DEATH
NOTE la série animé aka Desu nôto, 2006-2007,
Japon, 37 épisodes 30m
Adaptation
réputée fidèle du désormais
célèbre manga. Light trouve un cahier de notes, le
Death Note, et ses instructions macabres. La personne dont le nom y
est inscrit va mourir dans les 40 secondes. Il faut avoir son visage
en tête, question que d'autres personnes avec le nom identique
ne meurent pas. Une série d'autres instructions permettent de
créer des scénarios complexes avant d'aboutir à
la mort de la personne choisie. Light va rapidement essayer
d'éliminer des criminels qui ne font pas face à la
justice pour des raisons techniques. Rapidement, la police crée
une cellule spéciale pour mettre la main sur Kira, le
pseudonyme qu'a choisit Light, et un Sherlock Holmes des temps
modernes, "L", va prendre en main l'équipe qui
cherche le tueur en série le plus prolifique de l'histoire.
Ayant
vu le premier film, on peut se rendre rapidement compte de la
fidélité des adaptations, quasi identiques. Ce premier
film couvre grosso modo le premier tiers des épisodes. On
repère rapidement la fascination du scénariste pour le
thème du double. Déjà que Light et L sont
très proches, le yin et le yang qui débute l'histoire,
on va naturellement rencontrer un second Kira. Dans la dernière
partie, on aura droit à deux femmes manipulées par
Light et deux personnages vont prendre la relève de L. Autre
remarque par rapport au film, Light est de toute évidence sur
le fil du rasoir, proche de la folie, ce qui n'est pas apparent dans
le premier film de Shusuke Kanekoà
Si
le ton est sombre, normal au regard du sujet, on injecte une grosse
dose d'humour avec spécialement le personnage féminin
Misa, vedette pop extravertie, plus proche d'un Pokemon léger
que du drame existentiel qui soutient la série. Le spectateur
est régulièrement placé devant les choix des
protagonistes qui discutent souvent des enjeux. Qui n'a pas eu envie
un jour d'un monde sans criminels ? Serions-nous prêt à
signer les avis d'exécution pour y parvenir ?
La
chronologie de la série s'étend sur plusieurs
années, se terminant en 2013, de la manière la plus
tragique et en même temps la plus naturelle possible. Le destin
fatal des protagonistes est inéluctable, mais tout est
finement ficelé, dans une série très adulte, qui
n'hésite pas à privilégier les dialogues et les
monologues antérieurs qui s'étalent
généreusement. Ce n'est pas sans oublier les moments
d'action pure lors de poursuites automobiles ou l'érotisme
d'une Misa en petite tenue. Le tout bercé par une musique qui
va du Death Metal aux chants proches d'une déclinaison de
Carmina Burana de Carl Orff.
Bref,
que du bon !
DEATH
NOTE aka Desu nôto - Shusuke Kaneko avec Tatsuya Fujiwara,
Ken'ichi Matsuyama, 2006, Japon, 126m
Light
Yagami trouve un livre qui affirme que toute personne dont le nom
sera écrit à l'intérieur de ses pages va mourir.
Light va s'en servir pour tuer des criminels. Il étudie pour
travailler dans la police et son père est le détective
chargé de l'enquête pour retrouver le responsable de
toutes ces morts. Comme le tueur n'est jamais présent et ne
laisse aucune trace, on se perd en conjoncture et on fait appel
à "L" un mystérieux personnage, espèce
de Sherlock Holmes des temps modernes, qui se cache sous cette lettre
pour aider les enquêteurs. Une partie de cache cache
débute pour débusquer le tueur, qui devra utiliser
toutes les ruses du livre pour demeurer incognito, mais l'étau
se resserre.
Adaptation
d'une série de bande dessinée populaire, Death Note
débute tranquillement jusqu'à l'apparition du spectre
de la mort. Rendu en animation digitale, cet espèce de Joker
aux grandes ailes noires détonne, mais on s'habitue rapidement
à sa présence, jusqu'à le trouver presque
irrésistible. Le tueur pouvant écrire les circonstances
précises de la mort de ses victimes, ainsi que la
dévoilement du personnage de L complexifient le scénario
et tout devient fascinant. On évite aussi de stigmatiser les
enjeux, le justicier va se mettre à tuer des agents de la paix
à sa poursuite, pendant que L va s'avérer lui aussi
très différent. Petite blague qui passe inaperçu
si on ne connaît pas tous les acteurs, celui qui joue le
père de Light est aussi l'animateur de l'émission
culinaire IRON CHEF, et la moue qu'il fait lorsque lui offre une
"brochette de beignes" est impayable.
DEATH
NOTE 2 aka Desu nôto: The last name- Shusuke Kaneko avec
Tatsuya Fujiwara, Erika Toda, Ken'ichi Matsuyama, 2006,
Japon/États Unis, 141m
On
reprend ou le premier film se termine. L accepte Light Yagami dans
son équipe qui recherche le tueur Kira surtout parce que L
soupçonne Light d'être Kira. Voici qu'un deuxième
Kira se manifeste. En fait une pop star, Misa Amane, qui
idolâtre Kira car il a tué le meurtrier de ses parents
qui avait échappé à la justice. Rapidement mise
en accusation, Misa est séquestrée par l'équipe
de L et Light accepte volontairement de se faire enfermer en cellule
pour prouver qu'il n'est pas le tueur recherché. Il y a
dès ce moment plusieurs subtilités sur le
fonctionnement du cahier de la mort qui vont brouiller les pistes.
L'arrivée d'un troisième Kira et un Light Yagami sans
souvenirs du cahier de note vont précipiter l'enquête.
Si
la première moitié du film est très
fidèle au manga, on ne peut que synthétiser et
raccourcir l'intrigue en deuxième partie pour tout rentrer
dans un long métrage qui est tout de même
déjà généreux avec ses deux heures vingt,
On coupe donc une bonne partie, le quatrième Kira et on
modifie la fin, comme dans le premier film, question de surprendre
les lecteurs de la bande dessinée originale. Personnellement
je trouve le travail de compression nécessaire très
bien réussit. Ce qu'on a malheureusement pas le temps de
développer c'est la psychologie des personnages,
évidemment, par manque de temps. Misa Amane est plus sage,
Light semble moins fou, mais L fascine toujours.
Les
acteurs sont solides. Je noterai cette fois-ci la présence
d'Ultraman Max, Sota Aoyama. On sait que Kaneko a
réalisé des épisodes d'Ultraman Max et il n'est
pas surprenant de le voir utiliser un acteur de la série. Si
Misa Amane était une blonde affriolante dans le manga, elle a
ici les cheveux noirs et des formes plus dans la norme,
réalité oblige.
On
ne saurait en dévoiler plus, mais ce deuxième opus
ferme l'histoire de manière satisfaisante. La
réalisation est efficace et est livrée à un
rythme soutenu. Bref, si pour apprécier encore plus je
recommande la série animée, ces deux films font le
travail pour nous faire découvrir un concept fascinant. Dire
que le scénariste des mangas en était à ses
premières armes, y a de quoi le surveiller ! Mais comme
Tsugumi ?ba garde sa véritable identité secrète,
comme L, il y a là aussi un mystère à
dévoiler, un effet miroir qui rappelle toute la série.
L:
CHANGE THE WORLD aka DEATH NOTE 3 - Hideo Nakata avec Ken'ichi
Matsuyama, 2008, Japon, 129m
Tout
est écrit sur l'affiche, ce troisième opus de la saga
DEATH NOTE se propose de raconter les 23 derniers jours du personnage
L. Tout en réglant les dernières ficelles qui lui
permettront de mettre à jour Kira, L est aux prises avec une
sombre affaire de bioterrorisme. Il se retrouve donc avec deux
enfants, un petit garçon envoyé par un agent qui est le
seul rescapé d'une attaque d'un nouveau virus. Ce virus, on se
l'arrache, mais évidemment pour s'en servir il faut avoir
l'antidote. C'est donc la jeune fille de douze ans du seul
scientifique à avoir créé un antidote efficace
qui se retrouve aussi avec L. S'occupant des deux enfants,
réglant beaucoup d'autres affaires avant de mourir, L va
s'ouvrir, un tant soit peu, au contact des enfants tout en
étant poursuivit par une bande de criminels qui veulent
créer une hécatombe mondiale pour réduire le
nombre d'humains sur terre et ainsi améliorer
l'écosystème terrestre. Mazette.
Hideo
Nakata c'est quand même le succès international RING.
L'idée de raconter une autre enquête pendant les
derniers jours de celle sur Kira est déjà un choix
discutable. Essayer d'humaniser le personnage de L avec ces deux
enfants, malgré le lien tenu qui se fera à la fin avec
la saga originale, ça ne marche pas très bien.
Transformer L en héros de film d'action à la Bruce
Willis, ça tiens du contrât impossible. Pire encore, on
oublie carrément les facultés de déduction du
génial bonhomme, cela faisait quand même une heure que
le spectateur avait deviné ou était cachée la
formule secrète de l'antidote, un comble. L n'arrive
carrément plus à prévoir aucun des mouvements de
ses adversaires, dont les plans n'ont aussi rien de bien nouveau.
En
1974, l'épisode INVASION OF THE DINOSAURS de la série
DOCTOR WHO mettait en vedette des environnementalistes qui font
débarquer des dinosaures sur Londres pour amener un nouvel
âge d'or sans pollution en faisant fuir les humains.
Toute
cette intrigue semble rapidement construite, non planifiée,
par les scénaristes comme les terroristes. Bref, ca ne tiens
pas tellement debout et on ne reconnait pas notre détective au
pourcentage de déduction minutieux. Est-ce qu'en faisant
abstraction de tout cela on a un film intéressant,
malgré tout ? Limite, mais surtout on est pas vraiment en
présence d'un scénario réfléchit, ce qui
déçoit énormément. La réalisation
n'arrive pas plus à sauver la mise, malheureusement. Dire
qu'il y avait assez de matériel dans le manga pour
prévoir une véritable trilogie, voilà le vrai
drame. Mario Giguère