NOUVEAUTÉS WESTERN ET NAZISPLOITATION
4 films viennent intégrer le catalogue Artus, dans "Les grands classiques du western américain" et "Guerre et Barbarie".                                 lire

DÉFERLANTE BIS CHEZ ARTUS FILMS
4 nouveautés annoncées: Satanik - La Vengeance de Lady Morgan - Les Vierges de la Pleine Lune - Horreur Nazies. Détails...                        lire

Apparu dans la liitérature de gare peu après la deuxième guerre mondiale, la Nazisploitation a connu ses heures de gloire en Italie et en France dans les années 70, après la sortie de Salon Kitty en Italie. De mélodrame à sexploitation en passant par la critique sociale, le genre très codifié mérite sa place parmi les genres jadis prolifiques.

mise à jour le 30 septembre 2014

 

La DERNIERE ORGIE DU 3e REICH aka L' Ultima orgia del III Reich aka GESTAPO'S LAST ORGY aka CALIGULA REINCARNATED AS HITLER aka Bourreaux SS - Cesare Canevari - 1976, Italie

Ce film aurait pu être un énième "prison de femmes" chez les nazis, sous-genre minable truffé de films tous plus ou moins mauvais que les autres (peut-être déclenché par le "succès" d'Ilsa), mais il n'en est rien.

Largement au-dessus du lot, il met en scène une "joy division" de la 3ème guerre mondiale, chargée de fournir en "filles" les soldats allemands. Toutes les horreurs de la chose seront détaillées lors de la première partie, mais par la suite, une jeune femme (la très belle Daniela Poggi) va dérouter le commandant par son attitude suicidaire et sa froideur devant la mort. A tel point qu'il va en tomber amoureux, ce qui causera sa perte car la jeune femme a la vengeance patiente!

Ce film relativement peu connu mérite d'être redécouvert, de très nombreux plans et "effets cinématographiques" sont très bien vus et originaux, la musique est très bien, et même s'il faut s'accrocher pour supporter certaines scènes, la violence et la nudité ne sont pas si gratuites ici. Franfran

Et un film sicko, un! Exploitant sans vergogne le thème de l'Holocauste comme tant d'Ilsa ou autre Salon Kitty, Gestapo's Last Orgy est souvent classé haut dans les listes de films dérangeants à la Video Nasties. En effet, l'heure et demie est remplie à souhait de sexe, violence et croix gammée... et pas grand chose de plus: le film est une suite de scènes-choc sans grande structure narrative. Bon, ouais, il y a la relation amoureuse entre la belle juive et son bourreau, mais le sujet est traité avec assez de froideur pour qu'on s'en tape et qu'on n'accroche que sur le volet provoc. Des exemples? Une escouade de soldats à poils qui violent des prisonnières au commandement de leur supérieur... Un souper de SS avec au menu une fricassé de "unborned jewish" (cibole y a dû en falloir des foetus pour nourrir 8 personnes)... Des bobettes faites en cheveux de juives... Une fellation à un fusil... Une fille jetée au dobermans... Et bien sûr des tas de seventies girls toutes-nues-tounes-nues... Bref tous les éléments pour faire un bon festival de mauvais goût à la sauce "women behind bars". Mais surprise! Ce qui frappe est que tout ce sordide est dans une enveloppe cinématographiquement bien intéressante. Arrêt sur image, noir et blanc, surexposition, montage rapide; un côté arty qui rend le visionnement unique et agréable. Ce Cesare Canevari a quand même du style. En plus, la B.O. est pas mauvaise, passant de l'orchestral inspiré à l'euro pop rock psychédélique. Cependant, et cela pour notre plus grand plaisir, quelques scènes sont bien risibles, comme celle des rats dévoreurs qui sont clairement des gerboises ou celle du truc liquide machin blanc qui fait "fondre" la chair et qui est vraisemblablement du lait. Bref cette Orgie de Gestapo reste certes choquante par son traitement de l'Holocauste en forme d'entertainment, mais toutefois c'est à voir pour l'extrême de certaines scènes et le traitement visuel qui vieilli bien. Anthropophaluc

ELSA FRAULEIN SS aka Fraulein Kitty - Patrice Rhomm, avec Malisa Longo, Patrizia Gori, Olivier Mathot, Pamela Stanford, Claudine Beccarie, 1976, France, 80m

Daniel Lesoeur nous introduit rapidement le film. À une époque où le genre de nazisploitation est en vogue, les distributeurs réclament des films à Eurociné. Ajoutons que le regretté Marius Lesoeur, ayant fait partie de la résistance, étant médaillé par surcroît, est très intéressé à faire revivre sur pellicule cette époque pas si lointaine. Pour amortir les frais de location de train, d'armement et de costumes, on tourne deux films, similaires, l'autre titre étant TRAIN SPÉCIAL POUR HITLER. Si les histoires sont élaborées en groupe, chaque scénariste brode et apporte sa touche personnelle, ce qui donne deux films très différents. Christophe Bier, dans un entretien de 45 minutes, nous explique pour sa part outre la genèse du film, les origines du genre, qu'il remonte à la littérature de gare française d'après guerre, exemples en main. La démonstration est fascinante, les découvertes nombreuses.

1943. Un officier est remercié pour la bonne idée qu'il a eu, mais qui doit absolument demeurer secrète, ce qui vaut sa mort immédiate. Le ton est donné. On nolise un train spécial où de jeune femmes ont pour mission de détendre les officiers en leur faisant goûter aux plaisir de la luxure. Le libertinage n'est pas innocent, en fait, sous le commandement d'Elsa (fabuleuse Malisa Longo), on fait de l'écoute et on recherche les officiers qui ont perdus la foi dans le régime nazi, les exécutant sur le champ. L'ancien amant d'Elsa, le Major Frantz Holbach, monte à bord du train et Elsa se rend compte qu'il est de plus en plus critique du régime d'Hitler. Pire, l'officier s'amourache d'une des filles, Liselotte (Patrizia Gori), une jolie jeune rousse qui est en fait une espionne de la résistance. Elle lui confie un message pour une vielle dame qui chapeaute une cellule de résistants et tout se complique.

On note aussi Pamela Stanford qui pousse la chansonnette sur le piano où Daniel White en personne pousse la note. Mention pour le passage de Nadine Pascal, habituée de Jean Rollin avec sa jumelle. Patrice Rhomm est surtout connu à l'époque pour ses écrits et il signera aussi le scénario de NATHALIE DANS L'ENFER NAZI ainsi que LA NUIT DES PÉTRIFIÉES. C'est donc dire que le scénario est plus conséquent et que contrairement au TRAIN SPÉCIAL POUR HITLER, on met moins l'accent sur les orgies et plus sur le drame que vivent les officiers qui veulent dénoncer et renverser l'entreprise démente d'Adolph Hitler. L'emploi d'extraits de documentaires d'époque est de bon ton et efficace. La Luxure est donc plus rare, mais la séduisante Malisa Longo qui se fait lécher les cuissardes par Olivier Mathot laisse supposer bien des coquineries dans ce train. Patrizia Gori, changeant de coiffure, a l'air beaucoup plus jeune que dans NATHALIE DANS L'ENFER NAZI, pourtant tourné un an plus tard. Quelques scènes presque muettes ou l'on voit un autre train en route probable vers Auschwitz continuent de donner le ton résolument autre et plus sérieux à ce film pourtant très connoté. On remarque aussi que les prise de vues du train sont plus imaginatives, loin des plans latéraux de mise chez Alain Payet. Bref on regrette un peu que Rhomm n'ai pas eu une carrière plus prolifique au cinéma. Merci à Artus Films pur les bonus très instructifs. On en redemande. Mario Giguère

Les GARDIENNES DU PÉNITENCIER - Alain Deruelle avec Pamela Stanford, Roger Darton, Lina Romay, Nadine Pascal, 1979, France, 83m

Alors là, il faut se fier au long entretien avec Alain Petit, qui ne tranche pas la question, Est-ce que d'une part, Jess Franco n'a pas livré le film à Eurociné comme Daniel Lesoeur l'affirme ou est-ce qu'Eurociné a délibérément remonté un film qu'elle jugeait inmontrable, ou préférait changer pour ramasser un peu plus d'argent ? Le film original est donc BARBED WIRE DOLLS aka Frauengefängnis -1975, sorti tel quel par Erwin C Dietrich, principal producteur. Alain Deruelle a donc le mandat de tourner de nouvelles scènes pour changer l'identité du film, ou le compléter, avec un résultat final plutôt désolant.

Il est donc question d'un ancien officier nazi qui est devenu responsable d'une prison pour femmes et du contrât donné à des mercenaire pour exécuter le personnage. Dans cette prison tenue par une Monica Swinn encore une fois en grande forme, monocle à l'oeil, Lina Romay arrive, toute innocente, comme la plupart des prisonnières, évidemment. Nadine Pascal et Pamela Stanford, dans des raccords maladroits sont dans la portion française, commentant ce qui se passe dans la prison, se flattant la barbichette. Lina Romay veut s'enfuir, ce qui est compréhensible, et va tenter l'opération, assez maladroitement.

Bref, on est devant une excuse de film qui ne tient pas la route. La genèse est d'autant plus intéressante qu'elles est plus captivante que le produit final. Ceci dit il y a une certaine fascination à voir les efforts, un peu vains, pour reconstruire de toute pièces, on débute d'ailleurs par un extrait de TRAIN SPÉCIAL POUR HITLER, un nouveau film. Si le résultat final n'est nullement édifiant, on apprécie d'autant plus le travail d'Artus Films et l'entretien d'une trentaine de minutes avec Alain Petit, spécialiste de Jess Franco. Mario Giguère

GRETCHEN SANS UNIFORME aka FRAULEIN IN UNIFORM aka FRAULEIN WITHOUT A UNIFORM aka SHE-DEVILS OF THE SS aka EINE ARMEE GRETCHEN - Erwin C. Dietrich, 1973, Suisse

Le père Dietrich pourtant habitué aux cochonneries franches au niveau des coups de hanches et de l'humour scabreux aborde ici l'univers de la nazisploitation avec une retenue des plus surprenante. On y découvre un peloton de jeunes filles dévouées corps et âme à leur führer mais n'hésitant jamais à tomber l'uniforme pour fricoter avec du soldat. Érotisme paillard sur marche militaire, humour roublard et dialogues polissons au programme mais le tout se fait dans un esprit bon enfant. Exit donc les séances de tortures et les parties de sexes déviants habituellement présentes dans le genre - et en particulier en Italie, et bonjour les amourettes doucement sauvageonnes. Niveau scénario on touche le niveau zéro, surtout que la dernière demi-heure est quasiment incompréhensible, mais on retiendra cette scène ayant lieu sur le front russe, ou l'assaut surréaliste de chars ennemis attaquant une petite tranchée allemande perdue au milieu d'un champs, suivit de la fuite de femmes à poil slalomant entre les explosions d'obus. Les amateurs d'érotisme chaud resteront sur leur faim et les curieux avides d'exploitation outrancières seront plus que déçus, à se demander franchement à qui est destiné ce film... Kerozene

HELGA LA LOUVE DE STILLBERG - Alain Payet avec Malisa Longo, Patrizia Gori, Richard Allan, Dominique Aveline, Alban Ceray, 1977, France, 93m

Dans une dictature imaginaire d'Amérique du Sud, l'arrogante Helga (Malisa Longo) va se retrouver en charge du château de Stillberg et de ses prisonnières. Arrive Lisbeth, la fille du résistant au régime le plus connu. Helga, frustrée sexuellement, ne manque pas d'observer les femmes violées par le fermier du coin qui en prend une à chaque jour, en échange de bouteilles de vin pour leur gardiens. Lorsque Lisbeth s'enfuit, la révolution commence.

Daniel Lesoeur présente le film comme un exercice plus léger, il faut entendre la musique du générique toute joyeuse, dans un contexte qui rappelle les nazisploitation sans techniquement en être. Malisa Longo est superbe dans le rôle d'Helga et n'est pas avare de ses charmes. Alain Payet étant plus prolifique dans le film pornographique, il donne ici des rôles à des comédiens que l'on voit plus souvent nus ailleurs, comme Richard Lemieuvre, Dominique Aveline ou Alban Ceray qui s'en tirent bien. Patrizia Gori est convaincante et dramatique en résistante.

L'entretien majeur en supplément est cette fois-ci livré par Christophe Bier, véritable encyclopédie vivante du bis et du z qui s'attarde beaucoup sur tous les intervenants, dont Alain Payet, ses pseudonymes et tous les "hardeurs" qu'il fait travailler ici. On aimerait que ça s'étire tellement l'homme est fascinant. Le film est pas mal non plus et le château de Stillberg reviendra dans le contexte nazi dans NATHALIE RESCAPÉE DE L'ENFER. Mario Giguère

Vous avez toujours rêvé de voir Alban Ceray, Richard Allan, Dominique Aveline en tenue léopard, béret vert vissé sur la tête et mitraillette sous le coude ? Ce film est pour vous.

Ce WIP se passe, une fois n'est pas coutume, lors d'une dictature militaire dans un pays imaginaire d’Amérique du Sud. La belle Helga (Malisa Longo, pas mal dans son rôle) est chargée dans son château de Stilberg de dresser les belles rebelles, dont la fille du principal adversaire du pouvoir. Alban et Aveline jouent les méchants militaires, mais Allan le gentil agent double qui sauvera la fille du résistant, dont ce dernier prendra au final d’assaut le château (à mon avis, un des assauts les plus cheap du cinéma, 3 gus contre 4 autres).

Dans l'ensemble, il se laisse regarder.

Ps : au fait, nos trois gaillards restent habillé tout le temps. en plus, ca reste de l'érotisme soft  ldans'ensemble. Effix

Elsa est une des cruelles adjointes d'un dictateur européen. Comme elle émet des opinions extrémistes et qu'elle semble déranger au "palais royal", on l'envoie en retrait, au Château de Stilberg, s'occuper de la gestion d'un camp de travail pour prisonnières politiques. Elsa s'y fait quelques ennemis, principalement en raison de sa main de fer (sans gant de velours pour l'envelopper); ce qui ne l'empêche pas de toujours entretenir une relation lesbienne avec diverses prisonnières.

Partant sur une base complètement puérile et peu crédible, cette production Eurociné réalisée par Alain Payet, un artisan cinématographique sans grand mérite qui oeuvre aujourd'hui dans le domaine de la pornographie, ne vaut pas très cher. Si on enlève la musique de Daniel White, tout tombe par terre. On a droit dès le départ à une succession de scènes illogiques qui servent à amener en scène une abondante nudité tout à fait gratuite. Les prisonnières de Stilberg portent une chemise longue, avec rien dessous, ce qui nous en fait voir de toutes les couleurs pubiennes.

Les comédiens n'ont pas l'air très convaincus, et même les "morts" bougent. Le film a l'air d'avoir été tourné très rapidement; Elsa n'a que deux costumes pour tout le film et les prises de vues semblent toutes capturées des mêmes angles, qui reviennent toujours. Le réalisateur va même jusqu'à s'auto-citer, probablement pour se faire plaisir, alors qu'un des révolutionnaires dit à un moment, en parlant du château : "Un truc sordide construit par un Payet, architecte français". Si Payet a ici construit quoi que ce soit, c'est bel et bien un monument dédié à l'ennui dont il s'agit... Orloff

  HORREURS NAZIES aka SS lager adis kastrat kommandatur aka Le Camp des Filles Perdues aka SS Experiment Love Camp - Sergio Garrone avec Mircha Carven, Paola Corazzi, Giorgio Ceroni, Italie, 1976, 89m                

Pour une rare fois j'ai débuté par le très long supplément d'Eric Peretti " La Nazis(ex)ploitation" qui fait le tour de ce sous-genre qui connut une certaine popularité relativement brève dans le temps. L'exposé est exhaustif en la matière et explique les origines et fait le tri entre les films plus politiquement correct et les exploitations crasses du sujet. Il est suivi par une autre entrevue bienvenue de la part de Freak-o-rama: " L'orgie des damnés", entretien avec Sergio Garrone, le réalisateur, qui explique qu'il a essayé de traiter sérieusement des horreurs de la guerre. Il a regardé les reportages tournés après la libération des camps et a essayé de faire la part entre la commande et son devoir de prudence. Force est d'admettre que voir le film par la suite permet d'apprécier ce mélange d'une histoire d'amour entre une prisonnière et un allemand, l'exploitation des femmes dans un bordel pour et par les étalons de l'armée allemande et les atrocités résultant des expériences nazi. Le tout bercé par une belle trame sonore de Vasili Kojucharov et Roberto Pregadio. On est donc loin des débordements, pour citer un exemple, d'Holocauste Nazi et sa brute néandertalienne qui bouffe de l'entre-cuisse. Ce sera donc un film apprécié par les amateurs du genre ou du réalisateur et la fin, fort libératrice tout en étant noire, participe au résultat plus intéressant que certains de ses compagnons de nazisploitation. Il n'empêche qu'il est surprenant qu'il ait fait partie des premiers "Video Nasty", d'ailleurs on renversera son interdiction en Angleterre en 2005, lorsque la BBFC admettra que c'était plus le titre du film et son matériel publicitaire qui laissait croire à des atrocités explicites sans nom.

Offert par Artus Films avec également le générique italien, diaporama d'affiches et photos, Bande-annonce. Versions : français, italien et sous titres français. Mario Giguère

ILSA, SHE-WOLF OF THE SS  aka ILSA, la Louve des SS - Don Edmonds,  1974, États Unis, Anchor Bay DVD 

Ce film est né d'une commande passée au producteur David F. Friedman et au réalisateur Don Edmonds par les Québécois André Link et John Dunning, de Cinépix. Leur idée était simple : ils désiraient obtenir un film trash dans la lignée de Love Camp 7, qui avait très bien fonctionné commercialement au Québec. Cinépix se spécialisait d'ailleurs dans la distribution de films du genre, ayant aussi produit quelques fleurons nationaux du " bis " québécois : Valérie, L'initiation, L'amour humain, Pile ou face, Le diable est parmi nous... Link et Dunning étaient un peu les " Lesoeur " de Montréal.

Ils ont donc fourni un scénario atroce à Edmonds, en lui allouant un budget ridicule. Il tourna le film dans les décors de Hogan's Heroes, lieu qui avait également servi auparavant au tournage de Gone with the Wind. Le résultat, on le suppose, fut à la hauteur (?) des attentes de Link et Dunning : monstrueux, et certainement pas " for the easily upset ", comme le proclame la bande-annonce. Il ne faut donc pas s'étonner que la plupart des participants au film aient dissimulé leur identité sous un pseudonyme.

Le film accumule en effet scènes de sadisme sur scènes de sadisme pendant 90 minutes. Le tout présenté de façon assez explicite, dans un cadre mêlant sexe, horreur et camp de concentration nazi, donnait un cocktail assez malsain. De nos jours, un tel film aurait du mal à sortir sur les écrans nord-américains&ldots;

J'avais vu auparavant une seule fois ce film, voilà dix ans, et j'en gardais un souvenir quelque peu traumatisé. C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai inséré la version DVD d'Anchor Bay dans mon lecteur... et laissé le tout commencer.

Vu dix ans plus tard, le film m'a paru moins " raide ", malgré le nombre impressionnant de séquences cruelles, probablement à cause de son aspect kitsch. Plusieurs scènes semblent sortir tout droit d'une BD sado-masochiste, dont toutes celles impliquant Ilsa et son bel étalon américain. Il faut la voir se pâmer devant ce bonhomme qui explique à ses compagnons de chambre consternés qu'il est une erreur de la nature, puisqu'il peut " tenir le temps qu'il veut : peu longtemps, longtemps, ou toujours ".

C'est d'ailleurs lui qui fournit l'épine dorsale du film. Il raconte en effet comment Ilsa dirige le Camp nazi # 9, destiné à fournir des prostituées pour les bordels allemands, ou à faire des expériences douteuses pour le bénéfice de la cause du Reich. Les prisonnières sont les plus maltraitées, hélas ! Les hommes, eux, doivent satisfaire Ilsa et, comme ils échouent tous, ils finissent castrés... sauf ce bel Américain qui surgit un jour, victime d'une erreur des dirigeants allemands. Il s'efforcera de faire évader les prisonniers.

En plus de l'aspect kitsch, les décors miteux évoquent assez peu l'Allemagne nazie, contrairement au second volet de la série Ilsa qui parvenait à rendre l'impression d'exotisme assez convaincante. À mon avis, c'est tant mieux, car un film du genre qui serait crédible de A à Z serait insupportable. À cet égard, je n'oublie pas le très sinistre Men behind the sun qui donne une idée approximative d'une visite guidée en Enfer&ldots;

En bref, scénario mince, on le constate, mais le but du film ne consistait pas à raconter une histoire pleine de rebondissements. Il s'agit à mon sens du plus faible volet de la trilogie Ilsa, car le plus sérieux et le moins inventif. Les deux autres iraient croissants dans le sens du délire et de l'imagination, particulièrement le dernier volet (mon favori) Ilsa, Tigresse de Sibérie, tourné à Montréal par Jean Lafleur ! Ilsa, She-Wolf of the SS demeure surtout le document ahurissant d'une époque pas si lointaine (1974) où aller au cinéma pouvait vous exposer à voir des choses que vous n'auriez jamais pensé découvrir sur grand écran...

Le DVD de Anchor Bay permet de découvrir la bande-annonce d'époque (rien d'essentiel), mais surtout une piste de commentaire audio avec Dyanne Thorne, Don Edmonds et Friedman, lesquels s'amusent beaucoup et permettent de découvrir une arrière-scène assez fascinante, aidant à considérablement dédramatiser le film. Howard Vernon

NATHALIE DANS L'ENFER NAZI aka Nathalie rescapée de l'enfer - Alain Payet avec Patrizia Gori, Jack Taylor, Jacqueline NATHALIE Laurent, Pamela Stanford, Claudine Beccarie, France, 1977, 109m

Deuxième guerre mondiale. Nathalie (Patrizia Gori) est médecin de campagne. Lors d'une de ses tournées elle est appelée à soigner un officier allemand, le lieutenant Muller (Jack Taylor). Parce qu'un général est mort suite à l'attaque de la résistance, les habitants du coin sont amenées dans des camps nazis, les femmes au sinistre château de Stillberg. Nathalie est protégée par Muller qui lui épargne les sévices de d'Helga Hortz (Jacqueline Laurent), patronne de l'endroit, une sadique qui veut avoir Muller dans son lit, mais contrairement à bien des prisonnières plus ou moins consentantes, il se refuse à madame. Entre deux séances de torture, Helga parvient à assouvir sa vengeance et Nathalie se retrouve dans les bas-fonds du château, enchaînée nue sur un énorme pieux (bonjour Freud) et flagellée. Ce qu'Helga ne sait pas c'est que Nathalie est espionne en mission et elle doit retrouver une certaine Ingrid, qu'elle doit libérer ou tuer car elle sait trop de renseignements sensibles pour la résistance.

Réalisé par Alain Payet, il est curieux de voir Stillberg voyager dans le temps et l'espace pour les besoins d'un autre tournage double. Ici le mélange de nazisploitation, sado-masochisme, fétichisme, drame romantique et espionnage est réussit. Il profite sûrement du scénario équilibré de Patrice Rhomm (La Nuit des Pétrifiés) couplé avec le futur réalisateur de productions pour adultes. La vision de Helga en latex qui flagelle la pauvre Nathalie est un classique instantané. Patrizia Gori y est pour beaucoup dans le succès du film, bonne actrice dramatique, belle et éperdument amoureuse de son officier, un amour interdit comme il en arrivait souvent, le coeur a ses raisons. On ne doute pas que tout cela va plutôt mal finir, la firme Eurociné n'hésitant pas à faire pleurer les madeleines avec des chutes d'une tristesse profonde.

C'est Christophe Lemaire qui s'occupe de l'entretien, outre l'introduction de Daniel Lesoeur, allongé sur son divan et éclairé par une grosse lampe, étonnant. Il s'attarde surtout sur la carrière de Payet, période porno et termine par une surprenante invitation à la chanteuse Mylène Farmer. Bonjour les fantasmes ! Mario Giguère

SALON KITTY - Tinto Brass, 1976, Italie/Allemagne/France

Voilà un film dont on entend parler, mais que peu d'entre nous semblent avoir vu. Je l'ai testé pour vous, et voici mon avis&ldots;

La réputation de Tinto Brass n'est plus à refaire. On a lu souvent que c'était un artiste, un esthète qui travaillait dans le domaine de l'érotisme car ce genre le passionne. Ses films les plus récents sont difficiles à voir (du moins, dans des versions complètes), mais ils semblent dégager une certaine joie de vivre.

SALON KITTY et CALIGULA sont, paraît-il, des exceptions dans la filmographie de Brass, en raison de leur caractère plus sombre et dramatique. Il s'agit aussi de deux films historiques épiques et parfois violents.

KITTY est le moins sombre des deux. Résumer ce film de 2 H 15 serait un peu long, car il se divise en plusieurs temps. Disons seulement qu'il suit Kitty, tenancière d'une maison close pour soldats allemands. Les prostituées qui y travaillent sont généralement de ferventes adeptes du nazisme et tentent, grâce à leurs talents, de redonner de l'ardeur au combat à ceux qui s'apprêtent à lutter pour défendre les intérêts de l'Allemagne nazie.

Le film est impeccablement cadré et photographié ; la musique est judicieusement choisie et l'interprétation, sans failles. On y retrouve d'ailleurs John Steiner, Helmut Berger, Tina Aumont et d'autres pointures comme John Ireland. Le film n'est pas aussi choquant que certains ont voulu le dire. Les quelques scènes-choc se retrouvent dans les 15-20 premières minutes et ne devraient traumatiser personne. En fait, SALON KITTY est surtout un drame historique épicé de scènes audacieuses ici et là. On hésite même à parler de " film érotique " car, si nudité il y a, on ne peut guère parler de scènes érotiques.

Au final, un film ambitieux et bien réalisé, plus près du cinéma de répertoire que des films commerciaux&ldots; Ne craignez pas, cependant, qu'il ressemble à PORTIER DE NUIT ou autres représentants de ce courant " en quête de festivals ". Le film de Brass soutient l'intérêt et ne comporte guère de moments languissants.

L'édition DVD de Blue Underground est, comme toujours, impeccable et le film devrait être visionné dans cette version, la seule qui permette d'apprécier les couleurs et la composition originale. Un second DVD contient différents bonus (entrevue avec Brass, affiches, etc). Howard Vernon

SS GIRLS aka CASA PRIVATE PER LE SS aka HOTEL DE PLAISIR POUR SS aka PRIVATE HOUSE OF THE SS - Bruno Mattei, Italie, 1976

Au début de la deuxième guerre mondiale, un officier SS est chargé de mettre sur pied un bordel rempli de putes entrainées aux pires déviances sexuelles et destinées à satisfaire les plaisirs les plus dingues des officiers du 3èm Reich durant leur séjour. Mais surtout, ces filles sont entraînées à démasquer les traîtres ! Hans, responsable de cet établissement, dirige les opérations en demandant à un médecin pervers (Allan Collins) de dresser les filles. La première partie de film montre les filles coucher avec plein de gars divers, dont des infirmes, des chiens, etc... Enfin, c'est montré de façon relativement soft, mais c'est là. Ensuite, les filles arrivent au bordel, leurs premiers clients débarquent : des officiers haut placés. Ca boit, bouffe et baise, sous le regard méprisant de Hans qui se réjouit de la future exécution de ces traîtres. Puis arrive un officier fanatique borgne, accompagné d'un japonais (qui n'en a pas vraiment l'air) et d'un chauve balafré. Les trois compères sont des psychopathes en puissance, le borgne a des visions d'une de ses victimes qui revient le hanter et devient fou, le Japonais secoue pitoyablement son nunchaku (les rires !), et le borgne fouette une fille en bavant. Puis, c'est la chute du régime nazi, entre quelques stock-shots de film de guerre montrant la bataille qui fait rage, on observe la fin de Hans, qui perd ainsi sa raison de vivre, et qui vit assez mal son statut d'impuissant. Il se suicide devant les partouzeurs saoûls, qui reprennent leurs activités, trop occupés qu'ils sont à se mettre la tête à l'envers.

Attention, nous sommes ici en face d'un très bon Mattei ! Si le film est en lui même assez platement mené, ses scènes anthologiques, sa galerie de faciès patibulaires, sa musique et son humour involontaire en font, comme tout bon Mattei, une délicieuse bisserie qui se regarde avec le sourire malgré le sujet abordé. Kerozene

TRAIN SPÉCIAL POUR HITLER - Alain Payet avec Monica Swinn, Claudine Beccarie, Sandra Mozarowski, Christine Aurel, 1976, France/Espagne, 106m

1941. Pour remonter le moral des troupes Allemandes, on confie à Ingrid Schüler (Monica Swinn) la tâche de diriger un train spécial remplit de jeunes dames pour les distraire. De volontaires, on passera aux prisonnières qui doivent assouvir les bas instincts des officiers. Lorsque sur des ordres discutables des soldais ivres embarquent à bord, les filles paniquent en criant à qui mieux mieux. Bond en 1944 vers la fin de la guerre alors que les résistants montent dans le train. Ils ne sont pas mieux que les porcs germanique et humilient et violent les filles avec un entrain douteux. Heureusement les américains ne sont pas loin, mais vont-ils eux aussi assouvir leurs bas instincts ? Combien de filles vont survivre au train spécial ? La sadique Schüler va-t-elle payer le prix ultime pour ses crimes ?

On vous conseille de regarder les suppléments avant le film pour mieux l'appréhender. Daniel Lesoeur explique brièvement comment les distributeurs demandent à Eurociné de leur fournir de la nazisploitation, très en vogue du côté de l'Italie. À l'origine un projet qui tiens sur quelques pages devant être réalisé par Jess Franco, qui quitte la production trois jours avant le premier jour de tournage. Alain Payet embarque rapidement et Jean-Pierre Bouyxou, dans un entretien de près de trente minutes des plus intéressants, explique qu'il écrit les dialogues au fur et à mesure. Dialogues qui seront perdus et parce qu'on tourne comme les Italiens, c'est à dire sans prise de son, et que ces dialogues seront perdus, on brodera aussi pour le doublage en studio !

Le film qui devait faire son effet à l'époque, est un peu plus sage que les excès italiens de l'époque, mais réserve son lot de scènes de nudité et d'actes humiliants. Monica Swinn fait le poids comme petite dictatrice sadique qui règne sur son territoire avec une main de fer. Tous les hommes ont l'air de bêtes de sexe, quelques rares officiers tenant à ce que l'on traite bien "les filles". Ce n'est pas la première fois que je remarque sur la trame sonore la boucle de son de foule en fête, avec une voix féminine qui crie toujours "ex.. traaaaa", ça devient fou et surréaliste après la cinquantième fois !

C'est pour les bonus qu'on doit voir le film. Outre Daniel Lesoeur et Jean-Pierre Bouyxou, on a aussi droit à Michel Charrel, acteur de soutien plein d'anecdotes sur les acteurs et réalisateurs vedettes qu'il a côtoyés durant sa carrière. Tout cela est carrément fascinant. Ajoutez bandes-annonces, galerie de photos, filmographies et fiche technique. C'est un morceau du patrimoine bis européen qu'on nous offre sur un plateau d'argent. Mario Giguère

WIP - FEMMES EN PRISON

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