AUTRES PAYS

Les visionnements de films de pays en attente de leur propre page, n'ayez crainte, ils auront tous leur pages... 

mise à jour le 3 mars 2024

ANGEL NEGRO - Jorge Olguín, 2000, Chili

Gabriel, dont le boulot est de découper des cadavres et de les autopsier, se retrouve tout chamboulé après avoir vu passer deux de ses anciens potes sur sa table d'opération. D'autant plus que leur mort n'a rien de naturelle. C'est alors que le passé refait surface, un douloureux souvenir de la fête qui suivit la remise des diplômes d'enseignement secondaire et qui se termina par le décès d'Angel, une fille que Gabriel aimait de tout son coeur. Et contre toute attente, il semblerait qu'Angel, dont le corps ne fut jamais retrouvé, soit revenue d'entre les morts pour accomplir sa vengeance!

ANGEL NEGRO serait le premier film d'horreur en provenance du Chili. Le résultat s'avère très classique, mettant en scène une tueuse portant un masque blanc maculé de sang et assassinant ses victimes de manière violente mais toujours hors champs. Le manque de moyen oblige en effet Olguín à faire le minimum en ce qui concerne les effusions de sang et oriente ainsi son film dans une direction plus proche du thriller standard que du film d'horreur pur. Pour le reste, la qualité du film oscille en fonction du talent des acteurs pas toujours convaincants et malheureusement peu aidés par des dialogues pas toujours malins - surtout en ce qui concerne les flics qui passent pour de fieffés imbéciles - et cela de manière totalement involontaire. Côté scénario, rien de neuf sous le soleil chilien donc, on nous sert une histoire connue aux rebondissements sans originalité. Dommage, mais le réalisateur n'est néanmoins pas dénué de talent et sans doute lui faut-il un peu plus d'expérience avant de nous livrer un film bien éclatant. Olguín reviendra deux ans plus tard avec SANGRE ETERNA. Kerozene

ASHANTI - Chico Ejiro, 2002, Nigéria   

Un sorcier grassouillet localisé en pleine cambrousse voue un culte au Dieu-coq Ashanti. Un jour, le coq en question se matérialise devant lui et, avec sa grosse voix d'outre-tombe, lui confie une mission. L'image d'une femme se matérialise alors devant ses yeux ébahis, il s'agit de " The One ", la fille d'un vieil ennemi d'Ashanti qui doit rejoindre de force les rangs de ses adorateurs. Dès cet instant, la femme en question est victime d'une abominable malédiction ! Des messages en lettre de sang sortant directement d'une version béta de Final Cut apparaissent sur les murs et toutes les personnes qui l'entourent sont victimes d'accidents: une cuisinière crache du gaz, une voiture se déplace toute seule et manque d'écraser son propriétaire... La pauvre femme maudite est systématiquement tenue pour responsable par les victimes qui la chassent sans attendre à grands coups de pied au cul. Livrée à elle-même, elle erre désespérée dans la rue, avant de se faire violer puis de rencontrer un homme d'église qui viendra à bout du vilain Ashanti et de ses sbires grâce à la puissance de sa Bible et de ses sermons.

Long métrage vidéo tourné en quelques jours par le plus que prolifique Chico Ejiro, ASHANTI est le deuxième film nigérian que j'ai le " plaisir " de voir, le premier étant le déjà douloureux THE PYTHON. On y retrouve l'entité divine maléfique associée à un animal, le Bien incarné par les représentants de l'Église et les âmes perdues qui soit trouveront le chemin de la raison, soit mourront dans d'atroces souffrances pour n'avoir pas su accepter la supériorité du Dieu unique. Au-delà de cet aspect douteux, le film est extrêmement long et répétitif malgré sa durée d'à peine 75 minutes, et s'avère parfois difficile à suivre du fait de ses acteurs locaux jouant dans un anglais pas toujours très compréhensible. Cependant, il reste plus digeste que THE PYTHON compte tenu des péripéties vécues par notre pauvre héroïne, plus intéressantes que les tergiversations théologiques du premier film Kerozene

L'ATTAQUE DE LA MOUSSAKA GÉANTE aka I epithesi tou gigantiaiou mousaka - Panos H. Koutras avec Giannis Angelakis, Christos Mantakas, Myriam Vourou, Eugene Dimitriou, 1999, Grèce, 90m

Le jeune Aris a la bonne idée d'aller donner une portion de moussaka à un petit chien, Malheureusement une soucoupe volante passe par là et au moment ou on s'apprête à envoyer sur Terre une nunuche de l'espace, ses molécules se mélangent au plat grec et la réaction donne, vous l'aurez deviné, une moussaka géante. Hors-contrôle, le monstre gigantesque déverse sporadiquement des giclées de jus et des gaz qui brûlent au troisième et quatrième degré, tuant, semant la panique chez la population. On suit pêle-mêle des scientifiques habillés de rose, une designer de mode en manque d'amour, le jeune Aris, sa mère cocaïnomane Joy et son père, le plus jeune député du pays et diverses reporters télé. Les Nanas de l'espace paniquent et si elles ne reviennent pas, seule l'eau de mer pourrait arrêter la catastrophe !

Premier film autofinancé de son réalisateur, bricolé sur plus de sept ans, le film part dans plusieurs directions et j'ai été sans voix à plus d'un moment. Ca touche souvent la cible, on rigole, mais on se demande si les intentions sont claires. Les multiples et répétées scènes de traveling sur les morts étalés sur le bitume avec une petite musique ne sont pas ni drôles ni dramatiques, évidemment. On pourrait aussi facilement y voir le premier film de monstre géant gai, avec son travelo, ses scientifiques tous homosexuels, ces femmes de l'espace qui semblent n'avoir aucun cerveau et ces autres reporters sans scrupules et cette mère sans émotions pour son fils. L'enfant n'est pas très bon acteur, mais lorsqu'il regarde directement la caméra, on se demande si ce n'est pas voulu. Finalement Giannis Angelakis avec son double rôle, Tara et Giannis, vole la vedette. Le tournage vidéo offre des effets spéciaux primaires avec un monstre pas crédible mais rigolo.

Viser le film culte, parodie avouée de films Z, comme première réalisation, permet à son auteur de se faire remarquer, mais n'assure pas une carrière riche. Koutras n'aura réalisé que deux autres films en dix ans. Une curiosité qu'il fait bon voir au moins une fois. Mario Giguère

BAD BLOOD aka Coisa Ruim - Tiago Guedes et Frederico Serra avec Adriano Luz, Manuela Couto, Sara Carinhas, 2006, Portugal

Toute la famille Monterio, mari, épouse, la fille-mère, le jeune garçon et le plus vieux qui va les rejoindre après les examens, vont habiter la maison héritée du vieil oncle perdue à la campagne. Maison dont tous les cousins ne voulaient pas de toute façon. Rapidement tout le monde est confronté aux mythes de la région reculée et finalement à l'étrange histoire qui entoure la maison. Le couple est d'un naturel sceptique tout comme le jeune curé arrivé depuis quelques années, mais l'horreur va les rattraper au détour...

L'art du cinéma fantastique tient à sa capacité de nous faire croire à l'incroyable. Ici, comme dans les classiques de maisons hantées et de fantômes revanchards, la réalisation prends le temps de bien camper les personnages et de les faire basculer tranquillement et inéluctablement dans un autre monde et d'autres croyances que l'on croyait effacées par la civilisation. Belle réussite pour un film sobre mais efficace, aux acteurs de talent, qui nous amènent vers un final qui brasse. À découvrir. Mario Giguère

The BARBADOS PROJECT - Thomas Burke & Stockton Miller avec Cherah Belgrave, Brandon Blackman, Stockton Miller, 2022, Barbade, 60m

Sur l'île de Barbade, une journaliste et son cameraman enquêtent sur une vidéo qui circule, montrant ce qui semble être un monstre géant. Ils vont découvrir une conspiration qui remonte à il y a plusieurs années et qui implique plusieurs pays. Des créatures moins imposantes mais terriblement agressives commencent à pulluler sur l'île.

On est dans le found footage limite grandguignolesque. On a beau avoir quelques effets numériques qui ont de la gueule, tout est constamment retravaillé pour ajouter de la pixellisation, des effets de vidéo qui se dégradent et des surimpositions multiples qui rendent les images parfois carrément difficiles à comprendre. Les acteurs sont à des niveaux de performance inégale. Chapeau à Cherah Belgrave qui semble plus authentique et naturelle que presque tout le monde. On tourne autour d'une compagnie qui aurait carrément créé un portail vers une autre dimension. Je ne vous en dis pas plus et je ne vous le conseille pas.

Décidément la multiplication des plateformes ou l'on peut voir tout plein de films avec quelques publicités nous amène son lot de trucs amateurs sans gêne et sans remords. La quête pour trouver une perle dans cet océan de vidéos rapidement bricolés devient de plus en plus pénible. Mario Giguère

BEOWULF & GRENDEL - Sturla Gunnarsson, 2005, Islande/Grande-Bretagne/Canada

Qui mieux que les scandinaves pouvaient porter à l'écran la légende de Beowulf et Grendel? Robert Zemeckis diront certains, et c'est vrai que son film en motion capture n'est pas dégueulasse, mais pour plein de raisons, je lui préfère ce film-ci. D'abord parce que ce n'est pas un film en motion capture (non pas que je sois contre, mais des acteurs de chair et d'os, ça reste tout de même irremplaçable), parce que les décors islandais sont d'une beauté renversante, que la dimension du récit est ramenée à une échelle plus humaine, et parce que le ton du métrage est étonnamment décontracté. Les vikings sont ici de gros rustres, ils sont vulgaires, ils sont sales, ils sont orgueilleux et ils sont pouilleux, un panel de qualités que l'on imagine finalement pas très éloigné d'une certaine réalité historique. Un portrait que le troll Grendel ne fait finalement que refléter via sa laideur physique.

Le film se concentre sur la partie du conte la plus connue, Beowulf (Gerard "300" Butler), guerrier légendaire, tueur de créatures maléfiques, débarque sur les côtes danoises pour pourfendre l'infâme troll sanguinaire Grendel. Et plutôt que de mettre en scène des bastons homériques, Sturla Gunnarsson préfère miser sur l'atmosphère et les dialogues. Une atmosphère propre à un univers nordique, hostile, moite, et dans lequel les êtres les plus méprisables ne sont peut-être pas ceux que l'on veut bien nous faire croire, comme peut en témoigner la troublante Selma (Sarah Polley, L'ARMEE DES MORTS), sorcière exilée ne supportant plus la présence de ses compatriotes alcooliques et bornés. Emmené par un humour volontiers paillard (Grendel qui pisse contre la porte de la taverne), un scope somptueux qui offre des images de contrées féériques, et une mise en scène soignée, BEOWULF & GRENDEL s'impose comme LE film adapté du fameux conte épique. Kerozene

BEYOND THE GRAVE aka Portos Dos Mortos - DAVI DE OLIVEIRA PINHEIRO avec Rafael Tombini, Alvaro Rosacosta, Ricardo Seffner, Amanda Grimaldi, 2010, Brésil

Les portes de l'enfer ont été ouvertes et les morts se sont levés, depuis un temps indéterminé. On suit un policier qui roule sur les routes souvent désertes, à la recherche d'un tueur en série aux pouvoirs dangereux. Il rencontre sur sa route deux jeunes et prend pour acolyte un zombie qui peut sentir la présence du tueur.

Mélange de genres pour une production indépendante qui a un certain panache et une atmosphère bien particulière qui s'installe tranquillement. Débutant tel un western post apocalyptique, le "road movie" ajoute des morts-vivants comme on n'en a pas vu depuis un certain temps. Sous des maquillages somme toute sobres rappelant les premiers Romero, ces zombies sont très lents, pratiquement inoffensifs la plupart du temps, mais peuvent vous croquer le bras et vous infecter brutalement sans trop d'avertissement. Mais ils ne sont pas vraiment au coeur de l'intrigue, qui tourne autour de ce tueur en série, entouré de disciples, qui a le pouvoir de prendre possession de l'humain le plus près lorsqu'il se voit face à la mort, ce qui rend le travail d'autant plus difficile pour l'abattre. Curieux officier de police qui roule dans son auto banalisée avec sa "cerise" sur le toit dans une terre dévastée. Un rythme lent, ou les quelques sursauts de violence viennent ponctuer un récit nihiliste ou certains survivants sont plus philosophes tandis que d'autres se laissent aller à leur pulsion sans conséquence.

On peut à la fois applaudir l'audace et l'originalité de la fusion des genres tout en sachant que le film ne s'adresse pas, de toute évidence, à un public amateur de blockbusters. Les zombies ont parfois l'air plus humains que certains des personnages, certainement plus que le "chaman" qui étonne et fascine et qui se croit au-delà des simples mortels. Il s'agit d'un premier film pour son réalisateur, aux ambitions plus élevées que la moyenne. Un film qui mérite le détour. Mario Giguère

CROCODILE MEN- Huoy Keng & Dy Saveth avec Dy Saveth, Chea Yuthorn, Lanh Don ror, 1974, Cambodge, 88m

Chao Lung, un apprenti sorcier, se transforme en crocodile après avoir désobéis à son maître et est également accuser du meurtre de celui-ci. Le film fait parti à l'origine d'une trilogie explorant le mythe de Krai Thong, héro qui se débarrasse d'un crocodile capable de se changer en humain. En premier en 1968, puis l'année suivante, le mythe se retrouvera après quelques années d'absence sous la réalisation de Huoy Keng et de Dy Saveth. Ici, on explore les origines du puissant crocodile-sorcier. Quelques scènes aquatiques sont le fun à voir, tout comme les scènes de téléportation. Le crocodile, lui, pourrait en faire rire plus d'un à cause de aspect pas trop effrayant. Le fait que seules ses mâchoires articulent le rend presque inoffensif Un film qui est le fun si on aime ce genre de film. Oli

The DEMON - Percival Rubens avec Jennifer Holmes, Cameron Mitchell, 1979, Afrique du Sud, 94m

Que voilà un bien étrange film. Surfant sur la vague des slashers, particulièrement HALLOWEEN, on assiste à un meurtre par un géant au visage toujours dans l'ombre. Dans un des nombreux choix de scénario difficile à comprendre, le tueur accepte d'embarquer dans une voiture question de ne pas marcher jusqu'en ville et il tue le chauffeur, pendant qu'il conduit ! Des plans pour mourir dans l'accident inévitable, non de Dieu. La famille de la première victime fait appel au Col. Bill Carson (Cameron Mitchell), parapsychologue qui aide la police à découvrir des tueurs. Mais là aussi, ce personnage que l'on croit central ne sera présent qu'une partie du film, on bifurque totalement et on oublie tout.

En ville, deux cousines cohabitent et cherchent un beau prince. Le démon, ainsi le décrivait Carson "plus proche de la bête que de l'homme" a un oeil sur la petite blonde. Scène rare ici, le tueur, qui portait un masque, le nettoie, sapristi ! Après quelques scènes ou nos jeunes femmes abordent des hommes moustachus pour la blonde, playboy imberbe pour la brune, on passe à l'action. Blondinette, s'enferme dans sa chambre et se cache sous le lit !!! On ne vous en dira pas plus, quel suspense !

Partant dans toutes les directions, le film n'arrive nulle part, mais il y a de quoi se bidonner. Mario Giguère

"The Demon" est un film pour le moins déroutant. Ca commence comme un thriller fantastique où un colonel à la retraite offre ses dons médiumniques à un couple dont la fille a été enlevée par un homme à l'identité mystérieuse. Cameron Mitchell, dans le rôle du médium, nous sort alors le grand jeu lors d'une séance de parapsychologie toute en finesse: il grogne, grimace, transpire, renifle les draps du lit de la jeune fille tel un vieux pédophile et déchire sa taie d'oreiller avant de reprendre son souffle sous le regard médusé des parents! Changement de décors... et peut-être même de film puisqu'on ne retrouve aucun des protagonistes du début (à l'exception du "démon" qui se sera de toute façon fait très discret jusqu'ici) et que l'on verse soudainement dans le slasher post-"Halloween". Nous faisons la connaissance de Mary, une jolie institutrice aux cheveux d'or qui a la désagréable impression qu'un homme l'épie à tous les coins de rue. Sa cousine, une jolie brune aux yeux bleus, est courtisée par un gosse de riche. A partir de là, il ne se passe plus grand chose dans le film. Les filles discutent entre elles, sortent avec leur copains, vont au boulot, font du shopping, et dévoilent éventuellement un peu de leur poitrine histoire de ne pas laisser le spectateur s'endormir trop profondément... Puis, soudain, retour au thriller fantastique. L'enquête du Colonel Mitchell tourne court. Le squelette de la petite fille kidnappée a finalement été retrouvé perché en haut d'un sapin et son père a été victime du tueur après avoir suivit une piste révélée par des dessins du Colonel. Ce dernier, tout désolé, tient à le faire savoir à la pauvre veuve. "Vos pouvoirs extrasensoriels vous ont-ils préparé à cela?" lui lâche-t-elle avant de lui tirer une balle entre les deux yeux! Fin du thriller, et étonnement général. Retour au slasher. Mary continue de sentir une présence rôder autour d'elle. Un homme lui lance des coups de fil étranges ("Black Christmas" et "Terreur sur la ligne" ont visiblement été vus et revus par le réalisateur). Mais qu'à cela ne tienne. Mary laisse la maison à sa cousine qui s'est planifié une petite soirée romantique. Amour, tendresse, doux baisers... il est maintenant temps que l'amant frimeur rentre chez lui. Pas de pot, le fornicateur se fait tuer dans sa voiture par le tueur, qui va ensuite s'empresser de déglinguer la cousine avant d'attendre patiemment la blonde Mary. La voila d'ailleurs qui arrive. Elle se fait couler un bain, se déshabille, presque entièrement, ne gardant que sa culotte, mais sent soudain que quelque chose ne tourne pas rond. Arrive alors le meilleur moment du film, celui où Mary, quasiment entièrement à poil, tente d'échapper à son agresseur! Et alors que le "démon" meurt sous les coups de ciseaux de la jeune fille, que son masque tombe et qu'on ne sait de toute façon ni qui il est, ni pourquoi il a fait ce qu'il a fait, on se dit que tout ça, c'est vraiment n'importe quoi, mais qu'on a tout de même bien fait de tenir jusqu'au bout. Je disais "déroutant" ? Kerozene

  DIABLO ROJO PTY - Sol Charlotte & J. Oskura Nájera avec Carlos Carrasco, Leo Wiznitzer, Alejandra Araúz, 2019, Panama, 80m

Un chauffeur d'autobus "Diablo Rojo", Miguel, rencontre une jolie femme qui tente de le séduire, puis de le tuer. Rapidement, Miguel et son assistant prennent la fuite dans l'autobus mais sont arrêtés par deux policiers. Ils vont se perdre, se retrouver dans une région fort éloignée, dans une église attaquée par des sorcières, démons et fantômes jusqu'à ce que le prêtre comprenne ce qui se passe. Oh, sans parler des cannibales.

Premier film d'horreur réalisé au Panama, mais pas le dernier. Diablo Rojo semble sorti tout droit des années 80 en Italie. On nous balance un déferlement d'horreur, y comprit e démone grandeur extra, une dévoreuse impressionnante. À la base on a un drame familial qui fait resurgir du passé un épisode tragique au coeur du scénario. Du mélodrame larmoyant aux délires de bruja, les sorcières voulant punir les méchants hommes. Le tout réalisé par une femme, Sol Charlotte, qui semble s'en donner à coeur joie dans son premier long métrage. J'en reprendrais encore. Comme un mélange de Démons de Lamberto Bava en mode telenovella déjanté. Pas d'oscar en vue, mais un bon moment bis. Mario Giguère

EXTRÊME DANGER aka Mission explosive aka HIGH EXPLOSIVE - Timothy Bond avec Patrick Bergin, Désirée Nosbusch, Daniel Petronijevic, Nina Muschallik, 2000, Afrique du Sud/Royaume Uni/Canada, édition DVD chez VIDEO FIGHT

Films vidéo nous proposant les aventures africaines d'un groupe d'humanitaires, perdus au fond de la savane, démineurs de leur état, et toubib - pour ce qui est du rôle tenu par l'héroïne.

Belle photo, il est vrai, pour une histoire frôlant le gore, bras cassé, avec fracture ouverte, après un (très réussi) crash d'avion, mais brisée par le refus de vraiment aller vers la violence indispensable, à tout film mettant en scène des guerres civiles, où de plus, sont montrés des mercenaires.

Ici le mercenaire, et les violences tribales sont soft, trop soft, loin des quasi documentaires que furent LES OIES SAUVAGES d'A M Lagen, ou  LES CHIENS DE GUERRE, ou encore LE DERNIER TRAIN DU KATANGA avec l'impressionnant Rod Taylor - trop soft les gars - trop soft. Vince Rogers

FUNNY GAMES - Michael Haneke, 1997, Autriche

Ce film de Michael Haneke m'a laissé perplexe. D'une part, il possède des qualités indéniables ; d'autre part, je ne peux pas hurler " chef-d'oeuvre " pour plusieurs raisons. Essayons de démêler le tout.

Le scénario de FUNNY GAMES explore un terrain connu : comment deux petites crapules parviennent à terroriser une famille bourgeoise moyenne partie en vacances. On reconnaît là les grandes lignes de films comme LAST HOUSE ON THE LEFT, THE HILLS HAVE EYES, WEEK-END DE TERREUR (William Fruet), etc. Qui dit "terrain connu" dit inévitablement "comparaison", et, pour ce motif, il est difficile de ne pas comparer FUNNY GAMES à ses modèles évidents...

L'originalité du film est donc mise en cause... D'autant plus que les fameuses humiliations infligées à la famille ne vont pas trop loin, en comparaison de LAST HOUSE ou de HOUSE ON THE EDGE OF THE PARK. HITCH-HIKE, basé sur un canevas semblable, était parvenu à s'en sortir par des retournements de situation très inattendus et des personnages psychologiquement complexes. Ce n'est pas le cas dans FUNNY GAMES où chaque protagoniste est relativement unidimensionnel.

Le scénario n'apporte donc guère de surprises, si ce n'est quelques brefs passages expérimentaux qui relèvent plus de l'exercice de style qu'autre chose (j'aimerais être plus précis, mais je crains de trop en dire, pour ceux qui n'ont pas encore vu le film).

C'est ailleurs qu'il faut chercher les qualités de FUNNY GAMES : au niveau de l'interprétation, très bonne... Au niveau des cadrages et de la photographie, élaborés et professionnels. Le réalisateur a choisi de n'inclure aucune trame sonore dans son film, ce qui est intéressant. La seule musique qu'on entende de temps à autre, ce sera donc celle que tel personnage écoute dans sa voiture ou sur sa chaîne hi-fi. Jamais de violons qui viennent souligner de scènes dramatiques en cherchant à manipuler le spectateur. Ce choix sobre est à souligner.

Pour le reste... Je serais bien en peine de dire autre chose. J'ai eu l'impression d'un thriller soigné, mais je dois dire que FUNNY GAMES ne deviendra pas l'un de mes classiques. Il y manque peut-être ce grain de folie, cette démence contrôlée qui allume les meilleurs films. Ici, on a affaire à une mécanique bien huilée, mais relativement sage (malgré le propos)...

Le DVD de FOX LORBER ne contient à peu près aucun supplément, sauf une bande-annonce (qui en révèle trop, comme d'habitude) et des éléments de filmographie (format "texte"). Howard Vernon

HARDCORE - Dennis Lliadi avec Katerina Tsavalou, Danai Skiadi, 2004, Grèce, 86m

Le destin intense et dur de deux jeunes femmes, Nadia et Martha dans l'enfer du milieu de la prostitution a Athènes.

Avec un titre comme ça, je dois dire que mes attentes envers ce film n'était pas des plus hautes, surtout avec l'explosion du cinéma dit de ''GENRE''(un terme qui regroupe, à mon avis ,un peu n'importe quoi) et d''EXPLOITATION''(Tarantino, qui nous avoue être un grand fan et lui rends supposément hommage dans DEATH PROOF/PLANET TERROR, mais avec 1000 fois le budget de ces productions riquiquis!, les scratches dans la péloche en plus pour faire vrai, signe d'un très grand cinéaste, car a part  PULP FICTION et KILL BILL ...je me garde le droit de me censurer, histoire de ne pas déplaire aux inconditionnel du très très grand Quentin.

Bon, je range les armes pour finalement revenir dans le vif du sujet...

Sans aller dans le hard a la manière de Baise-Moi, Lliadis filme sans concession et trace un portrait impitoyable sur ce milieu trash et sordide sans jamais tomber dans la facilité. L'interprétation est solide, la caméra est nerveuse, les images sombres mais expressives, la surprise est totale et même la quête d'amour des deux jeunes filles sonne vraie. Disons que l'ambiance sur le plateau ne devait pas être jojo, surtout pour les deux très jeunes comédiennes qui se donnent corps et âmes la dedans...ça prends toute une paire de couilles pour accepter ce genre de rôle et elles méritent toute mon admiration.

Ce qui n'est pas pour me déplaire, Lliadis vient de compléter le remake de THE LAST HOUSE ON THE LEFT, j'espère seulement que le studio va lui donner une vraie chance de s'exprimer sans avoir à y être le yes-man de service comme c'est malheureusement   le cas pour de nombreux réalisateurs qui en reviennent souvent avec un goût amer dans la bouche...  Pierre Beaulieu

HELL'S GROUND aka Zibahkhana - Omar Khan, 2007, Pakistan

Lors d'une balade en voiture, des adolescents se retrouvent confronté à des psychopathes et à des zombies ! Pas chanceux du tout !

Produit par MONDO MACABRO, le célèbre label de DVD de films d'horreurs étrangers méconnus et/ou introuvables, ce film se proclame le premier film de gore Pakistanais. Du Gore, il y en a, et plusieurs références aux précédents titres de MONDO MACABRO y figurent aussi... Le bouchon pousse tellement fort qu'ils nous montre différentes pochettes de leurs films... Ce qui n'était pas du tout nécessaire.

Les meilleurs séquences pour moi sont les hommages explicites à Zombi 2 de Fulci, The Flying Guillotine et aux E.C Comics. De plus, le tout est agréable à regarder et le dépaysement fait mouche... Tellement, que la pauvreté des moyens utilisés ne perturbe pas le visionnement. Par contre, le film pêche par sa longueur et par le désir du réalisateur d'attendre le maximum de temps avant de tuer ses victimes. C'est tellement long que le spectateur exaspéré a envie d'entrer lui même dans la pellicule avec une scie, des crocs ou même une tronçonneuse pour aider les psychopathes è terminer les victimes afin d'aller enfin dormir ou pour savourer un repas au MIAMI. Le film est loin de constituer un fiasco, mais la déception est grande ! Surtout que la bande annonce était si prometteuse. Je vous recommande de le visionner puisque toutes les meilleurs scènes s'y trouvent.

4.9/10 Black Knight

Ce projet épaulé par Pete Tombs, le génial fan de pelloches exotiques derrière Mondo Macabro, ressemble tristement à un gros foutage de gueule. Le film a une fâcheuse tendance à oublier son origine pour nous conter les déboire habituels des ados en vadrouille en proie à un méchant serial killer, avec tout ce que cela implique de clichés excepté les scènes de sexe. Le Pakistan étant en proie à d'alarmants problèmes de pollution, le scénario tente mièvrement de se montrer alarmiste sur ce point en incluant une épidémie de zombies en découlant. Malheureusement, le film met rapidement cet aspect est de côté pour se concentrer sur son tueur. L'occasion pour le réalisateur de rendre hommage à ses films favoris: LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, ZOMBIE 2, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, VENDREDI 13, MANIAC,... et pour nous de revoir une fois encore un film mille fois vu auparavant. D'exotisme ici il n'en est pratiquement pas question, les protagonistes allant même jusqu'à parler anglais la moitié du temps, seul le tueur dégénéré présente une réelle originalité puisque vêtu d'une burqa dans laquelle n'est percé qu'un seul trou lui permettant de voir. La burqa étant un vêtement typiquement féminin, on y voit ici la transposition musulmane du Leatherface croisé avec le Jason Voorhees des débuts qui portait sur la tête, rappelons-le, un sac en papier dans lequel n'était percé qu'un seul trou. Ce serial killer au look plutôt fun est en réalité un véritable acte de provocation envers la communauté islamiste car il est bel et bien question d'une métaphore sur l'emprise "castratrice" des intégristes. L'idée est bonne, le résultat beaucoup moins. Citons enfin la présence de Rehan, l'acteur qui interpréta Dracula dans l'adaptation pakistanaise du roman de Bram Stoker, THE LIVING CORPSE (DRACULA AU PAKISTAN). Kerozene

The HOUSE AT THE END OF TIME aka La casa del fin de los Tiempos - Alejandro Hidalgo avec Rosmel Bustamante, Adriana Calzadilla, Simona Chirinos, 2013, Venezuela, 101m

Dulce se réveille, le visage ensanglanté, un couteau à la main et trouve son mari mort pour ensuite voir son fils disparaître. Elle passe les trente prochaines années en prison, accusée et condamnée pour avoir tuée son mari et son fils. Lorsqu'elle sort, on la ramène chez elle, dans cette maison remplie d'affreux souvenirs mais aussi du mystère de cette nuit fatidique. Un jeune prêtre sonne à la porte et, certain qu'une mère ne peut tuer ses enfants, il lui demande ce qui s'est vraiment passé. Elle ne le sait toujours pas, mais chacun de leur côté, ils vont lentement en élucider le mystère.

Rare film de genre en provenance du Venezuela, au rythme lent, qui se révèle plus audacieux que prévu. Au final, ce ne sera pas totalement un film qui parle de l'au-delà et on flirte avec certains épisodes anglais de série télévisée. Tout est dans l'atmosphère, étouffante, et le jeu des acteurs aguerris. On pourra noter que les effets spéciaux de maquillage auraient pu être meilleurs et de nombreuses scènes s'étirent dans le mélodrame avec une musique sirupeuse. Mais j'ai apprécié l'ensemble et les "explications" finales, certes tarabiscotées, et ça vaut le détour si on ne se nourrit pas que de films criards au montage hyper frénétique. Mario Giguère

INTERNATIONAL GUERILLAS aka International Gorillay - Jan Mohammed, 1990, Pakistan  

[Cette riviouw contient de nombreux SPOILERS] - Parler d'INTERNATIONAL GUERILLAS a quelque chose de périlleux. Car si sa forme prête à rire, son fond s'avère au contraire terriblement douteux. Le récit du film se déroule juste après que Komeni lance une fatwa contre Salman Rushdie pour avoir écrit "Les Versets sataniques". Le peuple musulman promet alors de mettre le chien à mort, mais c'est un commando improvisé, composé de trois frères pakistanais, qui va vraiment faire la différence et se sortir les pouces du derrière pour débusquer l'infâme mécréant réfugié dans un villa-forteresse protégée par une armée de soldats juifs dirigés par l'ignoble chef moustachu Batu-Batu. Et des moustaches, il y en a pléthore dans ce film. Tellement qu'on se retrouve rapidement perdu au milieu de tous ces moustachus que l'on peine à différencier. Mais ce n'est là qu'un détail car on est avant tout complètement subjugué par l'hystérie générale de la chose puisque le film combine des dialogues ahurissants à des gunfights fous furieux le tout entrecoupé de séquences musicales d'une kitscherie renversante. C'est qu'on est en plein film lollywwodien et que comme le veut la tradition - similaire à celle des voisins indiens - le film dure près de trois heures et se trouve truffé de chansons plus ou moins supportables à l'instrumentalisation parfois surprenante (on passe du disco à une sorte de techno old school toute moisie). C'est dépaysant, c'est kitsch, c'est relativement mal foutu dans l'ensemble (les acteurs cabotinent tous à l'extrême, le montage est ultra cut et donc parfois peu lisible) et donc très drôle par moment, mais le but de la chose est de brandir bien haut la supériorité de l'Islam et d'hurler à tue-tête que tout le reste ne mérite que la mort. L'insistance est d'ailleurs telle que ça en devient complètement abrutissant.

Le film se regarde donc comme une sorte de curiosité batarde, un hybride peu engageant entre le cinéma populaire et l'arme de propagande. S'attaquer de manière aussi frontale et brutale à une personne contemporaine relève de la pure diffamation. Rushdie, interprété par un homme qui ne lui ressemble que très peu (il est grand et chevelu) est dépeint comme un sadique pervers prenant un malin plaisir à exécuter à l'arme blanche des musulmans crucifiés dans son jardin. Son but: l'éradication des pays islamique, et par conséquent de l'Islam en général. De plus, il emploie d'étonnants stratagèmes pour échapper à ses chasseurs, comme l'emploi de clones. En témoigne une scène ahurissante où quatre Salman Rushdie s'assoient l'un à côté de l'autre afin de semer le trouble auprès de nos justiciers pour le coup déguisés en Batman! Déguisement totalement inattendu et pas vraiment justifié - bien que nos héros s'avèrent pro du déguisement - mais qui offre un des moments les plus marquants du métrage. Un métrage trop long - 2h40 de propagande crasse, ça use - et qui se termine sur un "hommage" involontaire à LA VIE DE BRIAN de Monty Python après quoi le vilain auteur se fait foudroyer par des corans volants surgis des cieux!! La commission de censure Britannique voulait au départ interdire la diffusion du film en Angleterre, où se trouve une large communauté pakistanaise. Mais c'est Rushdie lui-même qui insista pour lui donner le feu vert et ainsi tuer la polémique dans l'œuf. INTERNATIONAL GUERRILAS, gros succès dans son pays d'origine, connut une carrière ultra-courte dans une salle anglaise. Une seule journée, paraît-il, où personne où presque ne pointa son nez... Kerozene

IRON SKY - Timo Vuorensola avec Julia Dietze, Christopher Kirby, Götz Otto, Peta Sergeant, Stephanie Paul, Udo Kier, 2012, Finlande/Allemagne/Australie, 93m

A la fin de la deuxième guerre mondiale, des allemands ont prit la fuite vers la face cachée de la lune dans ce qu'on appelle des soucoupes volantes. En 2018, ils sont prêt è reconquérir la Terre !

L'Idée de base est d'une simplicité qui fait rêver. J'ai d'excellents souvenirs du film précédent de Vuorensola: Star Wreck: In the Pirkinning , un film "amateur" d'une grande qualité d'effets spéciaux et très drôle. Nanti d'un budget plus confortable, ce premier effort pour le grand écran est jubilatoire à souhait. On pourra bien reprocher quelques longueurs et quelques passages moins réussit, mais le plaisir est au rendez-vous et les qualités nombreuses. Les effets spéciaux, il fallait s'y attendre, sont excellents et les scènes de destructions dans l'espace impressionnantes. Les acteurs ne sont pas en reste à commencer par la craquante Julia Dietze, la "spécialiste de la Terre". Udo Kier est ici glacial et on regrette un peu de le voir aussi peu. Si quelques gags sont faciles et bien que j'aurais aimé plus de péripéties qui demandent plus d'efforts pour s'en sortir, j'ai rit de bon coeur et j'ai particulièrement apprécié les personnages. Que ce soit Stephanie Paul en ersatz de Sarah Palin ou la sulfureuse Peta Sergeant en spécialiste des communications pour la présidente, véritable Valkyrie dénuée de complexes. On ridiculise en masse la politique et las salle de réunion de l'ONU est le théâtre de pitreries gonflées.

On pourra toujours se demander ou ils prennent leur oxygène sur la Lune et qu'est-ce qu'ils mangent au juste, mais ce n'est pas le moment de bouder son plaisir. Un mot pour souligner l'excellente musique du groupe Laibach, avec une chanson de générique qui n'est pas sans rappeler les meilleures de la série James Bond. Pas mal pour un budget réputé de 7,5 millions, financé en partie par les fans, pour les fans. Mario Giguère

KONTROLL - Nimród Antal, Hongrie, 2003

KONTROLL suit un groupe de contrôleurs travaillant dans le métro de Budapest. On y découvre leur travail au quotidien, un travail peu gratifiant pendant lequel ils ne voient jamais la lumière du soleil et pour lequel ils ne cessent d'essuyer les insultes de passagers récalcitrants n'hésitant jamais à se foutre de leur gueule ou à carrément les passer à tabac. Bref, la vie de contrôleur est loin d'être rose, mais c'est à celle de Bulcsú que l'on va particulièrement s'intéresser. Bulcsú, homme désabusé, ancien cadre déchu ayant élu domicile dans les sous-sols de Budapest, travail le jour et erre la nuit dans les couloirs du métro. Une véritable vie de troglodyte qui sera bientôt égayer par la rencontre d'une jeune fille déguisée en chien, mais également mise à rude épreuve par une mystérieuse présence hantant les sous-terrains et poussant sournoisement les passagers isolés sous les rames des métros - faisant ainsi croire à une vague de suicides entachant l'image des transports en commun.

KONTROLL n'est pas un film sur le métro de Budapest, comme en atteste l'introduction du film faite par le directeur de celui-ci - heureusement pour lui, sinon bonjour la pub. KONTROLL est une métaphore sur les dérives d'une société dégueulant toujours plus sur une certaine forme d'autorité, ou des autorités dégueulant toujours plus sur le consommateur, difficile à dire. Le réalisateur semble mettre en avant une sorte de critique de ces autorités et de leur façon d'utiliser leurs "petits soldats" comme des pions que l'on envoie au casse-pipe. Le message ne passe pas très bien et le film se regarde d'abord comme un thriller de série B, avec ses personnages déglingués (le contrôleur gominé qui se prend pour un justicier, le contrôleur narcoleptique, le passager proxénète et ses putes, le passager homosexuel qui pue le cliché à deux balles,...), ses poursuites à pied et ses scènes d'action divertissante. Rien de vraiment original ni vraiment passionnant, mais un divertissement correct qui se termine sur une note d'optimisme et dont on regrettera peut-être le peu d'intérêt apporter à l'intrigue du tueur encapuchonné. KONTROLL, premier long-métrage de son réalisateur, semble être très inspiré du cinéma américain et ne doit pas être très représentatif du cinéma hongrois (ce qui n'est que pure spéculation)... Kerozene

www.kontrollfilm.hu

The LIVING CORPSE aka ZINDA LAASH - Khwaja Sarfraz, Pakistan, 1967

Voila une bien curieuse adaptation du Dracula de Stoker par le cinéma Lollywoodien. On y retrouve les grandes lignes du roman intégrées dans un Pakistan contemporain. Dracula est remplacé par le Dr. Tabani qui, suite à la découverte et à l'ingestion de la formule d'immortalité, se transforme en vampire. Du coup, il s'habille en noir, porte une cape et a les cheveux tirés en arrière en plus d'avoir deux belles canines. Si son apparence est très classique, en revanche il se déplace en voiture.

Le film possède un charme désuet qui semble provenir des années 1940. Les morsures vampiriques sont très prudes, jamais nous ne verrons les lèvres suceuses se coller sur le cou des victimes. Les acteurs en font des tonnes dans leur expression de la joie, de la tristesse ou de la peur, à tel point que ça en devient cocasse. Et surtout, nous avons droit, comme dans le cinéma indien, à des scènes musicales dans lesquelles de jeunes filles potelées chantent et dansent de manière quelque peu maladroite, mais si touchante en même temps. Le final nous offre une bagarre à mains nues entre le Pr. Tabani et l'un des héros, ce qui constitue donc sans doute à la première bagarre de la sorte de l'histoire de Dracula au cinéma, tout comme nous assistons à la première incursion de la scène du nourrisson livré par le vampire à l'une de ses succubes ! Le film fut le premier à être classé X en son pays d'origine (ce qui ne manque pas de faire sourire, mais aujourd'hui Lollywood s'offre tout de même plus de liberté que dans cet exemple de retenue). Une véritable curiosité, un film très rare et plaisant aujourd'hui disponible en DVD via Mondo Macabro. Kerozene

La LLORONA - Jayro Bustamante, 2019, Guatemala, 97m

Un ancien haut gradé militaire en procès pour crime contre l'humanité développe une paranoïa inquiétante alors qu'il croit que sa nouvelle jeune domestique tente de la hanter.

À ne pas confondre avec CURSE OF LA LLORONA, ce film nous provient du Guatemala et a eu droit à une assez bonne exposition vu le sujet exploité. On a droit à un film bien plus subtil, lent et parsemé de moments qui font peu à peu avancer l'histoire vers une très satisfaisante conclusion. Ne vous attendez pas à voir des esprits venir constamment hanter cette pauvre famille dans un festival de jump scares, mais attendez-vous surtout à un qui vous prend par la main pour nous prendre par la gorge dans son dernier quinze minutes. Au fond, allez-y en vous attendant à un drame avec une pointe d'horreur et vous serez bien préparés. L'élément le plus intéressant est l'aspect politique et humain du film, présentant un homme qui a commis des choses horribles, mais qui est un homme en apparence sans défense et qui aime sa famille. De voir les changements de perception de la famille suite à la compréhension des gestes de la figure d'autorité et de stabilité est extrêmement intéressant et aurait pu à la rigueur, mériter un métrage sans un aspect surnaturel. Peut-être un peu trop lent, mais assurément un film très intéressant. Abba

The LOBSTER - Yorgos Lanthimos avec Colin Farrell, Rachel Weisz, John C. Reilly et Léa Seydoux, Grèce, 2015, 119m 

Dans un étrange futur, les gens célibataires sont arrêtés et envoyés dans des centres où ils ont 45 jours pour se trouver un partenaire, sinon ils seront transformés en l'animal de leur choix.

Beaucoup de gens se sont intéressés au LOBSTER en étant extrêmement intrigué par sa prémisse complètement loufoque. Eh bien, ce film a trouvé le moyen de complètement me bluffer dans mes attentes alors que j'en avais pratiquement aucune! THE LOBSTER est probablement un des films le plus étrange des dernières et ce genre de film ne fera jamais l'unanimité. Je trouve que le pari est réussi, même si le film est extrêmement inégal. C'est d'abord très prenant, car l'univers a une atmosphère lourde, awkward un peu à la Wes Anderson, sans les couleurs et l'organisation. Ensuite ça s'enlise un peu, avant de redémarrer complètement dans une autre direction qui elle aussi, perd peu à peu de tonus pour complètement se révéler durant la toute dernière partie. C'est de la folie pure, mais je pense que le message sur l'amour, sur notre peur de la solitude et de la pression sociale est très intéressant, quoi que passablement perdu dans des scènes souvent interminables. L'effort est cependant louable et j'ai bien aimé cette expérience tout à fait imparfaite! Abba

NÓI THE ALBINO - Dagur Kari, 2003, Islande/Allemagne/Angleterre/Danemark 

Noì, un jeune homme au faciès accrocheur vit avec sa grand-mère dans une petite ville islandaise. Toujours tout seul, il passe son temps à rêvasser et à se débrouiller comme il peut pour être heureux. Il rencontre Iris une jeune fille qui revient de la ville avec qui il projette de fuir cette prison glacée. Craignant que ses écarts de conduite n'influencent les autres, on le jette de l'école et lui propose de travailler au cimetière comme fossoyeur.

Cette histoire pas très jojo nous ramène au coeur d'un penchant de la réalité islandaise peu véhiculée par les médias. Ici on ne parle pas de l'Islande culturellement prolifique des Bjork ou autre Sigur Ros, mais de celle des gens abrutis par l'isolement et l'absence de possibilités d'avenir dans cet environnement magique mais hostile. Noì représente le drame de cette jeunesse qui dérange et que le seul le rêve peut garder vivant.

Ici la blancheur virginale islandaise n'est pas synonyme de paradis perdu, mais plutôt de nature impitoyable. La désillusion généralisée est illustrée par le quotidien certes esthétiquement intéressant mais stérile de ces gens qui n'attendent plus rien de la vie. Les images intérieures comme extérieurs témoignent d'un souci esthétique remarquable qui rend toute cette morosité mois déprimante. L'Islande est montrée comme une prison belle de l'extérieur mais pourrie à l'intérieur. Noì, le naïf, survivra grâce à son désir d'un ailleurs qu'il croit meilleur, mais qui n'existe pas.

Dagur Kari signe un film d'une grande beauté mélancolique qui nous ouvre à la réalité nordique d'une façon sereine et poétique qui charme malgré son pessimisme. Mongola Batteries

The PYTHON - Amayo Uzo Philips, 2003, Nigéria   

On ne le sait que trop peu, mais le Nigéria possède une riche production cinématographique. Quand je dis "riche", c'est dans le sens où les films produits y sont nombreux. Et non pas parce qu'ils investissent des sommes d'argent pharaoniques dans leur cinéma. Bien au contraire: les films sont tournés sur support vidéo (VHS?) et ne bénéficient bien souvent que de quelques bouts de ficelles pas toujours neuves. Avec THE PYTHON, on entre directement dans le vif du sujet: des villageois sont attaqués par un gigantesque python qui gobe tout rond quiconque se trouve sur son passage et génère une panique hystérique. Comprenez par là que quelques figurants gesticulent en vociférant comme des gorets sous amphètes lorsqu'ils s'aperçoivent que gît devant eux un sac de couchage de 30 mètres de long dans lequel s'agitent mollement quelques valeureux techniciens. Les sages du village vont alors à la rencontre du sorcier local pour savoir comment faire face à pareille menace. C'est alors qu'on apprend que ce python n'est pas un python ordinaire puisqu'il est la forme animale d'une très vilaine déesse vengeresse. La seule solution est de faire appel à un pasteur et à sa foi envers le Dieu unique! Voila qui ne plaît guère à tout le monde, mais comme ils sont bien embêtés ils décident de tout de même tenter le coup. C'est donc au bout de 80 interminables minutes de discussions incompréhensibles qu'un pasteur muni de sa Bible baragouine quelques blablas chrétiens qui ont pour effet de transformer le python en femme, puis la femme en caillou avant que ce dernier ne se jette lui-même à l'eau. Il ne manquait plus que cela pour ouvrir les yeux aux dernières âmes perdues: Dieu, c'est vraiment le plus fort, et toc!

Etant donné le niveau de production de la chose, il est évident que pareil visionnement réclame un minimum d'indulgence. Mais force est d'admettre qu'il est extrêmement pénible de traverser cette histoire terriblement bavarde, d'autant plus qu'elle s'avère idéologiquement douteuse. Prôner le christianisme au détriment des croyances locales donne un aspect très "outil de propagande" au film et cela est difficilement digeste (voire pas du tout) - déjà que sans ça c'est pas du gâteau.... Pour le reste, j'imagine que les défauts du film sont inhérents à la production locale d'une manière générale. Les acteurs jouent dans un anglais le plus souvent très approximatif (seuls quatre ou cinq acteurs sont compréhensibles), les éclairages sont naturels, le cadrage basique, le montage statique et les effets spéciaux font passer les techniques de Méliès pour des exemples de technologie avancée. Il n'empêche que le python du titre est à hurler (matez un peu la photo) malgré que son temps de présence à l'écran ne dépasse pas les trois minutes. Kerozene

RABIES aka Kalevet - Aharon Keshales et Navot Papushado avec Lior Ashkenazi, Danny Geva, Ania Bukstein, Menashe Noy, Ran Danker. Henry David et Ofer Shechter, 2010, Israël

En forêt, alors que sa soeur est enfermée dans le piège d'un tueur en série, un homme va pour avoir de l'aide. Sur la route, il est frappé par une voiture conduite par deux hommes et deux femmes. Rétabli, il réussit à convaincre les deux hommes pour partir libérer sa soeur. Entretemps, le tueur en série libère sa soeur pour la déplacer sur son dos. Un homme et son chien rencontrent le tueur. La jeune femme parvient à s'enfuir et loge un appel à l'aide. Une voiture de police répond à l'appel et fait la rencontre des deux femmes.

Il s'agit de l'un des premiers films de genre tourné en Israël. Et le film se veut un mélange de survival et de films de tueur en série. Le film abonde de surprises et est captivant. Les personnages renferment des secrets et l'action se situe là ou on ne s'y attend pas. L'interprétation est orchestré par les plus importantes vedettes locales et ils se sont bien amusés dans des rôles qu'on leur demande peu de faire. Un film intéressant et surprenant. Black Knight,

ROBOTROPOLIS - Christopher Hatton, 2011, Singapour/États Unis   

Christiane Nouveau est journaliste télé. Avec sa petite équipe, elle mène un reportage sur la récente mise en service de robots multifonction dans une ville futuriste. Les robots assurent la sécurité, secourent les gens, bossent à la raffinerie voisine, font le ménage et jouent même au foot avec les humains. Mais le robot est visiblement aussi tricheur qu'un vrai joueur de foot, et lorsque l'un d'eux tue froidement un homme sous la caméra de Christiane Nouveau qui s'apprêt à acquérir ses galons de reporter de guerre, on sait que tout va partir en vrille. A tel point que les machines s'apprêtent à raser complètement la ville et y faire disparaître toute présence humaine!

On dirait presque une production à destination de SyFy, avec son pitch qui lorgne quelque part vers "I Robot" et ses effets en CGI pas complètement pourris mais pas tops non plus mais bien aidés par une utilisation presque abusive de fumigènes. On a même droit à quelques effets gentiment gores et deux ou trois acteurs dignes de ce nom qui se démerdent pas trop mal lorsqu'il s'agit de donner un peu de dynamisme à cette production toute fauchée et désespérément prévisible (encore que la fin peut paraître surprenante) dont la seule singularité est qu'elle semble avoir été tournée à Singapour. C'est forcément dispensable, mais bon sang que c'est difficile de résister à un titre pareil.... Kerozene

 

SANGRE ETERNA aka Eternal Blood - Jorge Olguìn, 2002, Chili, 1h48

Carmilla, une jeune chilienne rebelle qui s'habille en noir et qui vient de se faire percer le sourcil, fréquente son lycée sans se casser la tête, obtenant des bonnes notes sans efforts et attirant la sympathie de ses professeurs. Dans son cours sur le christianisme, elle remarque un beau ténébreux qui se promène toujours avec ses lunettes noires sur le bout du nez et les cheveux savamment dépeignés. Il a de la gueule, le petit, il se maquille ! Elle fera le nécessaire pour attirer son attention, il lui proposera de se joindre à lui et ses amis pour leurs parties de Vampire (jeu de rôle pour goths rêveurs), elle acceptera. Je prédis l'avenir. Puis ils iront célébrer leur première partie dans... une partie ayant lieu dans une maison abandonnée. Y'a tout plein de gothiques, ça fait peur, y'en a même un qui ne sourit jamais ! Ils sont louches, tout de même, ces types...

Jorge Olguìn, qui a précédemment dirigé ÀNGEL NEGRO en 2000, est un nouveau venu sur la scène cinématographique chilienne, qui contrairement à la croyance populaire, malgré les efforts du gouvernement pour ne pas soutenir ses cinéastes par le passé, n'est pas si infertile que ça. Le Chili nous a quand même donné le grand Raùl Ruiz... avant que ce dernier ne décide de s'exiler en France, mais c'est une toute autre histoire.

Il a ici concocté un scénario imaginatif et truffé de faux semblants, qui est basé en grande partie sur le jeu de rôle Vampire et qui joue avec ses codes. Et c'est un peu ce qui agace ici; je ne sais pas pour vous, mais moi, des gothiques, ça me tape sur les nerfs. Ce qui a bien entendu grandement influencé mon appréciation du film, nuisant à mon objectivité. Dans leurs parties, ces monsieurs-dames n'écoutent que du black metal langoureux aux paroles ridicules, et tout le monde fait de son mieux pour s'ignorer mutuellement, épiant avec jalousie le nouveau costume qui coûtait si cher chez Cruella mais que la bitch qui danse là-bas a eu le guts de se payer.

Les maquillages sont corrects mais conventionnels, et Olguìn a beaucoup joué avec la vitesse de déroulement de la pellicule pour ses effets spéciaux, ce qui finit par agacer. Les interprètes sont jolis, au moins, la plupart d'entre eux ayant fait leurs premiers pas avec Jorge. Il y a bien Patricia Lopez qui a aussi fait une apparition dans MAID IN MANHATTAN, mais ce n'est guère une référence...

Le fait que le film insiste sur la réalité, qui est pour les personnages principaux interchangeable, aide beaucoup à l'originalité du film, et le récit est particulier car on change de point de vue en cours de route. Quelques longueurs surviennent toutefois vers la fin, mais SANGRE ETERNA est somme toute plutôt réussi et demeure une écoute amusante si les tissus noirs ne vous donnent pas de maux de tête. Orloff

Qu'ajouter, sinon que le budget semble très restreint pour cette histoire de jeunes gothiques qui se retrouvent ou pas mêlés à de véritables-faux vampires ? l'ensemble est fort intéressant, mais la résolution de l'intrigue est tellement " déjà vu " que ça laisse un goût amer et, comme dit Orloff, les goths, on finit par en avoir trop. Mais l'idée de base est intéressante, les acteurs sont bons et j'ai bien hâte devoir ce que ce jeune réalisateur, ce n'est que son deuxième film, saura tourner avec plus de budget et d'expérience. Ca vaut le détour, en tout cas. Mario Giguère

The SECRET OF THE MUMMY aka O Segredo da Múmia -  Ivan Cardoso avec Anselmo Vasconcelos, Clarice Piovesan, Wilson Grey, Regina Casé, 1982, Brésil, 85m

Le Professeur Expedito Vitus, après avoir découvert un élixir de vie, va reconstituer une carte qui l'amènera à la découverte archéologique du siècle: la tombe de Runamb. Ramenant la momie au Brésil, il lui redonne la vie, mais Runamb s'avère être un psychopathe difficile à contrôler.

Visiblement, Ivan Cardoso est inspiré par la momie classique de la Universal. De manière évidente, il accumule les emprunts et tourne nonchalamment en noir et blanc ou en couleur. Wilson Grey, dans le rôle d'Expedito Vitus (on le reverra en chinois dans The 7 Vampires), semble sortir tout droit d'un film muet. Il est accompagné d'un assistant complètement fou et pervers appelé Igor, autre hommage. Il est bien entouré de Gilda, pulpeuse blonde qui surjoue constamment et sa servante Regina qui est aussi libidineuse qu'Igor. Un couple de journalistes s'intéressent trop au professeur pendant que la momie de Runamb recherche le sosie de danseuse qu'il a tant aimé il y a 2000 ans. Anselmo Vasconcelos est très bon dans le rôle de la momie au look intéressant. Entre hommage aux classiques et farce érotique, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer pendant que la fatalité rattrape tout ce beau monde. Fort plaisant. Mario Giguère

A SERBIAN FILM aka Srpski film - Srdjan Spasojevic, Serbie, 2010, 100m

Milos est un acteur porno à la retraite qui vit paisiblement avec sa blonde et son fils. Un jour, un producteur porno artistique d'avant garde le contacte pour reprendre du service dans une production mystérieuse où il ne devra pas connaitre le script. Attiré par la forte somme d'argent, il accepte. Milos ne sera pas au bout de ses surprises.

A SERBIAN FILM joui d'une réputation de film choquant et scandaleux par quelques scènes chocs des plus scabreuses et parfois violentes. Où meurtres, inceste et autres étrangeté sont à l'honneur. Et force est de reconnaitre que le film remplit bien ce mandat à ce niveau. Mais le film est plus qu'une série de scènes démentes. Les acteurs sont excellents, ainsi que les thèmes abordés et la réalisation y est excellente et ceci malgré un budget des plus minime (aucunes subventions des institutions). Le réalisateur, grand admirateur de SALO, y traite aussi de thèmes près des Serbes comme la guerre, de la difficulté de faire confiance aux autres, que même nos plus proches amis peuvent être nos ennemis et critique la "Torture Porn" mais il en utilise les artifices. Mais son message le plus fort est peut être: on est fourré dans notre vie et nous le sommes après notre mort ! Dans mon cas, je trouve le film majestueux et très fort. Mais ce film n'est pas destiné à tous ! Je vous recommande de le voir avec prudence. C'est très fort et c'est un vrai choc cinématographique. Le film le plus dur que j'ai vu depuis au moins 20 ans. Black Knight

The SEVEN VAMPIRES aka As Sete Vampiras - Ivan Cardoso avec Andrea Beltrão, Dedina Bernardelli, Tania Boscoli, Simone Carvalho, 1986, Brésil, 100m

Un botaniste perd le contrôle d'une redoutable grande plante carnivore qu'il viens à peine de recevoir et meurt. Sa veuve, Sylvia, accepte de travailler pour le cabaret d'un ami ou elle prépare un numéro appelé Les Sept Vampires. Mais voilà que les morts s'accumulent dans ce cabaret. Un détective et sa secrétaire ainsi qu'un policier pas trop futé sont sur l'affaire.

Bienvenue dans le  monde étrange d'Ivan Cardoso qui a travaillé avec Coffin Joe. Son mélange d'horreur et de comédie, ses acteurs qui cabotinent monstrueusement, ses cartons qui annoncent tous les changements de lieux et de dates et ses emprunts d'extraits de pellicule et de musiques sont étonnants. Ici il débute en trafiquant une présentation de nul autre qu'Alfred Hitchcock. La plante carnivore n'est pas très loin de celle de La Petite Boutique des Horreurs de Roger Corman. Ses numéros sexy à la Crazy Horse et ses scènes de nudités abondantes le rapprochent de Jesus Franco. On peut dire qu'on ne s'ennuie pas et que les actrices ne sont guère avares de leurs charmes. Ajoutez un tueur masqué qui semble sortir d'un Giallo et une fin qui arrive à nous surprendre alors qu'on croyait avoir tout compris et vous avez un film déjanté à souhait qui saura plaire à ceux qui ne prennent pas trop leur cinéma su sérieux.

La copie du coffret de quatre films sur deux dvd de l'éditeur Camp Motion Pictures semble un simple transfert d'une copie vhs avec sous-titres anglais brûlés sur la pellicule. C'est pas extraordinaire, mais comme ces films se font rares, je suis bien content de les découvrir. Mario Giguère

SINGAPORE SLING aka Singapore sling: O anthropos pou agapise ena ptoma - Nikos Nikolaidis avec Panos Thanassoulis, Meredyth Herold, 1990, Grèce, 111m

Un détective désespérément à la recherche d'un amour perdu tombe sous l'emprise d'un duo mère-fille qui va lui faire subir atrocités et  tortures autant physique que mentale.

Sans trop en dévoiler la teneur, disons que certaines scènes sont a la limite du supportable.Tourné sur une pellicule noir et blanc du plus bel effet, ce film méconnu mérite sérieusement notre attention. Il fait parti de ces films culte (un mot employé a toutes les sauces et souvent pour des films qui ne le sont pas) qu'il faut l'avoir vu au moins une fois, histoire de faire connaissance avec ce duo infernal. Les deux comédiennes (surtout la mère) ne manquent pas d'imagination pour nous faire partager leurs fantasmes qui ne sont heureusement pas ceux de toutes les femmes. Leur hospitalité se transforme vite en jeux sexuel et la villa est bientôt le théâtre de plaisirs bien particuliers, a la limite du SALO de Pasolini et des DIABOLIQUES de Clouzot la dégradation physique de Singapore Sling (le surnom du protagoniste) n'a d'égal que la folie meurtrière de nos deux hôtes.

Synapse Films nous offre ce film singulier dans une copie nickel, rendant hommage à la superbe photo noir et blanc et a la direction artistique de tout premier ordre. Décidément à mettre entre toutes les mains, mais assurément pas pour les personnes sensibles. Pierre Beaulieu

SLASH - Neal Sundstrom, 2002, Afrique du Sud

Un groupe de rock moisi mené par un chanteur au physique de gravure de mode issue d'un catalogue Dolce Gabanna va passer quelques jours dans un trou du cul campagnard car notre petit chansonnier doit assister à l'enterrement de sa vieille tante Edith. Malheureusement pour lui, son passé le rattrape, à savoir un grand-père psychopathe qui pompait le sang de ses victimes afin d'arroser ses champs de maïs de manière protéinée. C'est sous la forme d'un épouvantail que le tueur de service jouera de la faux sur les teenagers citadins décérébrés....

A entendre la musique jouée par ce groupe de rockeurs du dimanche, on ne pouvait que se réjouir de les voir se faire zigouiller les uns après les autres. Malheureusement, le tueur de SLASH est aussi mauvais à l'arme blanche que les jeunes zikos le sont à leurs instruments. Au total: 4 meurtres et demi contre un minimum de six chansons à la con (la liste est disponible sur imdb et permet de connaître les noms des groupes dont il ne faut pas acheter de disques). Seul point " positif " car définitivement stupide dans le cadre du film: Billy Bob, le bouseux amateur de musique qui finit le film en remplaçant le clavier du groupe, seul individu du groupe à répondre absent pour cause de décès. Et seul personnage noir du métrage. De là à dire que ce film reflète malgré lui le lourd passé raciste de son pays producteur, il n'y a qu'un pas que j'ose franchir d'un gros godillot boueux. Dommage en revanche que cette bonne vieille trogne de Steve Railsback se compromette dans pareil navet car il mérite beaucoup mieux. Kerozene

The SNAKE GIRL - Chin Wan avec Dy Saveth, Kon Samceun, circa 1970, Cambodge

Après s'être amouraché, une épouse et son amant décident de faire mourir le mari gênant avec l'aide du sorcier du village. Et Hop ! L'amant devient mari et court la galipote avec la belle-soeur au déplaisir de sa femme qui s'empresse de la bannir pour avoir séduite son innocent d'amoureux. La pauvre se retrouve dans une grotte pleine de serpents, se fait engrosser par un serpent immortel et meurt en donnant naissance à une jeune fille. Quelques vingt ans plus tard, la belle enfant, la tête pleine de serpents, tombera amoureuse du fils des tyrans de sa mère.

Mélodrame pantalonnesque au parfum de mondo, Snake Girl est un rare film du Cambodge. Les acteurs cabotinent à outrance sur un scénario surréaliste, accompagné de musique cambodgienne, parsemée de Morricone et de Pink Floyd !! Tout cela est inénarrable, voir absurde et serait bien innocent s'il n'y avait pas un lapin et quelques serpents de tranchés dans un cérémonial au goût douteux. Une curiosité délirante. Mario Giguère

STEIRERBLUT aka La Forêt des Ombres aka The Forest Killer - Wolfgang Murnberger avec Miriam Stein, Hary Prinz, Thomas Stipsits, 2014, Autriche, 90m,  Téléfilm

La jeune policière Sandra Mohr retourne dans son village natal. Ce n'est pas une visite familiale, car avec son patron Sascha, ils vont enquêter sur la mort d'une journaliste qui menait des recherches sur le maire du village, pour abus de confiance et magouilles multiples.

Téléfilm policier autrichien qui ressemble à beaucoup de séries européennes du genre. On va donc graduellement s'éloigner des suspects premiers et aboutir sur un conflit suivit d'un meurtre bien différent. Ceci dit les paysages naturels sont magnifiques, les acteurs sont bons et on ne s'ennuie pas. Évidemment, la belle Sandra est courtisée par d'anciens et de nouveaux prétendants, Sascha n'étant nécessairement pas en reste. L'actrice principale, Miriam Stein, reprendra le rôle en 2018 et est active autant au cinéma et à la télévision. Mario Giguère

TAXIDERMIA - György Palfi, 2006, Hongrie/Autriche/France 

Genre : éprouvant

Au premier abord, TAXIDERMIE a tout de ces grandes fresques familiales "classiques" que le cinoche nous a donné maintes fois l'occasion de suivre... La petite différence c'est qu'ici, l'histoire de la famille Hongroise Balatony, que l'on suit sur 3 générations... sort quelque peu des chemins balisés pour s'enfoncer dans le tortueux et le glauque avec une complaisance malsaine... 

Durant la Seconde Guerre mondiale, Vedel, un soldat simplet et obsédé par le cul, sert d'ordonnance à un lieutenant dont il finira par engrosser l'immonde épouse, lors d'une scène d'anthologie ! Laquelle accouchera d'un fils Kalman, pourvu à la naissance d'une queue de cochon tire-bouchonnée (référence à la précédente scène d'anthologie !!)... Ce dernier deviendra champion d'un sport bien particulier, consistant à ingérer des quantités gargantuesques de nourriture à s'en faire éclater la panse ! Malgré sa corpulence, il assurera sa descendance avec un fils, Lajos, garçon fluet, qui, de nos jours, tentera lui de se démarquer de la tradition familiale en exerçant une autre forme d'art : La taxidermie...

Cette odyssée parsemée d'images grotesques, fourmille de plans aussi inventifs que superbement photographiés. Dérangeant, gore voire pornographique (György abuse volontairement des gros plans) TAXIDERMIE nous proposera une série de séquences rentre-dedans à couper le souffle... souvent dictés, à n'en pas douter, par le simple goût de la provocation !

Gageons cependant que cette ronde baroque de Freaks en rebutera plus d'un !... Dans tous les cas, un réalisateur de plus à suivre sur mon calpin ! Marc Evil

TECHNOTISE - EDIT AND I aka Technotise - Edit i ja - Aleksa Gajic & Nebojsa Andric, 2009, Serbie, 100m

Belgrade, 2074. Edit, étudiante en psychologie, a de la difficulté à passer son examen, alors elle se fait installer un implant militaire illégal qui lui assure une mémoire sans faille. Elle a également un emploi qui la voit gardienner un patient autiste, un ancien génie mathématique. Voilà qu'Edit avale les suppléments de fer à répétition et finalement elle déclenche les détecteurs de métal sans en porter sur elle. La belle blonde est parasitée par une entité qui se construit un réseau de nervures métalliques dans son corps et tous ses malheurs ne font que débuter.

Présenté par un envoyé de la Serbie qui finit par nous avouer fort candidement qu'il espère que l'on va aimer le film car lui ne l'aime pas du tout ! Alors oui, on a, je crois, tous embarqué dans ce superbe premier long métrage de dessin animé Serbe. On sent les influences japonaises, le robot nommé Otomo, et la parenté avec d'autres essais peu concluants comme Métal Hurlant, le film. Adapté de sa propre bande dessinée, mélangeant animation vectorielle au 2D et 3D sur une superbe musique entraînante et un récit cyberpunk fort bien ficelé que j'ai déjà hâte de revoir. Ajoutons que l'héroïne est très sexy et que l'univers futuriste bien complexe et que le noeud du scénario permet des scènes d'action remarquables et on souhaite simplement voir d'autres efforts de ses créateurs.

Je suis juste un peu plus sceptique quand on apprend que les droits de remake sont déjà achetés par les américains. Mario Giguère

TROUPE D'ELITE aka TROPA DE ELITE - José Padilha, 2007, Brésil, 118m

Rio De Janeiro, 1997, une troupe d'élite de policiers militaires (les têtes de mort ou BOPE en brésilien) tentent de faire le ménage dans les favelas et préparent une mission pour la sécurité du pape, en vue de son séjour dans celles-ci. Réputés incorruptibles, ils sont confrontés aux narcotrafiquants mais aussi à la police locale, corrompue jusqu'à la moelle. On suit trois personnages tout au long du métrage, Roberto Nascimento, capitaine du BOPE, cherchant à tout pris un remplaçant pour quitter le service, son fils naissant. Et Neto et Mathias, deux aspirants policiers locaux qui vont vite se rendre compte que leurs collègues sont pourris par le système. Leurs destins se croisent lors d'un affrontement avec les gangs, où la police est débordée, faisant alors appel au BOPE. Impressionnés par l'efficacité de la troupe d'élite, les deux aspirants vont se porter volontaires et s'inscrire au stage pour devenir les futurs "têtes de mort".

Le film est burné comme rarement j'ai pu voir, comprenant des scènes de torture extrêmes, des idéologies extrêmes et évidemment des situations extrêmes. Comme les stages d'entrainement hardcore du BOPE, étudiés pour faire tomber les gars comme des mouches et se séparer au plus vite des flics ripoux, qui sont généralement de grosses feignasses. Ou comme les scènes d'interrogatoire d'une violence inouïe que le BOPE fait subir au premier venu à qui il décide de poser des questions.

Sur place, la vie ne coute pas plus cher que la balle qui vous tue, les flics (qui refilent en douce les cadavres aux districts voisins) et les gangs s'en foutent carrément et font chacun à leur manière, réellement peur. Les flics sont donc corrompus et se tirent évidemment dans les pâtes. La scène d'affrontement avec les gangs est sensée être, à la base, une sortie punitive pour l'un d'entre eux. En parallèle, le réal (talentueux!!!) nous dépeint la jeunesse dite bourgeoise, cliente principales des narcos, qui dealent à leur tour tout en étant engagés au sein d'ONG. Paradoxale ironie.

On se dit alors (avant les fameuses tortures) que les "têtes de mort" sont les seuls persos vers qui notre sympathie va se tourner, car droits et justes. Bah non, ils sont extrêmement violents, incorruptibles certes, mais tellement barbares (voir fascistes), qu'il nous est impossible de sympathiser.

Après LA CITE DE DIEU, je vous propose de vous faire tabasser une deuxième fois, mais cette fois-ci par une TROUPE D'ELITE. Après le film, je me suis tâté partout pour vérifier si j'avais des bleus.

On vit dans un monde de fous, hallucinant. El Guapo de la Muerte

IL VAMPIRE NEGRO aka The Black Vampire - Román Viñoly Barreto avec Olga Zibarry, Roberto Escalada, Nelly Panizza, Mariano Vidal Molina, Nathan Pinzon, Georges Rivière, 1953, Argentine, 90m

Une chanteuse de cabaret, dont la loge a une fenêtre qui donne sur une ruelle, aperçoit une forme noire, un homme qui kidnappe une enfant. Les titres à sensation des journaux s'emparent de l'hystérie collective sur ce tueur en série de jeunes filles, le surnommant le Vampire Noir. Le film débute avec le procès du tueur, ou on commence par tenter de déterminer s'il peut être tenu responsable ou s'il souffre d'aliénation mentale.

On oublie rapidement le titre trompeur, ce n'est en rien un film de vampire, mais bien une version astucieuse du célèbre film de Fritz Lang, M. Un film noir, à la photographie superbe, restauré par la Hollywood Foreign Press Association. Olga Zibarry est excellente dans le rôle d'Amalia, nom de scène de Rita. qui risque de perdre la garde de sa fille si la justice découvre son métier qu'elle pratique dans un endroit mal famé. Tous les rôles sont subtils, l'ambivalence et les tourments sont partagés aussi bien des représentants de l'ordre que du tueur en apparence bien fragile. Une réussite remarquable. Mario Giguère 

WHO KILLED CAPTAIN ALEX ? - Nabwana I.G.G. avec Kakule William, Kakule Wilson, Sserunya Ernest, 2010, Ouganda, 64m, version originale sous-titres anglais

Qui tué le capitaine Alex ? On ne s'en préoccupe pas trop et il en est pareil pour les artisans de ce film d'action produit par des amateurs sans le sou avec un ordinateur capable de bidouiller des effets ridicules. Tellement enthousiastes de voir leur pseudo film présenté au festival Fantasia au Canada qu'ils ont rapidement produit une bande annonce ou ils détruisent une partie de la ville. Oui, mais avec de faux hélicoptères, des décors photos, des buildings qui explosent comme des cartes postales, des armes qui font pow pow et des giclées de sangs plus ou moins proches des corps. Je ne ferai pas la liste des incongruités de la chose puisqu'on s'y amuse plus que tout, balançant un maître Shaolin dans cette histoire de kidnapping et de guerre entre un commando de l'armée et une bande de mafiosos à cinq sous. Jusqu'à un supposé mercenaire russe qui implore la clémence de son patron! Très mauvais pour certains, un pied de nez à tous les blockbusters d'Hollywood pour d'autres, une petite saga de portnawak à la puissance maximum qui donne envie au spectateur de prendre son téléphone et de tourner sa version de guerre et paix. Ça frappe la rétine! Mario Giguère

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