Toys Reloaded

mise à jour le 3 mars 2024 

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La FEMME AUX SEINS PERCES - Shôgorô Nishimura, 1983, Japon

Un inconnu vous offre des fleurs... c'est sur la mise en image de ce petit slogan familier que commence ce pinku de chez Nikkatsu où une aide soignante est quotidiennement comblée de roses rouges pour son plus grand bonheur. Puis un jour, son mystérieux admirateur apparaît à visage découvert. Il est riche et séduisant, possède une grosse voiture de luxe et elle tombe sous le charme. Mais derrière ses allures de prince charmant, notre homme cache une certaine perfidie. Forçant la pauvre fille à aller aux toilettes suite à l'inoculation d'un laxatif, il la viole par derrière dans des chiottes publiques insalubres avant qu'elle n'ait eu le temps de se soulager... autant dire que la belle n'en attendait pas autant pour un premier rendez-vous, et la voila qui souffre en silence, son fondement délicatement posé sur quelques bouées gonflables. Pour un peu, on aurait presqu'envie de la plaindre, mais après lui avoir renvoyé quelques roses, elle accepte de revoir ce gros pervers. Cette fois-ci, il l'invite chez lui et lui fait peu à peu mais très délicatement découvrir son penchant sadique et dominateur. Intriguée, la fille se prête au jeu, glissant gentiment vers les plaisirs masochistes de la soumission...

"La femme aux seins percés" est une bande perverse et fascinante inspirée du Marquis de Sade, une leçon d'introduction aux plaisirs du sadomasochisme. Le film contient quelques images de délicieuses décadences lorsque le couple s'adonne à des pratiques fétichistes, et de déviances allant jusqu'à l'urophilie. Et alors que la femme se laisse guider par son dominant, acceptant parfois même de se laisser humilier, on en vient à se demander jusqu'où elle acceptera de se prêter au jeu. Sans jamais la brutaliser - du moins physiquement - et parce qu'elle y trouve finalement un accès à des plaisirs insoupçonnés, il parvient lors d'une conclusion épatante, à l'amener là où personne ne s'attendait à la retrouver. Kerozene

FEMMES CRIMINELLES aka THE JOY OF TORTURE aka THE PUNISHMENT OF THE TOKUGAWA WOMEN aka SHOGUN'S JOY OF TORTURE aka TOKUGAWA aka TOKUGAWA ONNA KEIBATSU - Teruo Ishii, 1968, Japon

FEMMES CRIMINELLES nous raconte trois histoires prenant place dans le Japon du XVIIème siècle, un Japon alors dirigé par un régime féroce dans lequel les autorités s'adonnent volontiers aux "joies" de la torture. La première histoire est celle d'une jeune fille amoureuse de son frère mourant. Courtisée par un bourgeois grassouillet qui n'hésite pas à la violer devant les yeux du frangin impuissant, ce dernier se suicide. Car bien que frère et soeur, le couple s'aimait d'un amour sincère. Condamnée pour sa relation incestueuse, la soeur sera sévèrement torturée.

La deuxième histoire prend place dans un couvent dans lequel les bonnes soeurs n'hésitent à aucun moment à s'adonner entre elles aux plaisirs de la chaire. Mais la partenaire de la mère supérieure aime en secret un moine qui la comble de désire. Jalouse, la mère supérieure séduit le moine qui l'honore de son viril membre, chose qu'il accepte dans le seul but de la faire chanter et ainsi pouvoir continuer sa romance avec celle qu'il aime. Au final, la plupart des soeurs seront exécutées pour leurs plaisirs interdits.

Dernière histoire, sans aucun doute la plus radicale: celle d'un tatoueur à l'honneur bafoué qui kidnappe une fille dans le but de lui apposer son chef d'oeuvre ultime, le tatouage qui saura représenter aussi bien la douleur que les bourreaux de l'Enfer. Pour mener son entreprise à bien, il demande à un bourreau de pouvoir assister à ses séances de travail. On assiste alors à un festival de tortures en tout genre pratiquées sur un groupe de filles occidentales totalement nues.

Ce film, énorme succès populaire en son temps, s'avère profondément sadique, et si Teruo Ishii se défend de faire du cinéma voyeuriste - et encore plus d'avoir signé une oeuvre misogyne - force est de constater qu'il faut bien avoir un minimum de motivation perverse pour assister à pareil spectacle. Car brûlures au fer rouge, membres écrasés et écartelés, ventres ouverts, décapitations et autres flagellations abondent dans ce métrage sauvage et sanglant aux images d'une grande beauté esthétique. Kerozene

FINAL FANTASY 7: Advent Children aka Final Fantasy 7: Les enfants de l'avènement - Testuya Nomura/Takeshi Nozue, Musique de Nobuo Uematsu, 2005, Japon, 101m

Citation: A tous ceux qui ont aimé ce monde, et les compagnons qu'ils s'y sont faits, nous dédions ces retrouvailles

C'est sur ces mots que débute ce film. J'attendais depuis longtemps de pouvoir en faire la chronique. Elle me tenait tellement à coeur. J'ai attendu la sorite de ce dvd pendant plus d'un an et demi. Et la rumeur du tournage de ce film courait depuis bien plus longtemps...

Il est difficile de savoir par ou commencer...

Tout d'abord il est nécessaire de préciser qu'il s'agit ici d'un film d'animation qui fait suite directement à un jeu très célèbre: Final Fantasy 7, sorti sur la console Playstation vers la fin des années 90. Ce film a fait l'effet d'une bombe sur la population des joueurs de cette console. Non seulement car il était le premier Final Fantasy à sortir sur le continent européen, mais aussi grâce à ses multiples qualités. Les premières images de synthèse vraiment soignées pour l'époque dans un jeu, un scénario de minimum 45heures plein de rebondissements, des personnages attachants, un système de combat et de magie efficace et inégalés...

Bref, il reste le jeu le plus appréciés et adulés par les fans du genre de toute la saga...

Revenons-en au film.

Il y a 3 façons de le regarder:

- En tant qu'amateur se cherchant un film à regarder sans connaître vraiment le sujet.

- En tant qu'amateur de films d'animations.

- En tant que fan du jeu.

Je vais commencer par le résumé. Il faut avant tout savoir une petite chose... C'est que pour bien comprendre le scénario (déjà un peu léger, certes) de ce film, il faut connaître un peu le jeu. Sinon les différents personnages sont plus ou moins inconnus. On les découvre pour la première fois. Alors que ceux qui ont eu l'occasion de connaître le jeu, c'est comme retrouver de vieux amis... Qu'on a appris à connaître au fil des longues heures de jeu. Un très petit résumé en images du jeu accompagne le dvd pour aider ceux qui ne le connaissent pas.

Notre film débute sur une superbe scène déjà vue à la fin du jeu, après le générique. Montrant Red XIII (voir bestiaire) et ses petits courir dans un canyon avant de rugir devant la cité en ruines de Midgar, au son d'une mélodie bien connue...

498 ans plus tôt, c'est à dire, 2 ans après la terrible bataille pour la survie de la planète (voir résumé du jeu). Un mal étrange frappe la population, qualifié de Geostigmate. Il serait les conséquences d'une exposition de cette même population à la Rivière de la vie (un fleuve coulant dans la planète ou l'essence vitale des défunts se jette dedans afin d'alimenter la force vitale de la planète et pouvoir donner naissance à d'autres êtres vivants) lorsque la planète a mobilisé cette derrière pour repousser le météore.

Les Turks, les agents spéciaux de la Shinra ont récupéré la tête de Genova dans la Grotte Nord et l'ont ramenée à Midgar...

D'un autre côté nous retrouvons Clad (ou Cloud, selon les versions, dans la mienne c'était Clad alors je conserve ce nom), devenu livreur et vivant avec Tifa, Marlène et un orphelin. Ce dernier est agressé par trois étranges jeunes-gens à moto et ensuite contacté par Rufus, le président de la Shinra Inc pour lui parler de ces agresseurs.

Ces derniers sont en réalité des clones de Sephiroth, ils sont à l'origine du Geostigma et recherchent à récupéré la fameuse tête de Genova dans le but de permettre à Sephiroth de revenir.

C'est à nouveau à Clad qu'il revient de se dresser face à l'ennemie et tenter d'empêcher le retour de Sephiroth. Même Clad n'est plus que l'ombre de lui-même. Il est torturé par le souvenir de la mort d'Aeris et de Zack dont il pense être le responsable. Ce qui l'empêche de pouvoir se battre jusqu'au bout.

Son manque de combativité laissera le temps à Kadaj, Looz et Yazoo (les 3 clones) de gagner Midgar, récupérer des materias (sortes de perles renfermant différentes formes de magies) et même à invoquer Bahamut, le roi des dragons pour l'envoyer dévaster la cité en ruines de Midgar.

Les amis de Clad arriveront à temps pour lutter contre Bahamut, redonner à Clad son courage et à repousser Bahamut. Avec l'aide des Turks et de Rufus.

C'est ensuite le moment du superbe affrontement final entre Sephiroth et Clad pour éliminer pour de bon jusqu'au souvenir de cet ennemi.

Le résumé est un peu confus car Advent Children a effectivement un scénario un peu confus qui n'est qu'une légère toile permettant d'enchaîner différentes scènes d'action à grande vitesse, de duel à l'épée, à la gunblade, aux poings. Des poursuites à motos, un duel au sabre à travers tout un immeuble, le long des parois, sur les débris. Et ce superbe combat contre le dragon géant ou nos héros sautent sur les poutres des immeubles en reconstruction pour lancer tour à tour des attaques contre la bête...

Nous pouvons déjà signaler au passage la superbe bande sonore signée par le grand maître Nobuo Uematsu, qui a signé la majorité des splendides bande originales de la série Final Fantasy.

Abordons maintenant le film selon les 3 visions:

- Une personne regardant le dvd sans connaître le jeu ni l'origine de ce film: Nous avons un bon petit film d'action mais avec un scénario confus et léger. Mais un rythme agréable qui ne tire pas vraiment en longueur. De belles scènes de combats. Mais c'est vrai que de ce point de vue là, le film ne ferait pas de grosses entrées. C'est pour cette raison que sa sortie en salles, pourtant prévue, a été annulée.

- Pour un amateur de film d'animation, on peut dire que le film est un véritable bijoux. Une qualité d'image encore inégalée, les mouvements des corps sont tout à fait réalistes dans les moindres détails. Excepté lors de la scène finale ou les vêtements du héros, pourtant plongé dans l'oeil, semblent secs... Sinon rien à redire à cette qualité. Nous avons donc de ce point de vue, un film splendide, qui bouge beaucoup, à la qualité graphique irréprochable.

Reste toujours le problème du scénario... 

- Et pour les fans de la saga et surtout de ce jeu... Là nous avons une véritable bombe. Nous y retrouvons ces héros que nous avons tant apprécié. Des combats époustouflants. De très nombreux clins d'oeils au jeu. Nous sommes bercés par ce film, véritables retrouvailles avec un monde dont nous avons si souvent rêvé. Bref pour les fans ce film est vraiment une bénédiction.

Maintenant, peu importe dans quelle catégorie on se place. Je pense que ce film vaut vraiment la peine d'être regardé, ne fut-ce que par curiosité. Ceux qui l'ont créé ont vraiment travaillé dur et beaucoup ramé pour pouvoir nous le montrer.

A l'origine c'était sensé être une petite suite de séquences en images de synthèses. VOir même un nouveau jeu... Mais finalement, l'idée d'un film et né. MAis de nombreuses années ont été nécessaires pour enfin pouvoir nous l'offrir en dvd.

Il me tient très à coeur ce film, c'est pour cela qu'à mon sens c'est vraiment un petit bijou d'animation. Et j'avais envie de pouvoir le faire connaître au moyen de cette petite chronique. Les différentes scènes d'actions valent vraiment le détour, en fut-ce que pour pouvoir en goûter la qualité graphique.

Donc si vous prenez ce film juste pour "voir un film", préférez plutôt un film destiné à un plus grand divertissement. Mais si vous aimez l'animation, n'hésitez pas, jetez-y un petit coup d'oeil, il le mérite vraiment. Dragonvolfied

FRIDAY NIGHT ENTERTAINMENT - REVIVAL 1 

Une anthologie comprenant 5 dramatisations d'histoires de fantômes dont: Chambre à minuit / L'étrange fax de la compagnie et visiteur des jours d'été. Je retiens l'histoire du fantôme qui sort chaque nuit du miroir de la chambre d'hôpital, classique, mais bien réalisé. Le meilleur récit raconte les premières journées d'un nouvel employé qui entend parler du fantôme de la bâtisse, il le rencontrera dans des circonstances réellement palpitantes, une réussite. le dernier récit est le plus mollo, une jeune dame retourne chez sa mère et on s'apercevra qu'elle est déjà morte, mais reste sur la terre dans un but qu'elle aura à découvrir. En version originale japonaise avec sous-titres chinois, j'avoue m'y être perdu à plus d'une occasion, mais l'ensemble vaut le détour. Tourné pour la télévision en vidéo. Mario Giguère

FISH STORY aka Fisshu Sutôrî - Yoshihiro Nakamura Avec Atsushi Itô, Kengo Kora, Tabe Mikako, Mirai Moriyama, Kenjiro Ishimaru, 2009, Japon, 112m

Dans une ville de Tokyo déserte, un badaud est surprit de voir un disquaire ouvert. Il écoute le vendeur et son client et leur rappelle qu'une comète va frapper la terre dans quelques heures et qu'ils seront engloutis. Le vendeur n'a pour toute réponse que la chanson Fish Story va probablement sauver le monde. S'en suit plusieurs récits en apparence sans lien, qui, évidemment seront finalement reliées. En 1975, nous suivons l'enregistrement de la chanson Fish Story par un groupe punk avant l'heure qui se demande si en enregistrant leur premier vinyle, ils ne vendent pas leur âme au diable. En 1982, un homme lâche et peureux écoute la chanson avec des amis, espérant entendre une femme hurler durant la pause silencieuse qui suscite tant d'intérêt. En 1999, une secte prévoit la fin du monde pour le 31 décembre et une jeune fille qui s'est endormie et qui continue de force une croisière loin de son groupe d'étudiantes est sauvée d'une attaque terroriste par un serveur expert en arts martiaux.

Un peu longuet, une caractéristique japonaise il semble, le film a un scénario fort astucieux et ce début de film catastrophe avec sa comète spectaculaire qui remplit le ciel nous accroche immédiatement. Après, ca bouge assez vite et on est toujours intrigué par des situations bizarres, souvent drôles, avec des personnages singuliers. Seul bémol pour moi, le segment qui m'a paru bien long ou l'on suit les musiciens qui vont composer la chanson, celle qui va effectivement changer l'histoire, d'une manière que l'on aurait jamais pu deviner. Mais ce n'est pas assez pour bouder son plaisir et aboutir à une finale assez jouissive ou tout devient clair. Un plaisir à découvrir ! Du scénariste qui nous a offert Dark Waters. Mario Giguère

FUNERAL PARADE OF ROSES aka FUNERAL PROCESSION OF ROSES aka PARADE OF ROSES - Toshio Matsumoto, 1969, Japon 

Toshio Matsumoto est l'une des figures de proue du cinéma expérimental nippon. Fortement influencé par la vague expérimentale américaine du début des années 1960 (dans son film, il cite Jonas Mekas, mais injecte aussi des références visuelles au mouvement des "flicker boys"), son cinéma est également imprégné de la Nouvelle Vague française. Ces deux courants marginaux cohabitent ici pour les besoins d'une adaptation du mythe d'Oedipe dans le milieu underground gay du Tokyo de la fin des années 1960 - milieu alors extrêmement méconnu au pays du soleil levant à tel point que FUNERAL PARADE OF ROSES pourrait bien être le premier film japonais à s'y intéresser. Le film de Matsumoto marque les débuts du véritable travesti Peter - alors âgé d'à peine 17 ans - et qui fut remarqué par la suite dans certains films mémorables comme le 21ème épisode de ZATOICHI (LE SHOGUN DE L'OMBRE), RAN d'Akira Kurosawa ou même GUINEA PIG 6. Ici, son look androgyne et sa troublante féminité en font un personnage fascinant qui mêle force et fragilité. Ce paradoxe incarné suscite convoitise et jalousie...

C'est au travers de son personnage que le récit oedipien va prendre place: meurtrier d'une mère célibataire peu aimante, il deviendra l'amant d'un dealer de drogues tenancier d'un bar gay qui n'est autre que son père. Cette trame permet à Matsumoto de dépeindre un milieu furieusement alternatif où nombre d'hommes se travestissent en femmes, arborent des masques dont ils ne comprennent pas toujours le sens. Il en va de même pour le personnage de Guevara, âme révolutionnaire portant une barbe postiche pour se donner le look du révolutionnaire communiste - car pour Matsumoto le masque en question ne touche pas le milieu homo en particulier mais tout un pan de la jeunesse contemporaine qui passe son temps entre soirées défonce et sexe déviant. Une recherche de personnalité et d'identité peut-être due à une présence américaine d'après-guerre encore bien réelle, comme on peut l'imaginer en voyant cette séquence surréaliste de manifestants anti-américains portant justement des masques blancs, donc impersonnels.

La démarche du réalisateur va évidemment à l'encontre de tous les standards narratifs. Ainsi le film se voit-il caviardé de séquences purement expérimentale mais aussi documentaires lors desquelles les acteurs du film sont questionnés face à la caméra au sujet de leur intérêt dans le travestissement et leur opinion de la scène gay. Une sorte de making-of intégré en quelques sortes qui rappelle que la majorité des protagonistes du film ne sont pas des acteurs.

Esthétiquement parlant, le film affiche un style visuel extrêmement travaillé: noir et blanc contrasté, plans esthétisant, cadrages inspirés de la peinture (Matsumoto était peintre avant de devenir cinéaste) et musique instrumentalement synthétique. C'est cette approche - aussi bien au niveau du style visuel que de la bande sonore - que Stanley Kubrick empreinte pour son ORANGE MECANIQUE: certaines scènes sont d'ailleurs tellement proches du film du génie britannique qu'on se sent bien obligé de lui enlever du crédit.

FUNERAL PARADE OF ROSES est définitivement atypique, fascinant à bien des égards, hypnotisant à bien des instants, mais il souffre malheureusement d'un manque de rythme qui le rend parfois un peu dur à suivre. Son visionnement reste malgré tout indispensable pour tout amateur de cinéma "autre" et son climax sanglant récompensera les spectateurs les plus attentifs. Kerozene

GETTING ANY ? - Takeshi Kitano, 1995, Japon

GETTING ANY ? présente la face cachée de Takeshi Kitano. Tout du moins, sa face cachée à nous autres occidentaux. Car si chez nous Kitano est effectivement connu pour ses films de yakuzas poétiques et/ou ultra violents ou pour son adaptation de ZATOICHI, au Japon il est plus réputé pour passer pour le bouffon de service, pour être le Benny Hill national via ses performances télévisées remplies d'humour pipi caca. Et GETTING ANY ? permet de se rendre compte à quel point Kitano sait être un franc déconneur en nous présentant les tribulations d'Asao, jeune homme frustré qui mettra tout en oeuvre dans le but de pouvoir enfin poser les mains sur le corps d'une femme... et surtout de pouvoir la culbuter.

Le film présente une série de blagues absurdes et souvent situées en dessous de la ceinture, comme la vision d'un vol première classe selon Asao où les hôtesses de l'air comblent de plaisir les passagers... Mais Asao est un loser, et chacune de ses tentatives le pousse à prendre de plus en plus de risques afin d'arriver à ses fins. Ainsi devient-il acteur, puis tueur au service d'un clan de yakuza par suite d'un malheureux incident et enfin cobaye pour un scientifique (Kitano lui-même) ayant trouvé le secret de l'invisibilité. Kitano pastiche joyeusement de nombreux classiques, ainsi peut-on déceler au long du film des clins d'oeil à la série BABY CART, à ZATOICHI, à MOTHRA, à LA MOUCHE et à GHOSTBUSTERS. GETTING ANY ? est définitivement un film décalé et totalement fou qui donne furieusement envie d'en savoir un peu plus sur la "face cachée" de Takeshi Kitano. Kerozene

GHOST GATE aka Ju-on no Yakata: Ghost Gate - Yamaguchi Makoto avec Yabe Miho, Namikawa Kouta, 2003, Japon, 88m, TV

Cinq jeunes adultes vont entrer dans une maison ou s'est produit un meurtre il y a quelques années. Ils participent à un concours qui leur permettra de remporter un bon montant, s’ils résoudent l’énigme de l’écrivain qui y a disparut. Dans le groupe de chasseurs de fantômes, Akim, jeune fille troublée qui a des dons pour sentir la présence de l’au-delà. Surprenant qu’elle soit encore avec la gang, car ils lui ont fait un coup pendable jadis, à la CARRIE.

Ce n'est pas la seule chose que l’on ne comprendra pas. Outre les personnages qui ne se comprennent pas entre eux, on a peine à suivre ce téléfilm qui mélange SCOOBY DOO, CARRIE, THE GRUDGE avec du AGATHA CRHRISTIE et une sous-intrigue de jalousie puérile digne d’un soap opera. Il y a bien vers la fin de longues explications tordues toutes en dialogues, toutes imprévisibles, et la vision fictive d’un monde parallèle ou le bonheur est possible. Du lesbianisme refoulé assumé dans l’autre vie ? Ou un grand bol de n’importe quoi ? J’opte pour la seconde hypothèse. Le doublage anglais, celui-ci n’est pas offert en version originale sous-titrée, ajoute au désagrément de l’expérience, les voix sont toutes près du micro, sans subtilité. Tristounet. Et on ne se parlera pas du fantôme aux longs cheveux noirs qui rappelle cent autres films. Non. Mario Giguère

GHOST IN THE SHELL 2 aka Innocence - Mamoru Oshii, 2004, Japon

Je viens de voir GHOST IN THE SHELL 2, et j'ai passé un assez bon moment ( il faut le faire étant donné ce que j'ai compris du film). La scène de la parade est vraiment à tomber par terre et la musique est vraiment très belle. Le thème de l'homme et de la machine est présenté de façon ultra philosophique ( peut-être trop, étant donné la rapidité des sous-titres..), et il est difficile d'en sortir indemne. Hitchcock79

The GHOST OF KASANE aka THE GHOSTS OF KASANE SWAMP aka THE DEPTHS - Nobuo Nakagawa, 1957, Japon 

Un masseur aveugle va réclamer à un samouraï l'argent qu'il lui doit. Le samouraï prétend ne pas pouvoir s'acquitter de sa dette, le masseur s'offusque poliment mais avec raison, ce que le samouraï n'apprécie guère - ce qu'il exprime de manière un rien exagérée puisqu'il se met à découper le masseur à l'aide de son sabre. L'exécution est lente, les coups portés son nombreux et le masseur a le temps de souffrir. Son corps est ensuite plongé dans les marais de Kasane. Rapidement, le spectre du masseur vient hanter le samouraï qui, croyant tuer à nouveau son créancier, porte en réalité un coup fatal à sa femme avant de se plonger lui-même dans les marais. Vingt ans plus tard, la fille du masseur tombe amoureuse du fils du samouraï dont la véritable identité est cachée par son travail de servant. Le film nous conte alors les amours tortueuses de tourtereaux devant faire face aux contraintes sociales (mariage arrangé, rangs sociaux incompatibles, etc...) et à une prétendante hideusement défigurée jusqu'au dénouement shakespearien, où amants fugueurs, mercenaire sournois et fantômes un rien vicieux s'entretuent dans les fameux marais maudits.

Cette adaptation en noir et blanc d'un roman populaire d'Enchô San'yuutei est peut-être la plus connue, le film n'en est pas moins terriblement statique. Il faut dire que la mise en scène de Nakagawa semble inspiré par le kabuki et implique par conséquent une certaine théâtralisation relativement pénible pour le média cinéma. Le récit ressemble étrangement à du Shakespeare: un élément surnaturel à l'origine d'une histoire de relations torturées mène les protagonistes vers une mort annoncée lors d'un final sanglant. Malheureusement pour les amateurs d'épouvante, ce film - pourtant court (66 minutes) - est principalement concentré sur les passions déchirantes de nos héros. Seuls la scène d'introduction et le final - qui est étonnamment sanguinolent - s'inscrivent dans le genre fantastique. Néanmoins, il est intéressant d'y voir l'utilisation du spectre à cheveux longs, imagerie aujourd'hui usée jusqu'à la corde, mais dégageant ici une espèce de désespoir romantique supplémentaire. Kerozene

GIRL BOSS BLUES: QUEEN BEE'S COUNTERATTACK aka QUEEN BEE STRIKES AGAIN - Norifumi Suzuki 
avec Reiko Ike, Yukie Kagawa, Shinsuke Taki, Hiroshi Miyauch, Toru Abe, 1971, Japon

Dans ce premier volet d'une série de sept films, il est permis de constater l'émergence d'un double phénomène dans la société japonaise : la rébellion d'une jeunesse qui avait déjà bien ouvert sa gueule aux côté de la classe ouvrière en 1968, et l'émancipation de la femme. Il était donc logique d'illustrer pareil " mouvement " par une série dédiée aux " sukeban ", autrement dit aux " jeunes filles délinquantes ". La série est d'ailleurs également connue sous l'appellation SUKEBAN, ce qui tombe plutôt bien. L'histoire importe moins que l'idée générale émanant du récit, à savoir la mise en avant d'une jeunesse contestataire, désabusée, très orientée vers un esprit " fuck the system ".
On y suit un gang de gonzesses rebelles n'acceptant aucune règle si ce n'est les leurs, refusant la suprématie masculine - qu'elle soit sociale ou sexuelle (les vierges intégrant le gang doivent se déchirer l'hymen elles-mêmes) - et tenant tête aux yakusas histoire de bien marquer leur indépendance. Mais il existe des failles partout, même dans un groupe d'idéalistes soudées. Dirigée d'une poigne de fer par la belle Reiko Ike, la tête du gang est soudain menacée par le retour de la fondatrice du gang qui vient de terminer un séjour derrière les barreaux. Conflit d'intérêt, confrontation d'ego et complexe de supériorité viennent entacher le quotidien du groupe qui a déjà fort à faire avec les yakusas de la région ainsi qu'avec un gang de jeunes bikers mené par un fils à papa qui peine à terminer sa puberté. Ces derniers vont d'ailleurs offrir la scène la plus invraisemblable du film où les motards invitent les filles du gang à prendre place sur leurs bécanes, nues et allongées sur le dos, avant de se faire fourrer par les pilotes qui se lancent dans une course de sexe et de vitesse où " le premier qui jouit a perdu " ! Un instant de pur cinéma déviant et complètement ahurissant qui siège fièrement en haut des plus grands moments du cinéma d'exploitation mondiale et qui justifie à lui seul le visionnement de ce film malheureusement trop décousu pour être réellement passionnant. Car on se perd quelque peu dans cette histoire un rien bordellique où s'accumulent coups de gueule et scènes d'érotisme allant de la partie de baise désabusée aux étreintes passionnelles. Si un film ne doit pas nécessairement bénéficier d'une intrigue solide pour gagner le spectateur à sa cause, il lui faut compenser d'une manière ou d'une autre. Et c'est là, malheureusement, que ce premier GIRL BOSS BLUES pêche un peu. Il y a pourtant de la matière, entre une critique sociale (que certains soupçonneront de n'être qu'un prétexte à quelques scènes de crêpages de chignons et d'effeuillages bienvenues) et un esprit d'exploitation pur et dur, et la thématique est riche. Raison pour laquelle, sans doute, le film connut pas moins de six séquelles. Kerozene

GIRL REBEL FORCE OF COMPETITIVE SWIMMERS aka Undead Pool aka Nihombie 2 - Kôji Kawano, 2007, Japon, 78m

Un virus transforme des étudiantes en espèce de zombies (à moins de nager dans la piscine de l'école) et c'est à la mystérieuse et charmante nouvelle étudiante de résoudre le problème. On découvrira qu'elle a été entrainé pour être une tueuse parfaite et qu'aux zombies se mélangent une histoire avec un terroriste. Je vous le dis, j'y ai rien compris.

OK alors on sait déjà que le scénario est débilos mais ce petit hybride de zombies/sexploitation et de chambara vaut-il le coup d'oeil? Pour ma part, j'ai été quand même très déçu, on dirait que ça a été tourné en trois jours par des mecs avec des bonnes intentions mais sans le moyen ni la compétence. On se lâche lousse sur quelques aspects surtout la nudité. D'ailleurs l'actrice principale, terriblement monolithique au point que je demande si elle n'était pas une marionnette, a au moins l'avantage d'avoir un jolie buste siliconée. On pourra l'admirer en détails durant une scène de lesbianisme qui dure près de 10 minutes. Quelques scènes donnent mal au coeur, non pas car elles sont dégoutantes, mais parce que certains moments donnent l'impression d'être sur un bateau pendant un ouragan, c'est parfois à la limite du regardable. Après un moment, on arrête d'essayer d'y comprendre quelque chose et on regarde le temps passer, on voit passer quelques combats mous et mal montés au passage et une panoplie de nichons. Le film a tout de même un certain charme étant donné que ceux qui l'ont fait avaient visiblement des bonnes intentions, mais on se perd dans un ramassis d'éléments qui s'engouffrent dans le n'importe quoi. Vous pouvez passer votre tour. Abba

The GLAMOROUS LIFE OF SACHIKO HANAI aka HANAI SACHIKO NO KAREI NA SHÔGAI - Mitsuru Meike, 2004, Japon 

Sachiko Hanai est une jeune fille un rien délurée qui donne des cours privés aux étudiants largués. Mais chaude comme la braise et nympho jusqu'au bout des tétons, la cochonne finit toujours par s'envoyer en l'air avec ses élèves incapables de résister à l'appel du sexe. Il faut dire qu'elle fait tout ce qu'il faut pour rendre dingue n'importe quel mâle hétéro. Un soir, dans un bar, alors qu'une transaction frauduleuse tourne mal, Sachiko prend une balle en plein front. Sonnée, la fille se relève et sort en titubant du bistrot en emportant malgré elle l'objet de la rixe: une réplique de l'index de George W. Bush! Après s'être fait tringler par un flic opportuniste, elle découvre le trou au milieu de son front et y enfonce un stylo. Ce dernier pousse la balle au centre de son cerveau et fait exploser le QI de notre gloutonne du sexe. Sachiko devient alors avide de science, de culture et de philosophie et allie alors éducation avec parties de jambes en l'air à un rythme époustouflant. Mais à ses trousses se trouve un agent secret coréen prêt à tout pour mettre la main sur le fameux doigt...

THE GLAMOROUS LIFE OF SACHIKO HANAI est en réalité la version longue (93 minutes) de HORNY HOME TUTOR: TEACHER'S LOVE JUICE (2003, 65 minutes). Le scénario de ce pinku totalement déjanté est signé Takao Nakano, le réalisateur de KILLER PUSSY et de la série EXORSISTER bien connue des amateurs de déviances filmiques nipponnes. Mais si comme les films de Nakano, TGLOSH est du pur bricolage trash qui transpire le système D, celui de Meike a l'avantage d'avoir été tourné sur pellicule, ce qui est appréciable avouons-le, même si je n'ai rien contre la DV... Et Meike est plus généreux que Nakano quand il s'agit de livré des scènes érotiques. En effet, les scènes cochonnes pullulent dans TGLOSH, ne laissant aucun répit au spectateur qui va endurer 93 minutes durant une érection quasi non-stop. Car même si l'actrice Emi Kuroda n'est pas plastiquement la plus bandante des filles, elle dégage une aura qui pue le sexe et les cochonneries et prouve avec aisance qu'elle ne connaît pas le sens du mot pudeur. Et si l'érectomètre est souvent au top, on oublie pas non plus de se marrer franchement avec des ingrédients déjantés tels que: un doigt verni aux couleurs patriotiques américaines voler au bout de quelques fils de nylon grossiers, le même doigt violer l'héroïne en étant téléguidé par un George Bush télévisé, un commando de nipponnes obèses, un agent secret violeur, une Sachiko nympho citer Kant et Descartes en se faisant peloter, et finalement avec un pinku dans lequel on voit enfin des foufounes sans cache, avec les poils et tout et tout. Définitivement culte!!!  Kerozene

Une CALL-GIRL (qui performe très bien dans le Softcore Pink Sex à tous les 8 minutes en moyenne en temps écran) reçoit une balle dans l'front qui réveille ses facultées intellectuelles... Et c'est suffisant pour en faire une génie! Cette dernière à récupérer par inadvertance le doigt cloné de Georges Bush qui permet de déclencher le lancement des missiles ! Ce doigt est convoité par plusieurs afin de gagner le contrôle politique. Le tueur responsable du trou dans la tête de notre délicieuse Sachiko ne laissera pas prise.

Il s'agit à la fois d'un film politique anti-américain et d'un Softcore movie remplit d'humour et d'action ! Un mix étonnant qui a très bien fonctionner pour moi. Un peu comme si DOCTOR STRANGELOVE rencontrait LA TOUBIB AUX GRANDES MANOEUVRES, PULP FICTION et N'importe quel Porn Movie à la japonaise ! Killer Gazoo peut crier encore une fois: MASTURBATION ! Mais n'empêche que j'ai bien aimé !

6.5/10 Black Knight

GOD'S LEFT HAND, DEVIL'S RIGHT HAND aka Kami no hidarite akuma no migite - Shusuke Kaneko avec Tsubasa Kobayashi, Ai Maeda, 2006, Japon

Voici une curieuse histoire d'horreur adaptée d'une bande dessinée Japonaise. Il est en effet rare de mettre au coeur de ces récits des enfants, plus souvent accessoires ou justes possédés. Ici un jeune garçon qui peut ressentir les mauvaises pensées des adultes en train d'accomplir des actes répréhensibles, et de les vivre. C'est ainsi que le petit voit une jeune femme ramasser une poupée et se faire transpercer la gorge, la sienne étant aussitôt transpercée. La police soupçonne la seule personne dans la maison au moment du drame, sa soeur, qui se verrat confier la mission d'arrêter le tueur en série d'après les indices des rêves de son frère. Prendre le train jaune jusqu'au bout de la ligne, contacter la dame en bleu, aller à la maison blanche. Parallèlement, le spectateur voit le tueur, un père monoparental qui élève sa fille qui est incapable de marcher. Il lui raconte régulièrement des histoires à partir des grands cahiers dans lesquels il dessine des histoires macabres, en réalité les meurtres qu'il orchestre de toutes pièces !

On est pas certain du ton employé dans un premier temps, mais force est de réaliser qu'il règne un humour noir et féroce dans cette histoire qui détonne ! Une séquence est particulièrement savoureuse, notre homme attirant deux jeunes filles avec une pièce remplie de beaux petits gâteaux. Les capturant, il les force à se goinfrer avant de les trucider, un moment aussi drôle que gore. Le final mettra en vedette les enfants, le garçon et la jeune fille, dans une conclusion qui tient plus du conte de fée que du film d'horreur traditionnel. Quelque chose de différent de la part d'un Shusuke Kaneko en verve ! Mario Giguère

GO, GO, SECOND TIME VIRGIN aka VIERGE VIOLEE CHERCHE ETUDIANT REVOLTE aka GO, GO, YOU WHO ARE A VIRGIN FOR THE SECOND TIME - Koji Wakamatsu, 1969, Japon

Une adolescente se fait violer par une bande de jeunes sur le toit d'un immeuble. Un garçon timide au look de premier de classe assiste à la scène en silence. Le lendemain, suite à un rêve lui rappelant un viol antérieur, la jeune fille demande à ce même garçon de la tuer. C'est sur cette trame apparemment simple que Wakamatsu réalise un film à la poésie nihiliste aussi touchante que désespérante. Sa vision en noir et blanc pessimiste d'un Japon à la dérive en proie à la violence gratuite et à la désillusion d'une jeunesse en perdition est racontée d'une manière aussi froide que détachée. Simpliste dans sa mise en scène abstraite et dépouillée qui rappelle celle de Jean-Luc Godard, mais dont les excès de sexe et de brutalité ramènent au cinéma d'exploitation, Wakamatsu aligne des séquences marquantes comme ce passage en couleur dans lequel explose un alignement de perversions diverses (golden shower forcée, orgie alcoolisée, meurtres sanglants). Fascinant et effrayant à la fois, il est facile d'imaginer que ce film reflète la révolte du réalisateur rebelle, ancien yakuza et ex-taulard s'étant insurgé contre la politique de la Nikkatsu pourtant loin d'être la plus frileuse des compagnies de production nipponne. Tourné en quatre jours sur le toit de l'immeuble abritant sa propre compagnie de production et rythmé par des compositions allant du rock psychédélique au free jazz, GO, GO, SECOND TIME VIRGIN est une des oeuvres maîtresses du cinéaste underground japonais le plus populaire de l'histoire. Kerozene

GOKE, BODY SNATCHER FROM HELL aka Kyuketsuki Gokemidoro - Hajime Sato, 1968, Japon 

OH... LA BELLE CRÈME FOUETTÉE MANGEUSE D'HOMMES ! 

Ce film bénéficie d'une réputation-culte dans certains milieux (notamment les fanzines français des années 80-90). On l'affuble même, sur IMDB, d'adjectifs comme " perturbant ", " lugubre ", etc. Que les couards soient rassurés : ce n'est pas dans le genre de WOMAN IN BLACK. En fait, c'est une série B cheap de science-fiction.

Le tout commence dans un avion détourné par un terroriste, qui s'écrase après être entré en collision avec une soucoupe volante. Dans le no man's land où ils échouent, les passagers se querellent. L'un d'entre eux découvre la soucoupe et tombe sous l'emprise d'une entité extraterrestre, sorte de blob qui ressemble à de la crème fouettée dorée. Comme il se nourrit de sang humain, on devine la suite...

Rien de très inquiétant, forcément, dans ce tout petit film japonais réalisé avec sérieux, mais peu convaincant en ce qui concerne le résultat final. Quelques passages soutiennent l'intérêt (le début, quelques moments de tension dans l'avion écrasé), mais le plus souvent, on s'endort un peu ou alors on est tenté de rigoler devant la précarité du tout.

Un message écologique, pacifiste et social se dissimule ça et là, mais PLAN 9 FROM OUTER SPACE nous avait déjà fait le coup dans le même genre : les aliens nous envahissent parce qu'on est une humanité trop guerrière. Pour augmenter le message déjà lourd, le réalisateur intercale ici et là des documents d'archive de guerre en monochrome rouge (rouge = sang. Beaucoup de rouge = champ de bataille, holocauste... Subtil...).

C'était le dernier film du réalisateur Hajime Sato, qui avait auparavant signé quelques bandes d'épouvante tel TERROR BENEATH THE SEA et HOUSE OF TERRORS. Howard Vernon

GONIN - Takashi Ishii, 1995

Première grande réussite de Takeshi Ishii, Gonin se veut un compte rendu nihiliste et violent de l'état de l'homme japonais de classe moyenne. Le film raconte l'histoire de cinq individus au bout du rouleau, qui n'ont pour ainsi dire plus rien dans la vie, et qui décident de s'attaquer à un chef de triade pour lui voler son argent. Ils y parviendront, mais seulement pour se rendre compte qu'ils ont commis une erreur, une grave erreur. Car Takeshi Kitano est à leurs trousses !  Grand film, émouvant par sa violence jamais gratuite, impressionnant par son climat oppressant et l'atmosphère sombre qui règne en maître pendant toute sa durée, Gonin en vaut vraiment la peine. Orloff

The GREEN SLIME aka Bataille au-delà des Étoiles - Kinji Fukasaku avec Robert Horton, Luciana Paluzzi, Richard Jaeckel, 1968, Japon/États Unis/Italie, 90m

Sur la station spatiale Gamma 3 on repère un météorite qui s'en vient détruire la Terre dans quelques heures. On envoie à toute vitesse le Commandant Rankin, avec une équipe réduite, pour faire exploser le météorite. Succès au rendez-vous, cependant, une substance visqueuse verte, la Green Slime du titre, ramenée par inadvertance, prend de l'expansion et se transforme en monstre. Pire, chaque goutte de sang peut se régénérer et produire une autre créature. La station est bientôt remplie de ces bestioles qui se nourrissent d'énergie, intuables, se multipliant ! Pour compliquer le tout, le commandant Rankin est en froid avec le commandant de la station, son ancien copain, fiancé avec son ancienne flamme. Sapristi !

Souvenir curieux que ce film avec une certaine ambition, mais des monstres qui suscitent plus le rire que la peur. Si le scénario jongle avec des concepts forts, souvent reprit, et que Fukusaku nous sert des victimes électrocutées ou ensanglantées surprenantes dans un film au public visé familial, enfin on imagine, le tout est torpillé par des effets de créatures risibles, autant visuels que sonores. Le drame passionnel qui se dessine est aussi surprenant au premier abord, mais à trop viser large, on rate plusieurs cibles. La gueule de héros de Robert Horton et le visage très connu de Richard Jaeckel font l'affaire tandis que Luciana Paluzzi comble le quota de beauté. D'ailleurs on ne peut que remarquer l'ensemble du casting féminin, toutes mignonnes, qu'elles soient infirmière ou scientifiques. L'ensemble des personnages masculins secondaires est joué par de véritables militaires américains stationnés au Japon à L'époque du tournage. Inégal et plus nanar qu'autre chose, mais sympathique. Mario Giguère

GS WONDERLAND - Ryûichi Honda avec Chiaki Kuriyama, Takuya Ishida, 2008, Japon, 100m

En 68 au Japon comme bien ailleurs sur la planète, c'est la Beatlemania et la folie des groupes de garçons, le GS ou " Group Sound ". Un cadre intermédiaire d'une maison de disque a un mois pour trouver la nouvelle sensation, il se retourne vers son gérant de groupe et lui demande de trouver les perles. Il trouve trois amis qui rêvent d'avoir leur succès, mais comme il en faut quatre, on engage justement la grande fille qui s'est présentée l'autre jour, Miku Ono (Chiaki Kuriyama) qui deviendra pour l'occasion Micky. Affublé de costumes ridicule, Micky devient la coqueluche de jeunes japonaises er c'est le succès qui commence.

Petite comédie d'époque qui fera sourire ceux qui l'ont vécu et rire les jeunes qui croient que les Backstreet Boys ont tout inventé. La farce brosse large mais est charmant. N'empêche on se demande pourquoi ce film est choisit dans un festival comme Fantasia, si ce n'était de la présence de Chiaki Kuriyama, vedette de Battle Royale, Kill Bill, Battle League in Kyoto et on en passe. L'actrice culte a le physique de l'emploi et il fait bon la voir dans un rôle comique qu'elle sert à merveille. Pour les chansons aux textes ringards, aussi ! Mario Giguère

GUINEA PIG aka Za ginipiggu: Akuma no jikken, 1985

Une bande de jeunes maltraitent une jeune fille pendant 40 minutes. Ils l'attachent, la baffent, lui versent de l'huile bouillante sur le bras, y versent des larves, lui jette des trucs dessus (méduses ?), lui font subir une torture auditive pendant 20 heures, et lui crèvent un oeil.

Voila, c'est tout en gros. Et franchement, ça va pas loin. Kerozene

GUINEA PIG 3 - A FLOWER OF FLESH AND BLOOD aka Za ginipiggu 3: Chiniku no hana - Hideshi Hino, 1985

Film mythique s'il en est, supposément le plus "choc" de toute la série, cette merde bas-de-gamme ne m'a pas vraiment impressionnée.  Le scénario (s'il y en a un) est mince comme une cervelle de Cornélius : un type kidnappe une jeune écolière japonaise, la drogue et la découpe en morceaux.  Bon, tout aurait été un peu authentique s'il n'y avait pas eu de découpage technique. Mais on a droit à des plans de caméra pas très raffinés, mais suffisamment bien exécutés pour qu'on se doute que ce soit un "professionnel" qui a filmé le tout.  L'aspect réel fout donc le camp dès le début. Et que dire des trucages ?  D'accord, Charlie Sheen a vu le film et a cru que c'était vrai.  Mais qui est-il, ce gros connard, pour en juger ?  Le sang n'est pas très authentique, et la plupart des "amputations" sont bien trop plastiques !  Et le bagou du fanatique japonais (très beau avec son casque) est incompréhensible pour tout le monde ne parlant pas cantonais.  Que reste-t-il à la fin ?  Une impression douteuse, celle qu'on éprouve quand un type, en prison, nous emprunte notre savon et le jette par terre. Pénible à regarder parce que sans rythme, je le conseille aux amateurs de gore, qui y trouveront peut-être leur compte... Orloff

GUNHED aka GANHEDDO   - Masato Harada alias Alan Smithee avec Masahiro Takashima, Brenda Bakke, 1989, Japon, 97m

SF japonaise bordélique wanna-be destroy, GUNHED aurait pu être quelque chose de vraiment bon avec un montage un peu mieux mené, et surtout une réalisation digne de ce nom. Le résultat est plus que décevant, les scènes se suivent avec un semblant de continuité et les dialogues sont aux ras de pâquerettes. Dans le futur, des chasseurs de trésor (en fait des micro-puces) se retrouvent décimés par un bio-robot fort peu aimable. Celui-ci est d'ailleurs super ridicule et ne fait pas effet une seconde. Le GUNHED du titre est un robot style transformer intelligent. Dommage, il y avait matière a un bon film de SF destroy. Kerozene

Il est difficile de résumer un scénario incohérent, mais en gros, des chasseurs de trésors ou bandits de grand chemin, dans un futur éloigné, essaient de récupérer un métal rare. Ce truc est dans un complexe ou était le plus grand ordinateur du monde, qui avait décidé, il y a quelques années, de se débarrasser des humains (bonjour Terminator). Une guerre de robots s'en fut suivie et c'est encore grâce à un robot, Gunhed, que le dernier bandit survivant surnommé Brooklyn (l'ordinateur, Kyron-5, a bien l'intention de se défendre), un Texas ranger nommée Kim et deux enfants sur place vont essayer de sauver leur peau.

Il faut dire que la genèse du scénario est abracadabrante. Fruit d'un concours pour trouver de nouvelles idées pour la suite de Godzilla 1984, à qui on devra l'histoire de Godzilla vs Biollante, ce scénario donc, arriva en seconde position et fut recyclé par la Toho, minus Godzilla. J'ai eu beau regarder une version ou les dialogues en japonais sont sous-titrés, il manque carrément des bouts et des explications de base au scénario. De ce Bio-droid énigmatique à cet enfant muet qui reparle mystérieusement après avoir eu une lumière qui lui sort de la bouche en passant par ce "Brooklyn", un mécanicien qui a peur de piloter ou de cette Nim, qui a l'air presque désintéressée par toute l'histoire.

Le montage n'aide en rien, mettant l'accent sur les effets spéciaux traditionnels au mépris de la clarté de la narration. Qui plus est, les effets sonores et parfois la trame sonore, sont parfois plus risibles que dramatiquement efficaces. Reste ces effets spéciaux de maquette qui ont pas mal vieillit, mais qui sont parfois chouettes en cette ère de transformers déments en images de synthèse.

Masato Harada refusa donc d'être crédité en tant que réalisateur pour la version américaine, un autre travail facile dans la pseudo carrière d'Alan Smithee ! On le retrouve entre autre à la réalisation d'INUGAMI, film d'horreur japonais fort sobre que j'ai bien apprécié. Mario Giguère

GUTS OF A BEAUTY aka GUTS OF A VIRGIN 2 aka Bijo no harawata - Kazuo 'Gaira' Komizu, 1986    

Un film japonais complètement barré de plus! On va finir par tous les prendre pour des sadiques là-bas!

Bon, mais ce film (suite de "guts of a virgin" d'ailleurs) réputé pour son extrémisme n'est finalement pas si mal, et... ressemble quand même à du cinéma. Ce n'est pas juste un essai de plus vers les limites de ce qu'il est possible de faire avec une caméra.

Le scénario met en scène une bande de mafieux yakusa impliqués dans des histoires de fric (passons les détails), et qui mènent au suicide une jeune fille après l'avoir drogué et violé sauvagement.

En se suicidant, elle va émouvoir une autre jeune fille, suffisamment en tout cas pour susciter un désir de vengeance chez elle! Celle-ci va donc tout faire pour s'incruster dans le milieu, et faire de son mieux pour faire payer les coupables.

Je laisse la surprise de la fin incroyable où l'on glisse très rapidement vers le film gore à monstres!? Les scènes de sexe "hard" avec le monstre laissent un peu pantois, je dois dire!

Le scénario aurait donc bien fait l'objet d'une série B classique énoncé comme ça, mais la constance du sexe et de la violence à l'écran donne une ambiance malsaine très particulière. Les scènes de sexe étant assez hard quand même puisque l'on a droit aux fameux "pixels" à la japonaise de temps en temps (a croire qu'ils ont jamais vu un mec bander dans ce pays!!?). L'importance de la drogue est également capitale dans le scénario... Sexe, drugs &... gore'n'roll!!

Pas un film indispensable, mais qui se laisse regarder malgré tout... Franfran

GUTS OF A VIRGIN aka ENTRAILS OF A VIRGIN aka Shôjo no harawata - Kazuo 'Gaira' Komizu, 1986

Un photographe coquin, son producteur, un assistant et trois modèles (dont une qui se trouve être la copine du photographe) partent bourlinguer quelque part, après 15 minutes de scènes de prises de photographies nues et de copulations. Bref, nos six cocos sont surpris en pleine nuit par un dense brouillard et décident de s'arrêter dans une baraque en lisière de forêt. Les mecs font les gros porcs et se saoulent au saké. Le photographe oblige l'assistant à faire du catch avec sa copine - ils s'exécutent, la fille finit par se pisser dessus (!). Et ça continue en séance de séduction à coup de "je vais faire de toi une star". Mais dehors rode un homme étrange, un gars qui se ballade à poil et qui est tout sale, plein de boue. Et il se met en tête de massacrer un par un les malheureux visiteurs, sans omettre de violer les filles, vu que notre homme est membré comme un cheval. Un coup de marteau sur la gueule du premier fera gicler ses yeux hors de leurs orbites, une fille sera décapitée, une autre étripée par le vagin, .... bref, on nage en plein bon goût, et on ne peut pas dire que tout ça soit franchement réjouissant. Car même si le mauvais goût c'est sympa, voir une fille se masturber à l'aide d'un bras coupé, c'est quand même trash. De plus, l'ensemble est de bien piètre qualité. Il y a eu deux suites, toujours par Gaira, et GUTS OF A VIRGIN III, qui n'a rien à voir, est chroniqué ici sous le titre de SADIQUE ET EXPERTE. Kerozene

Bon ben j'aime bien les films un peu spéciaux et là c'est mon premier Category III et j'suis presque pas déçu. Merci au Peer2peer, le film était en Vo non sous titré, mais c'est largement compréhensible pour quelqu'un qui sait juste dire sayonara.

On pourrait qualifier ce film de giallo porno à deux balles. Porno parce que les scènes de sexe occupent 2/3 du film (et c'est long surtout que les filles ont l'air de souffrir) et ça a beau être flou (censure japonaise) c'est un peu trash et dégradant on a quand même droit à l'urophilie, la tarte aux poils (avec un geste élégant pour retirer un poil des dents) et bukkake (dont une giclée hallucinante du monstre)

Puisqu'on est au monstre, (je ne vous raconte pas le film sinon vous n'aurez vraiment plus aucun intérêt à le voir), c'est à cause de la multiplicité des techniques de meurtres que je parle de giallo mais en même temps c'est pas à l'arme blanche donc on devrait parler de slasher en fait (et puis on s'en fout d'ailleurs)mais l'étripage par le vagin est particulièrement trash. En tous cas, pour le "monstre" y se sont pas foulé un mec avec une grosse couche de terre, et un gros organe (obsédé sexuel avec ça) pas de frais de costume, de maquillage, idéal, en plus on peut prendre un mauvais acteur (je pense que c'est le cas) y dis quelques mots d'une voix caverneuse mais bon, comme je l'ai dis, je capte pas le japonais alors je resterai avec ce mystère toute ma vie. Richard Ludes

The H MAN aka L'Homme H aka Bijo to ekitai ningen - Ishirô Honda avec Yumi Shirakawa, Kenji Sahara, Akihiko HirataIshirô Honda, 1958 Japon, 86m

Lorsque les forces policières voient littéralement disparaître un homme qui s'apprêtais à s'enfuir avec des narcotiques, ils ne retrouvent que ses vêtements au sol. La police de Tokyo interroge la copine du disparu, chanteuse de cabaret, sans succès, elle n'a aucune idée de ce qui a pu se produire. Un jeune scientifique va débarquer au commissariat avec une théorie un peu excentrique. De récents test de bombe H dans l'océan pacifique auraient contaminé l'équipage d'un navire. Les marins ont disparu, ne reste que leur vêtements. Des apparitions de créatures difformes qui brillent sèment la panique en ville.

Vu il y a plusieurs décennies sur une vidéocassette à rabais, je gardais un bon souvenir du film, mais la qualité de l'image n'était pas au rendez-vous. Quel bonheur de voir la sortie récente en Blu-ray, superbement restauré. Sorti trois mois avant The Blob et un an avant Caltiki Monstre Immortel, les origines de la transformation des hommes n'est pas sans rappeler les tests de l'époque ou les origines de Godzilla. Si le matériel publicitaire pouvait laisser croire que l'on voyait les visages humains des créatures, il n'est est rien. Ces êtres difformes sont rapidement une menace pour la ville, se multipliant par simple contact. Les scènes de cabaret sont l'occasion de danses lascives qui peuvent surprendre. Le ton est on ne peut plus sérieux et on suppose que le scientifique qui protège la belle chanteuse pourra la revoir avec plaisir quand tout sera terminé. Époque oblige, on démarre tranquillement après l'étonnant début et on débouche dans la dernière partie avec un combat acharné et spectaculaire. Une belle réussite pour la Toho et le réalisateur Ishirô Honda.

Programme double avec Battle in Outer Space sorti chez Mill Creek Entertainment. Mario Giguère

HALF HUMAN - Kenneth G. Crane, Ishirô Honda, John Carradine, Japon/États-Unis, 1957

Un scientifique américain ( John Carradine ) raconte à deux de ses collègues l'expédition japonaise qui a amené la capture d'un Yeti de 9 pieds. Il en a pour preuve le corps du fils de Yeti, tué par des promoteurs qui essayaient de le capturer. La colère de la créature père sera immense et la tragédie totale.

Comment un film japonais de 93 minutes devient un film américain de 68 minutes ? En tournant toutes ces scènes avec John Carradine pas dessus le marché ? En fait Carradine raconte tout le film , il n'y a aucun dialogue japonais, pas même de doublage sur aucune scène. Il reste que les scènes originale sont assez fortes pour mériter le détour. La créature est bien réalisée et bien filmée, tout comme le magnifique décor qui lui sert de refuge. La version originale est malheureusement non disponible, le peuple qui, dans le film, vénère et craint le Yeti, étant en fait fort fâché d'avoir été présenté comme des primitifs proche des tribus de l'âge de pierre. Dommage pour les cinéphiles. Mario Giguère

HELLDRIVER - Yoshihiro Nishimura avec Eihi Shiina, Asami, Cay Izumi, Yumiko Hara, Kazuki Namioka. États Unis/Japon, 2010

Rikka (Eihi Shiina) vit avec son père handicapé des deux jambes, sa mère et son oncle. Rikka et son père reçoivent de mauvais traitement. Par un beau jour, Rikka entre à la maison et découvrent sa mère et son oncle qui dévorent les jambes du père après les avoir fait cuir. Les deux tentent de forcer Rikka à en manger et une querelle s'ensuit. Devant la maison, une météorite pénètre dans le corps de sa mère pour propager une invasion de zombies.

Avec un scénario comme celui-ci, nous sommes loin du film de Nicholas Cage, il s'agit plutôt de la dernière oeuvre de Yoshihiro Nishimura avec sa toujours présente Eihi Shiina. C'est fou, gore et remplient de folie. Par contre ses films finissent par devenir redondant, c'est toujours la même recette. Nous avions vu Vampire Girl vs. Frankenstein Girl et Tokyo Gore Police. Ici, c'est la même chose. Mais il y a des personnages un peu plus attachant. Le film est un croisement entre BRAINDEAD et DAWN OF THE DEAD. Divertissant. Mais celui-ci est moins redondant que les autres. Black Knight

HELLS - Yoshiki Yamakawa, 2009, Japon, 117m

Linne est une jeune étudiante japonaise typique, qui a des allures de Sailor Moon. Elle meurt, écrasée en tentant de sauver un petit chat. Elle arrive en enfer, un lieu bizarre ou elle est aussi en retard à l'école, mais peuplée de gens bizarres et ou le directeur ressemble à Elvis. Ca va pourtant lui prendre un temps fou à accepter qu'elle est morte, surtout parce qu'en fait elle ne l'est pas, comme`certains autres étudiants, les membres de comité de l'école. Mystère et boule de gomme dans ce lieu ludique qui va se développer en récit aux connotations bibliques surprenantes et en brûlot pro-imagination.

Dessin animé déjanté aux personnages colorés et l'humour frappant, on en ressort malheureusement avec un constat qui s'étend à trop de productions japonaises : c'est vraiment long ! Ca étire la sympathie un peu trop pour beaucoup de spectateurs habitués au rythme américain plus tassé. Surtout qu'on croit à plusieurs reprises arriver à la conclusion logique, que non, on philosophe et on refuse une fin bonbon. Le graphisme m'a, dans un premier temps, déçu par sa simplicité, sa rapidité d'exécution apparente, ses traits rapidement esquissés amplifiés sur le grand écran. Mais cette souplesse permet par contre de faire vivre et de côtoyer des personnages très colorés et éclatés auquel on s'attache rapidement.

Ce ne sera pas au goût de tout le monde, mais ç'est encore un bel exemple de la vitalité du cinéma d'animation japonais et de sa diversité, toujours la bienvenue. Mario Giguère

HIMITSU aka The Secret - Yojiro Takita, 1999

Une fille et sa mère sont victimes d'un accident de bus. Elles sont les deux seules survivantes, mais à l’hôpital, la mère meurt et la fille se réveille. Enfin, pas tout à fait. La mère se réveille, mais dans le corps de sa fille. Seul le mari est au courant et le deuil est un peu plus facile à faire. Mais là ou ça se gate, c'est au niveau des rapports sexuels. Ben oui, bien qu'elle veuille tirer un coup, pour lui c'est dur car c'est le corps de sa fille. Donc problème. Problème aussi lorsqu'elle rencontre des jeunes gars de l’âge de sa fille, le mari en est affreusement jaloux...

Encore un fantastique sobre sans effets spéciaux, un film qui s'attache principalement aux personnages. Mais le traitement de ce film est un poil énervant et tire sur le lacrymal en alternant avec le comique façon Disney. Ce qui est assez détestable par moment. Kerozene

HORNY HOUSE OF HORROR aka Fasshon heru - Jun Tsugita avec Miho Arai, Asami, Saori Hara, Yûya Ishikawa, Wani Kansai, Akira Murota, Takashi Nishina, Demo Tanaka et Tôshi Yanag, 2010, Japon

Après une partie de Baseball amateur, trois amis vont prendre une couple de verres. Sur le chemin du retour, ils s'arrêtent devant un salon de massage. La curiosité l'emporte et ils y entrent. Ils font rapidement leur choix et l'un après l'autre vont avec une sensuelle hôtesse. Après un petit massage, l'une des masseuses tranche le pénis du gars. "Il s'agit d'un salon de massage pas comme les autres" dit-elle. "Ici, c'est le salon de massage de l'enfer et personne ne s'en sort vivant".

Il s'agit d'un premier film pour Jun Tsugita. Il est un collaborateur du réalisateur de MACHINE GIRL et Il avait écrit les scénarios de TOMIE: UNLIMITED et de MUTANT GIRLS SQUAD. Il s'agit d'un budget minime qui ne compte que peu de décors, mais ils ont eu la chance d'avoir engagé trois des actrices les plus populaires du cinéma porno nippon: Miho Arai, Asami et Saori Hara. Les effets spéciaux sont réalisés par Yoshihiro Nishimura, réalisateur de TOKYO GORE POLICE, HELLDRIVER, etc. La trame est mince, mais c'est quand même divertissant puisque la recette de nudité et gore est bien exploité. Et les retournements de situations et l'humour y sont nombreux. Bref, si vous avez envie d'un film très léger, gore, sexy et drôle... On ne se trompe pas. Black Knight

HOUSE aka HAUSU - Nobuhiko Obayashi, 1977, Japon 

La jeune et jolie Oshare, étudiante joviale et naïve, s'apprête à partir en vacances en compagnie de son cher papa, un célèbre compositeur veuf depuis quelques années. Mais leur voyage à deux se voit soudainement compromis puisque le père est tombé amoureux et qu'il souhaite voir sa nouvelle conquête et sa fille devenir bonnes copines. Refusant de voir sa mère remplacée par une inconnue, Oshare abandonne le projet de vacances familiales et invite six de ses copines dans la demeure de sa tante qu'elle n'a pas revue depuis bien longtemps. Le groupe d'adolescentes traverse alors des paysages enchanteurs semblant surgis d'un conte de fée pastel sur des airs de musique enfantine. Elles arrivent alors chez la tante d'Oshare, charmante vieille dame aux cheveux blancs se déplaçant en fauteuil roulant en compagnie d'un chat angora. L'accueil y est chaleureux et la tata, témoigne d'une hospitalité exemplaire. Mais très rapidement le séjour récréatif se transforme en cauchemar éveillé et les filles se mettent à disparaître les unes après les autres dans des conditions surréalistes!

Attention, pellicule hystérique! HOUSE commence comme une comédie à l'esprit cartoonesque, une sorte de manga live pour adolescente écervelée et rigolant sans cesse en évoluant dans des décors parfois idylliques aux couleurs flamboyantes. Le groupe de filles extrêmement typées compte des personnalités bien distinctes portant des prénoms concordant avec leurs activités. Ainsi, la mignonne Kung Fu défonce les portes à coups de lattes, la dodue Melody joue du piano, l'imaginative Fanta semble vivre dans un monde fantaisiste, etc... Chacune va alors devoir se confronter à un élément en accord avec sa personnalité et qui aura pour conséquence une mort sanglante. La gourmande péri en allant chercher un melon - et sa tête tranchée mord les fesses de l'une de ses comparses, Melody se fait dévorer par un piano anthropophage, Kung Fu se fait agresser par des bûches volantes.... Et le résultat est furieusement saisissant! Obayashi, un cinéaste formé au cinéma expérimental, injecte dans HOUSE une quantité plus que généreuse de techniques de collage/montage/superposition/etc... et parvient à mettre ce melting pot parfois improbable et vertigineux au service d'une histoire de maison hantée complètement déjantée. Les couleurs déchirent l'écran et les trucages explosent littéralement dans un style volontairement naïf orientant le film vers le conte de fée cauchemardesque. L'expérience et visuellement si riche et foisonnante - voire étourdissante - qu'un seul visionnement ne suffit de loin pas à tout assimiler et requiert une deuxième visite après digestion. Chose que Sam Raimi a certainement dû faire à plusieurs reprises avant d'entamer la production des EVIL DEAD tant certains éléments y sont similaires: meubles fous prenant vie de manière assourdissante, geyser de sang jaillissant d'un mur, divers objets ou membres humains volants à travers des décors en trompe-l'oeil.... HOUSE est sans doute indigeste pour certains tant l'ensemble déborde de folie furieuse et ne laisse aucun répit au spectateur, mais HOUSE est un film à découvrir d'urgence pour qui aime se sentir secoué devant son écran. Kerozene

Véritable ovni, ce film japonais est un vrai kaléidoscope étrange. Psychédélique à souhait, avec des effets (volontairement?) cheap, des décors en carton, un éclairage exagéré. Ce film est pour l'instant mon préféré. Tout y est: un piano mangeur de pianiste, un chat qui crache le sang, une tête volante qui croque des fesses... et j'en passe. Vous avez dit bizarre? Mathieu Prudent

HYPNOSIS aka Saimin - Masayuki Ochiai avec Goro Inagaki, Miho Kanno, Takeshi Masu, Ken Utsui, Yuki Watanabe, Shigemitsu Ogi, Kenta Satoi, 1999, Japon, 110m

À Tokyo, de nombreuses personnes se suicident sans raisons apparentes. L'inspecteur Sakurai, un policier chargé de faire la lumière sur cette étrange affaire, découvre que tous les suicidés ont parlé de mystérieux singes verts qu'ils auraient aperçus avant de mourir. Croyant que les victimes se sont tués par suggestion hypnotique, Sakurai demande alors l'aide d'un scientifique, le docteur Saga, qui est spécialisé en matière d'hypnose. Leur seul suspect s'avère être un animateur de télévision, Jissoji, qui est également un magicien pratiquant l'hypnose durant ses émissions. Lorsque que l'un des sujets de Jissoji, une jeune femme nommée Yuka, parle de singes verts à la télé, Sakurai croit avoir suffisamment de preuves pour arrêter l'animateur. De son côté, Saga est convaincu que le mystère n'est toujours pas résolu et il a raison puisque d'autres suicides se produisent avec à nouveau la mention d'apparitions de singes verts par les victimes. Saga en vient à croire que la ville entière pourrait bien être hypnotisée et que chaque individu ne soit devenu une bombe à retardement qui n'attend qu'un signal pour plonger dans une folie suicidaire.

Ce film fantastique japonais se situe quelque peu dans la veine de "CURE" car il parle également d'hypnotisme. Toutefois, malgré le titre, ce thème sert ici de prétexte afin de traiter d'abord du problème du suicide au Japon, qui s'avère être le premier pays au monde en la matière, et des éléments de la vie moderne quotidienne qui manipulent l'esprit de la population sans le savoir (ex. les publicités subliminales). Bien que l'approche soit assez conventionnel et fasse des compromis commerciaux en matière d'horreur et de fantastique, le film parvient tout de même à instaurer habilement un climat de paranoïa dont le spectateur ne peut que se laisser transporter. C'est que le scénario et la mise en scène souligne avec talent les angoisses du Japon moderne où la manipulation psychologique est l'une des grandes peurs du moment au pays. Il s'agit donc d'un thriller d'horreur au suspense assez prenant qui se regarde avec intérêt, bien que la chute finale soit un peu tirée par les cheveux. Les rebondissements réservent néanmoins quelques surprises et la trame sonore est bonne. Quant à l'interprétation, elle s'accorde au ton fantastique qui baigne la pellicule. Bref, ce long-métrage a du punch et je vous recommande de le visionner. Mathieu Lemée

1-ICHI II aka 1 (Ichi) aka Ichi aka Ichi II - Masato Tanno, 2002, Japon, 83m 

Le charismatique Dai Akakuma (Teah) hésite à croire ses deux acolytes qui disent qu'il est le plus fort du lycée. Un souriant bizarre nommé Shiroichi (Ichi/Nao Omori) se pointant au loin lors de ses bagarres l'angoisse. Continuellement humilié et désolé par son problème sexuel, Shiroichi découvrira enfin sa force. Les bandes rivales et Onizame (Kôji Chihara), un nouvel étudiant, en mangeront toute une.

Icchi/Shiroichi a de méchants gros problèmes. Pleurnicheur confronté à la violence des pires vilains, jeunes ou vieux, il émeut et on embarque facilement sachant que son réveil n'en sera que plus terrible. Quel bouille ce Nao Omori ! Ici il n'est pas le seul à pleurer. Dès le début Dai (Teah; DEAD OR ALIVE 2, CITY OF LAST SOULS) se questionne sur la signification d'être le plus fort. Confronté lui-aussi à un plus débile, le tout devient un douloureux psycho-drame. Efficace prequel d'ICHI-THE KILLER et 1ere réalisation de Masahito Tanno, l'assistant directeur de Miike depuis CITY OF LAST SOULS. À conseiller. Deadmonton

  INFECTION aka KANSEN - Masayuki Ochiai avec Michiko Hada, Mari Hoshino, Tae Kimura, 2004, Japon, 98m

Dans un hôpital au bord de la faillite, on manque de médecins, d'infirmières et de médicaments. Une horrible erreur est commise et un patient meurt. Le docteur Kuzami demande à son équipe de truquer le rapport médical pour sauver leurs emplois. Une ambulance débarque avec un patient dans un état anormal et le médecin de garde refuse de s'en occuper. On va se rendra compte trop tard que l'ambulance est repartie en laissant la civière et le malade sur place. Le patient est en train de fondre, littéralement, et il s'avère contagieux.

Complètement glauque du début à la fin. Il suffit d'avoir été obligé de se retrouver dans les couloirs d'un hôpital pour ressentir un malaise constant. On voit tout cette équipe de nuit épuisée, prendre les mauvaises décisions une après l'autre. Le cauchemar n'offre aucun soulagement et les comédiens comme la réalisation offre une performance anxiogène. Les effets spéciaux renforcent le malaise, on est content d'être devant l'écran et non sur place. Masayuki Ochiai est bien connu pour Shutter, réalisé quatre ans plus tard. Le film fait partie de la série J-Horror Theater, une anthologie de six films. Outre Kansen, on y trouve Premonition, Reincarnation, Retribution, Kaidan et Kyôfu, tous produits par Takashige Ichise dans la foulée du succès de Ringu. Mario Giguère

The INNOCENT SEVEN - Dankan, 2005, Japon

Ah les jolies colonies de vacances : ballades en forêt, randonnées en pleine nature, barbecues au clair de lune, que du bonheur ! Surtout quand on fait ça en famille. Seulement voila, les sept familles ici présentes ont une chose en commun : ils battent leurs enfants. Exténués de devoir endurer la présence de leur progéniture, ils décident de la rentabiliser en s'inscrivant à un camp de vacances organisés par de richissimes vieux mafieux qui prolongent leurs existences en se faisant implanter des organes vitaux frais et en bonne santé. Seuls les enfants physiquement bien portant seront considérés par les acheteurs, ce qui vaut aux parents appâtés par les grosses sommes d'argent qui les attendent de soudainement porter une attention inhabituellement protectrice à leur descendance. Pire encore : le pactole final étant définitivement fixé, si un ou plusieurs enfants venaient à ne pas être sélectionnés par les acheteurs, leurs prix seront répartis et ajoutés aux prix des autres, augmentant ainsi la valeur marchande des bambins. Ce qui entraîne inévitablement des tensions au sein du campement...

Cette satire sociale à l'humour vitriolé ne laisse décidément pas indifférent. Quoi de plus horrible que des enfants reniés, battus puis vendus comme de la vulgaire marchandise ? Le film débute par un constat rapide en citant quelques statistiques effrayantes sur le nombre d'enfants battus dans l'archipel japonais. Ce véritable problème social (qui n'est évidemment pas exclusivement japonais) qui mérite d'être plus virulentement pointé du doigt et c'est ce que fait THE INNOCENT SEVEN au travers de cette histoire sordide et cynique. Sobrement mis en scène par l'acteur Dankan (de son vrai nom Minoru Iizuka, vu dans des films de Kitano ou Miike) dont c'est ici la première réalisation (il a également écrit le scénario et joue dans le film), THE INNOCENT SEVEN fonctionne bien et évite habilement de sombrer dans le scabreux lors des scènes de flashbacks dressant le portrait peu reluisant des sept familles présentes au campement. L'influence de Takeshi Kitano se fait d'ailleurs sentir tout au long du film (le film est produit par la boîte du maître, Office Kitano) et on retrouve ce rythme lancinant, cet humour décalé et ces purs moments d'absurdité inattendue. THE INNOCENT SEVEN n'est peut-être pas parfait, notamment à cause de quelques baisses de régime ici et là et à son final quelque peu prévisible, mais il mérite tout de même le coup d'œil car c'est incontestablement bien fait mais aussi parce que ça parle d'un sujet tabou extrêmement grave et malheureusement trop répandu. Kerozene

Site officiel : www.office-kitano.co.jp/7tomurai  

INUGAMI - Masato Harada, 2001

Un jeune professeur, Akira, arrive dans un petit village japonais et rencontre rapidement le clan Bonomiya et la Charmante Miki. Miki est seule dans sa fabrique de papier artisanal. Mais la rencontre de Miki et Akira aura des effets imprévus sur toute la famille Bonoyima lorsque Miki semble rajeunir et qu'elle est appelée à continuer la tradition familiale. Car chez les Bonoyima, de mère en fille, on garde les démons inugami précieusement dans une urne dont ils ne doivent s'échapper. Si Miki ne le savait pas ou ne s'en rappelait pas, tout le village est au courant et les démons semblent s'échapper de l'urne...

Si les américains s'apprêtent à adapter Ring, on les imagine mal adapter Inugami, un drame fantastique qui prends son temps à installer une atmosphère lourde ou se mélange les traditions ancestrales, les amours interdits, l'inceste, le suicide. Quelques effets spéciaux parsèment le film, mais c'est bien l'atmosphère trouble et la quasi-procès à la manière de l'inquisition de ce clan maudit qui fait la force du film. Moi j'ai bien apprécié. Mario Giguère

INVASION OF THE NEPTUNE MEN - Koji Ota avec Sonny Chiba, Kappei Matsumoto, 1961, Japon, 74m

Six jeunes garçons qui observent un satellite voient l’atterrissage d’un engin spatial. En sortent des hommes costumés ou des robots, on ne la saura pas, avec lesquels ils ont maille à partir. Heureusement arrive un héros masqué (Sonny Chiba), qu’ils baptiseront Space Chief, qui les met en fuite. Il arrive plus tard une série de bizarreries: des ondes extraterrestres font tourner les moteurs à l’envers, mazette ! Les petits garnements ayant trouvé un débris de la fusée, on découvre que c’est un métal qui n’existe que sur Jupiter. On sait donc que l’on est attaqué par les Jupitériens et leurs démonstrations de force sont terribles: explosions atomiques; changement de climat; destructions massives. Seul le professeur, père d’un des jeunes et son assistant, en vérité le Space Chief, peuvent mettre en fonction un bouclier, une onde qui protège les villes. Les envahisseurs insistent et lancent une série de soucoupes qui sèment la destruction sur toute la planète !

Heureusement que ce n’est qu’une histoire ! Produit par la Toei, proche des futurs délires de Goldorak, ce film qui cible un public jeune surprend par sa férocité et surtout l’emploi occasionnel de plans véridiques de destruction provenant probablement de la deuxième guerre mondiale. Le rythme est rapide et on ne s’ennuie pas une minute. Les filles et les femmes sont presque absentes, qu’une assistante qui a peur de son ombre, contrairement aux jeunes garçons qui n’ont peur de presque rien. Le look des envahisseurs fait autant penser à Robbie le robot qu’aux extraterrestres de EARTH VS THE FLYING SAUCERS. Ca demeure une curiosité naïve mais agréable à découvrir. Mario Giguère

JIGOKU aka THE SINNERS OF HELL aka STORY OF THE GREAT 8 -TOMBED HELL - Nobuo Nakagawa, 1960, Japon 

Shiro, jeune étudiant en passe de se marier et à qui tout est sur le point de réussir, voit sa vie basculer de manière aussi tragique que soudaine depuis sa rencontre avec le mystérieux Tamura, être étrange et machiavélique à l'aura destructrice. Tout commence par un accident de la route qui coûte la vie à un yakuza, puis à un second accident lors duquel la fiancée de Shiro perd la vie. Ce dernier culpabilise et se tient pour responsable de la mort de ces deux personnes. Apprenant que sa mère est souffrante, il quitte Tokyo pour rendre visite à sa famille vivant en campagne. Là, il rencontre une fille qui se trouve être le sosie de sa promise, puis est rejoint par l'infâme Tamura lui-même suivit par la mère et la femme du yakuza décédé, deux femmes perfides qui nourrissent un fort désir de vengeance. Au bout d'une heure de film et suite à une série d'événements dramatiques, l'intégralité du casting meurt assassinée ou suicidée.

Commence alors la descente aux enfers de Shiro. Plongeant dans une mer de flammes, il se réveille sur la rive d'une rivière blanche et apprend rapidement que sa fiancée était enceinte. Nakagawa décrit alors pendant les 40 minutes restantes un Enfer où les personnes les plus viles sont dépecées vivantes et où le pécheur moyen se voit maltraiter sous un ciel noir et oppressant. Mais Nakagawa ne s'amuse pas à décrire de manière gratuite un univers emprunt de sadisme et de cruauté, il en profite pour mettre en avant la perfidie de l'Homme au travers de ses protagonistes qui ne peuvent soudainement plus dissimuler leurs péchés qui sont autant d'éléments représentatifs d'une société gangrénée. Des péchés justifiant la présence de ces hommes et femmes en ces lieus horribles arpentés par des démons dansants et des victimes coupables qui hurlent à s'époumoner lorsqu'elles subissent les châtiments les plus extrêmes où les corps sont sciés en deux et où les dents sont brisées à coups de hache !

JIGOKU (qui signifie Enfer en japonais) est le film le plus connu de Nakagawa, réalisateur prolifique dans le fantastique et largement en avance sur son temps quant aux descriptions sanglantes de certaines de ses scènes. Le film est magnifiquement mis en scène, tourné dans un cinémascope somptueux et débute de manière très classique après un générique des plus envoûtant. Si les mésaventures de Shiro et des siens est certes digne d'intérêt, on retient principalement, et en toute logique, la description des enfers qui offre un monument de cinéma onirique et cauchemardesque, voire même psychédélique, où tortures et hurlements ne cessent d'agresser le spectateur - mais avec un rythme typiquement nippon, c'est-à-dire lent et contemplatif. JIGOKU est fascinant et mérite amplement que l'on s'y attarde. Kerozene

JUNK aka Shiryour Gari - Atsushi Muroda - 1999 

Générique: un savant américain se prend pour Herbert West en injectant un truc vert dans un cadavre de femme (nue). Celle-ci se réveille et agresse direct le docteur en lui bouffant la gorge. Fin du générique. Quatre jeunes gangsters, dont une fille, font un casse assez brutal dans une bijouterie, et s'en sortent avec un blessé. Ils appellent ensuite un gang de yakuzas pour leur revendre la marchandise et se donnent rendez-vous dans une usine désaffectée. Au même moment, un médecin japonais est réquisitionné par l'armée américaine pour avoir travaillé sur un projet top secret avec le docteur du début. Une solution, faire péter le laboratoire secret qui se trouve être l'usine désaffectée. Mais le système explosif est saboté par notre zombie femelle qui, en plus d'être belle, est intelligente. Sur place, les petits voyous se font baiser par les yakuzas, mais, alors qu'ils se flinguent la gueule, vont devoir faire face à une horde de zombies affamés, ceux-ci étant les cadavres des expériences précédentes qui ont foirées.

Le moins qu'on puisse dire est qu'on ne se fait pas chier devant cette pelloche des plus sympathique. Ca se flingue à tout bout de chant, les zombies bouffent comme des cochons, le sang gicle et le tout est emmené par une musique électro du plus bel effet donnant à l'ensemble un aspect clip tout en évitant d'en faire trop comme aiment le faire les Américains avec des montages épileptiques. L'ensemble n'est peut-être pas très original, mais on s'éclate comme des fous devant tant de bons sentiments. Et c'est le principal. Kerozene

JUON aka JUON: The Grudge - Takashi Shimizu, 2003, Japon 

Le film débute avec un petit texte qui nous explique que JU ON est une malédiction qui suit la mort violente d'une personne, malédiction qui se promène de victime en victime, chacun transportant le mal. Rika, une femme qui fait du bénévolat pour un organisme social, doit visiter un logis dont les habitants ne donnent pas de nouvelles. La maison est délabrée et la grand-mère est souillée et catatonique. C'est alors que Rika va apercevoir un jeune garçon et qu'elle rencontre avec choc JU ON. La suite du film se divise en chapitres, débutant par le nom de la prochaine victime, de l'inspecteur original, de sa fille, de la professeure...

Si j'avais fortement apprécié les trouvailles des deux téléfilms, véritables exercices de style sur les effets horrifiants et un travail original et efficace de la bande son, le film est dans son ensemble une redite, adaptation oblige. La structure du scénario est toutefois en boucle et l'on nous expliquera bien des choses dans un montage de flashback fort bien fait, mais qui arpente des territoire connus. Il demeure une série de situations d'horreur terriblement efficaces, ou l'on note au passage des influences d'Herbert Wise ( The Woman in Black ) ou David Lynch ou la descente dite du crabe du film EXORCIST. J'aurais presque préféré une fin plus ouverte, mais ça vaut la peine et je me promets de voir la suite. Mario Giguère

Le catalogue de Fantasia dit ceci:"Considéré comme le plus terrifiant des films japonais, JU-ON ne déçoit pas". Alors, je ne pense pas avoir vu le même film qu'eux! Parce que JU-ON m'a laissé sur ma faim.

C'est l'histoire d'une maison qui est hanté par un petit garçon et son chat (ce qui rappelle beaucoup SHOCK de Mario Bava). Le monde visite la maison maudite et rencontre une fatalité... Il y a au moins un effet choc à la minute dans le but d'effrayer le spectateur à son maximum. Mais, dans mon cas à moi, j'avais trouvé RINGU beaucoup plus efficace. On voit tellement les effets chocs arriver à l'avance avec l'appui des effets sonores, que ça en devient rapidement lassant et comique!!! Je me demandais, que mettront-ils encore à l'écran ??? Puis le public n'était pas dupe! Quelques spectateurs ont eu la frousse bien entendu, mais dans l'ensemble, c'était un brin pathétique... C'était comme si le réalisateur voulait tellement faire peur et pour en être certain, il sur-utilisait les effets. Trop c'est comme pas assez! Ca ressemblait davantage à une parodie! Bref, me reste plus qu'a visionner le "made for tv" en espérant que ça sera beaucoup mieux!! Black Knight

Après le succès connu par les deux téléfilms " Ju-On ", il fallait s'attendre à ce qu'une version destinée aux salles soit produite. C'est donc le cas avec ce Ju-On : the Grudge. Je tiens à préciser que, au moment de voir ce film, je n'avais pas vu les téléfilms, ni le remake américain. Il m'était donc impossible de comparer.

On l'a dit souvent, ce " Ju-On " se situe dans la lignée du renouveau de l'épouvante japonais, l'un des courants les plus rafraîchissants à être sortis de la production internationale. Après des années de balbutiements, on cherchait en vain comment renouveler le genre après l'échec des tentatives à la SCREAM des années 90. Un retour aux sources s'imposait, sans pour autant sombrer dans le conservatisme. Comme RING, JU-ON cherche avant tout à terrifier. Il n'est pas question de montrer du gore horrifiant comme dans les années 80, mais bien d'instaurer un climat d'épouvante.

À ce titre, les efforts déployés pour atteindre ce but sont si constants qu'ils atteignent leur cible, au moins à quelques reprises. On peut bien entendu parfois sourire de l'ampleur des moyens déployés, car tout est mis en branle pour provoquer l'effroi. Le fait de voir les êtres spectraux trop souvent les rend peut-être moins terrifiants (le pouvoir de la suggestion et de la subtilité dans les effets d'épouvante a souvent été prouvé : le " montré " n'effraie pas, car l'imagination, sur laquelle la peur se fonde, ne joue plus).

JU-ON THE GRUDGE est également un film artistique : le travail sur le cadrage, les couleurs ou les décors n'est plus à souligner. La bande son très élaborée fabrique une sorte de cocon qui enveloppe le spectateur. Le scénario éclaté suit divers personnages, se permettant des bonds considérables dans le temps. Cet aspect déstructuré peut nuire à l'efficacité des effets d'épouvante, car une telle focalisation multiple empêche l'identification. JU-ON ressemble à une suite de vignettes d'épouvante reliées entre elles par la fameuse maison hantée et la malédiction qui l'entoure. Comme chacune des vignettes se termine de manière semblable, le suspense n'est plus de savoir ce qui attend chacun des malheureux protagoniste, mais bien de savoir comment les choses arriveront. C'est la question que posait la sorcière de Suspiria à sa victime : " Mais quel visage aurais-je quand tu découvriras Elena Markos ? ". Dans l'attente imminente de la mort ou de la démence, l'inquiétude peut naître de l'aspect qu'elle revêtira.

Sur le coup, certaines scènes de JU-ON peuvent laisser sceptique, mais une fois le film terminé (pour peu qu'on l'ait regardé avec sérieux), on ressent une curieuse sensation, née sans doute de l'accumulation de ces scènes d'épouvante. JU-ON, déconstruit et complexe, prend alors l'allure d'un long cauchemar, où, comme dans tout cauchemar, des motifs récurrents hantent le dormeur qui a l'impression de " ne plus pouvoir s'en sortir ".

Pour toutes ces raisons, le film divisera les spectateurs, mais, fait certain, on ne peut guère s'y ennuyer... Howard Vernon

JUON aka JUON: THE GRUDGE 2 - Takashi Shimizu, 2003, Japon 

Une vedette de cinéma surnommée la "Reine de l'Horreur" et son mari rentrent à la maison. Elle revient d'un tournage de documentaire choc sur le paranormal. On a tourné dans une maison réputée hantée. Ils seront victime d'un étrange accident, lorsqu'un spectre aux allures de jeune garçon apparaît dans la voiture et s'empare du volant. De retours en arrière en bonds vers le présent, les séquences se succèdent, montrant la mort qui attend tous ceux qui ont pénétré la demeure maudite. Mais pourquoi la reine de l'horreur est-elle toujours vivante ? Pourquoi n'a-t-elle pas perdu le foetus dont elle est enceinte ?

Suite remarquable d'une série de plus en plus étonnante. Si ce chapitre continue le montage non-linéaire difficile à suivre dans un premier temps, il faut admettre que la structure ajoute au malaise créé par le sujet et l'ambiance visuelle et sonore. La trame sonore est encore terriblement efficace pour déranger et le chaos règne toujours dans l'univers créé par Shimizu. Il faut noter tous les détails de décor, les cadres au mur, qui ne sont plus droits quand un personnage est touché par la malédiction. De mystères en scènes chocs, il faut signaler l'imagination débridée et macabre, jamais sanglante, jamais gore, mais troublante à souhait. En avançant d'une mort à l'autre on atteint l'apogée avec un personnage qui se promène de la vie à la mort, de la maison à l'extérieur dans un montage délirant pour terminer par une montée au ciel surréaliste. Si le final est un peu convenu et prévisible, il est finement présenté. Finalement, derrière toute cette histoire, le seul personnage décédé dont le corps n'a jamais été retrouvé est le petit Toshio... Une réussite. En espérant que le remake américain ne viendra pas gâcher la sauce. Mario Giguère

JUON aka JUON: The Curse - Shimizu Takashi avec Yanagi Yuurei, Chiaki Kuriyama, Hitomi Miwa, Asumi Miwa, Yoriko Douguchi, Taro Suwa, Takako Fuji, Takashi Matsuyama et Ryôta Koyam, 2000, Japon, 70m TV

Lorsqu'un professeur rend visite à un élève qui a été absent ces derniers jours, il ne se doute pas qu'il met les pieds dans une maison fort étrange qui est sous l'emprise d'une puissante malédiction. Pas plus que différents personnages, tous reliés, inexorablement, par Juon.

Il s'agit du téléfilm qui a été refait pour le grand écran par le même réalisateur. Difficile d'en dire plus sans donner l'histoire, fort simple au demeurant, mais terriblement bien racontée.

Tout est dans le montage visuel et sonore et dans l'absence de justification, si souvent retrouvée dans les histoires fantastiques Japonaises ou Italiennes. J'étais surpris par une fin qui n'en est pas une, mais la suite a été faite et le remake jouit d'une réputation très forte. Ca dérange fort tous ces bruits, ces morts tordus et ces greniers d'enfer. À voir, donc. Mario Giguère

JUON 2 aka JUON : the Curse 2 - Shimizu Takashi, 2000, Japon, 76m TV

La maison ou sont mortes tant de personnes dans Juon a trouvé de nouveaux propriétaires, mais les ennuis continuent, pour les habitants, le vendeur, sa famille et les inspecteurs encore sur l'enquête des premiers décès et disparitions.

Attention, dans cette suite également tournée pour la télévision, la première demi-heure est une reprise des trente dernières minutes de JUON, l'original. Après, on redécolle pour un grand exercice de peur dont la logique est absente, mais les effets certains. Shimizu accumule les effets et en rajoute dans un final extravagant qui annonce une histoire sans fin. Il est facile de comprendre l'engouement pour le film qui sera réalisé plus tard. La bande annonce révèle bien l'efficacité du réalisateur. Mario Giguère

KAÏRO aka Pulse - Kiyoshi Kurosawa, 2001 

Lorsque les collègues de Michi disparaissent les uns après les autres, elle se demande s'il n'y a pas un lien direct avec un étrange site internet. Le site, qui s'ouvre spontanément sur l'ordinateur, montre une chambre mystérieuse ou l'on aperçoit des formes humaines floues. Est-ce des fantômes que cet étudiant pourchasse bien malgré lui ? Et pourquoi des gens normaux se mettent à sceller de ruban rouge les accès à certaines chambres ? Sommes-nous éternellement seuls, vivants et morts ?

Une ambiance lourde et un rythme lent enveloppe ce film, loin du récit classique, qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. De bons acteurs et des effets réussis pour un scénario confus, mais truffé de bons moments. La fin apocalyptique est particulièrement réussie. Le travail sonore est également à noter, des ambiances qui rappellent David Lynch. L'étudiant, nul en informatique et en parapsychologie, a des réactions et des dialogues vraiment intéressants. Fort intéressant. Mario Giguère

KAKASHI - Norio Tsuruta, 2001 

Kaoru recherche son frère, disparu sans donner de nouvelles. Une lettre l'amènera dans un petit village ou il aurait rejoint une amie. Les villageois sont en train de préparer le festival de Kakashi ( épouvantail ) et Kaoru, sa voiture en panne, se démène pour comprendre ce qui est arrivé à son frère malgré le mutisme et l'hostilité des habitants du village.

Il y a une belle ambiance, une photographie superbe et de bons effets dans Kakashi. La passion de Kaoru pour son frère navigue du coté de l'inceste pendant que la fête païenne rappelle l'ambiance troublante d'un WICKER MAN. Le final surprend, le récit, adapté d'une bande dessinée, refuse les effets trop faciles. Sans avoir la frénésie d'un RING ou la folie d'un UZUMAKI, KAKASHI s'inscrit bien dans la nouvelle vague d'horreur Nippone. Mario Giguère

Du même réalisateur de RING 0, KAKASHI, malgré une ambiance "halloweenesque" et très mélancolique, n'arrive pas à garder l'intérêt du spectateur. Certains moments sont terrifiants, d'autres lyriques et plusieurs vraiment kitsch (très manga nippon à-la-Candy). Le rythme lent nous plonge dans un ennui total. Et que dire de la fin? Ouf!

Bref, c'est bien tourné et les acteurs donnent de leur mieux. Les moments creepy valent la peine mais pour ce qui est du reste...

Si les épouvantails vous font peur ce film est pour vous, pour les autres, passé votre tour. 3/5 Mathieu Prudent

KAMIKAZE GIRLS - Nakashima Tetsuya, Japon, 2003, 103m 

Momoko file à toute allure sur sa moto et entre en collision avec une camionnette, vol plané, mort, fin du film. Oups, ça a commencé il y a trois minutes ! Voix Off, Momoko nous ramène au début, au 18ème siècle ! Car Momoko rêve de la vie fabuleuse des femmes de l'époque Rococo, aux corsages plein de froufrous, brodant, mangeant des sucreries et faisant l'amour toute la nuit, Mais manque de pot, elle est prise au beau milieu de nulle part avec son père idiot qui vend des copies de Versace, une grand-mère sénile et les bouses de vache. Vendant des copies sur internet elle rencontre Ichiko, une rockeuse quelque peu minable, grossière, tout à son opposé, mais qui cherchera son amitié.

Incroyable comédie délirante, racontée aussi bien en flash-back, parfois en dessin animé, parsemé de la voix off de Momoko et ses costumes de dentelles en passant par le monde des bandes de motards à la Kill Bill. C'est aussi bien le scénario fou que la forme du film qui est séduisante et on se met à espérer que Momoko réalisera avant la fin qu"elle a une copine, qui crache par terre, nulle en math et plutôt idiote, mais qui est sympathique. Malgré la tristesse et le mal de vivre Momoko, le spectateur rit de bon coeur du décalage incroyable de cette vie et de son rêve et on sourit quand on ne rit pas à gorge déployée tout au long du film. Un film qu'il fait bon voir. Mario Giguère

KARAOKE TERROR - Tetsuo Shinohara , 2004, Japon

Confrontation tantôt absurde, tantôt dramatique, d'un groupe de six femmes d'âge mûr et d'un groupe de six jeunes branleurs sortant de l'adolescence adeptes du travestissement en musique. Les hostilités sont ouvertes lorsque l'un des jeunes égorge de sang froid l'une des femmes sur un sentier isolé. Acte brutal et totalement gratuit que les amies de la défunte vengeront de manière définitive. Ainsi débute un jeu mortel du chat et de la souris, fractionné en chapitres titrés depuis une chanson populaire nippone. Le rythme posé du film étonne car est en totale contradiction avec la folie des événements présentés à l'écran, les événements meurtriers sont sans cesse plus radicaux et n'ont de cesse de surprendre le spectateur qui jubile de bonheur en empruntant une direction à chaque fois inattendue. Le cynisme de l'entreprise, très drôle (même parfois hilarant) et forcément sarcastique, doublé d'une mise en scène sobre et efficace servie par des acteurs - et surtout actrices - excellents, finissent de rendre ce petit monument de nihilisme sauvage au final outrancier définitivement attachant. On ne sera guère surpris d'apprendre que le récit est tiré d'un roman de Ryu Murakami, scénariste du AUDITION de Takashi Miike. Kerozene

KARATE-ROBO ZABORGAR aka Denjin Zabôgâ: Gekijô-ban - Noboru Iguchi avec Itsuji Itao, Asami and Akira Emoto, 2011, Japon

Film remake-hommage a une série télévisée des années 70 qui avait la particularité de mélanger le robot transformer avec la vogue de popularité de Bruce Lee et ses arts martiaux. La première partie raconte la genèse du robot-moto, de ses adversaires et de la relation haine-amour qui se développe entre le bon et la méchante cyborg pendant que ces vilains essaient de capturer l'essence de politiciens pour les convertir en membres d'un robot géant destiné à détruire la Terre ! Bond en avant de 25 ans avec un héros vieillissant et diabétique qui apprend que son aventure très courte avec madame cyborg a donné naissance a des jumeaux dont l'allégeance bascule parfois entre le bien et le mal.

Le réalisateur avoue avoir adoré la série durant sa jeunesse et les extraits de l'original dans le générique sont surprenants de fidélité. On aurait cru que tout cela était très parodique et farfelu, en fait c'est pas mal fidele aux délires originaux. Il n'y a que cette histoire de jumeaux et de filiation qui a été collée sur la trame d'origine, une idée de roman savon plus contemporaine. C'est donc très rococo, drôle et absurde et grâce aux effets spéciaux modernes, bien jouissif pour amateurs de Tokusatsu qui ne se prennent pas trop au sérieux. Mario Giguère

KEKKO KAMEN - Takafumi Nagamine, 2004, Japon

Quoi de plus dégueulasse que des professeurs prenant leur pied en torturant leurs élèves dans une cage aménagée dans la cave de leur bahut ? En voila une horreur contre laquelle un super-héros, ou mieux, une super-héroïne se devait de faire face. Cette héroïne, c'est Kekko Kamen, une nana super bien roulée, volant au secours des jeunes étudiantes au volant de son scooter et portant en tout et pour tout un simple masque de cuir rouge affublé d'oreilles de lapin. Seule une longue écharpe descendant le long de son corps lui permet de cacher son sexe qui, une fois dévoilé, a le pouvoir d'éblouir ses adversaires en propageant une lumière aveuglante !

Ce DTV nippon érotique totalement loufoque, cheap et décomplexé se regarde distraitement avec le sourire. Tourné en vidéo dans des décors minimalistes, cette adaptation d'un manga de Go Nagai (le papa de Devilman, mais aussi de... Goldorak!!) reste tout de même très inoffensive et quelque peu répétitif. Le produit est parfait à regarder entre potes avec quelques bonnes bibines pour se bidonner devant les sauts de trampoline de Kekko Kamen et son masque SM écartant les cuisses en plein vole pour niquer les yeux des ses adversaires. Ceux-ci, d'ignobles professeurs pervers, font subir les pires outrances à d'innocentes étudiantes, comme découper des kilos de tomates à la tronçonneuse à côté de leur corps allongé (oui, je sais, c'est vraiment trop atroce) ou plus sobrement fournissent quelques distributions de fessées. Mais pourquoi tant de méchanceté ? Parce que les filles n'ont pas bien fait leurs devoirs pardi ! Comme quoi, elles le méritent quand même un peu. KEKKO KAMEN connu trois suites, tournée dans la foulée et sorties la même année. Mais je crois qu'au-delà du premier film, la torture est subie par le spectateur... Kerozene

KICHIKU aka Kichiku dai enkai - Kazuyoshi Kumakiri, 1997 

Ce film "étudiant" (le réalisateur l'a tourné pour son université) débute avec un prisonnier qui est libéré et qui se voit conseiller par son compagnon de cellule de rejoindre une "secte" qu'il dirigeait avant d'être incarcéré. Notre type s'y rend de bon coeur tout en comptant ses mots et s'intègre au petit groupe de fanatiques. La communauté, à travers ses nombreux "Enkaï partys", vit dans le relâchement le plus total. C'est lorsqu'ils apprendront le suicide de leur leader qu'ils sombreront peu à peu dans la folie, guidés par l'ex-petite amie de leur gourou.  Réalisé sobrement (parfois trop) et vivant d'un rythme à la limite du supportable, KICHIKU traite sans être explicite de la situation politique japonaise et certains symboles nihilistes apparaissent ici et là tout au long de l'élaboration de la conclusion. Car tout le film n'est qu'une lancinante montée dramatique qui culmine dans une explosion de violence inouïe et parfois complètement banale, où tous les personnages du film disparaissent dans un bain de sang d'une sauvagerie étonnante. Pour les courageux seulement, tant pour le contenu que pour le contenant. Orloff

KURONEKO aka BLACK CAT FROM THE GRAVE aka THE BLACK CAT aka YABU NO NAKA NO KURONEKO - Kaneto Shindô, 1968, Japon

Une jeune femme et sa belle-mère, vivant isolées en pleine campagne, se font violer puis assassiner par une horde de samouraïs affamés. Les deux femmes jurent alors de boire le sang de tous les samouraïs du pays. Leur spectre prenant tantôt l'apparence de chat noir, tantôt celle de leur ancienne enveloppe charnelle, attire dans leurs griffes les guerriers naïfs qui finiront la gorge arrachée. Mais un beau jour arrive un personnage inattendu: le mari et fils des défuntes femmes est de retour de la guerre, auréolé d'une victoire qui lui procura le statut de samouraï. Son courage et sa rage quasi légendaire font qu'il se voit confier la périlleuse mission d'éliminer ces "monstres" qui tuent les samouraïs.

Quatre ans après ONIBABA, Kaneto Shindô revient au film d'horreur teinté d'érotisme soft. Tourné dans un superbe cinémascope noir-blanc et mis en scène de manière quasiment théâtrale dans des décors simplistes, KURONEKO nous entraîne sans peine au sein de ce monde parallèle où vivent ces spectres vengeurs mi-chat mi-humain et dont le pas peut se montrer aussi léger qu'une feuille portée par le vent. Le rythme lent et répétitif du film traduit l'obstination désabusée et l'inassouvissement de la vengeance de ces deux femmes que rien ou presque ne peut consoler - celles-ci ayant préféré l'Enfer au repos éternel. L'arrivée du fils / mari tant attendu réoriente alors le récit vers celui d'un amour impossible. Touchant, horrifique, triste et tragique, KURONEKO fini par associer autant de sentiments à une maestria visuelle typiquement nippone: poétique et mélancolique. Kerozene

KUROSUFAIÂ aka Cross Fire - Shusuke Kaneko avec Akiko Yada, Hideaki Ito, 2000, Japon 

Junko Aoki a un don particulier qui l'empêche d'avoir une vie normale, la pyrokinésie, elle enflamme ce qui l'entoure lorsqu'elle vit des moments intenses. Solitaire, elle accepte une invitation a un party de bureau à la fin duquel elle raccompagne la jeune soeur d'un de ses collègues. La jeune fille, dans la dernière partie de son retour, sera violentée et tuée. Les coupables sont connus, mais le chef de la bande est le fils d'un important personnage et il s'en tire facilement. Junko offre de venger la jeune fille avec ses pouvoirs. La police sera rapidement sur sa trace, de même qu'un homme aux pouvoirs très différents. La découverte de cassettes de "snuff" tournées à chaque meurtre de la bande complique encore plus le scénario.

Shusuke Kaneko a réalisé ce film entre Gamera 3 et le récent Godzilla " GMK ". On retrouve ses forces majeures: un scénario aux allures conventionnelles qui réserve rapidement des surprises majeures, des effets spéciaux réussis, des actrices à la hauteur. La comparaison avec un FIRESTARTER, au sujet identique, est plus que favorable au film de Kaneko. Le dilemme opposant l'appel à la vengeance, la justice et les remords reliés au meurtres qui s'accumulent ne sont pas évités. Les effets de flammes, de boule de feu, de mur de chaleur sont spectaculaires. Les personnages féminins, comme dans les "GAMERA" occupent les premiers plans, la policière d'expérience qui ne pense qu'à la nourriture durant une bonne filature est marquante. Shusuke, qui a co-écrit le scénario, monte la tension jusqu'à un final explosif. Du tout bon. Mario Giguère

L: CHANGE THE WORLD aka DEATH NOTE 3 - Hideo Nakata avec Ken'ichi Matsuyama, 2008, Japon, 129m

Tout est écrit sur l'affiche, ce troisième opus de la saga DEATH NOTE se propose de raconter les 23 derniers jours du personnage L. Tout en réglant les dernières ficelles qui lui permettront de mettre à jour Kira, L est aux prises avec une sombre affaire de bioterrorisme. Il se retrouve donc avec deux enfants, un petit garçon envoyé par un agent qui est le seul rescapé d'une attaque d'un nouveau virus. Ce virus, on se l'arrache, mais évidemment pour s'en servir il faut avoir l'antidote. C'est donc la jeune fille de douze ans du seul scientifique à avoir créé un antidote efficace qui se retrouve aussi avec L. S'occupant des deux enfants, réglant beaucoup d'autres affaires avant de mourir, L va s'ouvrir, un tant soit peu, au contact des enfants tout en étant poursuivit par une bande de criminels qui veulent créer une hécatombe mondiale pour réduire le nombre d'humains sur terre et ainsi améliorer l'écosystème terrestre. Mazette.

Hideo Nakata c'est quand même le succès international RING. L'idée de raconter une autre enquête pendant les derniers jours de celle sur Kira est déjà un choix discutable. Essayer d'humaniser le personnage de L avec ces deux enfants, malgré le lien tenu qui se fera à la fin avec la saga originale, ça ne marche pas très bien. Transformer L en héros de film d'action à la Bruce Willis, ça tiens du contrât impossible. Pire encore, on oublie carrément les facultés de déduction du génial bonhomme, cela faisait quand même une heure que le spectateur avait deviné ou était cachée la formule secrète de l'antidote, un comble. L n'arrive carrément plus à prévoir aucun des mouvements de ses adversaires, dont les plans n'ont aussi rien de bien nouveau.

En 1974, l'épisode INVASION OF THE DINOSAURS de la série DOCTOR WHO mettait en vedette des environnementalistes qui font débarquer des dinosaures sur Londres pour amener un nouvel âge d'or sans pollution en faisant fuir les humains.

Toute cette intrigue semble rapidement construite, non planifiée, par les scénaristes comme les terroristes. Bref, ca ne tiens pas tellement debout et on ne reconnait pas notre détective au pourcentage de déduction minutieux. Est-ce qu'en faisant abstraction de tout cela on a un film intéressant, malgré tout ? Limite, mais surtout on est pas vraiment en présence d'un scénario réfléchit, ce qui déçoit énormément. La réalisation n'arrive pas plus à sauver la mise, malheureusement. Dire qu'il y avait assez de matériel dans le manga pour prévoir une véritable trilogie, voilà le vrai drame. Mario Giguère

THE LADY VAMPIRE aka VAMPIRE WOMAN - Nobuo Nakagawa, 1959, Japon    

Au cours d'une exposition de peinture, une jeune fille découvre une toile anonyme montrant une jeune femme ressemblant étrangement à sa mère portée disparue depuis maintenant vingt ans. Inexplicablement, au même moment, celle-ci réapparaît comme par enchantement, inchangée, sans la moindre ride. Sa réapparition ravi tout particulièrement son désormais grisonnant mari, mais elle coïncide aussi avec l'arrivée impromptue d'un personnage mystérieux affublé d'un nain, peintre de profession et vampire de condition, dont la particularité est de se transformer durant les nuits de pleine lune avant d'attaquer - de préférence - des représentantes de la gente féminine.

Ce film d'épouvante nippon est inhabituel par bien des aspects. D'abord, parce qu'il s'agirait du premier film de vampire japonais, ensuite parce qu'il serait (toujours au conditionnel) le premier film d'épouvante du pays à se dérouler dans le monde contemporain – tout cela d'après un commentaire sur l'imdb, à prendre avec des pincettes donc – et enfin, et surtout, parce que Nakagawa est plus familier des ghost-stories traditionnelles se déroulant dans le Japon médiéval. Ce qui frappe ici est donc l'évidente influence gothique anglo-saxonne. On se croirait presque dans une version asiatique d'un film de la Hammer, période noir & blanc. Certains décors, la musique et même l'intrigue générale rappellent effectivement certains aspects indissociables de l'épouvante britannique d'alors. On est effectivement loin de l'exotisme horrifique que Nakagawa insuffla à BLACK CAT MANSION (1958, adapté d'un roman de Sotoo Tachibana, tout comme LADY VAMPIRE) ou de THE GHOST OF YOTSUYA (1959) - qui imposa le réalisateur comme auteur fantastique de référence. Cependant, on y retrouve quelques tics bienvenus du réalisateur, l'espace d'une furtive séquence onirique aux relents cauchemardesques ou lors de quelques plans dont la composition tutoie le sublime. Plus étrange, et sans doute unique dans l'histoire du vampire cinématographique, est cette fusion du mythe du suceur de sang et de celui du lycanthrope. Notre prince de la nuit ne fuit désormais plus le soleil mais l'astre nocturne, qui le pousse en même temps à subir quelques transformations faciales effectivement proches de celles du loup-garou en plus de la pousse inopinée des canines supérieures. Amusant mélange qui permet à THE LADY VAMPIRE d'afficher ici une véritable originalité. Quant au final du film, plus gothique encore car se déroulant dans un château souterrain bâti dans la montagne, il verse presque dans le grand spectacle, loin des drames spectraux et brumeux auxquels les amateurs de fantastique japonais avaient alors l'habitude. Seulement Nakagawa n'est pas en terrain connu et son dénouement a légèrement tendance à virer au grotesque: on verse dans une hystérie incontrôlée et la présence du nain ainsi que d'un colosse chauve finissent de rendre la scène burlesque. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Une pièce historique intéressante à plus d'un titre pour les raisons évoquées ci-dessus, mais aussi un film relativement mineur de son auteur qui n'a pas su trouver ici le ton juste. Rien de franchement exceptionnel donc, mais le cocktail se savoure avec une certaine délectation malgré tout. Kerozene

The LAST COFFIN aka Saigo no Hitsugi - Toru Kamei, avec Rena Komine, Miyu Watase, 2003, Japon, 78m 

Chiri s'est réfugiée chez son amie, mais celle-ci, comme d'autres personnes, reçoit un jeu par téléphone: Le Dernier Cercueil, qui, lorsqu'il est terminé, signifie la mort pour le joueur. Chiri a le don de voir ces victimes et le tueur masqué qui les traque, ce qui la trouble énormément. On apprend que ses parents viennent de se faire tuer et Chiri va visiter sa soeur, dans un endroit ou on lui demande de revenir recevoir ses injections...

Troisième téléfilm d'une série qui a passé à la télévision nipponne en 2003, ce Last Coffin est le plus intéressant du lot. Le tempo plutôt lent, le décor extérieur d'un parc industriel très Lynchien, le tueur au look singulier. La trame sonore efficace et le mystère qui plane garde notre intérêt. On devine cependant trop facilement et trop rapidement qui est le tueur, la pochette dvd étant trop bavarde. Le tout reste un peu confus et plus près de l'étude psychologique matinée de parapsychologie qui se cherche que du slasher en bonne et due forme, mais on retient le nom du réalisateur.Mario Giguère

The LAST DAYS OF PLANET EARTH aka Catastrophe 1999: The Prophecies of Nostradamus aka Catastrophe: 1999 aka Nostradamus's Great Prophecies  - Toshio Masuda, 1974

Catastrophe après catastrophe, une heure trente de dommages causés par l'homme et la nature. Une équipe de scientiste cherche à avertir le monde que les étranges événements dont ils sont témoins, Nostradamus les avaient prédits. D’ailleurs au tout début on voit Nostradamus tel un vieil homme aux traits asiatique, il était pas Français??

Pour les cataclysmes, et la liste est longue... d’énormes limaces, chauve-souris géantes, humains mutants, émeutes, bikers dopés qui font un suicide collectif, inondations, éruptions volcaniques, fonte des glaces, bombe atomique etc., etc. ... l'une des visions la plus effrayante c'est celle du ciel qui devient un énorme miroir et  la ville se reflète dedans. Toho a produit, y a pas de Godzilla (ça aurait été le bouquet) mais les maquettes sont là. Rana

LEGEND OF OGRE aka Kijo Densetsu, aka Legend of Devil Woman - Mousaku Nizato avec Reiko Suho, 2003, Japon, 75m

Une professeur et deux de ses étudiantes arrivent dans un petit village pour explorer la légende de l’ogre Rouge. Rapidement les villageois les incitent à quitter leur résidence. Trop tard, ils ont libéré la malédiction de la jeune fille aux longs cheveux rouges !

Si vous n’en pouvez plus des jeunes femmes aux longs cheveux noirs, vous n’apprécierez pas plus cette malédiction de la jeune fille aux cheveux rouges. Trempé dans de bons sentiments maternels jadis réprimés et encore aujourd’hui ignorés, cette mélasse mélodramatique est présentée avec peu de moyens et surtout des acteurs peu convaincants et une réalisation molle. Je croyais encore il y a peu que les japonais avaient le don de trouver des enfants acteurs très efficaces, voici la preuve qu’il y a des exceptions à la règle, à tout le moins. On repique même des scènes à JUON, un comble, et on ne les réussit pas ! Bref, la pochette de l’édition dvd américaine annonçait les couleurs, moche et simpliste. Dommage. Le film fait partie d’une série de 6 téléfilms sortis sur le petit écran japonais en 2003, sortis en dvd aux États Unis en 2007 par Laguna Productions. Mario Giguère

The LOCKER aka SHIBUYA KAIDAN aka Sueurs froides - Kei Horie avec la très mignonne Asami Mizukawa, 2003, Japon, 71m

L'Asie nous avait déjà offert des téléphones possédés, des cassettes vidéos maléfiques, des télévisions où des placards abritant des esprits... voici l'ère des casiers d'étudiants maudits !... C'est que les scénaristes n'ont sans doute pas fini d'exploiter le filon...
Ici, c'est un petit groupe d'amis, qui va être pris au piège du casier n°0009, qui selon la légende urbaine de Shibuya, est capable d'exaucer tous les voeux d'amours pour peu qu'une une offrande y soit déposée !...
Et devinez quoi ? C'est particulièrement ce casier que choisit une pauvre étudiante pour y cacher le foetus dont elle vient de se débarrasser en douce ! Les membres du petit groupe, vont bientôt être victime un à un du syndrome du nourrisson fantomatique : pleurs, cris perçants et apparitions maléfiques...

A l'Est rien de bien nouveau donc, si ce n'est quelques bons éclats de rires (certes involontaires) lors de l'apparition d'un bébé bien évidemment, pourvu d'une belle perruque de cheveux longs lisses et noirs !... Le reste est d'une linéarité affligeante, la réalisation ne se démarquant guère non plus par son originalité...

L'ouverture de ce "Locker" ne sera donc pas conseillée ! Marc Evil

LOVE & LOATHING & LULU & AVANO aka Namae no nai onna-tachi - Hisayasu Sato avec Hirofumi Arai, Norie Yasui, Mayu Sakuma, Minoru Torihada, Ryunosuke Kawai et Makiko Watanabe, 2010,  Japon

Les aventures d'une jeune japonaise timide dans le milieu du cinéma porno japonais.

Réalisé par Hisayasu Sato (NAKED BLOOD), un vétéran spécialiste du Pinku Eiga (RAFURESHIA, THE BEDROOM, etc.), ce film est basé sur un roman et est tourné sur un mode plus réaliste que ses autres films. En effet, après une brève sabbatique, le réalisateur désire se détacher de ce genre. Ce film présente une jeune actrice et ses tribulations avec sa mère, une collègue, son gérant, ses collègues au bureau et les hauts et les bas de la porno. Ce film est un peu une réflexion sur les mauvaises surprises que la fréquentation du milieu de la porno peut engendrer chez une vedette montante. Le tout est très bien réalisé et est captivant. À noter, la présentation d'un jeune fan de Pinku Eiga qui ne verse pas dans la légèreté. Ce film constitue une très bonne surprise. Black Knight

LOVE & POP - Hideaki Anno, 1998, Japon, 1h50 

Hideaki Anno est surtout connu pour ses animés et les deux films qu'il a présenté à Fantasia cette année (RITUAL & CUTIE HONEY). En '98, il réalisait cet effort marginal, tourné entièrement avec des caméras digitales miniatures - un peu à l'exemple de BETTY FISHER ET AUTRES HISTOIRES, de Claude Miller - qui lui permettent les plans les plus saugrenus qui soient. Les réalisateurs ayant travaillé avec le médium sont tous d'accord qu'il est plus facile de "chasser l'émotion" avec des gros plans extrêmes sur les visages de leurs acteurs et actrices, et puisque l'image obtenue est pratiquement la même que du DV haute définition, pourquoi se priver ?

On a ici droit à une adaptation d'un livre du célèbre écrivain Murakami Ryù, responsable entre autres du scénario d'AUDITION de Miike... On est loin de l'univers tordu de ses oeuvres les plus récentes, mais son regard sur le Japon contemporain y est, toujours aussi aiguisé.

Nous suivons le destin de quatre fillettes qui n'ont à peu près rien à foutre de leur journée de vacances, et qui la passent à traîner à Shibuya, quartier pas mal populaire auprès des jeunes "branchés" du coin. Des hommes d'affaires leur offrent des yens en échange de leur compagnie, souvent seulement pour "manger" avec elles... La protagoniste principale, Hiromi, a l'oeil sur une vague de topaz assez chère dans un magasin où ses amies et elle déambulent, et décidera de tout faire pour l'acquérir - dans la journée ! Ce qui signifie bien sûr pas mal de "rendez-vous financés" par des individus pas toujours très nets...

Malgré sa durée languissante, LOVE & POP dissimule plusieurs aspects fascinants et un commentaire social tout à fait calme qui traite du glissement des valeurs traditionnelles chez la jeunesse japonaise. Il est au départ un peu agaçant de suivre les errements de ces caractères unidimensionnels aux conversations banales, mais un fil conducteur se dessine peu à peu, et le tout se transforme en "coming of age" un peu tordu, et pas très drôle.

Anno semble hésiter entre le moralisme et l'objectivité, l'humour et le drame, ce qui permet au spectateur de garder une certaine distance face aux événements se déroulant devant ses yeux.

Il est à noter qu'une des fillettes, la plus jolie (Yukie Nakama), allait plus tard tenir le rôle de Sadako dans RING 0. Orloff

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Takashi Miike

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