1 A Am B Blo Bod C Co D Des E F G Go H Hi I In J K L M Me Moo N O P Pl Q R Ret S Se Sk Sp T Th Tr U V W X Y Z

BATTLE LOS ANGELES - Jonathan Liebesman avec Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez, Ramon Rodriguez et Bridget Moynahan, 2011, États Unis, 116m

Los Angeles ainsi que d'autres villes du globe sont assaillis par des météorites qui s'avère être des cargaisons de méchants aliens venus détruire l'humanité. Les militaires sont envoyés pour éradiquer la menace et le sergent Natz, sur le point de prendre sa retraite, est assigné à un nouveau platoon. La mission est de sauver le plus de civils coincés dans une station de police de la ville. La mission devient sur le champ de bataille, une occasion de mieux étudier l'ennemi et de peut-être trouver des solutions pour sauver la terre.

Bon alors une autre histoire d'invasion extraterrestres. Qu'est-ce qui vient rendre ce BATTLEFIELD LOS ANGELES différent des autres films du même genre? Pas grand chose. Plus une infopub sur les bienfaits de la carrière militaire qu'un véritable film d'invasion extraterrestres, le film entre rapidement dans tous les raccourcis patriotiques qui honnêtement, commencent à être franchement lourds. C'est très rythmé avec beaucoup d'action et beaucoup de créature (Qui ont un look franchement ordinaire en passant) et on a pas le temps de s'emmerder mais c'est vide vide vide et con con con avec un héros en plastique, la nana soldate obligatoire (Avec Michelle Rodriguez qui encore une fois joue le même rôle) et une finale où heureusement que le plus beau pays du monde était là pour nous sauver. Alors outre des scènes d'action bien pépés, BATTLE LOS ANGELES s'avère le bas de la chaîne alimentaire des films de son espèce, à des kilomètres d'un DISTRICT 9 qui à côté, a l'air d'un film de Godard. Abba

The BELKO EXPERIMENT - Greg Mclean avec John Gallagher Jr., Tony Woldwyn, Adria Arjona, John C. Mcginley et Melonie Diaz, 2016, États Unis, 89m

La compagnie Belko emploi des Américains dans leur building isolé à Bogota en Colombie. Chacun se fait implanter une puce à la base de la tête, dans le but de contrer les tentatives de kidnapping fréquentes dans le pays.  Les employés voient des gardes différents et bien armés lors d'une journée au hasard. Tout d'un coup, les portes du building se ferme... Les fenêtres aussi... Impossible d'entrer ou sortir et une voix à l'intercom annonce, qu'un nombre d'employés doit mourir dans la prochaine heure, sinon ils mourront au hasard à partir des puces dans leur tête, qui se trouve être en fait des bombes.

Honnêtement, j'y suis allé un peu de reculons, parce que le concept a été tellement vu, je me demandais ce qu'un contexte comme celui-là, de travail, allait amener et finalement... rien. C'est un film qui se regarde tout à fait bien, mais qui au final, ne laisse aucun effet. La clé aurait probablement été de faire des bons personnages, mais le film s'intéresse plus à son contexte d'évolution sociale, remâché et honnêtement très  très peu intéressante dans ce contexte. Les acteurs sont bons, mais les personnages bien plats, qu'ils soient gentils ou méchants ne font aucun effet et on se retrouve à simplement enchaîner quelques meurtres, dont bien peu valent la peine. Je vois l'idée de choquer le spectateur en accumulant des meurtres sur des gens innocents, mais on a toujours l'impression que le film joue à peine avec son scénario et prend le chemin le plus sage possible. AU final, j'ai trouvé que c'était correctement mis en boîte, bien joué... Mais sans intérêt. Abba

BLOOD FREAK - Brad Grinter, Scén : Steve Hawkes, 1971, États unis

Un bureau. Un homme moustachu, qui tente de prendre l'air docte, nous parle : "à tout moment, on est susceptible de rencontrer un catholique. Et qu'est-ce qu'un catholique ? Quelqu'un qui produira des changements, bons ou mauvais. On peut en rencontrer partout. Par exemple sur le bord de l'autoroute ..."

Et qu'est-ce que c'est que ces conneries ? s'interroge le spectateur, tandis que le film proprement dit démarre. A ce stade, on se demande, pour peu qu'on en ait quelque chose à faire, si le film est pro ou anti-catholique. La suite nous prouvera vite que la première solution est la bonne. Donc, Richard, un motard joué par le scénariste lui-même, Steve Hawkes, qui a le look d'Elvis Presley et le regard d'un mongolien, vient en aide sur le bord de l'autoroute à une jeune automobiliste en panne, Claire. Elle le ramène chez elle, où sa sœur, Ann, qui ne voit rien venir, reçoit quelques amis — rien que des sales drogués. Car, oui, affrontons la cruelle réalité, si Claire est une jeune femme très comme il faut et très croyante, Ann est une dévergondée qui fume des joints et qui couche avec des hommes. La première, d'ailleurs, ne manque pas de morigéner sa sœur : "Ton corps est le temple de l'esprit saint. Tu ne devrais pas le souiller ..."

Là, j'avoue, j'ai craqué et j'ai attendu un ou deux jours avant de me taper la suite. Parce qu'il faut vous dire que toute cette scène est interprétée par des acteurs dont Ed Wood n'aurait pas voulu et tournée par un réalisateur ayant autant de talent que Pierre Chevalier un lendemain de cuite. Max Pécas, à côté, c'est Orson Welles — et je ne plaisante pas ! Toutes les erreurs de narration cinématographiques sont là, c'est presque une joie de les comptabiliser. En outre, la vf a été réalisée par une bande d'individus lisant leur texte et allant parfois jusqu'à bafouiller. Il est possible que ça produise un effet irrésistible entre potes après un pack de bière, mais tout seul et à jeun, c'est assez pénible.

Ce soir, n'écoutant que mon courage, je me remets la cassette. Et voilà-t-y pas que j'ai droit au cours de catéchisme. Ah, que voilà un film édifiant ! Ou zédifiant ! Pendant cinq minutes, Claire explique les voies de Dieu à ses petits camarades. Chouette. Ensuite, elle emmène Richard chez son père, qui possède, semble-t-il un élevage de dindons, dans lequel se trouve aussi un labo avec des savants qui font des expériences. Non, me demandez pas. Comme notre motard est un peu paumé, le papa lui propose de travailler à la ferme, et Richard accepte. En parlant de ferme, c'est ainsi que continue de s'emmerder le spectateur, qui se demande s'il ne va pas renoncer, finalement, quand la vision d'Ann en bikini le pousse à continuer un peu son visionnement. Bien lui en prend, car c'est alors que le film décolle.

Figurez-vous qu'Ann la dévergondée a jeté son dévolu sur Richard. Elle le drague honteusement sans succès, puis tente de lui faire fumer un joint. Il refuse, méprisant. Alors, elle trouve l'argument massue : "Je ne pensais pas qu'un homme aussi fort que toi serait un lâche ..."

Traduction : "T'es même pas cap !" Et évidemment, le grand couillon tombe dans le panneau et fume le joint. Je ne sais pas ce qu'il y a dedans, mais ça n'a pas l'air mauvais, parce que ça se concrétise presque immédiatement par un fou-rire monstrueux, à l'issue duquel a lieu la prévisible partie de jambes en l'air (mais damned ! on voit que dalle). Le lendemain, Richard va bosser à la ferme. Les scientifiques du labo lui proposent de participer à leurs expériences en tant que cobaye : il faut quelqu'un pour manger les volailles sur lesquelles ils expérimentent, afin de vérifier que la viande demeure comestible. Comme il hésite, ils lui proposent de la drogue en plus de son salaire ("Un extra en plus du bonus" déclare finement un des deux). Bon, Richard a fumé un joint la veille, d'accord, mais c'était par bravade ; sinon, depuis le début, il se déclare anti-drogue. Est-il logique qu'il accepte ce marché ? Non, mais par contre "C'est Dans Le Script". Donc il accepte. Le soir même, après le boulot, paf ! crise de manque ! Comme chacun sait, quand on fume un joint, le lendemain à la même heure, on fait une crise de manque. Toutes les notations concernant les drogues diverses sont d'ailleurs consternantes. "T'as sniffé de l'opium, ou quoi ?" demande un personnage, à un moment. A mon avis, le scénariste se shootait à la colle.

Bref, Richard est accro ! C'est affreux ! On appelle le dealer local, Jim, qui fournit un nouveau joint, et notre héros se sent mieux. Il empoigne l'affreux Jim, lequel a l'air aussi veule que Gainsbourg dans un peplum italien, et qu'est-ce qu'il fait ? Il lui casse la gueule ou il le bute avant d'aller se faire désintoxiquer ? Pas du tout : le vertueux Richard informe le vilain Jim que puisqu'il l'a accroché, il est bon pour le fournir gratuitement, ou que sinon panpan cucul. La psychologie de ce personnage est d'une cohérence rarement atteinte au cinéma.

Et le lendemain, retour à la ferme. Richard se tape une dinde rôtie fournie par ses nouveaux employeurs. Et presque aussitôt, il est pris de convulsions. Les scientifiques, dont on commence à soupçonner qu'ils ne travaillent pas tout à fait dans la légalité (mais ce point ne sera jamais explicité), paniquent et le laissent étendu dans l'enclos de la ferme jusqu'à la nuit. Et lorsqu'il s'éveille, Richard a ...

Je profite de cette occasion pour rappeler une règle importante : dans un film de série Z, quand un personnage mange, boit ou absorbe de quelque autre manière une substance liée de près ou de loin à un animal, de deux choses l'une ; a) il conserve forme humaine mais acquiert les pouvoirs de l'animal en question, ce qui lui permet souvent de faire une honorable carrière de super-héros b) il se change en un monstre basé sur l'animal. C'est bien entendu b) qui s'applique ici.

Quand il se réveille, donc, Richard a une tête de poulet. Enfin ... de dinde, sans doute, mais on dirait un poulet. Non, d'ailleurs, ce qu'on dirait vraiment, c'est une espèce de casque en carton pâte sur lequel on aurait collé des plumes et un bec en plastique. Mais bon, ça évoquerait plus le poulet que la dinde, quoi ...

Premier réflexe de Richard (vous auriez le même, à sa place, je suis sûr) : aller retrouver sa petite copine, Ann. Pour expliquer son aspect quelque peu surprenant, il lui fait lire une note racontant ce qui est arrivé. Réaction de la nana : "Mais enfin, Richard, si tu restes comme ça, que se passera-t-il si nous nous marions? A quoi ressembleront les enfants ?" Et ainsi de suite. Ce passage est authentiquement à pleurer de rire.

Il n'en reste pas moins que non seulement Richard a une tête de poulet, mais qu'en plus, il est en manque. (Eh oui, le joint fatal ...)

Ann, un brin affolée quand même, appelle sa sœur et lui demande de passer la voir très vite. Le scénario a dû changer en cours de tournage, parce qu'à la scène d'après, ce sont deux copains qui arrivent : de sales drogués barbus et chevelus. On leur présente le Richard nouveau.

Ils font "ah ..." Et puis on ne les reverra plus, c'était juste histoire de passer trois minutes.

Là-dessus, notre héros un brin gallinacé, rendu fou par le besoin de drogue, commence à égorger tous les drogués qu'il rencontre pour boire leur sang. A un moment, une fille témoin d'un des meurtres hurle: elle n'a dû réussir à le faire qu'une seule fois de façon crédible, parce qu'on entend dix fois de suite le même hurlement, au point qu'on dirait une sonnerie d'alarme. Les meurtres sont traités de manière résolument gore, mais gore au sens ou l'entendait Hershell Gordon Lewis : mannequins et peinture rouge. D'ailleurs, quand on sait que dans la version originale Richard se prénomme Herschell, ça donne à penser.

(Hein ?)

Une des victimes du monstre réussit à lui planter un couteau dans la tête, mais ça n'empêche pas le canard d'aller trancher à la scie circulaire la jambe du dealer qui vient d'étrangler Ann après avoir tenté de la violer. Non, cherchez pas de logique dans tout ça, y en a pas. Les personnages entrent dans le scénario et en sortent comme les usagers d'une station de métro.

Bref, enfin, le monstre s'écroule, terrassé. On voit des images d'un poulet décapité. Puis des mains qui déchirent une dinde censée être Richard.

Lequel se réveille.

Ce n'était qu'un rêve.

Merde alors. Arnaque !

Mais le plus beau reste à venir. Bon, Richard n'a pas une tête de poulet, certes, mais il est toujours accro au joint (scusez, j'ai du mal à écrire ça sans rire). Et c'est là qu'arrive Claire, la bible sous le bras, qui déclare : "Prie, Richard ! Demande à Dieu de t'aider dans cette épreuve. Je t'en prie." Et Richard, obéissant, joint les mains, lève les yeux au ciel, et s'exclame : "Seigneur ! Aide-moi !" "Je suis sûre qu'il t'aidera !" affirme Claire.

Sans transition, on se retrouve devant une plage, avec Ann en jolie tenue estivale. Et Richard arrive, fringant, visiblement désintoxiqué. La grâce divine l'a touché. Alléluia ! Les deux amants s'enlacent, s'embrassent, le mot fin s'inscrit sur l'écran, et le spectateur ramasse sa mâchoire inférieure tombée sur le tapis avec un bruit mou.

Ajoutez à cela une bande sonore qui hésite entre le rock psychédélique pompier (si, c'est possible), les bruitages électroniques, et la soupe guitare sèche variétoche, et vous aurez une idée du tableau.

Un tiers "Reefer Madness", un tiers "The Fly", et un énorme tiers « n’importe quoi ». Je rappelle le titre: Blood Freak. Un must!  Michel Pagel

BLOODLUST - Ralph Brooke avec Wilton Graf, 1959, États Unis

Une autre version à peine voilée du classique THE MOST DANGEROUS GAME. Deux jeunes couples visitent par erreur une île habitée par un riche excentrique dont le plaisir ultime est la chasse à l'homme. Quelques variations sur le thème: de futures victimes deviennent folles en liberté sur l'île, une des jeunes femmes est experte en Karaté, un peu de gore en noir et blanc...

On parle de petite production pour les ciné-parcs de l'époque, pas dénuée d'intérêt, mais pas de quoi écrire à un parent éloigné. Pour amateur de psychotronique.

À noter que c'est sorti en programme double avec ATOM AGE VAMPIRE sur dvd dans la nouvelle collection KILLER CREATURES, avec bandes annonces et dessin animé de Betty Boop entre les deux films, sympathique et peu dispendieux ! Mario Giguère

BLOOD MANIA - Robert Vincent O'Neill avec Peter Carpenter, Maria de Aragon, Vicki Peters, 1970, États Unis, 88m

Un docteur en convalescence est particulièrement malcommode avec sa fille Victoria, qui le lui rend bien, et son médecin, sous son emploi, Craig Cooper a ses problèmes à lui. Entre Victoria qui veut son corps, pas subtilement non plus, et un type qui lui demande une grosse somme pour ne pas révéler qu'il a pratiqué des avortements pendant ses études, il trouve le temps long. Victoria y voit une solution simple, elle tue son papa pour en hériter. Mais le vieux a tout donné ou presque à son autre fille, la jeune Gail. Victoria est furieuse, d'autant plus que Craig n'y voit pas de problème, séduisant rapidement soeurette. C'est dangereux de jouer avec les sentiments des femmes amoureuses...

Y a bien du sang et de la nudité dans ce sombre complot qui ne déroule pas comme prévu. Seulement ca se termine de manière très précipitée et absolument incompréhensible. À moins que la tutrice de Gail ne soit pas exactement lesbienne et que les peintures que Victoria produit soient symptomatiques de perceptions parapsychologiques. En tout cas ce serait compliqué d'expliquer ce qui est arrivé. N'empêche que Maria de Aragon, vue dans le très mauvais THE CREMATORS et sous le masque de GREEDO dans STAR WARS (incrédible) a un corps sculptural fort apprécié. Mais bon, je n'ai pas comprit et ca semble le cas pour tout les internautes croisés ! Mario Giguère

BLOOD MASK: The Possession of Nicole Lameroux -Dennis Devine avec Sally Dalton, Danielle De Luca, 2007, États Unis, 82m

Impression de déjà vu: une sorcière que l'on s'apprête à tuer avec un masque aux pointes de fers dirigées vers le visage promet de revenir tuer les descendants de ses bourreaux. Aujourd'hui, une collégienne entre en transe lorsqu'on parle des sorcières de Salem. Nicole sera tout de même invitée au party organisé par un copain, malgré le refus de son père, prêtre. Quatre jeunes donzelles et deux hommes vont donc se retrouver dans une maison dont un mec a les clés. Une maison baroque, qui inclut dans les sous-sol une salle de torture. Rapidement, il semble qu'un tueur est entré dans la maison, dont on n'arrive plus à ouvrir les portes. Les victimes sont retrouvées avec un masque identique pendant que Nicole est de plus en plus louche.

Comment actualiser LE MASQUE DU DÉMON de Mario Bava. Rien de bien original pour ce petit film indépendant qui ne trouvera grâce qu'auprès des amateur de jolies bimbos. On voit tout venir bien à l'avance, le gore n'est pas réellement efficace et la multiplication des masques, un par victime, le rend plus banal, si c'est possible. Ajoutez une dose de sado masochisme un peu tiède, une petite séance d'exorcisme tout aussi ridicule en final, des classes d'élèves pas convaincantes et il ne reste encore que la relative beauté des "actrices". Triste héritage pour Mario Bava. Mario Giguère

BLOOD NASTY - Richard Gabai/ Robert Strauss , 1989, États Unis    

Tagline : SHE DIDN'T WANT TO WHEN SHE WAS ALIVE. SHE DIDN'T HAVE A CHOICE WHEN SHE WAS DEAD.

Tourné à : L.A. et partiellement dans une maison en carton.

Musique : bouillie de bas étage.

Ray est le musclé de l'équipe, mais il doit prendre un avion. Ils sont trois; il y a avec lui une pétasse mal fagotée, et un type louche qui prétend être le cerveau. Cette équipe de choc déterre un cadavre de colombien pour lui voler... une bague en or. Une fois cela fait, Ray essuie un vilain coup de pelle derrière la tronche et tombe... dans la tombe. Un pieu à travers le bide l'achèvera. Il a raté son avion parce qu'il est mort, mais ce n'est pas grave, parce que celui-ci explose en plein vol. Il décide donc de revenir à la vie et d'aller se balader du côté de L.A. avec son pieu dans le ventre.

Vous l'aurez deviné, ça ne vole pas haut. Le résumé est délibérément confus, pour tenter de traduire en mots l'inanité de l'intrigue. Il est question d'assurances, d'un drame familial caricatural, de l'utilisation excessive de quelques jurons américains fort répandus... Le personnage principal, un "beach bum" de mauvais augure, est pathétique dès le début, particulièrement lorsqu'il tente de faire passer un peu de schizophrénie dans son jeu. Il traîne un ridicule accent sud-américain qui fait froid aux couilles.

On s'amuse un peu, beaucoup, selon l'humeur, et les situations confuses et improbables se succèdent à un rythme assez vif qui nous évite l'ennui. Linnea Quigley vient faire un tour et en profite pour se foutre à poil dès qu'elle en a l'occasion - nous ne sommes donc pas dépaysés - et feu Troy Donahue se remet de son rôle dans OUTRAGE avec un caméo d'agent d'assurance à chemise imprimée. Le gore est amusant, mais pas très graphique, et l'esthétique kitsch très 80's peut devenir risible assez rapidement. Un document précieux sur l'art nord-américain des années '80. Orloff

Un jeune homme traînant avec des vilains est sur le point d'aller prendre un avion pour retourner voir sa famille. Cependant, il ne se rendra pas à son vol pour cause de coups de pelle derrière la tête et les vilains, eux, prendront le vol, mais l'avion explosera. Oh la la... Pas de bol pour eux, mais notre jeune homme revient à la vie avec un poteau lui traversant le corps, possédé par un esprit maléfique qui fait son va-et-vient quand bon lui semble dans le corps du jeune innocent. La famille hérite d'une bonne somme des assurances, ils vont enfin pouvoir vivre sans gratter, mais le jeune homme vient frapper à leur porte, ressuscité.

Une comédie sanglante, ça vous dit ?! Celle-ci se laisse regarder sans trop de problèmes avec les mésaventures de la famille essayant de cacher l'existence du jeune homme, mais quand il se met à tuer, ça devient plus difficile. Certes, on vole bas mais la courte durée du film aide à ne pas trop s'ennuyer. Linnea Quigley est de la partie soit en déshabillé, soit complètement à poil, mais toujours plutôt nulle et Troy Donahue (du grand OUTRAGE de Fernandez) vient faire sa visite de temps à autre. La mise en scène, ben là, euh, faut pas chercher trop loin quand même... Bad Feeble

BLOOD OF THE BEAST - Georg Koszulinski, 2003, États Unis

Suite à la 3ème guerre mondiale qui a vu la disparition d'un tiers de la population de la planète, 98% de la population masculine se retrouve stérile. Seul moyen de palier au risque de dépopulation: le clonage. Dix neuf ans après la première vague de clones, des jeunes se voient soudain pris de violents malaises. Pris de convulsions, ils se transforment en êtres assoiffés de sang et s'attaquent à leurs congénères.

C'est sur ce pitch de départ que débute le film, autrement dit une mise en bouche prometteuse qui a le mérite de titiller notre imagination au plus haut point. L'introduction est faite à grands renforts de stock shots et annonce une mise en scène expérimentale relativement inédite dans le cinéma de fiction.

L'auteur s'attache à deux groupes de gens: des jeunes qui s'égarent en forêt suite à une panne de voiture et qui se font attaquer par des clones dégénérés, puis sur trois individus - dont un prêtre - enfermés dans une petite maison de campagne.

Georg Koszulinski a réalisé son film pour la somme ridicule de 1300$. Les images de la DV détonnent assez fortement avec les stock shots de scènes de guerre mais renforcent le côté schizophrène de l'entreprise. Le tout est assez bien construit et ne manque pas de dynamisme mais on peut également regretter le choix esthétique pris par le réalisateur quant à certains décors du film qui auraient facilement pu être plus soignés. Discutable également certains choix au niveau de la mise en scène et du montage, la fin du film virant alors dans une espèce de trip blairwitchien muet dans lequel les dialogues sont remplacés par des cartons, comme au début du XXème siècle, conférant au film une certaine incohérence.

Pas parfait donc, mais fort intéressant, BLOOD OF THE BEAST laisse espérer que son réalisateur bénéficiera de plus de moyen pour un prochain métrage et que son scénario soit tout aussi intelligent. Kerozene

Site de la production : substreamfilms.com  

BLOOD RED PLANET - Jon McBride, John Polonia & Mark Polonia, 2000, États Unis

Les frangins Polonia et Jon McBride sont des mecs qui bidouillent de petits budgets en vidéo depuis le milieu des 80's. Les premiers cumulent une trentaine de titres dont le diptyque "Feeders" (1996 et 1998) et le second a signé une dizaine de titres dont le très Z mais rigolo "Cannibal Campout" en 1988, l'un des rares titres qui n'est d'ailleurs pas coréalisé par l'un des frangins - quand ce n'est pas par les deux. Pour cet ambitieux (!) thriller de SF (sorti la même année que le "Red Planet" avec Val Kilmer - hasard?), nos bricoleurs du dimanche ont transformé une cave en cockpit de vaisseau spatial à l'aide d'un écran à tube cathodique, de vieux claviers PC, de quelques lumières clignotantes et de plein de plaquettes de polystyrène à bulles bleu ciel du plus bel effet. Au milieu de ce poste de commande se trouve ce qui semble être un beamer et qui représente l'ordinateur intelligent et doué de sentiment du vaisseau, le bien nommé KAL! Il y a aussi l'infirmerie où se trouve le doc, un personnage un peu névrosé et sans doute frustré de ne bénéficier que de trois mètres carrés, un lit et un vieux rideau de douche en lieu et place de laboratoire. Comme on filme à la maison, le "studio" n'est guère spacieux, par conséquent la caméra est rarement éloignée de plus de 50 centimètres du visage des protagonistes, ce qui donne un sentiment de proximité parfois étouffant mais empêche surtout une appréciation de la géographie des lieux.

Mais on s'en fout un peu, car on est là pour rigoler! Et ça rigole justement très fort lorsqu'une étrange petite planète vient se placer en orbite autour de Mars, ce qui semble provoquer un nombre de catastrophes naturelles absolument effarant sur notre bonne vieille Terre. Pire, la base lunaire semble avoir été attaquée! Une rapide visite de cette dernière confirme la thèse de l'attaque (superbe open space exploité de nuit et éclairé de spots rouges, verts et bleus), du coup une mission est envoyée vers l'intruse... Le voyage n'est pas de tout repos: des soucoupes en 8bits attaquent nos héros - commandés par un Capitaine Sterling (Jon McBride) souffrant du trauma provoqué par l'échec de sa dernière mission - un corps de femme est récupéré flottant dans l'espace, une entité électrique profite de la soif de savoir du doc, un zombie portant un casque de moto arpente les couloirs du vaisseau, un membre de l'équipage picole et KAL chialerait comme une madeleine s'il possédait des glandes lacrymales. Mais Sterling n'est pas le raté que certains pensent. Il arrive sur sa petite planète toute sèche mais oxygénée et y rencontre le plus improbable envahisseur connu jusqu'ici, une sorte de tyrannosaure cyclopéen totalement gauche mais doué de la parole et philosophe à ses heures qui veut tous nous tuer nous les humains parce que c'est comme ça! "Don't fuck with Earth!" lui rétorque alors un Sterling bien énervé (serait-ce là une référence au mémorable "Fuck this planet!" lâché par Val Kilmer dans le film d'Antony Hoffman?)! Et si ce film ne devait être vu que pour une seule raison, c'est bien pour cette créature sortie de nulle part, une sorte de rayon de soleil en latex au milieu d'une bouillie pleine de merde... Ce rayon de soleil est d'ailleurs l'œuvre d'un autre bidouilleur bien connu, à savoir Brett Piper, le glorieux réalisateur de "Raiders of the Living Dead", également créateur de la superbe maquette de la base lunaire et concepteur d'effets spéciaux régulier pour le compte du trio de rigolos responsable de cette insipide perlouze perdue au fond du bidet de la série Z. Kerozene

BLOODSHOT - Dave Wilson avec Vin Diesel, Guy Pearce, Eiza Gonzalez et Sam Heughan, 2020, États Unis, 108m 

Après avoir été assassiné ainsi que sa femme, Ray Garrison est ramené à la vie grâce à une technologie de nanites qui remplacent son sang.  Entraîné avec d'autres soldats dans la même situation que lui, Ray est incapable de se souvenir de son ancienne vie. Un évènement par contre lui ramène une partie de sa mémoire et c'est là qu'il découvre la vérité sur ceux qu'il est entraîné pour éliminer et comment il est contrôlé.

Je viens tout juste d'apprendre que BLOODSHOT est adapté d'une BD eh bien, c'est l'impression que j'ai eue tout le long du film! Mais bon, j'ai quand même bien apprécié BLOODSHOT, qui n'a rien absolument rien d'original dans le squelette, mais qui au moins trouve le moyen de divertir et d'être rythmé. C'est également plutôt bien emballé dans l'ensemble, avec une bande sonore ultra giga dramatique et un travail visuel évident qui rend le tout très agréable à l'oeil (Et je ne parle pas de Eiza Gonzalez). L'histoire est quand même bien aussi et la twist m'apparaît bien pensé. Guy Pearce, que j'ai l'impression de ne pas avoir vu depuis des lunes, vole la vedette alors que Vin Diesel fait du Vin Diesel avec son efficacité habituelle relative. Le dernier 30 minutes du film vaut le visionnement à lui seul. Quand même divertissant. Abba

BLOODSUCKING PHARAOHS IN PITTSBURG - Dean Tschetter avec Jake Dengel, Joe Sharkey, Susann Fletcher, Beverly Penberthy, Veronica Hart, 1990, États Unis, 90m

Deux détectives, Jake et Joe, enquêtent sur une série de meurtres de prostituées ou le tueur s'empare d'une partie de leur corps tout en laissant bien caché un message écrit en hiéroglyphes. Tout cela ressemble à une série de meurtres semblables perpétrés il y a 12 ans à Las Vegas. La fille d'un spécialiste de l'enquête de Vegas se joint à eux.

Présenté comme une satire de film de détectives, le film ne se prendra pas au sérieux une minute. Malheureusement, beaucoup de blagues tombent à plat. Le réalisateur, dont c'est le seul film, étant habitué de monter des pièces de théâtre, n'est guère familier avec le genre. Il avoue avoir étudié ce qu'il appelle les classiques du genre, tel Massacre à la tronçonneuse ou les films de Hershell Gordon Lewis. SI les effets spéciaux de Tom Savini sont peu nombreux, ils sont efficaces et le sang gicle en abondance. Malgré la présence d'une actrice spécialisée dans les films pour adultes, pas de nudité à l'écran, au contraire des séries B de l'époque qui s'en permettait. Ceci dit, c'est parfois assez intéressant et j'ai été surprit par le dévoilement du tueur et des ninjas. Une curiosité qui pourra faire plaisir à certains ou en faire rire d'autres. Mario Giguère  

BLOODTHIRSTY BUTCHERS - Andy Milligan, 1970, États Unis, 79m

This 1970 no-budget gorefest is now considered a grindhouse classic. Andy Milligan's version of SWEENY TODD: THE MAD BARBER OF FLEET STREET was produced in England by the legendary, late grade Z auteur, who wrote, shot, produced, directed, designed, costumed and sometimes acted in his films.

19th Century London, Fleet Street: a murderous barber cuts the throats and dismembers customers for their jewels. The victim's flesh is later cooked up in meat pies sold to the public in Maggie Lovett's bakery. Much badly acted melodrama and absurdly entertaining "dialogue" later the mounting death toll and greed lead to the mass murderer's undoing.

John Miranda is actually quite effective as Sweeny Todd as is Milligan regular Berwick Kaler as the "head butcher" and the rest of the cast tries really hard for credibility, perhaps too hard, but it all remains amusing and often spirals, as do the butcher's tools, into moments of inspired delirium, as in the frenetic climax. Get ready for a lot of bitchy, trashy one liners "I ain't apologizing to no one... you know what you are... a whore!" The gore effects are hilarously impoverished, chopped off rubber hands and fingers which don't bleed, etc. This played regularly on the US drive-in circuit in the early 70s making big bucks for producer William Mishkin but little for poor Andy.

On a two disc DVD package, with the even more demented THE RATS ARE COMING...THE WEREWOLVES ARE HERE! (1971) from Video Kart at bargain basement pricing. Fullscreen and murky video quality, which somehow suits Millagan's aesthetics. Robert Monell

BLOODY BIRTHDAY aka Les TUEURS DE L'ÉCLIPSE aka CREEPERS aka CREEPS - Ed Hunt avec Lori Lethin, K.C. Martel, Billy Jacoby, Susan Strasberg, José Ferrer, Julie Brown, 1981, États-Unis, 1h25

Trois Enfants, une fille et deux garçons, arrivent au monde le jour d'une éclipse. Trois ti-monstres aux idées démoniaques : le nerd aux lunettes plus larges que sa face ; la tite-blonde au visage angélique mais hypocrite et l'autre un ti-blond qui est là comme parure. Nos trois garnements ont pété leur coche. Ils tuent le père de la fille, sa soeur, poursuivent une femme en voiture, et ont plein d'autres mésaventures de ce genre. Le fait que les trois mongoles n'ont pas de sentiments ni de conscience est dû au fait qu'ils sont nés le jour d'une éclipse et que ce jour-là Saturne, la planète des émotions, fut cachée par une autre planète, de là à savoir si c'est vrai faudrait demander a Jojo. Je trouve que c'est un film qui s’écoute bien. Je ne sais pas si c'est à cause que ce sont des enfants qui tuent? ou le fait que c'est un film que j'ai vu étant jeunot ? Rana

"Pendant une éclipse totale du soleil, trois femmes accouchent simultanément dans une petite ville de Californie. A l'occasion de leur dixième anniversaire commun, Debbie, Steven et Curtis, qui ont des visages d'enfants tout à fait normaux, voire même angéliques, commencent une longue série de meurtres commis de sang-froid, qui plongent la ville dans la panique..."

Voilà qui évoque un mélange de VENDREDI 13 et du VILLAGE DES DAMNÉS... Disons le d'emblée: ce slasher est loin d'être au niveau de ces illustres modèles. Difficile de croire au postulat de départ, pas évident de s'intéresser aux personnages. Et pourtant, cette petite pochade parvient à capter notre attention. Les enfants acteurs prennent en effet leurs personnages à coeur, les vilains ! On a droit à plusieurs meurtres bien sadiques, ainsi qu'à un joli strip-tease (en plus d'être sanguinaires les trois enfants meurtriers s'adonnent au voyeurisme), de la dénommée Julie Brown (future animatrice de MTV). Bref, c'est racoleur, bon marché, un peu moqueur; les "turpitudes", coucheries et petites mesquineries des adolescents et des adultes, sont étalées avec complaisance. Ca peut donc se laisser regarder si l'on n'est pas d'humeur trop exigeante... Stelvio

BLOODY MURDER - Ralph E. Portillo, 2000, États Unis   

Ce slasher précédé d'une réputation catastrophique et qui cite "Vendredi 13" à tour de bras (tueur portant un masque de hockey et sévissant dans un camp d'été aux abords d'un lac, suspect prénommé Jason, etc...) mérite en effet le peu de considération qu'on lui accorde. A vrai dire, il n'y a pas grand-chose à dire à propos du scénario, celui-ci étant aussi débile que n'importe quel épisode de la saga de Jason Voorhees - encore que les noms des personnages changent en cours de route, mais peut-être n'est-ce là que le résultat de doubleurs français trop avinés - en revanche il est indispensable de dénoncer l'impardonnable paresse d'une équipe refusant de livrer des meurtres dignes d'un film de ce genre! Comment peut-on imaginer autant de coups de poignards ou de tronçonneuse hors-champ plus de vingt ans après le premier "Vendredi 13"? Ralph E. Portillo est incontestablement un gros flemmard, et j'aurais dû m'en douter, puisqu'il est le salaud responsable de "Fever Lake", une autre grosse merde qui m'avait bien fait suer il y a quelques années. Kerozene

BLOODY MURDER 2: CLOSING CAMP - Rob Spera, 2003, États Unis

Contre toutes attentes, le slasher bouseux "Bloody Murder" fait assez de thunes pour engendrer une séquelle. Par chance (ou pas) son réalisateur Rob Spera, déjà coupable d'un "Leprechaun in the Hood" en 2000, fait l'effort de rendre les meurtres un peu plus sanglants que l'épisode de son peu glorieux prédécesseur. Torse transpercé à la tronçonneuse ou gorges tranchées, les effets gores basiques n'innovent en rien, mais Spera prend au moins la peine de livrer le minimum de ce qu'on est en droit d'attendre d'un tel film, avec même de délicieux plans de nus offerts par l'ex-tromette Tiffany Shepis ("Terror Firmer"). L'histoire est grosso-modo la même que celle du premier film (avec quelques scènes tournées quasi à l'identique), et prenant place dans le même camp de vacances à l'heure de sa fermeture. Mais là où "Bloody Murder" savait ne pas trop nous prendre pour des cons en plaçant le tueur en lieu et place du personnage le plus évident (à savoir le plus insoupçonnable de tous), "Bloody Murder 2" mise sur l'incohérence la plus totale afin de mieux nous surprendre. Le problème est que le spectateur n'est pas si con que ça et qu'il en a un peu ras-les-baskets de ces scénarios sans queue ni tête qui veulent se la jouer malin pour finir par puer du derche. OK pour les scripts à twist, mais s'ils viennent à rendre caduque les 80 minutes précédent un final merdique sous prétexte d'une surprise deux balles, autant laisser tomber. C'est donc ce qu'il se passe dans ce slasher qui tente encore une fois de faire des clins d'œil maladroits au genre et en particulier à "Vendredi 13" pour mieux se rendre ridicule. Kerozene

BLUE SUNSHINE - Jeff Lieberman, 1976, États Unis 

Des gens portant la perruque pour cacher leur "casse de bain" avec des mèches de cheveux qui dépassent se transforment en fous meurtriers lorsque leur "secret" est découvert. C'est arrivé à l'ami de Jerry (Zalman King), qui n'a pas tardé à jeter trois ravissantes demoiselles dans un feu de foyer. Peu de temps après un cas similaire voit le jour. Mais qu'est-ce qui poussent ces gens normaux à commettre ces actes? Serait-ce leurs expériences psychédéliques de jeunesse? Ou tout simplement l'angoisse de la calvitie? Jerry mène l'enquête.

Malgré le fait qu'il a été réalisé par le responsable de REMOTE CONTROL, BLUE SUNSHINE est un excellent thriller qui m'a tenu en haleine tout le long de son déroulement. La musique est creepy à souhait, les maniaques chauves le sont tout autant et la réalisation elle-même respectable (quelques transitions sont assez inspirées). La performance des acteurs est dans le ton voulut et ils réussissent miraculeusement à se sauver du over-acting.

Bref, BLUE SUNSHINE est un très bon divertissement que je recommande à tous. Mathieu Prudent

BLUE THUNDER aka TONNERRE DE FEU - John Badham avec Roy Scheider, Malcolm McDowell et Candy Clark, 1983, États Unis, 109m

Le Blue Thunder, c'est un hélicoptère fait spécialement pour éliminer les menaces autant matérielle qu'humaines dans des endroits urbains où il y a énormément de gens. Exemple une prise d'otage. Il peut également écouter à travers les murs et faire d'autres choses incroyables. Son créateur voudrait bien montrer au grand jour et tester son efficacité et décide de le prêter à la police de L.A., qui prête la bête à Frank Murphy. Ce dernier, grâce à l'appareil, débusque un complot gouvernemental qui mettra rapidement son job en jeu. Qu'à cela ne tienne, Frank vole le Blue Thunder et se fait justice lui-même.

J'en dirai peu car ce film est franchement ennuyant. Deux points positifs, les scènes d'actions en hélicoptères qui sont magistralement filmées et la performance de Roy Scheider dans le rôle principal qui se débrouille très bien. Le reste... Isssshhh... Même Malcom McDowell est affreux dans le rôle du méchant. Le réalisateur manquait visiblement d'enthousiasme pour toutes les scènes sur le sol et puisque 80% du film s'y passe, on a hâte que ça se termine. Rien de bien intéressant ici. Ah et puis, expliquez moi donc ce titre ridicule TONNERRE DE FEU. Abba

BOARDING HOUSE - John Wintergate, 1982, États Unis

Aujourd'hui, un vrai de vrai nanar.

Titre français : FAMILY HOUSE PENSION DE FAMILLE (si, si, les deux)

Titre original : BOARDING HOUSE

Je ne sais pas qui a eu l'idée d'appeler ça "Family House", mais il n'était pas traducteur. Si ça se trouve, un traducteur est passé derrière, a barré et marqué "Pension de Famille". Et puis à l'arrivée, dans le doute, l'imprimeur a laissé les deux. Ceci pour vous donner une idée du sérieux de l'entreprise.

Bon, à part ça, ça date de 82, c'est signé John Wintergate, et la jaquette de la cassette vidéo fait nettement penser à un bon vieux slasher des familles (donc).

Deuxième signe d'alarme : avant même le générique, on nous signale que ce film a été tourné en HORROVISION. Oui, m'sieurs-dames. On ne nous avait plus fait ce coup-là depuis "The Beast must Die". Le gimmick stupide. Une voix, qui ressemble furieusement à celle de l'ami Dionnet mais je ne crois pas que ce soit lui néanmoins, nous annonce sur un ton pénétré qu'afin d'épargner des poursuites aux distributeurs de la vidéo (notez qu'on ne nous parle pas des patrons de salles de cinéma), les personnes sensibles sont priées de s'écarter du poste dès qu'une main gantée de noir apparaîtra à l'écran ou qu'on entendra le son suivant : "Dzouingggg !" (en gros).

Ça, c'est l'idée fabuleuse, les enfants. Parce que, comme dans tout bon film reposant sur l'élimination méthodique de sa distribution qui se respecte, il y a des fausses alertes, des guignols qui jouent à se faire peur, etc ... ; Seulement comme on n'a pas vu la main gantée ni entendu le Dzouing, on n'y croit pas une seconde. C'est très con.

Mais je vous rassure, l'Horrorvision ne consiste pas seulement en ça. Non non non. Elle permet aussi un nombre carrément effarant d'effets spéciaux à trois balles. Et quand je dis à trois balles, je pèse mes mots. N'importe lequel d'entre nous qui ne sait pas se servir d'une caméra arrive à les reproduire après trois jours d'entraînement.

Bon, deux mots du scénario. Après un générique sur fond de musique électronique, avec une "chanteuse" qui émet des plaintes à mi-chemin entre le cri d'horreur et le gémissement d'extase (juste à mi-chemin, c'est pas facile, essayez), pas désagréables à l'oreille d'ailleurs, on a droit aux caractères d'ordinateur qui s'affichent avec des bips. Dans son Encyclo, Michael Wheldon les décrit comme difficilement lisibles, ce qui laisse à supposer que le texte n'est pas répété par une voix-off dans l'original.

La V.F. supplée heureusement à ce manque, si bien que nous apprenons qu'un jour, un Prix Nobel et sa femme ont été retrouvés morts et mutilés dans leur maison. Le témoignage de leur petite fille, Debra, a permis de conclure à un double-suicide. Debra a par la suite été internée. La maison, elle, a été rachetée, mais les nouveaux propriétaires sont morts accidentellement (On nous montre les accidents en question, ce qui nous permet (Dzouing!) d'apercevoir pour la première fois la fameuse main gantée : le monsieur semble avoir été poussé et noyé dans sa piscine par une force invisible irrésistible.

Quant à la dame, elle est réduite en viande hachée par le broyeur de son évier qu'elle est en train de nettoyer. Enfin, on ne nous montre que sa main en train de se faire broyer, mais vu qu'ensuite, on nous dit qu'elle est morte, je suppose que le reste y est passé aussi.). La maison est encore revendue, et paf ! re-mort accidentelle du proprio, dont débarque alors le neveu, Jim, son légataire universel, notre héros.

Bon, vous allez voir la gueule du héros. Jim est une espèce de blondinet très sportif (pas culturiste mais la catégorie juste en dessous) qui fait de son mieux pour ressembler à Malcolm McDowell dans Caligula, ce qui n'est pas une très bonne idée quand on veut avoir l'air sympathique.

Jim est un gars un peu bizarre : par exemple, il écoute des cassettes type relaxation, avec une voix très douce qui lui dit de se détendre, mais dont il se sert pour ses exercices de télékinésie. Et en plus ça marche : il arrive vraiment à déplacer les objets par la force de son esprit. Mais, je vous rassure, à part ça, il n'a pas grand-chose du moine tibétain : dès qu'il hérite de la maison, en effet, il passe une petite annonce qui dit : "si tu as entre 18 et 25 ans, si tu es jolie, sexy et célibataire, je suis prêt à te louer une chambre dans ma pension de famille pour 100$ par mois." Bon, d'accord, c'est pas très cher mais enfin ... ; je ne sais pas : les filles, vous avez besoin d'un logement et vous voyez une annonce comme ça, vous y allez, vous ?

Et bien dans le film, elles y vont, elles se précipitent même, on refuse du monde. C'est l'invasion des bimbos venues de la sororité d'en-face. Sandy, Cindy, Debbie, Victoria (tiens, pas Vicky ?), etc ... ; On ne sait d'ailleurs pas très bien combien il y en a. Au début, Jim explique à la quatrième à se présenter qu'il ne lui reste plus qu'un placard à lui offrir (elle le prend, c'est pas la question), mais ensuite, on en voit jusqu'à une demi-douzaine. Bon, bref. Au passage, celle qui prend le placard, on a vaguement l'impression que ça va être l'héroïne, parce qu'elle est un peu moins top-model que les autres et qu'elle a l'air d'avoir des goûts simples et d'être pure et vierge, ce qui est un gage indéniable de survie dans les films d'horreur. Mais non, que dalle, son personnage n'aura aucune importance par la suite. D'ailleurs, dans l'ensemble, les filles ne sont que des silhouettes (harmonieuses au demeurant) qu'on peut aisément confondre. Seules sont un peu développées Victoria (notre héroïne, en fait), Sandy et Debbie.

Ah, oui, j'ai oublié de vous dire que dans la propriété, il y a aussi un jardinier, ex-vétéran du Vietnam, complètement pas bien dans sa tête, qui passe son temps à se balader avec les objets tranchants les plus divers dans le cadre de son travail.

Alors, là, vous vous dites : OK, on a compris, Jim va toutes se les taper une par une, juste avant qu'elles se fassent buter. Ben, pas du tout. Enfin, pas tout à fait. En fait, il ne s'en tape que trois (dont une en rêve) et il n'y en a qu'une qui se fait buter.

Mais n'anticipons pas. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, donc, Jim ne vient pas de se constituer un harem. Il se contente de se faire dorloter et d'avoir tout plein de jolies filles sous les yeux, ce qui est ma foi une faiblesse bien compréhensible, mais il ne les drague même pas. (Elles finiront par venir toutes seules, il faut bien quelques seins à l'air dans le film.) Dès les premiers jours, cependant, cette belle harmonie est gâtée par divers incidents, voire accidents, mais rien de grave pour le moment. Parmi les trucs bizarres, on remarque que Debbie creuse souvent la terre dans le parc, mais elle affirme s'occuper de ses fleurs. Bon, on veut bien la croire.

Alors que ça s'enlise pas mal, le scénariste trouve une idée : un ancien petit ami d'une des filles (Sandy) resurgit. Il s'appelle Richard et il a l'air d'un PDG quadragénaire pas sympa. Quand elle le voit arriver, Sandy se rappelle cette scène horrible durant laquelle il l'a violée. Ensuite, le scénariste change d'avis et on s'aperçoit qu'en fait, il veut l'épouser et qu'elle lui a demandé quinze jours de liberté pour réfléchir. Apparemment, ça fait plus de quinze jours qu'elle est partie, parce qu'il l'a fait rechercher par un détective privé (lequel a fini électrocuté dans la baignoire de la maison, par une vilaine main gantée qui a poussé le sèche-cheveux dans l'eau. Dzouing !). Du coup, Richard est très mécontent et ça s'engueule fort et il s'en va en disant qu'elle a intérêt à le rejoindre parce que non mais des fois.

Sur ces entrefaites, Victoria découvre les pouvoirs psy de Jim, trouve ça vachement bath et commence à s'exercer aussi à déplacer des trucs par la pensée. Comme elle en veut à Debbie qui lui a fait un coup en vache un peu plus tôt, elle s'arrange pour lui causer de petits désagréments.

Pof ! On arrive sur une plage (?) Jim et Sandy (?) (pourtant avant, il couchait seulement avec Machine, là, je sais plus laquelle) dans le plus simple appareil, se préparent à faire le signe de l'alligator à huit pattes, pour reprendre une des formules favorites de notre bon docteur bis. A ce moment-là, une main gantée apparaît (Dzouing !), s'empare d'une pierre, et en assène un bon coup sur le crâne de Jim. Puis, Sandy se met à saigner de partout, à hurler, et elle va se jeter dans la mer.

Et Jim se réveille sans blessure à la tête. C'était un rêve. Hein ? Eh, ça vaut pas ! Remboursez ! Si c'était un rêve, pourquoi on a vu la main et on a entendu dzouing, hein ? Notez que Sandy a disparu quand même, alors ce n'était peut-être pas un rêve. Merde, alors. Ceci constitue la seule interrogation que suscite le film (en dehors de "Etait-il vraiment nécessaire de le tourner ?", bien sûr).

Sandy a disparu, mais comme on a trouvé un mot de Richard disant qu'il la reprend avec lui (sic), personne ne s'inquiète et la vie continue son petit bonhomme de chemin. Sauf que Victoria commence à avoir tout plein d'hallus et de cauchemars, elle aussi, et qu'on essaie de nous faire croire que la tension monte vachement.

Entre temps, le jardinier se fait zigouiller (Dzouing ! Dzouing !) et Jim se tape Victoria sous la douche (Pas Dzouing ! Pas Dzouing !).

Et enfin, la tragédie explose (ouf) au bout d'une heure et demie, pendant la grande fête qu'organise Jim. La méchante, vous allez rire, c'est Debbie. Allons, vous ne vous souvenez pas ? Debra ! La petite fille des premiers morts, qui avait été internée. Eh ben, vous allez pas le croire, mais c'est elle ! Si ! Complètement cintrée. Apparemment, elle veut récupérer sa maison et elle tue quiconque s'y installe. Comme en plus, elle a des pouvoirs psys, ça se complique. Donc, c'est elle qui a tué tout le monde, soit physiquement, soit en provoquant des hémorragies internes et joyeusetés équivalentes par télékinésie. On a droit à un superbe combat final absolument ridicule, durant lequel Jim et Victoria unissent leurs forces pour lutter contre Debra, qui finit par succomber (sans blagues), et puis la maison brûle.

Et on retrouve l'ordinateur du début, qui nous apprend que le corps de Debra n'a jamais été retrouvé, et que le terrain sur lequel s'élevait la maison vient d'être revendu. Vous me suivez ?

Non, je ne crois pas qu'ils aient tourné la suite prévue.

Parce que franchement :

1) C'est tourné en vidéo. C'est dégueulasse.

2) La mise en scène et les dialogues sont du niveau d'une sitcom américaine moyenne. (D'ailleurs, hommage ou coup de patte ?, le générique de fin nous apprend que Victoria s'appelle Spelling. Tori Spelling. Get it ?) Parfois, il y a des gags qui font sourire, on se croirait presque dans une parodie, mais on se demande toujours s'il s'agit vraiment de comique volontaire. Par exemple, il y a une scène hilarante où une des filles est en train de prendre une douche, voit du sang couler des parois et panique totalement : on a un gros plan de ses seins qui se plaquent rythmiquement contre la paroi vitrée de la cabine, pendant qu'elle pousse des couinements de souris, et l'effet est carrément tordant. Le problème, c'est qu'a priori, il se voulait érotique.

3) Le montage est calamiteux. Vraiment. Tout en fondus au noir hyper-rapides avant que les acteurs aient fini de dire leur texte. Aucun rythme. Un étudiant de première année ferait mieux. (Pas un étudiant en cinéma, spécialement, n'importe quel étudiant).

4) La caractérisation des personnages rappelle un brin Voisin-Voisine, pour ceux qui s'en rappellent.

5) Le jeu des acteurs aussi.

6) Mais c'est encore pire parce qu'il y a un doublage de série télé américaine moderne, avec des voix qui annoncent leurs textes et qui sont infoutues de trouver une intonation juste.

7) J'ai déjà dit ce que je pensais des effets spéciaux.

8)Le scénariste nous prend pour des cons.

9) Le fait qu'il ait peut-être raison ne constitue pas une excuse.

10) Euh ... ; ben, je sais pas moi, c'est nul, quoi.

Vivement recommandé pour les longues soirées d'hiver entre nanarophiles confits dans la Poire Williams.

PS : j'ai oublié : vers le début, y a une séquence dans un hôpital psychiatrique, dont on ne comprend pas bien ce qu'elle vient foutre là, avant de se rappeler que Debra était internée et que c'est donc la scène où elle s'évade. Là, on voit une infirmière se pendre et un infirmier s'arracher sauvagement les tripes de porc qu'il avait cachées sous sa blouse. Oui, c'est gore. Non, on n'y croit pas.  Michel Pagel

BURN AFTER READING - Ethan Cohen & Joel Cohen avec George Clooney, Brad Pitt, Frances McDormand, John Malkovich, Tilda Swinton, 2008, États Unis, 96m

Un disque contenant de mystérieuses informations provenant d'un agent de la CIA fraîchement remercié à son travail tombe dans les mains d'une employée d'un centre d'entraînement physique. Pour financer ses opérations plastiques qu'elle juge essentielles, elle tente de vendre l'information aux américains puis aux russes. Il va s'ensuivre une série de quiproquos absolument déments, hilarants et franchement mortels.

Pure bonheur de voir cette bande d'excellents acteurs dans un scénario et une réalisation des frères Cohen en pleine forme. Entre humour slapstick, colères immenses, ruptures de couples et agents de deux pays décontenancés par les agissements de pures amateurs qui ont vu trop de films, on rigole un bon coup. Je n'avait jamais vu Brad Pitt aussi désopilant. Le nombre de personnages qui mentent effrontément, ou qui baisent à tout vent, s'accumulent vite. Je n'ose pas vous en dire plus, mai si vous voulez voir autre chose de terriblement bien fait avec autant d'humour, de frissons et d'hémoglobine, faites vous plaisir et regardez ce petit bijou. Mario Giguère

1 A Am B Blo Bod C Co D Des E F G Go H Hi I In J K L M Me Moo N O P Pl Q R Ret S Se Sk Sp T Th Tr U V W X Y Z

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CHARLES BAND - FULL MOON - EMPIRE

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