Muse de Ty West, Mia Goth perce l'écran dans des rôles pas toujours faciles qu'elle maîtrise avec éclat. Par ordre chronologique |
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SUSPIRIA - Luca Guadagnino avec Tilda Swinton, Dakota Johnson, Mia Goth, Chloë Grace Moretz, 2018, Italie, États Unis, 152m Inspiré du film éponyme de Dario Argento, nous sommes aussi en 1977, mais cette fois dans Berlin Est, alors en proie au terrorisme. Susie Bannon arrive dans une académie de danse et est accueillie à bras ouverts. Elle se lie d'amitié avec Sara. L'ambiance lourde se complique par des évènements étranges. Un psychologue qui s'occupait d'une danseuse, Patricia, tente de comprendre pourquoi et comment elle a disparue. C'est un film qui se regarde dans le miroir et qui se trouve beau et intelligent. Remplit de clichés freudiens et qui tue toute émotion régulièrement avec des musiques calmes et douces à l'oreille. Un film qui a laissé une petite place à Jessica Harper comme pour cautionner le scénario vaguement proche mais tellement loin de l'original. On ajoutera à l'occasion des petits extraits de la musique de Goblin, revue et corrigée au goût fade du jour. Le cliché des sorcières qui sont toutes des lesbiennes n'a pas grand chose d'innovateur non plus. On fait plus dans le sérieux, plus films d'art et d'essai, avec tout de même une fin sanglante, trahie par un plan final avant générique pas mal cucul, à la naïveté étonnante. J'avoue l'avoir finalement regardé pour revoir Mia Goth. Elle est excellente dans son rôle de faire valoir pour Dakota Johnson, qui est pour sa part beaucoup moins proactive que pouvait l'être le personnage original. Tilda Swinton est la chorégraphe de danse, ça lui va comme un gant, mais en profite pour jouer deux autres personnages. J'en ai reconnu un seul, par sa voix pas vraiment assez transformée et la manière dont elle bouge sa tête, reconnaissable. La ribambelle de sorcières est plus grotesque qu'effrayante, comme si le simple fait d'être une femme vielle fait de vous une vieille sorcière en puissance. On nage encore dans les clichés. Je croyais ne pas connaître le réalisateur Luca Guadagnino. En réalité, j'avais vu son Bones and All (2022) avec Timothée Chalamet, dont le sujet ne m'avait pas vraiment intéressé. Son Challengers, sorti en 2024, à propos d'un trio amoureux entre de beaux jeunes n'a pas attiré mon attention non plus. Mario Giguère |
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X - Ti West avec Mia Goth, Jenna Ortega, Brittany Snow, Martin Henderson, 2022, États Unis, 105m Au Texas, en 1979, arrivent une bande de jeunes adultes ayant loué un bâtiment sur une ferme dans le but d'y tourner leur premier film pornographique et ainsi faire fortune. Les propriétaires, un couple très âgé, vont malheureusement se rendre compte de ce qui se passe et décident rapidement d'éliminer les suppôts de Satan, avec une férocité fulgurante. S'il existe un nombre toujours plus grandissant de réalisateurs qui veulent rendre hommage aux films d'horreur des années 70, rares sont ceux qui ont excellé comme Ti West avec X. Un superbe scénario, un décor limité, une excellente distribution et une réalisation hors pair, succès sur toute la ligne. Que dire de la tension rapide et soutenue, qui augmente en crescendo continuel. Que dire de Mia Goth. Je ne connaissais pas son parcours. Elle a joué dans Nymphomaniac de Lars von Trier et le remake de Suspiria. Elle joue deux rôles dans X, à ma plus grande surprise. Elle va continuer avec Ti West dans Pearl et Maxxxine, toujours aussi percutante et excellente, toujours bien entourée et filmée par le réalisateur. Le scénario, qui, par moments, n'est pas sans rappeler le Massacre à la scie de Tobe Hooper, est à la fois transgressif et angoissant. On en redemande et Ti West et Mia Goth vont rapidement sortir une préquelle tout aussi superbe, Pearl. A voir. Mario Giguère |
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PEARL - Ti West avec Mia Goth, David Corenswet, Tandi Wright, Matthew Sunderland, 2022, États Unis, 103m Coincée dans la ferme familiale isolée, avec ses parents, un père gravement handicapé et une mère allemande plus stricte qu'une soeur de couvent, Pearl rêve de tout quitter pour devenir une vedette de cinéma. Elle n'oublie pas pour autant qu'elle est mariée et que son mari reviendra bientôt car la guerre touche à sa fin. Malheureusement la grippe espagnole fait rage partout. Surprise, avec Pearl, Ti West et Mia Goth coscénarisent les origines de la meurtrière de X, bien plus jeune à l'époque. Tyler Bates et Tim Williams signe à deux la formidable trame sonore qui nous fait revivre la grande épopée des débuts du cinéma. On se croirait par moments dans un des premiers films d'Alfred Hitchcock qui savait si bien utiliser les décors iconique et appuyer la folie des hommes avec de formidables trames sonores. Tout tourne autour de Pearl, évidemment, qui sombre rapidement dans une folie de plus en plus meurtrière. La séquence ou elle ne peut s'empêcher d'embrasser langoureusement la curieuse tête d'un épouvantail est plus que dérangeante. Ca ne va pas s'améliorer pour elle. La dernière partie opère un crescendo dans l'horreur pure. C'est un véritable tour de force comme peu de réalisateurs et d'actrices sont capables de nous en donner ces dernières années dans ce registre. Le plan final est stupéfiant. Bravo. Mario Giguère |
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INFINITY POOL - Brandon Cronenberg avec Alexander Skarsgard, Mia Goth, Cleopatra Coleman, Jalil Lespert, Amanda Brugel, Canada-Hongrie-Croatie, 2023, 118m James (Alexander Skarsgård) et Em (Cleopatra Coleman), qui forment un couple très à l'aise financièrement, prennent des vacances dans un complexe hôtelier de la côte croate. Ils se lient d'amitié avec un autre couple (Mia Goth et Jalil Lespert) qui les convainc de passer une journée sur une plage à l'extérieur des fortifications du complexe. En revenant, tard le soir, James conduit complètement saoul et frappe un fermier, qui meurt sur le coup. Le quatuor fuit la scène mais le lendemain matin, la police vient frapper à leur porte, et tout bascule. Le scénario a été écrit par Cronenberg fils en combinant des éléments d'une nouvelle de sa création, et de quelques expériences désagréables pendant des vacances passées. Il combine des éléments de science-fiction et de "body horror" (la pomme ne tombe jamais vraiment très loin de l'arbre), avec un traitement réaliste qui glace le sang, et quelques scènes hallucinatoires très réussies. Dès la scène d'ouverture, la réalisation nous captive et nous interpelle, et les multiples développements réjouissants du récit nous gardent en alerte jusqu'à la toute fin, très douce-amère. Le personnage interprété par Mia Goth est absolument hallucinant. Malgré l'aspect macabre du propos, il y a beaucoup d'humour, et de nombreuses scènes nous font rire de malaise ou de bon coeur, dépendamment de notre niveau de tolérance pour les transgressions mises en scène. C'est une excellente allégorie du népotisme et du privilège obscène. Je crois avoir trouvé ma prochaine destination de vacances. Orloff Manera |
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MAXXXINE - Ti West avec Mia Goth, Charley Rohan MCCA in, Simon Prat, Giancarlo Exposition, Kevin Bacon, 2024, États Unis, 103m 1985, Hollywood, six ans après avoir survécu à un massacre, Maine Min est devenue une vedette de cinéma pornographique. Son ambition est de faire le saut vers le cinéma traditionnel en allant auditionner pour un premier rôle dans un film d'horreur. Parallèlement, un tueur en série sévit de plus en plus près d'elle, tuant de jeunes actrices. Troisième et dernier film de la trilogie débutée par X, suivit de Pearl. Ti West est cette fois ci seul au scénario, mais Mia Goth est toujours sa muse. Après avoir rendu un vibrant hommage aux films de genre des années 70, il s'attaque aux années 80, époque ou le slasher domine de plus en plus l'industrie. Les personnages secondaires sont encore excellents. Giancarlo Esposito n'est pas reposant, pas plus que Kevin Bacon dans un registre bien différent de ces rôles habituels. Tous ceux qui se rapprochent de Maxine frôlent la mort. Les révélations s'accumulent et les surprises finales nous étonnent, tout en étant étroitement liés à la trilogie. Les ambitions de Maxine rappellent les ambitions de Pearl, évidemment, mais le résultat est totalement différent. Vu sur grand écran, avec un clin d'oeil à Psychose d'Alfred Hitchcock, qui n'est pas surprenant. Je vais suivre la carrière de Ti West et Mia Goth avec plaisirs anticipés. Mario Giguère |
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