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La restauration de Dance Macabre en coffret bourré de suppléments + Dans la Poussière des Étoiles + Eolomea, chez Artus...                  lire

PROIE DE L'AUTOSTOP + OIES SAUVAGES
Sortie du coffret "La proie de l'autostop" incluant le livre "Le Rape and Revenge", de David Didelot + "Nom de code:Oies sauvages"...           lire

Antonio Margheriti, 1930 -2002, connu également sous le pseudonyme d'Anthony Dawson

mise à jour 3 décembre 2024

ALIEN : La créature des abysses - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Julia McKay, Daniel Bosch, Charles Napier, Alan Collins, 1989, Italie, 100m

Dernier film de série B d'Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avant de passer à la réalisation de séries télévisés. 

Jane (Julia McKay) est une journaliste environnementale qui se rend avec un cameraman sur une île du Pacifique. Elle a bien l'intention de prouver que la E-Chem pollue volontairement l'île avec des déchets toxiques, au lieu de les décontaminer. Une fois sur place, Jane et son cameraman découvrent que la E-chem déverse ses déchets toxiques à l'intérieur même du volcan de l'île toujours actif. Ils sont cependant repérés et le cameraman est capturé par le commandant de la sécurité de la E-Chem Kovacs (Charles Napier). Jane, quant à elle, trouve refuge chez Bob, un chercheur spécialisé dans les venins de serpent. Alors que tous les deux tentent de sauver le cameraman prisonnier dans l'usine, une créature immense surgit des profondeurs avec de gigantesques pinces de crabe et détruit tout sur son passage, tuant tout ce qui est à sa portée. Alors que l'usine est en flammes, Jane, Bob et le cameraman doivent affronter la créature en essayant de quitter l'île.

Mélangeant allègrement des éléments des deux premiers "Aliens" avec un peu d'Indiana Jones et un peu du "Chinese Syndrome", Margheriti offre un divertissement hallucinant tant par les extravagances capricieuses de l'intrigue que par le manque de budget pour le soutenir jusqu'au bout. Tourné aux Philippines, on sent que Margheriti a voulu avec ce film offrir un testament délirant de son oeuvre commercial. En effet, le spectacle n'est jamais ennuyant à défaut d'être transcendant et l'on s'amuse à trouver les références filmiques évidentes pendant tout le film. On peut aussi constater les effets faciles avec maquettes et miniatures auxquels Margheriti nous a habitués pendant toute sa carrière, comme si c'était des jouets qu'un enfant s'amuse à démolir. Un film qui plaira aux amateurs peu exigeants et qui les fera même rire (certains dialogues et personnages sont tout bonnement caricaturales). Un petit bijou du psychotronique, bien que Margheriti ait déjà fait mieux. Mathieu Lemée

ASSIGNMENT: OUTER SPACE aka Space Men - Antonio Margheriti, 1960, Italie 

Ray Peterson (Rik Van Nutter) est journaliste. Son prochain reportage se passe sur une station orbitale. Le commandant n'a que faire de lui et le surnomme "le parasite", mais un vétéran le prend sous son aile et la belle Lucy (Gabriella Farinon), pardon, Y 13, ne semble pas imperméable à son charme. Mais tout cela ne mènera à rien si la terre est détruite par un vaisseau atomique incontrôlable qui fonce vers la terre !

J'étais certain d'avoir en face de moi un film d'Europe de l'est, à cause du sérieux du scénario et des effets somme toutes bien corrects pour l'époque. Mais non, il s'agit bien d'une production Italienne, pas méchante du tout. Les clichés vous frappent à gauche et à droite, de l'arrogance du journalisme, de la froideur du commandant, de la belle qui succombe, du vieil homme noir qui appelle Ray "fiston". Les effets ne tiennent pas la route, mais on parle de 1960 et les boulons et les tableaux à aiguilles abondent. Une belle petite curiosité science fictionnelle. Van Nutter va plus tard interpréter Felix Leiter dans un James Bond. Mario Giguère

Les AVENTURIERS DE L'ENFER aka Jungle Raiders aka Captain Yankee aka La Leggenda del Rubino Malese - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Christopher Connelly, Marina Costa, Lee Van Cleef, Luciano Pigozzi aka Alan Collins, Rene Abadeza, 1985, Italie, 95m


En 1938 en Malaisie, un aventurier sympathique mais qui filoute les touristes de passage, que l'on surnomme Captain Yankee, se voit confier par un agent américain, Warren, la mission de récupérer le fameux rubis des ténèbres à travers la jungle. À Singapour, Captain Yankee fait la rencontre de Maria Janez, une jeune conservatrice de musée également à la recherche du fameux rubis. Accompagné de la jeune femme, d'un vieux pote écossais très porté sur l'alcool et de quelques autres personnes, Captain Yankee part à l'aventure pour trouver le précieux joyau. Mais un trafiquant d'armes et le chef d'une bande de pirates de Bornéo convoitent aussi la pierre précieuse et se lancent sur les traces de nos héros. Ceux-ci découvrent finalement le rubis, mais se le font ravir par les pirates qui les enferment ensuite à l'intérieur d'un volcan en ébullition. Piégés, Captain Yankee et ses amis ont fort à faire pour s'en sortir, mais l'agent Warren arrive à la rescousse et les aide à récupérer le rubis et à éliminer les pirates.

C'est là le troisième rip-off avoué des aventures d'Indiana Jones conçu par Antonio Margheriti. L'intrigue raconte pour la enième fois l'histoire convenue et routinière de baroudeurs au grand coeur et de leur quête pleine de dangers pour trouver un trésor exotique. En voulant copier à nouveau les grands succès du genre sans trop d'imagination, Margheriti n'a pas su éviter les clichés d'usage courant. Certains passages se révèlent même brouillons alors que d'autres ralentissent l'action inutilement. Quelques répliques font cependant rigoler le spectateur par leur ridicule, et les trucages employant des miniatures sont tellement visibles que là aussi on est assuré d'en rire. La mise en scène apparaît désinvolte, ce qui étonne un peu de la part d'un homme quand même chevronné comme Margheriti. C'est à croire que le budget octroyé à ce film fût encore plus faible que prévu, car l'ensemble n'est pas à la hauteur des pellicules précédentes du réalisateur. Tel quel, le tout reste divertissant et amusant, mais de toute évidence, la crise qui traversait à l'époque le cinéma populaire italien transparaît dans le résultat final. L'interprétation est valable dans les circonstances, malgré le manque de consistance des personnages. À voir seulement si vous n'avez aucune exigence préétablie. Mathieu Lemée

 

Les AVENTURIERS DU COBRA D'OR aka CACCIATORI DEL COBRA D'ORO aka HUNTERS OF THE GOLDEN COBRA aka RAIDERS OF THE GOLDEN COBRA - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec David Warbeck, Luciano Pigozzi, John Steiner, Almanta Suska, Protacio Dee, Renee Abadeza, Italie, 1982, 1h32

Rip-off avoué d'Indiana Jones, ces AVENTURIERS DU COBRA D'OR ne manquent pas de qualités. Sachant que le coût total du film devait à peine couvrir le budget costumes du Spielberg, nous avons droit à 90 minutes sans temps morts, pleines d'humour et de rebondissements, de chausse-trappes et de décors cocasses dans un assez pittoresque Extrême-Orient d'après guerre. Ca bouge dans tous les sens, l'action progresse au fur et à mesure des explosions de maquettes (la "Margheriti's touch"). Comme le golden boy hollywoodien, ce bon vieil Antonio devait connaître son Hergé par cœur. Les personnages sont aussi spirituels et stéréotypés que des héros de B.D. David Warbeck et John Steiner s'en donnent à cœur joie dans des rôles correspondant à leurs nationalités d'origine (une des bonnes idées du film). Féline et magnifique, la blonde Almanta Suska (inoubliable dans L'EVENTREUR DE NEW YORK de Fulci) contribue dans un double-rôle au charme de cette historiette exotique. Stelvio

En 1944, Jackson, un soldat américain et son ami Bracken, un officier anglais, sont à la poursuite d'un agent double japonais sur une île des Philippines qui a réussi à s'emparer d'une statuette sacrée. Au cours de la poursuite, le traître est capturé par un groupe d'indigènes dont Jackson n'échappe que grâce à l'intervention inattendue d'une jeune fille blonde. Un an plus tard, Bracken, qui a découvert que son ami Jackson est toujours en vie, lui propose de partir ensemble sur cette fameuse île à la recherche de la statuette sacrée que possédait le traître et dont les indigènes utilisent le pouvoir. June, une jeune et jolie femme blonde, demande à accompagner les deux aventuriers dans l'espoir de retrouver sa soeur jumelle, April, disparue il y a plusieurs années dans la jungle et qui pourrait bien être celle qui a sauvé la vie à Jackson des mains des indigènes l'année dernière. Commence alors une aventure remplie de nombreux dangers surtout que la présence de nos trois explorateurs (avec en plus l'oncle de June et d'April) semblent avoir éveillé l'attention de personnes intéressées à ce qu'ils recherchent.

Par admiration pour le succès du film de Spielberg "RAIDERS OF THE LOST ARK", Antonio Margheriti a voulu réaliser lui aussi un film d'aventures à tendance exotique, avec de l'action mouvementée et avec un récit parsemé autant d'humour que de retournements de situations. Malgré le fait que le film soit une imitation (dont même le titre annonce la couleur) qui n'est pas à la hauteur de son modèle, le spectacle reste divertissant du début à la fin grâce au métier éprouvé de la mise en scène de Margheriti, qui profite à plein des extérieurs de la jungle philippienne. Poursuites, cascades, pièges, embuscades défilent à tout rompre à l'écran sans ralentir pour ne pas laisser le temps au spectateur de souffler jusqu'à une finale très enlevante. Évidemment, comme le film ne disposait pas d'un budget équivalent à la version de Spielberg, Margheriti doit recourir au système D et surtout à l'emploi de maquettes et de miniatures (sa spécialité en l'occurrence) comme trucages et décors afin de nous en mettre plein la vue tout en nous faisant rire parfois puisqu'on a aucun mal à reconnaître le côté carton-pâte des effets spéciaux. L'intrigue n'est pas d'une inventivité à toute épreuve mais elle laisse place à quelques surprises et fait la part belle à des moments comiques vivaces reposant sur les traits colorés de ses principaux protagonistes, bien campés par ailleurs par des acteurs visiblement à l'aise. Un très bon divertissement pas prétentieux pour deux sous. Mathieu Lemée

BLOOD FOR DRACULA - Paul Morrissey/Antonio Margheriti, 1974, Italie/France 

Dracula revue et corrigé par Andy Warhol et Paul Morrissey, ça donne un résultat aux antipodes de l'ambiance gothique dont la Hammer nous avait habitué. Dracula (Udo Kier) est frêle et malade. Il est pâle, ses cheveux sont blancs et il se maquille afin d'avoir l'air en meilleure forme. Il souffre, car sa seule nourriture su trouve être du sang de vierge. Or, il n'y a plus guère de vierges dans sa Roumanie. C'est pourquoi son valet lui demande de partir en Italie où les familles nobles sont pieuses. Départ. Dracula débarque dans un petit bled où vivent les Di Fiore, anciens aristos dont le père à claqué la fortune aux jeux. Ils ont quatre filles, une vieille fille, deux traînées qui se font mettre par l'homme à tout faire (Joe d'Alessandro) et une petite de 14 ans. La famille espère retrouver sa fortune perçue grâce à un mariage entre une des filles et le comte. Ce film nous présente le Dracula le plus pathétique de l'histoire du cinéma.

Udo Kier tousse, se déplace en chaise roulante, vomi le sang de ses victimes impures qui n'hésitent pas à faire profiter de leur charme l'homme à tout faire chaud lapin qui ira jusqu'à violer la cadette pour la préserver du vampire. Ambiance tantôt comique (le père Di Fiore théorisant sur le fait que les noms en "ula" sont bon signe), tantôt super gore (Dracula se retrouvant à l'état d'homme tronc, gisant au sol comme un porc à l'abattoir), ce film est une véritable merveille, bien qu'avec quelques longueurs. La photo est belle et les acteurs sont bons. Je ne m'en lasse jamais. Kerozene

Du SANG pour DRACULA / CHAIR pour FRANKENSTEIN

Deux films complémentaires et assez semblables dans la mise en scène les deux acteurs restent les mêmes (comme Cushing et Lee dans les films de Terence Fisher de la Hammer)  : Udo KIER, acteur étonnant et spécialisé dans les séries Z (dernièrement vu dans Kingdom, l'hôpital et ses fantômes de Lars Von Trier) et Joe DALLASSANDRO (acteur chez Gainsbourg et Warhol).

On connaît déjà les scénarios de ses films, toujours les mêmes depuis 100 ans pratiquement (les début du cinéma, plus loin si on remonte aux romans en question) sauf que là c'est revisité de manière très spéciale ! !Du sang pour Dracula démarre par une séance de maquillage du maître des ténèbres (Udo KIER) avec une musique (quelqu'un peut me dire ou trouver cette musique ? ? ? un morceau au piano classieux !) Dracula part en Europe pour trouver du sang de vierge car il manque de cette substance vitale et semble anémié. Bref la scène paroxystique est celle ou le jardinier musculeux (Joe DALLASANDRO) déflore la seule vraie jeune fille de la maison réduisant à néant la possibilité pour Dracula de se régénérer, celui-ci finit à quatre pattes pour lécher le sang de la défloraison (la classe Dracula ! ! !)

Je me souviens moins bien de Chair pour Frankenstein, mais c'était pas mal malsain aussi avec surtout une scène ou le baron (Udo KIER) excité par une opération chirurgicale (d'une jeune fille je pense) se défroque et pénètre une plaie béante jusqu'à l'orgasme (la très grand classe ! !)

Je conseille ses films surtout pour la prestation d 'acteur de Udo KIER, celle de DALLASSANDRO est proche du pot de fleur (un beau pot de fleur mais quand même ! ! !) et quelques scène sympa (je crois qu'il y a aussi une belle décapitation dans " Chair ") Richard Ludes

Réalisé tout de suite après FLESH FOR FRANKENSTEIN, ce film réunit ses 3 vedettes soit Udo Kier, Arno Juerging et Joe Dallesandro avec en prime des caméos de Roman Polanski et Vittorio De Sica.

Tournée dans les studios de Cinecitta, BLOOD FOR DRACULA voit le comte quitter sa Roumanie natale pour l'Italie dans l'espoir d'y trouver une nouvelle source " inépuisable " de vierges. Car Dracula à la canine difficile. Il a besoin de son " fixe " virginale s'il ne veut pas mourir. Donc, c'est en s'établissant dans un château où vivent un vieux couple et leurs quatre charmantes filles que Dracula espère frapper le jackpot. Mais ces filles ne sont pas si innocentes qu'elles le prétendent.

Le comique de FLESH FOR FRANKENSTEIN laisse place ici à une certaine mélancolie. Le Comte, joué par Udo Kier, est un être fragile dont prend soin son assistant Anton (Arno Juerging), qui cette fois est plutôt le dominant. Il est souvent prit de spasmes incontrôlables tel un junky trop longtemps en manque et vomit le sang impur des femmes déviergées depuis bien longtemps. Ce n'est pas facile la vie de vampire. Et Joe Dallesandro dans tout ça? Homme à tout faire et torse nu durant presque tout le film, il joue sans le savoir un vilain tour à Dracula puisqu'il est l'unique responsable de la défloration des filles du château.

BLOOD FOR DRACULA est un autre must pour tout amateur de films cultes. Son atmosphère mélancolique, appuyer par une musique de piano tristounette, m'a rappelé jusqu'à un certain point l'excellent DAUGHTER OF DARKNESS avec qui il partage une poésie du macabre.

Tout comme son précurseur, BLOOD FOR DRACULA est construit sur un crescendo qui transporte le spectateur jusqu'à une finale sanglante et tout de même violente qui vient clore le drame qu'était la vie de Dracula tel que vue par Paul Morrissey.

À voir ensemble ou séparer mais en Criterion seulement. Mathieu Prudent

CANNIBAL APOCALYPSE aka Apocalypse domani - Antonio Margheriti, 1980, Italie

Vietnam: des militaires délivrent des prisonniers américains qui ont eu le temps de devenir cannibales. De retour au pays, il semble bien que ces poussées de cannibalisme soient contagieuses, chaque personne mordue a envie d'en mordre d'autres. John Saxon, mordu durant de l'opération sauvetage, qui a de drôles d'envies lui aussi, va retrouver ses collègues qui ne se contentent pas de Big Mac.

RAMBO rencontre DAWN OF THE DEAD. Lorsqu'un des militaires est retranché dans un marché aux puces, on pense à Rambo et aux films de Romero, un des rares moments intéressants de ce film qui arrive tardivement dans le sous-genre cannibale. Margheriti et le scénariste Sacchetti enfile les clichés du genre sans trop de conviction. Saxon est toujours intéressant mais son rôle est difficile à suivre. Le virus qui a dormi longtemps chez les soldats semble agir en quelques heures chez les civils. Je préfère de loin les Deodato et Lenzi dans le genre. Mario Giguère

CAR CRASH aka L'Enfer en quatrième vitesse aka Thunder Run aka Le contrat aka Carrera Salvaje - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Joey Travolta, Vittorio Mezzogiorno, Ana Obregon, John Steiner, Ricardo Palacios, Douglas Sandoval, Carlos Romano, Sal Borgese, 1980, Italie/Espagne/Mexique, 98m

Paul Little est un coureur spécialisé dans les courses de stock-cars où il se montre un vrai as du volant. Lorsqu'il gagne une course qu'un gangster lui a commandé de perdre, il se voit confisquer sa voiture afin qu'il ne puisse participer à une course très importante se déroulant au Mexique et qu'il a des chances de gagner. Paul ne baisse cependant pas les bras et il se rend au Mexique avec son ami et mécanicien Nick. Tous les deux parviennent à se procurer une nouvelle voiture et font même quelques courses pour se préparer à l'ultime épreuve: "The Imperial Crash" dont le prix destiné au gagnant est fort alléchant. Au cours de leurs pérégrinations, Paul et Nick rencontrent Janice, une jeune femme spécialisé dans la vente et la recherche de reliques anciennes et ont l'occasion de lui venir en aide alors qu'elle a des ennuis avec un client collectionneur, Kirby. Après plusieurs poursuites et escapades périlleuses, les trois amis parviennent à se rendre sur le site où a lieu enfin la course dangereuse de "L'Imperial Crash". Ils ignorent cependant que des gangsters ne les ont jamais perdus de vue et qu'ils ont bien l'intention de les empêcher de remporter la compétition de stock-cars.

Avec l'aide d'un scénario-prétexte, Antonio Margheriti a voulu se faire plaisir en réalisant cette aventure pseudo-sportive fertile en poursuites automobiles et en accidents spectaculaires. Si ces scènes d'action suscitent un intérêt relativement plutôt certain, l'ensemble du scénario laisse, quant à lui un goût inégal, voire indécis au spectateur. C'est peut-être dû à l'accumulation des clichés propres au genre qui ne sont pas rendues avec assez de soin où de renouveau par la mise en scène, qui se laisse aller un peu à toutes sortes de facilités. Les moments d'humour volontaires tombent à plat, mais ceux qui sont involontaires procurent un certain bonheur. Les personnages ont néanmoins un look excentrique amusant, particulièrement celui du collectionneur excentrique joué par John Steiner, ce qui compense la faiblesse de jeu de certains acteurs, surtout Joey Travolta. Il faut dire que le doublage est médiocre, ce qui n'aide pas leur cause, quoique cela contribue à nous faire rire parfois. En gros, ce film d'action de Margheriti n'est ni le pire, ni le meilleur de son imposante filmographie et d'ailleurs, les opinions sur le film demeurent partagées. À vous donc de le voir afin de juger par vous-même. Mathieu Lemée

La CHEVAUCHÉE TERRIBLE aka Take a Hard Ride aka La Parola di un fuorilegge... è legge! - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Jim Brown, Lee Van Cleef, Fred Williamson, Catherien Spaak, Jim Kelly, Barry Sullivan, Dana Andrews, Harry Carey Jr., Robert Donner, 1975, Italie, Italie/États Unis, 103m

Pike est un cowboy de race noire qui a promis à son patron, à l'article de la mort, de rapporter à son épouse vivant au Mexique le montant de 86 000$ qu'il a récemment empoché au cours d'une grosse vente de bétail. Le voyage de Pike s'avère toutefois parsemé d'embûches de toutes sortes car plusieurs bandits, attirés par l'argent qu'il transporte, le traquent sans relâche. En plus de cela, un redoutable chasseur de primes, Kiefer, poursuit Pike inlassablement à cause de son passé criminel qui a fait que sa tête est toujours mise à prix pour une forte récompense. Quelques Indiens font également la vie dure à Pike au cours de son trajet. Devant ces nombreuses difficultés qui ne cessent de s'accumuler, Pike obtient finalement une aide précieuse en la personne d'un confrère de race aussi habile tireur que lui, Tyree. Pike déchante cependant assez rapidement lorsqu'il apprend que Tyree convoite aussi les 86 000$ pour son propre compte. Pike viendra néanmoins au bout de sa mission, non sans avoir laissé derrière lui plusieurs cadavres.

Après avoir conjugué le western-spaghetti avec les films de kung-fu asiatique dans "THE STRANGER AND THE GUNFIGHTER", Antonio Margheriti, sous l'égide de producteurs hollywoodiens, a cette fois-ci réuni les ingrédients du western traditionnel américain avec ceux des films de "blaxploitation". Précisons tout de suite que ce sous-genre a déjà utilisé le décor de l'Ouest américain dans quelques films comme "THE LEGEND OF NIGGER CHARLEY" par exemple, comme quoi Margheriti n'a pas réinventé quoique ce soit de particulier. Il a, à tout le moins, livré un honnête divertissement à l'écran où l'action pétaradante et les violences d'usage ne manquent pas d'énergie. L'intrigue se présente comme une accumulation de situations épisodiques assez brouillonnes, mais le tout se déroule à vive allure au sein de paysages naturels assez convaincants filmés aux îles Canaries (qui constituent ici une évocation surprenante et judicieuse du Sud-Ouest américain). La mise en scène fait donc montre de débrouillardise à plusieurs niveaux et en prime, une bonne dose d'humour rajoute de l'agrément à l'ensemble (ex. Jim Kelly dans le rôle d'un karatéka indien!!!). Une imposante équipe d'acteurs incarne avec aisance des personnages stéréotypés, mais plaisants. Mathieu Lemée

CONTRONATURA aka The UNNATURALS - Antonio Margheriti avec Joachim Fuchsberger, Marianne Koch, Helga Anders, Claudio Camaso, Italie, 1969, 87m

Angleterre, années 20, quatre notables, leur secrétaire et un chauffeur se rendent a Brighton par une nuit orageuse. Leur voiture s'embourbe et la troupe trouve refuge dans un ancien club de chasseurs. Un homme étrange semble presque les attendre. Sa mère est en transe suite a une séance de spiritisme interrompue par les voyageurs. Lorsque les hommes s'assoient a table avec elle, ils s'embarquent dans une longue nuit qui dévoilera des secrets inavouables de leur passé.

Film méconnu d'Antonio Margheriti, il est étonnant de découvrir un de ses films les mieux maîtrisés. Margheriti travaillait habituellement sur commande avec des sujets populaires de l'heure. Ici il produit, écrit et réalise ce film qui est une perle dans sa filmographie. La co-production avec l'Allemagne lui apporte une brochette remarquable d'acteurs et d'actrices absolument fascinants. Les femmes y ont un rôle central, le titre ayant un lien avec une prédatrice lesbienne qui sème le malheur autour d'elle. Aucun des personnages ne semble blanc comme neige et on ne voit pas venir la conclusion. Pourtant l'histoire débute comme une flopée de films classiques, l'orage, l'auto ou le fiacre en panne, la vieille aux allures de sorcière et les intrigues dans les intrigues. mais Margheriti garde le spectateur constamment sous tension. Les quelques scènes de saphisme sont courtes mais sont des moments marquants de l'énigme.

Des cris dans la Nuit voit Alain Petit nous renseigner sur l'origine de l'oeuvre, chère au réalisateur, et sa distribution quasi confidentielle a l'époque, tout en nous renseignant sur les acteurs et actrices plus connus pour des Krimi a l'époque. Un diaporama complète l'offre du dvd de la compagnie Artus Films, qui contiens la version originale Italienne ou Allemande avec sous-titres français. Un film a découvrir. Mario Giguère

  DANSE MACABRE aka CASTLE OF BLOOD aka La Danza Macabra - Antonio Margheriti avec Barbara Steele, Arthur Dominici, George Rivière, Margrete Robsahm, 1964, Italie/France, 91m

Londres, 1939, le soir de la fête des morts, un certain Edgar Allan Poe raconte une histoire d'horreur fantastique comme lui seul en a le tour. Parmi la tablée, le journaliste Alan Foster qui ne croit pas un mot de ce que Poe a raconté, pendant que l'écrivain affirme que tout est vrai. C'est alors que Lord Blackwood lui lance un défi: rester toute une nuit dans un château lui appartenant, réputé hanté, dans lequel aucune autre personne invitée n'est sorti vivante à l'aube. Paris relevé, nuit d'enfer.

Je n'avait vu de ce film qu'une version américaine en vhs à rabais il y a une éternité, sous le titre Castle of Blood. J'ai donc participé à la levée de fond pour sa restauration avec plaisir anticipé. Je n'ai jamais osé rêver à ce coffret d'une telle richesse avec autant d'analyses et de points de vue sur l'oeuvre d'un réalisateur que j'ai apprit à apprécier de plus en plus au fil des décennies suivantes.

Barbara Steele a été révélée aux cinéphiles grâce au cinéma gothique avec Le Masque du Démon de Mario Bava (1960), The Pit and the Pendulum de Roger Corman (1961), The Horrible Dr Hichcock de Riccardo Freda (1962), et Danse Macabre (1964). Lorsque le journaliste arrive au château, il va déambuler pendant une dizaine de minutes, répétant que tout ce qu'il voit d'incompréhensible n'est qu'illusion d'optique. Lorsque se présente subitement Elisabeth (Barbara Steele), on ne parle pas de coup de foudre, on doit trouver un mot plus fort pour décrire l'intensité de leur connexion. Certes ils n'ont qu'une nuit pour vivre leur amour, mais le paroxysme de leurs sentiments va nous aider à comprendre les drames multiples que nous verrons plus tard. Autant le rythme d'une autre époque peut parfois paraître lent, autant l'enchaînement de l'action fantastique qui suit est d'autant plus intense. Un fantastique ésotérique, poétique, mis sur pause lorsque le fantôme du Docteur Carmus arrive lui aussi à l'improviste pout nous expliquer ses théories sur la vie et la mort, apparente, des corps et la survie des émotions intenses. Un magnifique délire interprété par des acteurs tous plus intéressants les uns que les autres dans une des meilleurs mises en scène de Margheriti.

La photographie de Riccardo Pallottini est remarquable, entre autre pour la finesse des éclairages. En effet, rarement, la lumière des lampes ou des cierges allumés n'a été aussi naturelle comparé à nombre de films ou les projecteurs détruisent l'illusion. La musique de Riz Ortiolani (Cannibal Holocaust, Don't Torture a Duckling) est très bonne, accompagnant l'horreur et les scènes de romances entre hommes et femmes et entre femmes. Un film à redécouvrir de toute urgence.

Offert en coffret 1 UHD + 2 BluRays + Livre 100p. Restauration sublime en 4k. Au rayon des suppléments, l'offre est extravagante. On débute avec L'éclat d'un rêve d'opium, par Nicolas Stanzick, spécialiste qui va parler pendant plus d'une heure, explorant tous les aspects du film, citant régulièrement  ses nombreuses sources, le tout avec une profonde admiration pour Antonio Margheriti et Barbara Steele mais aussi tous les artisans du film. On continue pendant plus de 90 minutes avec L'aventure Danse Macabre, avec Olivier Père, Jean-François Rauger et Paola Palma. Une triple vision qui s'enchaine de manière fascinante. On poursuit avec Le réalisateur qui n'aimait pas le sang, entretien avec le sympathique fils du réalisateur, Edoardo Margheriti. Dans Retour au château, sur les lieux du tournage à Bolsena (Italie) on saura tout sur le château. C'est pas fini, il y a Danza Macabra, la véritable histoire, par Adrian Smith, une prise alternative fort coquine, le diaporama d'affiches et photos, la bande annonce originale et six superbes reproductions de photos du film. On conclut avec un livret, 96 pages de Jean-Pierre Bouyxou et Vincent Roussel " Barbara conduit le bal ", que  j'ai littéralement dévoré. Offert en audio Français, Italien et en audio description. Mario Giguère

DEATH RAGE aka Con la rabbia agli occhi - Antonio Margheriti avec Yul Brynner, Barbara Bouchet, Martin Basalm, Massimo Ranieri, 1976, Italie

Sans la caméra innovatrice de Margheriti et l'inquiétant Yul Brynner - on se demande ce qu'il fout là - ce film n'aurait rien pour se démarquer du courant "crime spaghetti" italien des années '70.  Jugez-en par vous-même : voulant venger la mort de son frère, Yul revient dans sa ville natale pour faire le ménage. Il tombe en amour avec une fille facile (la somptueuse Barbara Bouchet, qui a toutefois le mérite d'être agréable à regarder) et s'adjoint l'aide d'un petit débrouillard hilare qui ne ferait pas de mal à une mouche. La police s'en mêle, et pas mal de types meurent entre deux scènes de poursuite en voiture. Un retournement de situation de toute dernière minute nous laissera deviner que la "vengeance italienne" n'a pas dit son dernier mot. Produit par Lenzi, tourné avec maîtrise par monsieur Antonio, il se laisse regarder si l'on aime le genre, mais ça devient rapidement redondant et si c'est votre septième du genre dans le même mois, vous risquez de pleurer. Orloff

Peter Marciani (Yul Brynner) est un tueur à gages à la retraite depuis la mort de son frère. Voilà qu'on le remet en piste avec pour cible Gallo, un parrain responsable de la mort du frérot. Marciani a un drôle d'handicap, il perd parfois la vue momentanément suite au traumatisme passé. Débarqué à Naples, il est repéré par la police et par Angelo, petit brigand truqueur de courses de chevaux qui se met à sa disposition. En commençant par lui présenter son amie Anny (Barbara Bouchet). Marciani remonte rapidement la piste vers Gallo, rpéparant Angelo à commettre le meurtre...

Belle surprise que ce titre de Margheriti dans le coffret CHILLING CLASSICS. Toujours agréable de revoir la belle Barbara Bouchet, peu avare de ses charmes. Yul Brynner a un look et un regard qui frappe, valant à lui seul le détour. J'ai souvent pensé au James Bond de Connery devant un Yul Brynner imperturbable et au magnétisme qui fait tomber les femmes sans coup fléchir. Le scénario sans temps mort est froid et d'un nihilisme plus présent à cette époque qu'aujourd'hui. La musique de Guido et Maurizio de Angelis rythme bien le film, malgré un thème qui débute étrangement comme celui de Peter Gunn. Comme beaucoup de réalisations de Margheriti, sans être un incontournable, on ne s'ennuie pas et on passe un bon moment. Mario Giguère

The DEVIL OF THE DESERT AGAINST THE SON OF HERCULES aka Anthar l'invincibile aka Il Mercato di Schiave aka Marchands d'Esclaves - Antonio Margheriti, 1964, Italie

Lorsqu'un vilain méchant s'empare de la ville d'un bon prince, sa princesse de fille se jette à l'eau plutôt que de subir le sort pire que la mort. Le méchant vilain la croit morte noyée, mais elle est plutôt sous l'oeil d'Anthar et de son jeune ami le muet, qui la perdent à un marchand d'esclaves. Anthar ne se laisse pas embobiner aussi facilement et il tentera tout pour sauver la belle femme !

Kirk Morris est Anthar, ici un des fils d'Hercules dans cette version télévisée qui remonte des films de Maciste. On note Ruggero Deodato comme assistant directeur ! Les décors et les costumes du type des milles et une nuits sont vraiment bien, même si on aurait aimé voir un peu plus la jolie princesse (Michele Girardon). La direction est bonne avec quelques plans caméra à l'épaule pour les acrobaties du jeune muet. Bref, un film d'aventures bien réalisé qui sait divertir. Mario Giguère

...ET LE VENT APPORTA LA VIOLENCE aka And God Said to Cain aka Un Homme, Un Cheval et Un Fusil aka Shoot Twice aka E Dio disse a Caino - Antonio Margheriti 1969, Italie, 1h35.

Gary Hamilton est en prison, ou plutôt ce que les habitants rétrogrades (c'est de leur temps) de l'Ouest américain appellent ainsi : il casse des cailloux en plein soleil depuis dix ans. À sa plus grande surprise, il est libéré grâce à une nouvelle loi sur les prisonniers politiques, et se taille du secteur sans demander son reste. Il va voir un vieil ami qui lui vend un cheval et un fusil et c'est ainsi, animé seulement par sa haine aveugle, qu'il ira chercher vengeance en ville.

Superbement filmé par un Antonio Margheriti en très grande forme, avec un personnage principal magistralement interprété par Klaus Kinski, qui habite toujours ses incarnations avec une justesse déroutante, ce spaghetti western hors du commun vaut le détour. Musique poussiéreuse de circonstance, poupées de service, vilains crasseux et patibulaires, tous les aspects du cliché sont soulignés avec finesse. Le récit se déroule à un rythme correct; l'unité temporelle de l'aube jusqu'à l'aube est très bien divisée. Les scènes d'action sont bien chorégraphiées, et pour une fois ça saigne un peu. La morale est ambiguë, nuancée de vengeance et prêchant la non-violence en utilisant pour ce faire un considérable bain de sang... Mais comment oublier la dernière scène, où Kinski disparaît au loin, sur son cheval, alors que défile un extrait biblique qui a inspiré le titre du film que le pan & scan ne nous permet pas de pleinement saisir ? Orloff

FLESH FOR FRANKENSTEIN - Paul Morrissey/Antonio Margheriti, 1973, États Unis/Italie/France 

Voulant créer une descendance surhumaine (c'est le cas de le dire) et parfaite, le docteur Frankenstein (Udo Kier) avec l'aide de son assistant Otto, a réussi à créer une femme à partir de morceaux de cadavres. Il ne reste plus que l'homme à trouver. Et pas question de prendre n'importe quoi. Il faut que l'homme " choisit " soit beau et qu'il ait un appétit vorace sexuellement parlant. Pensant le trouver dans un bordel, le docteur et son assistant tuent la mauvaise personne et se retrouvent avec un "monstre" qui n'est pas du tout intéressé par la chose.

Paul Morrissey signe avec FLESH FOR FRANKENSTEIN, co-réalisé avec Antonio Margheriti, une relecture psycho-sexuelle du roman de Mary Shelley. Avec une imagerie gothique, une interprétation plus que théâtrale des acteurs (Udo Kier en est complètement hallucinant) et un penchant pour la comédie grotesque sans oublier une finale grand-guignol assez surprenante. FLESH FOR FRANKENSTEIN s'avère un must pour les amateurs du genre.

On y retrouve parmi la distribution Arno Juerging en Igor de service se faisant dominer par son maître, Monique van Vooren (Le Décameron), la femme du docteur qui laisse libre cour à sa forte libido avec le servant, interprété par nul autre que Joe Dallesandro, beau ténébreux qui sera le premier à se douter que des choses pas catholiques se passent dans le laboratoire. Et il ne faut pas oublier les apparitions des deux enfants du couple soit Marco Liofredi et Nicoleta Elmi que plusieurs connaissent pour l'avoir vue dans pas mal de films d'horreurs italiens dont Deep Red, Baron Blood et Demons.

Voyez l'édition de Criterion et n'acceptez pas les versions tronçonnées en vhs. 

Au menu : sexe, sang et Udo Kier. Mathieu Prudent

HÉROS D'APOCALYPSE aka The Last Hunter aka Hunter of the Apocalypse aka L'Ultimo Cacciatore - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec David Warbeck, Tony King, Tisa Farrow, Bobby Rhodes, John Steiner, Margit Evelyn Newton, Luciano Pigozzi (Alan Collins), Massimo Vanni, 1980, Italie, 96m

Après avoir assisté au suicide brutal de son ami Steve dans un café mal famé de Saïgon, le capitaine Harry Morris se voit confié la mission de détruire une antenne de radio qui sert à diffuser continuellement des messages défaitistes déprimants aux soldats américains combattant au Vietnam. Étant donné que la mission est secrète, Morris est parachuté discrètement en pleine jungle derrière les lignes ennemies. Alors qu'il se dirige vers son objectif, Morris rencontre des compatriotes américains en difficulté dans la région. Ceux-ci viennent cependant en aide à Morris lorsque celui-ci se trouve en danger à quelques reprises. Une journaliste, Jane Foster, accompagne Morris dans son aventure et des sentiments d'amour commencent même à naître entre eux. Quand Morris trouve enfin le camp où se trouve l'antenne radio qu'il doit détruire, il découvre avec surprise l'identité de la personne qui lit les fameux messages démoralisants adressés aux troupes américaines, ce qui l'amène à mieux comprendre les motifs ayant poussé son ami Steve au suicide.

Antonio Margheriti imite ici, dans une sauce commerciale typique du cinéma d'exploitation à l'italienne, des ingrédients marquants des films de guerre "THE DEER HUNTER" et "APOCALYPSE NOW". Il n'est évidemment pas question dans ce cas-ci d'une étude critique ou d'une analyse en profondeur de l'implication américaine et des nombreux traumatismes des soldats américains lors de la guerre du Vietnam, mais d'un film avec de l'action mur à mur comportant les clichés d'usage pour satisfaire d'abord les amateurs de violence. Margheriti essaie quand même de faire preuve d'un sens critique en posant un regard sur les atrocités de la guerre, mais la gratuité et les invraisemblances de certaines scènes, qui viennent d'ailleurs interrompre le cours du récit, donnent en revanche l'impression d'un traitement facile et complaisant des brutalités propres au genre. Le spectateur risque donc de ne plus savoir sur quel pied danser quant à la façon de percevoir cette intrigue. Pourtant, le film ne manque pas de qualités autant techniques qu'émotionnelles si on le regarde et on l'absorbe avec un niveau de lecture au premier degré. La mise en scène aurait pu contribuer à mieux structurer le scénario mais elle témoigne du savoir-faire et de l'expertise professionnelle de Margheriti car il exploite aussi bien que ses confrères le décor de la jungle philippienne. L'interprétation est d'une conviction toute relative. Un curieux et bien étrange film qui va diviser l'opinion de ceux qui l'auront visionné. Les fans de cinéma d'action bis devraient cependant être amplement satisfaits et c'est déjà quelque chose. Mathieu Lemée

JOE L'IMPLACABLE aka Dynamite Joe - Antonio Margheriti avec Rick Van Nutter, Halina Zalewska, Mercedes Castro, Renato Baldini, 1967, Italie / Espagne, 95m

A la fin de la guerre de Sécession, les convois d'or du gouvernement sont régulièrement pillés par des bandits. Le sénateur décide alors de confier le prochain chargement de lingots d'or à l'agent spécial Joe Ford, mieux connu sous le nom de Dynamite Joe.

On retrouve des influences de la télésérie LES MYSTÈRES DE L'OUEST ainsi qu'à JAMES BOND dans cette comédie western signée par le prolifique Anthony Dawson alias Antonio Margheriti. Joe Ford est en effet un agent très spécial, aux multiples gadgets, tous plus explosifs les uns que les autres, de la montre, du cigare, de la poudre reconstituée avec ce qu'il trouve sur place. Il n'hésite pas à s'entourer de belles femmes qu'il laisse tomber pour repartir vers d'autres courbes. Dans la grande tradition du sidekick, il prend pour associé un vieux prospecteur imbibé d'alcool qui se révèle indispensable. On n'est donc pas en terrain inconnu et on passe un très bon moment ludique avec Joe. Margheriti, sans avoir ni la réputation, ni le l'inspiration des maîtres du genre, est toujours efficace et a visiblement du plaisir tout comme sa vedette Rick Van Nutter, déjà vu dans le rôle de l'agent de la CIA Felix Leiter dans le quatrième James Bond - Opération Tonnerre, deux ans auparavant. Les actrices sont moins connues, Mercedes Castro est la jolie brunette qui n'apprécie guère la disparition rapide de son grand blond, ou Halina Zalewska, vue aussi dans LA SORCIÈRE SANGLANTE, grande blonde affriolante auprès de laquelle Joe ne semble pas s'ennuyer. Y avait-il autant de troupes de French Cancan aux États Unis à cette époque ? La scène de la mine de souffre ou le final explosif avec multiples rebondissements en font une addition plus qu'intéressante à toute collection western.

L'entretien avec Curd Ridel est très instructif, mais je regrette un peu son manque d'intérêt pour la comédie et l'aspect ludique du scénario. Il ne manque cependant pas de nous diriger vers les meilleurs westerns de Margheriti, un réalisateur qui a touché à tous les genres. Diaporama d'affiches et photos et bandes-annonces complètent l'offre d'Artus Films qui offre la version originale italienne, française et sous-titrée. Mario Giguère

KILLER FISH aka Deadly Treasure of the Piranha aka Killer fish agguato sul fondo aka L'Invasion des Piranhas - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Lee Majors, Karen Black, James Franciscus, Margaux Hemingway, Marisa Berenson, Roy Brocksmith, Dan Pastorini, Gary Collins, Antonio De Teffe, Italie, 1978, 100m

Au Brésil, un certain Paul Diller organise un vol audacieux de diamants dans une mine. Homme très brillant, Diller imagine un plan compliqué pour réussir son larcin. Avec l'aide de quelques complices, le coup réussit sans trop de mal et Diller cache momentanément le butin dans le réservoir d'une digue au fond de l'eau. Lui et ses complices s'arrêtent ensuite dans un village en attendant que les recherches de la police cessent. Certains complices veulent néanmoins s'emparer des diamants sans attendre le partage mais Diller a peuplé le réservoir de poissons piranhas pour éviter toute trahison. Deux voleurs sont dévorés et Diller songe à disparaître avec les diamants avec sa maîtresse Kate. L'un des voleurs, Lasky, se méfie cependant de Diller après la mort des deux voleurs tués par les piranhas. Alors que Diller récupère les diamants et tente avec Kate de fuir par bateau, un cyclone vient briser la digue, ce qui fait que les piranhas se répandent dans les cours d'eaux environnants. Diller et Kate se retrouvent donc en danger alors que leur bateau coule. Lasky est également à bord, lui qui n'a pas lâché Diller d'une semelle pour obtenir sa part du butin.

Avec ce film, on reconnait bien là la griffe du réalisateur Antonio Margheriti. Puisant dans la mode des films comportant une menace maritime comme "JAWS" et évidemment le "PIRANHA" de Joe Dante, Margheriti y a jumelé l'un de ses genres favoris: le film d'aventures exotiques. Ce petit simili ne manque pas de roublardise dans la conception de trucages rigolos et de miniatures évidents, mais c'est l'intrigue qui s'avère plus drôle à cause de son extravagance démesurée et de ses dialogues hors situation. Les scènes d'action avec les piranhas, qui ont été conçus de manière fruste, ne sont pas nombreuses mais l'on a guère le temps de s'ennuyer car le mouvement ne ralentit pas. Après un premier tiers où la situation de base est mise en place, l'aventure démarre et se conclue avec un dernier tiers enlevant et comique à la fois. Tout cela se veut amusant et involontairement marrant de par l'absence de plausibilité du récit et des personnages et du manque de moyens pour les illustrer. Les acteurs ne sont pas à leur meilleur mais ils jouent le jeu en accord avec les règles de ce genre de film. Les actrices, particulièrement Margaux Hemingway, sont en tout cas agréables à regarder. Du bon cinéma bis italien! Mathieu Lemée

KOMMANDO LEOPARD aka Commando Léopard - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Lewis Collins, Cristina Donadio, Manfred Lehmann, Klaus Kinski, John Steiner, Alan C. Walker, Hans Leutenegger, Luciano Pigozzi, 1985, Italie/Allemagne/Suisse, 102m

Dans un pays d'Amérique centrale, un groupe de rebelles commandés par le capitaine Carrasco, fait la vie dure au gouvernement. Après avoir fait sauter une digue, les rebelles vont se réfugier dans un village où un prêtre, le père Julio, dirige un hôpital. Les troupes gouvernementales, sous les ordres du cruel colonel Silveira, sont cependant à leurs trousses et ils parviennent à capturer un Écossais, Smithy, qui s'avère être un ami de Carrasco s'étant joint aux révolutionnaires. Smithy parvient toutefois à s'évader et à communiquer à Carrasco les détails de l'arrivée prochaine par avion du président du pays dans un aéroport. Carrasco voit là l'occasion de tendre une embuscade et de frapper un grand coup pour faire tomber le gouvernement, mais il ignore qu'il s'agit d'un piège imaginé par Silveira pour le discréditer, ainsi que les révolutionnaires, auprès de la populace.

Antonio Margheriti a certainement mérité son surnom de "Roger Corman italien", car son "KOMMANDO LÉOPARD" a été tourné en même temps que son prédécesseur "NOM DE CODE: OIES SAUVAGES" pour profiter du moindre sou dans le budget de production. On y retrouve d'ailleurs la même équipe technique, les mêmes décors et extérieurs tournés dans la jungle des Philippines (bien que l'action est censée se situer en Amérique latine) et pratiquement les mêmes acteurs d'un film à l'autre. L'intrigue se pose à nouveau en termes simplistes, jusque dans ses éléments dramatiques et ses thèmes sociaux. L'accent est mis davantage sur les scènes d'action guerrières et de ce côté, on peut dire que Margheriti a mis le paquet dans les fusillades et les explosions de toutes sortes, pour en mettre plein la vue aux spectateurs et maximiser le divertissement. Sur ce plan, les efforts du réalisateur sont plus que raisonnables, grâce à l'emploi de maquettes cocasses et le rythme extrêmement dynamique du métrage. On ne se surprendra donc pas à apprécier le film pour ce qu'il est: une oeuvrette d'exploitation pas ennuyeuse pour deux sous qui satisfera les fans de cinéma bis transalpin mouvementé. Lewis Collins semble avoir remplacé David Warbeck dans l'estime de Margheriti, mais son jeu est à la limite du supportable. Klaus Kinski incarne le méchant avec la cruauté attendue, même s'il semble un peu égaré dans l'entreprise. Mathieu Lemée

MR. SUPERINVISIBLE, aka L'Inafferrabile invincibile Mr. Invisibile, aka El Hombre invisible - Antonio Margheriti, 1970, Italie/Monaco/Espagne/Allemagne de l'Est, 1h38.

Un scientifique qui travaille sur un virus semblable à celui de la grippe reçoit d'un collègue travaillant aux Indes une étrange bouteille. Sans le savoir, il en avalera une gorgée malencontreusement versée dans son café par un singe malicieux, et se transformera bien malgré lui en homme invisible. Condamné à n'être vu de personne, il essaiera donc de régler ses problèmes, qui se résument à un rival scientifique riche et onctueux qui convoite la demoiselle sur qui il a un oeil.

Qui l'eut cru ? Il est impossible de se tromper lorsqu'on visionne une comédie traitant de l'invisible, encore moins lorsque celle-ci est réalisée par le vétéran Margheriti ! Il y a beaucoup de surprises dans ce savoureux navet : des oeufs explosifs, des scientifiques distraits, un chien savant, une mère tyrannique et naine, jusqu'à un singe invisible ! Il y a surtout Dean Jones (The Love Bug), improbable acteur habitué aux films pour enfants, qui nous dévoile ici son velu postérieur ! Le rythme est vif, les personnages fort amusants, et ça ne se prend pas au sérieux deux secondes. La musique signée par Carlo Savina est enjouée et funky, collant aux images délirantes comme de la gomme baloune dans les cheveux d'une fillette. Orloff

NOM DE CODE: OIES SAUVAGES aka Code Name: Wild Geese aka Geheimcode: Wildgänse aka Arcobaleno selvaggio: Wild Rainbow - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Lewis Collins, Lee Van Cleef, Klaus Kinski, Ernest Borgnine, Mimsy Farmer, Manfred Lehmann, Luciano Pigozzi aka Alan Collins, Thomas Danneberg, 1984, Italie/Allemagne, 101m

Le capitaine Robin Wesley est le commandant d'un groupe de mercenaires au service d'une agence internationale luttant contre le trafic de drogues. Deux hommes importants, Fletcher et Charlton, chargent Wesley et ses hommes d'anéantir des laboratoires de traitement du pavot installés en Thaïlande et dirigés par le général Lao Khan. Le commando arrive à détruire les installations et à libérer une otage, mais l'hélicoptère pouvant assurer leur évacuation est détruit. Réfugiés à l'intérieur d'une église située dans la jungle, les mercenaires apprenant d'un prêtre qu'une autre installation comportant des laboratoires traitant la drogue existe ailleurs. Attaqué par les hommes de Lao Khan, le commando arrive à s'échapper de l'église mais non sans difficultés. Commence alors une dure randonnée dans la jungle pour les mercenaires qui doivent détruire l'installation existant encore pour ensuite gagner la frontière. Les sbires de Lao Khan sont cependant toujours à leur poursuite.

Bon an mal an, le maestro italien de la série B, Antonio Margheriti, a continué à nous offrir un produit commercial standard valable sans que les années 80 ait ralenti son enthousiasme. Cette fois-ci, il a louché du coté du long-métrage britannique "THE WILD GEESE" pour trouver la trame de ce film d'action et d'aventures tourné aux Philippines. Pas question de subtilités dans le traitement et dans l'évocation de nombreuses péripéties où les personnages sont tracés à gros traits. Le scénario bat d'ailleurs le rappel des clichés guerriers à la mode de l'époque, mais il faut admettre dans ce cas-ci que les invraisemblances s'avèrent parfois involontairement drôles, ce qui contribue (encore!) à rendre charmant le visionnement de ce divertissement transalpin. Il faut dire que Margheriti connaît assez son métier pour maintenir en surface l'intérêt du spectateur, friand d'action et d'explosions, grâce à une mise en scène des plus mouvementées et un usage amusant d'effets spéciaux comportant des maquettes (comme toujours chez Margheriti-Dawson!). Pour ne pas être en reste, la distribution comporte plusieurs trognes reconnaissables, qui se veulent aussi des comédiens de valeur, pour soutenir le jeu plutôt mince de Lewis Collins. À regarder pour se détendre et s'amuser, que l'on soit fan du genre ou pas! Mathieu Lemée

Si les films de guerre sont moins produits qu'à une certaine époque, les films de mercenaires ont assuré une relève dans les années 80, sans parler de la guerre à la drogue. Antonio Margheriti nous offre donc une bande d'ex soldats recrutés par un milliardaire Hongkongais pour combattre des trafiquants de drogues, loin des autorités, qui ne peuvent ou ne veulent trop s'en mêler. Après un entraînement rude, la mission débute sans surprises, jusqu'à ce qu'ils soient confrontés à la milice paramilitaire du cartel. Une belle brochette d'acteurs va donc se retrouver dans des rôles de prime abord stéréotypés, dans des séquences d'action abondantes. Au milieu de cet univers machiste Mimsy Farmer, en victime du cartel, amène une touche de sensibilité non larmoyante et l'incontournable Klaus Kinsky. du côté des bons pour une fois, n'est pas celui que l'on pense. Qui s'en étonnera ?! Ajoutez Lee Van Cleef, lui aussi à contre-emploi, et çà commence à attirer le public.

En naviguant dans le cinéma italien, on ne peut que repérer des artisans plus aptes à tirer leur épingle du jeu que certains de leurs confrères. Margheriti fait partie de ces gens fiables, qui, en se promenant dans les genres bis, n'oublient jamais de bien ficeler son scénario et d'obtenir le meilleur de ses acteurs et de son budget. Outre Kinsky, on retrouve avec plaisir Ernest Borgnine dans un petit rôle important pour l'intrigue. Lewis Collins aura joué les matamores à quelques reprises et assure le minimum syndical tandis que Mimsy Farmer est toujours dramatique dans un rôle pas facile. Pas de romance préfabriquée non plus, c'est une opération survie et on se demande tout le long qui va survivre. Un bon cru de Margheriti.

En suppléments sur le dvd D'Artus Films: Une poignée de mercenaires, par l'incontournable Curd Ridel; un diaporama d'affiches et photos ainsi que les bandes annonces de la collection Guerre. Mario Giguère

NUDE... SI MUORE aka SETTE VERGINI PER IL DIAVOLO aka SCHOOL GIRL KILLER aka THE YOUNG, THE EVIL AND THE SAVAGE aka LE SADIQUE DE LA 13e HEURE (titre belge) aka SIEBEN JUNGFRAUEN FÜR DEN TEUFEL Antonio Margheriti (sous le pseudonyme d'Anthony M. Dawson) avec Michael Rennie, Mark Damon, Eleonora Brown, Silvia Dionisio, Malisa Longo, Lorenza Guerrieri, Sally Smith, Luciano Pigozzi (Alan Collins), Ludmila Lvova, Vivian Stapleton, Ester Masing, 1967, Italie/États Unis, 1h34

Une pensionnaire d'une école de jeunes filles trouve un cadavre dans une malle et est étranglée peu après. Deux autres meurtres se produisent peu après, la psychose gagne ce pensionnat huppé de la Riviera, où l'inspecteur Durant arrive pour mener l'enquête...

Rare tentative d'Antonio Margheriti dans le genre "giallesque", ce film s'avère réjouissant à plus d'un titre. La révélation finale surprend, les meurtres sont variés et bien amenés et le casting mêle avec bonheur vieux routiers (Michael Rennie dans le rôle de l'inspecteur ou Luciano Pigozzi, en tant qu'Alan Collins, dans celui du jardinier libidineux et voyeur), jeunes premiers (Mark Damon, parfait en bellâtre) et starlettes bourgeonnantes (avec notamment les junvéniles Malisa Longo, Silvia Dionisio, et l'épatante Lorenza Guerrieri, qui ne connaîtra pas la même jolie carrière). La direction artistique est de très belle facture, alors que les ronronnements très 60's du thème de Carlo Savina viennent élégamment souligner les scènes violentes. Scénaristiquement parlant, le film se rapproche des krimis allemands, avec son assassin sadique "à la Edgar Wallace", mais le traitement visuel de Margheriti, fort inspiré, préfigure déjà QU'AVEZ-VOUS FAIT A SOLANGE ? de Massimo Dallamano, si ce n'est SUSPIRIA de Dario Argento. La scène pré-générique permet d'ailleurs d'ôter tout doute quant à l'appartenance de ce film au genre "giallesque". Plus violent que les œuvres du précurseur Mario Bava, moins explicite que les futurs chefs d'œuvre d' Argento, Dallamano ou Martino, ce NUDE... SI MUORE constitue dans l'histoire du giallo un savoureux entre-deux. La compagnie allemande X-Rated Kult DVD propose aujourd'hui dans un magnifique emballage une réédition irréprochable (en Zone 2), avec les deux versions du film (en couleur et en noir & blanc), en allemand ou en italien avec sous-titres anglais. A ne pas manquer ! Stelvio

OPÉRATION GOLDMAN aka Lightning Bolt aka Operazione Goldman aka Operacion Goldman - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Anthony Eisley, Wandisa Guida, Folco Lulli, Diana Lorys, Luisa Rivelli, Francisco Sanz, Bernabe Barta Barri, Renato Montalbano, Tito Garcia, 1966, Italie, 95m

À la suite d'échecs répétés survenus lors d'envois de fusées-satellites à Cap Kennedy, les autorités américaines en viennent à soupçonner qu'une grosse opération de sabotage est la cause de ces incidents. Ils chargent donc un de leurs meilleurs agents secrets, le lieutenant Harry Sennet, de faire la lumière sur cette affaire tout en ayant mission de retrouver un savant disparu, Runi. Les ennuis et les difficultés ne tardent pas à s'accumuler autour de Sennet lors de sa mission, mais il parvient tout de même à localiser une base sous-marine commandée par un dénommé Rether, un grand ponte dans le domaine de la bière. Sennet découvre que Rether aspire à dominer le monde et qu'il a enlevé le savant Runi pour le forcer à empêcher, par des moyens scientifiques, l'envoi des fusées-satellites américaines. Sennet se met donc en devoir de libérer Runi et d'anéantir les plans de Rether en lui réglant son compte.

L'extraordinaire succès des aventures de James Bond dans les salles de cinéma durant les années 60, ont évidemment incité les réalisateurs italiens de films de série B à exploiter le filon. Ils ont donc conçu de nombreuses imitations de toutes sortes vers la fin des années 60 en multipliant la présence de héros supers agents secrets à l'écran. Il n'est donc pas étonnant qu'un metteur en scène comme Antonio Margheriti, spécialisé dans le cinéma bis et à l'affût des modes à succès, ait apporté sa contribution à ce sous-genre avec enthousiasme. Son film est d'ailleurs assez conforme aux ingrédients qui ont défini ce sous-genre, surtout que le scénario s'inspire largement des premiers films de la série des James Bond. On retrouve donc mêlé ici et là des éléments de "DR. NO" (dans le point de départ de l'intrigue), de "FROM RUSSIA WITH LOVE", de "GOLDFINGER" (dans l'incarnation du méchant du film) et de "THUNDERBALL". Si tous ces clichés sont réunis à l'intérieur d'une mise en scène commerciale, qui veut copier la réussite de ses modèles, l'ensemble n'en demeure pas moins drôle et divertissant; l'action est menée avec vigueur, les invraisemblances sont souvent absurdes et rigolotes (ex. le héros Sennet qui donne un chèque(!!!) pour acheter l'un des tueurs chargés de le liquider) et les décors sont colorés à souhait (surtout la base sous-marine), comme c'était souvent le cas à l'époque dans ce genre de films. Les fans comme les spectateurs avides de détente passeront donc du bon temps à l'écoute de ce simili plutôt réjouissant. Des interprètes habitués à ce type de production, campent de façon appréciable des personnages tout d'une pièce. Mathieu Lemée

A Cap Kennedy, les lancements de fusée pour construire une station sur la lune échouent systématiquement. Une section secrète de la CIA envoie l'agent Barry Senneth, surnommé Goldman à cause de son compte de dépenses illimité, enquêter. Aidé de la séduisante Capitaine Flanagan, Senneth remonte jusqu'à un baron de la bière qui utilise des rayons lasers montés sur ses camions de livraison pour saboter les lancements et menacer la planète.

De toute évidence, on vogue sur la vague de popularité de James Bond, Goldman faisant référence à Goldfinger, alors que le titre américain, le film sort deux ans plus tard au pays d'Oncle Sam, Lightning Bolt, faisait son clin d'oeil à Thunderball. On s'amuse avec la formule, ici le bellâtre séduit carrément sa patronne et offre des chèques d'un million à des sbires. Margheriti ne renie pas ses films d'épouvante, offrant des scènes horrifiques avec ces savants congelés qui, lorsqu'ils dégèlent, ont l'allure de zombies bien déformés. Les scènes sexy abondent, sans tomber dans l'excès, les décors et le laser commandé par le vilain d'office est impressionnant, le tout bercé par une belle musique de Riz Ortolani. On pourra juste regretter que la vedette américaine, Anthony Eisley, n'ai pas le charisme d'un Sean Connery, mais dans le genre euro-spy, c'est du bonbon.

Le dvd d'Artus Films offre en extra "Rayons Mortels à Cap Kennedy" avec Alain Petit, un diaporama d'affiches et photos. En version originale avec sous-titres français optionnels et version française. Mario Giguère

La PLANÈTE DES HOMMES PERDUS aka BATTLE OF THE WORLDS aka PLANET OF THE LIFELESS MEN aka IL PIANETA DEGLI UOMINI SPENTI aka War between the Planets - Antonio Margheriti, Claude Rains, Bill Carter, Umberto Orsini, 1961, Italie, 93m

Horreur ! La Terre est en danger ! Un énorme astéroïde baptisé " L'Étranger " se dirige droit sur elle, menace de la percuter de plein fouet et d'anéantir l'espèce humaine par la même occasion. Tous les calculs le confirment, qu'ils proviennent des stations spatiales basées sur Mars ou sur la Lune, ou encore du gratin de la communauté scientifique mondiale, tous prédisent la fin du monde, ce qui ne manque pas de provoquer une panique planétaire. Tous des idiots !, clame alors le bougon Dr. Benson (Claude Rains), selon lui seul et unique détenteur de la vérité. Isolé sur son île-observatoire où s'acharne une poignée de savants en blouse blanche, le râleur invétéré prédit un tout autre scénario et prouve à la face du monde qu'il est bel et bien le meilleur puisqu'il a effectivement raison : ce n'est pas aujourd'hui que la Terre tirera sa révérence. Sauf que l'astéroïde n'est pas exactement ce qu'il semble être. Le corps céleste change de trajectoire et s'apprête à entrer en orbite avec notre bonne vieille Terre. Benson s'affole car cela générerait des catastrophes naturelles aux conséquences irréversibles ! Et surtout, cela prouve que l'Étranger n'est pas ce qu'il semble être. La preuve : alors que l'armée envoie une armada de vaisseaux et de missiles pour le détruire, un essaim de soucoupes volantes en sort pour les exploser à coups de rayons lasers....

Ce deuxième film de SF de Margheriti, après LE VAINQUEUR DE L'ESPACE (ASSIGNMENT OUTER SPACE) réalisé l'année précédente, prouve que le Corman transalpin apprenait vite. Mieux rythmé, plus ambitieux (on assiste quand même à l'une des premières bastons spatiales de l'histoire du cinéma, chose encore jamais réalisée dans le cinéma US), plus fou, cette perlouze kitsch totalement foutraque dans sa construction est une véritable petite sucrerie visuelle pour ses effets spéciaux en carton, et auditive pour sa bande son qui rappelle la musique concrète forcément expérimentale de la PLANETE INTERDITE. Et il s'agit là du dernier rôle de Claude Rains qui se glisse avec un certain bonheur dans la peau d'un savant antipathique et totalement imbu de lui-même. L'acteur en fait des tonnes, au point de livrer un one man show totalement délectable, ponctués de quelques cinglantes lignes de dialogue. Le reste du casting en fait les frais, et ce n'est peut-être pas plus mal, car on ne prête pas franchement attention à la bluette de service. Cependant, rien ne semble vraiment gratuit, ni l'histoire d'amour, ni les tergiversations des autorités, ni les quelques dialogues au sujet de l'importance de la famille ou à propos de la cupidité de l'être humain. Ces thèmes sont abordés et sont à considérer dans ce contexte de fin du monde et de panique générale sobrement exprimés via quelques phrases et deux ou trois stock-shots de tempêtes. Un peu de réflexion sur le sens de la vie qui ne fait pas de mal au milieu des salles de commande pleines de boutons, de loupiottes et de leviers en tous genre. LA PLANETE DES HOMMES PERDUS n'en est pas pour autant prétentieux, et ce n'est de loin pas la mièvrerie kitsch et soporifique que certains dénoncent. C'est certes un peu confus dans son déroulement, mais c'est plus malin que ça en a l'air, c'est ponctué de quelques zestes humoristiques et Margheriti a beau n'avoir qu'un budget tout juste bon à offrir une pizza quatre fromages à son staff, il s'en sort honorablement grâce au bon vieux système D et une bonne dose d'ingéniosité. Et je ne serais pas surpris d'apprendre que Spielberg et Lucas l'aient vu et revu avant de mettre en chantier RENCONTRE DU TROISIEME TYPE et LA GUERRE DES ETOILES.... Kerozene

Margheriti a fait quatre films de science fiction qui mettent en vedette une agence spatiale aux prises avec diverses menaces extraterrestres. Voici le deuxième. Ici un astéroïde s'approche du système solaire et seul un vieux professeur, le Dr Benson, interprété magnifiquement par Claude Rains, s'en est aperçu bien avant tout le monde. Les scientifiques paniquent croyant qu'il va détruire toute vie sur terre, mais le vieux affirme qu'il passera à une distance confortable de la Terre. On a alors droit à une curieuse séance de spiritisme entre spécialistes plus ou moins croyant en la matière. Surprise, le corps céleste s'installe en orbite. Le savant grognon averti les autorités que s'il y reste trop longtemps, les conséquences seront terribles pour l'humanité. On veut alors détruire la chose, mais Pépé veut l'explorer pour comprendre l'intelligence extraterrestre derrière ce phénomène remarquable, pendant qu'une armada de soucoupes volantes entame le combat contre les fusées terriennes.

Je me souviens d'une vieille vhs américaine aux couleurs délavées et l'absence d'extraterrestres en chair et en os qui m'avait à l'époque quelque peu déçue. J'ai beaucoup plus apprécié cette belle copie aux couleurs vibrantes et les étranges relations des personnages. Il y a un jeune couple que le drame scientifique va séparer dont la jeune femme et sa relation avec Claude Rains n'est pas sans rappeler celle de Susan et son grand-père dans la télésérie Doctor Who. On pense aussi aux savants entièrement dédiés à la science prêts à sacrifier leur vie loin des leurs, tel le professeur de First Men in the Moon d'H.G. Wells, ou du curé dans le premier War of the Worlds. Centré sur une base scientifique située sur une île, reliée par des écrans aux plus grands scientifiques et dirigeants du monde, on y voit une unité de lieu propre à un budget qui devait être serré mais bien utilisé par Margheriti, spécialiste d'effets spéciaux pour lui et d'autres réalisateurs bien connus. Et les extraterrestres ? On les voit brièvement dans une scène qui a peut-être été coupée dans la copie que j'avais vue à l'époque. Sans être un incontournable, il vaut le détour et on applaudit Artus Films de rendre accessibles des perles plus méconnues du genre.

Les suppléments du DVD - Margheriti et la SF italienne, par Alain Petit, diaporama d'affiches et photos, bandes-annonces de la collection SF Vintage. Mario Giguère

Le RENARD DE BROOKLYN aka The Rip-Off aka The Squeeze aka Controrapina aka L'ultimo colpo - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Lee Van Cleef, Karen Black, Edward Albert Jr., Lionel Stander, Peter Carsten, Robert Alda, Antonella Murgia, Angelo Infanti, 1978, Italie, 100m

Chris Gretchko est expert dans le perçage de coffres-forts. Bien qu'il se soit retiré des affaires pour s'occuper d'un ranch au Mexique sous un faux nom, il est sollicité par le fils d'un vieux copain en difficulté pour effectuer un cambriolage important pouvant rapporter un large butin en diamants. Chris accepte l'offre surtout pour sauver la vie de son vieil ami, mais demeure quand même méfiant face aux associés de son employeur. Le vol est superbement réussi, mais Chris se voit forcer de tuer ses complices et de se cacher car il est blessé. Il trouve refuge dans une chambre d'étudiant où une voisine lui vient en aide en égarant les recherches des policiers. Chris trouve néanmoins des raisons de se méfier d'elle et il doit en plus chercher à déjouer le fils de son vieil ami et le propriétaire des diamants volés, tous bien désireux de s'emparer du butin.

Avec ses nombreux acteurs américains et ses extérieurs tournés à New York, le maître de la série B à l'Italienne Antonio Margheriti réussit presque à camoufler entièrement la véritable origine de son film, tellement le produit est proche des thrillers à l'Américaine. L'intrigue respecte sans les renouveler les codes du genre film de casse où un voleur exécute avec habileté un vol difficile, mais elle contient une large part de retournements surprenants jusqu'à la fin. La compétence et le style alerte de la mise en scène contribue beaucoup à l'efficacité de ces nombreux effets de surprises. Le tout ne s'embarrasse pas de subtilités ni de digressions avec ses moments de traîtrises (tout les personnages sont aussi malhonnêtes les uns que les autres), ses règlements de comptes et ses scènes d'action. Le film remplit donc son contrat en atteignant le quota attendu par le spectateur désireux de se nourrir de sa ration habituelle de violence et de duplicité dans un film policier de série. Lee Van Cleef est fort à l'aise dans son rôle de voleur et Karen Black a l'occasion de se montrer assez comique dans son personnage. Mathieu Lemée

SEPT MORTS DANS LES YEUX D'UN CHAT aka Seven Deaths In The Cat's Eye aka La morte negli occhi del gatto - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Jane Birkin, Hiram Keller, Françoise Christophe, Dana Ghia, Anton Diffring, Venantino Venatini, Doris Kuntstmann, Serge Gainsbourg, Luciano Pigozzi, 1973, Italie, 91m

Une jeune étudiante, Corringa, est expulsée de son école. Elle part alors rejoindre sa mère en Écosse au château de sa tante, Lady Mary MacGrief. Sur place, elle fait la connaissance des invités de Lady Mary et retrouve un cousin, James, un excentrique qui a autrefois subi un traumatisme durant son enfance. C'est alors que la mère meurt assassiné la nuit suivante de façon mystérieuse et d'autres invités au château subissent rapidement le même sort. Tous ces assassinats n'ont eu pour seul témoin qu'un chat présent à chaque fois dans les environs. Malgré ses peurs et quelques cauchemars, Corringa essaie d'élucider les mystères du passé de ce château afin de faire la lumière sur ces étranges meurtres. De par ses excentricités, James devient rapidement le suspect no. 1, mais en se faisant le protecteur de Corringa, c'est lui qui démasquera le vrai meurtrier.

Avec ce film, Margheriti se lance cette fois-ci dans un autre genre à succès, le "giallo", qu'il agrémente d'éléments d'horreurs gothiques qu'il avait déjà utilisés dans quelques films antérieurs comme "CASTEL OF BLOOD" par exemple, et d'ingrédients empruntés aux "krimis", sous-genre allemand du polar fantastique inspiré des romans britanniques d'Edgar Wallace. Sans être original, le film possède une bonne création d'atmosphère baroque et le suspense, bien qu'un peu mécanique, est assez efficace. En vieux routier du cinéma commercial italien, Margheriti ne cherche pas à renouveler les aspects traditionnels du film d'horreur, mais il connaît et maîtrise très bien les techniques propres au genre pour que sa mise en scène retienne l'attention et pour rendre une intrigue artificielle acceptable pour le public grâce à des moments-chocs de violence et d'érotisme qui captent son intérêt. Les personnages manquent cependant de chair et ont souvent un comportement illogique, mais on peut pardonner ces défauts étant donné le caractère irrationnel du récit, ce qui justifie quelque peu leurs agissements. Il faut dire aussi que toute la distribution est convaincante au sein de ce long-métrage à compter parmi les réussites de Margheriti. Mathieu Lemée

La SORCIÈRE SANGLANTE aka I Lunghi capelli della Morte aka The Long Hair of Death - Antonio Margheriti avec Barbara Steele, George Ardisson, Halina Zalewska, 1964, Italie, 94m

Au 15ème siècle, Adèle Karnstein monte sur le bûcher, accusée de sorcellerie. Dans l'espoir de la sauver, sa fille Helen s'offre au comte Humboldt, en vain, sa mère brûle devant les yeux horrifiée de la plus jeune des Karnstein, Elisabeth. Adèle a eu el temps de maudire son bourreau et toute la ville, Saut de dix ans dans le temps, Elisabeth est devenue une jeune femme que convoite Kurt, le fils d'Humboldt. Alors que le village est en proie à la peste. Arrive alors Mary...

Magnifique film gothique mettant en vedette dans un double rôle, Barbara Steele. Ce film au curieux titre original, les longs cheveux de la mort, offre un drame et une vengeance d'outre tombe très classique mais extrêmement bien fait. Margheriti a toujours adoré l'horreur gothique et avec un noir et blanc bien maîtrisé, il met en valeur le visage et les formes ravissantes de l'actrice fétiche de l'époque. Le personnage de Barbara Steele manipule avec une maîtrise diabolique le pauvre Kurt, pour lequel le spectateur n'a aucune sympathie. Dans un château qui a sa crypte, et ses passages secrets, les situations macabres, proches des histoires d'Edgar Allan Poe, s'accumulent et la tension monte. La production est inventive, la présumée sorcière n'est pas simplement attachée à un pieu entouré de bois, elle est envoyée dans un enclos entouré de bois, ce qui est encore plus cruel, la victime se promenant en rond, entourée de feu, sans issue. On en vient à soupçonner tout le monde de participer au complot, partageant la paranoïa justifiée des coupables. Barbara Steele est évidemment toujours à la fois radieuse et ténébreuse, l'image incarnée de la revanche féminine. Car les hommes n'ont pas le beau rôle dans cette histoire, pas plus vraiment que les femmes, la soumission d'Elisabeth pour cause de mariage étant aujourd'hui surréaliste.

Le dvd collector d'Artus Films comporte une flopée de bonus très intéressants. En commençant par un entretien avec Edoardo Margheriti, fils du regretté réalisateur dont il a été régulièrement l'assistant réalisateur, qui nous fait partager la passion de son paternel et la nostalgie d'une époque trop lointaine. Luigi Cozzi parle candidement de son ami "Nini", éclaircissant au passage l'implication purement symbolique de Margheriti dans les deux films de Paul Morrissey, agissant uniquement comme prête nom pour des raisons de subventions. Alain Petit nous livre pendant plus de 40 minutes ses infos et opinions sur le film, la distribution en France à l'époque et les artisans du film, toujours aussi fascinant. Anne Ferlat discours sur la sorcière et le culte des forces de la nature, son regard furtif nous cible à l'occasion quand elle n'est pas en train de regarder ce qui semble un univers invisible. Galerie de photos, Filmographies et livret de 8 pages complètent magnifiquement le tout. Mario Giguère

The STRANGER AND THE GUNFIGHTER aka La brute, le colt et le karaté aka Là dove non bate il sole - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Lee Van Cleef, Lo Lieh, Julian Ugarte, Karen Yeh, Patty Sheppard, Erika Blanc, Femi Benussi, Georges Rigaud, Goyo Peralta, Al Tung, 1974, 107m

Un cowboy rugueux, Dakota, cherche à dévaliser le coffre de banque de Monsieur Wang, un chinois vivant à Monterey. Mais au lieu de l'argent, Dakota ne trouve que quatre photos de femmes. Wang ayant été tué malencontreusement au cours du vol, Dakota est arrêté et condamné à être pendu pour ce crime. Un jeune Chinois neveu de Wang, Wang Ho Kiang, part pour les États-Unis afin de récupérer la fortune de son oncle. Or, il s'avère que Wang avait tatoué sur la peau (les fesses!) de ses quatre maîtresses des indices conduisant à la cachette de l'argent. Ho Kiang fait alors libérer Dakota de prison pour le mener à la tombe de son oncle où les photos des maîtresses en question ont été enterrées. Une fois les photos récupérées, Ho Kiang et Dakota se lancent alors à la recherche des quatre femmes en question pour rassembler les indices menant au trésor de Wang. Leur odyssée est cependant chargée d'embûches et seul l'habileté dans la pratique des arts martiaux de Ho Kiang jumelée avec la dextérité au pistolet de Dakota les aident à en réchapper. Une surprise les attend néanmoins au bout de leur quête.

Depuis le succès de "SOLEIL ROUGE", certains westerns ont emboîté le pas en insérant des personnages orientaux dans le cadre du genre. C'est ainsi qu'avec la mode des films de kung-fu asiatique, quelques réalisateurs italiens ont décidé d'exploiter ce filon en mariant des combats d'arts martiaux, style Shaw Brothers, avec les clichés stylisés du western-spaghetti. Ce film de Margheriti n'est donc pas le premier du lot (voir MON NOM EST SHANGHAÏ JOE par exemple) mais il se démarque par sa truculence et par le traitement humoristique des affrontements, que ce soit au pistolet ou à mains nues, entre les protagonistes. Sans être d'une transcendance quelconque, la mise en scène ne manque pas d'ardeur et illustre avec savoir-faire une intrigue pleine de rebondissements amusants. Le film se veut donc une parodie colorée, voire pittoresque, où les scènes de violence sont traités avec légèreté, tout comme les moments égrillards. Co-production oblige, (Carlo Ponti avec Shaw Brothers) le budget du film se veut confortable et au-dessus de la moyenne, ce qui ne gâche rien. Lee Van Cleef nous offre une composition dégagée de son personnage de cowboy et Lo Lieh, en plus d'être en grande forme acrobatique, est d'une sincérité naïve très drôle dans son rôle de Chinois évoluant dans l'Ouest américain. À voir donc. Mathieu Lemée

Le TEMPLE DU DIEU SOLEIL aka The Ark of the Sun God aka I Sopravvissuti della città morta - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec David Warbeck, John Steiner, Susie Sudlow, Luciano Pigozzi aka Alan Collins, Ricardo Palacios, Achille Brugnini aka Anthony Berner, Aytekin Akkaya, Süleyman Turan, 1983, Italie/Turquie, 98m

Un riche anglais nommé Dean veut retrouver un temple antique disparu dévoué au dieu Gilgamesh, où se cacherait probablement la tombe d'un roi enseveli avec un sceptre de grande valeur. Grâce à des informations provenant d'une expédition archéologique qui s'est déroulée dans les années 40 en Turquie, Dean apprend que la porte du temple est piégé pour empêcher les pillards d'y entrer. Dean fait donc appel à un vieil ami cambrioleur doué, Rick Spear, pour percer à jour les mécanismes secrets de l'entrée du temple. Rick se rend donc en Turquie et il obtient l'aide d'un membre de la précédente expédition pour trouver l'emplacement du temple afin de se mettre au travail. Mais un émir, le prince Abdullah, veut aussi s'emparer du sceptre et il donne l'ordre à ses hommes de se lancer aux trousses de Rick Spear et de son partenaire. L'aventure peut donc commencer.

Après "LES AVENTURIERS DU COBRA D'OR"(avec le même duo Warbeck-Steiner), le prolifique réalisateur Antonio Margheriti revient à la charge avec un nouveau film d'aventures inspiré du succès de "RAIDERS OF THE LOST ARK". Si l'ensemble n'égale pas l'oeuvre de Spielberg, cela ne devrait pas empêcher les spectateurs d'apprécier à sa juste valeur cette version. À travers une intrigue tout simplement abracadabrante et pleine de clichés propres au genre pimentés d'humour, Margheriti a su trouver en Turquie (où il a tourné "YOR..." auparavant) des extérieurs et des décors bien particuliers qui procure à la mise en scène et la photographie un style propre témoignant de l'esprit de fantaisie qui anime les meilleures séries B italiennes à petits budgets. Le montage contribue non seulement à donner aux scènes d'action et de poursuites une grande vigueur tout en arrivant à assez bien camoufler l'utilisation de "superbes" miniatures, signature habituelle de Margheriti. Pour ces raisons et malgré le manque d'originalité et de crédibilité du scénario, cette petite oeuvrette vaut le détour d'être vue. Les acteurs semble en plus avoir eu du plaisir à incarner des personnages colorés. Mathieu Lemée


David Warbeck

TIGER JOE aka Fuga dall' arcipelago maledetto - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec David Warbeck, Annie Belle, Tony King, Luciano Pigozzi (Alan Collins), Giancarlo Badessi. 1982, Italie,  96m

Dire qu'Antonio Margheriti est un grand réalisateur serait le pire des blasphèmes, alors je me contenterai de dire qu'il est intéressant et que ses films sont souvent très drôles. Maintenant, il me reste à comprendre pourquoi diable David Warbeck a-t-il affirmé que TIGER JOE était le film qu'il avait eu le plus de plaisir à tourner. À mi-chemin entre le drame de guerre, la comédie burlesque et le mélodrame romantique, ce film raconte les aventures d'un pilote d'avion passeur d'armes dans la jungle vietnamienne au début des années 80. À grand renfort de pyrotechnie, de fusillades et de cascades (on y détruit un avion, un train et un pont) , l'histoire avance sans faire de vagues. Les personnages ne sont pas très recherchés, les dialogues y sont plus souvent qu'à leur tour nuls, et l'ambiance générale fait rapidement sombrer le spectateur dans un ennui léthargique non loin du sommeil. Mais l'intérêt demeure. Bref, un indéfinissable petit film bien italien, plaisant à regarder un après-midi de  nonchalance. Orloff

Tiger Joe est un vétéran pilote américain en poste au Vietnam. Il accepte pour mission de livrer des armes à des rebelles du Cambodge qui livrent bataille contre les Khmers rouges. Son avion est cependant repéré alors qu'il survole le territoire cambodgien et est ensuite abattu par les troupes gouvernementales. Joe s'en sort vivant mais il est fait prisonnier par une armée rebelle dans la jungle. Joe reconnaît cependant parmi le groupe de dissidents une ravissante compatriote, l'infirmière Kia. Très vite, Joe est accepté et apprécié par les rebelles aux côtés desquels il les aide à combattre l'armée régulière cambodgienne. Joe et Kia semblent également attirés l'un envers l'autre. Par ailleurs, trois copains de Joe se sont lancés à la recherche de leur ami et ils se retrouvent eux aussi dans la jungle suite à l'écrasement provoquée de leur avion. Deux d'entre eux succombent à leurs blessures mais le troisième, un noir nommé Midnight, retrouve Joe et lui vient en aide alors que celui-ci essaie de faire sauter un pont pour aider les rebelles à contrer les Khmers rouges.

Ce film se situe dans la foulée d'un précédant long-métrage de Margheriti: "HÉROS D'APOCALYPSE". On y reconnaît les mêmes décors et la même jungle philippienne où ce dernier film fût tourné, de même que les vieux clichés recyclés des films de guerre à succès. En temps que maître de la série B à l'italienne, Margheriti démontre ses compétences techniques et son professionnalisme dans la conception de scènes d'action sans faire montre de personnalité dans la mise en scène. Il sait à tout le moins comment concevoir une pellicule raisonnable contenant un suspense ou une tension valable matinée de moments mélodramatiques et d'humour à la fois volontaire et involontaire. Si l'ensemble ne génère pas un intérêt irrésistible à cause de quelques longueurs, d'un manque de renouvellement, et de quelques portions répétitives dans l'intrigue, le tout est réveillé à l'occasion par des séquences de fusillades et de violences explosives assez bien troussées pour éviter que le spectateur ne sombre pas dans l'ennui total. La scène finale de l'explosion du pont (qui rappelle "THE BRIDGE ON THE RIVER KWAI") constitue un assez bon dessert à un menu plutôt moyen et les dialogues rachitiques risquent plus de faire rire le public que de l'aider à prendre le film au sérieux. Le film n'offre donc rien de neuf et s'avère même très prévisible mais le résultat demeure correctement satisfaisant. Un bon groupe d'interprètes offre une performance collective plus qu'acceptable. À voir pour passer le temps ou pour se changer les idées un jour de mauvaise température. Mathieu Lemée

TORNADO aka The Last Blood aka Mission vers l'enfer - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Giancarlo Prete aka Timothy Brent, Antonio Marsina, Luciano Pigozzi aka Alan Collins, 1983, Italie, 93m

Alors que la guerre du Vietnam est sur le point de prendre fin, un officier de l'armée américaine, le capitaine Harlow, continue d'entraîner ses hommes dans des missions dangereuses en territoire ennemi, se souciant plus de l'avancement de sa carrière que de la vie de ses subordonnés. Un des hommes de Harlow, le sergent Maggio, est cependant excédé par l'attitude de son supérieur lorsqu'au cours d'une mission où il a cherché à sauver la vie d'un jeune soldat, Harlow, trop respectueux de l'horaire, a fait partir trop vite le dernier hélicoptère pouvant les évacuer. Ayant réussi à revenir au camp vivant, Maggio s'en prend directement et physiquement à Harlow, ce qui vaut au sergent d'être traduit en court-martial et d'être condamné pour son geste. Alors que Maggio est escorté vers la prison, une attaque aérienne ennemie lui permet de s'évader et de fuir dans la jungle, non sans avoir échappé en cours de route à un groupe de soldats vietcongs qui l'avait fait prisonnier et qui l'avait torturé. De son côté, Harlow ne cesse d'envoyer des hommes à la poursuite de Maggio pour l'empêcher d'atteindre la frontière cambodgienne mais un journaliste, désireux de dénoncer l'autorité douteuse de Harlow, met des bâtons dans les roues de celui-ci. Bien que l'armistice a finalement été conclu entretemps, Harlow s'obstine à vouloir capturer Maggio et les deux hommes en viendront à s'affronter définitivement dans de dures circonstances.

Cette histoire d'affrontement individuel entre deux soldats au cours d'une guerre a visiblement été inspirée par le film de Peckinpah "CROSS OF IRON" avec une touche de "RAMBO" en plus. Cela ne surprend guère puisque ce film d'action a été tourné par Antonio Margheriti, un des princes de la série B italienne qui n'a jamais hésité à suivre les modes ou les succès du moment. Bien que le propos soit ouvertement antimilitariste, il s'agit beaucoup plus ici d'un traitement commercial que d'une vision personnelle, surtout que le souci humanitaire du personnage de Maggio est minoritaire dans un ensemble voué à l'illustration de violences guerrières très dures. Il en résulte un film au ton largement emphatique qui le rend donc plus superficiel que l'oeuvre de Peckinpah. Toutefois, le rythme et l'action sont menés avec une vigueur indéniable malgré des invraisemblances de détail et des "stocks-shots" reconnaissables empruntés à une oeuvrette antérieure de Margheriti: "HÉROS D'APOCALYPSE". L'aspect divertissement s'avère donc assez réussi en dépit du faible budget accordé au long-métrage, ce qui permet d'ailleurs à Margheriti d'utiliser à nouveau des décors à modèles réduits dans certaines séquences comme lui seul sait le faire. L'interprétation des comédiens ne casse pas la baraque au plan dramatique mais elle fait montre avec énergie d'intensité physique. En gros, un film de guerre excitant à défaut d'être transcendant mais on en demande pas plus de la part du sieur Antonio et c'est bien ainsi. Mathieu Lemée

La VIERGE DE NUREMBERG aka la VERGINE DI NORIMBERGA aka Horror castle aka das Schloss des Grauens aka Terror Castle aka The Castle of terror aka Back to the killer aka Panic - Antonio Margheriti aka Anthony Dawson, avec Rossana Podesta, Georges Riviere, Christopher Lee, 1963, Italie, 83m

Avec Rosana Podesta, Georges Rivière, Christopher Lee, Jim Dolen, Anna delli Uberti, Luigi Severini, Luciana Milone, Mirko Valentin, Patrick Walton

Fraîchement débarquée en pleine lune de miel dans le château teuton de son époux, Mary passe une sale nuit. Un orage niveau quatre sur l'échelle de Richter la tire du lit conjugal d'où son Max a du reste déserté. Ben tiens, c'est l'occasion d'une visite en égoïste des caves à la bougie, enfin, plus exactement, du modeste musée familial tendance médiévale, open all night au rez-de-chaussée. Alertée par des cris puis des traces de sang, elle prend l'initiative - toute naturelle - d'y démouler elle-même une vierge de Nüremberg. Evidemment le résultat la fait promptement tourner de l'oil.

Elle reprend ses esprits dans sa chambre le lendemain matin. Le médecin vient de lui administrer un calmant, l'intendante de la maison lui présente une mine sinistre, son mari essaie de noyer le poisson avec une histoire de cauchemar.

Je reconnais avoir un moment craint la morosité en suspectant que Rosanna Podesta, notre héroïne, allait traverser tout le film en chemise de nuit. Ou que les personnages allaient tourner en rond entre quatre décors soignés façon ferronnerie et velours rouge : c´est parfois l´écueil du gothique de château, les frites ou le vin à table sont déconseillés avant de se laisser bercer dans le canapé par les airs symphoniques waxmaniens du Rebecca de Hitchcock ou hypnotiser par les lampes de Bava dans Le corps et le fouet. Et puis pas du tout, à la cinquante cinquième minute Rossana Podesta remet la main sur un pull et une robe en laine marron, un ensemble hélas bien austère. Heureusement, elle n'a pas rechigné auparavant à nous chauffer le front en tripotant les grands chandeliers et en caressant toutes sortes d'ustensiles à faire mal avec ses mains toutes douces.

Quant au cadavre du départ débusqué dans la boite de conserve, il est dur à digérer, qu'est-ce qui se trame donc chez les teutons, de surcroît tout le monde a l'air louche, et l'embrouille générale se noue finalement à son train-train dans un sûr crescendo pour déboucher - ô bonheur - sur un délire correctement aggravé.

En tous cas, la vierge de fer paraît rudement costaude, si c'est en alu c'est fichtrement imité. En revanche, je ne crois pas qu'un brocanteur reprendrait un jouet comme la catapulte miniature. Mais pour la plupart, les outils de torture réunis par Margheriti sont graissés, traités contre la rouille, il ne se prive pas de nous prendre à témoin pour attester qu'ils fonctionnent : c'est évidemment ce sadisme en couleurs qui hausse l'ambiance de ce film vite bricolé, qui s'annonçait comme une humble déclinaison de la nouvelle recette italienne éprouvée avec le masque du démon.

Concentré dans son rôle d'aristocrate, Georges Rivière porte à la maison un foulard de soie autour du cou, devant son épouse en nuisette, et enfile de longues bottes de cuir pour conduire son automobile sur les routes ensoleillées. Déménageant de châteaux en châteaux (c'est justement sa période Bava), Christopher Lee inquiète autant par son oeil balafré au caoutchouc que par sa nouvelle coiffure rockabilly. Faut se remettre dans le contexte, au même moment dans son Londres natal, le borgne Johnny Kidd venait tout juste de regrimper avec ses Pirates à l'abordage des charts en feulant son tube "I'll never get over you". Christopher Lee a par ailleurs raconté avoir failli prendre feu par accident sur le tournage, guère étonnant avec tout ce pétrole vaporisé dans ses cheveux.

Pour du gothique sixties, Riz Ortolani sonorise avec modernisme, et mélange savamment classique et jazz. Attention, il n'échappe pas pour autant à une bonne dose de caricature : lorsque l'héroïne s'aventure dans des recoins du château, les quelques tadas qui ponctuent ne seraient pas reniés par windows, ou, lorsqu'elle se met à courir, la partition s'affole en escaladant trois octaves.

Egalement présentée sur le dvd en zone 2, la bande-annonce d'origine, en réalisant la synthèse idéale du film entier, a sûrement dû en son temps rendre une fière chandelle aux critiques les plus fumistes, leur offrant royalement de toucher leur pige de la rubrique ciné en esquivant une séance.

Pour l'anecdote, glissé dans le générique apparaît un certain Bertrand Blier au poste d'assistant réalisateur : alors écrivain et réalisateur balbutiant, il allait exploser dix ans après en transposant à l'écran son roman " les valseuses ". Bigeyes

Mary (Rosana Podesta), la jeune épouse d'un aristocrate allemand (Georges Rivière) est témoin d'un horrible crime. Lors de sa première nuit au château, elle découvre une femme enfermée dans la Vierge de Nuremberg, elle panic et s'évanouie. Le lendemain, son mari lui explique que ce n'était qu'un cauchemar... Mary n'est pas du même avis, et elle part à l'exploration de sa nouvelle demeure. Dans les catacombes du château, elle tombe face à face avec un inconnu portant un costume d'exécuteur. La légende serait-elle véridique? Un fantôme meurtrier hanterait-il les lieux?

Plus c'est long, plus c'est bon? Non. Même à seulement 83 minutes, la fin n'arrive pas trop tôt. Le scénario a été laissé aux oubliettes, le tout reposant sur Rosana Podesta. Celle-ci court à gauche et à droite, l'air apeuré, pendant la majeure partie du film. La fin du film propose une résolution ridicule où le susdit fantôme serait une victime d'expérience médicale nazie, résidant dans les catacombes du château. Son obsession avec la Vierge de Nuremberg n'est cependant jamais mise au clair, et la caméra effectue un joli travelling sur l'instrument de torture pour le dernier plan... Bizarre. La direction photo de Riccardo Pallotini (Castle of blood, And god said to Cain) livre une atmosphère Bavaesque digne de mentions, pendant que la musique de Riz Ortolani (Cannibal Holocaust, Don't torture a duckling) explose à l'écran, avec un manque de restreinte incroyable. Le grand Christopher Lee est gaspillé dans un rôle pseudo héroïque sans importance, portant une horrible cicatrice au visage... Disons que Margheritti a vu de meilleurs (et de pires) jours! Humanoid Zombie

WAR OF THE PLANETS aka I DIAFANIDI VENGONO DA MARTE - Antonio Margheriti, 1965, Italie

As in PLANETS AGAINST US, Michel Lemoine is once again the point for a force of invading aliens. He plays Dubois, an officer assigned to a space station whose body is invaded by the Diaphonoids, beings which consist of formless bright green gas. The second feature in the GAMMA ONE series, four sci-fi features made by the director in 1965. Michel steals the show from Tony Russel, Lisa Gastoni and a very young Franco Nero as he rides through Piero Poletto's colorful sets on a motorised walkway exclaiming, "For the good of the whole!" At this point in his prolific career, Michel seemed to specialize in playing sinister alien presences and he is quite effective in these roles. Robert Monell

WEB OF THE SPIDER aka Nella stretta morsa del Ragno aka Prisonnier de l'araignée aka Dracula in the Castle of Blood - Antonio Margheriti avec Tony Franciosa, Michelle Mercier, Klaus Kinsky, 1971, Italie, 97m

Après avoir rencontré l'écrivain Edgar Allan Poe dans un pub anglais, le journaliste Alan Foster relève le pari de passer la nuit suivante dans le château hanté de Blackwood. De prime abord seul dans la bâtisse, il rencontre Elisabeth (Michelle Mercier) et en tombe rapidement amoureux. Mais de plus en plus de gens se manifestent et Foster a des visions macabres de meurtres. Il faut préciser que c'est la nuit suivant la Toussaint, le 2 novembre, la fête des morts...

L'impression de déjà vu est ici logique puisqu'il s'agit du remake de CASTLE OF BLOOD, du même réalisateur, tourné en 1964 en noir et blanc avec la cultissime Barbara Steele. Ici on débute fort avec Kinsky dans le rôle de Poe, récitant "Berenice" dans un pub ou les buveurs sont subjugués. On place la table pour un hommage, ce n'est pas l'adaptation directe d'un des textes de Poe, qui fait la belle part aux acteurs. On a la tête qui tourne à essayer, comme le personnage de Fraser, de s'y retrouver dans ce qui est de plus en plus évident, Foster risque de perdre son pari. Michelle Mercier est fascinante et Franciosa joue bien la descente aux enfers, la plongée vers la folie qu'il va subir. Un mot sur l'édition dvd à rabais de l'éditeur "Passion Productions" que j'ai regardée, le pan and scan automatisé est le pire que je n'ai jamais vu. Pas de doute qu'une édition plus respectueuse du format original va me faire apprécier plus la photographie et la mise en scène de Margheriti. Ajoutons le plaisir de voir Bruno Corbucci au scénario et Riz Ortolani à la musique. Mario Giguère

The WILD, WILD PLANET aka I Criminali della galassia, 1965, Italie

Pour accompagner votre cigare et votre musak, bien calé dans un fauteuil rétro-futuriste à la couleur improbable, devant une télé qui ressemble davantage à un submersible qu'une boîte à cathodes, ce film frise la perfection. Réalisé en 1965 par Antonio Margheriti et tourné en majeure partie dans un studio romain, il regorge de maquettes et de décors effroyablement kitschs. Qui sont agréablement surprenants et doux pour nos yeux de blasés du futur. L'histoire raconte les tribulations de quelques policiers de l'avenir qui sont aux prises avec un grave phénomène de disparitions à grande échelle. Du scientifique à l'enfant, toute une flopée de citoyens disparaît sans crier gare. En tentant de résoudre cette énigme, les policiers se frapperont à d'étranges extra-terrestres : des duos improbables formés d'un homme patibulaire - dont le crâne rasé, les lunettes noires et l'imper en cuir crient l'imposture à cent mètres -  et d'une femme sexy à la coupe de cheveux "jetsonnienne", qui se promènent en ville avec une mallette dans laquelle ils rangent les pauvres citoyens qu'ils ont préalablement miniaturisés à l'aide d'un obscur appareil. À la toute fin nous découvrirons en même temps qu'eux que ce complot indicible est en fait l'oeuvre d'un généticien fou qui a pour ultime but de créer la race parfaite, à son image.  Quelques scènes semblent avoir fortement inspiré Kubrick, tant pour son 2001 que pour son SHINING; lors d'une inondation dans la station spatiale, une eau rouge déferle entre les panneaux de la maquette et j'ai tout de suite songé à l'ascenseur qui dégorge du sang. Avec ses décors hallucinants, son ambiance incroyable et sa musique plus qu'appropriée, ce petit bijou sans prétention restera longtemps dans mon palmarès des films les plus étonnants. Orloff


Corinne Clery


John Steiner

YOR, LE CHASSEUR DU FUTUR aka Yor, The Hunter from the Future aka Il Mondo di Yor - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Reb Brown, Corinne Cléry, John Steiner, Carole André, Luciano Pigozzi aka Alan Collins, Ayshe Gul, Marina Rocchi, Sergio Nicolai, Aytekin Akkaya, 1983, Italie/France/Turquie, 88m

Clarifions tout d'abord quelque chose : Margheriti est loin d'être un "auteur", c'est un réalisateur de commande qui est au service de sa technique et qui ne réalise pas grand-chose de personnel. Dans cet étrange film qui date de 1982, et qui raconte les péripéties d'un beau gosse blond qui combat des dinosaures et baise des filles primitives à la beauté sauvage, les emprunts se succèdent sans gêne aucune, et seule la technique impeccable du vieil Antonio se démarque. Sa caméra est toujours au bon endroit et je lui en suis reconnaissant, car sans lui le film aurait été d'un ennui total. Ça commence dès le départ avec des hommes-singes qui attaquent une paisible tribu, nous rappelant immédiatement la PLANÈTE  [...]. Yor cherche son identité, et combat un peuple des sables. Il se rend ensuite jusqu'à une île où il est attaqué par des robots qui ressemblent drôlement à Darth Vader. L'Overlord pompeux qui dirige les robots d'une main de fer n'est qu'illusion et se matérialise partout, et il est un mix entre Obi-Wan et l'empereur. Il veut tuer tous les humains et les remplacer par des robots, la "race parfaite" comme il dit. À un moment, Yor est emprisonné dans une salle pleine de miroirs avec sa dulcinée et ils ne se trouvent pas, scène qui rappelle celle du combat dans CONAN où Schwartzennegger pète tous les miroirs à grands coups d'épée. Les robots et l'idéal de l'Overlord ne sont pas sans rappeler Hitler et ses petits robots nazis, et on sent que le scénariste était en panne d'inspiration. C'est tout de même un peu divertissant, mais ça reste moyen, dans le plus pur esprit trash italien en série. Orloff

On ne va pas s'étendre plus longtemps sur cette histoire qui pompe allègrement toutes les productions SF / Fantasy de l'époque. Un peu de CONAN LE BARBARE, un peu de FLASH GORDON (si si, lorsque Yor accomplit une action héroïque, un "Yor !" se fait entendre accompagné de guitare électrique façon Freddy Mercury braillant "Flash !"), un peu de STAR WARS (les robots porte un casque très Darth-Vador-Fashion), et j'en passe.

Le tout est d'un ringard non assumé, assaisonné de dialogues bien nazes. Le film mérite tout de même un coup d'oeil pour les dinosaures bien plus plaisants que ceux de JURASSIC PARK et pour ce pseudo Peter Lorre d'Alan Collins qui nous offre une splendide cascade digne d'un gracieux trapéziste, et ça c'est quelque chose ! Kerozene

Pendant la période préhistorique, un colosse aux cheveux blonds, Yor, réussit à sauver une jeune femme primitive nommée Kaa-La qui était attaquée par un dinosaure. Avec son ami Pag, Kaa-La décide d'accompagner Yor dans sa quête pour découvrir ses origines inconnues. Les trois personnages subissent diverses tribulations avant d'arriver sur une île où se trouvent des structures futuristes et des robots contrôlés par un dangereux mégalomane du nom d'Overlord. Celui-ci veut maîtriser l'énergie et la force nucléaire afin de dominer le monde mais Yor, ses deux compagnons ainsi que des opposants au pouvoir d'Overlord entreprennent de lutter contre lui pour mettre fin à son règne et à ses ambitions. Dans le même temps, Yor tombe amoureux de la belle Kaa-La.

Inspiré d'une série de bandes dessinées populaires, ce film d'aventure fantastique représente sans doute l'une des oeuvrettes les plus hybrides et les plus absurdes du genre. Les auteurs ont effectivement réuni sans réfléchir des éléments empruntés à des succès populaires ayant bien peu de points communs entre eux comme "STAR WARS", "LA GUERRE DU FEU", "CONAN THE BARBARIAN" ET "FLASH GORDON". C'est ainsi que l'on passe brutalement et sans explications vers la mi-film des temps préhistoriques à un monde de science-fiction ou le héros se montre aussi habile et futé dans le maniement des rayons laser que dans l'usage des massues et des épées!!! Le réalisateur Margheriti n'a visiblement pas eu peur d'illustrer l'infantilisme du scénario et il en remet tant et plus dans le saugrenu et le ridicule, histoire sans doute de faire rire les spectateurs et il y parvient en grande partie car sa mise en scène reste appréciable et équilibré malgré les circonstances et le contenu sans crédibilité du récit. C'est cependant tout ce que l'on retiendra de cette série Z aux trucages ahurissants de ringardise poilante. Dans le rôle de Yor, Reb Brown se montre aussi expressif que dans les films pornos où il a fait sa marque, ce qui en dit long. À voir au moins une fois dans sa vie pour ne pas en avoir la berlue! Mathieu Lemée

le site officiel réalisé par son fils:  antoniomargheriti.com

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