2 WESTERNS AVEC GIULIANO GEMMA - ARTUS
Le Dernier Jour de la Colère de Tonino Valerii + Un Pistolet pour Ringo de Duccio Tessari en Coffrets digipack Blu Ray + DVD                          lire

2 WESTERNS, 2 CLASSIQUES + RÉIMPRESSIONS
Artus - California + Calibre 32 + La Brune de mes Rêves + L'évadée + La Femme Déshonorée + La Trilogie Fulci et bien plus...                        lire

Le Western a certe connu ses heures de gloire il y a belle lurette, mais a ressucité grâce aux italiens dans les années 60-70. Genre que l'on essaie de réanimer régulièrement, parfois avec succès. Voyez aussi plusieurs westerns sur la page de Sergio Leone, Charles Bronson et Clint Eastwood

mise à jour 7 septembre 2022

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TWO MULES FOR SISTER SARAH - Don Seigel avec Clint Eastwood, Shirley Maclaine et Manelo Fabragas, États Unis, 1970, 116m

La pauvre Soeur Sara est attaquée par trois bandits, tout près du Mexique. Un étranger mystérieux du nom d'Hogan sauve la religieuse et l'emmène avec lui dans sa mission périlleuse de prendre un fort français. Pendant le périple, de mystérieux bandits tentent d'éliminer Soeur Sara et Hogan, en la sauvant un peu trop souvent, devine que Soeur Sara cache probablement quelque chose.

Cette comédie d'action, réalisée par le grand Don Siegel est plutôt méconnue, ce qui est bien dommage. On se retrouve avec un beau mélange, surprenamment efficace, qui fonctionne évidemment par la réalisation toujours maîtrisé de Siegel, mais aussi la chimie superbe entre Eastwood et MacLaine. Eastwood joue encore une fois pratiquement le même personnage, mais de le voir en interaction avec une MacLaine pétillante, prenant autant d'espace de par son charisme et très intéressant. Les scènes d'action, assez nombreuses, sont impressionnantes et dynamiques. Ne nous trompons pas par contre, TWO MULES FOR SISTER SARA est bien plus efficace de par ses élans comiques que ceux violents. Pour la musique, Ennio Morricone y va encore une fois d'une trame splendide et inoubliable, plus légère, mais hyper entraînante avec une belle utilisation de chants religieux mélangés à une flûte complètement envoûtante. Un western différent, original et de qualité, offrant un duo inoubliable. Abba

5 CARD STUD aka 5 Cartes à Abattre - Henry Hathaway avec Dean Martin et Robert Mitchum, 1965, États Unis

Van Morgan est un as des cartes qui roule à ses heures un jeu de cartes plutôt payant dans une petite ville. Un soir, un étranger décide de se rajouter à la table et est prit en flagrant délit de tricherie. Morgan tente tant bien que mal d'arrêter ses partenaires de jeu, mais ces derniers le pende sans remord pour le faire payer. Peu de temps ensuite, les participants de cette fameuse table commence à mourir dans des circonstances étranges et il semblerait bien que quelqu'un ait décidé de se venger contre les assassins.

Le pitch est très bon et il faut dire que FIVE CARD STUD est un divertissement très potable mais qui avait un potentiel énorme malheureusement inexploité. Le problème est que le film  d'Henry Hathaway n'est pas assez linéaire et surtout pas assez focusé sur son intrigue intéressante et trop sur plusieurs personnages inintéressants et l'obligatoire histoire d'amour qui prend bien trop de place. Plus ça avance et plus c'est intéressant car les suspects baissent mais la première heure n'est certainement pas des plus palpitante. Dean Martin et Robert Mitchum sont très bons dans les rôles principaux, surtout Mitchum qui joue encore une fois un révérend par contre bien plus sobrement (et moins intéressant) que le rôle d'Harry Powell. Le climax est le moment le plus réussi du film et rend cette expérience parfois douteuse quand même satisfaisante. Un peu mou, un peu décousu, ça reste quand même intéressant pour ceux qui aurait toujours voulu savoir de quoi aurait eu l'air un récit d'Agatha Christie façon western. Abba

7 WINCHESTER POUR UN MASSACRE aka 7 WINCHESTER PER UN MASSACRO aka Payment in Blood aka Blake's Marauders aka The Final Defeat aka Winchester for Hire aka Renegade Riders aka Seven Winchesters for a Massacre - Enzo G. Castellari, 1967, Italie

Le colonel Blake, qui n'a pas digéré la défaite des confédérés contre les nordistes, s'est réfugié dans le crime, le pillage et le viol. Hors la loi redoutable entouré des pires crapules de l'Ouest Américain, Blake séjourne dans une forteresse située au-delà du Rio Grande, et caresse le rêve de mettre un jour ses mains sur une caisse pleine de dollars cachée par le Général sudiste Beauregard. Un rêve qui semble lui être apporté sur un plateau le jour où Stuart, un cow-boy au regard bleu perçant, intègre son repère...

C'est sur une ouverture pop et enlevée que débute le premier film d'Enzo Castellari: après le générique, porté par une composition de Francesco De Masi voit défilé des drapeaux sudistes dans tous les sens au travers de gravures retraçant la fin de la Guerre de Sécession, vient la présentation de ce salaud de Blake et ses six hommes de main les plus dégueulasses. Chacun a droit à sa petite vignette, lui permettant d'exposer sa spécialité: tireur émérite, amateur de couteau, spécialiste du fouet, fétichiste des éperons, le gang de Blake (Guy Madison) est un éventail de tueurs sadiques aux gueules pétées! La présence du séduisant Stuart (Edd Byrnes) ne fait guère illusion et il apparaît évident dès le départ que ce coquin joue un double jeu, tout comme la séduisante Manuella (Luisa Baratto, "The Bloody Pit of Horror") qui assure le côté charme indispensable. Ce double jeu, tout le monde n'en sortira pas vainqueur, puisque presque tous les habitants d'un village abritant un cimetière indien dans lequel les dollars seraient enterrés se font abattre comme des chiens par Blake et ses hommes. Car les cadavres sont effectivement nombreux dans "7 Winchester pour un massacre", pourtant, le ton général du film est presque aussi léger qu'une comédie... Trop léger pour être véritablement pris au sérieux. On sent Castellari le cul entre deux chaises, ne sachant pas toujours sur quel pied danser, chose qu'il rectifiera la même année en tournant le plus réussit "Je vais, je tire et je reviens" pour lequel il retrouve Edd Byrnes. Il en va de même avec le visuel et le montage du film. Enzo se cherche, tâte du terrain, s'essaie à quelques "trucs" de mise en scène parfois avec succès - des prises de vue avec obstacles en premier plan - parfois non - des bagarres en accéléré du plus mauvais effet... à croire qu'il s'en est rendu compte et a ensuite opté pour les ralentis qui sont devenus l'une de ses marques de fabrique tout au long de sa carrière. Kerozene

$100,000 ! POUR RINGO aka Centomila dollari per Ringo - Alberto de Martino avec Richard Harrison, Fernando Sancho, 1965, Italie/Espagne

Un groupe d'indiens est entrain de poursuivre une jeune femme montée à cheval avec un petit enfant . Elle réussit à s'abriter parmi des rochers et commence à décimer les indiens! Mais voyant qu'elle se trouve perdue, elle place l'enfant sur la selle de son cheval et le fait fuir. Un blanc, Tom Charret qui a observé la scène intervient et abat les derniers indiens. Puis il ramasse une lance et l'enfonce dans la poitrine de la jeune femme. Avant de partir, il fouille ses affaires et s'empare d'un document. De retour au village, Tom accompagné de ses deux frères Dane et Loock réunit des habitants afin de se débarrasser des indiens qui occupent la réserve, car ce dernier ambitionne de s'approprier des territoires et d'un ranch ayant appartenu  à un certain Ward Custer mort à la guerre! La tribu des Apaches est campée sur un plateau. Ce sont des gens pacifiques sous les ordres de Osso Grigio. parmi eux se trouve Cavallo Selvaggio un des plus vaillants et Oneida est la plus belle parmi les jeunes filles! Le bébé prénommé Shane a été élevé par celle-ci et les Apaches l'ont pris en affection. L'attaque des blancs surprend les indiens et beaucoup se font tuer  excepté Osso Grigio et quelques autres qui réussissent à s'enfuir en amenant Shane avec eux.

Quelques années se sont écoulés et un étranger arrive à un petit ranch afin de se rassasier. Un groupe de pistoleros à la solde de Tom tente de l'arrêter mais il est abattu. Sa dextérité au pistolet fait croire à l'aubergiste et autres clients qu'il s'agit de Ward Custer un as de la gachette et que ce dernier est revenu afin de se venger de Tom Charett. L'étranger se lie d'amitié avec un chasseur de primes Chuck! Au village Tom est devenu le maître du pays  et il entretient un maîtresse Déborah qui est amoureuse d'Ivan un joueur  qui ferait n'importe quoi pour elle! Parmi ses différentes activités, Tom vend des armes au Mexicain. L'arrivée de l'étranger donne lieu à un rixe dans le salon, car maintenant on croit qu'il est le père de Shane et le mari de la femme tuée par Tom! L'étranger s'installe dans le ranch du père de Shane. Là il fait la connaissance de José, un aveugle qui le prend pour son ancien maître! Oneida est aussi là convaincu qu'il est bien le père de Shane, mais voici que les frères de Tom Lock et Dane tendent un piège à l'étranger! Ils incendient le ranch, José est tué et tous les trois parviennent à l'échapper! Au village, Tom découvre que Déborah file le parfait amour avec Ivan et tente de les tuer! L'étranger arrive à temps et fait prisonnier Tom. Aidé par Chuk, il amène Tom et le livre au général pour une somme de 5,OOO$! L'étranger se rend au campement afin de parler à Osso Grisgio. Il lui dit qu'il va pouvoir se venger de ceux qui ont ravagé son campement! Entre temps Tom qui doit sa délivrance grâce à ses deux frères, fait prisonnier Déborah et Ivan et les tue après les avoir torturé! Ringo tombe aussi dans ses mains mais est sauvé par Chuck. Tous deux engagent une bataille sans merci contre Tom et son armée! Tous deux semblent ne pas s'en sortir mais arrive Cavallo Selviaggio et son armée ! Voyant qu'il est perdu, Tom cherche à s'enfuir mais l'étranger le tue. Osso Griggio a compris que désormais il pourrait avoir confiance en lui. Ce dernier en compagnie de Chuck et de Shane s'en retournent au pays. C'est avec une larme à l'oeil que la belle Oneida voit partir l'enfant qu'elle avait élevé et celui dont elle en était amoureuse...

Alberto de Martino a réalisé un excellent film qui malgré un scénario à la Bud Boetticher ou à la Delmer Daves : Indiens Apaches, un enfant à la recherche de son père, un étranger que l'on prend pour un autre, reste dans la grande tradition du western européeen! Mis en scène en 1966, $1OO,OOO POUR RINGO fait partie de ces westerns qui firent les beaux jours du cinéma bis des années 196O!!! Véritable touche à tout Alberto de Martino qui signa l'horrible "MANOIR DE LA TERREUR" avec Gérard Tichy ré-embauche celui-ci pour jouer à nouveau le rôle du salaud : Tom Charett. En tête de série : Richard Harrison qui dans son rôle d'étranger nous donne une composition Eastwoodienne que l'on retrouve dans "POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS". Richard Harrisson oeuvra lui aussi pour tous les genres : westerns, policiers, film de guerre, péplums est ce héros à la fine gâchette, rôle d'ailleurs qu'il reprendra dans le mémorable western d'Antonio Margheriti :"AVEC DJANGO LA MORT EST LA". A ses côtés, délaissant sa silhouette de bandit mexicain, c'est avec un vif plaisir de retrouver notre grand ami Fernando Sancho qui est Chuck le chasseur de primes sympathique. A l'affiche, Eléonora Bianchi qui est Déborah, Massimo Seratto est Ivan et une autre "trogne" du western européeen : Lee Burton alias Guido Lollobrigida qui n'est autre que le propre frère de Gina Lollobrigida.

Terminons cette critique positive en déclarant que ça bouge énormément, on ne s'ennuie pas avec des superbes images colorées en scope et puis la merveilleuse partition musicale signée Bruno Nicolaï dont la chanson  originale est chantée par Bobby Solo : "RINGO CAME TO FIGHT". Bobby Solo qui fut l'inoubliable interprète de ce succès mondial : "UNA LACRIMA SUL VISO".

Un film à découvrir. On peut le trouver chez SOMETHING WEIRD VIDEO mais dans une copie non scopée en Pan et Scan. Il est bien dommage que ce film ne connut pas un succès lors de sa sortie en France. Projeté le plus souvent dans des salles de quartier, je me souviens l'avoir vu en 1972, au cinéma le "PAX" un jeudi après-midi à 16H3O pour la somme de 1,OO Franc.... Eric Escofier

2 CROIX POUR UN IMPLACABLE aka TWO CROSSES AT DANGER PASS aka DUE CROCI A DANGER PASS - Rafael Romero Marchent, 1967, Espagne/États Unis

Rafael Romero Marchent n'est pas un nom franchement connu, pourtant sa filmo mérite que l'on s'y attarde un peu: d'abord acteur dès les années 1940 - on le voit notamment dans ZORRO LE VENGEUR (1962) écrit par Jésus Franco - il s'oriente ensuite vers l'écriture puis la mise en scène en s'attaquant à une bonne douzaine de westerns entre 1965 et 1981, réalise EL ZORRO JUSTICIERO en 1969 avec Fabio Testi dans le rôle titre, et même un Santo: DR. DEATH (SANTO CONTRA EL DOCTOR MUERTE, 1973). Un CV qui devrait donc lui ouvrir les portes de n'importe quel amateur de bis.

Et c'est son troisième western qui nous intéresse ici. L'action se déroule dans la petite ville de Danger Pass où sévit Moran, un riche propriétaire terrien qui n'apprécie guère le fait que le sheriff ne soit pas à cheval sur les principes de justice. Histoire de le lui faire savoir, Moran l'assassine lui et sa femme sous les yeux de sa fille d'une dizaine d'année avant d'enlever cette dernière dans le but de la faire travailler comme servante. Caché non loin de là, le fils évidemment témoin de la scène, sombre dans un profond chagrin. Recueillit par une pacifique famille de quakers, il va grandir en compagnie de son désir de vengeance et en profite pour s'entrainer au tir... C'est ainsi qu'une bonne douzaine d'années plus tard, il décide de repartir pour Danger Pass afin de faire la peau à cette ordure de Moran et sauver sa sœur. Mais c'est sans compter sur l'intervention de son frère adoptif dont les principes religieux viennent entraver ses plans.

Rien de très original ici, on s'en doute, mais l'ensemble est plutôt bien exécuté et les personnages ne sont pas dénués d'une certaine profondeur psychologique généralement absente des westerns de base. Le héros de DEUX CROIX POUR UN IMPLACABLE (campé avec conviction par Peter Martell, vu dans LE TRONE DE FEU), aveuglé par son besoin de faire couler le sang, se retrouve confronté à une situation ambigüe et, grâce à la présence de son quaker de frangin qui s'en prend plein les dents sans broncher, en vient péniblement à se questionner sur ses agissements qui le rendent aussi dégueulasse que Moran lui-même - notamment lorsqu'il s'en prend à la fille de ce dernier. Sans tomber dans un manichéisme primaire, et sans prôner une étroite morale chrétienne, Rafael Romero Marchent parvient à livrer un western certes convenu et sans éclairs de génie, mais plus sombre et désespéré qu'on aurait pu le croire, tout en délivrant un message pacifiste loin d'être condamnable. Un film mineur mais parfaitement recommandable pour les amateurs du genre. Kerozene

4 DE L'APOCALYPSE aka I Quattro dell'apocalisse, 1975, Lucio Fulci, Italie

Un joueur (Fabio Testi), une pute, un alcoolique (Michael J. Pollard) et un fossoyeur noir se retrouvent compagnons de cellule. Après que la ville se soit fait nettoyer par une sorte de milice masquée, ils sont lâchés par le shérif sur une calèche à travers le désert. Ca se chamaille un peu, ça s'envoie des vannes, et ça découvre que la fille est enceinte. En chemin ils rencontres un groupe d'amiches puis font la connaissance de Chaco (Tomas Milian), une fine gachette qui s'avèrera être une véritable ordure qui abusera de la jeune fille après lui avoir fait bouffer du peyocle et flinguera la jambe à Pollard. Largués comme de pauvres merdes au milieu du désert, le petit groupe tente de survivre, le Fabio jurant la mort de Chaco.

Même dans le western spaghetti, Fulci est reconnaissable entre mille tant sa patte est présente. Quand ça s'flingue, le sang gicle plus qu'à l'accoutumée. Quand ça viole, ça le fait froidement, dégueulassement. Quand un heureux événement survient, il est tout de suite rattrapé par la triste réalité des choses. Personnellement, j'ai failli verser une larme lors de la scène triste du film, tant j'aurai voulu qu'elle se passe bien. Merde, c'est du Fulci pourtant. Ce mec avait un coeur ! Pas un chef-d'oeuvre du western spaghetti, mais un bon film qui mélange avec brio sadisme et romantisme. Mais attention, pas du romantisme à deux balles, je le répète, c'est du Fulci ! Kerozene

4 DOLLARS DE VENGEANCE aka CUATRO DÓLARES DE VENGENZA aka 4 DOLLARI DI VENDETTA aka  FOUR DOLLARS FOR VENGEANCE - Jaime Jesús Balcázar, 1966, Espagne/Italie

Roy Dexter, exemplaire capitaine de l'armée nordiste, rentre chez lui victorieux et auréolé de succès à la fin de la guerre de Sécession. Heureux, il retrouve les bras de Mercedes, sa promise, ainsi que son meilleur ami. Il souhaite désormais abandonner l'armée pour se consacrer à une carrière politique et se présenter au poste de gouverneur contre l'odieux Hamilton. Mais son colonel lui demande d'accomplir une dernière mission : apporter à Washington une caisse de dollars en or frappés à l'effigie du général Lee. A contre cœur, Roy accepte. Sur la route le menant vers la capitale, lui et ses hommes sont attaqués par des truands mexicains. L'attaque vire au massacre ; seul Roy parvient à se tirer d'affaire. Mais de retour chez lui, il se voit accuser du vol des fameux dollars et de trahison ayant coûté la vie à ses hommes. Condamné aux travaux forcés à vie, Roy nourrit un ardent désire de vengeance et s'évade tout en faisant croire à son décès. Déguisé en mexicain, Roy retourne chez lui dans le but de faire cracher les salopards qui l'ont trahi et le leur faire payer comme des rats.

Jaime Jesús Balcázar (entre autre dialoguiste sur le CASTLE OF FU MANCHU de Jésus Franco ou coscénariste du MIEL DU DIABLE de Fulci) signe ici un western conventionnel qui ne représente pas des masses d'intérêt. Non seulement son héros - trop prévisible, ne possède ni mystère ni charisme (l'acteur bis Robert " LA COMTESSE PERVERSE " Woods n'est pas bien convaincant), mais surtout son scénario ne réserve absolument aucune surprise quant à l'identité des traîtres et de l'issu du film. Par-dessus cela, l'invariable thème musical revenant sans cesse dégage une atmosphère de western léger et guilleret alors que les événements vécus par le héros relèvent du drame désespéré. Que les protagonistes chevauchent leurs montures, se battent au pistolet ou à coup de poing, qu'il s'agisse d'une scène de séduction ou d'action, ce même air de trompette imbécile vient casser les oreilles. 4 DOLLARS DE VENGENCE (quatre dollars car les conspirateurs sont au nombre de quatre...), dont le scénario a été co-écrit par Bruno Corbucci est donc un western des plus dispensables. Kerozene

5 RAFALES POUR RINGO aka LA REVANCHE DE RINGO aka Cinco pistolas de Texas - John Marshall alias Ignacio F. Iquino/Juan Xiol avec Anthony P. Tabler, Vicky Lagos, Joan Rock, Alberto Farnese, Mary Conte, Spencer Parker, 1967, Italie/Espagne, édition DVD chez ESI

Proposée en dvd couplé avec POUR UN WHISKEY DE PLUS avec R. Hundar, entre autres, dans une collection proposant, et c'est tant mieux, des productions Eurociné

Ah, quel heureux film, dans un format mal fichu, du plein cadre, mais s'étirant parfois vers le haut ! , pour une histoire assez confuse au fond, ou se croise, des gentils - au moins un, le héros et des méchants donc, dans une approche assez caricaturale, disons, du western européen, de la toute première heure, hispanisant plutôt, d'où est absente, la toute violence baroque Transalpine et plagiant, en définitive, le classicisme étalon, qu'est ( ou était...) le maître américain en la matière.

Mais disons-le, sympathique malgré tout, oui, pour ces coups de feu orthodoxes, loin des déflagrations si chères au cinoche italien, qui manquent pourtant cruellement ici, pour ces dialogues, devenant presque naturalistes... une suite de vécu, au quotidien, façon : le héros répondant à la troupe en pleine cavalcade, lui proposant de tourner à droite ( comme dirait le MEDEF...) : Oui, d'accord ! ... , simplement, heureux et convaincu et pas du tout contrariant - bref - un cinoche indispensable, encore plus mieux, que l'attraction Western, de Marne Lavallée. Vince Rogers

ADIOS CALIFORNIA aka CALIFORNIA - Michele Lupo, 1977, Italie/Espagne 

ADIOS CALIFORNIA dépeint le Sud des États Unis de l'après guerre de Sécession comme rarement il a été montrée auparavant. Les villes et villages sont réduits à l'état de ruine, le pays est saccagé, la famine guette les soldats qui se retrouvent non seulement sans argent, mais également dénigrés de tous. Certains sont prêts à travailler dans des conditions proches de l'esclavage tandis que les autres tentent comme ils peuvent de garder un semblant de dignité. Et la guerre étant ce qu'elle est, certains bons bougres se sont vus contraints de voler quelques vivres, voire un cheval, afin de survivre. Malheureusement pour eux, la justice à mis leur tête à prix, et quelques chasseurs de prime sans scrupule se sont mis en tête de tuer tous ces malheureux pour se remplir les poches.

Willy, jeune gars de nature généreuse, rencontre California (Giuliano Gemma), sorte de cow boy taciturne qui attire la sympathie du fait qu'il sauve un pauvre chat des griffes de soldats affamés. Tous deux anciens soldats sudistes entament un bout de chemin en direction de la ferme des parents de Willy. Malheureusement, ce dernier ne s'en sortira pas, suite à une malencontreuse rencontre avec une famille nordiste cherchant à venger l'un de ses fils mort au combat. California se rend alors seul à la ferme pour annoncer la mauvaise nouvelle aux parents de Willy et tombe amoureux de leur fille. C'est alors qu'un chasseur de prime en mauvaise posture la kidnappe lors d'une rixe sanglante, provoquant le courroux de California.

Si le qualificatif "crépusculaire" doit être attribué à un seul western, peut-être serait-ce celui-ci. En 1977, alors que le genre est en train de disparaître, on observe quelques ovnis comme celui-ci qui n'hésitent pas à surenchérir dans la violence. Ici les morts sont d'une brutalité sourde, les plaies saignent abondamment et les coups sont douloureux. Michele Lupo insiste en plus sur une atmosphère pesante et malsaine en situant son action dans un décor désolé, détruit, gris et morose. Il pleut souvent dans ADIOS CALIFORNIA, obligeant les protagonistes à évoluer en pleine boue, ce qui accentue la gravité de la précarité sociale vécue par ces anciens soldats haïs par une population qui ne souhaite qu'oublier des années de batailles en tenant pour responsables les pauvres types en uniforme subissant les conséquences d'une guerre forcément dégueulasse. Accompagné par une musique très 70's, ce western à la violence proche des polars italiens de cette époque ne manque pas de surprendre par son côté sombre et sa violence acerbe. Une réussite. Kerozene

ADIOS HOMBRE aka SEVEN PISTOLS FOR A MASSACRE aka SETTE PISTOLE PER UN MASSACRO aka HONDO SPARA PIU FORTE CON EL CORAZON EM LA GARGANTA - Mario Caiano, 1967, Italie/Espagne

Quand Will s'évade de prison pour un crime qu'il n'a pas commis, c'est pour retourner dans la ville où se trouve Peggy, sa bien-aimée tenancière d'un saloon. C'est à ce moment-là que le criminel Tilly et sa bande de racailles tentent un casse foireux dans la banque locale dont le coffre s'avère désespérément vide. Frustrés, les salauds décident d'attendre la livraison monétaire censée arriver avec la diligence du lendemain et prennent le saloon en otage, sans se douter que Will - autrefois condamné à cause de l'un de leur sale tour justement - traîne dans le coin.

Solide western que voilà, avec un héros à belle gueule campé par un Craig Hill qui joue efficacement les durs, un méchant crapuleux joué par Eduardo Fajardo et une héroïne belle comme un coeur incarnée par la délicieuse Giulia Rubini ("Ringo au pistolet d'or"). Le film quitte rarement le cadre de la ville, comme pour mieux se focaliser sur une sorte de drame urbain dans lequel le saloon devient le principal lieu d'attraction. Un lieu où on croise de nombreux personnages dont une troupe de danseuses de french cancan qui se fera un malin plaisir de duper les criminels alors que le héros subit quelques tortures crapuleuses. Violent sans être trop cruel, romantique sans être trop mièvre, le film de Mario Caiano démontre un bel équilibre de western savamment dosé où la descente de whisky et les gunfights fumants sont autant d'instants aussi délectables que le sont la musique de Francesco De Masi et la photo de Sergio Martino. Kerozene

ADIOS, SABATA aka The Bounty Huntersa ka Indio Black aka Indio Sabata aka Sabata 2 aka Indio Black, sai che ti dico... Sei un gran figlio di... - Gianfranco Parolini avec Yul Brynner, Dean Reed, Ignazio Spalla, Nieves Navarro (Susan Scott), Franco Fantasia, Joseph P. Persaud, Andrea Scotti, Sal Borgese, Salvatore Billa, Gérard Herter, Federico Boido, Massimo Carocci, Omar Bonaro, Luciano Casamonica, Vittorio Fanfoni, Vittorio Caronia, Franco Marletta, Bruno Corazzari, Antonio Gradoli, Thomas Kerr, Gianni Siragusa, Andrea Aureli, Calisto Calisti, Thomas Rudy, Furio Pellerani, Stefano Rizzo, Gianni Rizzo, 1971, Italie/Espagne, 104m uncut

Un révolutionnaire embauche Sabata (Yul Brynner) pour intercepter une cargaison d'or destiné au colonel Skimell, un vilain Autrichien. L'homme en noir sera aidé du gros Escudo (Ignazio Spalla - de la trilogie Sabata), bras droit du chef des révolutionnaires mexicains. Plus tard se joindra à eux le blondinet Ballantine (Dean Reed), un vieux copain de Sabata, qui semble vouloir s'approprier de l'or pour lui-seul. Les trois hommes devront cependant coopérer du mieux qu'ils le peuvent, s'ils espèrent survivre aux forces du colonel Skimel!

Le film s'intitulait originalement Indio Black, et n'avait rien à voir avec le premier Sabata. Cependant, avec l'immense succès du premier Sabata, le producteur rebaptisa le personnage de Yul Brynner durant le doublage sonore. Le film résultant est inférieur à l'originale, mais néanmoins très appréciable. Le charisme de l'ancien Sabata est ici troqué pour une froideur mystérieuse, voire antipathique. Brynner est vêtu de noir, chemise ouverte et pantalon pattes d'éléphants - qui lui donne une allure disco plutôt cocasse. Son interprétation est malheureusement très mécanique, presque robotique, d'où découle peut-être son " casting " dans Westworld deux ans plus tard... Le deuxième acte du film s'avère plutôt ennuyeux, mais l'action ne tarde pas à reprendre pour la dernière demi-heure. Les scènes d'action manque un peu de flair, mais Parolini incorpore acrobaties et gadgets variés (fusils modifiés, boules d'aciers meurtrières, fioles de nitroglycérine) pour les rendre plus satisfaisantes. Une atmosphère quelque peu surréaliste se dégage de certaines scènes dont cette fusillade, où les soldats du colonel Skimell sont habillés en hommes d'affaires, en plein combat. Et quoi dire du " Flamenco of death "... Bizarre! La musique est cette fois signée Bruno Nicolai (grand collaborateur de Morricone) qui livre une trame rythmée, inspirée de l'oeuvre du grand maestro. En boni, remarquez la présence de Nieves Navarro - la chanteuse de saloon - qui se fera remarqué six ans plus tard dans Trap them and kill them... Tous comptes rendus, même avec ses lacunes évidentes, Adios, Sabata demeure un western spaghetti fort au-dessus de la moyenne, qui se laisse regarder facilement. Humanoid Zombie

ARIZONA COLT aka MAN FROM NOWHERE aka IL PISTOLERO DI ARIZONA - Michele Lupo, 1967, Italie/France 
  
L'affreux bandit Gordon Watch (l'inévitable Fernando Sancho, comme toujours excellent) et son gang des Scorpions, dont chaque membre s'est fait marquer l'avant-bras d'un S au fer rouge, attaquent une prison afin de récupérer les détenus et faire ainsi grossir leurs rangs. Malheur aux désormais ex-taulards refusant l'invitation de Gordon Watch car ils sont exécutés sur le champ. Sauf un certain Arizona Colt (Giuliano Gemma), cow-boy dandy et charmeur qui pousse l'arrogance jusqu'à faire passer le gros Gordon pour un bouffon aux yeux de ses hommes avant de leur fausser compagnie. Gordon, furieux, jure vengeance... Les Scorpions préparent l'attaque de la banque de Blackstone Hill, le village où - comme par hasard - se dirige Arizona Colt lui-même. Ce dernier arrive en ville en même temps qu'un éclaireur de Gordon Watch qui séduira Dolores (Rosalba Neri, comme toujours belle à se damner), l'une des deux filles du patron du saloon, tandis qu'Arizona fait les yeux doux à sa sœur Jane (Corinne Marchand) au tempérament nettement plus prude. Mais Dolores découvre le fameux S des scorpions sur le bras de son amant d'un soir qui n'hésite pas une seconde à l'assassiner. Le lendemain, le corps de la belle est retrouvé inerte, provoquant le courroux des villageois, qui n'auront finalement pas le temps de trop se plaindre puisque survient l'attaque de la banque. Arizona Colt ne lève pas le petit doigt pour aider les habitants de Blackstone Hill, mais propose ensuite au père de Jane et de Dolores de retrouver l'assassin de sa fille en échange de 500 dollars et d'une nuit avec Jane... Arizona Colt, ou comment jouer avec les nerfs d'autrui...

Étrange personnage que cet Arizona Colt: à l'opposé du cavalier taciturne habituel, notre homme s'avère sympathique au premier abord et infiniment séduisant, arborant un sourire frais et pimpant ainsi que des fringues classieux. Mais en même temps, il se montre amoral, égoïste et profiteur. Il n'hésite pas à se ridiculiser pour arriver à ses fins (il se cache en pyjama dans un arbre), commande un verre de lait au saloon au milieu des buveurs de whisky, exige de coucher avec la fille d'un homme qui vient d'en perdre une autre s'il souhaite se venger, n'est motivé que par l'argent, il ment, il triche aux cartes... Mais c'est un as de la gâchette. Il rappelle en fait le personnage de Ringo précédemment interprété par le même Giuliano Gemma dans UN PISTOLET POUR RINGO (Duccio Tessari, 1965), mais avec un côté sournois nettement plus développé. Le problème c'est qu'il nous est quasiment impossible de développer la moindre empathie pour ce cow-boy finalement agaçant. On en vient à préférer le personnage de Whiskey, l'un des hommes de Gordon Watch picolant du matin au soir, bricoleur de gourdes explosives et qui sera le sauveur providentiel d'un Arizona Colt que Gordon laisse aux bons soins des vautours après lui avoir tiré dans les deux jambes et les deux mains - blessures dont il se remettra d'ailleurs relativement vite...

Michele Lupo met son film en boîte de façon plutôt impersonnelle, et, balancé sur une musique plus proche du western traditionnel américain, son film ne contient finalement que peu de moments de bravoure en dehors de son ouverture, l'attaque de la prison d'une violence surprenante, et du final, l'attaque meurtrière de Blackstone Hill par les Scorpions suivit du duel entre Arizona Colt et Gordon Watch se déroulant dans l'atelier du croque-mort. Final prenant place après une remise en question du personnage principal mais aussi de ce bon vieux Whiskey, alors que tous deux sont réfugiés dans une église désaffectée afin de pouvoir " réfléchir " - maître mot d'Arizona Colt depuis le début du film et qui trouve enfin en ce lieu sacré le temps de le faire. Finalement, ARIZONA COLT apparaît comme un film sur la thématique de la rédemption. Kerozene

AUJOURD'HUI MA PEAU, DEMAIN LA TIENNE aka I CAME, I SAW, I SHOT aka VADO, VEDO E SPARO aka I TRE CHE SCHONVOLSERO IL WEST - Enzo G. Catellari, 1968, Italie / Espagne

Trois personnages totalement disparates, à savoir Edwin Kean (Frank Wolf) - un adepte du déguisement, Moses (Antonio Sabato) - une petite frappe coureur de jupons et Clay Watson (John Saxon) - joueur de poker dandy, sont à la poursuite d'un butin de $400'000. Tous prétendent vouloir le partager, mais tous tentent de s'en emparer sous le nez de ses associés. Ajoutez à cela une belle mexicaine amoureuse de Moses, un gang de truands mexicain à la gâchette facile, un peloton de l'armée confédérée et un vieux couple composé d'une grosse mamma possessive et de son mari amateur de jeunes donzelles, et vous aurez une idée du casting haut en couleur de ce western comique dans lequel on ne compte pas les morts.

Castellari amorce très tôt avec le ton de la comédie dans le western. Il n'est peut-être pas le premier, mais l'explosion de ce sous-genre aura lieu quelques années après et trouvera son paroxysme avec MON NOM EST PERSONNE qui engendra par la suite une ribambelle d'ersatz le plus souvent ratés. Mais Castellari, en bon réalisateur qu'il est, aborde le genre avec une réjouissance communicative et n'oublie pas de se faire plaisir avec un nombre de cascades invraisemblables, notamment avec la doublure de John Saxon qui use et abuse du trampoline lors de courses poursuites effrénées, accessoires qui sera exploité de manière encore plus énorme dans SABATA de Gianfranco Parolini l'année suivante. Cascades et courses poursuites donc, mais aussi grandes bagarres généreuses en pains dans la face, gunfights abondamment nourris et un humour très bon enfant font de ce film un solide divertissement auquel ne manque plus que les fameux ralentis si chers à Castellari, mais qui n'oublie pas cependant de nous gratifier de ces plans dont il a le secret et dans lesquels les personnages sont vu au travers d'objets situés en premier plan, comme une anse de panier ou une roue de diligence. Kerozene

BANDIDAS - Joachim Roenning & Espen Sandberg avec Penelope Cruz et Salma Hayek, Dwight Yoakam, 2006, France/Mexique/États Unis, 93m

Fin de siècle, Mexique, de méchants promoteurs veulent faire passer un train en passant sur les terres des colons. Pour ce faire ils offrent un dollar pour chaque terre et comme on refuse souvent l'offre, on tue les propriétaires. Deux orphelines instantanées, Sara (Salma Hayek), jeune femme sophistiquée de retour d'Europe et Maria (Penelope Cruz), une paysanne qui parle plus souvent à son cheval qu'aux hommes, vont s'unir pour se faire justice en volant le plus grand nombre de banques possibles. Les méchants ne sont pas d'accord.

Que voilà un film qui semble sorti tout droit des années cinquante. Hormis quelques effets, mal venus, à la MATRIX (qui rendent la scène difficilement lisible), et un détective à la SLEEPY HOLLOW, on se dit que ça aurait été fort agréable de voir les deux mignonettes durant notre jeunesse à la télé. Longtemps annoncé sur grand écran, c'est sur vidéo que le film sortira, en catimini, en Amérique du Nord. On comprend, sauf que Penelope Cruz et Salma Hayek réunies valent toujours le détour pour tout amateur de jolies actrices. Dwight Yoakam s'en tire bien aussi, le chanteur country a une carrière intéressante au cinéma. À tout le moins pas désagréable. Pour le reste, vite vu et malheureusement vite oublié. Mario Giguère

BANDIDOS - Massimo Dallamano avec Enrico Maria Salerno, Terry Jenkins, Venantino Venantini, Italie, 1967, 95m

Billy Kane (Venantino Venantini), exécute un vol de train sanglant. Un seul homme à bord arrive à tenir tête à ses hommes, Richard Martin (Enrique Maria Salerno), un remarquable tireur, bien connu de Kane. Kane va donc lui laisser la vie sauve, mais pas sans lui tirer une balle dans les deux mains, s'assurant qu'il ne sera pas une menace dans le futur. Martin sombre dans l'alcool et monte un numéro de tir en entraînant un inconnu qui a du potentiel, qu'il surnomme Ricky Shot.   

A la base c'est une histoire de vengeance assez classique ou le maître passe ses pouvoirs a son élève, comme on voit beaucoup, autant dans le western que dans le film de Kung Fu. Mais c'est un magnifique scénario, plein de rebondissements pas toujours prévisibles et joué par des acteurs remarquables. Rapidement, on à droit a ce long traveling sur le train pendant le massacre, sur une chanson qui colle au film, souvent coupé à l'époque, remarquable. Il faut dire qu'a la réalisation on trouve le regretté Massimo Dallamano, ancien directeur photo pour, entre autre, Sergio Leone, excellent et très a l'aise dans le drame. Rappelez-vous de: Mais... qu'avez-vous fait a Solange ?  La Lame Infernale ou Section de Choc. Si Salerno et Venantini sont un excellent duo, Terry Jenkins, plus modèle qu'acteur, assure bien. Belle brioche d'acteurs de soutien dont Chris Huerta dans le rôle de Vigonza, le mexicain trahi par Billy, truculent. Autre scène mémorable ou un cowboy mourant s'inspire du sujet d'une peinture pour vouloir partir accompagné en enfer. Bref, que du bon.

L'édition dvd d'Artus Films offre en supplément Tu meurs, mais je reste en vie, par l'incontournable Curd Ridel, un diaporama d'affiches et photos et les bandes-annonces de la collection. Offert en français et en italien avec sous-titres. Mario Giguère

BELLE STARR STORY - Lina Wertmüller avec Elsa Martinelli, George Eastman,Robert Woods, Italie, 1968, 93m

On débute dans un saloon pendant que Belle Starr est en train de remporter partie après partie de poker, au point ou ses adversaires, tous mâles, laissent tomber à contre-coeur. Arrive Larry Blackie, qui défie la belle cowgirl, dont la chance tourne. Soudainement sans le sou et arrêtant de jouer, elle accepte le dernier défi de Blackie: tout l'argent sur la table contre une nuit avec Belle. Elle perd et ne se laissera pas prendre si facilement. Toujours est-il que le lendemain matin, les ennemis devenus tourtereaux de nuit, se racontent leurs histoires et que nous apprendrons pourquoi et comment la jeune femme, trahie par son tuteur puis par son complice-truand, a développé une haine des hommes. Quelque peu amadouée, son adversaire lui conseille de ne pas se trouver sur son chemin, message qui passe mal, puisqu'ils sont tous les deux sur le même coup. Elle va donc s'efforcer de réunir une bande de voleurs aguerris pout devancer son rival pour un vol audacieux.

Les deux meilleures raisons de voir le film sont certainement ses deux vedettes, la sulfureuse Elsa Martinelli, resplendissante et George Eastman alias Luigi Montefiori, dans un rôle plus important que de coutume et que l'on aurait aimé voir plus souvent en jeune premier. L'histoire, dont on apprendra qu'elle est basée sur un personnage réel qui a déjà eu droit a d'autres adaptations, est curieusement bâtie, en grande partie en flashbacks pendant la première partie, procédé un peu lassant. Surprise agréable, les décors naturels, le film ayant été tourné en Europe de l'Est, ces montagnes et ces vallées n'ont jamais d'air de déjà vu. Le suspense nous tiens en haleine, mais on redoute que cette vie de hors-la-loi finisse mal devant nos yeux. L'ensemble des rôles secondaires est également rempli de belle tronches. Oui, c'est un western féministe, mais qui ne passe pas son temps à prêcher et on a les yeux rivés sur Elsa Martinelli. Un belle découverte.

En suppléments sur le dvd d'Artus Films: Mon corps pour un poker, par l'érudit Alain Petit; un diaporama d'affiches et photos et les bandes annonces de la collection Western européen. Offert en Italien et en Français, sous-titres français. Mario Giguère

BILLY LE KID aka FURIA DE LA LEY aka BILLY THE KID - Léon Klimovsky, Espagne/France, 1962

Dans un village de l'Ouest sauvage américain, un homme, père de famille ayant fuit la Louisiane avec les siens, a fait l'acquisition d'un terrain de plusieurs hectares. Et il ne compte pas s'en séparer. Pas même pour une grosse somme d'argent que lui propose un riche propriétaire qui a déjà fait l'acquisition de toutes les terres environnantes. A force d'essuyer des refus de cette tête de mule de Louisiane, il demande à ses hommes, dirigés par un vilain méchant tout de noir vêtu et très justement appelé Black, d'aller le taquiner. Black étant un peu limité intellectuellement parlant, et surtout un peu impulsif, il fout le feu au ranch, et tue le monsieur ! Le fils de ce dernier, Billy, amoureux de la fille du méchant, promet à sa mère meurtrie de venger sa famille... 

Si ce western est tout sauf passionnant, il faut bien admettre qu'il dégage malgré tout un certain charme provenant probablement de ses incohérences scénaristiques. Fortement inspiré par le western traditionnel américain (on pourrait croire qu'il a été fait dans les années 40), peu d'éléments laissent entrevoir ses racines européennes. Il y a notamment la musique de Daniel White, qui oscille entre banjo des montagnes et trompettes jazzy qui rappelle certaines bandes espagnoles signées Franco. On est bien loin de la "véritable" histoire de Billy le Kid, celui-ci dégaine peu et se prend une torgnole dans une des bagarres de saloon les plus mals filmées de l'histoire. Il commet dans ce film son premier meurtre, celui qui sera sans doute le début d'une légendaire série. Ici, Billy le Kid, commence son périple à l'age de 30 ans ! Reste l'interprétation de Black par Jack Taylor, très rigolo, et qui fait plein de grimaces quand il presse la gâchette.

Ce film est co-produit par Eurociné, indiqué Eurocineac au générique. Kerozene

Eurocinéac était le nom d'Eurociné avant qu'ils décident de l'abréger. Howard Vernon

BLACK JACK aka A GENOUX DJANGO aka BLACK JOE aka BLACKJACK aka UN UOMO PER CINQUE VENDETTE - Gianfranco Baldanello, 1968, Italie

Jack Murphy (Robert Woods - EL PURO LA RANÇON EST POUR TOI et plein d'autres westerns) est un beau gosse sympa comme tout. Il vit tranquillement dans une ville fantôme en compagnie de sa blonde et innocente petite soeur et de son beau frère, mène un amour idéal avec une fille de bonne famille et dirige une bande de malfrats avec laquelle il cambriole une banque avec un talent tout ce qu'il y a de plus remarquable. Seulement quand vient l'heure du partage, le gang n'est pas d'accord de laisser 25% du butin à Jack. Il a beau être le cerveau de l'opération, ce n'est au final guère équitable étant donné le nombre de cow-boys qui ont pris part à ce vol. Mais Jack ne se laisse pas faire, dégomme un ou deux de ses désormais ex-acolytes et s'envole avec le pactole en laissant les plus méchants de la bande en vie. Là on se dit que Jack déconne un peu parce que vu le ramassis de gueules cassées et l'écume qui pend à leur lèvre, il est probable qu'ils ne le laissent pas s'envoler si facilement. Et là Jack pourrait me répondre que je suis con et que s'il les avait tous butés dès le début, il n'y aurait pas eu de film. Certes. N'empêche que nos bandits débarquent chez Jack, cassent la gueule à son beau-frère, violent sa soeur qui se fait ensuite scalper par l'indien du groupe, tailladent la joue droite de Jack, lui poignardent sa main droite, lui glissent une corde au cou et lui flinguent les genoux! Les méchants reprennent leur pognon et quittent les lieux. C'est alors qu'arrive le petite amie de Jack qui lui évite une mort certaine. Fin du premier acte.

Jack n'est plus tout à fait le même depuis sa mésaventure. Balafré et boiteux, le visage grimaçant et les cheveux grisonnants, il a perdu son sourire angélique et nourri une insatiable soif de vengeance. Arrive alors son beau-frère qui lui annonce qu'il n'a toujours aucune trace des responsables de la mort de sa soeur. Jack monte alors son destrier et se lance à travers le désert (?) duquel il ressort totalement desséché, puis parvient - on se demande encore comment - à mettre la main sur ses bourreaux. Il les élimine un par un de manière souvent sadique. Le premier, il l'offre en pâture à des villageois aveuglés par la somme d'argent qu'il leur promet en échange de son lynchage. D'autres sont pris au piège dans une carrière et manipulés par l'écho de la voix de Jack qui s'amuse comme un dingue à leur faire perdre la boule. L'indien sera quant à lui étrangler avec le scalp de la frangine! Jack n'hésite pas à faire subir les pires souffrances ou les pires humiliations à ses ennemis mais affiche par moment un profond dérèglement psychologique: il roule des yeux comme un illuminé, il hurle d'un rire sardonique devant ses victimes et semble parfois carrément surgir de l'au-delà, vêtu dans ses fringues noirs et trébuchant du haut de sa canne en bois. D'où un côté quasi surréaliste et une ambiance aux limites du fantastique lors de certaines scènes comme celle de la carrière où Jack utilise l'écho de sa voix, ou son arrivée chez l'Indien en compagnie d'un orage prophétique, ou encore cette partie de poker aux limites du surnaturel pendant laquelle Jack ne retourne jamais ses cartes....

BLACK JACK souffre d'incohérences scénaristiques et d'un certain manque de bon sens? Qu'à cela ne tienne, il reste un solide western sombre et violent, un film qui parvient à surprendre en fuyant les sentiers d'un genre trop balisé tout en utilisant à son avantage certains de ses clichés les plus usités. Un film qui commence la fleur au fusil pour finir dans la noirceur la plus opaque. Et comme en plus la musique est bonne - à défaut d'être originale - je n'hésite pas une seconde à le recommander à tout amateur de westerns qui se respecte! Kerozene

BLINDMAN aka Il Pistolero cieco aka Le Justicier Aveugle - Ferdinando Baldi avec Tony Anthony, Ringo Starr, 1971, Italie 

Blindman (aveugle donc), a pour mission d'escorter un groupe de 50 femmes à leurs futurs époux. Mais alors qu'il vient prendre livraison de sa cargaison, les belles se sont fait refourguer à une bande de bandits, ces derniers ayant apparemment l'intention de les revendre à des militaires mexicains. Blindman va donc tout faire pour les récupérer.

Et c'est un western, oui, oui... enfin une espèce de western. Disons tout de suite que Blindman ne restera pas dans les mémoires pour sa cohérence scénaristique assez limitée. Disons que la progression de l'histoire est assez foutraque, même si elle permet d'enchaîner les péripéties à un rythme suffisant. Mais ce qui fait l'intérêt de cette petite perle c'est : l'exploitation.

Tout d'abord le coup des dames emprisonnées donne lieu à des scènes typiques WIP : rien de très trash, mais une horde de donzelles poitrines et fesses à l'air nettoyées à grands renforts de seaux d'eau. Une scène incroyable dans le désert ou les vilains poursuivent les filles en fuite avec pas mal de violence et de cruauté et que ma copine rapproche de l'Enlèvement des Sabines. Le tout filmé très honnêtement.

Le héros : il est franchement inspiré d'un autre personnage aussi aveugle, mais bretteur japonais, Zatoichi, auquel il emprunte une forme d'humour particulière en sus de sa cécité. Le métrage alterne ainsi tranquillement des passages "drôles" avec des moments de cruauté surprenants pour un western de cette époque.

Faut pas s'attendre à du Sollima ou du Corbucci, mais dans une autre optique, ce Blindman est hautement recommandable et bien goûteux.

Accessoirement, y'a aussi un Beatle. En méchant. 

Le dvd Italien de chez Alan Young est correct, présentant le film en scope 16:9 en italien sst italien. Je dis correct, car bien que clamant être tirée du négatif original, la galette fournit des couleurs un peu pastellisées avec des hautes lumières assez cramées. Une autre édition, allemande celle-ci doit voir le jour prochainement et aura l'avantage de comporter une piste anglaise. Riton

BLUEBERRY - Jan Kounen, 2004, France

Mike Blueberry, jeune puceau de l'Ouest sauvage, vient de tirer sa crampe avec la plus jolie putain du coin. Surgit alors Wally (Michael Madsen), vieux roublard à la gachette facile venu pour se vider les burnes. La scène tourne au drame, Blueberry fuit, touché à l'épaule laissant, derrière lui le bordel brûler et son coeur déchiré. Perdu dans les montagnes, se vidant de son sang, le jeune Mike tombe à terre avant d'être récupéré par des indiens aux connaissances shamaniques hyper développées. Quelques années plus tard, Blueberry se tape la face de Vincent Cassel, arbore une étoile de shérif, et est assisté de Rolling Star (Ernest Borgnine), adjoint propulsé sur chaise roulante, Billy (Jan Kounen), l'idiot du village et Jimmy (Colm Meany), adepte du bourbon bon marché.

Quelques salopards souhaitent mettre la main sur l'or légendaire se trouvant dans les fameuses montagnes gardées par ces vilains peau-rouges. Blueberry, sauvé par les Indiens des montagnes qu'ils considèrent comme ses frères, ne tient pas vraiment à ce que quelques illuminés se mettent en tête de leur faire du tort. C'est alors que resurgit de nul part ce bon vieux Wally, lui aussi à la recherche d'un trésor indien, mais un trésor spirituel.

Jean Kounen adapte très librement la bande dessinée Blueberry et se tape un méchant délire ésotérique, livrant ainsi un produit en haute teneur psychédélique. S'il laisse de côté l'ultra-violence cartoonesque de DOBERMANN au profit d'un récit plus porté sur la spiritualité, il n'oublie néanmoins pas de nous en mettre plein la vue via une photographie absolument magnifique. Le montage peut déconcerter lui aussi au départ, mais l'accumulation de plans séquences suivit de mouvements rapides montés de façon épileptique fait mouche. Le récit du film nous emmène par la suite dans un délire visuel hypnotisant que l'on peut adorer ou détester.

Kounen réussit son pari, quoi qu'on veuille en dire. Le salaud a bénéficié d'un budget colossal et n'en a fait qu'à sa tête, résultat: le film d'auteur psychédélique commercialement le plus casse-gueule du cinéma français. Attention, futur film culte! Kerozene

Site officiel : www.blueberry-lefilm.com 

  CALIFORNIA aka Adios California- Michele Lupo avec Giuliano Gemma, William Berger, Malisa Longo, Paola Dominguin, Miguel Bosé, 1977, Italie, 100 minutes

A la fin de la guerre de Sécession, les soldats sudistes doivent rentrer chez eux, tentant de survivre dans les décombres fumants, harcelés par les nordistes, quand ils ne sont pas clairement menacés. Michael Random, mieux connu sous le nom de California, se lie d'amitié avec le jeune William Preston, faisant un bout de chemin avec lui. Des chasseurs de primes nordistes impitoyables tuent William. California veut ramener sa médaille à la famille Preston et le venger. Ca se complique lorsqu'il semble tomber amoureux de la soeur William.

N'étant pas spécialiste de la guerre civile, comme on l'appelle souvent, je n'avais jamais entendu parler de ces chasses à l'homme. En fait, ce sont des hommes recherchés par la loi que veulent ramener morts ou vifs les chasseurs de prime. Notre sympathie va se porter sur California qui va réclamer sa justice. Plutôt sombre comme début. On aura droit à quelques moments de plaisirs ou le duo se retrouve à rigoler dans la boue. C'est de courte durée. Giuliano Gemma est toujours impeccable et bien entouré. Michele Lupo, qui a débuté sa carrière dans le péplum et qui la terminera en tournant avec Bud Spencer, manie bien les changements de ton dramatiques. J'ai aussi apprécié la bonne trame sonore du regretté Gianni Ferro. Une belle surprise.

Le coffret digipack Blu Ray + DVD d'Artus Films offre en supplément une présentation toujours intéressante du film par Curd Ridel, sympathique érudit du cinéma populaire italien. On a aussi un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Offert en Français et en Italien avec sous-titres français en option. DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B. Mario Giguère

Les CAVALIERS DU CRÉPUSCULE aka The Sundowners - George Templeton avec Robert Preston, Robert Sterling, Chill Wills, Cathy Downs. 1950, États Unis, 81m

Tom Cloud, propriétaire d'un ranch avec du bétail, a de la difficulté avec son voisin qui aimerait posséder ses terres. Débarque alors James, mieux connu sous le surnom de Wichita Kid, un homme à la réputation sulfureuse. James veut aider Tom en partant littéralement en guerre avec l'ennemi, ce qui s'avère une influence néfaste sur le jeune frère de Tom, Jeff. Par surcroit James s'intéresse beaucoup trop à la femme de son frère, Kathleen. La tension monte rapidement dans la région et on se doute que tous ne survivront pas à l'escalade de violence et au triangle amoureux.

Une belle brochette d'acteurs en commençant par le charismatique vétéran Robert Preston dans la peau de Wichita Kid, dont on se méfie rapidement. On retrouve le jeune John Drew Barrymore dans la peau de Jeff, partagé entre les deux hommes, prêt à devenir le vigilante  que semble être Wichita Kid. Cathy Downs est la femme qui redoute les avances du rustre personnage tant bien que mal. Loin d'être prévisible, on avance dans ce long métrage avec un intérêt continu, jusqu'à un final satisfaisant.

En supplément sur le dvd d'Artus Films: Duel au Texas par George Ramaïoli; un diaporama d'affiches et photos ainsi que les bandes- annonces de la collection Western. Offert en version originale anglaise avec sous-titres français en option. Mario Giguère

CHAPAGUA aka GOLD OF THE HEROES aka GOLD OF THE BRAVADOS aka L'ORO DEI BRAVADOS - Giancarlo Romitelli alias Don Reynolds, 1970, Italie / France

Jack Harrison (George Ardisson) et Chapagua (Bobby Lapointe), respectivement cow-boy hors-la-loi et bandit mexicain, mettent leurs grosses mains sur un pactole de 100'000 dollars en or dans les environs de la frontière mexicaine. La guerre de Sécession étant en cours, impossible pour eux de se balader sereinement avec le magot. Ils décident donc de le cacher en attendant la fin de la guerre. Et comme il n'y en a pas un qui puisse faire aveuglément confiance en l'autre, ils décident de trouver une planque dont le chemin est connu de moitié : l'un des deux avance un certain temps les yeux bandé, puis c'est au tour de l'autre de se faire bander les yeux un même laps de temps et ainsi de suite jusqu'à la découverte de la cachette idéale...
La guerre est terminée. Jack, qui s'était entre temps enrôlé dans l'armée nordiste, est de retour au pays. Chapagua, lui, est devenu un criminel recherché. Et alors que chacun tente de mettre ses mains sur le magot sans que l'autre le sache, c'est une femme fatale qui parvient à les manipuler en usant de ses charmes puis en les droguant à l'éther.

CHAPAGUA commence sur de bonnes bases, avec ses deux personnages principaux aux relations forcément tendues mais malgré tout attachants et sa bande son entêtante. Rapidement, Jack s'impose comme l'archétype du cow-boy solitaire sans scrupule. Il a l'air sec, ne se laisse pas bluffer facilement, il dégaine comme une flèche comme le prouve ce duel à l'issue duquel il étend quatre salopards les doigts dans le nez et surtout il a une réputation à faire flipper les plus grands pistoleros de l'Ouest. Et contrairement à ce que le titre français laisse présager, c'est bien Jack qui est au centre de cette histoire, et non Chapagua. Ce point, sans aucun doute dû à la présence de Bobby Lapointe, n'est qu'un détail et ne nuit pas outre mesure à l'appréciation du film. Cependant, plus le métrage avance, plus il s'allège. Le ton dramatique du début, l'esprit relativement sombre et brutal qui en émanait, laissent petit à petit la place à de plus en plus de légèreté pour au final aboutir sur une bonne rigolade entre potes. Etrange démarche qui aboutit sur un inévitable sentiment d'insatisfaction que d'inutiles scènes de remplissage et une mise en scène impersonnelle finissent de plomber. Kerozene

CIAK MULL aka CIAKMULL aka CHUCK MOLL; aka LE BATARD DE DODGE CITY aka THE UNHOLY FOUR - Enzo Barboni, 1970, Italie   

Des pilleurs de banque mettent le feu à un asile d'aliénés afin de faire diversion - et ainsi pourvoir mettre les coffres à sac - permettant à quatre dingues de se faire la malle. Dans leur fuite, ils croisent un des voleurs qui reconnaît parmi eux Ciak Mull, un amnésique qui ne cesse de se triturer la tête à la recherche de son passé. Mis sur la piste de Dodge City, notre quatuor de choc, composé de Ciak Mull (Leonard Mann, "Amazonia"), du colosse simplet Woody (Woody Strode), de l'amateur de poker Hondo (George Eastman) et de la fine gâchette Sam (Peter Martell, "Le Trône de feu"), va alors tenter de découvrir les origines de leur camarade. Ce qu'ils découvrent est une ville tiraillée entre deux familles ennemies, dont l'une d'elle serait celle de Ciak Mull.

1970 marque les débuts du directeur de la photo Enzo Barboni en tant que réalisateur. Cette année, il signe deux westerns: celui-ci et "On l'appelle Trinita", après quoi il enchaîna avec "On continue à l'appeler Trinita", "Et maintenant, on l'appelle El Magnifico", etc... En tout une douzaine de comédies parfois bien lourdes, pour la plupart avec Terence Hill et/ou Bud Spencer, jusqu'à un tardif opus de Trinita réalisé en 1995... "Ciak Mull" fait office d'intrus dans cette filmo chargée en grosses poilades bien grasses. Non pas qu'il soit exempt d'humour, mais on est clairement dans un style de western plus torturé que la série des Trinita. Les coups fourrés ne manquent pas, et mensonges, trahisons, bagarres de saloon (homérique! tout le mobilier y passe!), tortures et meurtres crapuleux sont au programme d'un film certes imparfait, mais qui tient bien la route malgré un budget que l'on devine léger, celui-ci étant trahit par des décors pas toujours convaincants qui se voient heureusement rattrapés par une photo soignée. Leonard Mann s'en tire avec les honneurs dans le rôle-titre, même s'il manque un peu de prestance, et c'est surtout l'amitié qui unit Woody et Sam qui étonne, laissant apparaître une idylle gay pour le moins inattendue et qui se termine si tragiquement, si grossièrement, qu'on pourrait y voir une parodie. Cependant, il est bien dommage que Barboni ne se soit pas attaqué à d'autres titres plus sérieux par la suite. Kerozene

CINQ GACHETTES D'OR aka 5 GACHETTES D'OR aka 5 GACHETTES EN OR aka TODAY WE KILL, TOMORROW WE DIE aka TODAY IT'S ME... TOMORROW IT'S YOU aka OGGI A ME... DOMANI A TE! - Tonino Cervi, 1968, Italie

Bill Kiowa (Brett Halsey, sous le pseudo de Montgomery Ford) vient de purger une peine de cinq ans de prison pour le meurtre de sa femme indienne. Durant ces cinq années, Kiowa n'a pensé qu'à une chose: faire la peau d'Elfego (Tatsuya Nakadai, KAGEMUSHA), le bandit mexicain meurtrier de son épouse et responsable du coup monté qui l'envoya derrière les barreaux. Une fois dehors, Kiowa recrute quatre des plus fines gâchettes de l'Ouest: un joueur de poker tricheur, une grosse brute barbue (Bud Spencer), un shérif tranquille (William Berger, KEOMA) et un jeune pistolero. Ensemble, ils traqueront Elfego et son gang et les élimineront jusqu'au dernier.

En surface, le scénario de CINQ GACHETTES D'OR est on ne peut plus classique, on retrouve la sempiternelle histoire de vengeance menée par un Brett Halsey qui marche exactement sur les traces de Clint Eastwood et Franco Nero: teint sombre, barbe de trois jours, yeux bleus perçants et sourire inexistant. Mais le film contient suffisamment de passages et d'éléments croustillants pour l'élever au-dessus de la masse des westerns italiens habituels. De plus, il se démarque de par l'utilisation de décors peu courant dans le genre, comme une plaine boueuse et enneigée ou un territoire fortement boisé, ainsi que par sa bande sonore pour une fois très éloignée des standards moriconniens. Il est probable que la présence de Dario Argento au poste de coscénariste aux côtés de Cervi y soit pour quelque chose également, notamment en ce qui concerne le personnage d'Elfego qui prend un malin plaisir à tuer ses adversaires à la machette. Il est d'ailleurs drôle de noter la présence d'un prestigieux acteur japonais dans la peau du truand mexicain, d'autant plus que Nakadai semble en faire des tonnes: il roule les yeux sans arrêt et adopte une démarche quasi-théâtrale. Le final du film prend place dans une forêt dans laquelle nos cinq compagnons entameront un cruel jeu du chat et de la souris, éliminant un à un les quarante membres du gang d'Elfego, ce qui donne droit à 25 minutes de traque meurtrière qui procurent bien du plaisir. Kerozene

La COLLINE DES BOTTES aka TRINITA VA TOUT CASSER aka L'OR DE LIBERTY VILLE aka GRIFFE POUR GRIFFE aka BOOT HILL; BOOT HILL aka TRINITY RIDES AGAIN aka LA COLLINA DEGLI STIVALI - Giuseppe Colizzi, 1969, Italie

Le film s'ouvre sur Cat Stevens (Terence Hill) blessé, trouvant refuge auprès d'une troupe de cirque. Parce que les forains aident le fugitif, un tueur provoque la mort d'un trapéziste en pleine représentation publique. Le temps de se remettre sur pied, Cat Stevens part chercher son pote Hutch (Bud Spencer) afin de faire la peau aux responsables. Ce dernier, un dénommé Honey, dirige une ville de mineurs d'une poigne de fer. Les artistes du cirque, Cat et Hutch vont tout mettre en oeuvre pour le mettre à nu et révéler son vrai visage auprès des habitants dupés depuis des années.

Troisième et dernière aventure du cow boy Cat Stevens incarné par Terence Hill après "Dieu pardonne... moi pas" et "Les quatre de l'Ave Maria". On y retrouve cet humour en demi-teinte encore très éloigné de ce que le duo Hill-Spencer offrira à l'avenir. "La colline des bottes" (ne vous faites pas avoir avec son titre de ressortie "Trinita va tout casser") est un film relativement sombre et passablement tordu, voire presque cruel à certains moments et qui parvient à merveille à exploiter l'univers du cirque au sein d'un décor de western traditionnel. Cela génère une imagerie lorgnant vers le surréalisme, où nains, trapézistes et danseuses détonnent drastiquement avec les porteurs de stetson et les chanteuses de saloon et fait de ce western une véritable curiosité. On y retrouve Woody Strode, Lionel Stander en patron du chapiteau et George Eastman dans le rôle d'un géant muet. Kerozene

Les COLLINES NUES aka The Naked Hills - Josef Shaftel avec David Wayne, Keenan Wynn, James Barton, , États Unis, 1956, 70m

En 1849, en pleine ruée vers l'or, Tracy Powell part tenter sa chance en Californie, avec son ami Bert Killian. C'est Burt, en voix off, qui nous raconte la vie tumultueuse et les choix difficiles de Tracy, Il abandonnera son ami, sa future femme, son enfant et sa santé mentale, obnubilé par la fièvre de l'or.

On est ici à la limite du film éducationnel, comme on appelait les pamphlets anti-alcool, anti-drogues et anti-sexe qui ont pullulé jusqu'au début des années 50. L'histoire avance donc rapidement, les scénettes retraçant les bons et les mauvais choix d'un homme torturé par l'appât du gain qui devrait, en principe, lui faciliter la vie. Il est difficile d'imaginer aujourd'hui, ou à l'époque, qu'une femme, amoureuse, va le reprendre constamment, ou que son fils ne lui reproche pas ses absences répétées qui peuvent durer des années. Sa relation la plus conviviale sera avec un vieux prospecteur, Jimmo, interprété par un James Barton avec succès. Josef Shaftel n'aura réalisé que deux films, ceci étant le second, mais aura connu une carrière prolifique en tant que producteur.

Le dvd d'Artus Films offre un diaporama d'affiches et photos ainsi que les films-annonces de la collection Western. Offert en version originale anglaise avec sous-titre français optionnel. Mario Giguère

COLORADO aka THE BIG GUNDOWN; LA RESA DEI CONTI - Sergio Sollima, 1966 Italie/Espagne   

Lee Van Cleef est Jonathan Corbett, un type droit comme un i et meilleur chasseur de prime de tout le Texas, à tel point qu'il a quasiment nettoyé l'état de toute sa racaille. Corbett caresse désormais une carrière politique, ce dont souhaite profiter un riche homme d'affaire prêt à financer sa campagne, et alors que nos deux futurs associés discutent le bout de gras lors du mariage de la fille de notre gros bonnet, deux frangins rouquins annoncent le viol et le meurtre d'une fillette de douze ans par un sale gueux de mexicain appelé Cuchillo. Ni une ni deux, Corbett enfile son stetson et se met en chasse du vilain violeur pédophile.

Premier western de Sergio Sollima, et premier coup d'éclat dans un genre si codifié où le réalisateur s'amuse à jouer avec les à priori, les apparences, les clichés, les faux-semblants (à croire aussi que le distributeur français a joué le jeu puisque seules les cinq premières minutes du film se déroulent au Colorado), et parvient à faire surgir le doute allant même jusqu'à faire vaciller ce bon vieux Jonathan Corbett, un type si admirable, si impeccable, si irréprochable, et si ancré dans ses convictions que le fait de le voir douter de lui-même au point de verser du côté obscur a quelque chose de palpitant. Lee Van Cleef est absolument impérial, parvenant superbement à retranscrire la dualité qui anime son personnage qui ne semble plus vraiment comprendre ce qui lui arrive. Face à lui se tient Cuchillo (Tomas Milian), un voleur pouilleux, vulgaire, dont l'épouse travaille au bordel, mais qui cache en réalité un cœur gros comme ça et dont les petits travers ne sont rien en comparaison de ce que l'Ouest Américain recèle comme crapules, qu'il s'agisse d'une propriétaire de ranch veuve et nymphomane, de la bourgeoisie texane ou des feignasses à la tête des autorités mexicaines - représentées ici par l'incontournable Fernando Sancho. Via un récit ponctué d'instants parfois cruels, une mise en scène aux petits oignons, et sur une partition prenante de Morricone, Sollima livre un superbe film qui tire à boulets rouges sur ces à priori qui régissent notre quotidien tout en évitant le piège de se la jouer moralisateur, livrant ainsi un discours humaniste trop souvent absent de ce type de production et que le réalisateur développera de manière tout aussi brillante, si ce n'est plus, dans "Le Dernier face à face" en 1967 -toujours avec Tomas Milian - puis dans "Saludos, hombre" ("Run Man Run" ) l'année suivante, deuxième et dernière aventure de ce chevelu charmeur de Cuchillo. Kerozene

Le COLT DU REVEREND aka REVERENDO COLT aka REVEREND'S COLT - Leon Klimowsky, 1970, Italie/Espagne  

Le chasseur de prime Miller Colt a laissé un bien mauvais souvenir aux habitants de la ville de Tucson. La surprise est donc de taille lorsque cette fine gâchette est de retour dans la défroque d'un homme de Dieu avec la ferme intention de bâtir une église. C'est à cet instant que des salopards braquent la banque, assassinent le banquier, et font porter le chapeau au Révérend que tout le monde souhaite voir au bout d'une corde. Mais Miller Colt fait un arrangement avec le shérif (Richard Harrison) et part à la recherche de braqueurs qui viennent justement d'attaquer une diligence. Le révérend parvient à sauver les pauvres victimes et à se réfugier avec elles dans un fort à l'abandon que les crapules tiennent ensuite en état de siège avec l'espoir de voir les pauvres bougres crever de soif sous le cagnard du désert.

Voici une bonne surprise de la part du réalisateur du pauvrissime "Billy le Kid" où le sérieux se mêle à la comédie avec un équilibre surprenant et plutôt rare dans ce type de production. Le sérieux, c'est le Révérend Colt hanté par son passé d'orphelin, puis de chasseur de prime, qui parvient avec finesse à conserver un équilibre au sein de son groupe de survivants. Le comique, c'est Richard Harrison en hurluberlu à la limite de l'hystérie, et cet écossais rondouillard qui emmerde sa femme avec sa cornemuse. Des éléments attachants au service d'un style entre le western américain (la réalisation est de manière générale très classique) et le western italien (les morts sont tragiques, la musique est jazzy) qui offrent un résultat des plus plaisant à défaut d'être excitant. Kerozene

Les COLTS DE LA VIOLENCE aka Mille dollari sul nero aka Blood at Sundown - Alberto Cardone avec Anthony Steffen, Gianni Garko, Erika Blanc, 1966, Italie/Allemagne, 102m

Après avoir passé les douze dernières année en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Johnny (Anthony Steffen) rentre chez lui. Son frère Sartana (Gianni Garko), est devenu la terreur du coin, terrorisant les villages avoisinant et les délestant de leur argent régulièrement, maltraitant les hommes, humiliant les femmes, brutalisant un pauvre sourd-muet, ayant de surcroît prit comme concubine la bien aimée de Johnny. Tout cela sous l'oeil de leur mère qui n'a d'yeux que pour Sartana. Johnny décide de protéger les villageois, s'attirant la colère et la vengeance de Sartana.

Avec dans le rôle de la fille de l'homme qu'il n'a pas tué, une toute jeune Erika Blanc. On ne peut pas dire que les femmes ont de meilleurs rôles que les mâles dans ce film nécessairement violent. De la mère insensible et cruelle, l'ex qui se retrouve bien malgré elle avec son frère, ou celles qui refusent de croire en son innocence et qui donc se verront ignorées au final, aucune ne fera partie de l'épilogue qu'on aurait pu imaginer plus généreux envers son "héros". Anthony Steffen est très bon dans son rôle, tout comme Gianni Garko est magistral en général fou, un peu à la Klaus Kinsky, premier Sartana a l'écran. Ernesto Gastaldi, maître en Giallo, co-scénarise cette histoire cruelle, pleine de trahisons. Alberto Cardone, réalisateur de plusieurs westerns, est plus connu comme assistant réalisateur sur des films cultes tel Ben Hur, Barbarella ou Don Camillo. A noter l'excellente musique de Michele Lacerenza, entre autre trompettiste sur la trame de Le Bon la Brute et le Truand.

L'édition dvd d'Artus Films offre en supplément 1000$ sur le noir, par l'expert Curd Ridel, un diaporama d'affiches et photos et les bandes-annonces de la collection. Offert en français et en italien avec sous-titres.  Mario Giguère

COMANCHE STATION aka La Prisonnière des Commances - Budd Boetticher avec Randolph Scott, Nancy Gates et Claude Akins, 1960, États Unis, 74m

Loner Cody, mercenaire vieillissant reçoit la mission de gérer un échange entre un criminel renégat  qui doit ramener une femme kidnappée à son mari et des cheyennes. Cody connaît le criminel et ne lui fait pas confiance et rapidement un climat de tension vient mettre les négociations en péril.

Boetticher et Randolph Scott ont fait plusieurs westerns ensemble et ils étaient considérés comme un duo gagnant. Ce COMANCHE STATION demeure cependant une bien piètre entrée dans la filmographie des deux hommes. Même si le tout est très correctement mis en boîte et que les paysages sont splendides, le film semble drôlement long pour son faible 74 minutes. L'histoire est simple, sans grands artifices et les moments les plus intéressants deviennent rapidement les dialogues avec Scott, qui joue un vieux mercenaire plein de doutes sur sa vie et ses actes. Ben voilà par contre, le reste n'est pas particulièrement intéressant. On a cependant vu des Boetticher beaucoup plus complexes et touchant que celui-là, qui semble montrer les deux artistes comme visiblement fatigués. Correct donc, mais sans vraiment d'intérêt. Abba

COMPANEROS aka Vamos a Matar, Companeros ! aka Los Companeros - Sergio Corbucci, 1970, Italie / Espagne / Allemagne de l'Ouest, 1h58

Mexique, en pleine révolution civile. Le pouvoir en place est menacé par deux groupes qui cherchent à le renverser; tout d'abord les disciples de Xantos, un intellectuel pacifiste qui veut redonner le pouvoir au peuple et une certaine dignité au pays, et ensuite Mongo, un gros sauvage qui fait miroiter des idéaux prolétaires à ses troupes afin de s'en mettre plein les poches.

Vasco, un cireur de bottes aux nombreuses simagrées (jouissif Tòmas Milian), est envoyé par Mongo à San Bernardino pour massacrer la population et prendre possession du village. Au même moment arrive Yodlaf Peterson (splendide Franco Nero), un suédois marchand d'armes qui est venu vendre ses fusils à Mongo. Entre les deux personnages naîtra alors une relation d'amour / haine tortueuse, déchirés que sont les personnages entre leurs idéaux, leurs valeurs et leurs capacités intellectuelles, le tout sur fond de révolution.

COMPANEROS est une superbe réussite, sur absolument tous les plans. Euro-western de luxe, il réunit la crème des artisans ayant fait du genre un art. Le thème musical d'Ennio Morricone, majestueuse ode amer sur la guerre civile, reste ancré en nous longtemps après le visionnement. La cinématographie majestueuse et les paysages d'Almeira, en Espagne, utilisés pour recréer un Mexique fictif et où le soleil plombe constamment, sont agrémentés d'un montage impeccable d'Eugenio Alabiso, ultime monteur du bis italien, fibre essentielle de cette délicate cathédrale d'action jouissive.

La trame est vieille comme le monde, mais ô combien efficace : deux individus que tout sépare apprennent à s'apprécier et deviennent ultimement les meilleurs amis du monde. La complicité qui unit Nero et Milian est ici palpable, et le caméléon cubain est au sommet de sa forme. La réalisation de Corbucci est posée mais néanmoins fort efficace, captant l'action d'une main de maître, enfilant les péripéties et les scènes fortes sans temps morts.

Que dire du casting ? En plus des deux personnages centraux, les personnages de soutien sont aussi impressionnants à leur façon... Que ça soit Fernando Rey en Xantos, qui retrouve ici Franco Nero pour la deuxième fois en '70 (la première fois étant lors du tournage de TRISTANA, sous la direction de Bùnuel...), Jack Palance en vilain fumeur de cannabis, ou encore un caméo extrêmement bref d'Eduardo Fajardo en général mexicain suintant la cruauté...

Le DVD d'Anchor Bay contient un documentaire d'environ 20 minutes, extrêmement intéressant, avec Nero, Milian et Morricone en entrevue, qui s'accordent tous pour dire que le tournage de COMPANEROS fut une expérience ultimement amusante et que le film leur rappelle uniformément de bien beaux souvenirs... Orloff

CONDENADOS A VIVIR aka Cut-throats nine - Joaquin Luis Romero Marchent avec Emma Cohen, Alberto Dalbés, Antonio Iranzo, Manuel Trejada, Simòn Arriaga, Xan das Bolas, Eduardo Calvo, Ricardo Dìaz, Rafael Hernàndez, Mabel Karr, José Manuel Martin, Roberto Undari, 1972, Espagne, 90m uncut

Un sergent et sa fille escortent sept dangereux prisonniers en caravane jusqu'à Fort Green. Rendus en forêt, ils se font intercepter par des bandits sauvages. Ces derniers croyaient que la caravane contenait un lot d'or important. Furieux de ne découvrir que neuf passagers, ils abattent les gardes et envoient la caravane à toute allure, sans chauffeur. Après un accident inévitable, le sergent insiste à livrer les sept enchaînés à leurs destinations, traversant forêts et montagnes enneigés pour atteindre la destination. Cette tâche s'avère plus difficile qu'il ne le pensait, et la révolte ne tardera pas...

En dire plus serait un crime! Cet espano-western a été brillamment réalisé par un habitué du genre, un certain Joaquin Luis Romero Marchent. Le film s'avère violent, froid et cruel tant au niveau physique que psychologique. Tous les protagonistes (il n'y a pas de héros) souffrent d'une manière ou d'une autre. Même le spectateur reçoit des claques aux visages; le scénario nous surprend à toutes les vingt minutes, jouant avec les clichés du genre, les transformant pour nous déboussoler. Le réalisateur réussi même à intégrer du développement subtil à des personnages à première vue unidimensionnels, en utilisant des arrêts sur images, accompagnés de retours à l'arrière révélant un souvenir, ou clarifiant quelques détails de l'histoire. Ce western ne tombe cependant jamais dans le sentimentalisme souvent propre au western italien, ou dans l'explication justificative à l'Américaine. Plusieurs éléments sont laissés dans le sous-entendu, et le spectateur est laissé à faire ses propres conclusions. Ce film comporte tellement de scènes fortes et d'éléments originaux... Je n'en dirai pas plus! Trouver ce film, à tout prix! Humanoid Zombie

I CRUDELLI aka The Hellbenders aka The Cruel Ones aka Los Despiadados - Sergio Corbucci Avec Joseph Cotten, Norma Bengell, Al Mulock, Aldo Sambrell, Julián Mateos, Ángel Aranda, Claudio Fora, Gino Pernice, Julio Peña, Claudio Gora, Ennio Girolami, José Nieto, María Martín, Giovanni Ivan Scratuglia, Rafael Vaquero, Simón Arriaga, José Canalejas, Álvaro de Luna, Claudio Scarchilli, Benito Stefanelli, 1966,  Italie/Espagne, 92m uncut

Jonas (Joseph Cotten - Baron Blood) est un sudiste extrémiste qui désire rebâtir l'armée confédérée du général Lee. Lui et ses fils tendent alors une embuscade meurtrière pour une escorte de trente soldats yankees transportant une somme d'argent faramineuse. Les escrocs dissimulent le butin dans un cercueil, et tentent de traverser l'Amérique. Avec l'aide de Kitty, une blondine alcoolique, ils se font passer pour des soldats confédérés escortant une veuve et son mari défunt vers un lieu d'enterrement propice. Cependant, lorsque Kitty tente de s'enfuir avec le pognon, les fils de Jonas devront l'abattre et ainsi dénicher une autre femme pour jouer le rôle de la veuve. Entre alors Claire (Norma Bengell - Planet of the vampires), une jeune femme forte d'esprit, qui dérangera les plans du vieux Jonas...

Produit la même année que Django, ce western (avec cercueil!) de Corbucci s'avère très restreint, comparativement au reste de son oeuvre. Ceux cherchant la comédie et le caractère " plus gros que nature " de Companeros seront d'autant plus déçus que ceux qui recherchent la violence explosive de Django. Le film comporte évidemment ses fusillades, mais rien d'excessif ou de mémorable dans la tradition Corbucci. L'ensemble se veut très sérieux, et même, par moments, purement mélodramatique. Le film n'est pas ennuyeux pour autant, proposant un rythme juste et constant. Il s'agit d'un type de " road movie " ponctué par quelques scènes clés, servant à foutent des bâtons dans les roues des méchants protagonistes. La finale, quoique prévisible, est allégorique et efficace... Les performances sont quelques fois difficiles à digérer, et la technique n'affiche rien d'éclatant, malgré qu'elle soit au-dessus de la moyenne. Ennio Morricone rythme agilement le voyage, mais sa trame est légèrement fade, voire non mémorable. Aldo Sambrell (For a few dollars more, Navajo Joe), joue le rôle d'un bandit mexicain. Pas si mal... Humanoid Zombie

CRY BLOOD APACHE - Jack Starrett avec Jody McCrea, Marie Gahva, Don Henley, 1970, États Unis, 82m

Un Vieil homme se rappelle des heures sombre de sa jeunesse. Pitcalin faisait partie d'une bande de cowboys malpropres qui ont massacré des indiens, sauf une femme, pour savoir ou se trouve leur or. Ils ne se doutent pas que le frère de la dame est à leur poursuite et pas content du tout. Misère.

Ca sent le téléfilm à plein nez, mais c'est comme trop violent pour l'être et pourtant le réalisateur a effectivement sévit plus souvent au petit écran qu'autrement. C'est mal écrit, mal foutu, mal joué, bref, ce n'est pas bon. Quelques amateurs apprécieront peut-être la manière quelque peu inventive avec laquelle l'indien tue un à un les méchants et on se demande si l'espèce de faux frère qui récite des extraits de la bible n'a pas inspiré Quentin Tarantino pour son Fiction Pulpeuse, mais c'est bien mince et ça a parfois l'air d'un film de trois heures. Tout en s'ennuyant, on imagine ce qu'un Fulci, un Deodato ou un Lenzi auraient pu tirer d'une telle histoire. Pas recommandé. Mario Giguère

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CHARLES BRONSON

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