnifié par un Jean-Marie Lemaire halluciné et hagard - qui ne manque pas de similitudes avec un Macolm McDowell plus jeune - fuit un quatuor de mécréants qu'il a lâchement escroqué. Comme les bandits lui en veulent beaucoup, il se réfugie dans le premier château venu, qu'habitent Brigitte Lahaie et une autre jeune demoiselle tout aussi séduisante. C'est à ce moment que commence leur petit jeu de séduction, qui fait passer Jean-Marie par toutes les étapes de l'incrédulité.

La finale, fataliste, est un retournement de situation que l'on n'attendait pas et qui vient renforcir le pessimisme de Rollin à l'égard d'une jeunesse en laquelle il n'est plus possible d'espérer; et encore une fois les forces du mal triomphent. La direction photo est superbe, comme d'habitude chez Rollin, et les images oniriques viennent créer une atmosphère hors du commun. Ce dernier possède une touche bien à lui pour insuffler sa poésie dans chaque prise de vue. Ses jeux de lumières s'impriment sur la pellicule comme lui seul en est capable et nous sommes tentés de prétendre qu'il a utilisé la "Pellicule Rollin", bobine de choix pour les petits budgets poussiéreux.

Comment résister à la scène où Lahaie, vêtue seulement d'une cape noire et armée d'une faux, vient découper la femme, sur le pont du château, au son du tonnerre ? Un grand moment de cinéma. La musique, bien que parfois simplissime, traduit la légèreté et la langueur des événements, et est tout à fait à propos. Pour une fois le film ne semble pas durer une éternité, et son petit 1h20 est beaucoup trop court pour la félicité qu'il nous procure. Un mystère atmosphérique comme il s'en fait trop peu. Orloff

La FIANCÉE DE DRACULA - Jean Rollin, 2002, France

Le Professeur et son assistant sont à la recherche du maître des ténèbres, le terrible Dracula. Par le biais d'une folle qui s'avère être une Parallèle, une créature appartenant à un autre monde, les deux aventuriers apprennent l'existence d'Isabelle, une femme d'une grande beauté tenue prisonnière par les Soeurs de la Vierge Blanche. Cette femme est recherchée par les Parallèles puisqu'elle est la seule à pouvoir marier Dracula et ainsi, à le délivrer de son triste destin. Le professeur et son ami vont donc à la rencontre de la mystérieuse Isabelle, ce qui les plongeront dans un univers étrange peuplé de créatures mythiques aux rituels sataniques.

Rollin nous réinvite à faire un voyage dans son univers particulier. Pour faire, il rejoue avec ses thèmes favoris et présentent des personnages qui font échos à ceux de ses films précédents. On est donc pas surpris de retrouver des vampires, des nonnes un peu folles ainsi qu'une finale se situant sur une plage. Le récit est digne du maître, on ne sait jamais où il nous amène, mais on prend un plaisir certain à suivre l'errance des personnages et à faire de curieuses rencontres. Le point fort du film reste l'ambiance magique que l'on retrouve tout au long de la filmographie du cinéaste. Il se dégage du film un bien étrange climat qui permet au spectateur d'accepter l'invraisemblable et de se laisser prendre par le récit. Les dialogues sont poétiques et rajoutent une touche particulière à l'atmosphère : les personnages parlent un langage qu'ils semblent être les seuls à comprendre et tenter de décrypter leurs énigmes apporte une nouvelle dimension à l'oeuvre.

La photographie est comme toujours très soignée et Rollin signe des images particulièrement accrocheuses. Les plans de la violoniste jouant de son instrument sur la plage sont particulièrement réussis.

Les acteurs sont tous excellents et s'avèrent même supérieurs à certains que l'on retrouvait dans LES DEUX ORPHELINES VAMPIRES. Il est d'ailleurs amusant de retrouver, une fois de plus, Brigitte Lahaie dans un caméo qui fait sourire.

Le film a quelques défauts par-ci par-là, quelques longueurs font perdre l'attention du spectateur et on sent bien que Rollin a mis moins de coeur dans le projet que dans ses meilleurs films comme FASCINATION ou REQUIEM POUR UN VAMPIRE.

LA FIANCÉE DE DRACULA est donc un film mineur du cinéaste, mais il n'en reste pas moins qu'il s'agît d'une autre réussite de Jean Rollin.

En espérant, tout de même, qu'il ne s'agît pas de son dernier film et qu'il trouve le temps, l'argent et, surtout, la santé, pour faire son dernier coup d'archet. Oncle Freak

le FRISSON DES VAMPIRES - Jean Rollin, 1971, France 

Je suis encore sous le choc, époustouflé. Je croyais que Jean Rollin n'était qu'un con divertissant. Mais non, il se croit aussi obligé d'ajouter à ses films déjà difficiles à digérer une dose massive de poésie vampirique. Le "Frisson" m'a marqué tant par sa musique plus que risible que par ses protagonistes aux costumes "hippies" et tape-à-l'oeil. Plusieurs scènes me sont restées dans la tête, comme celle où la vampiresse (hybride de Cher et de Marylin Manson) sort de l'horloge grand-père sous les douze coups de minuit, ou encore la "chorégraphie" des deux cousins lors de leur première rencontre avec le couple de jeunes mariés.  Comment ce mec fait-il, avec une femme aussi canon, pour accepter son continuel refus de copuler ? Ça m'a aussi dépassé. Et que dire de ce grand moment sur la plage... Vive les spots et vive la nudité gratuite (je ne condamne rien, j'en suis un grand fan). Ce que je trouve dommage, c'est que Rollin ne se force pas tellement pour trouver des lieux pour terminer ses films... Les repérages, lui, il doit les passer à "sélectionner" ses actrices à la dur, sur son canapé...  Ça fait 4 films de Rollin que je vois et 3 d'entre eux finissent sur la criss de même plage...  M'enfin. Orloff

"A minuit les femmes vampires sortaient des horloges" aurait put écrire Gaston Leroux à propos du film de Rollin, le seul qu'il m'a été donner de voir à ce jour, et bien que je ne sois pas tombé amoureux du style du "maître ", je dois avouer que je me suis bien amusé à savourer ce film, c'est déjà assez génial qu'un français s'embarque dans une aventure pareille avec de pareils moyens, et son film dégage un étrange parfum, fait d'une poésie inquiétante et vaguement ennuyeuse ponctuée ça et là d'images insolites et forts belles ; je pense bien sur à la scène ou' Isolde la vampire lesbienne sort de l'horloge et entraîne sa victime consentante jusqu'au cimetière au milieu des hululements sinistres et des cris de chiens fous accompagnés par la musique "vampirpop" du "groupe "achantus! Mais également au dispositif meurtrier de deux pointes acérées couvrant les seins, aux masques mortuaires recouverts d'une cire figée par les siècles, un crane illuminé dans un aquarium ou nagent des cyprins dorés, à Sandra Julien recevant le "baiser" fatal, le sang d'une colombe fraîchement tuée qui en coulant le long d'un cercueil, réveille sa propriétaire, le jeu tour à tour outré ou grotesque des comédiens, leurs costumes somptueusement ridicules, bref un charme indéniable malgré l'aspect décousu et chaotique du montage.

Ils sont ce qu'ils sont, mais les vampires français existent ! Jess Cougoar

  JEAN ROLLIN, LE RÊVEUR ÉGARÉ - Damien Dupont et Yvan Pierre-Kaiser avecJean Rollin, Jean-Pierre Bouyxou, Jean-Loup Philippe, Brigitte Lahaie, Nathalie Perrey, Pete Tombs, Caroline Vié, Ovidie, Philippe d'Aram, 2011, France, 72m

Si ce documentaire n'avait qu'une seule raison d'exister, ce pourrait bien être pour réhabiliter Jean Rollin, souvent montré comme bougon et de mauvaise humeur avec les curieux qui l'abordaient. Ici, il est toujours en train de rigoler et on se demande si ce n'est pas ses nombreux ennuis de santé qui le rendaient apparemment plus irascible ! C'est donc un grand survol de sa carrière auquel on a droit avec extraits, photos et témoignages de ses collaborateurs, autant derrière que devant la caméra. C'est dès le début de sa carrière de cinéaste que l'incompréhension du public et des critiques se manifeste. Élevé dans un milieu intellectuel, bercé par la bande dessinée et les romans de gare, Rollin est lui-même tiraillé par ses influences. On noua raconte la légendaire sortie du VIOL DU VAMPIRE en pleine crise de mai 68, le scandale qui s'en suit, mais aussi le succès financier, car les majors américains ont laissé tomber les exploitants de salles en cette période de crise. Rollin est dès lors marqué par le fantastique érotique, mais sa période pornographique alimentaire n'est guère une réussite, surprenamment. Ses films plus personnels sont des bides financiers, mais la vente de son catalogue à Canal + lui permet une entrée annuelle qu'il met dans la production de ses derniers films. Avec Pete Tombs qui parle de la perception plus positive du créateur dans les pays anglo-saxons, de ses aveux sur une production pour Eurociné comme LE LAC DES MORTS VIVANTS ou l'évocation de ses nombreuses publications, les anecdotes sont abondantes et on termine sur une note bien triste avec la disparition du cinéaste qui a su si bien dépeindre les cimetières peuplées de femmes nues. Un visionnement incontournable pour qui s'intéresse au cinéma de Jean Rollin et au fantastique européen. Mario Giguère

Le LAC DES MORTS VIVANTS aka Zombie Lake - J. A. Laser alias Jean Rollin avec Howard Vernon, 1980, France

Lorsque des anciens nazis devenus zombies sortent du lac d'un petit village, le maire raconte à une journaliste comment les villageois, alors dans la résistance, ont massacré et jeté dans le lac cette bande de vauriens. Mais un de ces soldats a eu le temps d'avoir une enfant avec une villageoise. Les zombies sortent jour et nuit et amènent les équipes féminines de foot dans le fond de la piscine, pardon, du lac. Heureusement la journaliste a une solution pour détruire ces morts vivants indestructibles...

Que c'est long, que les passages poétiques s'étirent... A sa décharge, Rollin a commencé le tournage en catastrophe et sous la direction serrée d'Eurociné, ce qui explique le pseudonyme. N'empêche que le montage aurait grandement gagné à être plus serré. Le dvd offre des séquences alternatives ou les actrices sont habillées. Peu recommandable. Mario Giguère

LÈVRES DE SANG aka LIPS OF BLOOD - Jean Rollin, 1975, France

Un homme est attiré par une photographie de ruines, parce qu’il croit y avoir déjà été lors de son enfance. Il rencontrera donc cette photographe pour connaître l’endroit de ses ruines. Il a ensuite diverses visions d’une belle femme vécue de blanc, qui croit il, appartient à son enfance et qui l’avait aubergé dans le même château qui est entouré des ruines. Lors de sa recherche, il croit à un complot pour l’empêcher de connaître la vérité. En même moment, 4 femmes vampires sèment la terreur autours de Paris.

Et oui ! Voici donc la critique de mon premier visionnement d’un film de Jean Rollin ! Pourquoi donc, avoir choisi LÈVRES DE SANG ? Simplement parce qu’au générique y figure ANNIE BRIAND, qui sera plus tard en vedette sous le nom de ANNIE BELLE, dans plusieurs films de JOE D’AMATO comme THE HOUSE ON THE EDGE OF THE PARK, EMANUELLE IN EGYPTE et ANTHROPOPHAGUS 2. J’avoue que je ne m’y suis pas ennuyé du tout et je croyais (suite aux commentaires de certains membres ici) que de visionner un Rollin relevait du pur masochisme. Le film présente un scénario assez bien écrit, qui présente quelques belles femmes vampires, quelques bonnes atmosphères et quelques belles nudités. Je ne demandais vraiment rien de plus au film. Par contre, JEAN-LOU PHILIPPE joue d’une manière énormément théâtrale et il en fait décidément beaucoup trop. Compte tenu des moyens modestes que cette production devait avoir, je trouve le résultat tout à fait correct. Il existerait une version hardcore du film sous le titre de SUCK THE VAMPIRE qui aurait été distribué aux États-Unis avec une actrice américaine. Si vous possédez ce film, dites-vous bien que je suis intéressé. Black Knight

La MORTE VIVANTE - Jean Rollin, 1982, France 

Il s'adresse particulièrement à ceux qui pensent que "les raisins de la mort" est son seul film "regardable" car proche des films gores et de morts vivants classiques...

Et bien "la morte vivante" est un autre excellent film du même acabit! C'est une histoire de produits radioactifs aux contacts d'une crypte qui vont provoquer l'éveil d'une jeune fille récemment décédée. Elle va alors errer et dégommer tout ce qui bouge (yeux crevés, dépeçage, etc...)!

On a droit à un mélange détonnant de scènes gores, de cul, de kitsch, de plouquitude française, tout ça dans une ambiance bissante bonne-enfant!

Un excellent Rollin!! Au moins aussi bon que "les raisins..." en tout cas! Franfran

LÈVRES ENTROUVERTES aka Lèvres Entrouvertes Pour Sexes Chauds - Jean Rollin alias Michel Gentil, 1977, France, 1h et des poussières

Après un générique des plus primaires (une main écrit le générique sur une série de carton au son d'une musique enjouée), on nous présente un chevelu en train d'entreprendre une brunette sur canapé alors que sa copine, une blondinette, rentre du travail. Elle n'apprécie pas tellement cette "distraction sans elle" et le chasse du domicile. En partant, il la prévient qu'il ne s'en va pas très loin, des amis un peu plus bas sur la même rue ayant organisé un week-end orgiaque. Au cours de la journée, ils réfléchiront sur l'état de leur couple et le libertinage.

En fait, on est loin de la thèse intello sur l'amour libre, ce Rollin étant un porno plutôt standard et, oserais-je le dire, barbant. Il ne s'y passe pas grand chose, à part les multiples fornications bien sûr, et un nombre impressionnant de poils pubiens y est en vedette. Aucune star reconnue de l'époque n'y apparaît si ce n'est Michel Gentil lui-même, faisant un caméo au beau milieu de la seule scène amusante de tout le métrage. La garde-robe des acteurs porte certes à sourire, mais c'est à peu près le seul plaisir qu'on y retrouve. Ça et la musique de Gary Sandeur, délirante. Orloff

Il est notoire qu'une fois ses premiers X réalisés, Rollin a poursuivi dans cette voie sans s'y investir, d'où des films étonnamment monotones et impersonnels, qui ne l'intéressaient d'ailleurs pas.

Les Hard Rollins " à voir " sont donc : 

- SUCE MOI VAMPIRE (re-working de LÈVRES DE SANG) 
- PHANTASMES (film hard fantastique) 
- LA COMTESSE IXE (avec Rachel Mhas, Bouyxou et Catherine Castel) 
- DOUCES PÉNÉTRATIONS (quel titre) avec Rollin, les jumelles, Tanya Busselier... Howard Vernon


Brigitte Lahaie

La NUIT DES TRAQUEES - Jean Rollin, 1980, France

Deux jeunes filles dénudées courent sur une route en pleine nuit. L'une d'entre elle (Brigitte Lahaie) est recueillie par un jeune homme en voiture, qui la ramène chez lui puisque celle-ci ne sait plus qui elle est, ni comment elle s'appelle et encore moins où elle habite! Elle est finalement ramenée dans une sorte "d'asile" pour personne souffrant du même mal qu'elle par un couple un peu bizarre... On suivra alors les péripéties de Brigitte Lahaie dans ce grand immeuble sordide de la Défense à Paris, qui va essayer de comprendre ce qu'il se passe, et pourquoi tous ces gens sont amnésiques.

Un bon film d'anticipation donc, signé Jean Rollin, ce qui implique ce que vous savez : jeu décalé des acteurs, scènes de cul, scènes d'horreur, lieux étranges, etc... mais on peut dire que tout compte fait, l'ambiance triste et désenchantée est bien posée, et l'histoire est suffisemment intéressante pour faire de ce film un des meilleurs Rollin à mon sens. Et... y a Brigitte en plus!! Franfran

Si on évalue le film en regard de ses conditions de réalisation, c'est certainement une réussite. Tourné très rapidement avec un budget dérisoire, cette Nuit est considérée par Jean comme " son film le plus raté ", car le plus ambitieux. Doté d'une esthétique très 1980, il utilise une architecture froide, glaciale, d'un futurisme carré. Au niveau de l'émotion, cette Nuit prouve que Rollin est capable de faire autre chose que ses films plus " rolliniens ", dans un registre tout à fait différent. Son film interroge le virage technologique des années 80, en partant d'un postulat semblable à celui des Raisins de la mort.

Une entreprise intéressante, en tout cas, malheureusement piégée dès le départ par ses ambitions, par le temps de préparation et de tournage réduits. Jean Rollin a ici l'habileté de ne faire aucune concession et d' "expédier" la scène érotique (facultative et imposée par le producteur, donc quelque peu plaquée sur le reste du film) dès le début, en se jouant d'ailleurs avec une ruse certaine des exigences du producteur. Le film peut rappeler l'univers des premiers Cronenberg mais revu et corrigé par l'esthétique de Jean Rollin. Howard Vernon

Ce film me rappelle tellement de bons souvenirs...

Je ne l'ai vu que récemment - il y a quatre ou cinq ans - mais il a hanté toute ma jeunesse. La jaquette sur laquelle on voit une jeune fille avec des ciseaux plantés dans les yeux trônait bien en évidence en haut des tablettes du club vidéo où travaillait ma cousine et son petit ami s'amusait à me prendre dans ses bras et à me foutre la tête vis-à-vis de l'horreur !

Le film lui-même est à mon avis une grande réussite malgré ses défauts. Même la scène érotique, avec miss Lahaie en grande forme, est valable, l'amnésie de la demoiselle amenant un impact psychologique supplémentaire au spectateur déjà médusé par sa légendaire et incroyable poitrine.

Chaque lieu de tournage est savamment étudié pour augmenter le malaise du public, et l'aspect "scientifique", bien que déjà présent dans LA VAMPIRE NUE, est une variante bienvenue au fantastique bon enfant habituellement mis en scène par Rollin. Orloff

Voila, j'ai enfin vu un film de Jean Rollin. J'avais vu (en marche rapide après 30 secondes de visionnage) "le lac des morts vivants" qui n'était pas vraiment de lui. Bon, "La nuit des traquées" : l'affiche est bien sympathique et en plus il y a Brigitte Lahaie. Je me dis ça peut-être pas mal : Je n'ai jamais vu un film aussi chiant que celui la et en plus très mal joué, Brigitte Lahaie en tête. Incroyable d'être aussi mauvais. Seul le personnage prénommé Robert assure un peu. Le scénario se veut original mais le flagrant manque de moyens annihile toutes ambitions. La mise en scène d'une lenteur soporifique frise l'amateurisme. C'est à se demander si Jean Rollin n'a pas fait l'économie d'une scripte tellement les plans se raccordent mal. La photo se veut froide, elle l'est en plus de sa laideur. La musique de l'ineffable Gary Sander se limite à 2 accords montés en boucle. Il y a heureusement quelques femmes nues pour soutenir l'attention et attirer le gogo de l'époque, mais le visionnage de ce film tient plus du chemin de croix que d'une expérience cinématographique.

Pour résumer, je lis que Jean Rollin est un auteur maudit, qu'il est le pape du fantastique français n'ayant jamais trouvé son public car il est incompris. Peut-être est-ce simplement parce qu'il est mauvais ? Je ne veux pas être définitif (comment juger un cinéaste en ayant vu qu'un seul film ?) Oui mais quel film !! Je m'en vais regarder "Les raisins de la mort" et "lèvres de sang" en espérant réviser mon jugement.  Moloko

PHANTASMES - Jean Rollin, 1975, France 

Voici un des premiers X de Jean Rollin, sans le pseudo Michel Gentil sur ce coup la, pour un film pas si mal tout compte fait, et ou on reconnaîtra quelques futurs acteurs français cultes du genre (dont l'inénarrable Alban Ceray)! L’histoire: une jeune vierge en passe d'être violée est sauvé et ramené dans son château par le maître des lieux, un personnage aux moeurs curieuses enchaînant sa femme dans les combes.

Les scènes X de cette version "hardcore" ne sont pas très nombreuses (et y a pas de gros plans!), mais collent assez bien à l'histoire. On retrouve l'ambiance fantastico-théatrale de Rollin chère à tous ses films de vampires-gonzesses à poil. C'est une des rares tentative, selon Jean Rollin lui-même, de réaliser du X "intelligent" avec une histoire bien réelle, mais apparemment qui n'a pas satisfait le public de l'époque réclamant plus de scènes hard. On retient par contre que le problème, c'est plutôt de trouver des acteurs pornos sachant jouer la comédie! mais bon, ça fait "Rollin" quoi... du arts et essai cul! et c'est ça qu'on aime!! Franfran

Les RAISINS DE LA MORT aka The Grapes of Death aka Pesticide - Jean Rollin avec Marie-Georges Pascal, Felix Marten, Serge Marquand, Mirella Rancelot, Patrice Valota, Patricia Cartier, Michel Herval, Brigitte Lahaie, Jean Rollin, 1978, France,  87m

C'est LE film à montrer aux détracteurs du "maître" de l'horreur en France!

Il est très loin des thèmes favoris de Rollin (vampires et femmes à poil), et on se complait dans cette série B très gore et bien kitsch! L'histoire par elle-même vaut le détour; il s'agit d'un petit village d'agriculteur du Sud de la France qui se retrouve contaminé par son vin, et transformé en une bande zombies assoiffés de sang. On suit alors les affres d 'une nana revenu au village, et se faisant poursuivre par les paysans devenus zombies, et rencontrant sur son passage... Brigitte Lahaie bien sur!!

Avec ce film (et "la morte vivante"), Jean Rollin introduit le gore en France, notamment avec une scène "choc" de décapitation bien rustique, c'est le cas de le dire! Un très bon film que je recommande vivement!! Franfran

Un type au gros foulard jurant de symbolismes inconnues [bleu pour paradis ?] reprends sa pipe à l'Américaine: -"Hey Kowalski! Cesse de te plaindre, les nouveaux masques arrivent demain. Ils sont complètements étanches. Tu peux le dire aux autres". Pendant ce temps, beau d'octobre, la brunette Elizabeth [Marie-Georges Pascal] aux couleurs raisins toujours vêtue accompagnée de sa blonde copine est super impatience de rejoindre son fiancé dans ces régions vignicoltes montagneuses de la France. Malheur! Kowalski apparaît dans le train jusqu'à maintenant inoccupé. Trop collant, elle le fuit et devra parcourir plein de kilomètres croisant de nombreuses victimes d'une mystérieuse infection qui a rendu presque toute la population folle, immonde et lunatique comme des zombies.

Affecté d'un autre malaise, celui de n'avoir pas apprécier, après une belle intro, mon 1er visionnement d'une oeuvre de maître Rollin pourtant décrit comme l'une de ses plus accessible car de commande; je retourne voir mon psy, demain matin. Pourquoi Kowalski et les autres immigrants au travail sont moins atteint que les autres ? Oui Brigitte Lahaie est mignonne mais pourquoi ils n'ont pas vérifié son dos ? Subjugués par sa beauté et/ou parce qu'il faisait trop froid lors de son premier rôle no-porn ? Le mec qui se met à chanter à tout rompre lors de l'appel téléphonique enfin possible, etc, etc. Ok, film B mélangeant envolés poétiques puis UN discours socio-politique et clins d'yeux. Pour moi, l'inculte aveugle confus connaissant le chemin par coeur [...] j'ai découvert surtout les communes Les Roziers, Aleyrac, Vessac, La Roujarie et Montmejean ainsi que certains autres beaux "tableaux". Oui, très beau ainsi qu'un style particulier aux magnifiques silences aux coûts élevés.

-"Hey Deadmonton! Cesse de te plaindre, les nouveaux masques arrivent demain. Ils sont complètements étanches. Tu peux le dire aux autres." - On les oublie, hâte de voir le "pire" Rollin maintenant. Deadmonton

REQUIEM POUR UN VAMPIRE - Jean Rollin, 1971, France

After a violent escape from a girl's reformatory two sexy young things encounter "The Last Vampire", a melancholy relic living in an ancient crumbling castle surrounded by his female assistants (Dominique and Louise Dhour) and beast-men. The girls are vampirised, made slaves and forced to seduce local men into the pit of hell!

Rollin's fourth vampire film is a nearly silent experience with virtually no dialogue for the first half while the latter movement details the girl's second escape from a colorful S & M fantasy movement. Beautiful shots of the girls in clown costumes crossing the haunted landscapes, huge vampire bats (one shown drinking from between a female slave's legs), the labyrinthe 1000 year old ruin, the delirious rape and torture sequences, the charmingly "naive" musical score and the synchronized movements of the miniskirted heroines all leave an indelible impression. One subculture meets another in an orgy of laughter and sadosterotica until the final iris-out. Unlike any other vampire film. Thank you, Jean Rollin. I first saw this in an old video cut to 69 minutes under the title CAGED VIRGINS. It has since been restored on DVD. Robert Monell

Après une évasion violente d'une école de réforme, deux jeunes filles sexy rencontre "  Le Dernier Vampire " , une relique mélancolique entourée de ses assistantes femelles ( Dominique et Louise Dhour ) et d'hommes bêtes. Les filles sont vampirisées, réduites à L'esclavage et forcées de séduire des paysans pour les amener en enfer !

Le quatrième film de Rollin est une expérience quasi silencieuse avec pratiquement aucun dialogue dans sa première moitié alors que dans un deuxième temps on détaille la fuite des filles d'un groupe sado maso très coloré. De belles séquences des filles habillées en clown traversant des paysages hantés, d'immenses chauve-souris vampires ( on en voit une suçant le sang des jambes d'une esclave féminine ), des ruines millénaires labyrinthiques, des scènes délirantes de viol et de torture, la charmante bande sonore naïve et les mouvements synchronisés des héroïnes en mini jupe nous laissent une impression indélébile. Une sous-culture en rencontre une autre dans une orgie de rires et d'éroticosadisme jusqu'au final. Ne ressemble à aucun autre film de vampire. Merci, Jean Rollin. J'avais auparavant vu une vielle vhs de 69 minutes sous le titre CAGED VIRGINS. Le film est maintenant restauré en dvd. Robert Monell  

La ROSE DE FER aka La Nuit du Cimetière - 1973, France

De ce chef-d'oeuvre à la Jean Rollin, datant de 1973, je tenterai tant bien que mal de faire une pseudo-analyse esthétique. Deux jeunes gens, un couple en réalité, décident de passer par un cimetière afin d'arriver plus rapidement à la maison. Plus le temps s'écoule, plus les deux protagonistes à viennent à l'évidence qu'ils sont perdus et que ce cimetière est sans fin.  Au fur et à mesure que les heures avancent, ils s'enfonceront dans la folie.

Dans ce film, peu d'action, peu de changements de décors, l'emphase est mise sur la force des dialogues. À cet effet, nous pourrions affirmer que nous nageons dans une certaine esthétique apparentée à celle du théâtre. En effet, comment interpréter ces longs plans fixes de 10 minutes où les personnages ne font que déambuler d'un coin à un autre de l'écran ? Qui plus est, cette idée s'harmonise fort bien avec l'esprit de l'oeuvre au sens où l'impossibilité de quitter l'écran s'avère aussi être l'impossibilité de quitter le cimetière où ces sont pris et qui au finale rend impossible la tentative de s'échapper d'une société restreinte. S'auto affirmant comme étant l'intellectuel du cinéma d'exploitation européen (au contraire de Jesus Franco), on pourrait donc prendre La Rose de Fer comme une oeuvre d'art et essai plutôt qu'un simple film d'horreur (lorsqu'horreur il y a...). Comme au théâtre, le spectateur a donc une curieuse relation avec ce qui est placé au-devant de lui. Alors qu'au cinéma le spectateur est généralement guidé par une caméra mobile, le théâtre oblige le spectateur à se concentrer sur un acteur dans un lieu bien particulier du décor. Cette relation est relativement respectée dans La Rose de Fer où le spectateur doit se concentrer constamment sur l'action d'un personnage qu'il soit dans un endroit où dans un autre, la caméra ne se déplaçant que très rarement, si ce n'est que lors de l'entrée en matière (dans ces décors brumeux d'un réalisme... théâtral).

Comme il est habituel au théâtre, le dialogue occupe la place centrale de l'oeuvre. Ceux-ci, souvent incohérents à la première écoute, prennent toute leur force lorsqu'ils sont mis en relation avec le thème du film : l'impossibilité d'échapper à sa situation. Les deux rôles principaux s'échangent des paroles mais ils ne semblent jamais s'écouter. En ce sens, on se croirait près du Théâtre de l'absurde, proche d'un Ionesco ou d'un Beckett.

Il ne faudrait pas non plus passer sous silence la force de la place des interprètes dans le décor. Comme dans l'art théâtral, la disposition des comédiens acquière une force symbolique non négligeable : vers la fin de La Rose de Fer, la jeune femme, nue, est à l'arrière-plan tandis que l'homme est au premier plan, dans le coin inférieur gauche. Ici, le grand Rollin tend à nous faire saisir toute la disproportionnalité dans les rapports de force entre sexes. Par la suite, la jeune femme se sauve, le spectateur la voyant de dos alors que l'homme la poursuit. Ici, jamais la caméra ne les suit. Le spectateur assiste impuissant à cette chasse dont il ne connaîtra jamais la finalité, le tout se terminant dans un fondu au noir (qui remplace la fermeture des rideaux au théâtre). Les comédiens jouent le jeu de manière excessive, un peu comme le jouent encore aujourd'hui les comédiens de formation théâtrale.

Cette oeuvre hautement intellectuelle s'approprie donc l'esthétique du théâtre dans un but évident de distanciation. Par l'auteur des Folies Annales, du Lac des Mort-Vivants ou La Vampire Nue, ce film pourrait choquer (absence quasi-totale de violence et de nudité pour laisser la place presque intégralement à la parole) mais il en vaut largement la peine pour tous les gens intéressés par un cinéma privilégiant la retenue de l'effet. Choucroute Melba

Voici le film de Rollin à ne surtout pas mettre entre les mains de ceux qui le détestent! Ils nous en feraient une jaunisse pendant des années!

C'est bien dans celui la ou tout le film se passe avec uniquement deux acteurs qui jouent deux jeunes venus flirter dans un cimetière. Si l'on résume bien, on a juste deux acteurs, pratiquement pas de nudité (5 secondes à la fin et filmé de loin), pas d'horreur, pas d'action et pas d'histoire!? Les deux jeunes gens devisent ou fur et à mesure des maigres péripéties qui leur arrive dans le lieu mortuaire...

Évidemment, ce n'est pas "la grande vadrouille" où "jurassik park", mais ça à au moins le mérite d'exister! Certainement un des films les moins cher de tous les temps en tout cas!

Pour les collectionneurs donc... Franfran

SUCE-MOI VAMPIRE - Jean Rollin alias Michel Gand

Voici donc la version "hardcore" de "Lèvres de sang", un petit film sans générique et sans froufrou, visant certainement quelques petites salles X de quartiers de l'époque. En plus, Rollin a signé Michel Gand (et pas "gland" hein!).

Par rapport à la version "commerciale" si l'on peut dire, Jean Rollin a ré-organisé l'histoire de manière à ce que seuls les acteurs pornos restent en course et puissent accomplir les scènes chaudes. Donc, éjection de l'actrice principale de "lèvres de sang", et conservation... de pratiquement tous les autres, ce qui est déjà pas mal!

Vous verrez donc en pleine action, l'acteur principal (qui joue aussi dans "le sexe qui parle" me semble t-il), la photographe, le modèle de la photographe, la nana du cocktail, les filles-vampires, etc...

Le scénario se contente donc juste d'évoquer que des vampires sont planqués dans des ruines, et qu'ils font un peu chier des gens... ces ruines faisant partie du bon souvenir de notre ami blond a grosse coiffure (me rappelle plus de son nom, désolé).

Bon, finalement c'est un petit porno sympa, kitsch à mort, mais ma copie était de qualité moyenne ce qui gâche un peu. Ceci dit, existe t-il des bonnes copies de ce truc là, étant donné son degré de rareté!

Aux petits curieux voulant aller plus loin que "lèvres de sang" donc... Franfran

Les TROTTOIRS DE BANGKOK, 1984, France

Une vague histoire d'espionnage en deux temps! C'est à dire : une partie de l'histoire dans les bas fonds de Bangkok prétexte à voir des filles à poil (pas très belles en plus), et une autre partie en France avec une poursuite dans un port, puis même chose dans une gare... Ajoutons pour la fine bouche une petite scène de fouettage vers la fin!

Bon, au début, on y croit, on se dit "chouette" va y avoir du cul tout le temps, mais en fait, ça dure qu'une demi-heure, et ensuite on se fait un peu chier quand même!

Du ultra Z d'espionnage donc, à oublier... Franfran

La VAMPIRE NUE aka THE NAKED VAMPIRE - Jean Rollin, 1970, France   

Une sorte de secte voue un culte à une femme vampire et ses membres s'offrent aveuglément à elle. Le fils du chef de cérémonie, ignorant tout des activités de son cher papa, découvre ce qu'il manigance et rencontre la femme vampire. Immédiatement, il en tombe amoureux. A la fin, il se retrouve sur une plage où un homme explique que les vampires n'existent pas et que l'ère des mutants est venue. Ainsi, les hommes tels que nous les connaissons doivent disparaître... Puis le méchant père disparaît.

Difficile de pénétrer l'univers de Jean Rollin. On hésite par moment entre le n'importe quoi et la poésie surréaliste pour toujours pencher vers le premier. Concrètement, l'histoire n'a pas vraiment de sens. Le film, composé de très longs plans silencieux s'attardant sur des faces d'ahuris, propriétés d'acteurs au jeu exagérément théâtral, s'avère être d'une mollesse consternante. Quant au monologue final de cet homme annonçant l'ère des mutants, obligé d'élever la voix pour ne pas se faire couvrir par le son des vagues, il est prononcé avec tellement peu de conviction qu'on se sent désolé pour l'équipe entière du film. Kerozene

Eh oui... J'aime aussi beaucoup les films de Rollin. Il faut les prendre pour ce qu'ils sont. Le côté « théâtral » que tu dénonces, Kerozene, est parfaitement voulu par Rollin : il se réfère aux feuilletons du XIXe, au théâtre du grand-guignol, à Fantômas, à Judex. Rollin est quelqu'un de cultivé qui sait tout à fait où il s'en va. Là où on peut ne pas le comprendre, c'est qu'il utilise des éléments « populaires » (ex : vampires) dans un contexte intellectuel. Les costumes des personnages sont par exemple une référence à Franju. Il y a des citations de Gaston Leroux. Certaines images reconstituent des tableaux de Magritte. Et il faut aussi tenir compte des impératifs de la production : on veut du cul, du cul et du cul !  Je trouve que Jean s'en est bien sorti, avec ses répliques littéraires, avec les formidables costumes des comédiens, des images expressionnistes, un bon sens de l'étrange et de l'absurde. Dis-toi que pour une série Z, ça a quand même beaucoup de classe. Mais pour comprendre Rollin, il faut idéalement lire ses livres et voir quelques-uns des autres films. LES RAISINS DE LA MORT est un film plus poli, plus impersonnel, mais aussi plus récent que LA VAMPIRE NUE. Jean avait pris de l'expérience, bénéficiait de l'apport de comédiens professionnels et d'un budget plus généreux. FASCINATION, réalisé l'année suivante, est encore meilleur. Howard Vernon

J'ai revu récemment ce deuxième film que le cinéaste français Jean Rollin a réalisé en 1969. Après avoir collé deux moyens-métrages pour un faire un long (Le Viol du vampire, 1968), Rollin persiste et signe, toujours desservi par un budget lamentable et une équipe non-professionnelle.

Cependant, vu les circonstances, le résultat est plus qu'honorable et peu importe qu'on aime ou non Rollin, il faut reconnaître que l'homme a un style bien à lui, et que son univers n'est pas interchangeable avec celui de n'importe quel réalisateur...

La Vampire nue marque de grand progrès par rapport au Viol du Vampire. Si les images et les situations sont toujours surréalistes, la narration, plus linéaire, est également moins confuse et mieux maîtrisée. On y retrouve aussi des professionnels qui contribuent à la crédibilité, notamment le critique et futur réalisateur Michel Delahaye. À noter également une première apparition d'une grande comédienne : Natalie Perrey, vue dans beaucoup de films de Rollin, et qui donne toujours des performances vivantes et senties.

Les impressionnants costumes de Jio Berk et la musique actuelle/free jazz contribuent à cautionner le film d'une touche d'avant-gardisme/expérimental, ce que Rollin ne renie d'ailleurs pas. Les citations à l'expressionnisme allemand, au cinéma muet et à Franju (entre autres par le truchement de la scène qui suit immédiatement le générique) abondent et témoignent de la filiation que suit Rollin : un parcours d'influences européennes au niveau de la démarche artistique, mâtiné de serial américain par le biais du scénario et de ses rebondissements qui rappellent autant la BD US des années 40-50 que l'âge d'or du feuilletonisme Belle-Époque.

Les jumelles Castel y font leur première apparition, et ces deux poupées (ici aux cheveux teints en noir) créent une étrange impression par leur sérieux et leur inexpressivité. L'une d'entre elles se cassa d'ailleurs les côtes en tombant dans un grand escalier (voir la séquence dans le film : on dirait pourtant qu'elle tombe très timidement, mais elle se blessa malgré ses précautions et cette cascade un peu approximative).

Pour terminer : gardons à l'esprit qu'il n'y a pas une unique grille d'analyse cinématographique, comme il en va pour la musique, la littérature et les autres arts. Il serait absurde de critiquer le dernier album d'Iron Maiden en lui appliquant les critères d'évaluation de l'enregistrement d'une symphonie de Beethoven par un orchestre symphonique...

De même, la comparaison entre Rollin et, disons Kubrick, serait absurde. Kubrick disposait de temps et d'argent énorme, de même que de solides acteurs professionnels pour réaliser ses films. Jean a toujours travaillé avec des budgets ultra-serrés et un horaire hyper-restreint. Difficile, dans de telles conditions, de faire une comparaison qui serait aussi injuste qu'inutile. Il faut donc garder à l'esprit les conditions de réalisation du film pour bien le comprendre et l'apprécier... Et, dans un tel cas, La Vampire nue ne peut que devenir une réussite. Howard Vernon


Catherine Castel

VIBRATION SEXUELLES - Michel Gentil aka Jean Rollin

Un des nombreux pornos de Rollin planqué derrière son pseudo favori.

Qu'y a t-il à dire de ce film? pas grand chose, c'est juste une succession de scènes hard "à la rollin". C'est à dire que ça baise un peu n'importe comment dans la pièce, et il tourne au hasard avec sa caméra sur l'épaule...

Film d'une heure, avec une scène finale sympa grâce à ce bon vieil alban et une Brigitte Lahaie "couleur naturelle".

On notera une présence discrète de Catherine Castel... sans sa soeur.

Voilà, voilà...  Franfran

Le site officiel de Jean Rollin : shockingimages.com | la page Rollin sur le site JML

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

FILMS DE FRANCE

100 FILMS | INTRODUCTION | ART | ARCHIVES | BESTIAIRENOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS | VISIONNEMENTS | VENTE