Réputé pour son architecture médiévale, la Pologne a aussi son lot de films plus modernes et sombres.

Les CHEVALIERS TEUTONIQUES aka Knights of the Teutonic Order aka Krzyzacy - Aleksander Ford avec Urszula Modrzynska, Grazyna Staniszewska, Andrzej Szalawski, 1960, Pologne, 172m

Pologne, au début du 15ème siècle, l'Ordre des Chevaliers Teutoniques, créé à l'origine pour protéger les pèlerins se rendant en Terre Sainte, sont devenus de plus en plus puissants. Ils mènent en roi et maître les terres qui leur ont été données en récompense dans une bonne partie de l'Europe. Corrompus par leur pouvoir, ils se croient tout permis, au nom de Dieu. Ils vont s'en prendre sauvagement au seigneur Jurand de Soychov après qu'il les met en déroute. Avec l'émergence de la Pologne, la tension va monter jusqu'à ce que, entourés de leurs peuples amis, ils confrontent les chevaliers durant la bataille historique de Tannenberg.

Premier film à grand déploiement de la Pologne, basé sur le roman d'Henryk Sienkewicz et les textes historiques de l'époque, cette superbe fresque s'étale sur presque trois heures. Le temps passe vite tellement on suit les destins croisés de plusieurs personnages aux aventures souvent tragiques. La fresque est tournée en couleur et en superbe cinémascope, avec une bataille comprenant plus de 10,000 figurant, tourné de main de maître par le regretté Ford, alias Mosze Lifszyc. Plus spécialisé dans le documentaire et le drame social, il relève le défi et parvient à jongler entre romance, drames, et vérité historique. La bataille finale est exemplaire et mérite à elle seule le détour. La parenté entre les chevaliers Teutoniques et les Nazis durant les deux grandes guerres est évident et troublante. Les hommes semblent constamment répéter les erreurs du passé. Un grand film.

Le Mediabook BluRay / DVD / Livret est offert en Français et en Polonais avec sous-titres Français en option, Le livret de 80 pages écrit par Sylvain Gouguenheim: L'Ordre teutonique est une mine de renseignements sur le contexte, l'histoire et les retombées de la bataille. Superbe. On ajoute un diaporama affiches et de photos. DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B. Mario Giguère

DEMON - Marcin Wrona avec Itay Tiran et Agnieszka Zulewska, 2015, Pologne, 94m  

En plein mariage, le marié se retrouve posséder mystérieusement par un esprit bruyant et inquiétant qui prend peu à peu possession totale de lui.

Exploration de la légende juive du Dybbuk, ce DEMON s'est avéré une expérience très unique, pleine d'atmosphère et de performances impressionnantes. L'idée d'un film se passant entièrement durant un mariage à saveur Polonaise est à la base très intéressant et autant le setup que l'exploration d'une intrigue très ambigue nous force à rester jusqu'à la fin. On est beaucoup plus dans le drame que l'horreur et la dite horreur ne fait pas peur, mais elle donne des petits frissons quand on voit où se rend le personnage principal. Il y a aussi un sentiment de vertige et de folie qui accompagne le métrage alors que l'on filme très longuement des danses interminables bourrées de gens à tous les moments, un élément attaqué avec autant d'horreur que l'horreur elle-même. Mais c'est aussi une intrigue complexe, laissant oui des indices, mais ne se révélant pas du tout d'elle-même alors que le rythme du film peut parfois être très lent. Ça fait de DEMON une expérience unique, mais définitivement pas pour tout le monde. J'ai de mon côté beaucoup aimé le cinématographie et la façon très lente et parfois ultra statique de filmer, laissant toute la place à des acteurs visiblement très talentueux de s'exprimer. Tristement, le réalisateur du film s'est enlevé la vie peu de temps après la réalisation du film, ce qui en fait selon certains un film un peu maudit aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins une solide pièce de genre. Abba

FANTOM KILER - Roman Nowicki, 1998, Pologne ( probablement Angleterre )

KILER avec un seul "L", c'est voulu, on sait pas pourquoi.

Toujours est-il que cette bande polonaise, ce "giallo érotique", tournée en vidéo bénéficie d'un souci esthétique assez surprenant, avec des éclairages soignés et une photo léchée. Le scénar gagnerai par contre aisément le prix du scénar le plus con de l'histoire: un tueur assassine violemment des bombes sexuelles siliconées qui se foutent à poil pour cause de prétexte bidon. Et attention, parce que toutes les excuses sont bonnes pour nous les foutres à poil ces gonzesses (et bon dieu ce qu'elles sont bonnes). Les meurtres, perpétrés par un tueur masqués, sont assez violents et plutôt bien filmés (couteau, burin dans le vagin, etc...). Une scène mythique montre une donzelle expliquer à un gars l'histoire du roi Arthur et d'Excalibur. Elle dresse ainsi son croupion en l'air, y introduit une cuillère en bois, et l'homme à une minute pour prouver qu'il est le roi Arthur! Exemple d’aberration scénaristique: une fille qui se trouve à la gare perd ses clés de voiture et se retrouve devant celle-ci, incapable de l'ouvrir, en pleine forêt au milieu de nulle part (!!!!). Le tueur arrive. Elle s'échappe, Oh ! Attention, des barbelés. Pour ne pas déchirer sa robe, hop, elle l'enlève et se fout à poil...

Vraiment hallucinant, et dire qu'il y a deux suites, c'est assez effarant. Extrêmement con et misogyne, mais tellement divertissant... Kerozene

www.fantomkiler.com

Un duo de concierges demeurés - l'un d'eux ressemble à s'y méprendre à Mario, des Mario Bros, avec sa moustache, son bérêt et sa salopette ! - et misogynes travaillant dans une gare passent plutôt leurs journées complètes à regarder passer les femmes et à les imaginer nues, les insultant entre eux parce qu'elles leur sont inaccessibles. Le soir venu, alors que des demoiselles bien gonflées se perdent dans les bois - c'est bien connu ! - et sont déshabillées par les ronces (bien sûr !), un tueur masqué et ganté les traque et les assassine d'une manière un peu brutale, visant généralement les organes reproducteurs de ces dames.

La débilité de ce film n'a pas de limite. Si on ose comparer cette collection de vignettes quasi-porno à un véritable giallo, on tombe de haut, et ce jusqu'au fond d'un trou vraiment profond, pavé d'une idéologie plus que douteuse et d'une "objectivité" questionnable.

Le propos ici semble être que les femmes qui se font attaquer le "méritent". La caméra s'attarde pendant de longues minutes sur les actrices siliconées qui marchent dans les bois, nues, et le montage des scènes de meurtre est fort agaçant, épileptique et bourré d'effets à deux sous. Tournée en vidéo, cette production est supposément un canular britannique. Il n'y a pas grand chose de rigolo là-dedans, pourtant...

Pas que le film est désolant à visionner, car il y a quand même de bons moments - la théorie de la cuillère, ou la connasse qui "perd" ses vêtements pendant que le Kiler répare son moteur - mais c'est en général inutilement long et on cherche en vain un développement ou un propos.

Il y a deux suites, qui semblent être du même acabit. Mais j'imagine que quand on en a vu un, n'importe lequel, on les a tous vu, non ? Voilà en tout cas un visionnement bien étrange souvent interrompu pour aller aux toilettes, ou passer des coups de fil, ou aller se désennuyer sur le web... Orloff

FANTOM KILER 2 - Roman Nowicky, Pologne

On prend les mêmes (ou presque) et on recommence.

Sauf qu'ici, les filles qui se foutent à poil pour un prétexte bidon ne sont que quatre. Donc quatre meurtres assez gores, façon giallo, toujours tournés en DV, dans les même décors que dans le premier FANTOM KILER. La fille qui se choppe une cuillère en bois dans le cul dans l'épisode précédent revient et refait la victime, elle nous offre aussi le semblant de plan hard du film lorsque qu'une main gantée vient lui chatouiller les lèvres vaginales. Les dialogues sont à pleurer: le flic con retrouve le témoin d'un meurtre (une pute) ligotée et bâillonnée au volant de sa voiture "mais qu'est ce que tu fous, tu crois vraiment que c'est le moment de t'amuser à ce genre de truc ?". Et le tueur arrive par derrière.

Bref, ça ne se prend pas au sérieux une seconde, les filles sont toujours aussi superbes et ont toujours des sexes rasés, la photo est joliment soignés, et c'est toujours aussi con, mais le premier film est mieux. La bande-annonce de FANTOM KILER 3 laisse présager quelquechose d'un peu moins monotone par contre...  Kerozene

Il semblerait maintenant que les deux films ont été tournés en Angleterre, la Pologne n'étant qu'un prétexte pour éviter la censure et piquer la curiosité. Mario Giguère

GA, GA: GLORY TO THE HEROES aka Ga, ga: Chwala Bohaterom - Piotr Szulkin, 1985, Pologne

Terre, XXIème siècle. Plus personne ne souhaite prendre de risques inutiles pour coloniser l'espace, tout le monde préfère rester pépère le cul enfoncé dans son fauteuil. Du coup, la conquête de l'espace se fait grâce à des prisonniers embarqués contre leur gré dans une navette pourrie à l'hygiène bien éloignée de l'Enterprise du Capitaine Kirk et envoyée au hasard d'une trajectoire plus ou moins définie. C'est l'aventure de l'un de ces prisonniers que nous suivons. Un homme loin d'être dupe quant à l'honnêteté de ses dirigeants et qui se plie bien malgré lui à leurs caprices de bureaucrates bornés. Son vaisseau atterrit sur une planète habitée par des humains parlant le polonais tout comme lui et où aucun soleil ne brille jamais. Accueillit par un homme ravi de lui apprendre qu'il est le nouveau héros attendu par le peuple, notre cosmonaute se voit confié aux bons soins d'une jeune prostituée mineure dont il tombe amoureux. Mais l'administration absurde de cette planète lui réserve de bien mauvaises surprises : son statut de héros lui impose de commettre un crime pour finir empalé en public lors d'une cérémonie diffusée sur les chaînes de télévision ! Mensonges, manipulations, faux-semblants, cette planète ne vaut finalement pas mieux que la Terre...

Voici un récit aussi cynique que critique envers une société fictive dissimulant à peine la Pologne des années 1980. Le réalisateur, en attaquant cette planète ressemblant étrangement à une petite ville polonaise aux fausses allures libertaires (les enseignes aux néon à l'américaine promouvant des hamburgers) se permet bien évidemment de pointer du doigt les honteuses manipulations que le peuple polonais a subit durant les dernières années de la guerre froide. Entre une notion de liberté toute relative (" vous êtes libre de faire un choix entre ces quatre propositions " soutient l'ordinateur de bord de son vaisseau) et une représentation peu glorieuse des forces de l'ordre (la police met en scène un supposé viol commis par notre héros sur la jeune mineure), tout ce qui définit l'administration passe à la moulinette, en prenant au passage la population lâche obéissant aveuglément et se permettant les pires bassesses pour un peu d'argent (les voisins prétendant que leur fille est aveugle).

De la SF à message donc, remplie de personnages hauts en couleur, comme le " serviteur " du héros et sa cravate coquine, le directeur dirigeant tout depuis son tripot pourri, le cuistot de celui-ci servant des hot dogs que l'ont pourrait appeler des " hot-fingers " vu leur contenu, la vieille pute périmée, l'autre " héros " insouciant qui se laisse aller à la luxure avant l'empalement fatal, le journaliste de télévision prêt à quelques bassesses pour obtenir une interview du héros pendant son exécution et les voisins compréhensifs qui lui offrent avec compassion un tube de vaseline... Une belle métaphore pour dire élégamment que le système encule les hommes possédant encore quelques valeurs humaines. Kerozene

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